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Critiques de Henry de Montherlant (210)
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Fils de personne - Un incompris

Je n'ai pas accroché avec " Fils de Personne" ...mais j'ai dévoré Un Incompris...

Une pièce de théâtre, en huis-clos : très courte, percutante, drôle et romantique.



Il s'agit d'un jeune homme amoureux d'une jeune femme qui arrive systématiquement en retard, de ses principes de jeune homme, le tout mit en valeur via ses échanges avec son ami Pierre.



Je la recommande vivement, car bien que courte, elle met en scène un incompris, un intransigeant, un romantique pour qui les principes priment sur l'amour.



Quelque part, et d'une drôle de façon : un héros.



François Ozon en a fait un court-métrage : Lever de Rideau, avec Louis Garrel, Matthieu Amalric et Vahina Giocante...Très belle adaptation !
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Vie d'un treizième césar.

Bien que le titre ne soit pas de l'auteur lui-même, il rend cependant compte d'une anecdote que Suétone a eu l'intention d'illustrer en rédigeant ce livre par une remarque très judicieuse qui avait été faite à Auguste qui s'était vu proposé de donner son nom à l'un des mois de l'année : "Et comment ferait vous lorsqu'il y aura un treizième césar ?"

Il faut savoir, pour que le lecteur ne s'y perde pas, que les noms d'Auguste et de César étaient attribués, selon les époques, à chaque empereur de l'empire roman. Il s'agissait en réalité d'un titre. Aussi, par exemple, bien qu'il y ait eu plusieurs césars, il n'y a eu q"'un seul et unique Jules César.

Cet ouvrage lui est d'ailleurs entièrement consacré ar, selon Suérone et bien d'autres historiens, Jules César fut celui qui marqua le plus l'histoire de Rome et celui dont nous nous rappelons peut-être le plus aujourd'hui.



Très court ouvrage, magnifique de par sa présentation, largement accessible à tous et à la prose remarquable. A découvrir !
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Les bestiaires

Montherlant: une valeur sûre.

Une histoire simple, celle d'un adolescent Alban, dans lequel on reconnait aisément le jeune Henri lui même , qui lors d'un séjour en Espagne rencontre une belle andalouse Soledad qui l'attise en laissant une main nonchalante à baiser et joue à planter ses banderilles dans son coeur bouillonnant et orgueilleux, puis l'abandonne sur ses charbons ardents, alors qu'il apprend à toréer pour le plaisir.

Une écriture qui (pour moi) s'apparente à la fresque, au bas relief,visuelle, tactile, palpable,sensuelle, sensible, mais qui en plus de créer l'image et le volume, nous offrirait le son pour atteindre une autre dimension qui se connecterait directement sur notre imaginaire et qui en plus de se connecter sur notre imaginaire nous entrainerait vers une transe mystique finale hallucinatoire, celle de l'auteur lui même.

Me voilà subjuguée face à une oeuvre d'art (en dehors de toute considération sur la tauromachie pure) mon jugement ne porte que sur le côté évocateur des mots.

Rouge- Violence. Solaire de l'Espagne. Flamboyant de la passion. Ecarlate de la souffrance.Carminé du sang taurin.

Noir-Mort. Enfer de l'arène. Acier de l'oeil assassin. Charbonneux du pelage. Sombre du deuil de l'enfance.

Sur ces éclats de couleurs, le gladiateur et le fauve combattent comme dans le "Quo Vadis" de cette Rome antique chère à Montherlant, et lorsque les clameurs se taisent, tout en puissance, le Dieu Mithra, Alban lui même, offre son sacrifice au soleil.

Et là bas,

"Là bas, le troupeau se mettait à bouger. Les princes de la plaine avançaient à contre jour, le mufle bas, dodelinant la tête majestueusement, rythmant de leurs têtes leur marche souple dans sa lourdeur. Ils avançaient comme des choses qui vont vers un but très précis, les uns seuls, les autres en paquets et d'autres de front, un peu séparés, semblables à des tanks par leur lourdeur, leur mouvement noir, farouche et continu."



"Le mythe du dieu mort et ressuscité se promena sur ces eaux où, en des temps anciens, la nouvelle avait été criée que le grand Pan était mort.Mais lui même, le taureau dyonisiaque, celui qui,sur les monnaies de Marseille, frappe avec sa corne la terre pour la faire fleurir, n'était il pas le grand Pan ressuscité?"



Sauvage et païen comme une corrida que se livrerait à lui même un adolescent lors de son passage à l'age adulte. Est ce son orgueil,sa bravoure,sa frénésie,sa violence,son animalité,son éclat,sa fougue,sa colère, sa souffrance, qu'Alban offrira en sacrifice à Soledad, inaccessible déesse, comme dans la Rome antique chère à son coeur le dieu Mithra saisissait le taureau par les cornes puis l'offrait vaincu au soleil ?
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Correspondance : Henry de Montherlant / Rog..

