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Critiques de Graham Swift (366)
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De l'Angleterre et des Anglais

Après la quasi-perfection de son dernier roman, Le dimanche des mères, je n'avais aucun doute quant à l'excellence de Graham Swift dans l'exercice du format court. Alors j'ai pris le temps de déguster chacune de ces vingt-cinq nouvelles, d'admirer la façon dont, quelle que soit l'époque, l'auteur parvient à camper un décor, une ambiance et surtout, à saisir un moment. A capturer un instant essentiel dans la vie de ses personnages.



C'était déjà ce qui m'avait fascinée dans Le dimanche des mères. La construction du roman autour du moment originel, celui à partir duquel un destin bascule, une trajectoire se décide. Et l'on retrouve cette focalisation à travers ces textes, très différents dans les histoires qu'ils mettent en scène, dans le parti-pris narratif ou même dans leur temporalité, mais dont le fil conducteur pourrait être cet arrêt sur une image auscultée ensuite avec une loupe dans ses moindres détails. Graham Swift explore comme personne les nœuds au cerveau des individus les plus banals, à partir de situations on ne peut plus courantes. Il le fait avec l'acuité et le regard typiquement britanniques, avec cette pointe de détachement un peu hautaine qui n'ignore rien de l'impuissance des hommes à maîtriser leur destin, ni de leur fâcheuse tendance à faire les mauvais choix.



A travers les personnages, les différents décors, les histoires, s'esquisse une sorte de portrait de groupe, sans chercher à le figer réellement. On imagine un dessin de l'Angleterre constitué de millions de visages, comme autant de destins reliés bien que différents. En s’immisçant dans l'intimité des pensées de ses personnages, l'auteur ne perd jamais de vue leur appartenance à un collectif, à quelque chose de bien plus grand qu'eux. Qui les dépasse sans qu'ils en aient toujours conscience. Le lecteur, lui, en reliant les points, est aux premières loges pour explorer ces inconscients qui lui sont présentés sur un plateau et portent en eux des siècles d'histoire.



"Le savoir est plus vaste que les royaumes et, si les royaumes sont éphémères, lui seul demeure le véritable arbitre des temps" dit l'un des personnages de la nouvelle intitulée Hématologie dans la lettre qu'il adresse en 1649 à un cousin dont il a été éloigné pour des raisons de rivalités politiques. Une phrase particulièrement éclairante et représentative de ce recueil savoureux et d'une réjouissante finesse.
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De l'Angleterre et des Anglais

25 nouvelles. Un style brillant, ciselé, découpé avec précisions comme les falaises de Douvres qu’on voit en photo sur la couverture.

Il y est ici question de vie et de mort, d’amour et d’amitié. On rentre dans l’intimité des personnages, qu’il soit ostéopathe guérissant une belle patiente et tombant subitement amoureux, garde-côtes aidant un comique à sortir sa voiture d’un fossé, ou retraité atteint de Parkinson découvrant un cadavre dans la forêt.

Des situations quotidiennes, des personnages comme tout un chacun, avec qui on s’identifie immédiatement. Pas de temps perdu en préliminaires, la nouvelle permet cela : d’être immédiatement dans le vif du sujet.

Un veuf tombe éperdument d’une femme et entend la voix de son ex-femme approuver son choix. Un couple fraichement marié se précipite chez le notaire pour confier leurs dernières volontés. Beaucoup de sensualité, de femmes dont on entend le bruit de la jupe sur leurs chaises, de désir brut, sans concession, qui vous prend par surprise.

On est au plus près des personnages, dans la tête du personnage principal, et c’est saisissant. Une fois le recueil refermé, les personnages continuent de flotter sous nos yeux, tel ce jeune Sean, qui vient assister à l’enterrement de l’ancien proviseur de son lycée, et qui revoit à cette occasion la belle Karen, dont tout le lycée était amoureux. Mais aussi Mrs Shield, sa mère. Et le souvenir criant de la scène qu’il a vécu avec elle, des années auparavant.

Bien mieux que tous les guides possibles pour décrire l’Angleterre, voilà une galerie de portraits britanniques saisissante. On pense à Julian Barnes (« England, England »), à David Lodge et sa « Chance de l’écrivain », ou à ceux de sa génération, comme Martin Amis, Ian McEwan …

Graham Swift est bien un auteur entre désormais dans ma liste d’auteurs britanniques préféré.

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Le dimanche des mères

Attention, gros coup de cœur !



