AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Christian Bobin (1264)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ressusciter

Pour moi Christian BOBIN est un véritable alchimiste de la langue et de la pensée. Il transmute le vulgaire en or ! Dans cet ouvrage, il exprime une succession de pensées percutantes dont les contours sont adoucis et merveilleusement mises en valeur par la qualité de son écriture. Quelle que soit notre position personnelle, il nous conduit par la main à nous interroger, à nous rencontrer avec nous même et à nous trouver en notre vérité propre. Dans le monde woke qui est aujourd’hui celui qui prévaut, Christian Bobin donne tout son sens au mot « culture », non dans celui qui séduit les masses et qu’il dénonce, mais dans celui qui éclaire. A ce titre, lire Christian BOBIN c’est s’enrichir. C’est transcender la vulgarité du profane pour approcher le Divin. La pensée qui m’a profondément marqué dans cet ouvrage est la suivante : « J’ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie et Dieu s’est rapproché pour voir ce qui se passait ». Car c’est à cet instant que je l’ai découvert et qu’il m’a pris par la main. La grande divergence que j’ai avec lui mais qui m’a néanmoins conduit à réfléchir est : « Ils étaient comme ces vieillards d’un siècle détruit qui s’entêtent par courtoisie à manier l’imparfait du subjonctif pour dire des choses banales ». Et là, j’aurais aimé lui dire, en tant que conservateur, qu’il était en contradiction avec lui-même car dans cet ouvrage il exprime des idées parfois élémentaires avec maestria du fait de sa parfaite maîtrise de la langue en particulier dans l’usage de la conjugaison qui fait du français une langue subtile dans la finesse de son expression. Merci feu M. BOBIN pour ce merveilleux moment de lecture que vous m’avez offert et cela malgré nos quelques différences d’idées.
Commenter  J’apprécie          10
La part manquante

Lire la poésie de Christian Bobin, c’est un peu comme aller chez l’opticien pour faire refaire ses verres. On y voit beaucoup plus clair après. Vraiment, cette lecture a été l'une de celles qui m'auront le plus fait changer de regard. On en ressort en quelque sorte avec des haïkus plein les yeux, soudain happé par la contemplation du tremblement d'une feuille, de la danse du vent ou des formes des nuages. Ce livre a le pouvoir magique de nous transformer en chercheur d'or du quotidien, de nous équiper au jour le jour d'un détecteur de pépites. Bref, une lecture transformatrice !
Commenter  J’apprécie          00
Le muguet rouge

" Le Muguet Rouge" de Christian Bobin est un recueil de réflexions profondes et poétiques sur la vie, la mort, la nature, la société et la littérature. Bobin, magicien des mots, nous emmène dans une promenade envoûtante à travers ses pensées et émotions, honorant la poésie et la beauté du monde. Avec une prose limpide et épurée, il nous offre une vision du monde au-delà des apparences, déplorant les effets négatifs du progrès sur l'humanité tout en célébrant la vitalité de la poésie et des petites choses du quotidien. "Le Muguet Rouge" est un livre à savourer lentement, à méditer, un vrai trésor littéraire qui laisse une empreinte indélébile dans l'esprit du lecteur.
Commenter  J’apprécie          30
Le Murmure

Avec tout le respect que je dois à l‘auteur écrivant dans les ultimes moments de sa vie je n‘ai pas fait mienne sa poésie „ existentielle „ qui semble avoir enchanté un grand nombre de ses lecteurs.

Il s‘agit pour moi de réflexions poétiques sur la vie d’aujourd’hui où l‘être humain est broyé par le bruit du monde

Il y a certes de très belles pages dans ce livre . Le silence qui permet à l‘homme de se retrouver.Le pianiste remerciant intérieurement le public de lui permettre de lui accorder ce silence malheureusement brisé par le claquement des applaudissements est une image très originale. La main de l‘enfant sur le clavier qu‘il compare à un moineau transi, la description des nuages,les plantes vertes qui s’ennuient ou la beauté de l‘Amour qui ne s’arrête pas aux portes de la mort,ne m‘ont pas laissée indifférente

