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Critiques de Graham Swift (366)
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Le dimanche des mères

Ne vous y trompez pas.

Le dimanche des mères, ce n'est pas aujourd'hui.

C'était le 30 mars 1924, en Angleterre.



« On n'était pas en juin, mais on s'y serait cru. » Quand on laisse les fenêtres grandes ouvertes et qu'on traîne au lit, nus, après l'amour, insouciants et heureux..



Comme tous les ans, lors de ce fameux dimanche des mères, les familles d'aristos, les Duchnoques, les Proutprout, appelez-les comme vous voulez, donnent congé à leurs domestiques afin qu'ils puissent rendre visite à leur mère. Un jour pas comme les autres..



Un jour où Jane, l'orpheline, femme de chambre au service des Niven, aurait pu se sentir désœuvrée...Mais, ce jour-là, Paul Sheringham, fils de bonne famille, fiancé à une riche héritière, l'appelle pour qu'elle le retrouve chez lui.



« Les chnoques ne vont pas tarder à partir. Je serai seul. Onze heures. Porte de devant. »



Belle journée en perspective.



Une journée douce où tout semble autorisé. Par la fenêtre ouverte, un léger vent souffle un air de liberté, de délivrance, d'émancipation...

De cette journée éphémère, Jane retiendra le souffle tiède de la nonchalance, la sensualité de toute chose, mais surtout elle n'oubliera pas que c'est ce jour-là qu'elle décidera de donner un sens à sa vie.





Une jolie parenthèse pour toutes les mamans (mais pas seulement..) qui aiment les livres.
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Le dimanche des mères

Il arrive que l'on sache dès les premières lignes qu'un livre est fantastique. Cela tient à une musique, au pouvoir de quelques mots pourtant simples mais dont l'agencement parvient soudain à vous transporter ailleurs, à vous faire immédiatement tout oublier, à vous capter, tous sens en éveil. J'avoue moins bien connaître Graham Swift que ses compatriotes Jonathan Coe, Ian McEwan ou William Boyd, mais ce petit bijou de roman va directement entrer dans mon Panthéon personnel.



Il y a dans ces 140 pages de multiples trésors. Une densité incroyable dans le propos, une dextérité folle dans la construction et la mise en tension, une démonstration implacable du pouvoir de l'écrivain sur le sens de la vie et la façon de l'inventer. Puisqu'une seule journée peut changer un destin. Comme nous le montre si bien l'histoire de Jane, à partir de cette journée du 30 mars 1924 dans une Angleterre encore très marquée par la Grande Guerre. Le dimanche des mères est une journée de congé accordée aux domestiques par les aristocrates afin qu'ils rendent visite à leur famille. Orpheline, Jane Fairchild, la jeune bonne des Niven occupe sa journée bien différemment. Sa liaison secrète et de longue date avec le jeune héritier d'une famille voisine, Paul Sheringham arrive en effet à un tournant. Le jeune homme doit se marier deux semaines plus tard et ces quelques heures sont donc les dernières qu'ils vont passer ensemble, pour la première fois dans la demeure de Paul. Une journée dont Jane s'efforce d'imprimer chaque instant dans sa mémoire tout en portant un regard empreint de lucidité sur la situation, sans bien savoir encore à quel point le destin peut se montrer facétieux.



"Elle le connaissait, tout en ne le connaissant pas. Sous certains aspects, elle le connaissait mieux que quiconque - ça, elle en serait toujours certaine - tout en sachant que personne ne devait jamais savoir à quel point elle le connaissait. Cependant, elle le connaissait assez bien pour savoir sous quels aspects il était difficile à connaître. Elle ignorait ce qu'il pensait, allongé là, nu, à ses côtés."



Les multiples niveaux de ce court roman sont un vrai régal. L'opposition de classes, la disparition annoncée d'une aristocratie jusqu'ici dominante, la société britannique en mouvement. Mais surtout l'éveil d'une femme et la naissance d'un écrivain. Car Jane, loin d'être victime choisit d'embrasser la vie à pleines dents et de prendre en mains son destin, riche de cette première partie d'existence passée à observer. Avec cette journée comme point de départ auquel l'auteur revient ponctuellement par une construction en cercles concentriques qui nous mènent jusqu'à soixante-dix ans plus tard et qui, inlassablement prennent leur source dans cette journée originelle.



