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Critiques de Georges Bonnet (23)
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Entre deux mots la nuit

Ce deux février, Georges Bonnet accompagne son épouse à sa nouvelle demeure, une résidence pour personnes âgées dépendantes. de petits oublis en longues absences, le diagnostic est tombé il y a six ans, Suzanne est atteinte de la maladie à corps de Lewy. C'est une variante de la maladie d'Alzheimer, plus cruelle encore, avec de fréquents moments d'agressivité et des délires paranoïaques. Pendant six ans, Georges Bonnet fut l'aidant et l'aimant de Suzanne. Inlassablement, il tenta de la ramener à lui, de la ramener à elle. Il fut sa mémoire et sa parole. Mais aujourd'hui Suzanne est trop loin. Les mots l'ont quittée. Elle est entrée dans sa nuit.



"Elle ne sait ni le jour, ni le mois, ni l'année, où nous sommes.

Sa montre ne quitte plus le tiroir de sa table de chevet,

car l'heure est sans importance.



Restent des moments de tendresse. Je lui dis que je l'aime. Elle répond : " Moi aussi ".

Nous sommes soixante-trois ans plus tôt, et nous allons nous marier.



On retrouve le ciel, et un peu de frémissement sans le temps, avec l'aide du jardin.



L'ennui n'existe pas.

Elle n'a ni regrets, ni espoirs.

L'instant est fait d'un petit rien."



Georges Bonnet passera dorénavant tous ses après-midis auprès de son épouse. Peu à peu il apprendra à se contenter de presque rien, d'un geste, d'un simple regard. Il apprendra à aimer le silence. Soixante ans d'amour, de complicité, de souvenirs partagés et puis la maladie qui efface tout, qui emporte l'autre à la dérive. L'autre est là mais ce n'est plus vraiment lui. Il est là mais il vous manque. Et quand les mots ne peuvent plus être dits, ne sont même plus compris, il reste la tendresse, ce langage des premiers instants.



"Entre deux mots la nuit" est fait de cette tendresse-là, qui ne sait plus si elle est amoureuse ou maternelle. Fragments plus que récit, presque poèmes, les textes retracent pour nous le lent effacement de Suzanne avec une infinie douceur. Car il n'y a plus de colère chez Georges Bonnet, plus de questions mais seulement de l'amour, un amour si grand qu'il permet de laisser partir l'autre.







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Dans une autre saison

Georges Bonnet, que j'ai déjà beaucoup cité, est un poète qui me touche énormément. Son parcours est assez atypique. Né en 1919, il est d'abord handballeur dans l'équipe de France, puis professeur de sport. Il publie son premier recueil à 45 ans , puis plus rien pendant vingt ans. Ensuite, les publications seront régulières, et il écrira son premier roman à 80 ans! Il a 97 ans, eh oui, pour son dernier recueil. Quelle énergie...Il est décédé en 2021 , à 101 ans!





Ce recueil que j'ai trouvé en livre d'occasion n'était pas répertorié sur Babelio. Il exprime bien les thèmes chers à Georges Bonnet. Pourquoi ses poèmes m'émeuvent-ils autant? C'est parfois difficile d'expliquer une passion pour tel ou tel auteur. Je vais tenter de livrer mes émotions, surtout pour vous donner envie de le découvrir, il est , hélas, assez méconnu.



Les mots sont choisis avec justesse, sobres sans être trop épurés, ils font affleurer des souvenirs d'enfance, sont des fenêtres ouvertes sur la nature, ils m'etreignent le coeur:



" Les passerelles infinies

que projette le jour



Le fragile étonnement

qui consume la neige



Le dos à dos du ciel

sur les arbres du matin



La lumière intacte

déposée aux pieds des bêtes



Ressemblent à l'enfant"



Le recueil couvre une année entière . L'auteur a 74 ans et cette autre saison ( dernier vers d'un magnifique poème) évoque la mort qu'il pensait sans doute proche, ce en quoi il avait tort... J'aime cet émerveillement resté intact devant la mer, la campagne, j'aime ces bouffées de nostalgie sur la vitre du temps, j'aime cette pudeur , cette tendresse pour l'enfant qu'il était, pour les bêtes, j'aime ces éclats de lumière....J'aime Georges Bonnet.