Cependant l‘auteur a à peine abordé un sujet qu‘il passe à un autre ce qui est très déroutant et les associations d’idées poétiques sont parfois hasardeuses voire incompréhensibles.( en tout cas pour moi)

On a l’impression que Christian Bobin veut nous délivrer un dernier message: ne pas se laisser asservir par le monde ultra robotisé où nous vivons et voir l’essentiel: la Beauté intérieure et celle de la Création.
Commenter  J’apprécie          00
L'épuisement

Saint- Rémy de Provence- 28 juillet 2003.- Relecture le 22 avril 2024



En reclassant et réunissant les écrits d'un de mes auteurs de prédilection, Christian Bobin, j'ai relu ce texte qui m'a éblouie aussi fort qu'à sa première lecture, il il y a près de 20 ans !!!



Curieusement et à la fois, de façon compréhensible, les mots de Christian Bobin, résonnent plus fort, plus profondément dans un monde qui s'abîme dans la technologie, le profit , le virtuel....qui se déshumanise, se dépersonnalise..



Je choisis , pour débuter, un extrait qui exprime fort l'un des thèmes si chers à l'écrivain. L'ÉCRITURE, outil de résistance et d' indépendance de Vie, dans un monde trop formaté !



"Je viens de terminer la lecture d'un manuscrit.Il s'appelle " Tu

m'entends ?"

C'est une vraie question.C'est une des questions les plus intéressantes qui soient.J'ai aimé ce livre.J'ai écrit ceci à son propos, je pense que ces lignes, qui accompagneront peut-être le livre de Patrick Renou dans sa publication, peuvent également être ici, doivent être ici, dans la proximité des deux images, celle de l'oiseau, celle de l'enfant. J'aime les écrivains. J'aime les écrivains quand ils sont fous de vérité, pas de littérature,quand ils écrivent pour toucher au réel, pas seulement esthétiquement mais en vérité, dans la vérité qu'ils ont d'eux-mêmes. Voilà : la grande beauté de ce livre lui vient de sa solitude épouvantable. Ce livre est seul de son espèce (...)"



Dans cet écrit construit en deux parties,l'auteur traite de tous les thèmes permanents qu'il a traités au fil de son oeuvre, tout en formulant , répétant la force de ses admirations fidèles, dont celles éprouvées pour Antonin Artaud, André D'hôtel, Nazim Hikmet, etc



On retrouve l'amour de la Poésie dans les choses les plus modestes de notre quotidien. le rejet de l' Utile. du prosaïque, de la rentabilité, de l'économie capitaliste au détriment de l' Humain..., de l'esprit "adulte" dans ce qu'il peut avoir de figé, docile, normatif, englué dans les stéréotypes et les conventions.Comme chaque fois, Bobin parle avec feu, de l'esprit d'enfance qu'il est si précieux de protéger , de conserver !



Je trouve de plus en plus salutaire la prose de Christian Bobin, qui résonne, avertit, en écartant, rejetant un monde qui recule doucement

" humainement", n'ayant plus que vénération pour la compétition, le progrès technologique, la course économique effrénée, et accélére ainsi l' oubli de l'essentiel et de valeurs humanistes basiques ....



Cette relecture " nourrissante" m'a donné la vive envie de revoir le film de Tati, " Mon oncle", découvrir celui de Dreyer (** que je ne connais pas),

" Gertrud" et lire enfin cet écrivain qu'il défend vigoureusement : Patrick Renou...



Il y aurait encore beaucoup à dire de ce très beau texte, très dense...je préfère achever ces lignes par un extrait plus parlant que mes propres mots:



" (** À propos de l'écriture) C'est affaire de musique plus que de sens. C'est affaire de silence plus que de musique.Mon vrai désir ce n'était pas d'écrire, c'était de me taire.M'asseoir sur le pas d'une porte et regarder ce qui vient, sans ajouter au grand bruissement du monde.Ce désir est un désir d'autiste.Entre le mot

" autiste" et le mot " artiste", il n'y a qu'une lettre de différence, pas plus.



Commenter  J’apprécie          451
Ressusciter

Alors là les amis, je tombe des nues. Je suis vraiment passé à côté de cet auteur il y a vingt ans environ quand j’attribuais deux étoiles à une petite robe de fête ou à la folle allure. Ai-je changé à ce point ? Mûri ? Mes goûts se sont-ils modifiés avec la lecture plus intense de ces dernières années ?

