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Citations de Henry Bordeaux (221)


C'est une affaire de justice. On gagne, on perd au petit bonheur. Mais pour celui qui perd, c'est très embêtant. A cause des huissiers qui entrent chez vous comme dans un moulin.
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Les drames domestiques s'annoncent longtemps à l'avance, par des signes comparables ceux de l'orage: une atmosphère pénible, presque irrespirable, des pluies de larmes intermittentes, le murmure lointain des récriminations et des plaintes.
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Villa, hôtel, château, palais, comme tous ces termes majestueux, malgré leur prestige, sont incolores! A quoi bon emberlificoter la vérité? La maison, cela suffit. La maison, cela dit tout.
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L'œuvre passée était faite d'inquiétude, de pitié et de désir ; l'œuvre à venir saura peut-être trouver le secret de la vie, en continuant cette patiente dissection des cœurs humains, en montrant l'inanité de tout effort, lorsque cet effort n'est pas tendu vers un but fixe et immuable, en déterminant l'importance de notre vie et la nécessité d'une Règle, d'un Devoir pour l'expliquer et la diriger, en un mot en éclairant notre âme de cette double lumière : l'Amour et la Foi...

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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L'intelligence est destructive, dit-il à propos de Paul Bourget ; et il se sent pris de tristesse, à compter les ruines accumulées par les grands écrivains de notre temps, et les résultats négatifs de leurs œuvres en tant qu'œuvres morales. Il ne trouve une logique explication de la vie ni dans le scepticisme de Renan, qui tue l'absolu dans les âmes et se berce au vent de toutes les contradictions ; ni dans le pessimisme de Schopenhauer, qui est d'ailleurs, — ainsi qu'il le prouve lui-même, — plutôt un état psychologique qu'une doctrine, et qui enfante l'égoïsme et l'orgueil ; ni dans le déterminisme de Zola, pour qui le vice et la venu ne sont que des fonctions dégagées de toute sanction naturelle et indépendantes de notre volonté ; ni dans le dilettantisme de Paul Bourget ou de Jules Lemaître, dont l'esprit, voulant tout embrasser, n'étreint que de vaines ombres ; ni même dans la morale indépendante d'Alexandre Dumas, dont la base lui parait trop chancelante, ou la casuistique autoritaire de Ferdinand Brunetière, reposant sur une contestable tradition. Son esprit ne trouve un peu de repos que dans l'étude de Tolstoï et de Melchior de Vogué, parce que tous deux s'adressent à la religion pour régler nos pensées et nos actes. (...) il se contente d'admirer et d'exprimer sa sympathie; il comprend la nécessité de la Religion, il ne croit pas encore.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Ainsi, dans tous ses livres, avec une obstinée curiosité, M. Edouard Rod tourmente les problèmes de la vie: il a cherché leur solution dans sa pensée, il l'a cherchée aussi hors de sa pensée, demandant aux hommes supérieurs de notre temps la vérité que ses propres lumières ne lui ont fait qu'entrevoir. Dans les Idées morales du temps présent, il a voulu dresser le bilan des idées de notre époque, mais il a aussi accompli une enquête personnelle dans le but de tranquilliser son esprit et de calmer sa conscience inquiète.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Aucune faculté ne peut s'isoler dans l'homme : ses sensations, ses pensées, ses amours, ses volitions se confondent en un même tout qui est lui-même, et dépendent inévitablement les uns des autres. Et au-dessus de toutes choses se dresse le souverain devoir qui est la voix intérieure de notre âme et nous donne le calme ou l'inquiétude, selon que nous le suivons ou que nous l'évitons.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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L'homme ne peut point séparer ses actes de ses pensées. Celles-ci déterminent ceux-là, et les actes eux-mêmes, par une action réflexe, orientent à leur tour les pensées. C'est ce double problème qu'analysent les deux vies de Michel Teissier.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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La plupart des hommes jugent leurs actes selon leurs conséquences et non en eux-mêmes ; ils les revêtent d'un voile de fausseté qui en dissimule la valeur véritable : aussi s'effarouchent-ils de la sincérité de ceux qui ne peuvent s'accommoder de cette séparation élevée entre l'acte et la pensée. Mais leur hypocrisie est toujours méprisable en face de la franchise des autres, et il importe, même au prix des plus grands sacrifices, d'être sincère avec soi-même.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Les êtres supérieurs, lorsqu'ils sont vaincus par la vie, tombent plus bas que les autres, la foule des médiocres habitués à flotter entre le Bien et le Mal, et aussi incapables de l'un que de l'autre ; leur cœur a désiré la justice et la bonté, et ils sont cause de tristesse et de malheur; leurs efforts vers le bien n'ont servi qu'à aggraver leur chute dans l'abime, et ce leur est une grande souffrance de mesurer à leurs rêves la réalité qu'ils n'ont pu éviter.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Nous avons une conscience, et dès lors, quoi que nous fassions, nous ne pouvons la supprimer en nous. (...) et le concept du Devoir domine les deux vies de Michel Teissier inhabile à l'écarter de sa route.
Ce Teissier était un honnête homme qui avait le désir du bien ; pour satisfaire une passion illégitime, il a sacrifié sa femme, ses deux enfants et la foule de ceux qui avaient confiance dans sa valeur politique : s'il a vainement lutté contre elle, c'est qu'il n'a pas assez réfléchi dès le début à ses conséquences et à son injustice, qu'il a eu trop d'orgueil en comptant sur la puissance de sa volonté pour la contenir, enfin qu'il a admis de suite, sans la rejeter loin de lui, la possibilité de réaliser son amour : s'il avait compris son devoir, il n'aurait pas hésité, et ce sont ses hésitations qui l'ont perdu. Il se charge de se punir lui-même, car il ne sera jamais heureux. La vérité de ce précepte évangélique : Il ne faut pas faire du mal à autrui, s'atteste ici ; il y a donc une loi qui limite notre individualisme, qui arrête notre égoïsme, et qui apparaît comme un critérium pour juger nos actes et notre vie ; (...).

