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Critiques de David Goodis (110)
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L'allumette facile

Rif a « l'allumette facile », il dégaine sa flamme névrotiquement et contemple le feu qui rougeoie.



Il a commencé « alors qu'il n'avait que onze ans ; on l'avait catalogué comme « monomane incendiaire », autrement dit c'est un pyromane.

Mais quand sa « rage » le prend, ce n'est que pour brûler « du vieux papier, des chiffons, des bouts de bois, des trucs comme ça... nan jamais des gens ou des bêtes ! Pas même une punaise. »



Mais lorsqu'un incendie se déclare dans une poubelle de son quartier détruisant un garage et tuant cinq personnes, Rif est le coupable idéal.

S'ensuit alors une véritable poursuite à travers les rues de Philadelphie. Un dédale d'avenues, de ruelles, mais aussi d'impasses que l'on traverse avidement comme un parcours dans les méandres de l'âme de notre héros, jusqu'à la mise à jour de la vérité et de son identité.



Car si l'on rencontre la pègre, la police, de grosses frappes mais aussi une danseuse classique ou une employée d'usine droite et dévouée, c'est surtout la vie d'un quartier qui nous est exposé, avec ses rites, ses codes et ses lois. Un quartier populaire dans l'Amérique des années 50.



David Goodis est un esthète du roman d'atmosphère. L'action est nulle part mais elle est partout à la fois, dans « un vieux pardessus élimé », dans les bouteilles de muscat à 29 cents que Rif consomme allègrement pour museler sa passion de la destruction, ou dans « les journées, à l'usine de tricot, [qui] se succèdent identiques, coupées par des nuits solitaires et toutes pareilles ».



David Goodis, auteur de nombreux romans de multiples fois adaptés au cinéma, et dont on a fêté l'an dernier le centenaire de sa naissance est un maître du roman noir du XXe siècle.



Roman socio-psychologique, « L'allumette facile », dont le titre original « Fire in the flesh », que l'on pourrait traduire par le Feu dans la peau, plus percutant encore, ne pourra que vous enflammer.

Du noir flamboyant, à lire ou à découvrir à travers ce roman, ou encore avec « La blonde au coin de la rue » dont le charme envoûtant ne pourra que vous séduire...



Lu en avril 2018



Mon article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/David-G..
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La Pêche aux avaros

Premier plongeon dans les eaux troubles de David Goodis (1917-1967) avec La pêche aux avaros.

Roman publié en 1967 quelques semaines après le décès de l'auteur sous les titres Somebody's done for ou The Raving Beauty aux Etats-Unis.



« Il n'y avait pas une terre en vue. »

Normal, nous sommes dans les eaux de la baie du Delaware, au Sud du New Jersey.

Dès l'incipit nous sommes pris à l'hameçon: une homme épuisé lutte contre une mort éminente par noyade loin de tout rivage.

Calvin Jander venu passer un après-midi tranquille loin de l'enfer familial de Philadelphie (une mère et une soeur névrosée) loue un canot pour une partie de pêche mais il ne prête pas attention à la météo. De fait, la tempête le surprend et, lorsqu'il recouvre ses esprits et la mémoire il est déjà trop tard, il n'a plus de canot et rien à l'horizon.

Peut-être un bruit, oui c'est ça, le bruit d'un canot à moteur. Calvin espère. Oui, les secours arrivent, enfin peut-être. Le canot approche de plus en plus prêt, un tour, deux tours, trois petits tours et puis s'en va! Horrible et cruel, les deux hommes à bord se disputent, s'invectivent et au final ne lui portent pas assistance. Un cauchemar éveillé pour Calvin mais il arrive à discerner un objet flottant, sa planche de salut, l'un des hommes a laissé tomber dans le sillage une bouée de sauvetage...



Pas le choix, désespéré, il s'accroche, lutte encore et finit par échouer harassé et comateux sur une grève de sable où il s'endort nu comme un ver.

Cauchemar, réalité, il ouvre les yeux, et là comme une apparition les contours d'une jeune femme se dessinent, une personne bienveillante peut-être, qui passait par là et qui le sort de ce mauvais pas.

Mais celle-ci lui assène régulièrement des avertissements alors qu'ils sont en route vers le réconfort (une habitation avec de la nourriture, des vêtements...) via les bourbiers du marais: il faudra qu'il reste muet comme une carpe s'il ne veut ne pas s'attirer d'ennuis etc... Effectivement cette cabane isolée à tout l'air d'une planque.



Un huit clos dans un lieu incertain coupé de la civilisation commence.

La tête pensante, Hebden, sa compagne Thelma bourrée du soir au matin, le colossal Gathridge, délinquant sexuel, le vieux Rezinger, un repenti ou en voie de le devenir et l'indéfinissable Vera, l'unique fille de Hebden et Thelma...

Calvin ne sait pas ce qu'il fait là, pris en otage, confronté à des durs à cuire qui ne se séparent jamais de leur fusil. La samaritaine, Vera, à l'air d'avoir un problème.

Seuls les souvenirs de Calvin, remontés des brumes du passé, et d'un autre protagoniste nous permettent d'échapper à la tension de ce huit clos et de comprendre les liens qui unissent ces petits truands ainsi que le lien noué entre Calvin et Vera.