Ce petit livre est un bijou de poésie, une invitation à regarder la vie qui s’écoule ou qui s’en va, des moineaux qui s’envolent d’un tilleul, des tourterelles sur la branche d’un bouleau, un papa qui s’éteint doucement « dans la nuit bleutée de l’hôpital » et une feuille morte qui tourbillonne, poussée par le vent.

J’ai surligné des passages entiers ou de simples phrases que je vais consigner dans le cahier ad hoc, peut-être en apprendre quelques unes, c’est dire mon enthousiasme !!



Et puis j’aime le bonhomme, ce qu’il dit en filigrane de notre société, de notre rapport au monde, son côté un peu rustre aussi qui se cache derrière sa courtoisie. Il n’y a que sur la religion que j’aurais quelques difficultés à le suivre bien qu’il égratigne au passage les curés et ça, ça me plait bien. Ce minimalisme proche des haïkus, cet émerveillement devant la vie, cette humilité.



Trois petites citations pour finir :

« L'ennui prépare l'émerveillement, comme on déploie une nappe blanche sur la table, les jours de fête ».

« Une phrase dansait sur la page d'un livre comme une baguette sur la peau d'un tambour ».

« Un rouge-gorge, au pied du tilleul, saute à la corde avec un rai de lumière ».

Et quand il parle de la place aux arcades de Marciac, village du Gers où il est enterré (tiens, j’irai lui rendre une petite visite la prochaine fois que je me rendrai au festival de jazz), il écrit, à propos des rues qui partent de cette place : « Les rues s'en vont dans la campagne comme à un bal ». C’est pas joli ?

Enfin de la poésie qui me parle.



Challenge Multi-Défis 2024.

Challenge Riquiqui 2024.
Commenter  J’apprécie          171
Le Murmure

Quelle claque! C'est le 2e livre que je lis de cet auteur et je ressors une nouvelle fois bouche-bée. Tant de poésie, de musicalité. Chaque phrase porte en elle un poème. Je suis définitivement sous le charme de cet auteur et je suis triste de me dire qu'il n'écrira plus. Une telle plume doit rester en vie. Sauvegardons-la.
Commenter  J’apprécie          00
Le Murmure

« J’écris comme on s’absente. Je cherche quelque chose ou quelqu’un. Un battement de cil d’une rose trémière, archiduchesse de l’air. Une parole brûlante qui fait éclater le vase du cœur. La neige, la harpe de la neige. Ou simplement le silence d’une cuisine vers les onze heures du soir, quand la vaisselle a revêtu sa tenue de lumière, que la totalité de notre vie se présente à nous, et la voir est insupportable. Nous sommes de si faibles architectures. Un rayon de lune et nos piliers tremblent, menacent de s’effondrer. J’écris comme se cachent les bêtes éprises de leur fin, blessées à mort par la beauté de vivre. »



Le murmure, Christian Bobin @editions_gallimard



Le charme d’un poète disparu…



Il nous a quitté bien trop tôt! Ce texte est son dernier message, son souffle d’amour et de vie!



Car oui, ce texte est plein de vie, comme un hommage à ce souffle qui nous habite tous, et qui s’accompagne d’un battement, d’un cœur: l’amour!



La vie, l’amour, voici son testament…



« Je t’attendais depuis toujours, si intensément que j’ignorais t’attendre. La première amour m’a préservé de l’argile des conventions qui en durcissant tourne à la pierre. L’autre - la première, bénie soit-elle, n’était que son annonciatrice charmante avec ses joues de pommier et ses timidités aimantées -, l’autre c’était Toi, le merveilleux achèvement d’un livre qu’on devine dès la première page et que cette page, de cascade en cascade, finira aux pieds de Dieu, et même ne finira jamais. »



Je suis toujours aussi émue en lisant Bobin, touchée par tant de beauté, émerveillée par tant de justesse, de profondeur, de lumière et de poésie…



Comment peut-on parler ainsi de la mort quand on se sait condamné? Comment peut-on chanter la vie, avec autant d’émerveillement et de reconnaissance aussi? C’est tellement touchant!



