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Citations de Hanif Kureishi (411)


Hanif Kureishi
Tout écrivain, s'il est un authentique artiste, est forcément diabolique - au sens où il dit ce qu'on n'est pas censé dire.
Interview Nouvel Obs. 12/01/2014
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Après un certain âge, le sexe perd de sa banalité. Je ne pourrais plus demander aussi peu. Poser la main sur le corps d'autrui, - approcher sa bouche d'une autre bouche-- quel engagement ! Choisir quelqu'un, c'est découvrir toute une vie. Et c'est l'inviter à vous découvrir ! (p. 25)
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J’ai aussi compris que la transgression elle-même définit les règles qu’elle cherche à contourner. Il n’y a rien qui renforce autant la norme que les conduites déviantes.
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Maintenant, j'ai sans doute envie d'être loyal envers autre chose. Ou quelqu'un d'autre. Oui: envers moi-même. (p.47)
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– Si tu veux en savoir plus sur ses différentes qualités…
– Je n’ai jamais été aussi impatient.
– Eh bien, Eddie est connu pour être un cunnilinguiste extraordinaire. C’est le Jacques Cousteau du ramonage de berlingot. Il peut se tenir à la tâche pendant des heures sans reprendre son souffle. Mais il lui a donné quelques morpions en prime.
– Quelle est sa technique avec les femmes ?
– Il leur vend de l’avenir. De l’espoir. Il leur répète à quel point elles sont belles, intelligentes. Il leur dit qu’ils iront vivre à New York ou à Rio. Ils se lanceront dans les affaires. Ils se mitonneront des petits plats, se diront des petits mots doux et se feront des petits câlins jusqu’à la fin de leurs jours.
– Les gens sont si faciles à berner ?
– Ils fuient la vérité comme ils fuient Ebola. Je n’ai pas besoin de te le rappeler.
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La sexualité, c’est comme l’art : si vous savez ce que vous faites, c’est que foncièrement, vous n’en savez rien.
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J'ai besoin que chaque jour il se passe quelque chose qui représente une sorte de progrès ou d'accumulation. Je ne supporte pas que la vie ralentisse, que l'intensité décline. Mais j'accueillerais volontiers une période de calme. J'y aspire, dans un avenir lointain. (p. 139)
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Je vais me jeter sur les autres, sans la moindre retenue. Je ne compte pas tergiverser à la lisière de l'existence. (p.82)
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Nous commençons dans l'amour et nous sommes prêts à affronter de nombreux ennuis pour demeurer dans cette condition pendant le restant de nos jours. N'est-ce pas l'état dans lequel les hommes et les femmes ont le plus de chance de s'épanouir ? Alors les gens se surpassent: les sadiques deviennent plus doux, les banquiers plus généreux, les coroners jouissent de la vie, même les bookmakers deviennent sympathiques. Et là-bas, ce soir, dans cette ville merdeuse et vrombissante, il y a , j'en suis certain, quelqu'un qui m'aime. (p.110)
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Qu'emporte-t-on quand on a décidé de ne pas revenir ?
(...) je reste là pendant une éternité, à regarder autour de moi. j'ai peur de me sentir trop bien dans ma propre maison, à croire que, si jamais je m'asseyais, je perdrais tout désir de changement. (p.52)
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Mon fonds de commerce, c’est les secrets : on me paie pour les garder. Les secrets du désir, ce que les gens veulent réellement, ce qui leur fait le plus peur. Les secrets qui disent les difficultés de l’amour, de la sexualité, la douleur de la vie, la proximité de la mort, pourtant si éloignée. Pourquoi plaisir et châtiment sont-ils aussi étroitement liés ? Comment nos corps parlent-ils ? Pourquoi se rend-on malade ? Pourquoi veut-on échouer ? Pourquoi le plaisir est-il si dur à supporter ?
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Je suis psychanalyste ; ou, pour le dire autrement, je suis un décrypteur d’esprits et de signes. Il arrive également qu’on m’appelle dépanneur, guérisseur, enquêteur, serrurier, fouille-merde ou, carrément, charlatan, voire imposteur. Tel un mécanicien allongé sous une voiture, je m’occupe de tout ce qui se trouve sous le capot, sous l’histoire officielle : fantasmes, souhaits, mensonges, rêves, cauchemars – le monde qui se cache sous le monde, le vrai sous le faux. Je prends donc au sérieux les trucs les plus bizarres, les plus insaisissables; je vais là où le langage n’a pas accès, là où il s’arrête, aux limites de l’«indicible» – et tôt le matin, qui plus est.
