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Critiques de Guadalupe Nettel (53)
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Après l'hiver

Déjà les premières lignes donnent le ton, un style sec et précis,comme le personnage de Claudio, un des deux narrateurs. le style est comme je l'aime, l'homme non, dont les qualificatifs vont au-delà de ces deux adjectifs, dans le négatif.

Cecilia, le second personnage, qui parle aussi à la première personne est dans la même verve, un brin plus chaleureux.

Et pourtant le récit est fascinant et la prose finit par nous rapprocher de ces personnages au départ si peu attrayants.

Claudio, l'exilé cubain mysogine qui travaille dans l'édition à New York et Cecilia, mexicaine passionnée de cimetières, étudiante à Paris, s'alternent pour raconter leur passé -pour lui à La Havane, sous la dictature de Castro, pour elle à Oaxaca, au Mexique,seule avec son père chez sa grand-mère malade - et leur présent, le temps d'un hiver. Comme on peut l'imaginer le chemin de ces deux-là vont se croiser.....Claudio le mysogine va succomber à Cecilia......mais ce n'est pas une énième histoire d'amour, l'essentiel est ailleurs.

Magnifique roman sur fond de paysages d'hiver, sur la solitude, l'amour, la maladie,la dépression,le destin, la mort,.......et la passion des livres et des bibliothèques , bref la Vie avec tous ses ingrédients. Tellement triste mais tellement beau,émouvant et profond.



C'est le premier livre de l'écrivaine mexicaine Guadalupe Sànchez Nettel que je viens de lire et ce ne sera sûrement pas le dernier.

J'ai adoré, merci Flodopas pour cette merveilleuse découverte.



"Êtres imparfaits dans un monde imparfait, nous sommes destinés à ne jamais connaître que des miettes de bonheur." ( Julio Ramon Ribeyro)







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Après l'hiver

Quel plaisir de lire mon deuxième livre d'un écrivain mexicain en quelques semaines !

Cécilia, vingt- cinq ans, mélancolique, esseulée, "exilée", à Paris pour ses études, aime et déteste Paris, car la ville est un des personnages principaux de ce roman profond: au parfum de fleurs en mai, son décor de carte postale l'été , sa bonne humeur qui envahit l'air comme un nuage bienfaisant ........



Et puis Paris l'automne : le froid, l'humidité, la boulangère odieuse, l'hostilité , l'indifférence glacée des passants, leur absence de chaleur humaine .........

Ce sentiment d'isolement enfin, tenace ,qui frappe l'étranger ne pourra plus le lâcher à moins que......

Ces sentiments ambigus nourrissent l'ouvrage, ce que l'on pourrait appeler "les saisons mentales " de l'auteur......

Claudio, exilé cubain à New-York, misogyne, cultivé, lucide se réfugie dans la totale maîtrise du quotidien afin d'éviter toute défaillance sentimentale..

Il a une maîtresse américaine plus âgée que lui, Ruth .

Au fil des chapitres , bien construits, se déroule un très beau chassé croisé des voix singulières de Claudio et Cécilia..

Leurs voix s'entremêlent et nous invitent , nous lecteurs, à partager leur intimité, goûts , névroses, ruptures, contradictions .



Ils vont se rencontrer.

Parviendront-ils à s'aimer malgré leurs blessures, deuils, ou ruptures ?

Comment vivre sans souffrir ?

Claudio, Cécilia, Tom son ami et les autres ?

L'auteur d'une manière sensible, subtile, poignante, au plus près, grâce à une écriture ciselée,travaillée nous donne à voir deux personnages, deux histoires, deux mondes très différents, solitude, amour, maladie, dépression, deuil, sur fond de culture, de la passion des livres et des bibliothèques !

Elle nourrit un attachement vrai , une proximité réelle avec ses personnages plaisants à rencontrer dans un mélange dynamique et cultivé!

Une très belle oeuvre à conseiller ! Sensible, audacieuse, singulière, profonde, au charme infini .

Je précise que je ne connais pas l'auteur, c'est son septième roman .

Une découverte bienvenue !



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Pétales et autres histoires embarrassantes

Je la vois de l’autre côté du quai, elle attend probablement le train d’une direction opposée à la mienne. Je la suis du regard. Je l’imagine s’appeler Guadalupe, guapa de la palapa. Le ciel s’assombrit, un orage s’abat sur les toits de Santa Helena, une rousse apparaît au milieu du tableau comme un parasol en papier au milieu d’un verre de piña colada. L’eau fraîche ruisselle sur son corps nu, caresse sa peau, lèche ses humeurs. Je regarde ses paupières, le sourire de celles-ci provoqué par ces fines rides qui habillent sa vie. Je sors mon zoom, n’y vois pas de mauvaises intentions, guapa, je suis photographe de paupières.



