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Critiques de Graham Swift (366)
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Le grand jeu

Le Sud de l'Angleterre une veuve se rappelle.

Ils étaient trois elle prénommée Evie et les deux hommes de sa jeunesse Jack et Ronnie. Ils effectuaient tous les soirs un spectacle de magie. Et... leur enfance à chacun independamment, leur rencontre, le trio, l'ambiance, le triangle amoureux, la fin de chacun.

Dans une ecriture superbe, les personnages, le decor, les sentiments, un Jules et Jim à l'Anglaise. ça aurait pu etre n'importe quand n'importe ou. Magnifique je l'ai lu d'une traite. Ne le ratez pas.
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Le grand jeu

Ce roman est un souffle, un souffle d'une grande douceur.

L'histoire est un peu classique à savoir celle dun trio amoureux mais ce qui fait le charme du roman, c'est la magie et l'écriture de Graham Swift. C'est le mystère qui entoure cette histoire et surtout le personnage de Ronnie. Arrivée à la moitié du roman que j'ai lu avec beaucoup de facilité comme si les pages se tournaient toute seule, je me suis surprise à penser mais j'ai déjà lu cette histoire. Puis l'auteur m'a repris par sa plume. J'ai été portée jusqu'à la dernière page par la magie.
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De l'Angleterre et des Anglais

Je m’étais dit « chouette, des nouvelles – avec en plus un sujet pareil, je devrais aimer ». Oui, je sais « chouette » marque son lecteur antédiluvien… Aujourd’hui on doit dire tout à fait autre chose, probablement un anglicisme quelconque, pour signifier un vif intérêt. Ou même pour ceux qui se passent des mots un « smiley » (là aussi je dois dire que la plupart de ces signes me semblent aussi ésotériques que des hiéroglyphes).



Bref, je tente de gagner du temps pour en arriver à un constat d’abandon en cours de route, à plus des deux tiers de ce recueil. Le premier depuis longtemps, mais c’est la triste vérité.



Avant ce livre je n’avais pas idée qu’on pouvait s’ennuyer autant en lisant des nouvelles, la plupart d’entre elles en plus assez brèves. Le plus rageant c’est qu’elles sont plutôt bien écrites. Mais rien de faisait sens pour moi, ni les sujets, ni les personnages : affreusement insipides les uns comme les autres. Au bout de quelques lignes j’avais déjà envie de m’enfuir en courant, comme on peut être tenté de le faire quand on doit subir une conversation pénible et que, comme on est poli, la plupart du temps, on prend sur soi.



Donc là je n’ai même pas pris le temps de bredouiller quelques vagues excuses à Graham Swift avant d’abandonner lâchement le fruit de ses cogitations. La vie est courte, les envies de lecture ou de relecture immenses et je ne lirai sûrement plus jamais autre chose de cet auteur.

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Le dimanche des mères

Campagne anglaise, le 30 mars 1924. Journée printanière, douce pour la saison. Une grande et élégante maison, aristocrate, se dresse fièrement et paisiblement. L’ une des fenêtres est ouverte. Le soleil s’y insinue, inondant la pièce d’une éclatante lumière. C’est la chambre du fils, Paul Sheringham. Il ne reste plus que lui, ses frères ont péri durant la Grande Guerre. Dans quelques jours, il se mariera avec Emma Hobday, une dame de son rang. D’ailleurs, il doit la rejoindre bientôt, en automobile. Pour l’instant, il arpente la chambre en s’habillant lentement. Il sera sûrement en retard à son rendez-vous, cela ne semble pas l’émouvoir. Car dans l’alcôve, une jeune femme, Jane, est sur le lit, alanguie. L’amante a le même âge que lui, ils s’aiment ainsi depuis des mois. Elle est femme de chambre dans une maison voisine. C’est la première fois qu’ils se retrouvent chez lui – ses parents sont absents – , accoutumés aux étables et autres recoins de jardins. Jour singulier, ce dimanche est celui des mères : pour fêter ces dernières, les domestiques sont en congé. Mais, Jane est orpheline… alors les deux jeunes gens savourent leurs dernières heures ensemble. Ils savent l’un et l’autre que cela ne se reproduira plus.



