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Juliette Aubert (Traducteur)
EAN : 9782742789344
174 pages
Actes Sud (27/03/2010)
3.23/5   31 notes
Résumé :
Comment devient-on magicien ? Voici l'histoire d'un jeune homme qui découvre son talent et se voue tout entier à lui. Mais la vie de l'illusionniste sera bouleversée le jour où il réussira son plus grand tour. Daniel Kehlmann joue brillamment avec la frontière mouvante et fascinante entre le monde du possible et celui des illusions. Son récit se métamorphose peu à peu, lui aussi, en un irrésistible tour de magie. Dans ce premier roman de 1997, entièrement revu en 20... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'avais découvert Kehlmann il y a quelques années avec les arpenteurs du ciel. Cet ouvrage ci, publié en 2010 chez Actes Sud est en fait le premier roman de Kehlmann, retravaillé par lui en 2007. Il s'agit de l'autobiographie fictive d'Arthur Beerholm. Un récit quelques peu chaotique comme pour mieux refléter le caractère sélectif de la mémoire. Une enfance dans une famille adoptée et dans un internat en suisse, quelques années passées au séminaire guidé par le père Fassbinder, un homme aveugle, et enfin l'ascension dans la magie et l'écolage auprès du maître, Jan van Rode. La magie est une part importante de ce livre. le titre met l'accent sur l'illusion, mais le héros veut aller au delà de celle-ci qu'il associe au mensonge, à la duperie du spectateur. Arthur veut s'entrainer a ce que son « art » lui soit quasi-inconscient. Kehlmann écrit toujours a la frontière entre réalité et magie, entre réalité et rêve. Par de nombreux aspects, le texte semble jouer avec la vieille pensée solipsiste de Berkeley et nous fait nous demander si le monde (d'Arthur) n'est pas le fruit de l'imagination (la nôtre ou celle de Dieu ...). Un livre qui m'a beaucoup plu, moins pour l'histoire que pour l'écriture (malgré ses quelques longueurs), pour les quelques digressions philosophiques et ces petits cailloux posés sur le chemin de la rêverie, ces portes cachées qui peuvent entrainer dans une autre dimension de lecture.
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Dès le début de son récit, l'auteur nous emporte dans une description de l'enfance très touchante car elle joue autant sur nos sens à l'évocation de couleurs et de textures que sur nos émotions. Que ce soit l'horreur du narrateur à l'égard du jardin d'enfants, son bonheur lorsqu'il retrouve sa mère, ses craintes après le décès de cette dernière, chacun peut y trouver un élément auquel se raccrocher et développer une certaine connivence avec le héros. Pris dans une forme d'absolutisme assez caractéristique des premières années de la vie, sa fascination pour certains sujets (le moment où il comprend qu'un objet rond peut entrer dans un trou de forme ronde est excellent !) atteint un état quasi-philosophique très bien raconté.

À l'instant où le lecteur pourrait croire qu'on l'oublie et qu'il peut donner libre court à sa curiosité en observant sans honte la vie d'Arthur Beerholm, le narrateur glisse un petit tutoiement qui nous rappelle qu'il est en train de raconter sa propre vie. Il décide donc de ce qu'il expose ou non, comme tout bon illusionniste. Cette prise de conscience nous pousse à tout remettre en question avec une rigueur maniaque : les premières pages sur l'enfance qui étaient si séduisantes, étaient-elles vraies ? La suite du roman, le sera-t-elle ? La magie se fonde sur un mensonge et sur l'accord tacite entre le magicien qui manipule son public et celui-ci qui accepte de se faire berner/bercer par des illusions. Cependant, c'est bien à la pratique de la vraie magie qu'aspire le héros.

Ce qui devient la quête de sa vie est si obsédant que j'en suis arrivée à penser que Daniel Kehlman façonne son lecteur à la manière d'un Pygmalion, tout comme Arthur Beerholm sculpte son public, jusqu'à le tenir dans le creux de sa main. Dans son acharnement à faire de l'illusion une réalité, le héros tombe dans la folie et le lecteur se précipite à sa suite, suivant le plan soigneusement tissé par le cerveau derrière cette histoire.

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Roman de l'illusion, de la magie, roman qui ne sait s'il est un rêve enfiévré confinant au délire ou la confession sincère d'un magicien, mais peut-on croire un magicien, fût-ce sur son lit de mort....Il faut accepter de se laisser prendre à ses miroirs pour apprécier ce livre, accepter qu'on nous mente et nous promène, car sinon le tour ne prendra pas et ne restera qu'un homme en costume gesticulant sur la scène devant nous.
De cet auteur, ce n'est pas mon ouvrage préféré, mais c'est un petit texte agréable, une lecture de vacances plaisante, qui ouvre les portes du rêve.
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Le roman tout entier ressemble à un rêve. C'esl la quête d'un jeune homme qui découvre le germe de la folie au coeur des mathématiques et va chercher dans la magie le dépassement de la raison. Difficile de savoir si tout cela se déroule dans la réalité ou dans l'esprit d'Atrhur. L'écriture elle-même se fait magicienne pour décrire le monde de l'illusion et de l'imagination dans lequel évolue Arthur.
Je salue le style de l'auteur mais également le talent de la traductrice.
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La nuit de l'illusionniste est le premier roman de Daniel Kehlmann, auteur germano-autrichien connu pour Les Arpenteurs du ciel, immense succès littéraire allemande (dixit la biographie de l'auteur sur Babelio). Comme j'aime assez les romans d'apprentissage et les histoires de magie et d'illusion, j'avais assez hâte de découvrir La nuit de l'illusionniste, écrit en 1997 et retouché par l'auteur dix ans plus tard.

