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Critiques de Cesare Pavese (106)
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Le Métier de vivre

Publié en 1952 à titre posthume, "Le métier de vivre" est une compilation de journaux intimes de Cesare Pavese, écrits tout au long de sa vie, de 1935 à 1950. Dans ces pages, l'auteur italien exprime ses sentiments, ses doutes, ses amours et ses déceptions. On suit ainsi son cheminement intellectuel et émotionnel, qui révèle sa quête incessante de vérité et de compréhension.

Cesare Pavese explore sa solitude, ses relations tumultueuses et ses luttes avec son identité en tant qu'écrivain et homme. Ce journal intime reflète également ses réflexions sur l'écriture, l'art et la littérature, fournissant un aperçu précieux de son processus créatif et de ses aspirations littéraires.

Précieux pour les aspirants écrivains et les amoureux de la littérature.

Ce journal, acclamé pour sa profondeur émotionnelle offre vraiment une intimité rare avec l'auteur et donne ainsi aux lecteurs et lectrices, une occasion unique de comprendre son univers intérieur. Celui d’un grand écrivain italien.

Servi par un style d'une grande beauté littéraire, poétique. Sombre et mélancolique : il s’en dégage une vision parfois pessimiste de la vie et des relations humaines.

"Le métier de vivre" de Cesare Pavese a été pour moi une découverte, à redécouvrir à notre époque post-moderne !

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La mort viendra et elle aura tes yeux - Ver..

Après Travailler fatigue, je reviens vers Cesare Pavese avec l'autre recueil qui a beaucoup marqué son oeuvre poétique : La mort viendra et elle aura tes yeux (Verrà la morte e avrà i tuoi occhi).

Publié à titre posthume en 1951, cet ouvrage composé de deux courts livrets (le premier écrit d'octobre à décembre 1945, le second de mars à avril 1950) témoigne d'un moment particulier dans la vie de l'écrivain et plus particulièrement dans l'approche de son travail.



L'ambition chez Pavese, de renouveler le genre poétique en créant un récit imaginaire qui soit à l'image de la réalité, de son vécu, l'attachement au mode lyrique qui vont faire le succès de Travailler fatigue, vont être suivis d'une profonde remise en question chez Cesare Pavese. le désaveu de sa création poétique va faire naître chez lui un doute existentiel. Pouvait-il en être autrement chez cet homme qui n'envisageait la vie que comme le récit intérieur d'une fiction ?



Sa rupture amoureuse au printemps 1950 d'avec l'actrice américaine Constance Dowling - à qui il dédie le recueil – va accentuer chez Pavese ce doute, cette confrontation à son écriture et à lui-même. C'est ce mal-être qui imprègne La Mort viendra et elle aura tes yeux.

Dès Travailler fatigue, l'image structure la poésie de Pavese, elle est même considérée comme l'essence de sa poésie. Mais quand le poète vient à s'interroger sur ce qui fonde la part imaginaire, Pavese ne trouve rien qui lui suffise, il pressent une poésie sans structure, de circonstance, qui se referme sur elle-même. Il va même jusqu'à douter de l'honnêteté et de la nécessité d'écrire de la poésie.



Ce désarroi est perceptible dans la plupart des poèmes de la Mort viendra et elle aura tes yeux. Même dans de très beaux textes, on sent l'écriture de Pavese évoluer comme dans une atmosphère raréfiée, donnant l'impression d'une poésie qui s'essouffle, qui ressasse (c'est particulièrement vrai dans les poèmes de 1945). Ce fait n'enlève cependant rien à la richesse des poèmes, à leur pouvoir d'évocation. Il offre une autre compréhension, une autre approche de ces poèmes qui seront les derniers écrits de Cesare Pavese.



« […]

Pour chacun la mort a un regard

La mort viendra et elle aura tes yeux.

[…] »



Ces deux vers écrits en mars 1950 sonnent comme une sombre prédiction, une fin tragique dont Pavese semble envisager la possibilité. « La mort viendra et elle aura tes yeux », mots adressés à l'absente, à celle qui l'a quitté, mots d'un poème retrouvé le 27 août 1950 sur la table de travail d'une chambre d'hôtel à Turin. Ce jour-là, dans cette chambre, Cesare Pavese a mis fin à ses jours.