J'ai adhéré à ce court roman noir à la construction efficace qui au-delà de l'intrigue nous fait pénétrer dans les interrogations de Calvin, cet anti-héros qui s'obstine à vouloir sauver Vera (il a une dette envers elle, elle lui a sauvé la vie en le recueillant) mais aussi à percer le mystère de la violence qui règne dans cette cabane branlante de pêcheurs et les secrets de ses occupants.

J'ai aussi apprécié les variations chromatiques utilisées dans l'écriture pour évoquer les émotions: violet pour le songe, le rêve ou le cauchemar, le pourpre pour le désir...

La sensibilité et la finesse pour évoquer les bleus à l'âme et les attentes amoureuses de Calvin prêt à tout pour sauver Vera, la femme à la beauté délirante.

Très peu d'hémoglobine malgré les règlements de compte mais des passages tout en finesse sur la quête d'un bonheur incertain, d'un ailleurs imaginable mais peut-être pas réalisable.



Une journée électrique aux reflets améthyste .



Une lecture addictive, agréable et troublante.

Sûr que je reviendrai faire un tour dans l'univers de David Goodis, un des maîtres du roman noir américain.

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Épaves

« La rue assourdissante autour de moi hurlait. »



Chester Lawrence déroge à la règle qu'il s'est fixée depuis l'enfance: s'occuper de ses affaires. Un soir, parce qu'il échange quelques mots avec une Chinoise qui vient de se faire agresser dans sa rue, il voit sa vie partir à vau-l'eau. Street of the Lost, c'est son quartier. Ruxton Street, qui pue l'urine, l'alcool, le stupre, Ruxton Street, jonchée d'épaves humaines: « Pour lui, la rue ressemblait à ces énormes serpents du zoo: elle dévorait tous ceux qui la touchaient." Matt Hagen y fait sa loi, et aime y violer les femmes. Chet Lawrence devra face à lui assumer les conséquences de son acte anodin, s'il ne veut pas être avalé par la Rue.



Epaves, connu aussi sous le titre Rue barbare (adapté en France par Gilles Béhat) est un grand Goodis, désespéré, et d'une noirceur absolue. Qu'y avait-il donc dans la tête de cet auteur, sauvé de l'oubli grâce à l'enthousiasme de son lectorat français, qui abandonna à la fin des années 40 Hollywood et le succès (Les Passagers de la nuit de Delmer Daves, adapté de son roman Dark Passage avec Bogart et Bacall) pour Philadelphie, où il écrira des romans depuis la maison de ses parents? Epaves, c'est le destin de ceux d'en bas, coincés dans la, pour reprendre l'un des titres de ses romans, Street of No Return. Goodis, c'est le Noir, sans espoir, mais l'un des meilleurs de la littérature américaine.
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Le casse

J'éprouve pour je ne sais quelle raison une tendresse particulière à l'égard de David Goodis, qui quitta du jour au lendemain un emploi de scénariste à Hollywood pour revenir vivre chez ses parents à Philadelphie, écrire des romans noirs, et y mourir. Il fut sauvé de l'oubli par des lecteurs et réalisateurs français enthousiastes.



La solitude et le désespoir exsudent toujours par les pores de la peau de ses personnages, et celui du Casse (The Burglar), ne fait pas exception à la règle.

Nathaniel Harbin, jeune orphelin de l'Iowa parti sur les routes comme des milliers d'autres lors de la Grande Dépression est tombé d'inanition au bord d'un chemin du Nebraska. Il est recueilli par Gérald Gladden, un ancien repris de justice qui vit de cambriolages et qui parcourt le pays avec sa petite fille.

A la mort de son sauveur et mentor qui lui a appris les ficelles du métier, Harbin monte une petite équipe à laquelle il intègre sa fille. Harbin est un voleur ingénieux féru de pierres précieuses qui opère avec doigté et discrétion. Mais à la suite d'un casse particulièrement rentable, la chance semble lui tourner le dos. Della, une belle inconnue, jette son dévolu sur lui. Sa « soeur adoptive » s'enfuit à Atlantic City, des flics pourris sont sur leur piste.



Le Casse possède tous les signes d'un bon roman hard-boiled: un homme solitaire qui fuit toute forme d'attachement -«  Il s'était toujours arrangé pour éviter de s'engager trop loin. C'était uniquement une question d'adresse.Savoir retirer son épingle du jeu au bon moment. Et cette fois-ci, il était sans doute grand temps de s'esquiver. » -, un espace urbain désincarné et désenchanté, un système judiciaire inégalitaire, une police corrompue… Mais il y a la touche Goodis, celle qui fait de ses romans noirs des tragédies antiques. Ses héros sont dans l'incapacité d'échapper à leur destinée, englués dans des réalités sinistres, le tout rythmé par une écriture d'une infinie mélancolie.