« Il faut que tu saches que je trouve tout merveilleux, y compris la douleur, parce que tu es le sommet de la merveille qui n’en finira jamais.

Tout est parfait. Toi et moi on est au cœur des poèmes maintenant. La nuit qui s’annonce est sacrée. Elle est plus belle qu’un couronnement royal. C’est une nuit unique. »



Ce message d’amour à l’être aimé qui vibrera au-delà de l’éternité… quelle merveille! Quelle émotion!



« L'arc de ton sourire touche aux deux bords du monde. »



La vie n’est qu’un passage, mais l’amour lui survit dans la mort! Rien ne peut empêcher deux cœurs qui s’aiment de se retrouver… au-delà du temps!



« Ta voix est si douce que je laisse sur place ma mort et mon éternité. »



Lire Bobin, l’émerveillement, la beauté, la poésie… la littérature française dans ce qu’elle a de plus beau!



Merci de nous avoir enchantés de cette plume incroyable et magnifique! vous nous manquerez pour l’éternité, Monsieur Bobin…

Commenter  J’apprécie          80
Prisonnier au berceau

Lu en 2015. J'avais mieux apprécié ce livre que "Le huitième jour de la semaine".

J'avais trouvé sa plume plus fluide et abordable, malgré un rythme qui ne me convient guère, mais cette fois-ci en accord avec le sujet. Christian Bobin revient sur ses souvenirs d'enfance et d'adolescence passés dans le Creusot. C'est un retour contemplatif sur la lenteur des jours, l'ennui, la solitude, l'observation de la nature et l'attente rêveuse...
Commenter  J’apprécie          20
La plus que vive

Une ode à l'amour, à la vie, à l'amitié, aux souvenirs, à l'absence. De la poésie, toujours et encore, des phrases qu'on lit, relit, qu'on répète à voix haute. Des mots qui résonnent au fond du cœur et de l'âme. C'est un livre que j'aime offrir aux gens qui comptent pour moi, comme un porte-bonheur, parce que je sais qu'il fait du bien. Parce que Christian Bobin nous fait du bien.
Commenter  J’apprécie          10
Lettres d'or

Bref, je dois vous avouer que lorsque j’ai reçu Lettres d’Or de ce cher et regretté Christian Bobin, j’étais tout ému de pouvoir lire un texte poétique que je ne connaissais pas. Puis l’émotion a fait place à la perplexité lorsque je me suis rendu compte que les pages étaient encore reliées en haut et non massicotées ! Ma perplexité a fait place à l’enthousiasme en dénichant un coupe-papier prêté par une secrétaire. Malheureusement, possédant deux mains gauches, mon travail se transforma vite en massacre total ! C’est donc un peu honteux et dépité que je me lançais dans la lecture de ces Lettres d’Or publiées à l’origine en 1983…

Il y a ces deux choses en nous : l’amour et la solitude. Ainsi commence la première lettre et on est aussitôt emporté par l’univers de l’écrivain. L’écriture, la nature et l’amour vont s’entremêler tout au long de ces envoutantes 13 variations poétiques. L’art de Bobin fait mouche et touche autant l’âme que le cœur. On est subjugué, voire enivré par cette liberté littéraire que s’accorde l’écrivain, traçant une voie aussi singulière qu’universelle. J’aime votre silence, j’aime votre fatigue éternelle, j’aime votre rire. Aucune mièvrerie n’est à l’œuvre ici, au contraire, le sentiment amoureux est sublimé par les sensations qui emportent Bobin au cœur de l’expérience poétique.
Lien : https://lirealombredelolivie..
Commenter  J’apprécie          00
La plus que vive

Christian Bobin, l’art d’écrire avec poésie. Ce court roman rend hommage, traite du deuil et de l’amour. C’est beau mais je suis ravie que le nombre de pages ne dépasse pas la centaine. Je pense lire d’autres ouvrages de l’auteur, qui je sais contient de belles pépites.
Commenter  J’apprécie          00
L'homme-joie

Entre nature, ciel bleu, vol de papillon, lumière et notes de musique.. Nous traversons ici le temps.