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La Plage

Quand le narrateur, aux alentours de la trentaine, apprend que Doro, son ami de toujours, se marie, il le prend mal. C'en est fini de leurs belles années de complicité. Et pourtant non. Pas tout à fait. C'est sans sa femme que Doro revient un jour au pays pour une virée entre hommes. S'est-il disputé avec Clélia ? Il ne cessera pas de poser et de se poser la question quand il ira les retrouver tous les deux pour quelques semaines de villégiature. Doro passe ses journées à faire des tableaux. Clelia, elle, entretient une relation privilégiée et solitaire avec la mer. Alors s'entendent-ils vraiment ? Sans toujours vraiment le reconnaître, il espère bien que non. Parce que son ami lui serait alors rendu. Parce qu'il se verrait confirmé dans l'idée que le mariage est presque nécessairement voué à l'échec. Et parce que Clélia serait libre. Une Clélia qui lui fait des confidences intimes sur son enfance et pour laquelle il nourrit des sentiments ambigus. Comme beaucoup d'autres, d'ailleurs, de façon plus ou moins avouée, dans le petit groupe qui gravite autour d'eux. C'est l'annonce de la grossesse de Clélia qui mettra fin et aux interrogations. Et aux vacances.



C'est un texte subtil, très visuel, tout en nuances. Le narrateur est tout à la fois partie prenante de ce qui se passe et complètement en retrait. Il se révèle peu à peu tel qu'il est vraiment. Un solitaire souvent mal à l'aise dans les rapports avec les autres. Et si les vingt ans et le comportement du jeune Berti, lui aussi amoureux de Clélia, le fascinent tant, c'est qu'il est resté englué dans son adolescence. Une adolescence dont on a le soupçon qu'il ne parviendra jamais à s'extirper.
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Travailler fatigue. La mort viendra et elle..

« Ici sur la hauteur, la colline n’est plus cultivée.

Il y a les fougères, les roches dénudées et la stérilité.

Le travail ne sert à rien ici... »



Si la colline n’est plus cultivée, peut-on dire qu’elle retourne par défaut à l’état naturel si le paysage s’avère désert, aride ? Si le travail ne sert à rien dans ces collines, pourquoi y travailler si ce n’est pour se fatiguer, pour s’éreinter jusqu’à la mort ? Le poète, pendant que d’autres s’affairent aux champs desséchés, se trouve quant à lui, une place au soleil, à l’ombre. Ou plutôt que de s’atteler aux mêmes tâches que ses ancêtres, part à la conquête d’autres terres où il pourra travailler sans se fatiguer ou ne pourra pas travailler du tout …



ANCETRES



« J’ai trouvé une terre en trouvant des compagnons,

une terre mauvaise où c’est un privilège

de ne pas travailler en pensant à l’avenir.

Car rien que le travail ne suffit ni à moi ni aux miens ;

nous savons nous tuer à la tâche, mais le rêve de mes pères,

le plus beau, fut toujours de vivre sans rien faire.

Nous sommes nés pour errer au hasard des collines,

sans femmes, et garder nos mains derrière le dos. »



En même temps, le poète n’est pas tout à fait l’ermite ou le vieillard esseulé qui reviennent comme personnages dans ses poésies-récits, personnages oisifs qui n’ont qu’à se laisser vivre sans se fatiguer à travailler , car le poète, lui, est condamné au travail, au métier de poète …

Et le poète cherche à rendre une terre stérile plus fertile, mais elle reste aride … Le poète rend-il la stérilité du sol qu’il décrit plus fertile en la décrivant  ? Ou s’épuise-t-il en vain ? Lui qui ne fait qu’écrire dans son oisiveté créatrice est-il plus efficace que ceux qui se fatiguent physiquement à travailler la terre ? Ne se fatigue-t-il pas moralement et physiquement à écrire dans des pages qui restent blanches malgré les mots qui s’inscrivent vainement par-dessus ?



Plus tard, la mort viendra et elle aura tes yeux … Les yeux sont-ils le prix à payer pour celui qui passe son temps à écrire et à lire, et qui utilise ses yeux comme un outil qui s’épuise, à force de labeur ? Faut-il devenir aveugle, à la fin, lorsque la mort vient ? Peut-être que la mort s’approprie nos yeux parce qu’elle n’en a pas elle, d’yeux, mais qu’elle en acquière malgré ou grâce à nous ? Et à la fin, ces yeux qui ont été les nôtres mais qui ne le sont plus nous effraient.