Si le début m’a fait penser au film The Little Stranger (2018), qui parle aussi de cette aristocratie agonisante de début de siècle, la suite ressemble bien comme l’annonce le New York Times à une relecture de Cendrillon.



La narration du début est originale, avec de nombreuses diffractions du sujet, un tournage autour du pot qui revient à l’entrevue de ce couple bien mal assorti, à ce cendrier posé sur le ventre. Une pendule brulée, le temps arrêté. Cela donne quelque chose de presque méditatif, le fait de suivre l’intrigue, et d’être ramené à ce point initial, comme un ancrage dans l’histoire.



Car il s’agit d’un point de départ. C’est la mort des barrières de la naissance, et la naissance d’une écrivaine. Nue, comme un bébé dit-elle, Jane déambule et se révèle, après le départ de son amant. Mais la Cendrillon ne sort pas de la cuisse du prince, mais de ses propres efforts, de son propre talent (elle accouche d’elle-même dirons-nous). Et la figure du prince fascine, obsède du fait de son absence. Des prolepses nous indiquent en effet l’avenir (et on ressent la même mélancolie que dans La ligne verte, mais si vous savez, quand tout le monde meurt et qu’il ne reste que Mr. Jingles). La brièveté de la vie. L’imprévu.



Et ce n’est pas tout. L’écriture est belle, sans trop en faire, avec des pichenettes pour nous réveiller de notre hypnose. Et surtout, elle murmure plus qu’elle ne dit, elle suggère magnifiquement. Il y a écrit sur la quatrième de couv’ « un véritable joyau ». Je trouvais ça un peu pompeux, mais j’ajouterais encore plus cliché : c’est un diamant brut. On le lit, et l’auteur a l’intelligence de nous laisser le sculpter nous-même. Le résultat ? On le finit et on veut le relire. Et ça, les amis, c’est assez rare pour être souligné.

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Le dimanche des mères

Belle journée ensoleillée ce dimanche de mars !



On est envahit par l’émotion sur l’histoire de Jane, presque 100 ans d’existence et un parcours osé, tumultueux en ce début de siècle en 1924.

Un dimanche pas comme les autres, servante retrouvant son amant, voisin des ses patrons.

Journée particulière pour les domestiques qui profitent de ce seul jour de libre pour retrouver leurs familles.

Tout part crescendo dans ce texte d’une richesse des mots, des descriptions de lieux, les sensations de l’héroïne, ses suppositions, ses rêves et la séparation des amants...

Jane devenue romancière, décrit avec malice et sans impudence ses amours, son mari, son ascension dans ce siècle aux 2 guerres sans regrets et toujours avec l’amour de la lecture des grands romans « aventures » réservé en ces temps aux garçons !
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Le dimanche des mères

Parfois vendu comme un « Downtown Abbey », ce roman sentimental, un peu paresseux, relate les derniers feux amoureux entre Jane, une femme de chambre, et Paul, l’aristocrate promis à un brillant mariage. Un dernier rendez-vous clandestin avant la noce, le dimanche de l’année où les domestiques ont congé pour se rendre dans leurs foyers.

L’intrigue reste assez banale, portée par une plume alanguie. La lecture de ce roman pourtant assez court, m’a paru paradoxalement longue et pesante.

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Le dimanche des mères

La narratrice, à la fin du vingtième siècle, revient sur le dimanche des mères, tradition anglaise qui lorsqu’elle était jeune, consistait à donner leur journée, une fois l’an, aux domestiques, pour qu’ils ou elles aillent rendre visite à leur mère. En ce dimanche de mars 1924, les autres bonnes s’éloignent à vélo ou par le train mais pour Jane, il s’agit d’une journée de liberté puisqu’elle est une enfant trouvée, élevée par les sœurs. Son jeune amant, le fils bien né de la famille voisine, Paul Sheringham, lui fait savoir qu’il l’attend, chez lui. Paul doit épouser une certaine Emma deux semaines plus tard, et ce sera donc la dernière fois où ils se verront ainsi. Il semblerait que le jeune homme ait décidé d’en faire une journée mémorable, il accueille Jane de manière inhabituelle dans sa chambre, la déshabille, et là aussi, c’est plutôt insolite…

Jane ne peut s’empêcher de penser au futur mariage, mais sans rancœur, juste un peu de tristesse qu’elle cache à Paul, avant qu’il ne commence à se rhabiller pour aller déjeuner avec sa fiancée. Le jeune homme ne semble guère pressé. La scène est belle, baignée de lumière, malgré ce qui se trame. Après son départ, Jane prend son temps, elle aussi…