Dans le Casse, le roman noir se teinte aussi de psychanalyse. Harbin est dépassé par l'ambiguité des sentiments qu'il nourrit à l'égard de sa « soeur adoptive » aux côtés de laquelle il a grandi, et dont il a ensuite assuré l'éducation et la survie. Il a ainsi lui même fondé une nouvelle « famille », avec laquelle il monte des coups, deux hommes, Baylock et Dohmer, ses complices et Gladden, qui a choisi de faire de son patronyme un prénom. Mais l'arrivée d'un intrus, ici Della, la femme fatale, dans le phalanstère fait voler la fratrie en éclat.



Aucune des deux adaptations cinématographiques, le Cambrioleur de Paul Wendkos sorti en 1957 dont Goodis fut le scénariste, et le Casse, réalisé par Henri Verneuil en 1971 ne restitue la complexité de ce très bon roman noir.
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Descente aux enfers

Ecrit par un Goodis plus désespéré que jamais, Descente aux enfers semble être la substantifique moelle du Noir, un noir Soulages accentué par le décor enchanteur du soleil jamaïcain.

James et Cora Bevan sont séduisants, issus d'une classe moyenne prospère, mais leur couple est en peine déliquescence. Malgré leur amour, Cora se refuse à son mari, qui noie son chagrin d'abord dans l'adultère, puis dans l'alcool. Un médecin leur conseille une parenthèse salutaire, un voyage au soleil pour renouer des liens et mettre un arrêt à une consommation excessive de spiritueux qui semble s'apparenter à un lent suicide alcoolique. Mais comme on emporte toujours ses problèmes avec soi, à Kingston, dans un bel hôtel essentiellement fréquenté par des touristes américains, rien ne change. Cora reste lire dans sa chambre et Bevan boit toute la journée. 




Et puis vient la descente d'Ulysse aux Enfers, pour trouver l'Oracle peut-être, ou accorder le décor à son for intérieur: Bevan décide de plonger dans les quartiers les plus défavorisés de Kington pour se vautrer dans la fange. le royaume des morts n'offre pas d'espérance, il n'est que pauvreté et laideur, mais il offre un nouveau commencement, sinistre certes, avec un meurtre, et un chantage. Débute alors une autre fable, celle d'Eurydice qui prendra le chemin inverse et accompagnera Orphée aux Enfers.



Sous le Pulp, la Tragédie antique. The Wounded And The Slain est un grand David Goodis qui ne ménage pas ses lecteurs en les immergeant sans ménagement dans les introspections de ses personnages, lui laissant entrevoir leurs secrets, les abus, l'enfance brisée, la frigidité, l'impuissance d'un homme à guérir la femme qu'il aime et préfère se donner la mort par noyade alcoolique jusqu'à la nuit de la Révélation. La descente aux enfers de Bevan est absolument bouleversante, accentuée par le cadre caribéen enchanteur qui auréole le roman d'une lumière mortelle.
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Tirez sur le pianiste !

♫ DOucement, entrez, entrez…



REstez au fond et asseyez-vous… Laissez-vous bercer par les notes magnifiques du pianiste Edward Lynn et profitez d'une p’tit e bière bien fraîche servie par Léna !



MInute, vous n’allez pas nous quitter si vite avant d’avoir tout bu et écouté la fin du morceau joué par Eddie ! Ne vous fiez pas au décor démodé et vieillot du « Harriet’s Hut ». C’est un de ces bars de Philadelphie où il fait bon boire jusqu’à plus soif en profitant de la bonne musique.



FAut pas non plus avoir peur de la très grosse femme et du non moins imposant bonhomme qui vous cherche du regard. Harriet, c’est juste la patronne et Wally son copain et videur surnommé l’ours pour ses mensurations hors norme.



SOLlicité par Turley, le frère d’Eddy qu’il n’a pas vu depuis des années, vous allez assister dans quelques minutes à une vraie tragédie comme dans une pièce de théâtre. Vous passerez des belles retrouvailles aux souvenirs douloureux, des poursuites entre voyous aux terribles bastons fatales sans oublier quelques flirts amoureux qui finissent mal en général…



LA description des scènes du bar et l’évocation du passé d’Eddy pendant les deux premiers tiers du roman sont fantastiques. Pour un amateur de romans noirs, je tire mon coup de chapeau à David Goodis, un auteur que n’avais malheureusement jamais lu auparavant.



SI seulement David Goodis s’était contenté de terminer son histoire dans le même lieu, j’aurais crié au chef d’oeuvre. Malheureusement, la dernière partie, paradoxalement tournée vers des scènes d’action plutôt improbables, m’a beaucoup moins enthousiasmé et s’avère même d'intérêt quelconque.



DOrenavant, je garderai tout de même en mémoire le chapitre consacré aux souvenirs à la fois heureux et dramatiques du pianiste Edward Lynn écrit d’une manière exceptionnelle par David Goodis. A lire impérativement pour vivre cette gamme d’émotions XXL que nous délivre l'auteur américain en seulement quelques deux cent pages… ♪

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Épaves

Ruxton Street, la nuit tombée, mieux vaut tracer...

D'habitude, Chet file et s'occupe de ses oignons

mais là, il sait pas pourquoi,

il s'arrête pour porter secours à une jeune chinoise

à qui on a cherché des noises.