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Entre deux mots la nuit

C’est l’histoire d’un homme âgé de plus de quatre-vingt ans dont la femme est atteinte d’une forme de démence (la maladie à corps de Lewy) qui ressemble beaucoup à la maladie d’Alzheimer : troubles de la mémoire récente, fugues, accès de violence au début puis le tableau s’aggrave. Il existe un médicament qui ralentit l’évolution mais ne guérit pas.

Un jour, cet homme est obligé de placer sa femme en maison spécialisée car il ne peut plus gérer tout seul. C’est un déchirement pour lui car ils sont mariés depuis près de soixante ans.

Il raconte son ressenti et l’évolution de sa femme au jour le jour comme dans un journal intime sous forme de poème en prose. Il dit sa souffrance de la voir s’éloigner peu à peu. Il vient la voir tous les après-midi et ils vont se promener dans le parc, regarder les arbres, puis reviennent pour le goûter.

Il lui raconte les évènements de leur vie commune, lui faisant répéter les souvenirs, puis les mots, les prénoms des enfants des petits enfants. Il lui parle du cèdre qui est dans leur jardin. Mais les choses vont peu à peu évoluer au fil de la progression de la maladie….



Ce que j’en pense :



C’est le premier roman de Georges Bonnet que je lis grâce à masse critique de Babelio et aux éditions « l’Escampette » que je remercie vivement car c’est un très beau livre.

Cet auteur a commencé à écrire sur le tard et surtout des recueils de poèmes, et ce livre qui son sixième roman est un long poème, un hymne à l’amour.

On devine que le héros du roman n’est autre que lui-même. Il s’exprime à la première personne. On sent toute la tendresse qui unit ce couple et l’amour très fort qu’ils ont partagé dans les bons moments et qu’ils partagent encore.

Il a une très grande sensibilité qui lui permet de sentir, deviner les moments de désarroi de son épouse. Il l’aide à chaque instant, en faisant travailler sa mémoire, tous les jours, en nommant les noms des enfants, des petits-enfants, en lui montrant les photos, en lui posant des questions sur leur vie d’avant pour entretenir au maximum les souvenirs afin de retarder le plus possible le processus de la maladie, de le rendre plus doux. On sent à chaque instant la force, la puissance des liens qui unissent ce couple.

Il décrit l’inexorable qui avance malgré tous ses efforts, cette femme qui lui échappe, qui est de plus en plus dans un monde parallèle, où il ne parvient plus à la suivre malgré son désir d’être en communion avec elle. Mais il est là tous les jours, attentif, attentionné et prévenant.

Il y a une très belle réflexion sur le temps, le temps qui passe, qui se ralentit qui ne n’est plus le même pour lui et pour elle. Nous respirons le même air, les mêmes choses s’imposent à nous, mais elle est dans un autre temps. P 77

Le jeu des mains aussi évoque toute leur tendresse respective mais il est aussi une façon de garder le contact, la mémoire du toucher, la mémoire du corps (les mains qui s’agitent sur le chemisier à la rechercher des boutons, puis qui s’agitent simplement dans le vide (est-ce un tic ou une tentative pour reconnaître son corps, le sentir ? pour rappeler que le corps existe encore) puis qui finissent par rester immobiles : elle devient absente dans le corps et dans la tête. Nos mains encore. La main écoute la main. Nos mains ont leur mémoire, et se comprennent. P 43

Le corps existe-t-il encore, est-elle encore quelqu’un, puisque le mental n’est plus que de la brume ?

Deux choses reviennent souvent dans le livre : le ciel bleu, qui est la vie mais aussi l’immensité, et les fenêtres qui sont des traits d’union avec la vie, les mots peuvent être des fenêtres ou des murs selon les cas. Une autre chose revient comme un leitmotiv : les feuilles qui bougent au gré du vent, puis qui changent avec l’automne, leur mouvement se ralentit….

L’auteur nous livre dans cet ouvrage plein de poésie une réflexion sur la mémoire, celle du corps, celle de l’intellect, sur la vie et sur le déclin qui aboutit un jour à la mort pour chacun d’entre nous.

L’auteur par ses mots à su me toucher, m’émouvoir, me conquérir, c’est le compagnon qu’on rêve d’avoir à ses côtés quand on est en souffrance alors lisez-le avec le cœur et laisser ce long poème entrer en vous comme par effraction pour un voyage qui apporte du bonheur.



Note : 9/10 c’est tellement dur de lui attribuer une note !!!!


