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Citations de Florian Zeller (170)


on ne peut pas être pauvre et joueur à la fois. À moins d'être con.
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j'avais souvent entendu parler d'une homosexualité d'ersatz censée pallier le manque de femmes, mais je ne savais pas du tout s'il s'agissait d'un mythe ou d'une réalité . d'après ce que vous m'avez dit, aussi curieux que cela puisse paraître, on retrouve à peu près le même phénomène dans certaines familles ultra-catholiques de Versailles. Les jeunes filles ne voulaient surtout pas se faire dépuceler avant le mariage. c'est pourquoi elles se faisaient sodomiser par leur amoureux d'adolescence. d'une façon plus générale, l'extrémisme religieux conduit toujours à ce genre d'aberration hypocrite.
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PIERRE : A quoi tu joues, Nicolas ? Qu’est-ce que tu cherches ? (Un temps) Moi, à ton âge, ma mère était malade, je ne voyais plus mon père, j’avais des problèmes d’argent, mais je me battais. Je me battais, et crois-moi, ce n’était pas drôle tous les jours. Qu’est-ce qui t’arrive, à toi ? Qu’est-ce qu‘il y a eu de si dramatique dans ta vie pour que tu ne puisses pas aller en cours comme tout le monde ? Réponds-moi ! (Un temps) Réponds-moi, Nicolas !
NICOLAS : Je n’y arrive pas.
PIERRE : Tu n’y arrives pas ? Je ne comprends même pas ce que ça veut dire. Tu n’arrives pas à quoi ? A te lever le matin ? A te concentrer ? A faire des efforts ?
NICOLAS : A vivre (Un temps court.) Je n’arrive pas à vitre. Et c’est de ta faute.
PIERRE : Pardon ?
NICOLAS : Si je suis comme ça. C’est de faute.
PIERRE : De quoi tu parles ? (Un temps.) Qu’est ce qui est de ma faute ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Dis-moi.
NICOLAS : Tu me dégoûtes.
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LE PERE : Qu’est-ce que tu dis ?
LA MERE : (comme si rien n’avait été dit) Je dis que je ressens un grand vide
LE PERE : C’est de ta faute, aussi … Tu ne fais rien. Tu n’as développé aucune passion. Tu restes là, à ne rien faire. Alors forcément … Le monde te paraît …monotone
LA MERE : Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
LE PERE : Je ne sais pas.
LE MERE : Tu vois.
Un temps.
LE PERE : Tu ne t’intéresses à rien. Depuis que les enfants ont quitté la maison, on dirait que … Enfin, il faut que tu te trouves des occupations. Des centres d’intérêt. Des …
LA MERE : Je me suis fait avoir. Voilà l’explication. Je me suis fait avoir. Sur tout la ligne.
LE PERE : De quoi tu parles ?
LA MERE : Il y a eu les enfants, oui. Je me suis occupée d’eux. Ca, on peut dire que je m’en suis occupée, des enfants. Deux enfants, ce n’est pas rien. Enfin, deux … Trois, avec toi. Parce que je me suis occupée de toi, aussi. Et je me suis occupée de cette maison.
LE PERE : C’est vrai.
LA MERE : Mais maintenant tout le monde est parti. Et je me retrouve toute seule. Dans cette grande maison. Plus personne n’a besoin de moi. Et pas un seul coup de fil …
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André :
- J'ai oublié son prénom. Cette fille que ta femme veut absolument me mettre dans les pattes. Une infirmière. Tu es au courant ? Comme si je ne pouvais pas me débrouiller tout seul ...
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LA MERE
La fille : Et dites-lui que j'attends son appel.
La mère : Oui
La fille : C'est tellement absurde. Si vous saviez comme je m'en veux.
La mère : Si ça peut vous consoler, lui aussi, il vous en veut.
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Paul : Oui. Je crois même que je l'ai eu au téléphone l'autre jour...
Michel : Qui ça ? L'enfoiré ?
Paul : oui. Alice m'a fait croire qu'elle était partie chez sa tante. Mais elle n'y était pas.
Michel : Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr qu'elle y était...Tu ne crois pas que tu es un peu paranoïaque ?
Paul : Non, je te dis. J'ai eu sa tante au téléphone. Alice n'était pas là-bas.
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Prince, ce que je suis, je le suis par moi.
Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers. Il.ny a qu'un Beethoven.
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Mais ce jour-là, première nuit, il lui sembla toucher quelque chose d'unique. Là, offerte, il fût obligé de la déshabiller, parce qu'elle ne l'aurait pas fait elle-même. Elle ne bougeait pas, inquiète, elle attendait qu'il la prenne, que cela se passe. Et, au moment où il se retira, il eut l'impression d'apercevoir des larmes, des larmes dans ses yeux. Avait-elle pleuré? Ou n'était-ce qu'une impression? Lui avait-il fait mal? Il aurait pu être agacé par ce genre de sensiblerie, mais non, il était plutôt troublé, attendri. Il comprit alors, par ces larmes, qu'il n'était pas certain d'avoir vues, il comprit, au moment où la possibilité de la souffrance n'avait pas encore trouvé en elle où se glisser, aucune brèche, rien, aucune larme, il comprit qu'elle appartenait à la catégorie des femmes les plus belles: celles qui sont faites de verre.
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Les débuts d'une histoire à deux prennent souvent l'apparence de la magie. En réalité, c'est le moment le plus pesant, le plus décisif. C'est pourquoi je commence par là. Car tout se joue définitivement : les rôles réciproques se dessinent, les rapports de force s'établissent, une sorte de contrat implicite est signé entre les amants, et toute remise en cause ultérieure de ce contrat est impossible.
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Parfois, Tristan se dit qu'il voudrait tout abandonner, d'un coup. Il partirait voyager seul, quelque part dans le monde - au Brésil peut-être. Ou alors il retrouverait sa maison d'enfance, en Bretagne. Que ferait-il alors? Il écrirait sans doute. Car, bien entendu, comme ceux qui ne savent pas vivre, il lui arrive d'être tenté par les démons de l'écriture.
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Soudain, au loin sur la plage, elle crut reconnaître le couple de tout à l'heure, et elle fut prise d'un vertige. Elle avança dans leur direction, et plus la distance qui la séparait d'eux se réduisait, plus son trouble augmentait. Elle avait l'étrange impression de les connaître sinon depuis toujours - du moins depuis très longtemps, tout en sachant très bien qu'elle ne les connaissait pas.
Ils se tenaient face à la mer. La mer montra du doigt l'horizon. Ils étaient, à cet instant, tous les amants du monde, ils étaient le bonheur d'être deux, l'espoir fiévreux et magnifiquement puéril de ne faire qu'un. En les regardant, Amélie fut envahie par une violente mélancolie. Elle n'osa pas s'approcher. Qui étaient-ils? Lui avait une silhouette élancée et portait un costume noir. Pourquoi était-il si élégant sur la plage? Et elle? Elle avait une robe courte et de longs cheveux blonds. Ils sont vraiment beaux ensemble, se dit Amélie. Ils ont l'air heureux. C'est alors que la ligne bleutée de l'horizon lui apparut comme une de ces lignes dont on ne revient pas.
Elle les dépassa. Pourquoi se sentait-elle aussi triste? Elle attendit de s'être suffisamment éloignée pour se retourner une dernière fois. Ils s'embrassaient, là-bas.
Elle était triste parce qu'il lui semblait que tout était destiné à disparaître, à faner, à pourrir. Un jour, il faudra bien se rendre, pensa-t-elle. Un jour, ils se détesteront. Les débuts ne veulent rien dire. Oui, les débuts mentent, et tout disparaît.
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(D'ailleurs), elle n'avait aucune idée de son véritable prénom. Elle avait décidé qu'il s'appellerait Pierre parce qu'il fallait bien lui donner un nom. Elle lui inventa aussi une histoire, un passé, des regrets. Après un certain temps, elle oublia les traits de son visage, la façon dont il s'habillait, la couleur de ses yeux. Elle douta même de l'avoir jamais vu. Pierre était devenu une image floue représentant l'amour qu'elle aurait voulu connaître. Elle se disait qu'il devait exister quelque part, cet être fait pour elle. Et qu'avec un peu de chance, cette fois, ils ne se manqueraient pas. Elle attendait.
Entendons-nous bien : elle n'était pas tombée amoureuse d'un inconnu. Elle avait simplement découvert la possibilité de l'amour. Pendant toute son adolescence, on ne l'avait pas regardée. Et, dans son imaginaire, l'homme était l'être par lequel venait la détresse. Mais subitement, à travers le regard d'un inconnu, elle comprit qu'elle pouvait intéresser les hommes. Elle comprit aussi qu'elle aimait cela. Au même moment, elle devint belle.