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Le Métier de vivre

Journal intime destiné à être publié. Pavese nous entraine dans le tragique de sa vie. A nous de démêler ce qui fait sa vie d'ecrivain, de traducteur, d'intellectuel et d'autre part, son moi intime sans pudeur. Il nous fait part de manière très soutenue de son impuissance et de ce fait, sa difficulté relationnelle avec les femmes.

Il s'exprime dans une langue très crue, parfois grossière, à la hauteur de son mal-être. Puis, après une énième déception, un énième refus, il choisira de se donner la mort.

Je n'ai été que moyennement convaincu par ce journal. Son travail littéraire m'a paru fastidieux à lire et moyennement intéressant. En revanche, tout le côté psychologique m'a passionné. Mais difficile d'extraire les deux themes

Il reste que j'ai une grande pitié pour cet homme torturé à l'extrême.
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Le bel été

Je ne connaissais Pavese que de réputation, sans avoir la moindre idée des thèmes de ses livres. J’ai tenté l’aventure avec ce livre trouvé sur une brocante, sans résumé, sans quatrième de couverture ; difficile d’avoir moins d’a priori ! Le « roman » s’est d’ailleurs transformé à ma grande surprise en recueil de trois nouvelles au tiers de la lecture.



L’auteur y décrit les bouleversements dans la société italienne du milieu du siècle dernier, et notamment sur le changement important de la place des femmes. Ses personnages sont tiraillés entre ces deux mondes, tradition et modernité : dans le premier récit, une jeune fille découvre le monde de la sexualité avec des amis bien plus, voire bien trop délurés pour elle ; dans le second, des jeunes issus de la campagne se retrouvent confrontés à leurs homologues de la ville, leurs fêtes et leurs goûts pour la cocaïne et l’alcool ; et le dernier met en scène une femme qui a créé sa propre entreprise, et passe son temps à se justifier, qu’on le lui demande ou non, sur ses choix de vie.



J’ai eu assez de mal à me sentir concerné par ces nouvelles. Déjà, je n’ai pas trouvé d’indications claires sur l’époque que nous conte l’auteur : avant, après guerre ? Et ensuite, je ne connais pas suffisamment cette époque pour savoir quand Pavese appuyait là où ça fait mal : j’imagine par exemple que l’évocation des amours entre femmes devait secouer plus d’un cœur dans les familles de gens biens, mais comme il ne décrit que les sentiments de ses héros, et pas les éventuels jugements ou condamnations du reste de la population, on reste dans le flou sur tous ces sujets. Et à force d’évoluer dans un monde dont on ne connaît pas vraiment les règles, on se désintéresse rapidement de ses protagonistes.
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Le bel été

Turin, un été d'avant-guerre. Ginia, 16 ans, orpheline qui vit seule avec son frère ouvrier de nuit, cherche à se distraire après ses heures à l'atelier de couture où elle travaille. Elle est fascinée par Amelia, 20 ans, qui prétend servir de modèle à des peintres. Elle va se retrouver dans ces studios d'artistes plus ou moins désargentés, et comme un papillon attiré par la flamme, céder à la tentation de s'offrir à Guido, un jeune peintre dont elle est tombée amoureuse. Malgré l'ombre portée par la maladie vénérienne d'Amélia, elle continue à fréquenter ce milieu, tout en sachant n'avoir été qu'un jeu pour Guido.



La première saison de la découverte du sexe, de la fascination trouble exercée par des jeunes adultes plus mûrs que l'héroïne, de l'amour qui n'ose pas dire son nom, de la nudité dont on a honte, de l'éveil des sens et de la culpabilité. Les hésitations, les doutes, les émotions à fleur de peau, et la sensation d'être trop jeune, de ne pas bien comprendre le jeu ni les manières blasées des aînés. Tout est dit simplement, en quelques notations et dialogues écrits dans la langue de tous les jours, mais lourds de sentiments contrastés et de fascination/répulsion devant le vertige de la vie adulte.

