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Citations de Gabrielle Roy (233)


Comment, si souvent malheureux, pouvions-nous aussi être tellement heureux ? C'est cela encore aujourd'hui qui m'étonne le plus. De même que la visite de la joie me cause plus de surprise au fond que celle du malheur, non parce que plus étrangère à ce monde, mais peut-être parce que encore moins déchiffrable.
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En repassant, comme il m'arrive souvent, ces temps-ci, par mes années de jeune institutrice, dans une école de garçons, en ville, je revis, toujours aussi chargée d'émotion, le matin de la rentrée. J'avais la classe des tout-petits. C'était leur premier pas dans un monde inconnu. À la peur qu'ils en avaient tous plus ou moins, s'ajoutait, chez quelques-uns de mes petits immigrants, le désarroi, en y arrivant, de s'entendre parler dans une langue qui leur était étrangère.
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J'entends encore parfois, dans cette arrière-mémoire étrange que nous avons au fond de nos souvenirs conscients, résonner ces grands coups de battants de fer que j'associe, je ne sais pourquoi, aux éclats et aux menaces du Chant du Destin.
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Est-ce assez curieux cette façon qu'ala vie de se répéter, parfois, comme pour une séance qui aura lieu une jour, la première répétition nous donnant le sentiment du déjà vu et la suivante, beaucoup plus tard, nous jetant dans la plus étrange confusion : "Est-ce maintenant que je sais ce que je pensais savoir alors? Ou est-ce que j'ai alors su ce que je sais maintenant?"
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Au fond, maman n'eut jamais qu'à mettre le pied hors de la routine familière pour être aussitôt en voyage, disponible au monde entier.
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Toujours donc la même chose, pensait-il. Le talent que l'on a à profusion ne console pas de celui que l'on préférerait. Quel être bizarre que l'homme ! N'est-ce pas toujours un peu sa peine en son œuvre qu'il chérit.
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De tous les biens que nous recevons, dit-il, aucun ne nous fait plus de mal, malgré tout, que les amis, avec leur confiance en nous, leur espoir... leur attente.
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Puis lui était venu le sentiment qu'à l'homme tout est vite arraché.
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Il lui semblait que la montagne se plaisait à être regardée et qu'elle lui parlait.
Je suis belle extraordinairement, c'est vrai, disait-elle. En fait de montagne, je suis peut-être la mieux réussie de la création. Cependant, personne ne m'ayant vue jusqu'ici, est-ce que j'existais vraiment ? Tant que l'on n'a pas été contenu en un regard, a-t-on la vie ? A-t-on la vie si personne encore ne nous a aimé ?
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Et le bonheur que les livres m'avaient donné, je voulais le rendre. J'avais été l'enfant qui lit en cachette de tous, et à présent, je voulais être moi-même ce livre chéri, cette vie des pages entre les mains d'un être anonyme, femme, enfant, compagnon que je retiendrais à moi quelques heures. Y a-t-il possession qui vaille celle-ci? Y a-t-il un silence plus amical, une entente plus parfaite?
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Ils disent qu'il faut être spécialisé de nos jours pour se trouver de l'ouvrage .Ben, voulez vous que je vous le dise:un métier ,de nos jours,c'est pus rien.On passe la moitié de sa vie à l'apprendre son métier,pis le reste de sa vie à l'oublier.Non, les belles époques des métiers,c'est fini.Aujourd'hui, c'est pus que dans des petites jobs qu'un homme se réchappe...
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L’argent s’en va pour la destruction pis se détruit lui-même. Eh bien ! tant mieux ! Parce que l’argent, c’est pas la richesse. La richesse c’est le travail, c’est nos bras, c’est nos têtes à nous autres, la grande masse. Et c’est c’te richesse-là qui va rester après la guerre. Et c’est c’telle-là qui va faire vivre le monde, tous les hommes dans la justice.
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- Souvent, disait ma mère, c'est au moment où l'on va toucher au désir de toute une existence que tout à coup il nous est ravi!
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“Nulle part au monde je n’ai connu chemin de fer plus tranquille. Tout contre, c’est le fleuve qui, lui ne manque pas de place pour étaler sur vingt-deux milles de largeur son grand corps sans cesse agité par les forces de la marée. Au flux, les vagues clapotent contre le remblai; on les entend parfois résonner très haut parmi les rochers comme si c’était dans la pierre qu’elles se déferlaient (p. 11).”
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Maman disait toujours qu’un jour sûrement le bonheur passerait par chez nous. De peur qu’il ne se trompe de route, j’allais l’attendre au coin de notre petite rue Deschambault, le coin qui donnait sur l’espèce de campagne que nous avions alors là-bas, en ce temps-là, et que je pensais être déjà la plaine parce qu’on voyait loin. Il ne me semblait pas possible que le bonheur pût venir d’ailleurs qu’à travers ce grand paysage de songe. Il y avait un arbre, au loin, qui ressemblait à un être en marche, et j’ai longtemps pensé que ce pouvait être lui. Seulement il restait toujours au même point comme s’il s’était arrêté pour réfléchir et ne se décidait plus à repartir.
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Quand donc ai-je pris conscience pour la première fois que j'étais, dans mon pays, d'une espèce destinée à être traitée en inférieure.
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Est-ce que le monde n’était pas un enfant ? Est-ce que nous n’étions pas au matin ?  Le livre se termine sur ces mots.

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(...) j'ai appris comme nous sommes nécessaires les unes aux autres, les vieilles âmes que la jeunesse autour d'elles console de la perte de leurs années ardentes, les âmes jeunes qui s'effraient moins de la vieillesse lorsqu'elles la voient encore capable de s'émerveiller et de se réjouir à leur vue.
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Plus il est nourri de joies, plus le coeur est insatiable.
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Telle était la passion qui m’a tenue au cours de ces
années-là, et je sais aujourd’hui que de toutes celles qui
nous prennent entiers, pour nous broyer ou façonner,
celle-là autant que les autres est exigeante et dominatrice.
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ces six nouvelles nous apportent un personnage différent, un élève surprenant et on se laisse entraîner dans ce souci permanent de l'enseignante vers ce petit élève particulier. L'écriture est belle, pleine de tendresse.
comme j'aurai voulu avoir un tel souci de moi par mes enseignants.
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Alors il se campa comme pour résister à du vent, les pieds écartés, la tête projetée en arrière, le regard déjà vif, se transformant sous mes yeux infiniment plus que j'avais pu le voir jusqu'à cette fois-ci --- la première où il chanta à l'école dans la langue de sa mère ---, petit rustique devenu un possédé de musique. Le corps se balançait à un rythme enlevant, les épaules se soulevaient, les yeux lançaient des flammes et un sourire écartait de temps en temps les lèvres un peu charnues, cependant que sa main levée il paraissait nous indiquer au loin dans un geste gracieux quelque joli spectacle, et l'on ne pouvait que suivre le geste et tenter de voir aussi ce qui le mettait en joie. Je ne savais ce qui était le mieux: l'écouter les yeux fermés pour goûter sans être distraite cette délicieuse voix; ou le regarder faire, si vivant, si enjoué, qu'il semblait près de s'élever du sol.
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