Paul finira par quitter Jane et la chambre Les laissant toutes les deux. La jeune femme qui n’a pas de mère, peut rester là, encore un peu. Jouir de la maison. Se promener de pièce en pièce, laisser le temps couler, son corps nu se mouvoir, son esprit curieux divaguer, sa bouche déguster les mets en cuisine, ses yeux parcourir les livres de la bibliothèque… alors que Paul est en route vers Emma… La fatalité est implacable.



Ce jour-là demeurera à jamais gravé en elle. Il sera déterminant, révélateur dans la vie de Jane. Si elle avait eu une mère et si elle n’avait pas revu Paul en ce dimanche de mars, elle ne serait probablement pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui.



Une journée qui fait date. Fortune et destinée. La fin d’une époque, un souffle de liberté. Le goût des mots et de la lecture. Un petit roman dense et ramassé, sensuel et plein de vie.
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Le dimanche des mères

Quel bijou ! Ce roman est court, mais il se lit lentement et se savoure, car chaque mot a son importance, sa signification bien précise, et contribue à instaurer une ambiance très sensorielle. On visualise les formes, les couleurs et les lumières, on ressent la chaleur et les odeurs, on entend les bruits avec les personnages... Et on est plongé dans ce contexte si particulier de l'aristocratie britannique des années 1920, qui se raccroche aux traditions d'un monde disparu pour surmonter l'effroi laissé par la Première Guerre mondiale et le vide des fils qui y sont tombé. Mais surtout, dans Le dimanche des mères, le choix de chaque terme, de chaque mode et temps verbal, participe de cette atmosphère unique, qui oscille en permanence entre réalité et fiction : on ne sait jamais vraiment ce qui est vrai, ce qui est faux, ou ce qui est imaginé par l'héroïne comme ce qui "aurait pu" se produire.



Car l'héroïne, Jane Fairchild, est loin d'être banale : orpheline, domestique chez les Niven, elle est aussi l'amante de Paul Sheringham, seul fils survivant d'une autre famille aristocratique et sur le point de se marier, et elle a su prendre son destin en main pour échapper brillamment à sa condition - comme on le découvre progressivement à travers les constants allers-retours entre passé et présent qui, de la même écriture subtile qui recrée avec merveille des scènes vivantes, distille avec une précision chirurgicale des informations au fur et à mesure, dans un désordre chronologique savamment organisé. Jane est forte, et elle ne cesse de nous surprendre, en même temps que l'intrigue elle-même qui, de roman érotique et amoureux se transforme en drame puis en récit de vie et en hommage à la littérature dans une mise en abyme raffinée.



Un vrai coup de cœur !
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Le dimanche des mères

Je me suis passionnée pour Jane, orpheline et femme de chambre chez un vieux couple d'aristocrates et qui s'extrait de sa condition pour devenir écrivain. J'admire l'atmosphère de ce dimanche 30 mars 1924 en Angleterre tout en finesse et légèreté comme une crème fouettée. C'est ce dernier jour aussi où elle baisera avec Paul, un aristocrate qui épousera quinze jours plus tard Emma Hobday, une riche héritière. C'est entendu.

J'apprécie qu'un auteur masculin s'engouffre dans les pensées d'une femme. Dans le dimanche des mères, c'est Jane qui brosse l'univers dans lequel elle vit. Elle y ajoute sa couleur, ses impressions, ses sentiments, sa critique. La vie n'a pas été tendre. Elle s'est hissée dans l'échelle sociale jusqu'à devenir un écrivain reconnu et une vieille femme malicieuse et croqueuse d'histoires.

Je suis fan.
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Le sérail et autres nouvelles

Graham Swift nous propose ce recueil de trois nouvelles : le Sérail, l’Hypocondriaque et la Montre.



Chacune d’elles est centrée sur un personnage principal masculin, la quarante à cinquantaine, en couple avec une femme, avec qui la relation n’est pas des meilleures, et sans enfant.



On suit leurs réflexions et analyses sur leur vie personnelle. On découvre comment ces trois hommes sont dans l’acceptation des événements quotidiens, au point de ne pas réagir, ou à mauvais escient, pris qu’ils sont par la monotonie et l’habitude. Ce sont pourtant des hommes frustrés qui ne maîtrisent pas le cours de leur vie, demandant aux autres une vérité qu’ils sont incapables d’accorder.