En pleine Occupation - et un peu autour -, chasse aux garçons dans les pissotières de Paris par deux grands maîtres de la littérature. Un chef d'oeuvre d'humour quand on apprécie le genre.

Montherlant à un de ses amis emprisonné pour péderastie : "Ne vous raidissez pas dans un effort inutile"...
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Les jeunes filles, tome 1

Un écrivain célèbre et libertin est assailli par des femmes. Un grand cycle romanesque et un des sommets de la misogynie.

Mais c'est tellement drôle...
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La reine morte

Un pièce magnifique ! Les personnages ont tous un côté plus au moins attachant, on comprend la position de chacun face au pouvoir. La fierté des personnages les rend noble. J'ai beaucoup aimé le roi qui ne cesse de se dire insensible à tout , mais on voit quand même l'attachement qu'il a pour Ines à qui il se confit malgré lui. Le personnage d'Ines est également accrochant .

Naïve et forte à la fois , son amour pour le prince est sans compter sa force. Un beau drame qui ne m'a

pas laissé insensible.





En conclusion , une pièce sublime que j'ai beaucoup aimé !
Lien : http://bookworm-x3.skyrock.c..
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Port-Royal

J'aime Montherlant, mais ses romans, pas son théâtre.
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Le chaos et la nuit

Les vagues divagations d'un espagnol anarchiste exilé de l'Espagne franquiste: Livre sans aucun intérêt avec une fin incompréhensible...

Le deuxième montherlant sans intérêt que je lis (je n'ai tenu que 4 pages sur les jeunes filles)... Peut être une allergie à l'auteur?
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La reine morte

souvenir de lecture...



C'est une des pièces les plus connues de l'auteur, qui développe le thème classique de l'amour contrarié par la raison d'État.



l'Histoire :



Inés de Castro (Inês de Castro en portugais, née en Galice en 1320 et décédée le 7 janvier 1355) est une noble espagnole qui fut couronnée reine du Portugal après sa mort.



Le roi Alphonse IV de Portugal, père de Pierre, désapprouve l’influence d’Inès sur son fils mais décide d’attendre que leur passion s’éteigne d’elle-même. Malheureusement pour la relation entre le père et le fils, cette passion reste forte et constante, malgré la desapprobation royale.



Après plusieurs tentatives pour séparer les amoureux, le roi ordonne le meurtre d’Inès. Pêro Coelho, Álvaro Gonçalves et Diogo Lopes Pacheco sont engagés et partent pour le monastère de Santa Clara à Coimbra, où Inès réside, et la tuent le 7 janvier 1355. Apprenant la nouvelle, Pierre se rebelle contre son père et engage le pays dans une guerre civile.





le tombeau d'Inés de CastroLorsqu’il devient roi du Portugal en 1357, Pierre annonce au pays qu’il a secrètement épousé Inès, faisant ainsi d’elle la reine du Portugal. La parole du roi fut et est encore de nos jours la seule preuve de ce mariage. Selon la légende, il fit déterrer le corps d'Inès. Revêtue d'un manteau de pourpre et assise sur le trône de la reine, Inès fut couronnée et Pierre obligea tous les grands du royaume à lui baiser la main. Il fit poursuivre les trois assassins d'Inés, qui sont capturés et torturés.





Détail du couronnement d'Inés de Castro de Pierre-Charles Comte, 1849, Musée des Beaux-Arts de LyonDe nouvelles funérailles sont organisées, cette fois dans le monastère d'Alcobaça: Inés y repose dans un somptueux tombeau en face de celui amené à recueillir le corps de Pierre à sa mort.



La vie d’Inès de Castro a été imortalisée par plusieurs poèmes portugais et espagnols. En français, après Antoine Houdar de La Motte au XVIIIe siècle, Henry de Montherlant écrivit sur ce thème La reine morte et Gilbert Sinoué, La reine crucifiée.



L'opéra Ines de Castro de Giuseppe Persiani (1835) fut bien connu dans son temps et, récemment, un opéra avec le titre Wut a été composé par le jeune compositeur Suisse Andrea Lorenzo Scartazzini pour une création à Erfurt (Allemagne) en 2006.



source : wikipédia


Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Les jeunes filles, tome 1

Genèse du livre :

Je rencontrai Jeannine à une soirée mondaine, à la Sorbonne, le six janvier mille neuf cent trente-quatre: et elle me disposa à la rêverie. Sa peau d'un touchant brun pâle me fit imaginer qu'elle était d'origine andalouse; de sa minuscule bouche ourlée sortaient des mots d'un timbre fraîchement ténu. Elle avait un je-ne-sais-quoi de fragile et d'éthéré dépourvu plénièrement de coquetterie. Ce soir-là nous dansâmes, et il est vrai, j'en fus heureux. Le lendemain, je lui écrivis une lettre maladroite et opaque sans lui communiquer mon adresse pour qu'elle s'affairât à la chercher dans le Bottin mondain: ce qu'elle fit avec empressement, d'ailleurs. Dès ce jour, nous sortîmes abondamment et ces fréquentations me rassérénèrent: elles avaient sur moi, ô surprise, un effet roboratif.