Arthur Beerholm, le héros de l'histoire, vit pour la magie. Jeune garçon adopté puis envoyé en internat, il va perfectionner son art jusqu'à devenir un véritable prodige. Mais lorsque l'on joue avec la réalité, que l'on fait de l'illusion le vrai, notre vie a-t-elle encore un sens ?

La nuit de l'illusionniste est un roman court, onirique, philosophique et un peu magique. Malheureusement, je suis restée complètement hermétique au texte. Pourtant c'est bien écrit, assez poétique, mais peut-être un peu trop pour la petite part cartésienne de mon esprit. Je n'ai pas réussi à vraiment m'intéresser à la vie d'Arthur Beerholm et la fin du roman est arrivée, sans crier gare. Je suis déçue de ce rendez-vous manqué, d'autant que j'ai pu lire des avis plutôt enthousiastes sur ce roman. Damned.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
On rêve souvent de pouvoir revivre l'époque où l'on avait encore de l'imagination, où l'on savait jouer et croyait aux contes de fées et aux divinités - mais toutes ces niaiseries mises à part: chacun de nous aurait-il donc oublié l'autre versant?La terreur tapie dans le moindre recoin sombre, les créatures aux bras innombrables qui, de loin, arrêtent leurs regards sur toi, le mal absolu qui guette à visage découvert le moment où l'interrupteur de la cave tombe en panne? Le monde qui entoure un enfant n'est pas encore solidement tissé, il s'effiloche sur les bords, on aperçoit encore des trous, des zones perméables et de petits défauts dans la trame.
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On rêve souvent de pouvoir revivre l'époque où l'on avait encore de l'imagination, où l'on savait jouer et croyait aux contes de fées et aux divinités - mais toute ces niaiseries mises à part : chacun de nous aurait-il donc oublié l'autre versant ? La terreur tapie dans le moindre recoin, les créatures aux bras innombrables qui, de loin, arrêtent leurs regards sur toi, le mal absolu qui guette à visage découvert le moment où l'interrupteur de la cave tombe en panne ? Le monde qui entoure un enfant n'est pas encore solidement tissé, il s'effiloche sur les bords, on aperçoit encore des trous, des zones perméables et de petits défauts dans la trame. Jamais je n'ai ressenti de manière aussi intense l'épouvante qui bruisse dans le silence absolu et scintille dans les interstices entre les meubles que durant les nuits d'insomnie de mon enfance, lorsque j'allumais la lumière. (p. 17)
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Combien étrange notre passion pour les points de vue élevés! Le moindre paysage ressemblant à un jeu de construction usé gagne en intérêt vu d'en haut. Là où il y a une colline, les gens se ruent à son sommet. Et si quelqu'un exige un droit d'entrée, ils paient.
C'est pourquoi les tours existent. Et, en haut des tours, les terrasses panoramiques. Et sur les terrasses, des tables et des chaises, du café, des sandwichs et des gâteaux hors de prix. Pourtant les gens viennent.
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Arthur, vous avez une vision trop étroite de la réalité. Je vais vous révéler un secret, un secret très grand et très bien gardé que tous connaissent sauf vous. Ceci est un rêve. [...] En l'occurence le vôtre. Nous en faisons tous partie, chacun de nous est né de votre imagination.
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S'il y a une chose qui peut conduire l'homme au bord de la folie, c'est bien l'idée que certains événements ne se rattrapent jamais, que des occasions passent et ne reviennent plus, jusqu'au moment où ce grand cosmos pétri d'étoiles se résoudra en lumière.
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Videos de Daniel Kehlmann (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Kehlmann
600 000 exemplaires vendus en Allemagne, une adaptation en série prévue par Netflix, une présélection pour l'International Booker Prize au Royaume-Uni... "Tyll" (titre de la version originale publiée en Allemagne en 2017) fait figure de véritable phénomène littéraire en Europe, aujourd'hui traduit dans une vingtaine de langues. Il vient enfin de paraître en février chez Actes Sud, sous le titre "Le Roman de Tyll Ulespiègle", dans une traduction française de Juliette Aubert. Son auteur Daniel Kehlmann n'en est pas à son premier succès. Celui qui confie ne "pas aimer les romans historiques, propulse la figure folklorique médiévale de Tyll l'Espiègle dans une Europe du XVIIe siècle terrassée par la Guerre de Trente ans (1618-1648).
La Grande table Culture d'Olivia Gesbert – émission du 5 mars 2020 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
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