Quel petit bijou que ce roman ! Une pépite de concision et de virtuosité ! Quelle habileté possède l’auteur pour amener, phrase par phrase (et chacune à sa place, avec une signification parfaitement voulue), pour amener donc le lecteur à comprendre ! Il va notamment comprendre de quelle manière ce dimanche contient en quelques heures tout ce qui va devenir la vie future de Jane. Il va saisir bien d’autres choses, mais je ne veux pas en dire trop. Je n’en savais pas trop en commençant le livre, que j’avais d’ailleurs noté sans précipitation, et ce fut vraiment une lecture parfaite ainsi. Ne vous y trompez pas, le livre est court, mais dense, et certaines phrases méritent d’êtres relues, pour mieux s’en imprégner, et pour ne rien rater. Quant aux personnages, et en premier chef, Jane, ils sont hors du commun, et vous ne risquez pas de les oublier.
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Le grand jeu

C'est une banale histoire de triangle amoureux dans le milieu du spectacle de divertissement familial à une époque, celle de la fin des années 1950, où un lent déclin s'amorce pour le genre avec l'arrivée de la télévision. Banale, à première vue, mais lorsqu'il s'agit de magie et de prestidigitation, tout peut arriver. C'est le cas pour Ronnie Deane, le magicien Pablo le Magnifique, disparu mystérieusement le dernier soir de sa représentation à Brighton Beach. Sa fiancée et assistante, Evie White, s'interroge encore cinquante ans après les faits, le récent décès de son mari Jack Robbins, la troisième roue du carrosse, charriant beaucoup de souvenirs.

Comme dans le Dimanche des Mères, j'ai ressenti une certaine lassitude à la lecture : rythme lent et répétitif, peu de rebondissements dans le récit et une fin, ma foi, tout à fait ordinaire. Je n'abandonne pas pour autant cet auteur et me promets de lire deux de ses romans qui ont été primés : À tout jamais (Prix du meilleur livre étranger) et La Dernière Tournée (Booker Prize).

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Le grand jeu

Angleterre, fin des années 50. A Brighton se produit Ronnie le magicien accompagné de son assistance la jolie Evie. La vedette de la revue est Jack, le tombeur de ces dames. Ronnie est amoureux d'Evie, ils doivent même se marier. Mais, au bout du compte, Evie fera sa vie avec Jack, et Ronnie disparaîtra comme il fait disparaître lapins et colombes pendant ses numéros.

Voilà la trame du récit. Mais il va plus loin : c'est un portrait de l'Angleterre de cette époque, pendant la guerre et à sa sortie, c'est un portrait de famille. C'est écrit avec habileté, mais... s'il y a une magie dans ce récit elle est un peu brouillardeuse, bien tristounette, et finalement, malgré quelques bons moments, cela me laisse un peu froid
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Le dimanche des mères

Un livre relativement court qui nous entraîne dans l'Angleterre des années 20 ou l'ombre de la première guerre mondiale plane toujours. Étrangement, en lisant, j'ai moyennement apprécié ce moment mais après, une impression tenace de ce livre m'est restée avec ces moments et ces lieux décrits si parfaitement par l'auteur... la maison bourgeoise vide de ses occupants, avec l'horloge qui sonne, les fleurs et la poussière légère... ce jeune homme qui s'embarque à toute vitesse pour un rendez-vous manqué...et le devenir si étonnant de cette jeune femme domestique qui sait se taire mais qui réfléchit énormément...un livre très particulier qui a su arrêter la course du temps le temps d'une journée très particulière...
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Le dimanche des mères

livre bonbon, ( fourre au miel pour le viel ours que je suis)

on deguste on succote en prenant son temps, on regrette que cela soit deja termine.....j ai flane le long d une longue galerie en savourant les nombreux tableaux impressionnites!

question, je n ai pas de formation litteraire et je ne possede pas le talent pour lire ce livre dans le texte, mais j apprecie le talent du traducteur et me demande si l ecriture de loriginal

est aussi intense ?
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Le dimanche des mères

Une belle et agréable lecture, le temps d'un beau dimanche ensoleillé, les vies se font et se défont. J'ai trouvé le récit intéressant sur ce jour du dimanche des mères que je ne connaissais pas cette coutume.

