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Critiques de Dai Sijie (459)
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Étant un grand admirateur de la culture asiatique et appréciant généralement sa littérature, j’aime lire et découvrir de temps en temps un auteur de cette dernière. C’est pourquoi je me suis lancé dans ce roman dont la couverture m’a fortement intrigué et plu.



Ce roman est assez particulier à cause de son histoire qui ne détient pas forcément de but et d’aboutissement précis. L’auteur nous conte avec détail la vie de deux jeunes ‘rééduqués’ et nous plonge dans un pan historique de la Chine impériale où le communisme règne sous les ordres de Mao et où les premiers goulags sont nés. Dans ces années toute forme d’intelligence et fortement prohibée et seule le travail conditionne les habitants de cette péninsule.

Cette partie historique, bien qu’elle m’ait plu, est abordée de manière trop succincte pour permettre au lecteur de se rendre réellement compte de l’aspect barbare de cette pratique et des conséquences physiques et morales qu’elle pouvait engendrer sur les individus victimes de cette ‘rééducation’. J’ai aussi regretté que l’auteur ne prenne pas la peine de nous expliquer avec plus précisions en quoi consistait cette dernière et ni pourquoi elle avait été mise en place. J’ai du moi même élaborer quelques recherches pour me documenter à ce sujet et en apprendre d’avantage.



De plus, même si j’ai fortement apprécié les personnages qui se sont révélés touchants et courageux, le triangle amoureux qu’ils formeront avec ‘la Petite Tailleuse chinoise’ et que l’auteure dépeindra tout au long de l’histoire m’a souvent ennuyé. Malgré le fait qu’ils vivront quelques moments douloureux, j’ai surtout apprécié les moments où ils découvraient, en secret, les joies de la littérature occidentale tel que Balzac. En effet ils vivront au travers de ces différents récits de véritables échappatoires à leur triste vie de condamnés. De plus ces lectures permettront à chacun et surtout à ‘la Petite Tailleuse chinoise’ d’évoluer secrètement et de se détacher de leurs conditionnements afin de laisser parler leur libre arbitre.



La plume de Dai Sijie est à l’image du récit et se révèle touchante, fluide et extrêmement délicate. Même si je n’ai pas été transporté par le contexte du scénario j’ai aimé découvrir ce qu’avait réservé l’auteur à nos héros et même si je n’ai pas forcément trouvé de fil conducteur à son aventure, j’ai aimé la lire et y découvrir l’environnement montagnard où évoluent nos héros. Il est clair que les nombreuses descriptions que l’auteur nous réserve sont parfaitement bien écrites et détaillées. J’ai même eu l’impression à certain de moment de lire une sorte de poésie, non pas en proses mais en paragraphes.

L’unique chose m’ayant souvent déstabilisé au cours de cette lecture est qu’à aucun moment nous ne connaissons le prénom du narrateur, si bien que je ne sais pas si j’ai lu une fiction ou une sorte d’autobiographie de Dai victime, lui aussi, de cette ‘rééducation’.



Pour conclure, et malgré le manque d’intérêt de ma part pour l’histoire de son roman, l’auteur est parvenu à me garder en éveil à l’aide d’une plume très touchante et délicate me faisant parfois l’écho d’une poésie funèbre et encourageante à la fois.
Lien : http://plumebleuee.com/2016/..
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

