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Citations de Henry Bordeaux (221)


Quant au grenier, nul de nous n’y aurait pénétré sans compagnie. Une seule lucarne lui accordait avec parcimonie une lumière insuffisante, de sorte que les tas de bois, les fascines et tous les objets mis au rancart, qui peu à peu venaient à prolonger indéfiniment leur existence inutile, prenaient des aspects bizarres d’instruments de torture ou de personnages menaçants. En outre, les rats s’y livraient des batailles rangées, et des pièces qui étaient au-dessous on aurait cru assister à des courses organisées, avec sauts d’obstacles. De temps à autre on y mettait le chat, un superbe angora fainéant, gourmand et peu guerrier, qui sans doute craignait pour sa fourrure et miaulait de frayeur jusqu’à ce que tante Dine, qui en avait soin, le délivrât de sa corvée militaire, ce qui ne tardait jamais.

I. Le Royaume
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Je ne vais pas vous conduire à travers toute la maison. Ce serait trop long, car elle a deux étages, dont le second est beaucoup moins âgé que le premier, plus un grenier et la tour.

I. Le Royaume
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Là gouvernait alors Mariette la cuisinière. Son pouvoir était absolu. Meubles et gens, tout tremblait sous son despotisme. L’espace, heureusement, permettait d’échapper à sa surveillance. Il y avait des coins d’ombre où l’on parvenait tant bien que mal à se dissimuler, et notamment sous le vaste manteau de la cheminée. Cette cheminée avait été mise à la retraite comme un vieux serviteur : je ne savais pas pourquoi, mais je devine que c’était pour des raisons d’économie.

I. Le Royaume
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La maison, c’était notre Louvre.

La cuisine était peut-être, était sûrement la plus belle pièce, la plus vaste, la plus confortable, la plus honorable : on aurait pu y donner des banquets et des bals. C’était la mode autrefois et je ne suis pas de ceux qui la blâment, croyez-le, bien que j’aie osé transformer cette cuisine en un hall dallé de marbre blanc et noir, bien encadré de panneaux boisés, bien éclairé par une baie vitrée qui occupe tout le côté du couchant. Je continue d’y chercher des marmites et des casseroles, surtout la broche qu’on tournait, et d’y humer le fumet des ragoûts et des rôtis, et chaque fois que j’y vois entrer des invités, je suis tenté de maudire la sottise des domestiques et de m’écrier : « Quelle drôle d’idée de les faire passer par là ! »

I. Le Royaume
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Je continue à la voir telle qu’elle fut de mon temps, du temps, vous savez bien, que j’étais petit. Je l’ai dans les yeux pour le restant de mes jours.

I. Le Royaume
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On n’est pas d’accord avec les étrangers sur les lieux ni sur les choses de son enfance. Il y a des différences de dimensions. Leurs yeux ne savent pas regarder, et il faut les plaindre. À la place de la maison, ils n’aperçoivent, eux, qu’une maison. Comment, donc, pourrait-on s’entendre ?

I. Le Royaume
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Elle ignorait jusqu’à l’existence de ces émotions, de ces flirts, de ces amourettes, faibles sentiments avant-coureurs de l’amour qui suffisent à ternir un cœur de jeune fille, à le marquer bien inutilement d’une flétrissure avant que la vie ait commencé.
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A cinq heures, un grand vent se leva qui dédoubla sa frayeur en agitant furieusement les branches des arbres autour du pavillon, surtout en donnant une voix lugubre et profonde à la forêt. Les sapins s'avançaient et reculaient avec des plaintes, des gémissements de blessés, ou des hululements de chouettes. Elle se crut entourée d'une armée de revenants qui criaient leurs souffrances et réclamaient des prières.
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Pauvre peuple, qu'on grise de promesses, qu'on abêtit de banalités, et qui te passionnes sans comprendre pour des candidats sans amour, tu as voulu te conduire toi-même ; tu erres, les yeux bandés, cherchant le bonheur. Je te plains, mais ce n'est pas moi qui t'éclairerai. Demande la lumière à ceux qui utilisent ton obscurité pour s'enrichir de tes dépouilles...
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Il disait de Xavier de Maistre : “S’il eût été un professionnel de lettres, son activité se fût déployée au détriment de beaucoup d’autres qualités qui nous charment en lui. La grande originalité de ses écrits vient de ce que, ne croyant pas à sa vocation littéraire et n’écrivant que pour charmer ses loisirs, il laissait courir sa plume au hasard de ses inspirations, sans avoir la préoccupation de plaire au lecteur et de poser devant la critique. Sa paresse apparente avait son excuse dans une fierté naturelle qui lui commandait le silence quand il n’avait rien de nouveau à dire ; il lui répugnait d’imiter le jardinier sans scrupule qui va chaque jour secouer les arbres de son verger dans l’espérance d’inonder le marché de fruits encore verts et souvent avariés : Xavier savait attendre patiemment que le fruit mûr se détachât de lui-même pour le partager dans l’intimité de sa famille."
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Douze cents pages en un seul jour : le triomphe de l’unité de temps (à propos du roman en quatre volumes de Paul Féval, Médina Coeli et le Roi des gueux, qui se passe en vingt-quatre heures).
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N’avais-je pas essayé, dans ma dix-septième année, de mettre en pièce - c’est le cas de le dire - un roman de Paul Féval en quatre volumes ?
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