Le temps qui n'est pas éternel, peut pourtant l'être avec une autres vision de la vie car "la vie est à peu près cent milliards de fois plus belle que nous l'imaginons".



On y croise également les fleurs de cerisier, condamnées à mourir, et qui pourtant rient de plus belle.



Observer la vie pour y trouver l'essentiel, les petits bonheurs simples.



Ecrire, écrire pour dessiner une porte sur un mur infranchissable et puis l'ouvrir..



....



Une lecture incroyable et qui nous rappelle à quel point la vie est jolie. Qu'il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse. J'ai egalement adoré la course à la fourmi, tellement realiste.



Une oeuvre à découvrir pour pouvoir la relire, la poser sur la table pour se souvenir.

Je ne peux que vous la recommander.
Commenter  J’apprécie          70
Le Murmure

« Puisque je n’ai plus le temps, eh bien je vais le prendre ».



Bouleversant chant du cygne. Murmure du cygne devrais-je écrire car le poète Christian Bobin aura quitté la vie comme il l’a vécue et comme il écrivait : à bas bruit. Même si ici le mot murmure revêt un tout autre sens, bien plus symbolique et poétique.



« J’écris à bas bruit et j’écoute de même », « j’écris comme on s’absente […] j’écris comme se cachent les bêtes éprises de leur fin, blessées à mort par la beauté de vivre. »



Observateur et contemplatif invétéré, ce grand sensible avec cet ultime recueil achevé sur son lit d’hôpital alors que la maladie le mène «  au bout du langage », percute directement notre âme. Nous transfusant une dernière dose de vie avant de partir « tourbillonner dans la lumière ». « J’écris un livre de guerre. Pas pour faire des morts, mais pour faire des vivants ».

Ses mots cognent plus qu’ils ne résonnent. Non sans délicatesse. Avec Bobin la communication se fait du cœur au coeur.

Entre réalité et hallucinations son esprit, un peu brouillé par les opiacés, virevolte et vagabonde. Dès que son regard se pose et que ses sens s’éveillent, ses mots par ricochet animent les nôtres.

Son envahissante et communicative sensibilité nous plonge dans un voyage sensoriel profond où l’on croise beaucoup d’artistes (surtout des génies de la musique). L’amour, sa femme qu’il réconforte magnifiquement, sa mère, la vie , l’Humain, l’écriture, la poésie, la nature, la musique, le Temps, le silence…autant de thèmes évoqués avec force.



Dans cet ultime chant de vie il nous emporte de sa plume d’étourneau dans une nuée d’émotions et de sensations invitant à apprécier « les petits riens » de l’existence qui en font la quintessence pour qui sait ressentir et observer positivement. Réaffirmant que « La grande énigme n’est grande que d’être petite » il souligne avec sagesse et modestie que « rien est le tout de ce que je sais ».

Les choses simples de la vie passent dans le vortex émotionnel de sa création intérieure pour les sublimer.



Du grand Bobin.



Un cœur à cœur inoubliable et désormais éternel.
Commenter  J’apprécie          936
Le plâtrier siffleur

Un tout petit opuscule de poésie où l’essentiel de l’humain est ramené à ses origines premières. La contemplation en fait partie. Vivre la vie intensément et non pas à travers les nouvelles technologies qui nous dépossèdent de l’essentiel. Remettre l’Humain à sa place. Je vous retranscris un petit extrait qui m’a bouleversé, car, alors que je n’avais pas encore lu ce petit livre, j’avais eu une discussion, avec mon mari à ce sujet : l’arrachage sur les bas-côtés, le long des autoroutes ou des forêts, des arbres et de la végétation à l’aide de machines monstrueuses. A chaque fois que je suis témoin de ces saccages atroces, c’est comme si on m’arrachait des cellules de mon corps :



« Dans la forêt où je vais souvent me promener, j’ai vu des machines qui, si je puis dire, n’avaient plus rien d’humain. Parce que je crois qu’il y a un temps où les machines industrielles étaient encore humaines. Et là, je me suis trouvé devant une sorte de tracteur, d’arracheur d’arbres. Le conducteur n’était plus que l’esclave de la machine. Le coup porté aux arbres était d’une violence extrême. La mort donnée aux arbres de cette manière est bien plus terrible que celle donnée jadis par la main d’un bûcheron. La mort ancienne était fraternelle. Ce qui m’a sidéré, c’est cette avidité, cette brutalité de la technique dans un lieu qui n’est que beauté. Au fond, habiter poétiquement le monde s’oppose à habiter techniquement. On peut le formuler de cette manière, aussi abrupte. »

