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Gilles Costaz (Autre)
EAN : 9782072924071
304 pages
Gallimard (25/02/2021)
4.28/5   37 notes
Résumé :
La mère (création 2010, Théâtre de Paris) : la pièce raconte la douleur et la solitude d'Anne, qui voit ses enfants partir et se retrouve toute seule dans sa maison. La narration n'est pas linéaire, et le lecteur est invité à parcourir un labyrinthe, qui est celui des pensées du personnage égaré de la mère. Quand on a tout donné pour sa famille, comment survivre lorsque celle-ci n'existe quasiment plus ? Anne erre seule dans son appartement aux murs gris et trompe l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Oscarisé dimanche 25 avril pour le scénario de son premier film, « The Father », avec Anthony Hopkins – excusez du peu - j'ai eu envie de découvrir l'écriture de Florian Zeller, l'auteur de cette trilogie théâtrale : « le Père, la Mère et le Fils ».
« The Father » est en effet adapté de sa pièce de théâtre, créée en 2012 et qui a été récompensé par trois Molières en 2014, dont celui de la Meilleure pièce. Jouée dans le monde entier, elle fait partie d'une trilogie théâtrale avec La Mère (2010) et le Fils, mis en scène en 2018 avec Yvan Attal et Rod Paradot.
« le Père « a été un triomphe en France à et l'étranger où The Guardian la qualifie de "meilleure pièce de l'année" tandis que le Times la consacre "meilleure pièce de la décennie".

Gros coup de poing dans le ventre donc pour moi à la lecture de ce jeune créateur, auteur français le plus joué au monde, avec l'histoire de ce père – André - probablement atteint de la maladie d'Alzheimer (mais la pièce ne donnera aucun détail), confronté à sa fille, Anne qui tente de trouver une aide à domicile que son père pourrait supporter. André perd ses affaires, sa montre par exemple, et il accuse les aides à domicile dans une forme de paranoïa. Sa fille Anne tente de lui expliquer qu'elle va partir vivre avec le nouvel homme de sa vie à Londres. Mais le père ne l'entend pas. Un peu plus tard, confronté à un homme qu'il ne connaît pas, André lui demande ce qu'il fabrique chez lui. Il s'avère que cet homme est Pierre, le mari d'Anne, et qu'ils hébergent le père d'Anne pour quelques temps, en attendant de trouver une nouvelle aide soignante qu'André pourrait supporter.
Mais pour combien de temps ? Et là, il n'est plus question de Londres ni de départ d'Anne pour l'Angleterre. Est-ce un rêve ? Un cauchemar ? de temps en temps « Pierre » s'appelle « L'homme » et même « Anne » redevient « La femme » mais elle n'a plus de mari, elle vit seule et André n'en finit pas de trouver que « Quelque chose ne tourne pas rond » dans cette histoire.

Quiconque a été confronté à une personne atteinte d'une maladie de type Alzheimer comprend très vite que les dialogues de Florian Zeller font mouche. Il réussit parfaitement à retranscrire l'état de confusion dans laquelle se trouve la personne qui ne reconnaît plus le décor autour d'elle, ne trouve plus ses objets habituels, et bientôt ne reconnaîtra plus ses proches.

Dans « La mère », on découvre le personnage d'une femme névrosée, outrageusement attachée à son fils, jalouse de sa petite amie, et malade de son absence de nouvelles.
Alors quand il débarque, à l'improviste, en pleine nuit, la mère est folle de joie. Mais est-ce réel ou est-ce un fantasme ? Son fils Nicolas a-t-il quitté sa petite amie Elodie comme sa mère en rêve, ou bien est-ce le contraire ?
Et si elle revient, pleine de remords, comment la mère l'accueillera-t-elle ? Va-t-elle transmettre la lettre qu'elle a écrite à Nicolas ou la déchirera-t-elle en mille morceaux ?
« Calmez-vous », lui dit la fille. « Tout va bien se passer maintenant. Vous allez vieillir seule. Triste et seule. Chut … Plus personne ne s'intéresse à vous. Vous allez beaucoup souffrir, et tout va rentrer dans l'ordre. Calmez-vous … »

