Citations de Henning Mankell (3576)
La vie est une branche fragile suspendue au-dessus d'un abîme. Je m'y cramponne comme les autres tant que j'en ai la force. Puis je tombe comme les autres, et je ne sais pas ce qui m'attend.
Cette peur du lien, cette peur de sentiments trop intenses pour pouvoir être contrôlés, m'avait toujours poussé à réagir d'une seule façon: l'esquive, la fuite.
Les promesses trahies sont comme des ombres qui dansent autour de toi au crépuscule.
La houle semble figée. Le navire est immobile, comme s'il retenait son souffle.
C'est ainsi que j'imagine la mort, pense Hanna Lundmark. Un calme soudain, inattendu, venu de nulle part. La mort est comme le vent. On passe vite à couvert.
Si on fouille trop loin dans le cœur des autres, on risque de détruire l’amitié.
Il faut laisser le passé se dissoudre et s'en aller avec le vent.
Tu es trop maigre. Un capitaine ne peut pas être aussi maigre. Bientôt le vent te soufflera au travers. Et tu ne seras plus que de la nourriture pour les mouettes.
- La grisaille du quotidien, dit-il. Un thème littéraire sous-estimé de notre temps.
Mes ambitions ont toujours été superficielles et insuffisantes, mes démarches morales ont été trop sentimentales ou trop impatientes. En réalité, je n'ai jamais rien exigé de moi-même.
Les mensonges sont toujours comme des poids, même s'ils paraissent immatériels au début.
J'ai peur. Ça ne veut pas dire que je n'ose pas braver ce qui m'effraie.
Sa mère pleurait toujours en silence. Comme si sa douleur marchait sur la pointe des pieds.
Toute ma vie, j'ai eu des cachettes dont personne n' a jamais soupçonné l'existence ; mais aucune n' a été aussi parfaite que le sommeil.
- Tu arrives à te représenter ce que c'est de porter un gosse ? Demande-t-elle soudain.
Il ne comprend pas ce qu'elle dit. C'est lui qui porte Staffan sur ses épaules.
- Là-dedans, précise-t-elle en montrant son ventre.
Comment pourrait-il se représenter une chose pareille ? Aucun homme ne le peut.
Parfois je suis quelqu’un d’autre, peut-être mon père, peut-être quelqu’un dont je n’ai pas idée. Je cherche quelque chose qui n’a pas de fond, dans la mer, comme en moi-même.
Il parlait souvent d'eux. De ceux qui étaient passés avant. Cela l'effrayait : les vivants étaient si peu, et les morts tellement plus nombreux.
Elle se rappela une adecdote qu'elle avait entendue . Le président de la Zambie , Kenneth Kaunda , avait exigé que la compagnie nationale Zambie Airways fasse l'acquisition du plus gros avion de ligne existant , un boeing 747 . Aucun argument économique ne pouvait motiver cet investissement sur la ligne Lusaka-Londres , dont la fréquentation était bien trop faible . Il s'était bientôt avéré que le but du président Kaunda était d'utiliser cet avion lors de ses nombreux déplacements à l'étranger . Ce n'était pas pour voyager dans le luxe , mais pour pouvoir embarquer avec lui tout ce que le pays comptait d'opposants , de ministres ou de chefs militaires susceptibles de comploter ou de fomenter un coup d'Etat pendant son absence .
Il n'y a pas de gens normaux. c'est une fausse image du monde, une idée que nos politiques veulent nous faire avaler. L'idée que nous ferions partie d'une masse infinie de gens ordinaires, qui n'ont ni la possibilité ni la volonté d'affirmer leur différence. Le citoyen lambda, l'homme de la rue, tout ça-c'est du flan ca n'existe pâs. C'est juste une excuse que se donne nos dirigeants pour nous mépriser.
Arriver en retard, c'était faire outrage au temps des autres.
Autrefois je croyais qu'un médecin mourait différemment de ses patients. Un médecin connaît tous les processus qui conduisent le coeur et le cerveau à cesser de fonctionner. On pourrait donc croire qu'il est mieux armé que d'autres. En réalité, il n'en est rien. J'ai beau être médecin, la mort est aussi dure, effrayante et impossible à anticiper pour moi que pour quiconque. Je ne sais pas si je vais mourir calmement ou au terme d'une résistance acharnée. Je ne sais absolument rien de ce qui m'attend.