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Citations de Charles Frazier (61)


« On aura beau pleurer à s’en briser le cœur, on n’en sera pas plus avancé pour autant. Le chagrin ne change rien à rien. Ce qu’on a perdu ne reviendra pas. Il restera perdu à jamais. Seules vos cicatrices empliront le vide. L’unique choix qu’on ait, c’est de continuer ou non. Mais si l’on continue, c’est en sachant que l’on emporte ses cicatrices avec soi. » (p. 475)
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Les enfants découvrent la sagesse de leurs parents lorsque eux-mêmes sont devenus adultes.
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Jeunes, nous sommes tous persuadés que nous vivrons éternellement; ensuite, à un certain stade, nous nous contentons d'espérer une longue vie, mais une fois obtenu cet avantage terminal, le simple fait de survivre devient un tracas. Tous les êtres et toutes les choses que l'on aimait s'en vont, et cependant le sort veut que l'on soit encore là. On se retrouve exilé dans un monde changé, peuplé d'inconnus. Égaré dans des endroits que l'on a pourtant connus comme sa main. Les cours d'eau et les lignes de montagnes immuables sont les seuls amis qui restent. C'est le point à partir duquel vivre plus longtemps devient franchement grotesque, où il n'y a plus qu'à s'éteindre et à suivre tout le reste de la Création à travers les portes de la mort, au Pays de la Nuit.

On ne dispose plus de rien d'autre que ses humeurs et sa mémoire, ces instruments puissants et dérisoires.
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«  Par ici , Bear était un chef. Sa vêture , sa passion pour la chasse, la lucidité avec laquelle il sentait combien le monde en devenir s’éloignait des simples principes d’harmonie, de justice et de beauté , même son nez taillé en lame de Hachette : tout en lui suggérait le siècle passé .