Pour eux, la difficulté est la croyance en l’autre. Croire l’épouse qui dit qu’elle va bien quand il n’en est rien. Croire le malade dont aucun symptôme ne laisse supposer la maladie. Croire en l’avenir.



Pourtant tout à une fin : l’Amour, la Vie, le Temps.
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Le dimanche des mères

J'ai bien fait d'écouter une critique radiophonique qui m'avait donné envie de noter ce roman dans un coin de ma tête. Plus que le bandeau qui suggère une référence à Dowton Abbey, c'est le portrait d'une femme libre que j'ai lu. Alors oui, certes, l'histoire se passe après la Grande Guerre dans une noble famille contrainte de réduire son train de vie domestique. Les bonnes sont là pour allumer la cheminée, changer les draps, et surtout pour se taire sur les secrets qu'elles découvrent - les "émissions nocturnes" retrouvées dans des lits qui suggèrent des liaisons illégitimes. Dans leurs habits discrets, autant d'uniformes, elles font partie du décor.

Mais dans cette période des Années Folles, les femmes cherchent à conquérir une place dans la société, et les vieux principes féodaux commencent à s'effacer. Les jeunes femmes riches peuvent conduire, les plus modestes peuvent faire du vélo, un véritable moyen pour s'évader, s'échapper au sens littéral et au sens figuré.

Jane est une orpheline, enfant trouvée, mais elle veut être libre. Libre d'aimer, de désirer et de jouir, libre de lire - même des romans pour garçons, et libre d'écrire. Cette journée particulière devient celle où une écrivaine se révèle à elle-même lorsque la femme s'émancipe, l'artiste naît de la liberté prise par une bonne.

Un beau portrait de femme donc, porté par une écriture sensuelle.
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Le dimanche des mères

Certes on retrouve du Downton Abbey dans l'atmosphère surannée, la description presque cataloguée de la domesticité, le récit qui prend son temps et de l'aristocratie anglaise qui perd de plus en plus vite le prestige de ses grandes maisons d'antan.



Mais alors raconter en 170 pages, à l'aide de tours, digressions et détours, une histoire qui tient en quatre pages max (en laissant des fioritures), ça laisse hélas des sacrées traces. Et Diantre que ce fut long. Parsemé de belles images comme un lit défait ou un vase d'orchidées, mais long. Très.

Tout ça pour ça.
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J'aimerais tellement que tu sois là

Voilà un roman fort qui se déroule au sud-ouest de l'Angleterre dans le Devon, et en partie aussi sur l'île de Wight...

Jack Luxton est assis dans sa chambre face à sa fenêtre, un fusil est posé à côté de lui. Il pleut.

Au loin, il aperçoit la mer toute grise et le ciel plombé. Il vient de se disputer violemment avec sa femme, Ellie et, sans savoir quels mots ont été échangés, le lecteur pressent le drame.

Qu'attend-t-il exactement ? Il va falloir au lecteur beaucoup de patience pour démêler peu à peu les raisons de sa colère et comprendre comment Jack et Ellie en sont arrivés là...

En effet, tous deux natifs du Devon, et proches voisins, ils se connaissent depuis l'enfance.

Leurs parents étaient des éleveurs et ont été gravement touchés par la crise de la vache folle. Ils ont tout tenté pour essayer de sauver leur exploitation. Puis, il y a eu la fièvre aphteuse et les dettes qui se sont accumulées.

Après la mort de la mère, lorsque Tom et Jack se sont retrouvés seuls avec leur père, la famille a eu beaucoup de mal à s'en sortir.

Puis Tom est parti pour s'engager dans l'armée... Alors lorsque le père est mort, Jack et Ellie ont décidé de ne pas rester. Il fallait de toute façon vendre les fermes pour pouvoir éponger les dettes.

Ils ont acheté un terrain de camping sur l'île de Wight et la ferme des Luxton est devenue une maison de campagne.

Au camping, en fin de saison, lorsque les habitués sont partis, les caravanes sont inoccupées et c'est le moment que choisissent, chaque année Jack et Ellie, pour s'offrir quelques jours de vacances bien méritées au soleil...

