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Critiques de Daniel Kehlmann (138)
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Le roman de Tyll Ulespiègle

Certains personnages réussissent à échapper à leur créateur et enrichissent notre langage.

C'est le cas de Tyll l'Ulespiègle, bouffon légendaire de la littérature populaire allemande qui a surement eu vent du secret de Polichinelle pour s'immiscer ainsi par arlequinade dans nos dictionnaires. Nous lui devons l'espièglerie, cette vertu coquine qui prend racine dans son nom et amidonne les feuilles de nos auteurs les plus savoureux.

De multiples auteurs se sont emparés du mythe de ce saltimbanque facétieux créé au début du 16ème siècle. Richard Strauss en fit un poème symphonique, Gérard Philippe l'incarna dans un film en 1956.

Comme tous les héros légendaires, les auteurs n'hésitent pas à le transporter dans différentes époques. C'est ce que fait ici Daniel Kehlmann, auteur dont je ne peux que recommander la lecture des « Arpenteurs du monde ».

Il téléporte Tyll et ses lecteurs au coeur de la terrible guerre de trente ans (1618-1648).

A la barbarie et au chaos, Tyll oppose ses blagues et son insolence. Il se moque des pauvres comme des puissants. Pour l'aider, il ne peut compter que sur son talent, son amie d'enfance Nele et son âne Origène auquel il fait souvent don de sa voix. L'ancêtre braiement de Tatayet.

Ventriloque d'esprit avant les Lumières, Tyll ne se laisse pas civiliser et s'acharne à remettre en cause les croyances et idées reçues de l'époque. Il ne croit en rien, si ce n'est en sa survie. Il est le seul homme libre de l'histoire.

Au début du roman, il fait face à deux jésuites inquisiteurs et diaboliques, ivres de savoirs dévoyés, Oswald Tesimond et Athanasius Kircher, qui causent la perte de son père, brave meunier condamné pour sorcellerie. Cet épisode jette Tyll sur les routes, qui ne sont que des chemins, et paraphe son destin de saltimbanque.

Funambule dont la vie à cette époque ne tient souvent qu'à un fil, jongleur émérite, ses talents, forgés dans la douleur, lui apportent peu à peu reconnaissance et célébrité. Ils lui permettent ainsi d'approcher au plus près les rois et reines. Il sera même le témoin des négociations préalables au traité de Westphalie qui mit fin au conflit opposant le Saint-Empire romain germanique aux Etats Allemands protestants. Son statut officiel de bouffon lui autorise toutes les insolences et il secoue les piédestaux sans ménagement.

Alors que je m'attendais à un roman d'aventures burlesques collant aux sabots du personnage irrésistible de Tyll, j'ai été déboussolé par l'exigence historique du propos et la construction non linéaire de l'histoire. Tyll n'est pas toujours à l'épicentre du roman mais un acteur comme les autres du séisme qui secoue L Histoire pendant cette guerre interminable. Certaines parties du roman se concentrent sur la diplomatie particulière de l'époque et les emprises dynastiques et religieuses.

Daniel Kehlmann ne laisse donc pas à son héros le monopole de la parole. Seulement celui de la facétie. Il utilise le personnage, tout comme son insolence, comme un révélateur coloré de pH permettant de moduler le degré de folie des tragédies qu'il traverse.

Au final, un roman passionnant, même si les passages où Tyll n'occupe qu'un rôle secondaire, manquent forcément un peu de bouffonneries à mon goût et anesthésient parfois la verve du récit.

Avec un tel personnage, je ne pouvais écrire ce billet qu'un 1er avril !
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Gloire

Gloire, roman en neuf histoires, est un habile divertissement littéraire.

Chaque nouvelle est écrite dans le style du personnage relaté, avec un subtil équilibre entre finesse et grosses balises, donnant à l’ensemble une vraie fluidité.

La structure d’intrigue, liant le tout, rebondit gaiement entre les caractères, victimes ou instigateurs de cette nouvelle sur-communication.



Tout est parfait jusqu’au personnage de geek / no-life / nerd / ingénieur … septième chapitre où l’auteur est allé trop loin… et la traductrice n’a manifestement pas aidé (ce doit être une amazone).

Le jargon informatique de 2009, en plus d’avoir déjà pris un sacré coup de vieux (ce même chapitre en 2021 aurait été boulversé) — montrant par là même le monstrueux potentiel créateur/destructeur du Numérique — est accompagné d’une parodie excessive du parlé forum-chat, déplaisante et toc.

La nouvelle suivante rattrape très bien l’affaire, avec une vision dévastatrice et hilarante de ce pauvre archétype par son patron, nous offrant la transition la plus évidente entre deux histoires de ce livre.