Sauf que le big Matt,

ex boxeur et trafiquant d'alcool frelaté

qui abreuve toutes les épaves du quartier,

a tout vu...

Le Chet, il l'a à l’œil, dans le collimateur !

Manquerait plus que monsieur propre joue le joli cœur

qu'il louche sur sa nouvelle conquête

ou se fasse justicier de bal masqué.

Foi d'Hagen (Matt pas Nina), ça va barder !

Roulement de tambour et de muscles,

combat de titan en vue dans la rue,

Pancho le second couteau, Tillie, la mangeuse d'homme

sont en première ligne, les épaves suivent...

Pas de quartier !

Epaves, plus connu sous le titre Rue barbare ne laisse pas

de doute sur son contenu

qui ne respire pas la joie de vivre de l'American Way of Life.

Fidèle à lui-même, David Goodis n'y va pas de main morte

dans sa vision cauchemardesque de l'Amérique des déclassés.

Là, il pousse un peu le bouchon dans un combat de rue qui n'en finit plus.

Il distribue les mandales à tour de rôle

mais au final, j'avoue bien aimer son coté Ok Corral,

son combat entre le bon et la brute truand.

Dans la même déveine, Howard Street,

la rue de Nathan Heard, n'est guère plus fréquentable.
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Vendredi 13

Hart accusé d'un meurtre erre dans les rues de Philadelphie.

Mêlé à une rixe dont il ressort indemne

il est adopté par une bande de gangsters qui le testent sur un gros coup.

Dans ce huit clos noir et poissard

tout est dans l'ambiance et dans le style.

Pas facile pour Hart, le nouveau venu,

de se faire une place dans la bande

où il doit apprendre les codes et mettre la main à la pâte,

quitte à se brûler les doigts... dans la chaudière.

Pourtant Hart, décontracté, cynique, séducteur, a la gueule de l'emploi

et se tient sur ses gardes, prêt à se servir des poings,

à l'écart du moindre faux pas...

Heureusement pour lui, il connaît un peu les règles de l'art

mais sera-t-il à la hauteur ce vendredi 13 ?

Ce roman noir plonge dans le monde fermé des petites frappes, des truands où les mâles à la mine patibulaire fleurent bon les crapules à l'ancienne et où la gente féminine ne fait pas dans la dentelle.

Hart y fait un peu figure de vilain petit canard...

La traduction revisitée de Laurent Guillaume est de loin la meilleure.

Vendredi 13, de la bonne poisse !

Oldies but.. Goodis.
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L'allumette facile

C'est l'histoire de Rif, âgé de trente et un ans , accoutré d'un vieux par-dessus élimé, d'une veste rapiécée, d'un pantalon effrangé, le teint pâle , les cheveux très longs qui semblaient ignorer l'usage du peigne. Il trainait sa misére dans les rues de Philadelphie.....Son vrai nom était Andrew Landon Rainey .



Il devait son surnom à son casier judiciaire-----en vingt - deux ans-----il avait été arrêté trente- sept fois, toutes pour le même motif, il avait une addiction rare, il allumait des incendies--- les dégâts n'étaient jamais importants: cahutes abandonnées, baraques à outils à moitié pourries ,vieux chiffons, il avait commencé à onze ans . On l'avait catalogué comme monomane incendiaire.Il n'avait jamais récolté plus d'un mois de prison à chaque délit, sauf au début de sa carrière .

Bref, depuis quelques années Il était considéré comme inoffensif ..Les policiers lui faisaient promettre de ne pas recommencer..Il répondait toujours : " Je tâcherai . " Sauf qu'un soir de février , un garage est détruit par un incendie volontaire et cinq personnes sont mortes..... il est poursuivi dans les rues, les ruelles, les impasses, accusé , traqué par la police et des gangsters ,il fuit... je n'en dirai pas plus,,..

J'ajouterai que pour contrer son addiction, il a découvert un reméde fort simple à sa triste passion, peu coûteux : il avale des doses considérables de muscat , vingt - neuf cents , le prix d'une petite bouteille de jus fermenté d'une espèce particulière de raisin .....l'alcool avalé en quantité l'aide à oublier pour un moment sa pyromanie.

Cet ouvrage nous fait découvrir aussi les rites d'un quartier , ses habitudes et ses codes...ses lois ....l'écriture est simple, précise,directe , sans fioritures.....

C'est un roman noir très dynamique pétri de rebondissements qui nous entraîne dans une course effrénée......

La fin de ces poursuites nous montrera que l'échappée de Kif , ce jeune homme----- pyromane et marginal----- dans les rues, ruelles , palissades, barrières , impasses lui permettra de remonter à ses souvenirs d'enfance et de découvrir enfin les motifs et surtout l'origine de son traumatisme.



L'auteur né à Philadelphie en 1917, semble s'identifier avec les ratés de la vie, les victimes de la malchance et les témoins malheureux de la déchéance humaine .

Traduit de l'américain par Alain Glatigny.

Merci à l'ami de Babelio qui m'a fait découvrir cet auteur.....
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Tirez sur le pianiste !