Lu en V.O.
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Le bel été

C’est l’histoire du passage fugace de l’enfance à l’adolescence. L’histoire d’une jeune orpheline de dix-huit ans, vivant seule avec son frère, qui se débat avec le sentiment de liberté qui semble accompagner la vie d’adulte et qui lutte contre ses craintes adolescentes. Sa timidité, son innocence, son ingénuité et sa peur immense d’être seule.

Terrifiée par l’idée d’être laissée de côté, attirée par les attitudes posées de ses amis adultes, Ginia ferme les yeux sur ses craintes et se force à embrasser la vie de bohème d’un cercle d’artistes, au cœur des nuits romaines d’un été trop chaud.

Elle va suivre à corps perdu son amie Amelia dont elle jalouse l’assurance, pour succomber au charme ténébreux d’un peintre égoïste. Ginia trouve enfin ce qu’elle cherchait, un véritable bel été, chaud et léger, insouciant et intense, qui lui offre une vie d’ascenseurs émotionnels, des battements de cœurs, de cris et des larmes, la vie de liberté et d’émancipation dont rêvait la petite couturière orpheline…

Un bel été, une chaleur enivrante, une vie de bohème et une liberté vertigineuse vont faire basculer Ginia vers le désenchantement abrupte et concret de la vie d’adulte, car l’été ne dure jamais.

A la lueur du jour, les artistes apparaissent égoïstes et vaniteux, l’amour semble n’avoir jamais existé chez Guido et Ginia, petite couturière tout juste adulte, retourne préparer les pâtes de son frère en regrettant l’insouciance de ses seize ans, l’innocence de son enfance, les rêves d’avant l’été… jusqu’au prochain printemps.
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La Lune et les Feux

C'est un livre très bien écrit, avec le langage si particulier à Pavese.



Un homme, surnommé l'Anguille, revient dans son village natal en Italie après des années passées à Gênes et aux Etats-Unis. Il redécouvre son village, les endroits où il a vécu. Orphelin, il a été domestique de la maison bourgeoise des alentours et il raconte à la fois ses retrouvailles avec son ami, et ce que sont devenus les gens de la famille. Au milieu de tout cela, la guerre, le fascisme, les chemises noires, son amitié avec un petit garçon qu'il fera recueillir après l'incendie de sa maison.



Finalement, il ne se passe pas grand choses. Les amateurs d'aventure, de suspense, ne trouveront pas leur compte dans ce récit. Tout est dans la poésie de la langue, dans la description de cette Italie pauvre des années 40 que le protagoniste a cherché à fuir.
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La Plage

“La plage est un théâtre où la société se dévoile, se dénude, mettant en évidence la dimension affective et sensible des relations sociales dans le cadre d’une scénographie qui stylise l’existence, en fait ressortir la caractéristique essentielle” nous dit Jean-Didier Urbain dans son essai Sur la plage.

Le roman de Cesare Pavese en est la parfaite illustration.

Une station balnéaire de Ligurie où le narrateur prend quelques semaines de repos près de son ami d’enfance Moro et de son épouse, la belle Clélia. Leurs amis gravitent autour du couple et le narrateur fait leur connaissance. Sous un soleil de plomb, nos protagonistes se rendent quotidiennement à la plage mais Moro, lui, préfère aller peindre en laissant son épouse en bonne compagnie dont trois d’entre eux sont secrètement amoureux de Clélia. A travers des dialogues et des pensées intimes, l’auteur nous livre les jeux d’influence, les rapports de séduction, la solitude des uns, le mal-être des autres et finalement, l’ennui de tous..

L’ensemble donne un texte où il ne se passe pas grand chose sinon l’analyse des relations humaines au sein de ce microcosme.



Challenge Multi-Défis 2023.

Challenge Riquiqui 2023.

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Le camarade

À Turin Pablo traîne sa vie. Et traîne de bar en bar en jouant de la guitare. Quand l’un de ses copains reste paralysé à la suite d’un accident de moto, il lui subtilise Linda, sa petite amie. Relation compliquée. Il ne cesse pas de s’interroger, et de l’interroger, sur ce qu’elle a vécu avant lui avec d’autres. Sur ce qu’il la soupçonne de vivre encore maintenant avec d’autres. Mais Linda n’entend pas qu’on lui dicte sa conduite. Ni qu’on la mette sous haute surveillance. La rupture est inéluctable.