C'est en 1971 que le fils d'un pneumologue le narrateur et son copain Luo le fils d'un dentiste qui fut l'objet d'une dénonciation publique, sont envoyés dans la montagne pour y être rééduqués. Ce mot à lui seul me fait frémir car rééduquer m'évoque l'arrêt, le tribunal, les sévices et le jugement. Malgré leurs durs travaux, le narrateur qui est musicien, joue du violon et Luo a le pouvoir d'imager des scènes vécues dans les films et par la suite elles sont reproduites avec des gestes et de paroles devant un auditoire qui se veut attentif. Il faut être audacieux pour faire parler son imagination dans un système totalitaire ; Luo et son ami le sont. De plus ils sont courageux. L'opportunité du retour dans leur foyer reste mince car ils sont tous les deux des enfants "d'ennemis du peuple". Ils travaillent durement dans des conditions inhumaines dans les mines notamment et certains passages m'ont laissé un arrière-goût saumâtre. Luo tombe amoureux d'une jolie fille, elle est la fille d'un tailleur très apprécié. On l'appelle la petite tailleuse. Une relation amoureuse voit le jour. Un troisième garçon a aussi sa place dans le roman car c'est lui qui cache des livres. Sa poétesse de mère le ramène en ville car c'est la fin de sa rééducation. Luo et son ami vont les récupérer sans se faire voir. La découverte d'un certain livre va être pour l'un des deux une révélation. Par ce livre il va apprendre ce qu'est l'individualisme et il va découvrir des sentiments humains autres que la violence et la peur.

Luo désire également transformer la petite tailleuse avec ses livres pour qu'elle ne reste pas une paysanne ignorante.

J'ai aimé ce livre tout d'abord par sa fraîcheur de ton qui met un beau trio en mouvement. Les héros évoluent dans un univers abominable, inhumain, Dai Sijie montre que le livre permet à chacun de sortir de son enfermement et de vivre. Le livre possède des vertus cicatrisantes, nutritives et énergisantes.

Je laisse aux futurs lecteurs le soin de le savourer.
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Il y a de l'humour dans ce récit, ce conte initiatique, qui nous parle de littérature, d'adolescence, de sensations, de liberté dans un contexte historique précis: celui de la révolution culturelle de Mao en 1971.

Il y a de la poésie, de la fraîcheur, dans la quête de ces adolescents dans la Montagne du Phénix du Ciel.

C'est un livre très "visuel", facile à lire, délicat: une jolie trouvaille.

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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Ici, l'auteur s'inspire de sa propre histoire.



Deux jeunes fils de médecins considérés comme ennemis du peuple, sous la révolution culturelle et le régime de Mao, sont envoyés en camps de rééducation dans un village reculé de la campagne chinoise.



Ces jeunes gens ont peu de distraction car leur journée est occupée par un dur labeur. Mais ils ont un avantage, éblouir leur entourage en racontant des longs métrages vus et ils le font avec un certain charisme.



Un jour, ils rencontrent la fille du tailleur et deviennent inséparables. Tous deux étant amoureux de cette jeune fille. Ils font son apprentissage à travers les écrits d'auteurs occidentaux. Les livres étaient interdits sous Mao.



En lui racontant les récits magnifiques des romans de Balzac, ils permettront à la petite tailleuse de s'émanciper et de prendre son envol, d'aspirer à une vie meilleure.



Ce livre est un roman d'apprentissage à travers deux jeunes hommes qui découvrent un nouveau monde auquel ils n'étaient guère préparés, mais aussi l'amour et la cruauté de la vie.



C'est aussi un véritable hommage à la lecture occidentale et à son pouvoir libérateur.
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Les caves du Potala

En 1949, Mao Zedong instaure la République Populaire de Chine. A Lhassa, c’est une invasion sanguinaire, là où était revenu le treizième dalaï-lama en 1913. C’est dans son ancienne demeure que des gardes rouges retiennent prisonnier l’ancien peintre du chef spirituel : Bstan Pa qui a dessiné, notamment, une fresque monumentale. Il pensait terminer ses jours dans les anciennes écuries du Palais, où a été hébergé son superbe cheval, mais il est amené dans une des caves, horrible lieu de tortures et de supplices qui lui rappelle une de ses visites auprès d’un Lungshar, adepte de la médecine traditionnelle chinoise. Ses yeux lui avaient été arrachés. Le crime que l’on reproche au vieux peintre est non seulement sa proximité avec le dalaï-lama mais aussi celui d’avoir osé peindre une femme nue.