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Et, après avoir étudié successivement des malades de l'analyse et des malades de la volonté, il conclut à l'impossibilité pour la raison seule de satisfaire l'homme à certaines heures troubles de la vie, et à l'existence d'une force mystérieuse, dominant notre passion et notre intelligence, qui impose à cette raison orgueilleuse l'idée du Devoir, et par conséquent du Bien et du Mal, et qui se manifeste en nous aux heures les plus inattendues par d'obscurs remords et d'obsédantes pensées.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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M. Edouard Rod, qui est très précieux pour l'analyse de la pensée contemporaine parce qu'il en reflète les divers aspects, a combattu, dans les Trois Cœurs, l'égoïsme de l'homme qui cherche le développement de son moi sans tenir compte des êtres qu'il brise sur sa route : il a montré le mal de la pensée lorsqu'elle se résorbe en elle-même et lorsqu'elle ne cherche en elle qu'une satisfaction de sa sensibilité, et prouvé qu'alors elle impossibilise tout amour et toute action.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Aimer, sortir de soi pour compatir aux misères des autres et les aider de toutes ses forces, faire du bonheur autour de soi. répandre les trésors de son cœur, n'est-ce pas là le résumé de la vie de cette vieille fille dont il fut l'ami, et qui trouva la joie dans le sacrifice ? Celle-là connut, certes, le secret de l'existence. Et pourtant l'existence lui fut cruelle, l'obligeant à gagner son pain sur le grand chemin du monde, ruinant les foyers auxquels s'attachait sa tendresse, refusant la sécurité à ses soixante ans de peine et d'affliction. S'intéressant à tout, s' oubliant pour les autres, ne parant jamais dVile, ne se plaignant jamais, elle eut le bonheur dans son renoncement et sa résignation, car elle avait la Foi qui élève l'âme et la Charité qui la console. Et, exalté par l'admiration de cette simple vie, dont le récit est un pur chef-d'œuvre, comme il l'avait été précédemment par la lecture des Romans russes, il comprend que, pour rentrer dans la bonne voie, il faut devenir attentif aux misères humaines et élargir son cœur par la pitié.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Maintenant qu'il a senti la mort si proche de son enfant, il comprend que la vie, quelque affreuse qu'elle puisse être, vaut toujours mieux que le néant. Et son cœur, tandis que son intelligence raisonne encore et s'obstine à mettre partout des points d'interrogation, résout le problème, et lui révèle le sens de la vie : aimer, c'est là tout vivre, aimer et faire le bonheur des êtres qui ont mis leur confiance en nous et qui ont attaché leur existence à la nôtre, aimer et chercher dans l'affection des siens le calme et la paix que l'esprit épuisé de toutes ces recherches n'a pu rencontrer nulle part...