Construction léchée, évidente mise en abîme via le personnage-pivot, écrivain narcissique et hystérique, planant sur l’épaule du lecteur afin de boucler cette affaire d’une élégante vrille.
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Les Arpenteurs du monde

Avec Les arpenteurs du monde, Daniel Kehlmann s’attaque à deux géants de la science, Karl Friedrich Gauss et Alexander von Humboldt. Une biographie, en quelque sorte. Assez romancée (quoiqu’il n’y ait pas vraiment de romance ici), plutôt cocasse, mais tout de même instructif. Le mathématicien et le géographe naturaliste ont vécu au tournant du XIXe siècle et ont influencé leur discipline respective. On peu même dire qu’ils ont grandement contribué à bâtir notre connaissance du monde, qu’ils sont les arpenteur du monde. Jeu de mots ? Oui et non, les deux hommes ont réellement travaillé à titre d’arpenteur au cours de leur vie. Le hasard, des fois…



Cette incroyable coïncidence suffisait-elle à forcer l’union des trames narratives de ces deux êtres d’exception ? Je me le demande encore. Gauss et Humboldt sont comme comètes du savoir dont les trajectoires se sont croisées à un moment tardif, vers la fin de leur vie. Ils ont très peu travaillé ensemble et, même après leur rencontre, se sont peu vus. Ils ont tout aussi peu correspondu l’un avec l’autre. (Personnellement, j’aurais davantage compris une narration partagée entre Humboldt et Bonpland, son collaborateur/assistant.) Mais bon, mettre en parralèlle les deux Allemands était un exercice intéressant, ça a permis de mettre en relief certains éléments de leur existence.



Avec Les Arpenteurs du monde, j’ai beaucoup appris. Gauss m’était totalement inconnu. Pareillement pour ce pauvre Bonpland, collaborateur de Humboldt, lequel lui a volé la vedette. Quand à ce dernier, je connaissais les grandes lignes de son histoire, ses expéditions en Amérique du Sud, quelques uns de ses travaux en géographie, botanique, zoologie, etc. Un grand savant de son temps mais dont je savais tout de même peu.



Toutefois, si j’ai beaucoup appris, je ne peux pas affirmer que le roman de Kehlmann m’ait donné envie d’en découvrir plus à leur sujet. Et c’est en grande partie dû au style de l’auteur. Parfois, j’avais l’impression qu’il mettait en vedette des caricatures des scientifiques en question. Oui, Gauss pouvait être pantouflard, vieillard entêté, mais à ce point ? Se cacher dans son lit à la simple idée de voyager de Göttingen à Berlin ? Se cramponner à tous les obejts au passage ? Ridicule. Quand à Humboldt, obnubilé par la science, faisant abstraction de tout le reste. Le parfait stéréotype du savant qui, totalement préoccupé par un calcul complexe ou l’observation d’un phénomène étrange, ne remarquerait pas que le monde s’écroule autour de lui. Complaitement étranger aux passions (et aux émotions ?) humaines. Je ne peux m’empêcher de croire qu’ils méritaient mieux. Ils devaient bien avoir quelques qualités… Et, dans le cas où Kehlmann a bien cerné leur personnalité (il est visiblement mieux renseigné que moi !), sa façon ironique de les présenter ne les mettait pas du tout en valeur. D’un autre côté, peut-être ce ton humoristique permet de mieux faire passer ces personnages et le propos de l’histoire ? Il est vrai que leurs aventures aux multiples rebondissements n’est pas l’idée que je me faisais au départ de ces scientifiques (que j’imaginais sérieux) et que le tout semble assez bien collé à l’esprit de l’époque.



Dans tous les cas, Kehlmann se reprend un peu vers la fin, ajoutant un peu d’humanité à ces deux hommes, qui ont tant fait pour la science et l’avancement de la compréhension de notre monde. Au final, Les arpenteurs du monde, c’était une lecture agréable et facile. Et je dis cela positiviement, rendre accessible l’existence et les travaux de chercheurs aurait pu rébarbatif. Ce n’est pas une vive recommandation mais ce livre pourrait en intéresser plus d’un et vaut tout de même le détour.
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Les Arpenteurs du monde

Nous sommes plongés dans l'Allemagne du début du XIXe siècle. C'est encore un pays morcelé politiquement, composé de plusieurs petits états et la Prusse. Nous allons donc suivre le parcours de deux savants : le mathématicien Carl Friedrich Gauss et l'explorateur et géographe Alexander von Humboldt. Inutile de vous dire que l'on ne s'ennuie pas une seconde. Von Humboldt va nous emmener dans son périple en Amérique du sud, encore largement inexplorée, notamment du côté de l'Orénoque et de l'Amazone. Tandis que Gauss, lui, restera en Allemagne et découvrira très jeune, plusieurs formules mathématiques. Ils vont finir par se rejoindre à Berlin, lors d'une conférence. A travers ces deux biographies, Daniel Kehlmann nous fait découvrir l'Allemagne de cette époque au quotidien. Le pays est décrit plutôt négativement. C'est à la suite de l'épopée napoléonienne que les idées commenceront à changer. Plus d'une fois, les deux savants déploreront les insuffisances politiques, les mesquineries, l'ignorance... Il faut dire qu'ils étaient d'une intelligence largement au-dessus de leurs concitoyens, avec un sens de l'observation et une curiosité qui les stimulaient en permanence. Continuellement en avance sur leur temps. Les 300 pages se lisent quasiment d'une traite sans laisser de répit au lecteur. Un livre que je conseille à tous ceux que le sujet intéresse.
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Moi et Kaminski