De la spiritualité à la barbarie, qui l’emportera… parce que pour lutter contre les douleurs et les humiliations, Bstan Pa se remémore son enfance, son apprentissage et toute sa carrière dans ce haut lieu bouddhiste entouré de sagesse, de prières, de nature libre et de beauté. Une méditation pure et authentique en totale dichotomie avec ces très jeunes étudiants de l’école des beaux-arts qui s’y connaissent bien mieux en armement et outils de torture qu’en tankas.



Un roman – roman qui oscille entre récit historique et carnet de voyage – qui m’a fait découvrir un univers quasi inconnu pour moi, celui de l’art tibétain et de toute sa richesse en pigments et symboles. Dans une langue où les mots semblent prendre une couleur différente selon la tonalité de la narration, découle une harmonie extraordinaire malgré la dureté insoutenable des exactions commises par des êtres sans foi, ni loi. Une façon de rappeler ces décennies rouge sang et l’intolérable torture qui, hélas, perdure dans le monde d’aujourd’hui.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Une lecture à la fois tendre et dure, quelle force et quelle résilience !
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

A travers ce récit en partie autobiographique nous voilà propulsés dans la Chine de Mao Zedong dans les années 1970. Deux jeunes adolescents dont le seul tort est d'avoir reçu un peu d'instruction sont envoyés dans un camp de rééducation dans les montagnes du Sichuan au milieu de pauvres paysans qui mènent une vie rude et sont coupés de la modernité.

Pour se distraire, et s'évader un peu il s'inventent des histoires grâce à leurs talents de conteurs et finissent par tomber sur un ouvrage de Balzac qui a miraculeusement échappé à la destruction impitoyable des communistes.

Ils se délectent de leur lecture et en font profiter la jolie fille du petit tailleur du coin . Cet ouvrage est une ode à la lecture et à la culture en général. à Cette découverte , va permettre à la petite tailleuse de s'émanciper.



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L'Évangile selon Yong Sheng

Quelle grandeur d'âme et quelle délicatesse dans l'écriture ! Cette histoire romancée du grand-père de l'auteur est touchante. Bien que se déroulant pour une grande part dans le contexte très violent de la révolution chinoise, la poésie, la musique et la pureté qui cohabitent dans le coeur du pasteur chinois Yong Sheng réconfortent et apaisent.

Avec le récit de l'enfance insouciante de ce fils de charpentier jusqu'à sa fin de vie sous la torture et le sacrifice, avec la présence de l'arbre de vie, il est impossible de ne pas faire un rapprochement avec le récit des évangiles. On comprend mieux alors le titre du livre : l'Evangile selon Yong Sheng. Au seuil de la mort, Yong Sheng s'émerveille encore de l'aguilaire planté le jour de sa naissance : "Mon aguilaire, que je croyais mort, était toujours en vie… Mon vieil arbre avait connu les vicissitudes de la vie. Il était mort, avait vécu l'enfer, mais dans les profondeurs de la terre, il était ressuscité".

Les autres personnages du roman sont également intéressants. Leur forte personnalité et leurs engagements donnent du relief à l'histoire avec un petit comme un grand h.

Les 440 pages du livre sont d'une grande humanité emplie d'amour, de bonté et de générosité, mais aussi une humanité plus noire faite de trahisons, de violence et d'injustice. Cependant l'espérance et la fidélité demeurent.

Un très beau et poignant témoignage.
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

En Chine au début des années 1970, le narrateur et son ami d'enfance Luo alors adolescents, sont envoyés à la campagne pour être rééduqués, eux les jeunes citadins, dont le seul crime est de savoir lire et écrire et d'avoir des parents issus de la classe bourgeoise.

Ils vont essayer de survivre tant bien que mal aux difficiles conditions de vie et au travail éprouvant qui les attend jour après jour.

Et puis, ils finissent par se rendre compte qu'un autre rééduqué qui est dans un village proche du leur a réussi à cacher des livres subversifs : de la littérature occidentale et parmi eux des livres de Balzac.

Ils rencontreront alors une jeune villageoise, la fille du tailleur, à qui ils révéleront leur secret.

Luo et le narrateur réussiront à survivre à ces conditions difficiles grâce à l'évasion que leur apportera cette littérature.