Et par ce qu’il était un chef, il avait bâti une maison communale qui accueillait les assemblées, les danses, les cérémonies d’ordre spirituel , et plus généralement tous ceux qui étaient d’humeur à traîner ensemble , à échanger des ragots , et à raconter des histoires .... »
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«  Est - ce une infirmité ou un péché , ce besoin de fixer la vie sur le papier , de donner une forme arrêtée au mouvement du monde?
Je ne sais .
Bear pensait qu’écrire une pensée l’atrophiait , dissipait un souffle sacré, l’étouffait même.
Lorsqu’ils sont capturés, emprisonnés, les mots deviennent une barrière face à la réalité , une barrière qu’il vaut mieux ne pas édifier, Tout passe, tout change.
J’ai toujours été fasciné par les mots » ......
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Lorsque Ada eut disparu au milieu des arbres, il eut l'impression qu'elle emportait avec elle une partie de la richesse du monde. Il était seul sur terre, et vide, depuis si longtemps. Et maintenant, Ada le comblait au point que c'était peut-être à dessein, pensait-il, qu'il avait du abadonner une partie de lui-même: pour laisser la place à quelque chose de mieux.
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«  À mes yeux , nous avons «  tous » «  commencé » par être illettrés .
Rares sont ceux d’entre nous qui le restent ,généralement pour les pires raisons : pauvreté dans certains cas, lois discriminatoires dans d’autres, du moins au temps de l’esclavage » .
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Ce dont ils ont besoin, c'est que tout soit calme et lisse. Ni amour ni haine, ni plaisir ni douleur, ni espoir ni peur, ni sécurité ni danger. Que personne de t'embrasse la joue à l'heure du coucher pour te faire frissonner de plaisir, que personne ne te fasse saigner. Si tu acceptes une chose, alors acceptes aussi l'autre, c'est comme ça. On ne peut pas contrôler tout ce qui arrive. Ton esprit est la seule chose que tu puisses contrôler. Rends-le semblable au lac par un jour paisible. Ne réagis pas d'avantage qu'il est nécessaire, surtout pas devant des étrangers.
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Dans la vieillesse encore, elle est une récurrence. Je rêve de Claire au moins deux fois par an. N'est-il pas incroyable que le désir, cette force vaporeuse, résiste aussi bien aux ravages du temps, pour ne devenir au pire que le triste rappel des tours incessants que la vie nous joue ? Dans certains rêves, elle n'est qu'une senteur, parfois lavande, parfois girofle et cannelle, mais aussi un autre parfum qui reste cher à mon coeur : au cours de ces deux étés, il lui arrivait souvent d'essuyer sans y penser sa plume sur un pli de ses jupes, qui étaient la plupart du temps d'un bleu foncé si bien que la seule trace de cette habitude était la légère odeur d'encre qui émanait d'elle.
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Et par une tentative de magie sympathique, il essaie de se remémorer un moment d'absolue intégrité. Il explore son passé à la recherche de pureté et d'innocence. Jouer sur la plage quand il était gamin peut-être . La fin de la journée. Fatigué, couvert de sel et de coup de soleil. Ou encore mieux cette fille douce, au visage rond, à la fin d'un rencard de l'adolescence. Septembre, garé dans l'allée de la maison de la fille le moteur éteint, la clef de contact sur l'Alt. La radio luisant sur le tableau de bord et pourtant, ni elle ni lui d'humeur à se peloter. Ils se contentent de parler et de rire. Son visage ouvert et tendre.
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Elle avait effleuré le dos de sa main, suivi du doigt le trajet d'une veine jusqu'à son poignet. Puis elle avait pris ce poignet et, en le serrant dans sa main, elle s'était demandé que effet cela ferait de sentir Inman tout entier entre ses bras.
Durant un bref instant, aucun des deux n'avait été capable d'affronter le regard de l'autre. Puis Inman avait retiré sa main et ôté son chapeau qu'il avait expédié d'un vol plané à travers la porte ouverte. ils avaient souri tous les deux, et Inman avait posé une main autour de la taille d'Ada et l'autre sur sa nuque. Les cheveux de la jeune fille étaient maintenus par une barrette, et ce fut la nacre froide qu'Inman sentit sous ses doigts lorsqu'il inclina vers lui la tête d'Ada pour le baiser qui, la veille, s'était refusé à eux.
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"Çe soir-là, la pleine lune se leva derrière la crête, et sa lumère était si vive qu'elle projetait sur le tapis blanc les ombres nettes des troncs d'arbres et de leurs branches. La nuit opaline ne paraissait pas l'opposé du jour, mais une de ses variantes, son ambassadrice."
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Il n'est pas plus raisonnable d'épouser une femme pour sa beauté que de manger un oiseau parce qu'il chante bien.
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J'ignore ce que cette poudre pouvait être. Herbes et racines et champignons et lichens séchés et mélangés à de la bile d'ours dans un mortier, peut-être. Je n'ai jamais accordé grand crédit à ses pouvoirs. Mais ce sont ses paroles qui m'ont pénétré, et transformé, et qui continuent à oeuvrer en moi. Des mots qui me dévorent et me nourrissent. Et quand je serai mort et enfermé dans la terre si sombre, quand toutes mes âmes auront expiré l'une après l'autr, il y aura ne étincelle de désir dans leur moelle, car le désir survit à la chair.
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Après l’incident du bain, Luce ne revit jamais les enfants pleurer. Ce n’était pas pour eux un moyen de communiquer. Ils exprimaient leurs émotions par des biais autres que les gémissements, les tremblements du menton et les larmes. Parfois ils te sautaient dessus, les poings serrés, pour essayer de se battre avec toi. Parfois, aussi, ils détalaient vers la forêt. Ils émettaient un son semblable à un grognement, et puis divers hurlements, hululements et cris aigus. Ou alors, ils te coulaient un regard assassin qui suggérait que, s’ils avaient pesé cinquante kilos de plus, ils t’auraient tuée sur-le-champ.
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Elle ajouta qu'elle essayait autant que possible de s'affranchir de cette mauvaise idée qu'était l'argent. Sinon, quand on prenait un boulot, on vendait inévitablement son temps à quelqu'un qui en faisait peu de cas. Luce, à l'inverse, accordait beaucoup de valeur à son temps. Luce avait tout compris. Il fallait vivre loin de conneries du commerce. Utiliser aussi peu d'argent que possible.
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Les baptistes ont émis une proposition : traduire la Bible, ou au moins quelques-uns de ses passages les plus frappants, en syllabaire cherokee et en distribuer des exemplaires dans la région. Avant de donner sa réponse, Bear a voulu que je lui lise des extraits, que j'ai condensés plutôt que traduits. Il a beaucoup aimé l'histoire de Job et en particulier la satisfaction de Dieu devant ses prouesses de créateur. (...)
Au final, il a jugé que la Bible était un ouvrage pertinent tout en se demandant pourquoi les blancs n'étaient pas meilleurs qu'ils l'étaient, eux qui l'avaient à leur disposition depuis si longtemps.
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Il fixa Ada droit dans les yeux, sut que c'était elle et fut terrassée par l'amour qui résonnait dans son âme.
Il prononça les paroles que lui avaient dictées son rêve dans le camp des gitans: "Je suis venu vous chercher le long d'une route bien dure, et je ne vous laisserai jamais repartir."
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Et puis, une fois les enfants arrivés, qu’aurait pu faire Luce ? On se décarcasse pour aimer le monde malgré ses défauts flagrants de conception et d’exécution. Et l’on prend soin de tous les indigents que l’on rencontre durant son passage sur cette terre. Sinon, on n’est pas digne d’y vivre.
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Et puis nous avons regagné notre nid de courtepointes dans les herbes hautes et nus avons regardé la lune du maïs vert cheminer lentement sur la courbe nitescente du ciel.
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