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Un si bel été

B. est un homme âgé d’une soixantaine d’années. C’est un taiseux, qui aime se promener dans sa chère prairie, car là il est seul tranquille, loin de son épouse acariâtre, de sa fille, Marthe, la marchande de légumes et de son beau-frère qu’il appelle « le débile ».

L’histoire commence par une promenade bucolique qui va se terminer de façon tragique. En arrivant à la maison, « le débile » l’attend en gesticulant pour lui annoncer que sa femme est morte.

En voyant ce corps étendu sans vie, dans une posture étrange car elle est tombée, il revoit toute sa vie conjugale défiler ainsi que ses souvenirs d’enfant.

Il se revoit le jour du mariage, quand il lui tenait le bras, se souvient des gestes tendres, alors que ses yeux se fixent sur des choses sans importance, les aiguilles à tricoter sur le fauteuil, le jupon qui dépasse de la jupe, « le débile », la bouche ouverte, la chienne qui veut une caresse. B. est en train de se couper de ceux qui l’entourent, alors que Marthe s’active autour de sa mère, en prend possession.

Le médecin arrive, les voisins défilent….





Ce que j’en pense :



On assiste à la solitude d’un homme que s’aperçoit tout à coup, que les êtres proches peuvent disparaître, mourir d’une minute à l’autre, alors que la nature demeure immuable, comme sa chère prairie. Il est dans un état de sidération et observe les choses mécaniquement, essayant de se raccrocher au tangible, les aiguilles de l’horloge, l’envie d’uriner, la vaisselle sale dans l’évier…

Il y a une alternance entre l’observation des faits et des personnes tels qu’ils sont dans la pièce et le vagabondage de son esprit. Il est là physiquement, son corps est là, mais sa pensée est très loin, en communion avec la nature qui, elle, ne trahit pas. La prairie, même si elle change au cours des saisons, est toujours là, elle existe pour l’éternité alors que l’existence humaine est forcément limitée dans le temps, dans l’espace dans la liberté.

La fenêtre met une barrière entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’interne et l’externe, c’est elle qui met les limites. B. est sans arrêt dans la dualité, comme si le fait d’opposer, la réalité de l’instant et le monde extérieur lui permettait de rester debout.

L’auteur oppose souvent l’animé et l’inanimé, le vivant et le mort. Il regarde sa fille qui s’agite, fait face alors que lui pense à son père décédé, mes mouvements de sa fille rappellent ceux du père autrefois.

Il semble ne rien éprouver car les émotions sont retenues depuis longtemps, il se sent mort lui-même, il ne comprend pas ce qui lui arrive comme si quelque chose venait de se casser. Est-il dans le déni ou est-il parti en même temps qu’elle ?

J’ai apprécié la poésie du texte, car Georges Bonnet est avant tout un poète, mais j’ai ressenti tout au long du livre, une sensation de froid qui me pénétrait. Cet homme est seul, il n’est plus vivant, et même s’il y a des éléments plus légers : la prairie, les insectes, la vie à l’extérieur de cette maison, on se sent dans un caveau, il n’y aucune émotion chez les personnages.

On sent la mort nous envahir, malgré la beauté du texte. Etait-ce le but de l’auteur ? Ou est-ce la démonstration de la solitude extrême de l’être humain ? On a l’impression d’une analyse presque chirurgicale, implacable de la mort.



Ce livre m’a impressionnée pour cela, l’absence d’affects, et surtout on est très loin de la douceur de son dernier roman « entre deux mots la nuit » où il évoquait le déclin de sa femme atteinte de sénilité. Le sujet était grave aussi mais, il y avait moins dureté.

Avis mitigé donc : je mets une assez bonne note quand même car l’écriture est très belle dans ce texte empli de mélancolie, au sens que ce terme avait aux siècles précédents.

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Entre deux mots la nuit

Récit, poème : peu importe, réellement, la forme d’Entre deux mots la nuit. Seule compte cette voix bouleversante qu’emprunte Georges Bonnet pour évoquer la maladie de sa femme, la lente dégénérescence de sa mémoire, son absence – sa nuit- entre deux paroles qui se délitent.