Je pénètre dans le restaurant bondé, un parfum de chili, hot hot los jalapeños, du bruit et des rires, jolies mexicaines aux jambes caramélisées ; je pénètre dans les toilettes, celles pour dames. Je respire, sent ces odeurs, observe ces traits de rouges à lèvres sur un miroir, observe ces traces jaunes d’urine le long de la cuvette. J’hume cet exquis parfum, n’y vois pas d’esprit malsain, guapa, je suis chasseur d’odeur. Et je te respire Fleur, je vais te chercher à travers toutes les toilettes de la ciudad.



Je me promène dans un parc, en pleine ville, en plein Japon. Autre destination à laquelle je t’emmène le temps d’un paragraphe, d’un verre de saké ou d’une promenade automnale dans les serres du jardin botanique. Splendeurs de mots et des images, j’ai délaissé la solitude mexicaine pour croiser la solitude japonaise. Des histoires d’âmes tourmentées sur la vie, sur l’amour, sur le couple. Cela fait peur, je te l’avoue, car si tu es un chèvrefeuille, et si j’adore son parfum, je me rends compte guapa, dans cette serre, que je suis un cactus solitaire.



C’est étrange, c’est surprenant, mais c’est aussi magique et triste, spleen solitaire de quelques histoires fascinantes.
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L'oiseau rare

Un roman qui explore différentes facettes de la vie des femmes et des mères.



- Une femme enceinte à qui on apprend que son enfant ne survivra pas plus de quelques heures, on lui conseille même d’acheter tout de suite une tombe pour son bébé.



- Une célibataire dont la relation de couple a craqué parce qu’elle ne veut pas avoir d’enfants.



- Une mère dont les colères de son fils rappellent trop les violences de son mari défunt.



Un récit poignant de situations dramatiques, avec des émotions exprimées sobrement, sans tomber dans le mélo. Une bien belle découverte que cette autrice d’origine mexicaine (grâce au Festival America de Vincennes).

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Après l'hiver

Je viens de passer un moment très particulier mais très agréable grâce à la lecture de ce livre Après l'hiver.

J'ai eu un peu de difficulté à me repérer avec les personnages au début mais cela n'a en aucun cas gâcher mon plaisir de côtoyer et de vivre avec Claudio, Cécilia, Tom et les autres. Tous ont une personnalité bien particulière et c'est d'ailleurs leurs failles, leurs névroses, leurs travers qui font que je l'on s'attache à eux et que l'on a plaisir à découvrir. On fait un bout de chemin avec eux et ces tranches de vie nous accrochent. Certains passages font sourire, d'autres sont poignants et l'ensemble est émouvant. Je reprends la dernière phrase qui résume bien ce que je ressens : " Guadalupe Nettel nourrit une proximité et un attachement sans pareils à ses personnages et livre ici un grand roman, au charme subtil et poignant"

Un merci très sincère à Babelio et les éditions Buchet Chastel.
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La vie de couple des poissons rouges

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Buchet Chastel pour l'envoi de ce superbe ouvrage, très bel objet livre avec une couverture granuleuse, très agréable au toucher et avec une très belle illustration.





C'est un recueil de nouvelles mettant en scène des narrateurs le plus souvent féminins pour 4 nouvelles sur 5 et des situations particulièrement difficiles de la vie quotidienne. Le ton est concis, tantôt poétique tantôt pragmatique. Le style et les intrigues sont parfaitement claires et tranchantes de réalisme.





"La vie de couple des poissons rouges" ou la cohabitation de deux poissons combattants chez un jeune couple nouvellement parent. Comme la narratrice jeune-maman, j'ai été excédée par la muflerie de Vincent mais il faut dire que celle-là baisse bien trop vite les bras et se résigne bien trop vite. Une histoire banale couple en souffrance. Triste, révoltante, poignante, peinante. Le style de cette nouvelle est clair simple, sans fioritures. La psychologie féminine est dépeinte à merveilles dans toutes ses contradictions. Je me suis d'ailleurs facilement identifiée à la narratrice, partageant ses émotions. Une nouvelle à la saveur douce-amère sur les aléas de la vie de couple des humains et autres poisson rouges.