Heures passées à vendre des cigarettes dans le dépôt de tabac familial, heures consumées au café avec les copains, bals, ennui. Et s’il changeait de vie ? Faisait de sa guitare son métier ? Si, en tout cas, il faisait autre chose ? Et, dans le sillage de Carletto, un acteur de revue, il part pour Rome où il va participer, avec les « rouges » à la lutte contre le fascisme. Et trouver du travail dans des conditions particulièrement favorables, sous la direction d’une patronne fort accommodante, c’est le moins qu’on puisse dire. Découverte des conditions de vie de la classe ouvrière ? Prise de conscience politique ? C’est à cette lecture que les critiques ont parfois procédé. J’avoue ne pas être convaincu et avoir du mal, en ce qui me concerne, à croire à la sincérité de ses engagements. Je n’ai pas pu me défaire de l’impression que tout cela reste artificiel. Qu’il n’est pas vraiment investi dans la cause qu’il embrasse. Qu’il s’agit davantage, pour lui, de se donner le sentiment d’exister, de tromper son ennui, de s’accorder à lui-même une certaine importance. Et son retour à Turin, à la toute fin de l’ouvrage, le ramènera probablement à la case départ.

Peut-être, sans doute, y a-t-il à son comportement plusieurs explications possibles. C’est son foisonnement qui fait la richesse d’un ouvrage. Et sa complexité la richesse d’un personnage.
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Le bel été

Ce que je croyais être un roman de près de 500 pages, intitulé "Le bel été" comme le mentionne le titre du livre et la 4ème de couverture, n'est en fait pas un roman (dont le premier est bel et bien intitulé "Le bel été") mais trois romans. J'ai donc été surprise àla fin du premier roman de voir un autre titre apparaître et cela a donc donné un autre point vue à l'histoire que je venais de lire puisque la fin avait sonné alors que j'en attendais la suite avec de l'action ou des événements à venir.



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Nous sommes en Italie et la première histoire raconte la vie de Ginia, jeune fille de 16/17 ans, qui vit seule avec Severino son frère. Elle va se mettre à fréquenter Amelia, plus âgée qu'elle, qui lui fera découvrir sa vie de modèle pour peintres ainsi que ses amis Guido et Rodrigues qui mènent une vie de bohème et qui peignent.Ginia veut grandir, devenir une femme mais son jeune âge et sa pudeur vont être mis à mal pardes jeunes gens plus matures qu'elle et qui envisagent les relations de façon moins candides qu'elle.



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Dans le deuxième roman l'auteur narre la vie de trois étudiants (en médecine et en droit) que sont Pieretto, Oreste et le narrateur. A l'instar des personnages du premier roman qui passaient leur vie à errer la nuit, à aller dans des bars, à mener une vie de patachon, ces trois étudiants sont du même acabit jusqu'au jour où ils font la connaissance de Poli, qui lui est fortuné. Suite à un accident et à la convalescence de Poli, les trois jeunes gens vont aller chez Oreste, dans un village de la campagne italienne, éloigné de Turin. Le narrateur et Pieretto vont faire la connaissance de la famille d'Oreste, famille de paysans italiens. De temps en temps, ils s'octroient des moments d'escapade chez Poli et son épouse Gabriella dont ils ignoraient jusqu'à présent l'existence.

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Le troisième roman nous emmène à Turin où l'on va faire la connaissance de Clélia, la narratrice, qui est couturière. Originaire de Rome, elle se rend à Turin afin de superviser l'ouverture d'une boutique de confection. Là encore, comme dans les deux premiers récits, il est question de rencontres, de connaissances, de beaucoup de sorties et d'une certaine manière d'une vie de bohème où chacun, chacune, boit, sort danser, se balade en voiture le nez au vent, s'essaye au théâtre, avec toutefois en trame de fond la tentative de suicide de Rosetta, une jeune femme du groupe.