David Goodis était il y a encore un mois un parfait inconnu pour moi. Au hasard de mes pérégrinations sur Babelio, je suis tombée sur sa bibliographie. J'ai relevé avec intérêt que plusieurs de ses livres ont été adaptés pour le cinéma français dont celui de François Truffaut intitulé « ne tirez pas sur le pianiste ». Histoire de continuer à battre ma coulpe, il faut que je rajoute que je n'ai vu aucun des films tirés de l'oeuvre de cet auteur qui semble assez méconnu de l'autre côté de l'Atlantique.

Et puis, voilà… je suis tombée sur ce livre et ….

Et je suis carrément sortie subjuguée par la lecture de ce livre ! Quelle histoire ! Quelle noirceur ! Et quel style !

Je vais planter le décor : Nous sommes dans l'Amérique des années 50… Imaginez un bar, genre bouge au fin fond d'une rue sombre de Philadelphie. le pianiste, Eddie, égrène tranquillement des mélodies sans se soucier des clients qui passent et qui défilent dans ce bar…Il semble vivre dans sa petite bulle…

Et puis soudain, sa bulle éclate….En la personne de son frère, poursuivi par deux gars à l'allure plus que louche et dangereuse… Et Eddie va devoir se réveiller…et se positionner…Ce qui va impliquer qu'il se rappelle son chemin de vie car quelques années auparavant, Eddie était Edward Lynn, pianiste concertiste à Canergie Hall. Comment en est-il arrivé là ? Car une chute aussi spectaculaire ne se produit pas comme ça…

Les choix d'Eddie, (mais a-t-il vraiment le choix ?), vont l'amener une fois de plus à avancer sur le chemin du désespoir et de la déchéance… Et qu'est ce qui rime le mieux avec désespoir que noir c'est noir ?

A la fin de la lecture de ce petit bijou, je n'ai pu que comprendre pourquoi François Truffaut en a tiré un film (qu'il faudra bien que je visionne un jour d'ailleurs !).

Une chose est sure à l'issue de cette lecture, « Tirez sur le pianiste ! » est certes le premier livre que je lis de David Goodis, mais surement pas le dernier, car cet auteur mérite vraiment le détour !







Challenge Mauvais Genres 2020

Challenge ABC 2019/2020

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La Blonde au coin de la rue

En 1936, dans une banlieue pauvre de Philadelphie, quatre hommes trentenaires attendent au coin d'une rue. Quatre copains qui vivent chez leurs parents et se retrouvent pour passer le temps en mangeant des pistaches et en fumant des cigarettes. Ils ne savent pas s'ils pourront en acheter demain, car ils sont au chômage. Il n'y a pas de travail pour eux, à part un petit boulot de temps en temps, dans lequel eux, les "visages sales", se feront exploités par les "cols durs". Alors à quoi bon chercher ?

Il faut pourtant bien "faire quelque chose". Ken compose des mélodies, sur lesquelles Ralph écrit des paroles. Phillip, dit Dingo, organise des soirées avec des filles en les contactant par téléphone. George suit le mouvement.

Partir, tout quitter, dans l'espoir de devenir riche, c'est la seule solution.

Et puis il y a Lénore, la belle-soeur de Dingo, qui en pince pour Ralph. Plantureuse et désirable. Tentatrice de l'assouvissement du désir sans lendemain. Une liaison sans attache qui évite de s'installer dans un "bonheur conjugal" vu ici comme une oppression, puisqu'il est conditionné à l'argent qu'ils n'ont pas. Ralph succombera-t-il à "la blonde au coin de la rue" ?

Mais, dans le "gris" et le "terne" de leur ville, dans "l'alignement des maisons toutes semblables" où les violences familiales sont sans limites, ces quatre hommes trouveront-ils la force psychologique et les armes sociales pour s'enfuir ? Tenter sa chance, n'importe où, au risque de perdre la seule chose qu'ils possèdent : l'espoir.



Une vision désabusée du rêve américain, dont la prégnance des thèmes reste très actuelle. Écrit dans un style simple, mais percutant, je reste envoûté par l'écriture de David Goodis, dont c'est le premier livre que je lis, mais certainement pas le dernier.
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Ceux de la nuit

Corey vient de chaparder trois dollars à un ivrogne et se dirige vers le Hangout pour les boire et les jouer au poker. Boire lui permet d'oublier sa déchéance. Sa femme, qui ne supportait plus de partager sa vie avec un alcoolique, l'a quitté. Un mois plus tôt, pris en flagrant délit de racket, il s'est fait virer de la police. Arrivé dans la salle de poker, l'accès à une table lui est refusé. L'humiliation est totale quand soudain, deux hommes armés entrent dans l'établissement dans le but de kidnapper le parrain local. Corey qui a conservé quelques réflexes de son ancienne profession s'interpose avec efficacité. Son courage opportun a été remarqué. Il est embauché par le parrain reconnaissant mais aussi... par le "night squad", une unité de police proche de notre "BAC". C'est ce qui s'appelle avoir le cul entre deux chaises. Stimulé par la cupidité, Corey va affronter toute une série d'événements armé de sa seule ruse. Mais une douleur intermittente à l'aine semble aiguillonner sa bonne conscience.