La construction est originale également, le style fluide et poétique, des personnages que j'aurai voulu connaitre encore plus , un peu long, en effet, bien que la brièveté du récit fait partie de cette magie, une fois plongée dans cette histoire, on aimerait poursuivre encore et encore.

Belle découverte
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Le dimanche des mères

Je vais, sans le vouloir, me livrer à une petite expérience intéressante : en effet, habituellement, j'écris mes chroniques tout de suite après ma lecture. J'essaie même, dans la mesure du possible, de ne pas commencer un autre roman afin de restituer au mieux l'atmosphère de celui que je viens d'achever. Or, j'ai lu ce livre il y a un mois environ et en ai découvert bien d'autres entre temps...

A cela, s'ajoute un autre handicap : ce livre, je ne l'ai plus. On me l'avait prêté, je l'ai donc rendu ! Ne vous attendez donc pas à ce que je vous livre le nom des personnages et encore moins la région d'Angleterre où se passe le récit…

Alors, que me reste t-il de ce roman de Graham Swift : Le dimanche des mères ?

Par extraordinaire, je n'ai pas oublié le sujet, vous avez de la chance !

Nous sommes au début du XXe siècle et le dimanche des mères est la journée de l'année où les domestiques obtiennent un congé pour se rendre dans leur famille. Les maîtres en profitent, si le temps le permet, pour se retrouver entre gens de même classe autour d'un repas ou d'un pique-nique à la campagne.

La narratrice, jeune domestique (dont j'ai oublié le nom), n'a pas de famille. Elle imagine donc d'emprunter un livre puis d'enfourcher sa bicyclette pour trouver un coin tranquille où se livrer à son activité favorite : la lecture. La journée est magnifique, c'est presque le printemps. L'air est doux et incite à la rêverie. Mais, elle reçoit un coup de fil de son amant qui n'est autre que le fils des voisins, des aristocrates partis passer la journée avec les familles huppées de la région. Il lui propose de venir le rejoindre chez lui, dans sa belle demeure. Il est seul, maîtres et domestiques ont quitté les lieux. Lui est resté pour soi-disant travailler son droit...

Et ce sont des images qui me reviennent, celles d'une femme, la narratrice, déambulant nue dans une vaste demeure bourgeoise, pénétrant dans des pièces qu'elle ne connaît pas, touchant à des objets étrangers, se laissant aller au plaisir d'être seule dans un lieu interdit. Je vois ces scènes comme des clairs-obcurs. L'ombre dense et la lumière vive de cette journée presque printanière s'affrontent et matérialisent peut-être les conflits internes que vit en secret l'amant de la narratrice. Ce dernier, après avoir fait l'amour avec la jeune servante, est parti à contrecoeur rejoindre celle que ses parents lui destinent comme épouse, la fille d'un riche voisin, d'un aristocrate, comme lui. Il aurait visiblement préféré rester étendu auprès de cette servante au corps si blanc et si pur. Mais par respect des convenances, des lois qui régissent les classes sociales, enfermant chaque individu dans sa caste, il a fini par partir, la laissant seule dans la maison, l'invitant à profiter de cet espace et lui indiquant à quel endroit elle devra cacher la clé. N'ayant nulle part où aller ensuite, la narratrice décidera de rentrer chez ses maîtres et traversera à vélo une campagne baignée de lumière.

Ce sont de très belles pages, sensuelles et douces, empreintes de silences et de lumière mais on sent une certaine tension naître progressivement, on devine que la beauté merveilleuse de ce moment ne sera pas éternelle sinon dans l'esprit de la narratrice dont le nom me revient soudain : Jane, je crois.

La fin de ce roman m'a moins convaincue que ces première pages lumineuses car elle m'a semblé bien peu vraisemblable… Je préfère ne pas vous dire pourquoi afin de ne pas gâcher votre lecture…

Enfin, et ce sera mon dernier point, je pense que c'est un roman qu'il vaut mieux lire en VO lorsqu'on en a la possibilité, je trouve que le texte français manque un peu de fluidité, accuse même parfois quelques lourdeurs qui ont quelquefois gêné ma lecture. Peut-être ce défaut est-il gommé en VO ?