Le texte avance par éclats, pour dire la douleur de devoir laisser sa moitié dans une maison de retraite spécialisée, tenter de justifier cet abandon médicalisé, que le cœur ne supporte pas, lui qui se remémore tristement le passé vif, joyeux, plein ; dire la descente aux enfers vécue à deux, l’un, impuissant, voyant l’autre disparaître, l’autre, régressant, jusqu’à ne plus se connaître.



Dire, inlassable, la lutte contre la lente désertion de sa femme par elle-même ; lutter, en convoquant dans un éternel présent celle qui n’a plus ni passé, ni futur, « immobile dans l’instant », tisonnant ses souvenirs (« je lui retrace la route du long apprentissage de notre bonheur » ; « je lui rappelle les paroles vieilles de vingt ans qu’elle me disait sous notre cèdre. Je colorie volontiers nos souvenirs. ») ; assister, impuissant, à la « sérénité de l’ignorance » de la malade, sans trop savoir si les mots, « la tendresse, toujours, inépuisable issue », lui parviennent ou ne sont qu’un ressassement pour s’apaiser, narrateur impuissant face à une déchéance programmée.



La suite par ici : http://www.delitteris.com/au-fil-des-pages/entre-deux-mots-la-nuit/
Lien : http://www.delitteris.com/au..
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Juste avant la nuit

Effacement.

Le recueil de poèmes composé par Georges Bonnet à la fin de sa très longue vie s'illumine de frêles éclats, de souvenirs fugaces, d'instants fragiles, d'échos assourdis. La mémoire travaille sans relâche les souvenirs. Le poète y appose les mots simples de tous les jours mais il les agence tel un orfèvre horloger afin qu'ils assonent en sourdine, éveillent l'attention et surprennent par des chutes à la fois discrètes et percutantes. L'auteur prend congé de la vie avec tact, acceptant son sort et s'effaçant à mesure que la nuit s'installe : "Tant de choses/autour de lui/Brûlent/sans bruit". Georges Bonnet "connaît la richesse des effleurements". Une sensorialité subtile émane des brefs poèmes apposés sur un beau papier dans une mise en page aérée. Une fois entamée, il est difficile de stopper la lecture tant le plaisir et la curiosité mêlés sont entraînants. On comprend alors que les mots précis et les métaphores élégantes intensifient le plaisir à vivre : "Un présent/au cœur d'abeilles".



Il est sensible

à l'étrangeté

de l'immobile



Aux très lentes

transmissions

des ruines



Aux crépuscules

infinis



Quand l'ombre

se déboise
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Les yeux des chiens ont toujours soif

Ma critique : C'est avec une grande économie de moyens et de pudeur exemplaire, suivant à petits pas les personnages de ce récit, que Georges Bonnet nous relate la rencontre d'Emile et de Louise, septuagénaires jusqu'alors solitaires.et confinés dans leur appartement, jardin public et cimetière, mais finalement sujets aux plus intenses débordements du cœur. C'est grâce à un art dénué de tout artifice, comme puisé à l'émotion même, qu'il sait rendre palpitante la plus partagée des banalités et de tenir le lecteur en haleine. Car ces êtres auxquelles il ne doit, en principe, plus rien arriver sont vulnérables à l'amour, à ses joies comme à ses peines, quand même il ne leur viendrait pas à l'esprit de nommer ce sentiment qui les traverse et les rend à la vie. Nena
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Le journal de la France : Jules Ferry et la..

Article d'Alain Rénac " Le massacre de la mission Flatters " voir ci-dessous
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Entre deux mots la nuit

Livre lu dans le cadre de Masse Critique :



Entre deux mots la nuit, est écrit comme un journal. Quelques phrases, à la suite les unes des autres, 140 pages durant. Mais peu importe puisque cette écriture est belle, poétique. Le narrateur évoque l'effacement, la disparition progressive de son épouse atteinte d'une maladie proche de celle d'Alzheimer. Avec un narrateur dont on ne sait presque rien, une identification est inévitable à ses mots, à sa souffrance, à son amour aussi, exemplaire. Parce qu'entre deux mots la nuit, c'est avant tout un amour sans limite, qui s'amplifie devant l'autre qui y répond de moins en moins : "Je vis, je parle pour elle. Nous vivons deux en un." C'est aussi la croyance éternelle en un passé, en des souvenirs, grâce à ces mots qui aident à retenir le temps encore un peu devant la nuit de la maladie implacable : "Entre deux mots, j'attends comme un mendiant." L'éditeur le mentionne sur la quatrième de couverture et il est vrai qu'il est impossible de ne pas penser à ce narrateur en Orphée, plongeant en enfer pour tenter d'en extirper son Eurydice mais dont l'image s'évanouit, inexorablement, jour après jour.