C'est brillant, virtuose, formidable. Une réflexion magistrale sur le processus de narration qui laisse totalement émerveillé. C'est sans doute ce que l'on appelle un écrivain au sommet de son art.



"C'était là la grande leçon de la vie, que faits et fiction ne cessaient de se confondre, d'être interchangeables."
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le dimanche des mères

En cette fin de mars 1924, le dimanche des mères s'annonce sous le soleil et la chaleur, on pourrait presque se croire au mois de juin. La tradition veut que ce dimanche, toutes les employées de maison ont quartier libre pour aller voir leur mère. Jane Fairchild, jeune orpheline, intelligente et instruite car elle sait lire et écrire, va consacrer sa journée à Paul Sheringham, son amant, un fils de famille qui doit se marier prochainement mais un évènement dramatique va changer le destin de la jeune femme.



Une petite déception après la lecture de ce roman, si le sujet est très intéressant avec la découverte de cette tradition, je suis restée sur ma faim sur le style Graham Swift, qui dans la première partie, par la voix de la jeune femme, ressasse les mêmes faits et les mêmes impressions, beaucoup de digressions, un langage qui passe du poétique au plus cru. Au final j'ai trouvé le roman un peu verbeux et décousu, même si le sujet est intéressant.

Un roman court qui ne restera pas dans ma mémoire.
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Le grand jeu

Le Grand jeu est un joli roman doux et mélancolique au charme désuet.

Nous sommes d'abord sur la jetée de Brighton l'été 1959. Dans son théâtre se produisent chaque soir Jack Robinson en Monsieur loyal ; Ronnie Deane, alias Pablo le magnifique, magicien vedette et enfin Evie Whitealias alias Eve, sa belle et scintillante assistante. Le succès est là. Pablo et Evie doivent se marier en septembre. Mais voilà Ronnie le maître de l'illusion disparaît. Que s'est-il passé ?

En 1979 Evie se souvient de Ronnie et de cet été là..

Et nous remontons le temps dans l'enfance de Ronnie pendant la guerre. C'est cette partie là qui est la plus belle et qui aurait mérité pour moi un plus long traitement. C'est l'histoire d'un petit londonien d'origine très modeste que sa mère envoie à la campagne afin d'échapper aux bombardements. Il se retrouve dans une famille idyllique. La dame lui fait boire des sodas au gingembre. Le monsieur fait apparaître des lapins et des roses. Il l'initie à la magie. Mais cette vie est-elle vraiment la sienne ?

La vie de Ronnie m'a beaucoup plu donc. Les deux autres personnages m'ont semblé beaucoup plus superficiels, surtout le personnage de Jack toujours vu de l'extérieur. Quant à Evie, c'est une opportuniste pas vraiment attachante qui nourrit des regrets bien tardifs. Le roman joue donc sur les apparitions et disparitions des personnages et retarde le dévoilement du mystère. C'est très brillant mais la magie s'évapore un peu trop vite.





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Le dimanche des mères

Ce livre, j'avais très envie de le lire…

Oui mais, là où la quatrième de couverture promettait de la sensualité et une « rare intensité », je n'ai ressenti qu'une certaine trivialité et un ennui profond…

Les deux premiers tiers du roman, portent sur la rencontre clandestine entre les deux amants, (Jane, la petite bonne et Paul, le fils de bonne famille) et la visite d'une maison vidée de ses occupants, narrées toutes deux avec un luxe de détails qui pour ma part, ne me semblaient pas d'un intérêt évident.

Bref, j'ai eu du mal.

Sauf qu'il y a ces quelques passages sur Jane devenue écrivain, sur son rapport aux livres, sur ses réponses malicieuses aux sempiternelles questions sur l'écriture, quelques passages brillants et touchants…

En conclusion une lecture qui m'aura souvent déçue et qui m'aura parfois ravie…



Challenge Muli-défis 2018

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Le dimanche des mères

Ce dimanche, établi pour que les servantes rendent visite à leurs mères, et qui deviendra plus tard la fête des mères. Jane, orpheline passera cette journée avec son amant depuis 7 ans, et qui par sa bourgeoisie doit se marier dans 15 jours. Ce RV, pour la première fois, aura lieu chez lui. Un drame surviendra que Jane se remémora jusqu’à la fin de sa vie. L’histoire est belle, mais c’est surtout l’ambiance qui est sublime, pleine de sensualité et finesse. Une belle lecture.