J’y ai cru, à ce Sebastian Zöllner, ce journaliste jeune et ambitieux qui souhaite se faire connaître en réalisant la biographie d’un peintre autrefois célèbre, Manuel Kaminski. Pareillement pour cet artiste âgé et vivant reclus, un peu bougon et acceptant presque à contrecoeur cette intrusion d’un jeune premier dans son univers intime. Ce duo improbable ne sait pas que remuer le passé sera le début de l’aventure que nous propose l’auteur allemand Daniel Kehlmann. En effet, cette biographie n’est que le point de départ de son roman Moi et Kaminski.



C’est que Zöllner persiste à vouloir déterrer des secrets enfouis qui pourraient expliquer la réclusion du vieil homme, d’abord réticent puis volontaire pour découvrir la réalité. Il s’ensuit alors une suite de péripéties presque sans fin, certaines étant un peut-être un peu exagérées. Pas tant qu’elles étaient improbables mais que tout cela arrive à ces deux individus commençait à faire beaucoup. Ainsi, je ne dirais pas que j’ai été emballé par ce roman mais il y a avait toujours ce petit quelque chose qui me tenait accroché. Le mystère ? Peut-être.



Pareillement pour les personnages. Si j’ai été convaincu par eux qui me semblaient tout à faire crédibles, quelque chose m’empêchait d’en profiter pleinement est peut-être ce réalisme que j’aimais tantôt. Le narrateur, Sebastien Zöllner, tient absolument à réaliser cette biographie mais son intérêt pour Kaminski (même s’il témoigne d’une connaissance de l’art qui pourrait expliquer un certain respect pour le peintre) semblait surtout inspiré par la perspective de se faire une réputation en tant qu’écrivain. Ainsi, toute l’énergie qu’il dépense à remuer le passé, on se demande constamment si c’est vraiment pour aider le vieil homme. Zöllner est froid et distant, carriériste, dévoilant peu sur lui-même. Je peux facilement imaginer un jeune homme ainsi. Mais en même temps ce type de personnage créé une distance entre lui et le lecteur. Dommage.



En ce qui concerne la fin du roman, je l’ai trouvé appropriée. Elle n’était peut-être pas particulièrement positive (comment pourrait-elle l’être ?) mais elle reste suffisamment ouverte pour permettre à chacun d’imaginer sa conclusion.
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Les Arpenteurs du monde

Que voilà un roman réjouissant ! Une pépite de la littérature allemande, ayant pour héros deux génies du XVIIIème siècle .



D'un côté, le naturaliste touche-à-tout Alexander Von Humboldt (1769-1859) qui arpenta notamment l'Amérique du sud, de l'autre le scientifique Carl Gauss (1777-1855, surnommé le Prince des Mathématiques, qui arpenta, plus modestement, la campagne pour en faire les mesures (c'était le bon vieux temps où les satellites et autres GPS n'existaient pas !).



En 1828, ces deux-là se rencontrent enfin à Berlin. Le trajet effectué par Gauss et sont fils est épique. Il ne cesse de ronchonner, de se plaindre, de rabaisser le rejeton. Une belle entrée en matière. Issus de milieux différents, dotés de personnalités opposées, Humboldt et Gauss partagent cependant bien des points en commun.



L'incompréhension de leurs contemporains, la sensation de flotter bien au-dessus du commun des mortels - et même des grands de ce monde -, la solitude, l'égoïsme et la vanité, la fuite du temps (ces moments où Gauss réalise qu'il vieillit, et cette gymnastique intellectuelle de plus en plus ardue) mais aussi la passion, la curiosité insatiable, une intelligence aigüe.



Chacun d'eux, tendu vers le but de sa vie, doit apprendre à vivre avec ses démons, et la prose de Kelmann, loin d'être aride, est riche et ciselée au contraire. Le récit est plein d'humour, le ton résolument aventureux.



Les péripéties qui surviennent dans la vie de Humboldt, ses relations avec le pauvre Bonpland, ou avec son frère, digne diplomate, sont plus que réjouissantes. Tout comme Gauss, empêtré dans ses contradictions, que l'on observe, fasciné, dans ses rapports avec ses épouses successives (ah, fort drôle la première nuit de noces) et son fils (autre épisode savoureux lorsque le jeune homme est mêlé à un embryon de conspiration). Si le récit est drôle, il met en valeur l'érudition de l'auteur, qui nous permet de survoler aussi la carrière de ces deux génies que nous faire respirer, le temps d'une lecture, le contexte géo-politique de ce siècle.