Le roman a pour cadre le quartier populaire du Marais qui porte un nom prédestiné tant ses habitants y semblent englués, s'enfonçant peu à peu jusqu'à disparaître. Tous les trafics sont dirigés par Grogan, un caïd installé depuis plusieurs décennies qui a su s'acheter la bienveillance des forces de l'ordre.



Ami du roman noir, tu trouveras dans ce roman tout ce que tu aimes : délinquance, alcoolisme, mafia, pauvreté, corruption. On suit avec empathie le parcours de cet anti-héros aux prises à la fois avec la pègre et la police. le roman est très agréable à lire. Le récit doit avoir pas moins d'une douzaine de rebondissements. "Ceux de la nuit" est un grand classique du roman noir diablement efficace réédité par les éditions Rivages dans une nouvelle traduction intégrale. Il faut les féliciter une nouvelle fois pour leur travail de dépoussiérage.



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Obsession

« Tout commença par un rêve brusquement interrompu. » Alvin Darby est réveillé en pleine nuit par une terrible angoisse dont il ne parvient pas à déterminer l'origine. Âgé de vingt-neuf ans, il est en bonne santé, gagne très bien sa vie, est propriétaire de sa maison et est à marié à la délicieuse Vivian. Cette dernière se réveille et lui fait part de son désir brûlant. Malheureusement, Alvin ne parvient pas à la satisfaire. En contemplant la chevelure brune de son épouse, il en vient à souhaiter avec ferveur que ses cheveux aient une teinte blonde argentée. Et le voilà ramené brusquement dans des bribes éparses de ses souvenirs d'enfance. Incapable d'affronter une culpabilité refoulée, Alvin va accabler sa femme et la soupçonner d'adultère… le mal va gonfler progressivement jusqu'à devenir une véritable obsession qui va bouleverser la vie rangée de ce jeune homme.



Le roman se rapproche du « Démon » de Hubert Selby Jr qui a été écrit vingt-quatre ans plus tard. Nous y trouvons le même personnage principal à qui tout réussit mais qui est rongé par un mal intérieur, une obsession bouleversante qui va le pousser à explorer les bas-fonds de la ville. le héros sort de sa voie tracée et se met à fréquenter prostituées, sans-abris, truands et toxicomanes… L'auteur accorde une place importante aux drogués de toute sorte et nous fait même entrer dans un squat dédié à la défonce. Goodis utilise comme Jim Thompson des sujets tabous puisqu'il est ici question d'inceste. Un roman publié dans l'Amérique puritaine des années cinquante…



Une ambiance noire, un fond de psychanalyse, un récit sous tension… Un roman tout simplement percutant par son acuité et ses thèmes tapageurs.

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Tirez sur le pianiste !

Roman culte de la série noire, Tirez sur le pianiste est avant tout le roman de la déchéance. Celle d'Eddie, jadis pianiste réputé, faisant salle comble à Carnegie Hall, qui a tout perdu depuis le suicide de sa femme.

Alors qu'il tient le piano dans un bar miteux de Philadelphie pour gagner sa vie, Eddie est rattrapé par son passé, où plutôt par son frère, un malfrat de petite envergure qui le supplie de l'aider à fuir ses créanciers...Bien malgré lui, Eddie met ainsi le doigt dans un engrenage qui le contraindra à prendre la fuite à son tour, embarquant au passage la belle Lena, serveuse dont il s'est épris.

Comme dans tout roman noir qui se respecte, les femmes tiennent ici un rôle central, architectes à la fois de la déchéance et de la rédemption d'Eddie. Sombre au possible, cette oeuvre est portée par des personnages forts et d'une justesse incroyable.

Tirez sur le pianiste, c'est la vie qui ne fait pas de cadeaux, un destin en forme d'aller simple pour le désespoir qui semble fixé d'avance. Mais on y perçoit aussi quelques bribes d'espoir lumineuses et solaires, la possibilité d'un amour salvateur.

Un chef-d'oeuvre de la littérature noire qui fait encore mouche aujourd'hui.

Truffaut ne s'y est d'ailleurs pas trompé en l'adaptant pour le cinéma en 1960.
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La lune dans le caniveau

♫ On choisit pas ses parents, ♫ on choisit pas sa famille ♪ On choisit pas non plus les trottoirs de Manille ♪ De Paris ou d’Alger ♪ Pour apprendre à marcher ♫



Indubitablement, l’endroit où l’on vit nous marque à jamais.



Parfois, on peut s’en affranchir, parce que cet endroit n’avait pas une grande force, ou qu’il n’était pas l’équivalent d’un Trou Noir aspirant tout sur son passage sans jamais vous laisser l’opportunité de fuir.



Vernon Street, rue sordide de Philadelphie, est un lieu qui pèse sur les épaules de ses habitants, un lieu qui vous aspire et vous retient dans ses filets.



Vous y habitez et jamais vous n’en sortirez, jamais vous ne vous élèverez dans votre condition, toute votre vie vous serez un looser, habitant dans un taudis, avec toute votre famille, buvant de l’alcool ou traficotant des certificats de mariage, ou, au mieux, vous serez docker et manipulerez des tonnes de fret dans votre putain de misérable vie.