Une fois de plus, merci à Bookycooky.
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Le dimanche des mères

Cela fait 7 ans que Jane et Thomas vivent une liaison secrète. Cachés de tous, ils se rencontrent furtivement dans une écurie ou derrière un buisson, parce qu'elle est une bonne et lui un garçon de bonne famille. A la veille de son mariage, en ce 30 mars 1924, Thomas profite du dimanche des mères et du vide de la maison pour inviter Jane dans sa chambre, et lui dire adieu dignement... 70 ans plus tard, Jane revient sur cette journée qui marquera sa vie à jamais...

Le dernier roman de Graham Swift est un roman court mais d'une grande intensité. L'écriture est fluide, percutante et elle sonne juste.

Nous sommes en Angleterre, la première guerre mondiale vient de se terminer, laissant derrière elle son lot de familles endeuillées. Les grandes maisons perdent peu à peu leur faste et surtout leur personnel. Jane fait partie des chanceuses. Passionnée de lecture, elle va découvrir la liberté et s'épanouir entre fiction et réalité. Elle va jouer avec les mots et évoquer pour nous ce qu'elle imagine de la vie : une grande et belle aventure...
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Le grand jeu

Eté 1959, station balnéaire de Brighton Palace: Jack Ronnie et Ewie sont les acteurs principaux du théâtre au bout de la jetée qui connaît, grâce à eux trois, sa meilleure saison estivale depuis des années.



Ronnie, un jeune magicien brillant, et Evie, sa sublime et éblouissante assistante éblouissant,, attirent le public chaque soir. A leurs cotés le fidèle Jack Robinson, artiste né, organise tout le spectacle en maitre de cérémonie d'un spectacle qui étincelle de mille feux.



À mesure que l’été progresse, les tensions hors scène entre les trois , les amours et les trahisons notamment, commencent à éclipser leur succès théâtral,



Le lecteur, va se rendre alors vite compte que les événements qui vont se dérouler au cours de cet été 1959 auront des conséquences durables pour leurs avenir à long et moyen terme.



Grahim Swift, grand auteur britannique- Le Pays des eaux, Le dimanche des mères- revient à plus de 70 ans avec un roman qui semble d'un classisisme un peu désuet de prime abord, mais qui dévoile tous ses tours et ses richesses au fur et à mesure de son récit.



En mélangeant poésie et réalisme âpre, et en faisant des bons en avant et en arrière dans la chronologie, Le Grand Jeu est un de ces romans, qui comme ses protagonistes principaux , dévoilent tous ses charmes et ses artifices peu à peu .



L’écriture de Graham Swift, qui parait plutot lisse de prime abord, insiste avec grande subtilité, un peu sans en l'avoir l'air sur ces instants de bascule où les relations entre les personnages changeront à jamais.



Et en grand maitre du roman classique, son portrait d'une Angleterre des années 60, à la fois féérique et mélancolique et sa peinture des coulisses du monde de la magie- un peu comme le fait Christopher Nolan dans son film Le Prestige- est peint avec une douce ironie typiquement british- et une maîtrise incroyable.



Assurément, un des grands romans de la rentrée étrangère de cet hiver 2021.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le dimanche des mères

Une histoire différente de ce l’on pouvait lire sur les rapports entre une domestique et un fils de bonne famille.



Là , il s’agit d’un véritable amour entre les deux protagonistes, qui savent très bien que celle-ci va bientôt prendre fin, puisque Paul Sheringham, amant de longue date de Jane, va bientôt se marier.



Ce dimanche est particulier, car ce jour, tous les domestiques ont quartier libre afin de se rendre dans leur famille. Les aristocrates partiront également de chez eux. Les maisons sont donc vides et ce sera vraiment un jour spécial pour Jane et Paul. Jour qui changera à jamais leur destin.



Une belle surprise encore une fois.