Cette même littérature qui aidera la petite tailleuse à s’émanciper de sa condition de femme pauvre de la campagne chinoise.



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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Contrairement à ce qu’on pourrait penser pour un livre se déroulant pendant la révolution culturelle, l’histoire n’est pas vraiment dure ni glauque. La critique de cette période se fait en douceur, plutôt par un éloge de la culture que par une critique directe de la politique maoïste, comme beaucoup d’autres œuvres. Toute la narration reste relativement légère : il n’y a pas de gros drames et on ne tombe jamais dans le mélodrame facile. ^^
Lien : http://www.verslest.org/2019..
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Après avoir fini un roman de fantasy des plus conséquents je voulais changer totalement de genre et me plonger dans un récit bien plus court, ce roman me semblait des plus approprié.

On y suit le début de la « rééducation » de deux jeunes Chinois ayant pour seul tort un parcours scolaire un peu plus long que la moyenne et des parents lettrés. N’ayant presque aucune chance de retourner un jour dans leur ville natale ils dépérissent peu à peu jusqu’au jour ou il découvre une valise remplie de livres.

Ce roman, ode à la culture, montre son pouvoir d'émancipation et d'émerveillement. Histoire poétique, contemplative et parfois même ironique, je trouve simplement dommage qu'on n’y fasse que survoler les difficultés et les menaces qui pèsent sur les deux jeunes hommes.

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Trois vies chinoises

On ne ressort pas indemne de cette lecture. Il s'agit de 3 courtes nouvelles et quelle panorama de la vie chinoise ! C'est amer, la misère suinte et rend impossible toutes espoir d'avenir. Les situations auxquelles sont confrontés ces hommes et ces femmes nous apparaissent comme ceux d'un autre âge. La réalité de ce quotidien est évoquée avec beaucoup de délicatesse par l'auteur mais avec une précision implacable.



J'ai trouvé la première "Ho Chi Minh" particulièrement poignante : quelle cruauté de sacrifier cet enfant déjà particulièrement touché par le destin. Le poids de l'argent, du pouvoir, la corruption du système politique chinois permettent cet incroyable échange. La beauté du texte provient certainement de la légèreté, qui est instillée par la vision naïve et positive de l'enfant de son aventure : il espère un avenir, que sa différence lui permettra de s'extirper de sa misère. Et pourtant, il est utilisé comme un objet pour sauver un vieillard. Quelle ironie !

Les deux autres nouvelles "Le Bogart du réservoir d'eau" et " Le cuirassé qui passe à travers la montagne" sont un plaidoyer contre les conditions de travail désastreuses de beaucoup de chinois. L'exploitation des substances toxiques les conduit inexorablement à être atteint de démence. Les répercussions sont leur vies de familles sont désastreuses et particulièrement poignantes : le sacrifice d'une mère est magnifiquement évoqué par la comparaison entre le combat d'une maman pangolin et la mère du personnage principale. Le style est magnifique et étonnamment pleine de poésie malgré les histoires très dures. L'auteur malgré la dureté des conditions parvient à faire émerger et transfiguré l'amour d'une mère, d'un père, d'un frère, d'une épouse... C'est vraiment touchant.



C'est un vrai coup de cœur et la découverte d'un auteur qui évoque avec beaucoup de délicatesse et poésie la détresse du petit peuple chinois.
Lien : http://toshoedwige.blogspot...
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Balzac et la Petite Tailleuse chinoise/Dai Sijie

L’action se situe au début des années 70 peu après que Mao eut vers 1968 décidé de rééduquer les jeunes intellectuels ou enfants de parents à profession libérale ou intellectuels, en les expédiant à la campagne auprès des paysans communistes.

L’auteur, né en 1954, écrivain et cinéaste, vit en France depuis 1984. Ce roman revêt un caractère autobiographique certain quand on sait que DS fut envoyé en rééducation dans la province de Sichuan en 1971. Il obtint pour cet écrit le prix Relay du Roman d’évasion 2000, le prix des libraires du Québec, le prix Edmée de La Rochefoucault 2000, et le prix Roland de Jouvenel 2001.