"Nos ancêtres les cafards". Un entomologiste nous raconte son enfance et le pourquoi de sa vocation, sa ressemblance troublante avec un certain insecte peu amène. Les cafards effraient, révulsent, dégoûtent mais la sagesse de la vieille Clémencia ouvre de nouvelles perspectives, des hypothèses qui, bien que farfelues, ne sont pas loin d'être kafkaiennes. A nos ancêtres les cafards, nous devons le respect car finalement les cafards ne sont-ils pas des humains comme les autres ? C'est à la fois frissonnante et attendrie que j'ai parcouru les tribulations de ce petit garçon en mal d'affection, solitaire, et abandonné comme le mal aimé à six pattes. Une belle leçon d'humilité dans un style caustique non dénué d'humour tendre avec en toile de fond la question de l'abandon et de la psychiatrie tout à fait cohérente.





"Féline" : Histoire de chats, deux chats, deux grossesses, l'une humaine et inopinée, l'autre féline et décidée (bizarrement). Le ressenti de la narratrice oscille tour à tour entre doute, rejet, tendresse, peur. De même que l'animal qui l'accompagne dans cette expérience, le côté versatile ressort du comportement de cette jeune femme. Un message d'amour aux chats, à leur indépendance, leur empathie, à leur liberté et aux choix qu'ils font peut-être avec plus de facilité que nous autres humains. A la fatalité aussi peut-être.





"Champignons" : Glauque transformation d'une passion charnelle et fusionnelle en relation végétative et unilatérale. De femme adultère à parasite champignonneux, il n'y a qu'un pas. Le parallèle est vite fait dans cette courte nouvelle et peu ragoûtant, il faut bien l'admettre. Le style est à l'image de l'intrigue, visqueux, et si les débuts flamboyants de cette passion défendue font sourire, la chute sombre dans le marasme, laisse la nausée au coeur et à l'âme devant ce nouvel état de la narratrice.





"Le serpent de Pékin" : Une histoire de famille, de voyage, de retour aux origines, de tentation et de changement. Les tentatives d'une famille désespérées d'une famille en perdition pour retrouver son bonheur d'avant. Le style est mélancolique et emprunt d'une certaine inertie. Sans doute, la nouvelle que j'ai préféré de ce recueil car exempte de l'air vicié qui flotte sur les précédentes malgré l'aveu d'adultère et le mal-être qu'il en ressort. C'est également la seule nouvelle qui met en scène un narrateur masculin, jeune lycéen. Moins d'identification ? Moins d'empathie et donc moins de malaise ? Je ne saurais le dire.







Je ressors de cette lecture mal à l'aise, nauséeuse. Les scènes évoquées poussent le lecteur dans ses derniers retranchements face à des situations quotidiennes qui sonnent désagréablement familières. J'ai adoré l'écriture de l'auteur et je suis heureuse de l'avoir découverte. Néanmoins, je ne conseillerai pas ce livre si vous avez le moral en berne. L'atmosphère de ces nouvelles ne ferait que vous engluer davantage. J'ai lu non avec plaisir (vu le ton des nouvelles, cela serait faire preuve de sadisme) mais avec une grande curiosité et un intérêt tout particulier pour le lien habile que réalise l'auteur entre humain et animal, en extrayant l'animal, le sauvage des humains civilisés que nous sommes sensés être.
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L'oiseau rare

Laura, la narratrice, et son amie Alina, sont d’accord depuis toujours sur le fait qu’elles n’auront pas d’enfants. Lorsqu’elles ont trente-trois ans, elles se retrouvent vivre toutes les deux à Mexico, et c’est alors qu’Alina annonce qu’elle a décidé d’avoir un enfant avec son compagnon Aurelio. Les deux amies continuent à se voir, et Laura se trouve même plutôt contente lorsque son amie est finalement enceinte. De son côté, Laura porte beaucoup d’intérêt et d’affection, même, au petit garçon de huit ans de sa voisine, montrant ainsi qu’elle aime les enfants, se refusant juste à en concevoir elle-même. Mais la grossesse d’Alina s’avère difficile et les futurs parents doivent faire face à une nouvelle terrible.

Je retrouve Guadalupe Nettel dont j’avais lu un recueil de nouvelles intrigantes (La vie de couple des poissons rouges), comportant cinq textes ayant pour thème commun les animaux, et montrant un imaginaire original, qui m’avait fait penser à celui de l’auteure japonaise Yoko Ogawa.

Ici, à part un nid de pigeons dont Laura suit l’évolution sur sa terrasse, pas d’animaux, mais une exploration originale du thème de la maternité. Les chapitres alternent entre la grossesse d’Alina, la naissance problématique de son enfant, et la vie de Laura qui tente de créer un lien avec son petit voisin, Nicolas, un enfant difficile mais attachant. J’ai trouvé que la liaison entre les deux histoires, ou l’ajout de quelques passages didactiques, était parfois un peu maladroit, sans toutefois nuire à l’intérêt que j’ai porté au livre.