Commenter  J’apprécie          10
Le Murmure

Un très beau livre qui met en avant les valeurs de la peinture , de la musique, de l'écriture, de la poésie pour l' épanouissement de l'être. Il décrit la force des mots comment ils peuvent envahir la personne , la propulser dans un autre monde. A savourer chapitre par chapitre pour apprécier la saveur de chaque mot. Mais il faut être sensible à la poésie.
Commenter  J’apprécie          20
Le plâtrier siffleur

Dans ce petit texte qui est paru en 2012 et que les éditions Poesis ont eu la bonne idée de republier, Christian Bobin nous livre son manifeste en faveur de la poésie. Un texte qu'on pourrait qualifier de théorique avec de nombreux exemples "concrets" ou des mises en application.

La poésie est un art de toute la vie si bien que "habiter poétiquement le monde"comme le dit le titre de la collection où est publié ce petit livre, c'est en fait habiter HUMAINEMENT le monde. S'opposant à la technique, la poésie est un regard paisible et contemplatif sur le monde pour le réhabiliter et l'apprivoiser. C'est ce que font chacun à leur manière le plâtrier du titre, la repasseuse pensive ou le boulanger qui fait ses pains.

Il y a des présences dans notre monde, dans la nature, dans les objets, dans les animaux, mais ce sont les yeux et le regard qui nous manquent pour les voir. Heureusement que Christian Bobin et d'autres savent nous aider à enlever ce voile qui recouvre nos yeux !
Commenter  J’apprécie          80
La plus que vive

Christian Bobin a aimé une femme lumineuse, libre, solaire: Ghislaine. Elle est imprévisible! Elle l’est tellement qu’elle décède d’une rupture d’anévrisme à 44 ans. L’auteur prend sa plume et met sa poésie au service de l’absence, du clair-obscur et du temps qui efface les souvenirs et les lisse comme la neige sur les chemins gommant les détails.

Son écriture est réflexive et poétique, légère et mélancolique, c’est beau comme un rayon de soleil éclairant une journée d’hiver.
Commenter  J’apprécie          70
Le Murmure

Dans ces pages douces et sans apitoiement, l’auteur de La plus que vive et d’Autoportrait au radiateur persiste aussi à dire, dans un dernier souffle et malgré les rieurs, l’énigme de la vie, sa quête de l’absolu et son amour de Dieu. Une idée, rappelle-t-il, créée par l’homme. Tout comme la musique, les livres et l’amour lui-même.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
Commenter  J’apprécie          10
Le Murmure

P76 dans son dernier livre "Le murmure" Christian Bobin décrit une expérience profonde de connexion avec un livre et son auteure Russe, une immersion totale dans les mots qui résonnent au plus profond de l'âme. De la même manière, je ressens cette même plénitude et cette résonance lorsque je lis les livres de Christian Bobin, où chaque phrase semble toucher mon être de manière puissante et intime..



"C'est dans une librairie où une échelle de bois est posée contre un mur de poèmes. Je grimpe jusqu'à la lettre A, la poétesse russe impératrice de tous les silences est bien là, dans son nid d'aigle. J'ouvre un de ses livres, la première phrase force mes yeux, inonde mes veines, jaillit dans mon cœur. Je redescends, nimbé de neige et de cendres, que nul ne remarque. J'ai laissé le livre à sa place. Il m'a en un éclair tout donné. Pourquoi vouloir plus? J'ai encore dans l'oreille le vrombissement des plumes de l'aigle dérangé dans sa tour de guet.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Christian Bobin Voir plus

Quiz Voir plus

Complétez les titres des oeuvres de Christian Bobin

Ce que disait l'homme qui n'aimait pas...

Les femmes
Les oiseaux
Les souvenirs
Ses semblables

20 questions
78 lecteurs ont répondu
Thème : Christian BobinCréer un quiz sur cet auteur

{* *}