Enfin « le fils », peut-être la pièce la plus cruelle des trois, met en scène un homme, Pierre, père d'un fils adolescent, Nicolas, qu'il a eu avec Anne, qu'il a quitté pour vivre avec une autre femme, Sofia, avec qui il vient d'avoir un petit Sacha. Mais Nicolas ne va pas bien. Il est resté vivre avec sa mère, mais ne cesse de la harceler parce qu'il va mal. Il fuit son lycée. Il demande alors à son père de venir vivre avec lui et Sofia, avec leur petit Sacha.
Mais entre jalousies d'un côté, rancoeur de l'autre, rien ne va se passer comme on l'espère, et ce jusqu'au drame final.

Florian Zeller excelle à mettre en scène nos failles, nos lâchetés, nos faiblesses ou nos culpabilités. Certes il caricature les propos, mais ceux-ci sont vraiment très proches des réalités que nous vivons …
En refaisant vivre les mêmes scènes, comme pour une névrose, mais avec des points de vue différents, ou en changeant juste quelques mots qui vont faire basculer l'intrigue, il met en valeur les enchaînements psychologiques dans lesquels nous sommes très souvent imbriqués. J'ai été marquée par cette écriture en apparence banale, mais certainement très retravaillée, qui fait mouche avec des dialogues "taillés au cordeau" .

En dirigeant Anthony Hopkins Florian Zeller a réalisé le rêve de sa vie et repart avec l'oscar du meilleur scénario. "Ça un sens d'autant plus fort que j'ai écrit ce scénario pour Anthony Hopkins, j'ai pensé ce film pour lui et donc de pouvoir partager avec lui cette émotion et cette joie, c'est quelque chose de très fort", a expliqué Florian Zeller à France Télévisions.

Nul doute que le film, s'il est tiré d'un texte aussi fort que celui de cette pièce, connaîtra un grand succès – en tout cas de mon côté j'ai vraiment hâte de le voir. Rendez-vous est pris pour le 09 juin.
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Le père, la mère, le fils et la tragédie humaine ...
Trois pièces de théâtre pour un seul propos, celui de la fragilité de la destinée :
le père est atteint de la maladie d'Alzheimer, la mère est dépressive et le fils l'est aussi mais avec, en plus, une nette tendance suicidaire affichée.
Même si ce n'est pas clairement exprimé par l'auteur, le destin des mêmes personnages semblent s'entrecroiser dans cette poignante trilogie de théâtre.
Dès les première lignes, on ressent la détresse et l'incompréhension d'Anne, la fille d'André face à l'attitude de son père : son déni de la maladie, sa posture de défense par rapport à la désorientation et la paranoïa du vol.
La situation est à la fois claire et embrouillée.
La maladie n'est à aucun moment ni nommée, ni identifiée.
Les indications de mise en scène, les répétitions, les allers et retours spatio-temporels installent dans le rythme de la pièce l'effet de la désorientation que ressent André.
L'auteur nous emmène, sans que l'on puisse y résister, dans un tourbillon d'émotions, de quiproquos et de tristesse.
C'est là, fine analyse et juste description de la part de Florian Zeller.
Peut-être y a-t-il un brin de "souvenez-vous" et de "il faut se souvenir" en trop.
Mais qu'importe, la pièce, "le père", est brillante, intelligente et écrite de main de maître.
L'émotion est installée, sans apitoiement inutile.
La pièce a été jouée pour la première fois en 2012 au Théâtre Hébertot, elle a été reprise en 2015 à la comédie des Champs-Elysées.
Elle est, d'après le "the Guardian" et "the Times", la meilleure et la plus acclamée des pièces de sa décennie.
Elle a été adaptée déjà à deux reprises sur le grand écran.
D'abord, en 2015, avec "Floride" de Philippe le Guay avec Sandrine Kiberlain et Jean Rochefort.
Mais aussi, en 2020, avec "the father" de Florian Zeller himself, avec Olivia Colman et Anthony Hopkins ...
"La mère" est un charivari de scènes savamment orchestré, installé entre une fin de journée et un petit déjeuner.
La réalité se fait mouvante dans l'entrecroisement de la vie de deux couples, dans la description de l'amour, qu'il soit filial ou marital.
La vie des uns se délite, s'écoule et s'enfuit pour que les autres puissent vivre la leur, qui seront un jour, on le suppose, rattrapés à leur tour.
Florian Zeller a une façon unique d'appréhender les relations humaines.
Il est un homme de théâtre efficace.
Il ne laisse aucune chance à l'indifférence, à la tiédeur.
La dernière des trois pièces, "le fils", est l'aboutissement de la tragédie.
Florian Zeller y ajoute à ses effets de scène un jeu de décor éparpillé.
Comme si l'objet devenait soudain le symbole de la vie dévastée.
La trilogie se clôt sur une note de vertigineuse tristesse, sur une touche de profond désespoir.
Mais la beauté de ces trois textes de scène, leur profondeur et leur fine sensibilité en font trois petits bijoux de théâtre, de ce théâtre qu'on aime ...