Sijie ne possède qu’un violon qui a échappé à la destruction par le chef du village. Seul signe de civilisation et de culture. « Lorsque je tendis les crins de mon archet, des applaudissements chaleureux retentirent soudain autour de moi qui me firent presque peur. Mes doigts engourdis commencèrent à parcourir les cordes et les phrases de Mozart revinrent à mon esprit tels des amis fidèles. Les visages des paysans si durs tout à l’heure se ramollirent de minute en minute sous la joie limpide de Mozart, comme le sol desséché sous la pluie, puis dans la lumière dansante de la lampe à pétrole ils perdirent peu à peu leurs contours. » Nous sommes là au fin fond des montagnes de Chine !

J’ai lu plusieurs fois ce court récit et il m’a à chaque fois touché par sa mise en valeur de l’amour du livre et du sentiment de liberté qu’il confère. La découverte du livre de Balzac second objet culturel, mais là resté secret, « Ursule Mirouet », au fond d’une vieille valise va bouleverser la vie de Sijie. Mais pas seulement. En effet, Sijie et Luo son comparse vont découvrir un véritable trésor : des livres interdits symboles de la culture occidentale et vecteurs de liberté : non seulement Balzac, mais encore Flaubert, Romain Rolland, Victor Hugo, Dumas. Et les deux vont à chacun son tour se faire conteur de livres de la même manière qu’ils se faisaient conteurs de films pour ceux qui ne pouvaient aller au cinéma à Yong Jing. Un véritable talent qui ne va pas leur apporter que des agréments. Balzac va ouvrir des portes mais aussi en fermer car Sijie et Luo n ‘avaient pas prévu ce que le fait de faire connaître ces auteurs à la Petite Tailleuse pourrait avoir comme conséquence pour leur destinée à tous trois.

Un récit admirable et merveilleux, tout simple mais riche en enseignements.

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Les caves du Potala

D'un livre sur la beauté de l'art sacré tibétain, Daï Sijie fait un parallèle entre l'extrême subtilité des oeuvres d'art boudhique et la violence aveugle et destructrice des jeunes gardes rouges fanatisés.

Nous sommes en 1968, sous les yeux d'un vieux peintre disciple du Dalaï Lama dès son plus jeune âge, la horde se déchaîne et détruit.

Mais alors qu'un garçon particulièrement cruel "Le Loup" redouble de menaces et de tortures pour que le vieil homme se rallie à la cause, ou au moins renie sa foi, ce dernier vit en lui-même les souvenirs de son apprentissage, il revoit les oeuvres qu'il a réalisées, dans leurs plus infimes détails.

Un très bel hommage à l'art sacré.

Jamais l'auteur ne verse dans la sordide descriptions des horreurs des luttes de croyances, l'écriture reste pudique et respectueuse.

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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

On est en Chine, à l’époque de Mao, où les interdits culturels sont nombreux et soumettent le peuple. Luo et son ami font partie des rares personnes qui savent lire… ce sont des conteurs d’histoires.

Un jour, ils obtiennent un livre de Balzac… mais la lecture est risquée dans ce pays où l’on peut être déclaré ''ennemis du peuple'' simplement pour l’amour des livres et des pensées. La découverte de ces romans par la fille du tailleur, va changer sa vie.



Un joli roman très poétique qui évoque l’amour de la littérature mais aussi l’éducation, l’instruction et le libre arbitre…

L’écriture est sobre et belle.

Ce roman nous plonge dans l’atmosphère étouffante de la Chine de Mao, sa pauvreté, son manque de liberté, d’instruction et d’avenir.

J’ai passé un joli moment de lecture.