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Le grand jeu

En 1959, dans un théâtre de Brighton, Jack, maître de cérémonie hâbleur et charmant, Ronnie, magicien imaginatif et doué, ainsi que sa charmante et ravissante assistante, Eve, se produisent en soirée et font la joie des vacanciers qui viennent assister à leur spectacle. Deux jeunes hommes et une jolie femme, alors forcément…

***

Heureusement que Le Grand Jeu ne peut pas se résumer à cette intrigue d’une affligeante banalité ! Il s’agit bien d’un trio amoureux, mais la construction du roman, les thèmes traités et la qualité de l’écriture en font une vraie réussite, très, très loin des clichés d’usage. Graham Swift fait évoluer ses personnages en 1959, pendant la Deuxième Guerre mondiale, puis au tiers du roman, vers 2010, au gré des souvenirs d’Evie qui a alors soixante-quinze ans. Si nous savons très peu de choses sur l’enfance de Jack Robbins (le bien nommé, peut-être), nous suivrons Ronnie pendant la guerre, à Londres avec sa mère, puis à Oxford, où l’enfant est évacué. Il ira de surprise en surprise dans un milieu social tout nouveau pour lui, entre deux personnes aimantes. On rencontrera brièvement la mère d’Eve qui rêve pour sa fille du destin qu’elle-même n’a pas eu. On retrouvera certains personnages dans les souvenirs d'Evie. J’ai aimé ne pas savoir toujours exactement ce qu’il s’était passé, ce qu’il était advenu, quel était le sort de certains dont on reparlera finalement, ou pas, et même le sort d’un certain perroquet... J’ai beaucoup apprécié aussi découvrir que les personnages ne sont pas ceux que l’on croit : la fragilité de Jack, le réalisme et la culpabilité d’Evie, la superbe générosité de Ronnie. Quelques heures d’une lecture pleine de charme !

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Le dimanche des mères

Le dimanche des mères, c'est une vieille tradition qui perdure dans l'Angleterre en changement de 1924 : les familles aristocrates et bourgeoises laissent le dimanche libre à leurs bonnes pour qu'elles puissent rendre visite à leur mère.

Mais lorsque, comme Jane, on est orpheline, que faire?

C'est l'occasion de rencontrer son amant, le sensuel Paul Sheringham, peut-être pour la dernière fois car il va se marier et aller s'installer loin.

C'est le retour sur un souvenir, celui d'une belle journée de mars 1924 que la narratrice, Jane, maintenant âgée et écrivaine, nous fait partager.

Un roman trop court à mon goût qui nous fait nous replonger dans une Angleterre désuète, qui fleure bon les traditions. Un récit plein de nostalgie pour cette femme, passée de bonne à écrivaine à force de volonté et d'abnégation.

Un très bon moment de lecture.
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Le dimanche des mères

Il y a des livres, comme celui-ci, qui vous embarquent pas du tout là où vous attendiez qu'ils vous mènent . Ainsi, en commençant ce court roman, après avoir lu la 4eme de couverture, je m'attendais à une histoire d'amour décrite de façon chronologique et linéaire, au récit d'une passion contrariée : Jane, une jeune bonne retrouve son amant, Paul, pour probablement une dernière journée avant la séparation car celui-ci va se marier avec une femme de son rang... Et puis, surprise pour le lecteur, le récit, protéiforme, fait de cette journée particulière un kadėlioscope de mille jours, d'une ouverture au monde malgré la tragédie, parle de la sensualité des mots, du pouvoir de l'écrivain de jouer avec la réalité sans l'oublier pour autant.
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Le dimanche des mères

Le dimanche des mères est un jour de congés accordé aux domestiques pour visiter leur famille.

Nous sommes en 1924, Jane, bonne de la famille Niven, réfléchit à quoi elle va occuper cette journée car elle est orpheline. Son amant va lui faire une proposition qui va bouleverser le reste de son existence.

Au-delà de l’histoire de cette jeune femme, ce roman brosse le portrait de la fin de l’aristocratie anglaise, blessée en son sein par la guerre qui a décimé toutes les familles, par la guerre qui a révolutionné les classes sociales.

Ce roman est un petit bijou. Le style est délicieux, délicat, très précis et parfois narquois. La narration est d’une construction qui promène le lecteur, à la fois dans la vie de Jane mais aussi à différents moments de cette fameuse journée. Magnifique.

A déguster sans modération

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Le grand jeu

1959, dans une station balnéaire d’Angleterre. Les spectacles ont encore la côte en cette époque : magie, humoristes et belles assistantes. C’est au coeur du spectacle que va se jouer le destin de trois personnages liés par leur jeunesse et leur rêve d’une vie meilleure.

Trois personnages attachants que sont Jack avec sa perpétuelle bonne humeur, son charme qui fait tomber toutes les femmes à ses pieds et sa volonté d’aller toujours droit devant. Pablo (tiens, un prénom qui me dit quelque chose;-), à l’antipode de Jack, est un magicien de talent, imaginatif et romantique, ultra-sensible, au caractère introverti et aux yeux de braise. Et Evie, sublime, paraissant fragile et faisant tourner la tête de tous ceux qui la regardent.