Joli moment de lecture qui me donne envie de découvrir l'auteur en d'autres registres, merci Babelio.
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Les yeux des chiens ont toujours soif

L'auteur de ce livre est un tout jeune romancier de plus de quatre-vingts ans ! Après avoir écrit de nombreux recueils de poèmes, il s'est mis sur le tard au roman.



L'histoire :



Emile est un homme de soixante-dix ans qui mène une existence solitaire. Un jour, dans un parc, il engage la conversation avec une femme de son âge. Ils prennent l'habitude de se retrouver chaque jour au parc, puis chez Louise. Un soir il reste dormir pour la rassurer car un cambriolage a été commis chez les voisins. Elle lui demande de rester quelque temps et il accepte bien volontiers. Le temps passe. Ils sont bien tous les deux dans cette petite vie tranquille. Leur relation reste platonique et Emile tenterait bien quelquefois de lui prendre la main, mais Louise garde ses distances et il respecte son choix.



Un jour pourtant, tout bascule avec l'intrusion dans leur quotidien d'un autre homme. Louise est tout de suite séduite et ne voit plus que par lui. Blessé, Emile souffre et songe à partir...



Mon avis :



L'histoire est simple, presque banale, mais on prend plaisir à faire un bout de chemin aux côtés d' Emile.



L' écriture est agréable et poétique. Les sentiments sont évoqués avec pudeur et retenue. Il est question d'amour mais aussi de la solitude de ceux qui n'ont plus personne à aimer et dont les journées se ressemblent.



C'est un livre un peu triste et mélancolique mais avec une note d'espoir : il n'y a pas d'âge pour rencontrer l'amour. Et si cet homme de quatre-vingts ans nous le dit, on a envie d'y croire !



Une lecture sans surprise, mais douce et paisible.
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Les yeux des chiens ont toujours soif

Rencontre entre deux septuagénaires solitaires et confinés dans leurs appartements (à qui « en principe » il ne doit plus rien arriver) et qui sont vulnérables à l’amour sans oser le nommer.

Belle histoire d’amour tardive, agréable et facile à lire.

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Les yeux des chiens ont toujours soif

Emile, à la retraite, n’aime rien tant que marcher à travers la ville, des heures durant. Un jour, lors d’une halte dans un parc, il fait la connaissance de Louise, ancienne professeur de piano, bouleversée par la mort de sa mère. Petit à petit, ces deux septuagénaires, rongés par l’ennui et la monotonie de leur vie quotidienne, vont apprendre à se connaître, partager un déjeuner, jusqu’à ce que, presque naturellement, Emile s’installe chez Louise... Tout est suggéré, à travers la rencontre de deux âmes qui croyaient ne plus jamais sentir leurs regards se troubler, leurs cœurs tressauter. La force de ce roman est d’arriver à rendre palpitante cette banalité du quotidien ("le temps bouge à peine (...), tout paraît immense quand il n’arrive rien"), à retranscrire, dans une langue simple mais empreinte de poésie, les sentiments que ces personnages, vu leur âge, ne croyaient plus pouvoir éprouver : une petite étincelle, ténue mais bien vivante, comme l’espoir des moments précieux qui restent encore à vivre. J'ai beaucoup aimé ce petit livre tendre ...tout peu toujours arriver ou recommencer!




Lien : http://adlitteram.over-blog...
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lettres à un bourgeois de 1914

Georges Bonnet est né en 1889, à Bassillac, en Dordogne. Avocat en 1913, il fait la guerre qu'il termine officier d'artillerie. Dans ce livre il dénonce à travers ces lettres à un bourgeois de 1914 l'ancien monde des rentiers prudents, timorés, décalés, finalement incompétents qui ont laissé le pays basculer dans la guerre sans qu'il soit préparé ni énergiquement dirigé ensuite.