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Mon avis :



Après le premier roman j'ai été très déçue. Je trouvais cela plat ; une histoire sans but, qui ne cherchait pas à révéler grand-chose, à poser des questions. J'avais l'impression d'avoir lu le début d'un roman mais ni son déroulement ni sa fin. Le second m'a d'avantage enchantée car je me suis très bien imaginée dans la campagne italienne, vivant de bons vins, de bonne nourriture, allant me tremper les pieds dans les rivières dès que la chaleur devenait insupportable. Le troisième m'a ramenée vers la ville, avec une jeune fille tourmentée et je n'ai pas trop apprécié cette lecture où les personnages ont l'air d'abeilles qui butinent, tergiversent, se croisent sans cesse et ont des amitiés et des amours très fluctuentes.

Des points communs aux trois : le mal-être de certains personnages, la vie de bohème à un moment donné de sa vie, les amours des uns et des autres.

Très partagée d'autant plus que j'ai aimé le style de l'auteur et que la lecture reste très agréable mais j'ai trouvé que les histoires restaient superficielles et le contenu des romans me semblait être trop anecdotique.
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Travailler use

Ce recueil m'a été offert par une amie qui voulait me faire connaitre l'oeuvre de Pavese. Je ne connaissais pas cet auteur et ce recueil a été pour moi une assez belle découverte. J'ai été ému et touché par certain poème tel que "Pensée de Deola" ou "Bois vert"...

L'auteur avec poésie arrive à nous démontrer la solitude humaine et les conditions de vie de l'homme. On lisant ce recueil je me suis aperçue que malheureusement ces poèmes sont encore d'actualité.
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La Lune et les Feux - La plage

Je ne me souvenais même plus avoir lu ce livre. C'est en parcourant les critiques sur Babelio que j'ai reconnu l'intrigue. Cet homme qui revient au pays après une longue absence d'Italie, et qui ne reconnaît plus grand-chose des lieux et des gens liés à son enfance. Se retrouvant étranger parmi les siens.

J'ai toujours eu beaucoup de mal avec Pavese. Ses intrigues me semblent assez banales. Difficulté à saisir ses questionnements. Peut-être aussi du fait de son amour pour sa région, le Piémont, région qui me laisse assez indifférent. D'ailleurs je le trouve assez en adéquation avec la monotonie de cette région.

Mais ce n'est qu'un avis lié à un lointain souvenir. Rien.
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Terre d'exil et autres nouvelles

Ce petit opus destiné à offrir au lecteur une sorte d'introduction à l'œuvre de Pavese ne présente que trois nouvelles assez différentes.

La première, Terre d'exil, est une reprise et un résumé de la longue nouvelle Carcere (La prison), où l'auteur évoquait sa relégation en Calabre. Plus courte, moins riche, moins dense, elle donne l'impression d'une redite, même si le caractère difficile et ombrageux du narrateur, son angoisse, transparaissent à travers les lignes.

La seconde nouvelle, Voyages de noces, est une reprise du recueil Racconti, probablement raccourcie et dédramatisée, car elle se borne à l'évocation d'un couple désassorti, d'un narrateur insatisfait et sombre, que l'amour innocent de sa jeune épouse inculte agace et rend encore plus négatif et inquiet, voire désagréable ou odieux, lors de ce court voyage à Gènes qui devait les rapprocher et ne fait que renforcer les désirs de fuite du héros.

La troisième nouvelle, L'idole, la plus réussie, traite de la passion désespérée du narrateur pour un amour de jeunesse, retrouvée dans une maison close où elle se prostitue, se refusant à lui et à ses offres de mariage, mais acceptant sa présence et le rendant littéralement fou de désir et de jalousie. À l'annonce de son mariage avec un client plus chanceux que le héros, ce dernier se laisse aller à un désespoir violent et autodestructeur, le même qui précédera le suicide de l'auteur en 1950.

Il est toujours un peu frustrant de lire Pavese, ce grand prosateur et poète, en traduction. Mais par delà le texte. se dessine sa personnalité angoissée et tourmentée, son attirance pour les impasses amoureuses, et la destinée sombre qu'il s'est créée.
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Avant que le coq chante

Dans le prolongement de l’exercice personnel du Métier de Vivre, Cesar Pavese propose ici trois récits de solitudes insolvables. Ses personnages sont rompus, en vacance d’humanité, remis d’un cataclysme dont ils ne se souviennent peut-être presque plus eux-mêmes.