Une belle histoire d’amour, d’amitié, contée avec pudeur et délicatesse. Une belle découverte.
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Le dimanche des mères

Promis , je vais à nouveau me plonger dans ce court mais néanmoins remarquable roman de Graham Swift , promis je vais enfin me décider à découvrir les romans de Joseph Conrad . Voilà c'est dit !

Jane Fairchild est une jeune bonne employée des Niven en cette année 1924. Traditionnellement le dimanche des mères est l'occasion pour toute la domesticité de prendre une après-midi de congé. Jane rejoint son amant Paul Sheringham, cela sera sans doute leur dernier rendez-vous car Paul doit épouser 15 jours plus tard une riche héritière Emma Hobday. Pour la première fois elle pénètre dans la chambre de la demeure familiale .... Une journée particulière qui restera gravée dans sa mémoire .

Graham Swift ,que je découvre ici, a un talent fou pour dire le maximum de choses en un minimum de mots. Son écriture que certains qualifieraient d'épurée confine à la perfection. Tout ce qui doit être dit l'est, tout ce qui doit se lire entre les lignes se lit, le reste à chacun de le percevoir. Une femme exceptionnelle , un écrivain hors pair que demander de plus ? Plaisir de lecture et saveur de l'écriture , tout y est .
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Le dimanche des mères

Dans une vie, il existe parfois une journée plus importante que des années entières, parce qu'elle en change l'orientation à jamais, parce qu'elle vous bouleverse et parce que vous savez confusément qu'elle restera gravée dans vos souvenirs jusqu'à votre dernier souffle. Le dimanche des mères de Graham Swift s'invite dans les pensées et les actes d'une petite bonne de 23 ans, au service d'une grande famille britannique, en 1924, en ce jour très particulier où repos est donné au personnel de maison. Jane, c'est son prénom, va rejoindre son amant, Paul, fils d'une autre grande famille, dont les deux frères sont morts pendant la grande guerre. Pour la première fois, ils vont faire l'amour dans la maison habitée par Paul avant que celui-ci ne rejoigne la femme qui va devenir son épouse, deux semaines plus tard. Jane a le temps, en ce beau dimanche de mars ; elle a cette maison à elle toute seule juste après le départ de Paul, pour quelques heures, avant de rentrer. Cette parenthèse dans la vie de Jane, enchantée puis bientôt dramatique, sert de fil conducteur au roman. C'est tout l'art du romancier que de transfigurer ces moments, de leur donner une poésie, une sensualité et une intensité extraordinaires. Le bonheur du livre réside dans sa construction superbe où événements à venir, toute la vie de Jane jusqu'à plus de 90 ans, s'immiscent dans le récit de ce dimanche. Swift n'a pas peur de la répétition des mots ni des faits pas plus que des avancées dans le temps, au gré des sensations de son héroïne et de ses suppositions quant aux agissements de ceux qu'elle côtoie ou a côtoyé (dans le sens où ses pensées sont celles de 1924 ou plus tard, celles d'une nonagénaire). Il faut un sacré talent d'écrivain pour rendre cohérente cette intrigue, figée et élastique à la fois, comme la mémoire. Swift y parvient avec une grande maestria nous faisant ressentir les frémissements de Jane, de son âme et de son coeur. Ce livre est magnifique !
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Le dimanche des mères

Le Dimanche des mères. Le 30 mars 1924. Une journée pleine de promesses sous un soleil quasi estival.



Une relation entre deux classes sociales, entre deux personnes que la société a clairement séparées, compartimentées et qui ne peuvent avoir pour projet commun que la relation charnelle, l’interdit, le secret. Lui, l’aristocrate, s’en contente – apparemment – tandis qu’elle, la servante, a soif de connaissance et d’évasion par la lecture, Mais le soin avec lequel Paul Sheringham accueille sa maîtresse, Jane Fairchild, bonne d’un manoir voisin, manifeste peut-être son désir de casser les codes sociaux, alors qu’il doit se rendre à un déjeuner en compagnie de sa fiancée.



Un dimanche empreint à la fois de formalisme et de sensualité quand, son amant parti, Jane se promène nue dans la maison Sheringham.