Si l'envie de crapahuter dans la forêt vierge vous saisit, ou si vous préférez embarquer à bord d'une montgolfière pour regarder les étoiles, pas d'hésitations, c'est avec ces Arpenteurs du monde qu'il faut commencer le voyage...
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Tu aurais dû t'en aller

Curieux texte , une centaine de pages , qui oscille entre roman et scénario. Scénariste étant le métier de cet homme qui part en famille dans un chalet perdu en plein hiver...on sent poindre "Shining". C'est vrai pour l'ambiance; on ne sait si c'est l'auteur ou le lecteur qui se trouve sur un fil au dessus d'un précipice. Entre réel, illusion,pourquoi pas folie, on se retrouve à la fin le coeur battant.
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Les Arpenteurs du monde

Le titre ne reflète pas le contenu du livre qui est plutôt une double biographie romancée, d'une part celle d'Alexander von Humbolt qui a sympathisé et lié des relations d'amitié avec de hauts personnages de son époque, lesquels on peut citer Thomas Jefferson, Lafayette, Smithson (fondateur du Smithsonian), Morse. Il fut l'inspirateur pour beaucoup d'autres après sa mort comme Carl Sagan, d'autre part, celle de son compatriote Gauss, qui nous a laissé en héritage la courbe du même nom. Il a fallu un énorme effort pour terminer ce roman, à mon avis, écrit de façon brouillonne, sans continuité, avec de l'humour lourdaud germanique. Rien à voir avec le plaisir que j'ai eu à lire le livre de Christophe Migeon Mauvaise étoile, qui, pourtant traite d'un sujet similaire en plus palpitant et avec élégance. Non seulement je suis très déçu mais je regrette d'avoir perdu mon temps pour n'avoir rien appris de nouveau.
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Les Arpenteurs du monde



Eh bien désolée, je vais aller à l’encontre de toutes ces critiques laudatives, mais je n’ai que médiocrement aimé ce livre. Il faut dire que j’en attendais beaucoup. Le sujet avait tout pour me plaire, la confrontation de deux visions de la science, celle qui consiste à parcourir le monde, et celle qui veut le comprendre par la seule réflexion et les mathématiques. J’admire depuis longtemps les explorateurs scientifiques en général et Alexander Von Humboldt en particulier, et je me réjouissais de le retrouver.

Mais je n’ai pas aimé le ton du livre. Qu’il s’y trouve de l’humour, je n’ai rien contre bien au contraire et certaines assertions m’ont fait sourire. Mais je trouve Bonpland et Gauss mais surtout Humboldt passablement ridicules. Certainement leur génie ne devait pas les mettre à l’abri des défauts inhérents à l’humanité, mais trop, c’est trop.

Je suppose que le livre doit son succès au sujet. Mais comme ce n’est pas une découverte pour moi, j’y ai peu été sensible, mais beaucoup plus à la façon dont il a été traité.

Toutefois je suis allée jusqu’au bout. Bien m’en a pris, je l’ai préférée au reste, les plus grands esprits confrontés comme tout un chacun au drame de la vieillesse, et de la baisse des facultés.





Lu dans le cadre du challenge ABC 2014 - 2015

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Tu aurais dû t'en aller

Pompeux et ronflant.

Voilà ce qui caractérise la phrase d'accroche de la 4ème de couverture : « Conte fantastique moderne, Tu aurais dû t'en aller invente, avec vigueur et virtuosité, une nouvelle manière de raconter l'horreur. »

Alors autant le dire tout de suite, je ne suis pas d'accord, mais alors pas d'accord du tout, avec l'auteur de cette communication. Ou alors cette personne a cessé de lire des textes ou de voir des films de maisons hantées depuis les années 70…

De quoi est-il question dans ce court récit ?

Un scénariste loue une maison pour trouver l'inspiration et pondre ce qu'il espère devenir son chef d'oeuvre. Sa femme et sa fille l'accompagnent.

Très vite, une tension sourde entre les époux va s'installer tandis que des phrases mystérieuses qu'il ne se souvient pas d'avoir écrites apparaissent sur son manuscrit.

Ca ne vous rappelle rien ? Ben oui moi aussi… C'est Shining mais en moins bien.

Alors le renouvellement du genre hein….

Sinon pour le reste, ça se lit bien mais c'est bourré de clichés. L'avertissement mystérieux de la vieille dame croisée au supermarché (partez de cette maison immédiatement…) et d'autres encore m'ont fait levé les yeux au ciel plus d'une fois.

Certes, difficile de créer un monument en seulement 90 pages mais quand même, l'auteur aurait pu éviter l'accumulation des poncifs du genre.

