Citations de Henning Mankell (3576)
Vieillir, c'est s'aventurer sur une glace de moins en moins solide. (Page 255)
- Parfois la vérité est dans l'exagération.
La beauté survivait à tout, à l'humiliation, à la contrainte à la douleur tant que subsistait une résistance. La résignation, elle, entrainait la laideur, le tassement, le délabrement mortel.
Il y a une beauté spéciale qui n'appartient qu'aux femmes très âgées. dans leurs rides sont inscrites toutes les marques, tous les souvenirs de la vie écoulée. je parle des femmes très âgées, celles dont la terre réclame le corps.
- Il n'y a pas de gens normaux. C'est une fausse image du monde, une idée que les politiques veulent nous faire avaler. L'idée que nous ferions partie d'une masse infinie de gens ordinaires, qui n'ont ni la possibilité ni la volonté d'affirmer leur différence. Le citoyen lambda, l'homme de la rue, tout ça - c'est du flan. Ça n'existe pas. C'est juste une excuse que se donnent nos dirigeants pour nous mépriser.
La plupart des voyages dont on rêve n’ont jamais lieu. Ou alors on les accomplit intérieurement. L’avantage, quand on emprunte ces vols intérieurs, c’est qu’on a de la place pour les jambes.
"On a parlé de la météo de l’automne. Si on avait été au printemps, on aurait parlé de la météo du printemps. C’est incroyable le nombre d’heures que j’ai pu passer dans ma vie à parler météo avec les uns et les autres. »
Il y a de cela un certain nombre d'années, j'ai demandé à un ami verrier de me souffler un verre contenant dans sa masse une bulle d'air emprisonnée. En tant que professionnel, il considérait ce verre comme un objet défectueux. Mais moi, je réfléchissais à la différence entre vérité et mensonge, fiction et réalité ; à l'arrière-plan, il y avait également la question du temps et des distances infinies.
Il existe un mythe selon lequel une bulle d'air emprisonnée dans la paroi d'un verre se déplace, mais si lentement que son mouvement de rotation est impossible à suivre à l'oeil nu. la durée d'une longue vie humaine ne suffirait pas pour constater un déplacement significatif. Il lui faudrait plus d'un million d'années pour retourner à son point de départ. La bulle d'air a donc, de même que les planètes, une orbite qui règle la forme et la vitesse de son déplacement.
C'était un soir où les morts et les vivants pouvaient faire la fête ensemble. Un soir pour ceux qui avaient encore longtemps à vivre et pour ceux qui, comme Harriet, se tenaient déjà au bord de la frontière invisible et attendaient le passeur.
Mais j'ai assumé mes choix. Je n'ai pas tergiversé jusqu'à découvrir un jour qu'il était trop tard. Ce que j'ai fait, je le dois à moi et à moi seul. Quand je vois l'amertume chez beaucoup de gens de mon entourage, je suis content de ne pas être à leur place. Malgré tout, j'ai essayé d'être responsable de ma vie, de ne pas la laisser dériver simplement au fil de l'eau.
La vie est un effort sans fin.
Les pleurs, ça a un goût amer parce que c’est vrai.
Les rêves ont une valeur en soi; on n'est pas obligé de les convertir en pratique.
La haine peut servir de moteur pendant un certain temps pas davantage. Elle peut te donner une force un peu illusoire, mais elle reste toujours en premier lieu un parasite qui te dévore.
- As-tu jamais cru que tu me reverrais un jour? L'as-tu jamais souhaité?
Je n'ai pas répondu. Pour une personne qui en a abandonné une autre sans mot d'explication, il n'y a au fond rien à dire. Il existe des trahisons qui ne peuvent se pardonner, ni même s'expliquer de quelque manière que ce soit. Celle que j'avais infligée à Harriet était de celles-là. Donc je n'ai rien dit. J'ai attendu, en regardant la flamme de la bougie.
De bonnes chaussures doivent aider la personne à oublier ses pieds.
- Il vaut mieux, de toute façon, s'approcher des autres lentement. Si on va trop vite, on risque la collision ou le naufrage.
- Comme en mer ?
- Oui. L'écueil qu'on ne voit pas et qui n'est pas marqué sur la carte, c'est celui qu'on découvre trop tard.
Ils sont tous pareils. Les hommes nourissent des projets, les femmes nourissent des enfants.
C'était un instant hors du temps. J'ai toujours perçu le temps comme un fardeau qui s'alourdissait avec les années, à croire que les minutes pouvaient se mesurer en grammes et les semaines en kilos.
L' amour donne une fraîcheur, un calme, peut-être même une sécurité, qui rend la rencontre avec la mort moins effrayante.