Un dimanche qui montre le déclin d’un monde, celui de l’aristocratie anglaise dont de nombreux fils sont tombés pendant la Première guerre mondiale et qui, suite à ce conflit, voit baisser son niveau de richesse. Et qui annonce aussi un bouleversement social à travers l’évocation de la vie future de Jane.



Bien sûr, on ne peut s’empêcher de penser à Downton Abbey mais ne vous privez surtout pas de lire Le dimanche des mères, un roman court mais dense.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Le dimanche des mères

Il arrive que nos attentes ne correspondent pas avec la réalité d'un ouvrage. Il y a des déceptions, des rendez-vous manqués, des passions avortées, des désillusions.. Graham Swift est un immense auteur avec un style d'écriture remarquable. « le Dimanche des mères » est, de ce point de vue, une réussite. Seulement, il y a un « mais » : l'histoire qui nous est contée ici a suscité chez moi un ennui poli. Il y est question des chemins tortueux qu'empruntent l'amour et du poids du destin, de l'irréversible qui survient et bouleverse les chemins empruntés par les uns et les autres. Jane aime Paul. Une passion charnelle mais au final, elle ne sait que peu de choses de cet homme. Leurs rencontres sont furtives et placées sous le seul sceau du désir à assouvir. C'est le Dimanche des mères, Paul n'est pas de la même condition sociale que Jane et il doit en épouser une autre. Mais, la vie joue parfois des tours et c'est ainsi que le destin de notre narratrice va basculer. Car il y a cette autre désir qui va s'épanouir, cet amour des mots, des lettres, des livres. Jane, l'orpheline, la domestique.. deviendra écrivaine. Un court livre mais dense sur le plan du contenu. L'auteur fait part de réflexions sur la création littéraire, sur ce qui fait de nous des êtres de chair et de mots. C'est beau mais je suis resté à la surface des choses, je n'ai pas pu pénétrer dans cette histoire qui m'a paru très artificielle. Où comment un beau livre au style remarquable n'arrive pas à nous faire ressentir ce que d'autres lectrices/lecteurs ont éprouvés. le poids de la subjectivité se fait ici criant. Un rendez-vous manqué, d'autres auront sans doute plus de chance.
Lien : https://thedude524.com/2019/..
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Le dimanche des mères

1924. Angleterre. « C'était le 30 mars. Un dimanche. Un jour que l'on appelait le dimanche des mères ».



Au cours de cette journée de congé annuel accordé aux domestiques pour rendre visite à leur mère, n'ayant plus personne pour les servir, trois couples se retrouvent, laissant libres leurs domaines. Le dernier des fils, qui doit se marier, y invite la bonne des voisins, sa maitresse depuis l'adolescence. Une journée qui changera leur vie à tous.



Un livre lu grâce à la critique enthousiaste de Berni_29 que je remercie.



J'ai aimé le style, ces instants qui s'éternisent pour un récit de 140 pages axé sur une seule journée.



J'ai aimé retrouver l'après première guerre mondiale en Angleterre.



J'ai aimé que le contexte historique soit abordé en arrière-plan, avec les multiples jeunes hommes morts à la guerre, la fin de certains privilèges, la transformation de la société.



J'ai aimé le gros plan sur un portrait de femme qui a une réelle profondeur.



J'ai aimé le personnage de Jane Fairchild, orpheline, "feuille vierge", qui s'interroge "comment peut-on devenir quelqu'un si l'on n'a pas d'abord été personne ?"



Ainsi, même si la note Babelio est bien plus faible que pour les livres que je choisis habituellement, je conseille cette lecture, car il existe, à mon sens, une agréable originalité dans cette œuvre.



" Un mot n'était pas une chose, loin de là. Une chose n'était pas un mot. Cependant, d'une certaine façon, les deux -choses- devenaient inséparables. Tout n'était-il qu'une pure et simple fabrication ? "

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Le dimanche des mères

Court roman, empreint de beaucoup de sensualité. C'est élégant aussi. Histoire bien menée et le lecteur n'a qu'une envie, connaître la fin, par quelle pirouette l'auteur va s'en sortir.



J'avais lorgné sur ce livre à sa sortie, avais hésité et l'ai finalement acheté à peine imprimé en version poche pour un voyage en train. Mais vaut plus que cela, une belle place dans ma bibliothèque des beaux souvenirs de lecture.
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