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J'ai lu - le Père - hier en fin d'après-midi... j'en ai rêvé, cauchemardé serait plus approprié cette nuit.
Peut-être que la très grande qualité de la pièce a réveillé ( réveiller - nuit - cauchemar... je suis encore dans la confusion...) en moi les démons Alzheimer qui ont habité les dernières années de mon père et de deux parents très proches ?...
Avant d'entrer davantage dans les détails, je voudrais insister sur le fait que, si - le Père - fait partie d'une trilogie, cette trilogie comme la qualifie Zeller est "involontaire". Première raison pour ne parler que d'un volet à la fois.
Par ailleurs, j'ai besoin de temps pour que chacune des pièces infuse à son rythme.
Et enfin, comment, si l'on prend l'exemple de celle de Pagnol, attribuer une seule et même note à - Marius - et à - César - ? Sans minimiser l'intérêt du troisième volet de sa trilogie, - César - n'atteint pas le brio de - Marius -.
C'est mon avis. En tant que tel, il n'engage que moi.
Venons en à Florian Zeller et à ce "père" dont j'ai pu voir qu'un commentaire reprend toutes les infos du Net, à savoir que la pièce a été jouée dans le monde entier, que pour The Guardian , elle est " la pièce la plus acclamée de la décennie", pour The Times " une des meilleures pièces de la décennie", et qu'ayant été portée à l'écran par Zeller, aidé pour le scénario de Christopher Hampton (- Parole et guérison -), l'un et l'autre ont été oscarisés, et que dans le rôle de The Father, le génial Anthony Hopkins s'est vu attribuer le Prix du meilleur acteur.
Je copie-colle : "En février et mars 2021, le film obtient quatre nominations aux Golden Globes, dont celle du meilleur film dramatique, six nominations aux BAFTA, dont celle du meilleur film, et six nominations aux Oscars, dont celle du meilleur film.
Le 25 avril, il recueille deux Oscars : celui du meilleur scénario adapté pour Christopher Hampton et Florian Zeller ; celui du meilleur acteur pour Anthony Hopkins."
Tout tend donc à prouver que cette oeuvre est une très grande oeuvre, et en effet, elle l'est.
Un octogénaire, André, est atteint de la maladie d'Alzheimer. Sa fille, Anne, essaie de s'en occuper avec dévotion et amour. Pierre, le compagnon d'Anne, essaie de se faire tant bien que mal à cette situation qui, non seulement dévaste la vie d'André, mais bouleverse celle de son entourage. Prise par ses obligations professionnelles et parce que le mal gagne du terrain, Anne fait appel à Laura, une infirmière.
À ces personnages, s'ajoutent un homme et une femme... qui sont les substituts a-mnésiques d'André.
Cette pièce m'a fait penser aux Égyptiens qui, avant d'acquérir la maîtrise des peintures de face, ne peignaient que des profils. Ça m'a fait également penser à ces peintures moyenâgeuses avant la découverte de la perspective.
Pourquoi est-ce que je dis cela ?
Tout "simplement" parce que le prodige de Zeller est d'avoir rendu avec une efficacité de maître, l'état d'André, ses rares moments de lucidité, ses fréquentes absences, le glissement progressif de sa mémoire qui s'enfonce dans l'oubli... grâce à cet homme et à cette femme... que j'ai qualifiés de substituts a-mnésiques, d'avoir mêlé dans les différentes scènes de l'acte de la pièce ( chaque scène finissant sur la disparition des lumières et sur un noir qu'on pourrait qualifier de "blanc"...), la réalité et les défaillances, les duperies de cette mémoire trompeuse.
