Citations de Hanif Kureishi (411)
Quand vous embauchez quelqu’un pour retapisser les murs en vert, vous ne lui demandez pas s’il aime le vert ou pas. Vous lui demandez de mettre du vert là où il doit sans faire de commentaire.
Ce que les gens veulent, c’est l’occasion de s’élever, de trouver un chemin qui les grandisse et qu’ils puissent emprunter à leur tour.
C’est ça, un romancier : charlatan, arnaqueur, escroc, tout ce qu’on veut. Mais, surtout, c’est un séducteur.
Les mots étaient le pont vers la réalité ; sans eux, tout n’était que chaos. De mauvais mots pouvaient vous empoisonner et détruire toute votre vie, avait dit un jour Mamoon ; et les bons mots pouvaient recadrer la réalité. La folie de l’écriture était l’antidote à la vraie folie. Les gens admiraient la Grande-Bretagne pour sa littérature uniquement ; cette belle petite île qui s’enfonçait dans les eaux était un grenier à génies, où les meilleurs mots étaient conservés, où on les faisait, les refaisait.
L’artiste était l’intermédiaire, l’audacieux qui prenait la parole, que l’on remerciait pour ça et qui en payait le prix. Les artistes étaient autorisés, voire encouragés, à vivre des vies plus libidineuses au nom de ceux qui avaient dû laisser leur jouissance à la porte de leur travail.
J’aime ma solitude, mais je crains de devenir folle. J’aime lire mais ça ne me suffit pas. Ici, à la campagne, en plein hiver, quand il fait nuit à trois heures, je me mets à voir tout en noir.
- [...] Tout le monde te regarde, j'en suis sûr, et se dit : un jeune Indien, comme il est exotique, comme il est intéressant, que d'histoires de grands-mères et d'éléphants nous pourrions apprendre de lui. Et tu es né à Orpington.
- Ouais.
- Seigneur, quel monde étrange ! L'émigré et le monsieur Tout-le-Monde du XXè siècle.
J'envie les oiseaux, dit-elle. Ils peuvent chanter. Personne ne leur cloue le bec ou ne les envoie en prison. Ils sont les seuls êtres libres ici.
Au fond, le monde n’était que cendres. On pouvait le transformer en poussière en brûlant tout espoir, toute envie, tout désir. Mais vivre c’était un peu croire à l’avenir.
Les gens n’avaient qu’à comprendre qu’ils devaient s’aimer les uns les autres ; et si c’était trop leur demander, qu’au moins ils se fichent la paix.
Le monde serait meilleur si les gens réfléchissaient avant d’agir.
Avoir perdu un amour qu’on croyait éternel et devoir se remettre d’une chose pareille. C’est terrible, terrible, terrible !
Il fallait toujours compter avec autrui ! Et si tomber amoureux ne vous faisait qu’entrevoir une facette de l’autre, à qui réellement s’adressait la passion ?
Elle aimait flâner dans Paris : les rues étaient bordées de galeries de tableaux et les boutiques regorgeaient de petits objets. C’était une ville où les gens attachaient de l’importance au bon goût. Tout semblait paisible et rien n’était agressif. On était loin de la vulgarité, de la fureur et de la frénésie de consommation qui une fois de plus à Londres étaient redevenues à la mode.
Les gens se consument. Ils sont en même temps épuisés et soumis à de constantes décharges d’adrénaline. J’ai toujours eu envie de me mettre à la marche… aux randonnées, vous savez, avec brodequins et sac à dos. J’ai envie d’écrire un roman, de voyager, d’avoir des aventures.
On pourrait dire qu’il y a des circonstances qui rendent la chose inévitable.
Des tas de gens n’ont pas une envie sincère d’écrire, tout ce qu’ils recherchent, c’est la gloire. Ils devraient faire autre chose.
Certains jours, la vie est bien difficile… on reste stérile devant une page blanche.
La fin de la trentaine, c’est l’âge des désillusions. Le début de la quarantaine est une période merveilleuse de réillusion. Tout s’éclaircit alors, vous verrez, on se découvre de nouveaux buts.
Écrire, c’est ma drogue. Je m’y mets sans effort. Mon nouveau roman commence à prendre forme. C’est le meilleur moment, quand on sent l’inspiration arriver.