On peut aisément passer son chemin et ne pas croiser ce livre sans rater grand-chose. Et certainement pas une quelconque virtuosité dans la manière de raconter l'horreur, n'en déplaise à l'éditeur.
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Le roman de Tyll Ulespiègle

On est là face au prolongement des aventures de Till l'Espiègle telles que le belge Charles de Coster les as contées. Rappelons que la version la plus ancienne de l'histoire de ce héros fut publiée anonymement, avec pour titre "Ein kurtzweilig Lesen von Dyl Ulenspiegel, geboren uß dem Land zu Brunßwick, wie er sein leben volbracht hat", en 1510 soit à une époque où la Guerre de Trente ans, dont la révolte antiespagnole est un volet, n'avait pas débuté. Tijl Uilenspiegel (en flamand) est le défenseur des libertés de la Flandre, il joue des tours pendables pour lutter contre toutes formes d'oppression. Notons l'existence de nombreuses adaptations de certaines de ces aventures en littérature de jeunesse ; la meilleure en la matière, peu connue, est selon nous celle d'André Massepain, avec des illustrations de Daniel Maja, publiée en 1979 chez Bordas.



Jean-Marie Klinkenberg écrit que dans l'oeuvre de Charles de Coster « Thyl entend venger son père, injustement exécuté, et sa mère, morte de souffrance et de tristesse. Mais les venger, c'est en même temps sauver la terre de Flandre, dépouillée de son bonheur et de ses richesses par ces mêmes forces qui ont spolié la cellule familiale ». Daniel Kehlmann donne là son deuxième roman historique, et il faut du père du héros, meunier de son état, une victime de l'Inquisition, par le bras de deux jésuites Oswald Tesimond et Athanasius Kircher, dont l'historicité est attestée.



Daniel Kehlmann évoque la Bataille de Zusmarshausen en Bavière, l'un des derniers combats de la Guerre de Trente ans. Martin von Wolkenstein, personnage fictionnel donné comme descendant du fameux poète Oswald von Wolkenstein, en est, comme le Fabrice de Stendhal à Waterloo, le témoin par le petit bout de la lorgnette. L'Allemagne est largement parcourue par le héros, essentiellement la Westphalie mais pas seulement et en fin d'ouvrage on se retrouve à Osnabrück où sont d'ailleurs signés les traités de Westphalie qui mettent fin au conflit qui nous intéresse. Daniel Kehlmann développe largement d'autres personnalités que celle du héros de Charles de Coster et multiplie les allusions littéraires sur un fond historique très fouillé. le roman de "Tyll l'espiègle" par Daniel Kehlmann mérite le qualificatif de "savant", comme avec les premiers albums d'"Astérix" sa richesse apparaît à ses relectures de certains passages.

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Les Arpenteurs du monde

Ce livre est composé des histoires parallèles de deux scientifiques allemand du 19éme siècle, Alexender Von Humboldt et Carl Friedrich Gauss. Le premier partira explorer les rives de l'Orénoque, le second davantage "casanier" restera dans le pays qui l'a vu naître et sera surnommé " le prince des mathématiciens". Deux vies sacrifiées aux sciences. Le voyage d' Humboldt et de son fidèle assistant fait penser à Jules Verne. L'auteur manie l'humour au travers de quelques répliques savoureuses. Le reproche que je lui ferais, est de s'être dispersé entre ces deux existences, somme toute survolées. L'exercice était ambitieux.
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Tu aurais dû t'en aller

D'une taille d'une (longue) nouvelle, le récit de Daniel Kehlmann ressemble fort à un exercice de style, sous forme de conte horrifique. Le héros de Tu aurais dû t'en aller est scénariste, marié et père d'une fillette, qui profite de ses vacances dans une maison isolée à la montagne pour écrire. Sauf que entre deux disputes, avec sa femme, notre homme passe un séjour cauchemardesque marqué par des apparitions et des hallucinations. Une angoisse qui va crescendo alors que le lecteur ne peut que se fier aux écrits du narrateur, dont on demande si l'état mental n'est pas en passe de dévisser. Kehlmann maîtrise parfaitement les codes de l'horreur et laisse toute latitude à notre imagination : maison hantée ? faille spatio-temporelle ou dérèglements des sens d'un scénariste sous pression ? C'est efficace mais le tout est tempéré par une ironie mordante qui a pour effet de limiter notre peur (qui sera plus ou moins intense selon la sensibilité de chacun). Avis mitigé donc, malgré un style impeccable dans un texte où les phrases s'interrompent parfois en plein milieu.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Les Arpenteurs du monde

Je commence par le dire tout de suite, c'est un livre que je n'ai pas aimé. Je suis allé au bout uniquement par obstination, et aussi pour savoir s'il y aurait quelque chose à sauver....



Le roman suit en parallèle la vie de 2 scientifiques allemands du 19éme siècle, Alexander von Humboldt, explorateur, et Carl Friedrich Gauss, mathématicien. Autant commencer par çà, ces 2 personnages ne sont pas le moins du monde sympathiques, dévoués à leur science et odieux avec le monde. Ils sont imbus d'eux-même et de leur savoir.