Les enfants, que ce soient ceux que l’on n’attend pas, ceux que l’on choisit ou ceux qu’on renonce à avoir, sont au cœur du roman. L’autrice, qui s’est inspirée entre autres de l’histoire d’une de ses amies, réussit à esquiver toute dramatisation excessive. On la sent pourtant engagée pour les causes des femmes, et au Mexique, de grandes avancées restent encore à faire, et très intéressée par les relations parents-enfants. J’ai trouvé que le roman dégageait une grande sincérité.

J’ai apprécié aussi le soin apporté au livre par les éditions Dalva : jolie couverture à rabats, mise en page et papier agréables.
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La vie de couple des poissons rouges

Quand j'ai vu que la traduction d'une nouvelle oeuvre de la jeune prodige mexicaine - trop peu connue à mon goût - Guadalupe Nettel était disponible en français, je n'ai pu m'empêcher de faire un saut de joie, mon enthousiasme s'expliquant par le fait que je vois (lis) en elle une artiste de la trempe de la bien plus connue Yoko Ogawa, rien de moins.



Dans cet excellent nouvel opus qui compte cinq nouvelles à forte connotation animale, l'auteur nous embarque - comme dans chacun de ses livres - dans son univers étrange, en nous révélant cette fois-ci les liens mystérieux et invisibles qui relient les animmaux aux êtres humains. Ont ainsi droit au chapitre les poissons rouges, les cafards, les chats, les champignons et le serpent qui, tel un miroir "reflètent nos émotions et nos comportements latents que nous n'osons pas regarder en face".



Rien d'exceptionel ni d'attirant au menu, me direz-vous. Oui et non. Car même si les situations de départ semblent à chaque fois anodines et pas dignes d'un intérêt particulier, Guadalupe n'a pas son pareil pour sortir sa l(o)upe, nous montrer ce qui se passe sous la surface des choses et à pointer le doigt sur les forces occulté(e)s qui échappent à notre oeil d'humain. Car comme elle l'a si bien compris, bien souvent, l'intérêt n'est pas dans les choses elles-mêmes, mais dans leur façon de se relier entre elles et au monde.



Son deuxième don est la capacité qu'elle a de nous entraîner dans ses découvertes extra-sensorielles peu ragoûtantes (convenez-en) sans l'avoir l'air d'y toucher et sans contrainte aucune, comme si elle éprouvait un réel plaisir à courtiser nos bas instinct de voyeur - ne serait donc pas le plus animal qui l'on croit ?, telle une araignée tissant une toile aux couleurs enchanteresses pour mieux nous dévorer.



En résumé, fans de Yoko Ogawa, mais aussi amateurs de beauté étrange, de nouvelles mystérieuses au style épuré à la tension croissante, n'hésitez pas. Dépaysement garanti!



Merci à l'éditeur Buchet-Chastel et à Babelio pour cette envoûtante découverte.







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La vie de couple des poissons rouges

Une auteure mexicaine, un titre intrigant, une collection dans laquelle je n’ai encore rien lu… hop, direction le sac de bibliothèque ! La première nouvelle au ton subtilement décalé met en scène une jeune femme enceinte qui devient quelque peu obsédée par ses deux poissons combattants dans leur bocal. La deuxième nouvelle permet de voir apparaître des constantes, des directions communes aux cinq textes.

Ces nouvelles sont assez longues pour bien installer l’ambiance. Les personnages apparaissent plutôt solitaires et renfermés sur eux-mêmes. Pour différentes raisons, ils ont du mal à communiquer avec leurs semblables et se sentent plus proche du monde animal, voir végétal

Tout le monde n’appréciera pas forcément l’univers de ces textes où les narrateurs, hommes ou femmes, jeunes dans l’ensemble, deviennent obnubilés par des animaux, par une espèce, et se rendent compte qu’ils se sont éloignés du règne animal, et que c’est cela qui ne va pas dans leur vie… Ils peuvent même devenir hôtes consentants de champignons, dans la quatrième nouvelle que j’ai trouvé un peu écœurante, il faut l’avouer.