Tout en mettant d’autres mots sur la souffrance, j’apprends comment le désir et la culpabilité perturbent et terrorisent les gens, je découvre les mystères qui consument l’esprit, déforment le corps ou, parfois, le mutilent, j’observe les blessures de l’expérience, rouvertes pour le bien d’une âme en pleine refonte.
Au plus profond d’eux-mêmes, les gens sont plus fous qu’ils ne veulent bien le croire. Vous constatez qu’ils ont peur d’être dévorés et que leur propre envie de dévorer les autres les inquiète. Dans les cas les plus courants,ils imaginent aussi qu’ils vont exploser ou imploser, se dissoudre ou se faire posséder. Leur vie quotidienne est hantée par la peur que leur relation amoureuse puisse impliquer, entre autres choses, des échanges d’urine et d’excréments.
Bien avant tout cela, j’adorais déjà les ragots – qualité indispensable pour ce genre d’activité. Aujourd’hui, j’en ai pour mon compte. C’est un fleuve d’immondices qui se déverse en moi, jour après jour, année après année. Comme beaucoup de modernistes, Freud s’intéressait tout particulièrement aux détritus : on pourrait dire qu’il est le premier artiste du «reste», dans la mesure où il trouvait du sens à ce qui est habituellement laissé de côté. Sale boulot que de plonger au cœur de l’humain.
En ce moment, il y a quelque chose de nouveau dans ma vie. C’est une sorte d’inceste, mais qui aurait pu penser que cela arriverait un jour ? Ma grande sœur, Miriam, et mon meilleur ami, Henry, sont tombés fous amoureux. Et chacune de nos existences se trouve perturbée, bouleversée même, par cette invraisemblable liaison.
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[...] Ma mère était une femme potelée qui n'attachait guère d'importance à son corps. Elle avait un visage rond et pâle et de gentils yeux mordorés. Elle considérait son corps comme un objet gênant qui l'entourait, uen sorte d'île déserte, inexplorée, sur laquelle elle aurait échoué.
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Dans 80 ans, nous serons tous morts. (...) nous nous conduisons comme s'il n'en était pas ainsi, comme si nous n'étions pas seuls, comme si n'arriverait jamais ce moment où chacun de nous se rendra compte que sa vie est finie, on fonce sans frein à toute vitesse vers un mur de briques.
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Je pourrais répondre que je crois à l'individualisme, au sensualisme et à l'oisiveté créatrice. J'aime l'imagination humaine: sa délicatesse, la brutalité agressive de son énergie, sa profondeur, le pouvoir qu'elle a de transformer le monde matériel en art. J'aime ce que font les hommes et les femmes. Je préfère ces choses à tout le reste, hormis l'amour et le corps des femmes, qui se trouvent au centre de tout ce qui vaut la peine d'être vécu. (p. 142)
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Je sais que l'amour est un sale boulot ; impossible de garder les mains propres. Quand on reste sur la réserve, il ne se passe rien d'intéressant. En même temps, il faut trouver la bonne distance entre les gens. Trop près, ils vous submergent ; trop loin, ils vous abandonnent. Comment les maintenir dans la bonne relation ?
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"Avant de m'endormir, je fantasmais à propos de Londres, et de ce que je ferais là-bas, quand la ville m'appartiendrait. Londres avait un son particulier. C'était, il me semble, des types dans Hyde Park, qui jouaient du bongo avec leurs mains. Il y avait aussi l'orgue électronique des Doors dans Light my fire. Et là-bas des gamins habillés en manteaux de velours menaient une vie libre; des milliers de Noirs y vivaient, de sorte que je ne me sentirais pas bizarre."
p.182
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Quand j'étais gosse, on nous demandait souvent, en guise de devoir, de répondre à la question : " Qu'ai-je fait aujourd'hui ?" Et aujourd'hui j'ai envie de dresser la liste des choses que je n'ai pas faites aujourd'hui. Des choses que je n'ai pas faites en cette vie. (p.70)
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La vérité est un tatouage que l'on a sur le front.
Tout seul, vous ne pouvez pas le voir.
Et moi, je suis votre miroir.
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Carlo finit par se décider à dire quelque chose.
"Vous savez ce que vous êtes ?
- Que suis je ? dit papa. Ca fait des années que je cherche.
- Vous êtes un... vous êtes un...
-Je suis là, j'attends, fit papa, mais tu n'a pas les couilles de le dire, petit gros dur. Si tu le dis, ce sera contrariant, mais au moins ce sera rock'n'roll.
- Branleur", dit Carlo
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