Humboldt parcours le monde sans le voir, passant son temps à prendre des mesures et à prélever des échantillons, et montrant



Gauss mesure les collines qui l'entoure et voit des formules mathématiques partout, , bat son fils parce qu'il a un esprit trop médiocre à ces yeux et ne lui vient pas en aide quand il en a besoin.



Bref, j'ai attendu pendant tout le livre un peu d'animation, un réveil des personnages, ce qui ne viens jamais, aucun des 2 n'évoluant, chacun se noyant dans sa propre science.
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Les Arpenteurs du monde

Un petit délice de littérature : dans un style très enlevé et plein d'humour, ce jeune auteur nous raconte les vies rocambolesques et la rencontre délirante de deux génies universels, Gauss et von Humboldt : sans une once de pédanterie, Daniel Kehlman nous fait (presque) pénétrer l'esprit totalement extravagant et génial de ces deux visionnaires pour qui le savoir, la connaissance, la rigueur et l'exactitude tenaient lieu de loisirs... Brillant !
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Tu aurais dû t'en aller

J'avais pris ce roman, il y a un bout de temps dans la librairie @laviedevantsoilibrairie

Rue Maréchal Joffre à Nantes. Je n'avais encore pas sauté le pas quant à sa lecture.



On va suivre un scénariste qui loue pour lui-même et sa famille une maison dans les montagnes. Il a le syndrome de la page blanche, un peu comme Shinning me direz vous. Même beaucoup trop.



Il veut reprendre une vie de famille sans accros et retrouver une bonne inspiration. Mais la maison est spéciale. En même temps, dans son carnet, apparaît des scénarios très bizarres en pleins milieu de ses récits de ses journées. 



Les pièces changent de place et les lois de la physique semblent être modifiées. "Va-t'en", c'est un des derniers messages qu'il aura d'écrit sur son carnet, mais ce n'est pas son écriture.



Le roman est pour moi très brouillon, pas terminé... Et limite incompréhensible. J'étais totalement perdu entre les scénarios, les inscriptions mystérieuses, les pensées et sa vie quotidienne. 



J'ai toutefois bien aimé l'atmosphère où baigne cet homme, mais ce n'est pas assez pour en faire un livre que j'apprécie. Je suis vraiment déçu puisqu'avec le résumé qu'il possède... Je m'attendais à prendre une claque dans la gueule.



Je suis peut-être complètement passé à côté de quelque chose. Je l'espère, car je ne comprends pas que cette nouvelle soit sorti dans cette version. 
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Les Arpenteurs du monde

Excellent ouvrage, très drôle, vivant et documenté que ce roman !



Berlin, 1828.



Alexander von Humboldt a déjà parcouru les terres inconnues, découvert des canaux et des voies de navigation au cœur des forêts vierges, répertorié des centaines d’espèces de fleurs, plantes, animaux … Assoiffé de voyages et de découvertes, ses multiples pérégrinations l’ont rendu célèbre bien au-delà des frontières de l’Europe.



Il parvient, grâce à un harcèlement épistolaire acharné, à inviter à une conférence d’éminents savants (et faire venir !) Carl Friedrich Gauss, grand génie des mathématiques égocentrique et aigri se vantant d’avoir sauvé Göttingen de la canonnade Napoléonienne, et ayant une quasi phobie des voyages.



Clin d’œil, parmi d’autres, nombreux dans ce livre, à l’histoire : Gauss est accueilli par Daguerre, ami de Humboldt, qui tente de fixer cet instant mémorable sur une plaque de cuivre … Mais malheureusement le procédé n’est pas très au point (C'est d'ailleurs Gauss qui suggèrera à Daguerre l'emploi d'une solution saline afin de fixer l'image), et tout vire à la catastrophe lorsqu’un gendarme vient disperser ce curieux attroupement non autorisé (id est : trois personnes réunies en un même endroit).



La première scène est donc celle-ci: deux personnages au caractère si particulier, ayant chacun parcouru et arpenté, classé, répertorié, cartographié le monde … Deux êtres humains frôlant du bout de l’âme l’infini (Gauss) comme le Fini (Humboldt) et tentant de le mesurer de leur hauteur d'homme.



Après cette scène, flash-back sur la vie de chacun de ces protagonistes. L’un et l’autre tour à tour chapitre par chapitre, voit son histoire relatée. Au départ ce sont deux personnages que tout amènerait à opposer :



Le milieu social d’origine (Humboldt est issu d’une famille aisée, contrairement à Gauss), le rapport au monde (Humboldt est avide de voyages et d’expéditions tandis que Gauss reste entre ses quatre murs – enfin pas tant que cela puisqu’il est devenu arpenteur pour fuir son épouse qu’il ne supporte pas) et aux autres (Humoldt est bien plus sociable, voire mondain, que Gauss).