Goodis a un certain talent pour nous brosser les portraits de loosers finis… Un talent certain, je dirais même, pour nous décrire aussi la misère crasse et les pauvres ères qui hantent ces rues sordides, ces épaves humaines imbibées d’alcool à tel point qu’on aurait peur d’allumer une cigarette à côté de certains.



Rien à dire, c’est un roman est noir de chez noir qui parle de conditions sociales et de la difficulté de s’en échapper, de se hisser au-dessus de sa condition, de ce quartier qui a façonné ses habitants, et pas le contraire.



Oui, ici, noir c’est noir et il ne reste même plus l’espoir. Entre Kerrigan qui cherche le violeur de sa sœur (sœur qui s’est suicidée ensuite) qui est coincé entre un frère alcoolo d’un niveau médaille d’or aux J.O, un père coureur de jupons (et de ce qu’il y a dessous), mais possédant un grand cœur, la nouvelle copine de son paternel, la fille de celle-ci qui lui court derrière…



Sans parler des femmes qui boivent, qui se font battre, qui frappent elles aussi, qui se prostituent et qui, à 30 ans, en paraissent 60.



Oui, c’est un roman super noir, sec comme un coup de trique, brûlant comme un alcool fort, et pourtant, je n’ai pas ressenti l’ivresse que j’attendais, même si le début m’avait collé une mandale et un début de gueule de bois.



Certes, l’histoire est presque secondaire, même si le final est assez sordide, mais j’ai eu l’impression de survoler la dernière partie alors que les premiers chapitres m’avaient happées violemment.



En fait, je suis "sortie" de ce roman au moment ou Kerrigan commence à répondre aux avances de Loretta et qu’il va la retrouver en endossant son costume du dimanche, qui, pour un habitant des beaux quartiers comme Loretta, équivaut sans doute à des loques pour torcher les pattes du chien après sa balade dans la boue…



Bref, j’avais commencé par me prendre des coups d’entrée de jeu avec les descriptions et les atmosphères bien sordides de Goodis et je me suis perdue sur la fin, dans les 40 dernières pages, avant de me reprendre un coup dans les gencives.



Dommage… Malgré tout, je suis contente d’avoir découvert cet auteur de Roman Noir car il l’art et la manière pour plonger son lecteur dans la sombritude (néologisme offert) humaine.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La Pêche aux avaros

Qu'est venu faire Calvin Jander dans la Baie de Delaware par un temps pareil ? Pécher mais aussi prendre l'air loin de l'emprise de sa soeur et de sa mère qui l'étouffent. Somme toute, avant de s'y rendre, il aurait peut-être dû jeter un oeil à la météo car le temps a rapidement tourné à l'orage et la partie de pêche au désastre. Ejecté de son canot, il finit par s'échouer sur une plage déserte. Il est secouru par Vera, une jeune et belle apparition

qui lui propose de venir se reposer pas loin d'ici, dans un endroit tranquille mais..malfamé. Ce monde étranger au sien va pourtant le fasciner...

Dans sa dernière série noire de 1968, David Goodis plonge cette fois-ci son héros, un Américain moyen, sans histoire mais en fuite, dans une sorte de huit clos mystérieux, angoissant et violent où la seule couleur dominante à part le noir est la couleur violette de l'Améthyste. Plus que l'histoire cauchemardesque, c'est l'atmosphère envoûtante et la chute de ses personnages qui font mouche chez Goodis.

La pêche aux Avaros, c'est une très bonne prise dure à lâcher.
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La Blonde au coin de la rue

Philadelphie, 1936. Les Etats-Unis sont en pleine crise économique, une période qui sera nommée « la Grande dépression ». Ralph vit toujours chez ses parents à l’âge de trente ans. Il travaille occasionnellement mais ses contrats sont d’une durée assez courte. Alors il traîne avec ses amis ; aujourd’hui, nous dirions qu’ils « tiennent les murs ». Ils discutent, de tout et de rien, surtout de rien, et dépensent les dollars grattés auprès de leurs parents en pistaches et en cigarettes. Un de ses amis surnommé Dingo brise parfois la monotonie de leurs soirées par ses initiatives loufoques. Il téléphone à des inconnues trouvées dans l’annuaire et se débrouille pour faire inviter la bande à des soirées. Ralph apparaît aux yeux de sa mère et de ses sœurs comme un fainéant. Il est dépourvu de toute ambition et n’attend rien de particulier de la vie. Les places sont rares en ces temps de crise mais il ne se bat pas vraiment pour trouver un emploi. Ralph va se trouver face à un dilemme qui rappelle celui développé dans un autre roman de Goodis : « Cassidy’s girl ». Il doit trancher entre deux choix de vie incarnés par deux femmes : l’une est sensuelle et assume ses formes généreuses, l’autre est sage et est issue d’un milieu très modeste. Quel sera le choix de Ralph ? La question serait plutôt, qui le choisira ? tant la fatalité se montre tyrannique dans l’univers de Goodis. Le roman a une dimension très sociale puisqu’il traite de ces « millions de types au coin des rues, dans les grandes villes. Plantés sur le trottoir, les mains dans les poches, en attendant qu’il se passe quelque chose. » Une génération désœuvrée qui ignore que quelques années plus tard, la Seconde guerre mondiale bouleversera le cours de l’Histoire. La bande de copains potaches amuse le lecteur sans véritablement parvenir à masquer la rudesse de leurs conditions de vie. Les disputes au sein des familles sont violentes, les personnages sont minés par la pauvreté et surtout Goodis offre une vision très sombre du « bonheur conjugal ». Ses personnages semblent subir la vie et être écrasés par une fatalité contre laquelle ils ne luttent pas. Ils ne partagent pas les aspirations de leur génération. Un roman qui pourrait facilement être transposé à notre époque.
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Cauchemar

Un Goodies pas si bon que ça.