Mais cette année, Jack a décidé qu'ils ne partiraient pas. Quelques temps auparavant, il a en effet reçu une lettre lui annonçant que Tom, son jeune frère engagé dans l'armée depuis des années et parti en Irak, venait de décéder.

Jack s'est rendu seul aux différentes cérémonies militaires. Ellie n'a pas voulu venir et maintenant que pour Jack, il n'est pas question de partir en vacances, elle ne comprend pas ses raisons.

Elle ne sait pas que Jack veut renouer avec ses souvenirs parce qu'il en a besoin...



C'est un roman difficile à lire au départ car il faut suivre le raisonnement de l'auteur et ses "va-et-vient" incessant entre le présent _ la vie des deux protagonistes donc_et les souvenirs de Jack et de sa vie familiale. L'auteur donne la parole tour à tour à chacun des différents personnages.

Après un démarrage difficile, lorsqu'on comprend ce qu'a été la vie de Jack, le lecteur se laisse prendre et veut en savoir plus.

Les événements s'imbriquent, le suspense monte en puissance jusqu'à ce que le puzzle se mette en place et qu'arrive enfin le dénouement.

L'auteur décrit les personnages avec une grande finesse psychologique.

Le lecteur entre dans l'histoire de cette famille d'éleveurs qui souffre de la perte de ses biens, de son endettement malgré le travail acharné qui est le leur quotidiennement. Jack et son frère cadet de 8 ans plus jeune, ont été très unis durant leur enfance mais ensuite, lorsque Tom n'a plus donné de nouvelles une fois engagé dans l'armée, Jack ne parlait plus du tout de lui et Ellie pensait qu'il l'avait oublié.

Mais ce n'est pas si simple...

Les liens familiaux sont là et les non-dits aussi. Jack replonge dans le passé tout en méditant sur ce qui est advenu. Ils ne pouvaient pas changer certaines choses, mais il aurait pu, ce matin là, empêcher Tom de fuir...



Ce roman pose bien le drame humain qui se noue derrière la perte d'un être cher.

Comment se protéger lorsque le passé resurgit sans prévenir ?

Comment Jack peut-il revenir en arrière pour pouvoir dire à son jeune frère, ce qu'il voudrait tant avoir su formuler à haute voix :" J'aimerais tellement que tu sois là" !

C'est ce qu'il avait écrit à Ellie durant son adolescence, et c'est ce qu'aujourd'hui il voudrait arriver à dire à tous les êtres chers qui sont partis et dont les fantômes le hantent...

L'intrigue est remarquablement bien construite. L'auteur sait parler avec beaucoup de pudeur et de tendresse de la douleur de la perte, de la solitude qui marque à jamais ceux qui restent, parce qu'ils ne peuvent oublier...

Il nous montre aussi dans ce roman, l'importance des ancêtres pour les générations futures...

Il aborde également les problèmes de société et le déclin et la paupérisation du monde rural.

C'est le premier roman de l'auteur que je lis mais ce ne sera pas le dernier, car j'ai trouvé ce roman très fort, profondément humain bien qu'assez sombre, je le reconnais.
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Le dimanche des mères

Avec ce roman, Graham Swift nous invite à partager une journée de printemps, au cœur de la campagne anglaise de l'après première guerre mondiale, dans une société de classes où les grandes familles font l'honneur à leur domesticité d'une journée annuelle pour aller rendre visite à leurs mères. Sauf qu'en 1924, l'évolution du monde a commencé à brouiller les codes ; l'aristocratie ne peut plus s'offrir une armée de serviteurs, ceux-ci ne se comptent plus désormais que sur les doigts d'une main. Les garçons de ces grandes familles sont partis, eux aussi, à la guerre et certains n'en sont pas revenus.