Et pourtant.. Au fil de leur existence réciproque, chacun entend parler de l’autre ou s’y intéresse vaguement, et on retrouve un échos. Entre celui qui parcourt le monde pour le cartographier et celui qui mesure les lois terrestres et céleste à l’aulne des principes mathématiques, il y a au final peu de différences. Tant et si bien que l’existence de chacun suit une courbe ascendante (révélation du génie, célébrité, même si pas énormément de richesses) puis descendante (Les succès se raréfient, leurs prouesses s’affadissent dans le temps, déclin physique et intellectuel) et au final chacun éprouve de la pitié pour l’autre. Chacun de ces deux être est décalé par rapport à la société, et est marqué par une éducation particulière.



Ces génies sont avant tout hommes, et on est reconnaissant à Kehlmann d’émailler le parcours de ces mythes de quelques bassesses et défauts infâmes. Car tous deux ont un ego surdéveloppé, une sorte de cynisme et d’ironie lancinants, ce qui donne lieu à des épisodes d’un humour d’une noirceur savoureuse.



Ces deux personnages sont à la fois admirables, attachants, parfois ridicules et mesquins, mais Toujours campés avec une certaine tendresse. Le style narratif, qui est très marqué par le dialogue au style indirect à l'imparfait, m'a beaucoup plus, mais je conçois que certains puissent en être lassés rapidement.



Bref, je conseille vraiment ce livre, je l’ai trouvé très vivant et original.
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Tu aurais dû t'en aller

J’ai acheté ce roman en même temps que deux autres, La face cachée du soleil de J.G Ballard et le brillantissime Toute une vie bien ratée de Pierre Autin-Grenier, le trio acquit lors d’une errance littéraire, cette flânerie est de bon cru avec la lecture de Toute une vie bien ratée, dont je viens d’en faire une critique, j’entame avec confiance Tu aurais dû t’en aller de Daniel Kehlmann, le quatrième de couverture est appétissant, je suis un ogre, dévoreur de mots et aussi sous le charme de ma dernière lecture, ce millésime aura –t-il cette saveur voulue ! C’est un auteur Allemand publié aux éditions Acte Sud, son succès Les Arpenteurs du monde le hisse dans la hiérarchie des auteurs les plus appréciés dans son pays et être traduit dans de nombreux pays, j’aime découvrir d’autre univers, je découvre cet étrange roman, assez court, au format de la nouvelle, à l’écriture déstabilisante, étant de base une narration au jour le jour comme un carnet, puis soudain s’invite la base de soin scénario comme si celui-ci était vivant.

La nouvelle vient de se terminer, celle de ma lecture, car j’imagine que mon cerveau reste sur sa faim et fin, car il est si facile d’avoir pris en otage le lecteur et l’emmener dans une atmosphère mystérieuse, proche de la folie, ou celle fantastique, voir au pire de certain autre lecteur, celle d’un conte d’horreur, où est l’horreur ? , où est le conte ?

Tout commence tout simplement, un couple et leur fille font passer leur vacances dans une maison en montagne, loué sur Airbnb, lui est un scénariste, sa femme est une actrice de 40 ans, leur petite fille est âgée de 4 ans. Je ne les nomme pas, ce n’est pas important, quel est l’importance de ce roman, si court si déroutant, laissant une amertume, l’écriture de temps à autre m’a donné des frisons par l’intrigue brumeuse et déstabilisante, j’avais envie de comprendre, de prendre la main de la petite fille et de l’accompagner vers un autre papa plus à son écoute. Car ma lecture fut centrée sur cet enfant et la bêtise de son père perdu dans les méandres de son scénario et ces dédales de questions l’éloignant du monde qui l’entoure, laissant sa fille à ces jeux, les Légos, il laisse son épouse s’occuper de l’enfant, cette petite fille de quatre ans. Daniel Kehlmann lentement glisse la belle histoire de vacances de cette famille en une aventure de couple qui se dispute sans cesse, d’un scénariste en mal d’inspiration, une actrice toujours avec son portable en main, lui souriant plus que de raison, et ce village, cette épicerie Gruntner, cet homme la gérant, lui avertissant de l’étrangeté de cette maison ,de la disparaissons de certaines personnes, et de cette route unique la desservant , escarpée, dangereuse, elle part de cette maison , au passé étrange, une légende, un murmure, des mots qui ricochent de cette femme le mettant en garde en sortant de cette épicerie, de partir , et les mots qui fuient le roman, des phrases qui ne se terminent plus, le récit prend une ampleur dans cette torpeur qui gagne le narrateur de ce journal, ce récit évolue avec la pression qui s’exerce sur l’esprit du scénariste, le récit de son carnet vit, des mots apparaissent, des « Va-t’en »la maison vit à travers le carnet, tout s’écroule petit à petit dans la vie de ce couple, mise à part cette fille qui reste la lumière, le reste n’est pas à la hauteur d’un Shining de Stephen King et de cette folie qui habite Jack Torrance dans cet hôtel doué de conscience, Daniel Kehlmann semble vouloir à travers ce court roman rendre hommage à ce roman culte de Stephen King.