Un p'tit polar ricain old school, ça vous change des vagues nordiques qui déferlent inlassablement depuis quelques temps.

Millésimé 1949, ce Cauchemar a dû causer pas mal de nuits blanches à nombre de lecteurs amateurs du genre.

J'ai un problème car durant toute sa lecture, j'ai écrasé comme un bébé.



Parry a fait une grosse bêtise, il a tué sa femme.

Direction Saint Quentin sans passer par la case départ ni rafler...

Saint Quentin, c'est bien, mais on s'y emmerde très rapidement aux dires des nombreux curistes.

Ni une, ni trois, le temps de jouer au passe-muraille et voilà notre Parry en quête de réhabilitation...



Voili voilou.

Goodis ou l'éloge de la lenteur.

J'ai pas accroché au style.

J'ai pas accroché au rythme .

J'ai accroché mon blouson au porte-manteau mais ça compte pas.

J'ai pas accroché aux innombrables questionnements lancinants, aux insolites dialogues décalés induits par moult situations singulières n'en finissant pas de plomber un tempo déjà agonisant.



Non, j'ai pas aimé ce qui ne m'empêchera pas d'y revenir, un peu plus tard, histoire de confirmer ou d'infirmer un premier ressenti souvent trompeur...



2.5/5
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Beauté bleue

La chute ou la rédemption? Ces nouvelles publiées dans des revues entre 1935 et 1953 mettent en scène des personnages à un moment clef de leur existence. Certains plongeront, d'autres seront sauvés. Pour les premiers, une vie trop bien huilée va exploser en plein vol. Un policier intègre et père de famille nombreuse tombe sous le charme de la compagne du criminel qu'il poursuit. Autre exemple, un ouvrier sidérurgiste joue un bien mauvais tour à son humble collègue, mais gare au « retour de flamme ». Pour les seconds, il est surtout question de vengeance. Comme le déclare un des personnages, « la seule chose durable en ce monde, (…) c'est l'amour d'une femme fidèle. » Et chez Goodis, les femmes ont toujours des profils très tranchés ; on a soit la « maman », soit la « putain ». La première est fidèle jusqu'à la mort, la seconde cupide et amorale trahira dès qu'elle en aura l'opportunité.

On croise dans ces histoires la faune habituelle des fictions de Goodis : des truands et des anti héros évoluant dans le «lumpenproletariat». Mais la nouvelle « Beauté bleue » qui donne son titre au recueil nous offre un brin d'exotisme puisqu'elle se déroule au Sri Lanka et qu'un 'énorme saphir se trouve au coeur de l'intrigue. Autre surprise, le dernier texte est d'un genre inhabituel chez l'auteur puisqu'il fait le récit d'une vengeance pleine de mystère et de suspense.

« Beauté bleue » semble être l'unique recueil de nouvelles de Goodis qui en a pourtant rédigé un grand nombre au cours de sa vie. Ce format court lui convient à merveille puisqu'il peut y dérouler une idée forte dans un texte sans surcharge. Son récit est à la fois fort et efficace.

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Nightfall

La canicule s'est abattue sur Manhattan. Penché sur sa table à dessin, James Vanning termine les illustrations qu'il doit remettre le lendemain à un publicitaire. Avec cette chaleur, il préférerait sortir s'aérer. Mais une appréhension le retient. Sentant qu'il ne pourra ni s'endormir, ni continuer à travailler, il finit par quitter son appartement pour prendre un verre. De brèves images lui viennent en tête et lui saisissent les tripes : un accident de la route, une chambre d'hôtel, un revolver… Il s'attable dans un bar de Greenwich Village pour noyer son angoisse dans le gin tonic. Mais, comme il le craignait, son sursis prend fin, trois hommes l'abordent à la sortie d'un restaurant. Il va devoir affronter son passé.

David Goodis nous livre un récit mystérieux et oppressant se déroulant dans une ville de New York plongée dans une chaleur étouffante. James Vanning y vit reclus se sachant traqué à la fois par des criminels et par la police. Sa vie a basculé un jour, par le plus grand des hasards, sur une route du Colorado. Depuis ce jour, son traumatisme ne lui permet pas de se souvenir de ce qu'il s'est passé ensuite. En retrouvant la mémoire, il pourra peut-être reprendre le contrôle des événements et de son existence… Goodis parvient à entretenir ce qu'il faut de mystère et de suspense pour rendre ce polar palpitant jusqu'aux dernières pages.
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