N’imaginez pas des nouvelles qui lorgnent du côté de La métamorphose, il ne s’agit pas de transformations physiques, enfin, pas tout à fait, car lorsque le mental est atteint, le corps subit parfois lui aussi des évolutions inattendues…

En bref, des nouvelles intéressantes et montrant un imaginaire plutôt original, qui fait penser à celui de l’auteure japonaise Yoko Ogawa. Elles aiguisent en tout cas la curiosité et donnent envie de relire cette auteure, peut-être dans un format plus long. Je note que l’auteure vit en partie en France, mais qu’elle écrit dans sa langue maternelle, limpide et très bien traduite.
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Le corps où je suis née

Le corps où je suis née est-il un roman d'apprentissage ou des mémoires d'enfance autobiographiques ? Un objet hybride, en définitive, sincère, sans conteste, mais dont l'ambigüité de la vocation est gênante. Ecrit comme un soliloque, le livre de Guadalupe Nettel s'adresse de temps à un autre à un interlocuteur, un psy en l'occurrence, qui est censé être à l'écoute de ces confessions. Mais sa présence présumée n'apporte rien au roman et semble être un simple procédé narratif dont l'intérêt est nul. Alors, oui, Le corps où je suis née se lit vite et bien même s'il semble un peu court sur tous les aspects qu'il entend développer : la vie dans une famille mexicaine plutôt aisée où règne un certain libéralisme, le rapport difficile mère/fille une fois le père emprisonné pour des raisons obscures, la relation aux autres quand on est une enfant différente (avec un bandeau sur l'oeil), le passage à une éducation bien plus stricte avec une grand-mère revêche, l'exil en France, du côté d'Aix-en-Provence, dans une banlieue difficile et la découverte du racisme, l'initiation à la littérature, ... Beaucoup de sujets, survolés dans un récit agréable mais pas davantage.
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L'oiseau rare

J'étais contente de découvrir une nouvelle autrice de l'Amérique, pas celle du nord, en l'occurrence une écrivaine mexicaine, une jeune autrice.

Et j'ai terminé cette lecture avec le sentiment agréable que le Monde change aussi dans de bonnes directions.



Ce qui fait du bien évidemment.



C'est un roman et une écriture avec beaucoup de distance mais pourtant beaucoup de sensibilités.



Et il y est en effet question d'explorer la question de la maternité à travers plusieurs histoires joliment croisées, joliment je dis, car j'ai rencontré une belle solidarité féminine dans ces histoires, moins dans les déclarations que dans les faits, ce qui est exactement ce qui est souhaitable...



Les deux femmes, personnages principales du roman, vivent malgré leur promesse commune de leur jeunesse de ne pas mettre d'enfant au monde, des histoires fortes liées à la maternité et restent proches en évoluant chacune à leur façon. Elles évoluent aussi en fonction de leur histoire, et des gens qu'elles fréquentent, et bien sûr leurs histoires, leurs choix face à la maternité croiseront parfois leurs relations à leurs mères, à la solitude ou au couple, et à tout ce qui peut être en jeu.



Le parallèle avec les oiseaux est intéressant, avec les pigeons qui vont couver un œuf de coucou durant ce récit, et ce que cela va provoquer chez une des femmes.



C'est un roman très contemporain, à la fois mexicain et universel, très réaliste et que j'ai trouvé intéressant et réussi.
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La vie de couple des poissons rouges

Un recueil de nouvelles lues en un rien de temps, et qui réussissent à nous happer, à installer insidieusement une ambiance de malaise, et d'étrangeté. La première nouvelle est un modèle du genre : un couple se délite, sous les yeux (?!) de leurs poissons rouges. Les personnages semblent un peu dépassés, à subir leur vie, la relation à l'autre, et la confrontation avec l'animal, dans toutes les nouvelles, est là pour souligner le mystère, les difficultés de la relation entre deux être vivants. Des nouvelles réussies, une ambiance à part, un auteur, mexicain, cela change, à découvrir.
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Pétales et autres histoires embarrassantes

Quel très étrange et loufoque recueil de nouvelles que celui que j'ai entre les mains ! Outre la couverture qui m'avait mis sur la voie d'un ouvrage sortant de l'ordinaire, j'ai été intriguée puis happée par ces courts récits qui se lisent les uns après les autres, sans interruption.



Un photographe fasciné par les paupières immortalise le visage avant et après l'opération qui corrigera les défauts de ces paupières. Bizarre mais après tout chacun ses goûts et la "laideur" ou du moins l'aspect peu banal de paupières rebelles à l'esthétique a finalement de quoi être un grand centre d'intérêt.

Une femme, en bonne voyeuse, assiste à une scène cocasse chez son voisin d'en face. Lors d'un dîner galant, celui-ci s'éclipse et va dans la pièce d'à côté soulager une érection en solitaire. La plume est vive, la scène se passe comme dans un vaudeville et on ne peut s'empêcher de sourire en imaginant tout l'extraordinaire de cette situation.

Autre histoire, changement se sexe : un homme se prend de passion un beau jour pour le jardin botanique où il croit découvrir sa vraie nature en côtoyant les cactus. Et si sa femme était une liane rampante, ou pire, un bonsaï. Voilà notre homme lambda obsédé par sa révélation d'être un cactus en puissance qui finalement trouve un certain équilibre dans sa vie dans sa double nature.