C'est d'avoir également trouvé cette astuce géniale qui consiste à faire disparaître progressivement les éléments du mobilier de l'appartement où se joue le drame comme disparaissent progressivement de la mémoire repères et souvenirs.
Bref, en un acte Zeller a su abolir le temps et inviter le temps d'un "spectacle" un mal dont on sait qu'il se moque du temps et de l'espace.
C'est une prouesse, d'où ces associations "comparatives"...
Le sujet, la maladie d'Alzheimer, est parfaitement maîtrisé.
Tout ce qui caractérise le comportement de ces hommes et de ces femmes atteints de cette pathologie est finement observé et restitué : le déni, les sautes d'humeur et souvent l'agressivité, la paranoïa qui conduit à dissimuler, à cacher ( pour André... sa montre dans le même placard ) et, ayant oublié qu'on l'a fait, crier au voleur, la confusion dans les souvenirs et dans celles de nos proches qu'on finit par ne plus reconnaître... jusqu'à la disparition de sa propre identité.
Zeller dit de sa pièce qu'elle est à la fois douleur pure et douceur pure.
Elle est ou elle a été pour moi bouleversante.
Certes, le tragique de cette maladie, génère souvent des situations "comiques". Prenez la tête de la réalité et mettez-la à l'envers... il ne peut pas en être autrement.
L'auteur a mis à profit cette réalité mise à mal pour alléger un propos qui eût été trop pesant sans ces moments de "respiration".
Pour terminer, ces mots d'André à la fin de la pièce ; des mots foetaux dits par un vieillard que la nuit enveloppe et qui se blottit dans les bras d'une infirmière " maternelle".
-"Je veux ma maman. Je voudrais qu'elle vienne me chercher. Je voudrais rentrer à la maison... J'ai l'impression de... J'ai l'impression de perdre toutes mes feuilles, les unes après les autres.... Je ne comprends plus ce qui se passe. Vous comprenez, vous, ce qui se passe ? Avec toutes ces histoires d'appartement ? On ne sait plus où mettre ses cheveux. Je sais où est ma montre. Elle est à mon poignet. Ça, je le sais. Pour la route. Mais sinon, je ne sais plus à quelle heure il faut que je..."
Un tour de force.
Une pièce magistralement pensée et écrite.
Beaucoup reconnaîtront, hélas du vécu.
Pour beaucoup, cette pièce est un tableau vivant d'un de ces mauvais tours que la vie nous joue... en espérant que vous n'aurez pas à le subir.
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Après avoir vu le film de Florian Zeller avec Anthony Hopkins et Olivia Colman (remarquables tous les deux), j'ai déniché cet opus qui regroupe les trois textes de cette "trilogie involontaire".
La lecture à la suite permet bien évidemment de dégager les motifs et procédés récurrents (confusion des personnages et des lecteurs (ou spectateurs) qui se voient proposés des versions différentes des événements), mais toujours une même douleur qui court dans ces pièces, celles de personnages qui voient leur monde intérieur s'effondrer. Une langue en apparence simple mais efficace .