L'univers décrit par Graham Swift m'a un peu fait penser à celui de Jane Austen qui mêle avec bonheur le récit sentimental et la critique sociale du début du XVIIIème siècle dans lequel les mariages ne peuvent déroger aux prescriptions sociales. Contrairement à Jane Austen cependant, si le récit est lumineux, plane l'ombre plus pesante de la bienséance. Paul et Jane sont amants, pour la dernière fois en ce dimanche 30 mars 1924, dernière fois avant le mariage de Paul avec Emma, une jeune fille de sa condition. Tous deux savaient dès le début que leur histoire ne pourrait s'affranchir des conventions et qu'elle devrait prendre fin avec le mariage de Paul. A tel point qu'il semble, à la lecture de cette journée, qu'aucun des deux n'ai jamais réellement aboli la distance qui les sépare socialement. Même si l'on perçoit l'attachement qui les lie, le respect également, Paul et Jane n'en restent pas moins dans deux mondes éloignés, et le resteront même après leur liaison.

Durant les 140 pages de ce court roman, nous partageons avec Jane la découverte d'un monde qui n'est pas le sien, dans cette grande demeure qu'elle pénètre pour la première fois, en l'honneur de sa dernière rencontre intime avec Paul. Jane observera son amant évoluer dans son univers, s'habiller sans entrain mais avec méthode, puis, au départ de celui-ci, elle partira à l'aventure dans la maison, nue, ultime transgression aux conventions, découvrant les pièces les unes après les autres.

[...]

Un beau récit, lumineux malgré quelques moments plus sombres, dont un dénouement qui m'a un peu déçue, une histoire pleine de tendresse et de sensibilité.


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Le dimanche des mères

Accrochée par le titre, la couverture - d'ailleurs très belle, la 4 éme de couverture, je m'apprêtais à passer un moment de lecture agréable à découvrir cet auteur que je ne connaissais pas, et n'avais à fortiori jamais lu.



Ma déception n'en a été que plus grande. Il y a d'innombrables répétitions dans ce récit, à se demander même si ce n'était pas le but , bien incompréhensible d'ailleurs, de l'auteur.

Passés les premiers paragraphes de présentation des personnages principaux et du contexte de l'histoire, les 76 premières pages - qui représentent quand même la moitié du livre - ne livrent que les mêmes faits, répétés sous une approche différente sans pour autant amener d'éléments complémentaires.

Il faut arriver à la 77 éme page pour penser que l'histoire va enfin décoller.



Mais, non. Nous retombons dans le même processus de répétitions des faits qui accorde une histoire et un futur rocambolesque à Jane, pilier de ce récit.

Je n'ai trouvé ni sensualité, si subtilité dans ce - fort heureusement - court récit. Je pense avoir perçu ce que l'auteur a voulu retranscrire dans cette histoire, mais pour moi, la forme stylistique utilisée l'a desservi plus qu'autre chose, sauf à reprendre la dernière phrase de ce livre, qui exprime clairement mon ressenti :

"Il en découlait que dans la vie beaucoup de choses - oh ! bien davantage que nous ne l'imaginons - ne sauraient, en aucune façon, s'expliquer. "
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Le dimanche des mères

nche 30 mars 1924 est pour toutes les jeunes bonnes d'Angleterre le «dimanche des mères » ; Cette coutume se répète chaque année.

Mais pour Jane , cette journée sera le socle sur lequel elle bâtira sa vie.

Jusqu'alors, jeune orpheline déposée à la porte d'un couvent où elle a eu la chance d'apprendre à lire, elle est placée dans une famille où 2 fils sont morts à la guerre.

Elle devient assez rapidement la maîtresse du fils d'un de leurs voisins, ce jeune homme n'est pas n'importe qui, dernier survivant à ses frères eux aussi réduits à des photographies, il est l'héritier d'un grand nom et d'une grande fortune.

Ce fameux jour de congé, ce Paul donc appelle Jane a passer chez lui, les familles respectives réglant les derniers détails du mariage de Paul qui aura lieu 15 jours plus tard .

Cette invitation est une première, Jane est autorisée à passer par la grande porte, et quand Paul part rejoindre sa fiancée,Jane reste quelques heures seule dans cette maison, elle s'y balade nue et s'imprègne de souvenirs, sachant qu'elle n'y reviendra plus.

Ce même après midi se passe un drame affreux, dont dépendra l'avenir de Jane qui mourra très agée, et écrivain reconnu., elle est passionnée par Conrad ;

La chronologie du récit de cette journée est très fluide malgré de nombreux allers et retours entre passé, présent et futur.