Changement de décor et nous voilà face à un homme qui traque les odeurs des femmes, et plus particulièrement d'une dénommée Fleur, dans la cuvette des toilettes. Et voilà notre "fétichiste" qui égrène tous les cafés du coin à la recherche de l'odeur tant caractéristique de sa Fleur. Là pour celle-ci (de nouvelle), j'ai dû avoir les sourcils en accent circonflexe tout le long du texte. Je crois que je serais complètement démunie devant un fou pareil.



Je laisse deux nouvelles dans l'ombre car si j'en dévoilais trop je vous gâcherais le plaisir de la découverte. Et devant ces obscurs comportements, on tente de comprendre l'incompréhensible. Certaines nouvelles sont dérangeantes car les petits plaisirs que chacun cultive sont des jardins secrets et certains "doivent" rester dans l'ombre. Oui voilà le sentiment qu'on a, que les jardins secrets sont dévoilés au grand jour, que les petits écarts de chacun sont ici mis en avant comme des passions à part entière voire des faire-valoir.

Un livre tout à fait à part, qu'on avale sans trop bien comprendre pourquoi si ce n'est que la plume de Nettel est tout à fait captivante. Elle parvient à nous maintenir accrocher à des détails aussi superflus et extravagants soient-ils.
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L'oiseau rare

Laura, jeune thésarde, vit à Mexico et a une conviction profonde : elle ne désire pas d’enfant. Son amie Alina, qui partageait son opinion, décide finalement de devenir mère et tombe enceinte. Les médecins détectent à l'échographie une malformation cérébrale et, même s'ils annoncent qu'elle sera fatale, la petite Inès nait et lutte pour vivre. Ses parents, qui s’étaient préparés à un deuil, se battent pour que leur fille se développe au mieux, malgré un lourd handicap. En parallèle, Laura aide sa voisine, Doris, une mère célibataire qui a du mal à gérer son fils Nicolas, sujet à de fortes crises de violence.

La romancière mexicaine Guadalupe Nettel livre un récit sensible sur la difficulté d’être une « bonne mère » comme la société le demande, d’apprendre à aimer son enfant et à le faire grandir dans un environnement sain et bienveillant. Par le portrait de ces trois femmes courageuses, l’autrice s’interroge aussi sur les différentes formes de parentalité et vante l’idée de « maternité de substitution ». Elle démontre qu’accepter l’aide d’un tiers, voisine, nourrice, n’est en rien problématique et permettrait même d'enrichir sa propre maternité : cette sororité aiderait ainsi les femmes à supporter le poids qui pèse sur elles quand elles deviennent mère.
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Le corps où je suis née

J'ai terminé 2019 avec une mauvaise note... Le corps où je suis née raconte l'enfance de Guadalupe Nettel entre le Mexique et la France. Comme dans le livre, elle semble s'adresser à un psychothérapeute, l'écriture de ce livre a sûrement pour l'autrice une valeur psychanalytique mais je n'y ai trouvé aucun intérêt en tant que lectrice. Chacun a des souvenirs d'enfance, une enfance plus ou moins riche et compliquée, et chacun a le droit de les coucher sur le papier. De là à penser qu'il faut les publier, je ne comprends pas bien la démarche de la maison d'édition. Donc, voilà une autobiographie ni plus ni moins intéressante que la vôtre ou la mienne le serait.

J'aurais dû aborder cette autrice par une œuvre telle qu'Après l'hiver mais le titre inspiré d'Allen Ginsberg et la référence à la Beat génération m'ont attirée. Il en est en fait bien peu question...

Reste la vision par une Mexicaine du système scolaire français et la description très ethnique de la population d'un collège ou d'un cité. Bof...
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Après l'hiver

L'auteur est mexicain et je n'avais pas encore découvert de style d'écriture de ce pays ! De plus, mon petit tour là-bas, j'ai la chance de l'avoir fait grâce à Babelio et à sa Masse critique. Merci aux éditions Buchet Chastel et à l'équipe de Babelio pour cette découverte.



Mexique, Cuba, Paris, New-York, Boston, Oaxaca. Des tas de lieues éparpillés dans le monde où nous parcourons pas à pas une étape de la vie de deux personnages. Claudio est unique en son genre, son caractère et sa façon très stricte de vivre peuvent s'apparenter à ceux d'un moine, mais un moine beaucoup moins tendre et distant des femmes...