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« The father », film d'où est tiré la pièce, m'a bouleversée, et m'a poussée à lire l'oeuvre, et finalement les deux autres pièces, à savoir « La Mère » et « Le Fils » réunies dans cette édition avec « Le Père ».
Les pièces sont indépendantes, même si des noms de personnages se retrouvent. En revanche, un lien clair me semble les réunir, celui de l'étude ou de l'approche des relations humaines. Florian Zeller aborde le thème de la perte de repères due à la sénilité ou au nid qui se vide quand les enfants sont partis, celui de la difficulté à communiquer ou à se faire comprendre, que ce soit entre le malade et sa fille aidante, entre la mère et son mari, entre le fils et ses parents. A chaque fois, c'est une grande douleur qui est à l'oeuvre. Et l'écriture théâtrale en rend fort bien compte, dans les mots bien sûr, mais aussi dans les indications scéniques qui laissent percevoir le rôle important des lieux, des objets, et fait comprendre une fois de plus que le théâtre est fait pour être mis en scène, magnifié par le spectacle vivant.
J'espère que me sera donné un jour la chance d'assister à des représentations, certaine d'être profondément touchée, émue, bouleversée par ce qu'il me sera donné à voir et à comprendre de ces tragédies, la leçon de « Le Fils » étant particulièrement forte.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
PIERRE : A quoi tu joues, Nicolas ? Qu’est-ce que tu cherches ? (Un temps) Moi, à ton âge, ma mère était malade, je ne voyais plus mon père, j’avais des problèmes d’argent, mais je me battais. Je me battais, et crois-moi, ce n’était pas drôle tous les jours. Qu’est-ce qui t’arrive, à toi ? Qu’est-ce qu‘il y a eu de si dramatique dans ta vie pour que tu ne puisses pas aller en cours comme tout le monde ? Réponds-moi ! (Un temps) Réponds-moi, Nicolas !
NICOLAS : Je n’y arrive pas.
PIERRE : Tu n’y arrives pas ? Je ne comprends même pas ce que ça veut dire. Tu n’arrives pas à quoi ? A te lever le matin ? A te concentrer ? A faire des efforts ?
NICOLAS : A vivre (Un temps court.) Je n’arrive pas à vitre. Et c’est de ta faute.
PIERRE : Pardon ?
NICOLAS : Si je suis comme ça. C’est de faute.
PIERRE : De quoi tu parles ? (Un temps.) Qu’est ce qui est de ma faute ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Dis-moi.
NICOLAS : Tu me dégoûtes.
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LE PERE : Qu’est-ce que tu dis ?
LA MERE : (comme si rien n’avait été dit) Je dis que je ressens un grand vide
LE PERE : C’est de ta faute, aussi … Tu ne fais rien. Tu n’as développé aucune passion. Tu restes là, à ne rien faire. Alors forcément … Le monde te paraît …monotone
LA MERE : Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
LE PERE : Je ne sais pas.
LE MERE : Tu vois.
Un temps.
LE PERE : Tu ne t’intéresses à rien. Depuis que les enfants ont quitté la maison, on dirait que … Enfin, il faut que tu te trouves des occupations. Des centres d’intérêt. Des …
LA MERE : Je me suis fait avoir. Voilà l’explication. Je me suis fait avoir. Sur tout la ligne.
LE PERE : De quoi tu parles ?
LA MERE : Il y a eu les enfants, oui. Je me suis occupée d’eux. Ca, on peut dire que je m’en suis occupée, des enfants. Deux enfants, ce n’est pas rien. Enfin, deux … Trois, avec toi. Parce que je me suis occupée de toi, aussi. Et je me suis occupée de cette maison.
LE PERE : C’est vrai.
LA MERE : Mais maintenant tout le monde est parti. Et je me retrouve toute seule. Dans cette grande maison. Plus personne n’a besoin de moi. Et pas un seul coup de fil …
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André :
- J'ai oublié son prénom. Cette fille que ta femme veut absolument me mettre dans les pattes. Une infirmière. Tu es au courant ? Comme si je ne pouvais pas me débrouiller tout seul ...
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André: J'ai l'impression de... J'ai l'impression de perdre toutes mes feuilles les unes après les autres.

La femme: Toutes vos feuilles ? De quoi vous parlez ?

André: Mais des branches ! et du vent... Je ne comprends plus ce qui se passe. Vous comprenez, vous, ce qui se passe ? Avec toutes ces histoires d'appartement ? On ne sait plus où mettre ses cheveux. Je sais où est ma montre. Elle est à mon poignet. Ça, je le sais.
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Videos de Florian Zeller (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Florian Zeller
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"The Son", en salles depuis le 1er mars 2023.
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