Un beau livre sur des amours impossibles à une époque où les classes sociales s'élèvent comme des barrières entre les individus, chacun se devant de rester à sa place, en dissimulant au mieux ses sentiments, si c'est possible…


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Le dimanche des mères

"Le dimanche des mères" est une journée accordée chaque année par le milieu aristocratique à tout son personnel domestique pour que celui-ci puisse rendre visite à leur mère. Nous sommes le 30 mars 1924. par un beau dimanche ensoleillé dans le village d'Upleigh (dans le Berkshire, à l'ouest de Londres). Ce jour-là deux amants se rencontrent semble-t-il pour la dernière fois. Lui, Paul Sheringham, fils de bonne famille, promis à un riche mariage. Elle, Jane Fairchild, est jeune domestique chez Mr et Mrs Niven.

"Le Dimanche des Mères" est le récit rétrospectif de ce dernier moment d'amour passé dans une chambre entre les deux amants. Ce moment est évoqué par la jeune femme devenue une vieille dame, à l'âge incertain (née orpheline, des doutes subsistent sur sa date de naissance réelle).

Au thème de la passion amoureuse entre amants vient s'ajouter celle de la lecture qui émancipe (bien que jeune domestique, Jane obtiendra de Mr Niven l'autorisation d'emprunter des romans présents dans la bibliothèque) mais aussi de l'ascension et de l'indépendance sociales de la jeune femme qui deviendra, installée à Oxford, une écrivaine de renom.



Dans ce court roman, j'ai été saisi par la maîtrise de la description toute en nuances mais très évocatrices de l'auteur. Il y a peu d'actions dans ce livre. Le récit des deux amants se retrouvant puis se quittant va servir de point d'articulation à tout le livre. C'est un roman qui fait l'éloge de la lenteur, du silence, de la lecture et de la liberté qu'elle procure. C'est aussi un roman sur le cours des choses : celles sur lesquelles l'humain peut influer et toutes celles sur lesquelles il n'a pas prise. Tout un monde partagé entre espoirs et regrets.

Un très beau roman.



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Le dimanche des mères

Le dimanche des mères est une belle surprise.



Un voyage dans l'Angleterre du début du XXème siècle, avec deux jeunes amoureux qui vivent, depuis sept ans, une idylle interdite. Leur condition sociale les oblige en effet à se cacher des autres, Jane étant une domestique et Paul un aristocrate.



Dans ce court roman, l'auteur nous décrit, à travers les souvenirs de Jane soixante ans plus tard, la journée du dimanche 20 mars 1924.

Si le temps est passé, les souvenirs restent intacts et cette journée aura marqué un tournant décisif dans la vie de Jane, une femme hors du commun pour l'époque et sa condition.



Une plume captivante et enchanteresse. L'auteur a pris le temps de décrire le contexte historique et de présenter les personnages gravitant autour des deux amants sans s'épancher et tout en nous livrant les détails suffisants.



Je ne vous en dis pas plus, c'est un livre à découvrir sans plus tarder !
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Le grand jeu

Après le sublime roman " Le Dimanche des mères" de Graham Swift, il était évident que je replonge un jour où l'autre dans son univers et c'est avec "Le grand jeu" que je continue l'exploration.

Rien n'est plus agréable que de retrouver une écriture tant appréciée, un univers envoûtant qu'on reconnait dès les premières lignes.

Graham Swift a le don de nous conter les histoires d'hier avec ce magnétisme enchanteur, ce raffinement "So English" qui subjugue tout en immisçant la superbe.

Là encore, les personnages peuplant ses pages sont d'une intensité ébouriffante et l'authenticité , encore une fois, a la part belle, loin du sentimentalisme artificieux qui se répand et nous inonde, ici la musicalité des écrits ruisselle paisiblement , des mots émane ce charme séduisant qui nous mène dans l'antichambre de l'émotion.



"Le grand jeu" c'est le monde des arts, la magie opère, l'harmonie s'accomplit et la mélodie délivre l'éclat d'un trio prit dans le tourbillon de la vie.

L'élégance flirte avec les blessures individuelles, des amours contrariés ou réunis et la singularité de Graham Swift se situe principalement dans son exploration des âmes meurtries, dès lors, c'est toute l'essence de l'être qui imprègne le lecteur comme un éloge à la grâce.

Lumineux destin contre rêves évanouis, l'existence se mêle au monde du spectacle et devient elle même magicienne, parfois illusoire.

Photographie des destinées et des souvenirs , "Le grand jeu" sublime les épreuves et les cicatrices, élève l'amour et l'alchimie vers une liberté chaotique faite de réussite et d'épreuves au lendemain de la seconde guerre mondiale.