Cecilia est originaire du Mexique, d'Oaxaca où son enfance a été parcheminé de tendresse et d'abandon, d'une famille joyeuse au fantôme de sa mère, de lecture enthousiaste à une immense peine à vivre. Ils ne se connaissent pas encore mais leur rencontre leur fera changer de train de vie. Beaucoup de couleurs les attendent dans le ciel de l'océan qui les sépare !



Claudio et Cecilia ne sont pas loin du couple d'étrangers qui recèle une histoire digne d'un roman. En même temps, avec deux destins si différents, on peut s'attendre à l'histoire passionnante de deux personnes que tout oppose.



Je m'attendais à un voyage coloré, très optimiste, ouvert vers la joie de vivre. Après l'hiver est un roman qui se lit tout seul, obligeant son lecteur à découvrir des chemins qu'il ne pensait pas croiser dans cette lecture.

Les émotions sont selon moi encore trop peu divergentes, j'aurai adoré voir le passé de Claudio, ou un peu plus de détails sur la progression sentimentale de Cecilia. J'ai eu l'impression que le cadre lui-même empêchait les personnages de jouer sur leur originalité.

J'ai beaucoup apprécié le voyage, l'auteur veut posséder deux personnages, deux histoires et deux mondes très différents, pour un mélange dynamique et cultivé. C'est une lecture moderne d'un style assez rustique, la démarche m'a beaucoup plu, et l'ambiance est détendue, d'une saison à l'autre les chapitres sont plus ou moins fluide.

Je recommande ce roman à ceux qui aiment les voyages à travers le quotidien de personnages plaisants à rencontrer.
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L'oiseau rare

Dès les premières lignes, je me suis identifiée à Laura tant ses pensées sont similaires à celles qui me traversent régulièrement l’esprit. C’est rare et assez déstabilisant [j’avais presque l’impression que l’autrice était dans ma tête] mais c’est aussi ce qui m’a fait accrocher directement à cette histoire.



L’autrice nous raconte deux années de la vie de ces deux amies, alternant les chapitres consacrés à Laura et ceux concernant Alina. Néanmoins, toute la narration se fait à la première personne du singulier, du point de vue de Laura : comme si elle nous racontait leur histoire. Le rythme est assez particulier : alors qu’on pourrait croire que les événements d’un chapitre à l’autre se passent simultanément dans la vie de chacune, on s’aperçoit que les deux temporalités ne concordent pas toujours. Parfois, il se passe quelques heures dans la vie de l’une quand on passe plusieurs jours avec l’autre. Cela m’a gênée à plusieurs reprises car j’avais l’impression d’être face à des “anomalies” du texte et cela m’a plusieurs fois fait sortir de ma lecture. Mais, d’un côté, c’était tellement flagrant qu’à la deuxième, je me suis dit que cela devait être voulu.



A travers la vie de ses héroïnes, Guadalupe Nettel aborde de nombreuses thématiques qui touchent à la vie quotidienne des femmes et aux violences qu’elles subissent : l’envie ou non d’avoir des enfants, les réactions que nos choix peuvent provoquer chez nos proches, l’accompagnement du corps médical et les inégalités dans l’accès aux soins au Mexique, les violences conjugales et leurs conséquences sur la vie des enfants qui en sont témoins, les féminicides [très fréquents au Mexique], etc. Ce sont des sujets difficiles et lourds qu’elle parvient pourtant à distiller à travers le récit de manière juste et conforme à notre réalité quotidienne.



Les relations mères-filles sont également largement traitées par l’autrice à travers plusieurs duos d’âges très différents. Là encore, je l’ai trouvée très juste et nuancée, notamment dans la relation entre Laura et sa propre mère.



Et enfin, ce roman est un véritable appel à la sororité qui prend une place importante dans les interactions qui sont présentées. C’est même la clé de nombreuses situations.



L’Oiseau rare m’a véritablement fait passer par des montagnes russes émotionnelles auxquelles je ne m’attendais pas : le début du roman était presque drôle. Donc même si j’en suis ressortie avec le cœur réchauffé par la beauté des relations qui se tissent entre toutes ces femmes, je vous conseille de choisir le bon moment pour le lire.



De mon côté, je compte m’intéresser de plus près à l’œuvre de Guadalupe Nettel ainsi qu’au catalogue des éditions Dalva car cette première rencontre avec L’Oiseau rare m’a donné envie de les revoir.
Lien : https://www.maghily.be/2022/..
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L'oiseau rare

L’oiseau rare est le titre français de La fille unique en espagnol (2020).



C’est un roman admirable sur la maternité, sans pathos ni sensiblerie, mais très direct et cette lecture peut bouleverser de jeunes mères ou des mères en devenir.