Je n’ai pas senti de frémissement , juste à un moment un léger frisson, rien de prenant, car la maison semble devenir le cauchemar personnel du scénariste, elle respire les échos du passé qui s’infusent dans cet homme pour le faire revivre ceux qui l’ont habité avant, cette terre est la dernière demeure de cet homme qui laisse sa vie s’échapper, détruisant sa famille, comme sa femme qui le trompe, comme dans Shining, c’est la destruction du couple et de la famille, la part de fantastique est comme une illusion, les mots manquants comme une erreur de frappe de l’éditeur, la folie du narrateur comme un songe qui vire au cauchemar, c’est assez difficile de se heurter à une histoire et d’y être hermétique, de lire phrases après phrases et d’y rester en dehors, mais chacun ces émotions et sa nature à absorber ce que l’auteur a voulu nous offrir avec ce roman. J’ai été déçu, ces 90 pages n’ont pas su me donner ce plaisir que j’ai habituellement, car la fin comme le début fut laborieux, c’est à vous d’y plonger et de percer cette lecture. Même lorsque la maison se contorsionne, les couloirs deviennent plus grands, des petites illusions d’optique dérangent le narrateur, les angles ne sont plus mathématiques, les pièces de la maison changent, des portraits apparaissent puis s’évaporent comme un mirage dans un désert, la fuite du papa et de sa fille, la nuit, dans le noir sous la lumière d’une lampe d’un téléphone portable dans le froid d’un mois de décembre, descendant vers le village, ce lieu de vie, cette accroche à la civilisation, des personnes habitent cette maison, même la petite Esther les voit lorsqu’elle part avec son papa, il lui ment pour partir loin de cette bâtisse qui l’aspire à lui, ils descendent tous les deux vers ce village pour revenir à cette maison, comme la journée, ils s’ouvrent la porte pour sortir dehors mais se retrouve dans le salon , partir du salon pour y retourner, ils sont aimantés par cette maison, ce père a ce leitmotiv de l’amusement pour sa fille, la maison va prendre possession du scénariste comme elle a pris celui de son carnet, son scénario avec ces deux femmes Jana et Ella, ces deux héroïnes, vont pimenter la lecture, devenant un appendice du carnet, une excroissance à sa vie, une deuxième vie qui prolonge la sienne dans des disputes, laissant sa femme partir après une énième dispute, sur l’un de ces amants, un certain David.

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La nuit de l'illusionniste

J'avais découvert Kehlmann il y a quelques années avec les arpenteurs du ciel. Cet ouvrage ci, publié en 2010 chez Actes Sud est en fait le premier roman de Kehlmann, retravaillé par lui en 2007. Il s'agit de l'autobiographie fictive d'Arthur Beerholm. Un récit quelques peu chaotique comme pour mieux refléter le caractère sélectif de la mémoire. Une enfance dans une famille adoptée et dans un internat en suisse, quelques années passées au séminaire guidé par le père Fassbinder, un homme aveugle, et enfin l’ascension dans la magie et l’écolage auprès du maître, Jan Van Rode. La magie est une part importante de ce livre. Le titre met l'accent sur l'illusion, mais le héros veut aller au delà de celle-ci qu'il associe au mensonge, à la duperie du spectateur. Arthur veut s'entrainer a ce que son « art » lui soit quasi-inconscient. Kehlmann écrit toujours a la frontière entre réalité et magie, entre réalité et rêve. Par de nombreux aspects, le texte semble jouer avec la vieille pensée solipsiste de Berkeley et nous fait nous demander si le monde (d'Arthur) n'est pas le fruit de l'imagination (la nôtre ou celle de Dieu ...). Un livre qui m'a beaucoup plu, moins pour l'histoire que pour l’écriture (malgré ses quelques longueurs), pour les quelques digressions philosophiques et ces petits cailloux posés sur le chemin de la rêverie, ces portes cachées qui peuvent entrainer dans une autre dimension de lecture.
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Les Arpenteurs du monde

1836, rencontre de Carl Friedrich Gauss et de Alexander von Humboldt, rencontre du très casanier et génial mathématicien et du voyageur intrépide qui, tous deux, mesurèrent le monde par des chemins si opposés, si complémentaires, si géniaux que l’attention du lecteur, attirée par ses passionnantes vies, s’en détournera parfois pour méditer in petto. Qu’il existe de si différentes perceptions du monde réel n’impliquerait-il pas qu’il existe d’autant plus de différentes possibilités de construire celui qui vient.



Septembre 1828, d’un coté le voyage d’Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland de part le mode mesurant, notant, dessinant, cartographiant avec une incroyable persévérance et minutie, descendant dans les volcans pour lutter contre la théorie neptuniste selon laquelle aucun feu ne brûlait sous terre, allant aux sommets des plus hautes montagnes…

De l’autre le Professeur Gauss, restant dans sa maison, l’esprit décrivant l’Univers...


Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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