Contributeur au traité de Versailles, il deviendra un des leaders du parti radical en Dordogne et participera à la plupart des ministères d'avant-guerre. On lui reprochera sa politique étrangère dans les années qui ont précédé la guerre, les pleins pouvoirs qu'il vota à Pétain. Après un exil en Suisse à la Libération, il reprend son siège de Conseiller général de Champagnac-de-Bélair, puis de maire de Brantôme et enfin de député de Nontron, siège qu'il gardera jusqu'en 1968. Il décède en 1973.
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Entre deux mots la nuit

Grand poète reconnu, il nous raconte les dernières années de sa femme malade dans une maison de repos.

Le tout en poèmes.

C'est beau.

Ce n'est pas triste.

C'est long.

C'est répétitif.

C'est ennuyeux.

De la même manière qu'il a vécu les dernières années de son épouse...

A découvrir.
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Entre deux mots la nuit

J'ai été touchée par ce texte. La poésie de ce livre est vraiment très belle, très douce. A travers ces fragments de souvenirs, on observe l'évolution de la maladie et avec compassion on accompagne l'auteur et son épouse dans cette épreuve. J'ai été d'autant plus réceptive à cette situation, qu'elle touche également ma famille. L'auteur décrit avec beaucoup d'exactitude l'impuissance des proches face à la maladie mais également l'amour qu'ils souhaitent transmettre jusqu'à la fin, parce que c'est tout ce qu'il reste.
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Entre deux mots la nuit

Le thème de ce récit poétique, la promesse de son style, le nom de l'éditeur m'ont immédiatement attirée. Hélas, la promesse n'est selon moi pas tenue. je suis déçue d'avoir trop espéré, peut-être.

En guise de voyage à l'escampette, je suis restée étrangement extérieure à ces fragments mis bout à bout, ces petits riens de la vie quotidienne que j’affectionne tant d’habitude. J'observais pour ainsi dire l'auteur tentant d'insuffler du quelque chose dans le rien, tentant de faire joli. Mais l'ensemble manque selon du liant qui pourrait me faire entrer en émotion. Peut-être est-ce une question d'état d'esprit, peut-être n'étais-je pas bien disposée ce jour-là...Dommage.

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Un jour nous partirons

Douze récits. Des instants insignifiants tellement bien décrits que l’on en découvre, ravis et étonnés, toute la richesse pour celui qui les vit. La vie glisse, le temps s’écoule autour de ces héros qui n’en sont que par le regard que l’auteur porte sur eux. Tendresse, humilité et émotion garanties. A lire.



L’enfance, la vie et l’attente de la mort d’un couple âgé. Une étude des sentiments authentiques délicate, discrète. « Un sourire pourrait tout effacer » résume une vie et tout ce qu’elle peut contenir. Une saine lecture



Club de lecteurs de la Médiathèque des Chartreux


Lien : http://www.mediatheque-agglo..
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Miracle de la France : 1870-1919

Georges Bonnet a été un homme politique radical-socialiste périgourdin influent dans l'entre-deux guerres. Le parti radical-socialiste est un parti incontournable sous la III et la IV République. Il a conquis les campagnes progressivement et mène une politique sociale, laïque et républicaine. En Corrèze Queuille et Jaubert, en Dordogne Delbos et Bonnet en furent les leaders. L'émergence du Parti socialiste puis du parti communiste effritent ses positions. Le front populaire voit en 1936 la victoire de la gauche unie et les réformes sociales structurantes encore de notre société. Le Parti radical reprend les rênes du pouvoir dès 1938. Georges Bonnet, ministre des affaires étrangères au moment de Munich, a contribué au plus haut niveau aux affaires du pays. Comme beaucoup d'autres radicaux (mais pas tous tels Henri Queuille qui rejoindra Londres ensuite ou Michel Labrousse) il vota les pleins pouvoirs à Pétain. Prudemment il gagna la Suisse à la fin de la guerre et fit son retour en politique dans sa ville de Brantôme et son canton de Champagnac-de-Belair. Georges Bonnet évoque dans ce livre le formidable dynamisme de la société française qui, après la cuisante défaite de 1870, a su se développer tout en instituant l'école gratuite et obligatoire, les premières lois sociales, l'impôt sur le revenu, la séparation des églises et de l'état tout en surmontant la crise boulangiste, l'affaire de Panama, l'affaire Dreyfus. A lire.
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Le quai d'Orsay sous trois républiques

Mémoires d'un ancien ministre des affaires étrangères avant guerre.
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Défense de la paix, tome 1 : De Washington au..

Plaidoyer pro domo de l'ancien ministre des affaires étrangères de la France.
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