La narratrice est Laure, une jeune enseignante universitaire qui ne désire pas de grossesse. Son choix est si déterminé qu’elle a subi une ligature des trompes.

Sa meilleure amie, Aline, pensait comme elle, mais avec le temps elle a revu sa position et au moment du récit elle mène une grossesse avancée sans histoire.

Par ailleurs, Laura a une voisine dans son immeuble, Doris, mère d’un garçon de 10 ans avec lequel elle entend des disputes violentes avec débordements physiques et oraux.



A la fin de sa grossesse Aline saura que son enfant est atteint d’une grave maladie : comment affronter la fin de la grossesse? quelles options envisager? comment continuer à vivre après cette expérience?

Quant à Doris, elle vit très mal la situation avec son fils, cette violence inouïe héritée d’un père absent. Peu à peu Laura va se rapprocher du couple mère-fils et commencera à s’intéresser au garçon ce qui fera revoir quelque peu sa position face à la maternité en général. Car Doris s’occupe mal de son fils et d’ailleurs elle ne s’occupe pas d’elle même, se considérant comme une ratée.



Il y a dans ce roman d’autres approches de la maternité; par exemple cette maternité métaphorique avec les pigeons qui nichent sur le toit de Laura et qu’elle espionne chaque jour. Ainsi, elle a constaté que les oiseaux peuvent déposer les oeufs dans des nids d’espèces différentes (le parasitisme de ponte) en éliminant les oeufs natifs. Il y aura éclosion d’oiseaux d’une autre espèce, mais les pigeons continueront à les alimenter et à les protéger jusqu’à l’envol.



Avec cette description de grossesses difficiles, apparait vers la moitié du livre la notion d’aide si naturelle entre les femmes, une aide qui vise à alléger la charge négative de la maternité. Pour cette raison ce livre est aussi féministe sur l’amitié et l’entre-aide.

D’autres sujets sont intéressants comme par exemple l’attitude arrogante et peu emphatique de certains médecins face à des problèmes humains de cette envergure.

L’oiseau rare s’attaque un peu à l’image lisse et parfaite de la mère parfaite, totalement absorbée par son rôle et quelque peu annihilée par l’élevage des enfants.

L’écrivaine expliquait dans une interview qu’elle s’est inspirée d’une amie pour le cas d’Aline.
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Après l'hiver

Belle surprise.On est parfois attiré par une couverture et ce fut le cas.

Claudio,un exilé cubain,ou pour madame Royal un



voyageur, vit à New York au



milieu de rituels quotidiens.Il entretient une relation sulfureuse mais sans sentiment avec une cougar pleine aux as,mais peut être est ce un pléonasme.

Cécilia finit elle vaguement ses études Paris en vivant chez une cubaine qui s avère être l'ex belle soeur de Claudio.

Très beau chassé croisé entre deux personnages dont on imagine vite qu'ils vont se rencontrer.La force de l'ouvrage vient après la rencontre,moment où les protagonistes vont être mis face à leurs responsabilités.Beaucoup de questionnements, le poids du passé, l'amour sous différentes formes,une belle écriture.Un très bon moment

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Après l'hiver

Belle découverte, grâce à la très intelligente revue littéraire le Matricule des Anges, de Guadalupe Nettel, écrivain mexicain cosmopolite qui partage sa vie entre Paris, Mexico et Barcelone.

Après l’hiver décline tout en nuances le thème de la solitude et de la mort. Cecilia, étudiante mexicaine installée à Paris pour poursuivre ses études, se cloître dans un petit appartement dont la fenêtre principale donne sur le cimetière du Père Lachaise. Cette vue sur l’immense tristesse des vivants entre en résonnance avec l’infinie solitude que Cecilia ressent dans cette ville si froide et si hostile en hiver. Elle rencontre Tom son voisin de palier dont la bibliothèque est constituée uniquement d’auteurs enterrés au Père-Lachaise. Avec lui, elle redécouvre les joies simples d’un repas partagé ou d’une ballade à deux dans Paris. Parallèlement se déroule à New-York la vie de Claudio, exilé cubain, se réfugiant dans la totale maîtrise du quotidien et de sa vie pour éviter toute défaillance sentimentale. Il a une maîtresse, Ruth, une américaine, dont la docilité et la complaisance le confortent dans son mode de vie routinier. Claudio et Cecilia vont se rencontrer à Paris. Pour Claudio, c’est le coup de foudre. Cecilia est sans aucun doute l’âme sœur tant attendue. Mais aimer n’est pas simple pour un homme comme Claudio qui veut contrôler sa vie dans les moindres détails. Comment vivre sans souffrir, c’est à cette éternelle question que ce beau roman tente de répondre avec sensibilité et clairvoyance.

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