Ce livre est un magnifique hommage à la littérature, et si parfois l'esprit dérape vers J.Austen de par son élégance très britannique, G Swift n'en néglige pas pour autant une crudité qui en fait bien un roman contemporain.

Un joli petit livre formidable.
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Le dimanche des mères

En ce dimanche de mars 1924, le printemps est un peu précoce. Comme chaque dimanche dans la bonne bourgeoisie, les maîtres s’en vont festoyer tandis que les domestiques ont leur journée pour aller voir leur mère. Jane n’a plus de mère. Si d’ordinaire elle s’isole pour lire, ce dimanche-là revêt un caractère un peu particulier. Elle ira rejoindre Paul, son amant, qui doit prochainement épouser une jeune fille de bonne famille. Ce dimanche sera leur journée, mais surtout Sa journée, dans tous les sens du terme ; pour le meilleur, et pour le pire.



Le dimanche des mères se déroule sur une seule journée, tout en faisant état d’un avant et d’un après chacun s’imbriquant intimement à l’autre ; une construction narrative qui n’est pas sans rappeler le savant désordre des jardins anglais.

Graham Swift, dont je découvre ici la plume brosse le portrait d’une aristocratie sur le déclin, pas encore tout à fait dépouillée de son carcan victorien, mais n’ayant pas encore endossé les nouvelles manières.



Cela donne un magnifique roman, épuré à l’extrême, tout en finesse et en sensualité ; une ode à la littérature qui n’aura pas échappé à Jane dont on devine au fil des pages ce dont sa vie sera faite.



Un quasi coup de cœur !


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Le dimanche des mères

Le dimanche des mères en ces années qui suivent la Grande Guerre...une domestique rejoint son amant, fils de bonne famille mais déjà famille sur le déclin. Cette jeune femme devenue très âgée conte son histoire à son tour devenue écrivain, avec un peu d'espièglerie mais aussi la nostalgie de ce 1er amour, de sa perte...esquissée mais tellement évidente à la fois, nostalgie de la decouverte de la lecture aussi.

Un joli texte, pour un moment de lecture qui file...
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Le dimanche des mères

Que peut faire Jane Fairchild de son congé en ce dimanche des mères de 1924, n'ayant aucune mère à visiter puisqu'elle est née libre de toute attache familiale, abandonnée à sa naissance ? Fort opportunément Paul l'appelle et la prie de le rejoindre dans sa grande demeure désertée par ses parents, incapables de gérer leur quotidien d'aristocrates sans leurs domestiques exceptionnellement libérées. Pour la première mais aussi la dernière fois, Jane entre comme une invitée par la grande porte de la propriété et non par les portes de service auxquelles sa condition sociale l'a condamnée.





Depuis 8 ans, Paul entretient une relation charnelle sporadique avec Jane, dont il a d'abord rémunéré les prestations six pence, puis par la suite plus rien du tout puisqu'ils trouvaient tous deux un intérêt mutuel dans leur transaction sexuelle ancrée dans l'instant. Ce 30 mars est une journée particulière dans la vie de Jane ; elle s'apprête sans avoir le droit de protester, à perdre – mais l'a-t-elle jamais possédé ? - Paul qui dans une quinzaine de jours épousera une jeune femme de son rang.





Le dimanche des mères est un roman surprenant de concision. En un peu plus d'une centaine de pages, et quelques détails historiques ou sociologiques choisis à merveille, Graham Swift restitue le contexte de l'après guerre de 1914-18 : les classes sociales sont peu à peu moins infranchissables ; la société est en cours de mutation sous l'influence de l'effacement d'une entière génération de jeunes hommes et de l'émergence timide de technologies nouvelles. Grâce à son style direct parfois moucheté de détails crus, le lecteur saisit l'air du temps, celui d'un monde en deuil après la boucherie, après laquelle la discipline de fer qui régnait avant l'hécatombe, exercée dans tous les domaines, se relâche lentement. Lorsque Jane demande l'autorisation d'emprunter un livre dans sa bibliothèque, Mr Niven ne lui répond pas : « Pour qui vous prenez-vous ? » comme il l'aurait fait quelques années auparavant mais donne un accord coopératif pour assister une jeune bonne affamée de connaissances, dans son émancipation ... Car les Niven comme tant d'autres parents ont constaté où les a menés la discipline ; ils ont perdu deux fils en pleine jeunesse, deux « vaillants garçons », en quelques mois, fauchés par la mitraille. Le dimanche des mères est donc autant douloureux pour les mères n'ayant plus de fils porteurs de bouquets de fleurs que pour les enfants nés orphelins. Leurs chagrins se répondent ignorant leurs différences.





