Citations de Hanif Kureishi (411)
Être une artiste, mener sa vie selon son bon vouloir, vivre selon son imagination et suivre ses impulsions, c’était se réaliser pleinement et s’accepter.
Jusqu’à une période récente, elle avait eu la certitude qu’un jour elle trouverait un baume pour ses blessures : quelqu’un, un parent, un amant, ou un bienfaiteur finirait par l’arracher au chaos.
La créativité est comme le désir sexuel. Elle se renouvelle jour après jour.
Le percevait-on dans ses yeux, dans ses mains ou dans toute son attitude ? Le talent, était-ce l’intelligence, la passion ou bien un don ? Est-ce qu’il pouvait se développer ? En observant Aurélia, Marcia se demandait par quel mystère certaines personnes étaient capables de faire certaines choses et pas les autres.
On ne pouvait pas deviner en regardant quelqu’un à quoi ressemblerait sa prose.
Les jeunes ne s’intéressent qu’à eux-mêmes
C’était terrible d’avoir autant besoin de quelqu’un. Comment pouvait-on en avoir assez ? C’était peut-être plus facile de s’en passer.
Il songea que les plaisirs s’effacent en même temps qu’on les éprouve : on
n’arrive jamais à se rappeler sa dernière cigarette. Si le bonheur s’accumule, ça n’est pas parce qu’il reste dans le sang, mais parce que c’est le sang.
La drogue rend tolérables les choses les plus assommantes.
L’ennui était un antidote au désir turbulent, étouffant son soupçon que la désobéissance fût la seule forme d’énergie. Il dut s’apprendre à rester de nouveau tranquille.
On pouvait être un hors-la-loi sexuel dès l’instant qu’il y avait encore des gens innocents. Ils s’encourageaient mutuellement, chacun tenant pour l’autre le rôle de Virgile, jusqu’au moment où ils ne savaient plus s’ils étaient des enfants ou des adultes, des hommes ou des femmes, des maîtres ou des serviteurs. Transformer en plaisir le banal, le déplaisant, le carrément répugnant, c’était comme de la magie noire : le pauvre Don Juan comme un écureuil dans sa roue, contraint de fabriquer à jamais l’électricité de sa vie.
Une vie facile et créatrice, transformant en art l’ennui ordinaire et les sentiments pénibles.
Il se demanda s’il savait ce que devaient éprouver les femmes mariées mais dépendantes, quand ce qu’on avait, on ne l’avait pas gagné ni mérité. Ce n’était pas tout à fait de l’humiliation qu’il ressentait, mais un peu d’amertume.
Il y aura toujours des frictions entre hommes et femmes aussi longtemps qu'ils désireront des choses l’un de l’autre – et il faut qu’ils les désirent : c’est ça une relation.
Quand on commence à couler, ça va vraiment vite.
La littérature ne recommande rien. Ce n’est pas un guide mais tu as quand même appris que l’imagination soulève quelque chose pour l’emmener ailleurs, en le modifiant dans son envol. L’idée originale n’est qu’un prétexte.
Les écrivains sont censés sentir et savoir. Ce sont des sages, avec assez de sincérité, de courage et de conscience pour nous tous. Maintenant, je suis bouleversée que tu m’aies vue comme ça.
Il n’y a de vraies raisons à rien, on s’entiche simplement des choses et puis on s’en lasse – Dieu merci.
Les musiciens ne font que lire les notes. Ça n’est pas de la musique, c’est comme lire une carte.
Quand il était enfant, il s’en souvenait, ses parents l’incitaient à être poli et regrettaient l’époque où les bonnes manières vous protégeaient des abus de l’intimité, où on ne glorifiait pas la sincérité.