Dans la première nouvelle (Par chez nous), la jeunesse des personnages maintient encore une forme de distance d’avec le cynisme assez caractéristique de Pavese, dernier sursaut de la possibilité d’une forme de lien à l’autre, mais la relation se présente alors comme dévoration. Dans les deux autres nouvelles (La prison, La maison sur la colline), les tourments politiques ont fini d’éloigner les hommes les uns des autres. La solitude y devient une condition innée, d’abord souffrance, éloignant chacun de la réalité, puis le sauvant au moment où il l’accepte comme cessation du combat – alors la mort de l’âme triomphe.

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La Plage

C’est les vacances. Il y a la plage, la mer et un groupe d’amis que l’auteur observe comme un entomologiste en herbe s’intéresserait à une colonie d’insectes. Il ne se passe strictement rien, aucune longue description des lieux, juste des mots parcimonieux des uns et des autres et pourtant on s’y croirait vraiment. L’ambiance est magistralement rendue et ce tout petit livre m’a donné envie de mieux connaitre Pavese.
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Terre d'exil et autres nouvelles

Court recueil de trois nouvelles :Terre d’exil/Voyage de noces/ L’idole. Dans chacune la narration à la première personne décrit des modalités différentes des rapports homme/femme . La jalousie violente dans « Terre d’exil » ; la dissymétrie des sentiments , la femme aimante et l’homme fermé et autocentré dans « Voyage de noces » , la même situation inversée dans « L’idole » où le narrateur retrouvant son amour de jeunesse devenue prostituée se place dans une situation de soumission absolue. Au total , une vision très noire du couple marquée par l’incommunicabilité.
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La Lune et les Feux - La plage

Ce livre n'est pas une révélation , il est bien écrit et fait part d'une expérience de retour partagée par beaucoup de lecteurs .

Le titre La lune et les feux publié en 1950 fait référence aux croyances encore en vigueur selon lesquelles , la lune et les feux ont une influence sur les cultures dans la région rurale d'Italie où le narrateur est de retour après vingt ans d'absence.

Le narrateur enfant de l'Assistance publique placé dans une famille puis dans une autre maison finit par partir en Amérique et à 40 ans il a amassé une petite fortune .

Pour moi, ses propos et ses pensées lors de son retour dans sa région natale ne sont pas empreints de beaucoup de nostalgie.Le narrateur cherche à y( re)trouver ce qu'il voyait avant de partir.C'est une interrogation sur l'identité de son pays et sur sa propre identité.

Dans une région marquée par le metayage,les paysans vivent misérablement et cette précarité est toujours d'actualité quand le narrateur revient. Ainsi le père de Cinto, un enfant estropié que le narrateur a pris sous sa protection, met-il le feu à sa maison et à son étable , drame de la misère et de la folie.

Avec son ami de jeunesse Nuto qui lui n'a jamais quitté son village, le narrateur dresse le bilan des événements qui se sont passés pendant cette longue absence, la famille de Padrino a disparu,celle de Sor Matteo aussi, lors de la guerre des partisans ont été exécutés.

Les échanges entre Nuto et le narrateur sont un aspect intéressant du livre: Nuto a une conscience politique, son destin c'est de modifier les choses, de faire que les gens ne continuent pas à vivre comme des brutes. Quand il était jeune , Nuto a été comme un passeur pour le narrateur, il lui a appris que l'on ne parle pas seulement pour informer mais pour échanger, discuter.

Le récit nous livre le point de vue de l'auteur sur l'Italie des années 1950 .

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La Plage

Dans ce livre, tout est dans l'écriture. Car au final, il ne se passe pas grand chose. Amateurs de frissons, d'actions, d'aventures, cette nouvelle n'est pas pour vous. En revanche, ce récit tout en finesse est une analyse de l'amitié, de la solitude surtout.



Le narrateur retrouve son meilleur ami, Doro, et fait la connaissance de sa femme, Clélia. Il se retrouve à partager avec eux un été sur la plage, où il rencontre également un ancien élève et intègre le groupe d'amis de Doro et Clélia. Il décrit simplement ses journées.

Le génie de l'auteur tient au fait qu'il suggère plus qu'il n'explique. En cela et grâce à cette plume incisive et délicate à la fois, c'est une excellente nouvelle.
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