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La vanité de la femme est de vouloir faire de l'homme un être monogame, se disait-il. Sa cruauté est d'y parvenir, parfois, quitte à faire de lui un enfant craintif.
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Son métier d'avocat lui prend beaucoup de temps. Mais il sent qu'avec les femmes il n'a plus besoin de séduire, puisque sa vie professionnelle lui donne justement ce genre de satisfaction. Reste le plaisir. Là encore, son métier ne lui est pas inutile. Il a très vite compris la relation qui existait entre les femmes et l'argent. La chose est d'ailleurs évidente; prenez n'importe quelle voiture : plus elle coûte cher, plus vous avez de chances d'y trouver une belle femme, et cela indépendamment du conducteur.
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Comment cela s'est-t-il produit? Il a croisé O. pour la première fois il y a une semaine. Ils se sont croisés comme des milliers de gens se croisent, dans une soirée ordinaire. Sur le coup, il ne l'a trouvée ni belle, ni laide; il ne l'a même pas trouvée quelconque.
Plus tard, il a remarqué sa voix. Elle ressemblait d'une façon troublante à celle d'une fille qu'il avait aimée. On devinait, derrière l'assurance de la trentaine, le timbre hésitant d'une petite fille, une sensualité interdite. Il a commencé à plaisanter, et elle à rire. Mais tout ceci n'a été qu'un prétexte vulgaire : O. n'est pas une raison suffisante.
Il savait depuis le début qu'il tromperait un jour Amélie. Toutes les lettres de l'alphabet auraient pu convenir; O., ce soir-là, se trouvait sur son chemin, voilà tout.
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Pourquoi lui a-t-elle dit qu'elle avait
rencontré quelqu'un? Ce n'était pas pour
se venger, mais elle n'a pas trouvé d'autre
moyen pour lui dire de partir.Elle n'avait
pas d'explication. C'était comme ça.
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Autrement dit, la raison d'être du roman serait précisément de nous protéger de cet oubli de l'être en tenant la vie sous un éclairage perpétuel. L'art du roman serait ainsi une déduction positive d'u malaise commençant avec les Temps modernes. Exprimé ainsi, on pouvait mieux comprendre les termes du problème : si le monde islamique avait généralement du mal avec le roman, c'était parce qu'il vivait, dans une grande partie, à une époque d'avant les Temps modernes, englué dans des archaïsmes incompatibles par essence avec ce qui fonde le roman : la liberté, la fantaisie, la complexité, l'ambiguité de toutes les vérités et la suspension du jugement moral. À cet égard, le roman pouvait facilement devenir le terrain d'opposition entre deux civilisations.
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Dans son ancien studio, alors qu'elle vivait seule. son attention aux choses était encore plus mystérieuse. Le masque africain par exemple. De même, avec ses peluches qui occupaient l'extrémité de son lit depuis toujours. Comment leur expliquer qu'elle voulait s'en défaire sans les vexer? Amélie était persuadée qu'il s'agissait d'un véritable problème. Il faudrait leur expliquer calmement; elles comprendraient, du moins fallait-il l'espérer.
J'ai déjà parlé d'une autre de ses fantaisies, cette impression d'être observée en permanence. Quand ce n'était pas sa mère, il lui semblait qu'un autre oeil traversait tous les objets. Ou alors que, derrière les murs, certains garçons de son âge, ceux dont elle avait été amoureuse, enfant, l'épiaient et la jugeaient en permanence. Aussi devait-elle sans répit être fidèle à l'image qu'elle voulait donner. Tout relâchement devenait inconcevable. C'est ainsi qu'elle avait visualisé l'exigence que l'on peut avoir de soi. Et sa culpabilité par rapport au monde.
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Quel genre de vie pouvait-il avoir? Il rentrera sans doute directement chez lui, tout à l'heure, et il racontera à sa nouvelle femme l'entretien en détail. "J'ai posé mes conditions, et il n'a même pas sourcillé, le boss!" Elle sera heureuse pour lui, et il sera fier de la sentir heureuse pour lui. Du coup, le lendemain, ils iront acheter des meubles chez Ikea.
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