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Plus encore que M. Paul Bourget, M. Edouard Rod est un Inquiet. Sa puissance d'analyse intérieure devait le conduire à étudier l'origine et le but de l'homme ; le développement de sa sensibilité devait l'amener à souffrir de ne pouvoir résoudre les énigmes posées par ce sphinx qu'est la vie. S'il est vrai que les souffrances morales soient en raison directe de la délicatesse des âmes, il dut sentir son mal à des profondeurs infinies, et éprouver jusqu'au plus intime de son être le trouble de cette inquiétude. La préoccupation des idées morales domine toutes ses œuvres, et la connaissance des choses l'attire plus que leur beauté.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Le roman fut et demeure encore pour beaucoup de personnes un simple amusement de l'esprit, un divertissement intelligent destiné à reposer des fatigues de la vie par un récit d'illusion oïl une analyse des mœurs. Pour les lecteurs cultivés, il est une moderne manifestation d'art, remplaçant les épopées ou les tragédies des époques passées, emportant dans son courant le poème, le drame, la critique, et devenue l'expression la plus complète de notre esthétique. Il est plus encore, pour quelques-uns : il est le bréviaire de la vie, le livre oii les hommes de notre temps déposent le meilleur d'eux-mêmes et révèlent leur conception des êtres et des choses, leur explication de l'existence ; il contient notre philosophie, notre morale, notre cœur, tout ce que nous avons rêvé et tout ce que nous avons senti, enfin tout ce que nous avons essayé de comprendre. Pour ceux-ci, le roman est plus qu'une œuvre d'art, il a une importance morale par la conception delà vie qu'il nous présente. M. Edouard Rod est de ceux qui ont saisi ce rôle de la moderne forme littéraire et qui s'adressent aux passionnés de cet inconnu dont nous sommes entourés ; sa préoccupation des problèmes de la vie s'affirme â chaque page de ses livres, il en subit la hantise, et sa phrase en a gardé une attitude sérieuse et pensive. Il est un des écrivains qui ont cherché avec le plus de bonne foi et d'ardeur le calme que donne la croyance.

Edouard Rod
II. L'explication de la vie
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Comme la musique qui berce les âmes, comme les femmes dont la beauté n'est qu'un rayon de vie intérieure, son charme est tout entier contenu dans ce mot: suggestion. Il fait pressentir l'âme des pensées qu'il révèle, il palpite du frémissement des idées qu'il exprime : se glissant aux replis du cœur, il apitoie par la tendresse immense qu'il dévoile; sans éloquence, sans phraséologie, sans éclat, il pénètre si avant dans l'être qu'il le trouble et le remplit de l'inquiétude des choses entrevues. Il est fait de grâce et de pitié, de douceur et de profondeur, de caresse et de tristesse.

Edouard Rod
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Artiste, il recherche ceux qui pénétrèrent le plus avant dans nos âmes ; penseur, il recherche ceux qui donnèrent de la vie une explication apte à calmer nos inquiétudes et nos doutes. C'est donc toujours le mystère de notre être qui le tourmente, et il est bien au nombre de ces intuitifs qui firent leur procédé d'art de l'analyse intérieure.

Edouard Rod
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Aussi goûte-t-il ineffablement la musique qui a le secret de notre âme, et qui par l'imprécision de son expression correspond si bien à tout l'incompris qui nous hante ; la beauté spirituelle de Parsifal surtout, et la grandeur de son idée mère, qui est la rédemption par la compassion et la simplicité d'esprit, correspondent à son idéal d'art et à sa conception de la pitié.

Edouard Rod
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