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Les caves du Potala

Voici un livre fort dans lequel nous voyageons au Tibet. Nous alternons entre deux périodes complètement différentes l'une de l'autre : l'époque de la révolution culturelle (1966-1976) dans un Tibet sous domination chinoise et en proie aux atrocités (temps présent) et la période où le Tibet était un pays libre, paisible et pratiquant bouddhiste (avant 1959). le présent dans le roman (révolution culturelle) est une période de chaos et de violence, de torture et de destruction des temples, des oeuvres d'art ou religieuses. Dai Sijie ne nous épargne pas et met en scène un jeune garde rouge terrible, sans foi ni loi et guidé par la haine. Cette narration et les descriptions tranchent beaucoup avec le passé qui nous est narré par l'ancien peintre attitré du dalaï-lama et dans lequel règne une certaine sérénité et une quiétude, une joie de vivre simple et une pratique artistique très présente. le peintre nous raconte sa vie et son évolution dans le domaine de la peinture religieuse. Grâce à son récit, nous en apprenons plus sur le bouddhisme et sur l'histoire du Tibet.

Dai Sijie nous livre ici un témoignage sur les atrocités commises pendant la Révolution culturelle, la folie qui s'est emparée de ces jeunes sortant à peine de l'enfance et à l'esprit embrigadé. Il nous y montre les destructions systématiques de tout ce qui a trait à la religion alors que le bouddhisme est une part essentielle de l'identité tibétaine.

J'ai beaucoup aimé les passages nous décrivant l'apprentissage de la peinture religieuse, les motifs et surtout la manière de créer les couleurs, le tout baignant dans une grande sérénité.
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

La littérature est l'arme ultime de la liberté humaine ... ici, dans la Chine de Mao, cette maxime prend tout son sens, toute sa force dans ces pages merveilleusement écrites.

la lecture agit sur les consciences, sur la réflexion induite, sur les idées qui peuvent naître.
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L'Évangile selon Yong Sheng

Un roman à conseiller à tous ceux que n’effraie pas le vent de l’épopée. Il ne s’agit pas ici d’un de ces récits souvent qualifiés de « baroques » au motif qu’ils font plus de trois cents pages et qui s’étouffent sous la masse des digressions et des descriptions injustifiées. Comme il nous l’a dit (je parle des privilégiés qui l’ont rencontré grâce à Babelio), Dai Sijié aime raconter. C’est là sa motivation première, son impulsion, son bonheur d’artiste. C’est ce qui produit selon moi le souffle épique qui emporte le lecteur de L’Evangile selon Yong Sheng. Il se caractérise par l’agrandissement merveilleux des péripéties vécues par le héros, pasteur protestant chinois, fils de charpentier dont l’enfance est marquée par Mary, son institutrice et mère de substitution, martyr de la révolution culturelle maoïste, mais aussi par la poésie insolite des lieux, des objets, des coutumes, des colombes et d’un certain arbre magique…. ainsi que par l’expression de sensations concrètes, musicales, olfactives, tactiles, et enfin par le mystère qui subsiste jusqu’au bout de la personnalité de ce héros plus rêvé que connu. Vrai roman et vraie littérature.
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L'Évangile selon Yong Sheng

C'est avec avidité que j'ai lu ce superbe livre, riche, dur mais aussi d'une poésie et d'une tendresse désarmante. Parfois un peu esthétisante pour des yeux occidentaux. Mais quelle finesse de descriptions, de qualificatifs évocateurs de couleurs de sons et de parfums. Merci Monsieur l'écrivain de nous livrer de si belles pages. Merci à mon petit libraire du sud de Bruxelles de l'avoir placé en évidence sur ses tables. Pour une première lecture, voilà un auteur que je compte suivre et compte aussi sur la même émotion.
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise

Du temps de Mao, en Chine, on envoyait les jeunes intellectuels dans les campagnes profondes pour être rééduqués au dur labeur du travail de la terre. Les livres, la lecture sont proscrits.

2 jeunes chinois font de la résistance et lisent les grands auteurs occidentaux, en cachette.

Récit qui confronte 2 mondes, 2 cultures.

Petit bémol: je trouve dommage que ce soit une confrontation de la culture occidentale et chinoise. Je pense qu'il y a des auteurs chinois qui aurait été intéressant de citer afin de confronter des idées différentes dans la même Chine.
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