Encore une fois, Graham Swift à toutes mes faveurs et si je m'applique à tant écrire son nom c'est moins pour me convaincre de son talent que pour vous inciter à l'approcher. Lui aussi aura sorti le grand jeu en faisant de la réalité une illusion et inversement tout en veillant à ne jamais perdre son pinceau de grand maître peignant essentiellement les couleurs de l'arc en ciel derrière l'orage.



Graham Swift, "le grand jeu" ou la pureté de l'éloquence.



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Le dimanche des mères

Un court roman mettant en scène une journée capitale dans la vie de Jane Fairfield, bonne de 22 ans dans l'Angleterre de 1924.

J'ai trouvé ce roman très bien construit. Au début il m'a semblé que Jane avait une réflexion très (trop) aboutie pour une jeune femme d'une condition aussi modeste en ce début de 20ème

Siècle. Puis on apprend que Jane justement se remémore cette journée de 1924 60 ans plus tard : elle est devenue écrivain et ainsi le vocabulaire et la réflexion deviennent beaucoup plus crédibles.

Je ne dirai pas en quoi cette journée a changé la vie de cette jeune orpheline, pour ne pas trop en dévoiler. Juste que Jane est la maitresse d'un jeune homme résidant dans la maison voisine où elle travaille (amours ancillaires qui ne seront vues que du côté de Jane)

Dans une Angleterre qui pleure les nombreux jeunes hommes morts dans les tranchées, l'histoire de Jane m'a convaincue et énormément intéressée.

Ce fameux dimanche sera un déclencheur dans la vie de cette jeune femme, pudique et déterminée....
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Le dimanche des mères

Très décevant.



Un histoire trop longue servie par un style pesant.
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Le dimanche des mères

Le dimanche des mères est l'un des meilleurs roman de littératures anglaises que j'ai lu, nous suivons cette journée pas comme les autres aux côté de Jane une domestique d'une famille d'aristocrate qui passe un dernier moment sensuel avec son amant car l'homme doit se marier, mais aussi sa passion pour les livres qui la fera devenir écrivain.



Ce court roman est une ode la vie, à la sensualité à l'imagination et à la féminité. On se laisse emporté dans cette journée où Jane se découvre et se forge une personnalité qui la fera changer de vie. L'auteur raconte cette histoire avec finesse et de manière très poétique.
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Le dimanche des mères

Quel beau petit roman !

Si ce livre était un tableau ou un paysage on aurait envie de le contempler encore et encore.

Si ce livre était un plat on aurait dit qu'il était exquis

J'ai bien aimé la manière avec laquelle Graham Swift joue avec les mots. Un grand bravo à la traductrice Marie-Odile Fortier-Masek d'avoir su trouver des mots aussi beaux aussi.



Bien que le changement de rythme et l'alternance passé-présent m'a perturbé un peu dans ma lecture j'ai passé un très bon moment avec ce livre. Je me demande quand même si Jane n'était pas un peu manipulatrice et maligne, mais ça on ne saura jamais :-)



Je recommande vivement.
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Le dimanche des mères

Après l'avoir découvert dans le recueil de nouvelles De l'Angleterre et des Anglais, quel plaisir de retrouver la plume de Graham Swift ! Pas besoin de descriptions minutieuses, ni d'enrobages psychologiques usant. Quelques lignes, et vous voilà dans la peau d'un personnage. Si vous avez la bonne idée de lire Le Dimanche des mères, vous verrez cette journée du 30 mars 1924 à travers le regard de Jane : ses attentions à certains éléments du décor dues à son travail de domestique, son décryptage des aristocrates qu'elle côtoie, si proches et pourtant si loin d'elle. Et non seulement vous jouirez de ce regard vers l'extérieur, mais plus intéressant encore, vous plongerez dans l'esprit de Jane : dans ses rêveries, dans ses désirs, dans le flot de ses pensées qui zigzaguent entre le passé (la Seconde Guerre mondiale n'est pas loin), le présent (ce curieux dimanche des mères) et le futur (que l'auteur révèle avec malice dans la dernière partie du livre, en semant des indices tout au long du roman).



J'ai aimé ce goût d'interdit, ce rythme ni lent ni expéditif, ce jeu entre l'exceptionnel et l'ordinaire. La précision et l'amour des mots jalonnent ce récit sans pudeur mais gorgé de sensualité. Graham Swift est décidément très fort pour distiller des réflexions profondes sous un vernis de banalité. Je suis donc preneuse de tout autre titre de cet auteur que vous pourrez me recommander !
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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