Quoi qu'il en soit, au cours de cette journée à la fois chaude, nostalgique et triste, grâce à sa détermination, son appétit de vivre féroce reçu en unique cadeau de naissance, Jane franchit les premières insurmontables barrières pour transformer sa condition d'orpheline, bonne et prostituée, en celle – des décennies plus tard – de femme célèbre, veuve, sans enfant, et très courtisée par les media. Aurait-elle pu construire cet avenir arraché à ses origines si elle avait eu une mère chez qui se rendre ce dimanche là ? Un beau portrait de femme pugnace, un beau roman d'espérance pour tous ceux dépourvus de cuiller en argent entre les dents à leur naissance.



« Comment peut-on devenir quelqu'un si l'on n'a pas d'abord été personne ? »

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Le grand jeu

Avis mitigé quant à la lecture de ce roman relativement court (192 pages).



J'avais beaucoup aimé « le dimanche des mères » de cet auteur, j'y avais apprécié les subtilités de mots pour raconter l'histoire.



Dans « le grand jeu » cette subtilité m'a plutôt perturbé dans ma lecture. Je trouve qu'il manque un certain profondeur, je ne suis pas arrivée à m'approprier cette histoire. C'est un roman qui raconte la vie de 3 personnes, mais finalement l'attention est surtout focalisée sur Evie et Ronnie, Jack n'y joue pas vraiment un rôle ou très peu.



J'aurais aimé lire (ou comprendre) un peu plus de détails sur ces trois personnages. Je reste un peu sur ma faim, d'où le 2.5 étoiles…



Challenge Multi-défis

Challenge Riquiqui

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Le dimanche des mères

Je suis tombée absolument par hasard sur ce petit livre et je suis ravie de l’avoir lu. Un moment très agréable, dans l’Angleterre des années 20. Une jeune orpheline placée comme bonne dans une famille découvre l’amour tout en sachant pertinemment que cette liaison est sur le point de se terminer car le jeune aristocrate de son cœur va se marier sous peu. Le jeune homme lui offre une dernière rencontre qui devrait être un souvenir et une marque de confiance synonyme de cadeau pour elle. Mais la journée s’achèvera dans les larmes.

Quatre-vingt ans après, la jeune fille, qui entre-temps sera devenue romancière, raconte comment sa vie a basculé, comment elle est passée de petite bonne à romancière, sa découverte des livres, des mots, de la littérature… Elle nous offre une belle histoire de femme qui, partie de rien, deviendra quelqu’un. Elle nous dit comment, en se servant de ses expériences, elle a construit des personnages, en s’inspirant de personnes qu’elle a connues mais en gardant toujours sa part de secrets.

Et en prime un hommage à Joseph Conrad n’est pas pour me déplaire !
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Le grand jeu

A l'image de son magicien de héros, Graham Swift garde un pan de son récit dans l'ombre, ne dévoile pas tous les rouages de son histoire. En optant pour une focalisation binaire alors que le roman évoque un trio amoureux, en jouant avec la chronologie, il trompe ainsi son lecteur en attirant son attention sur certains aspects seulement, laissant le reste à son imagination... (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/01/08/le-grand-jeu-graham-swift/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le dimanche des mères

Délicieusement "British", superbe écriture, très belle construction et narration.

Un jour dans la vie d'une bonne anglaise en 1924.

G.Swift dresse avec finesse le portrait d'un pays et d'une époque.

L'auteur jongle avec une exploration intime la tragi-comédie de moeurs, le vrai-faux roman d'amour, le suspense dans un manoir anglais, une réflexion sociologique sur les classes sociales et une ode à la nature.

Un roman lumineux, sublime.





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