Vint juillet, le mois du licol: Jeannine s'enferra dans la mondanité du qu'en-dira-t-on étriqué. Elle me proposa une liaison légale en m'assurant que jamais elle ne m'imposerait sa présence si cela pouvait m'être, de quelque façon, objet de désagrément. Effarouché, je gardai toutefois élégamment la pose et un proverbe persan Sââdi, que je me remémorai les jours suivants, me permit de préparer ma retraite «Quand tu entres dans une maison, observe comment tu pourras t'en sortir».

Bien qu'ébranlé, j'en vins à croire que je devais marier cette jeune fille non pas pour être heureux, mais pour la rendre heureuse, cependant je savais qu'en l'épousant, je la ferais souffrir. Pourtant je me sentais aimé de ma bonne amie et sa douce présence, au fil des mois, s'était distillée avec allégresse, en moi (sorties vespérales, échanges épistolaires, conversations téléphoniques). Mais, il me fallait être exact dans mon bon mouvement; légaliser notre union et me préoccuper alternativement de me sortir de ce traquenard conjugal indésirable.

Août survint, et je me libérai croyais-je, alors de cette idylle fort amène mais encombrante. J'annonçai à Jeannine, mon départ pour Alger. Je lui fis part que ma vie d'écrivain me commandait impérieusement cette retraite solitaire ce qui était vrai, puisque Paris m'était insupportable avec sa vie de sociabilité, de représentation et de dispersion pour ce type d'ascèse vitale. Hélas! j'en rajoutai et je lui jurai que j'étais prêt à lui donner mon intelligence, mon coeur, ma vie tout sauf le mariage. Fanfaronnade déloyale, que je fus obligé de porter, avec le temps, dans la colonne de mes débits.

Infortune! trois semaines plus tard, Jeannine me relance avec une lettre désespérée. Sa souffrance morale est palpable. Mes tentatives répétées pour la raisonner échouèrent. Imprudemment je l'invitai à venir me rejoindre à Alger pour une quinzaine, en septembre. Ma proposition est certes compromettante: je demande à une jeune fille bourgeoise de bonne famille de retrouver en Afrique du Nord, un homme, dont elle n'est pas fiancée. Jeannine accepta. Peu de temps après, je pris conscience de la démesure de mon offre; une huitaine eut largement fait l'affaire. J'attendis...

Si vous me permettez ce petit aparté, les retrouvailles de Pierre Costals et de Solange Dandillot à Gênes dans Le Démon du Bien sont une transposition fidèle de notre rencontre à Jeannine et à moi à Alger. Pis, notre correspondance, la jolie singularité de Jeannine et ses mots d'enfant traversent intégralement Les Jeunes Filles. Sans elle, Les Jeunes Filles n'auraient eu qu'un maigre tome.

Deus ex Machina! mon amie me séduisit. Je lui découvris un côté animal secret inexploré qui m'avait échappé jusqu'alors. Elle était tout à fait digne de mes extravagances et à mille lieues de la petite bourgeoise conformiste parisienne. Alger lui seyait à merveille! Début octobre, Jeannine rentra à Paris et je pus enfin retourner à ma vie ascétique et à une période intense de création.

Novembre. Bref retour à Paris. L'assiduité de Jeannine redoubla le nous indésirable flottait à nouveau. Je m'ingéniai à échafauder des faux-fuyants tous plus tarabiscoté les uns que les autres et notamment la syphilis. Rien n'y fit, à bout d'arguments, je m'éclipsai à Alger pour hâter ma retraite définitive. Jeannine s'accrocha et elle me tanna... Je vous fais grâce des longs mois tortueux qui suivront, par désir légitime d'écourter ce funambulesque vaudeville.

Finalement en novembre mille neuf cent trente-six, je lui envoyai une copie des Jeunes Filles avec cette dédicace «Vous saurez à quoi vous avez échappé en ne m'épousant pas». Jeannine, ma fausse Andalouse, était devenue Solange Dandillot: ma Femme de papier et d'encre, mon Égérie pour le meilleur et pour le pire.

La porosité du nous de Jeannine m'apparût, à la longue, comme de l'anthropophagie à l'état pur. Alors je désirai ardemment la bazarder - soyons élégant - la refiler serait plus approprié, à un autre homme; pour qu'elle opérât, ailleurs, sa besogne de grignotage.

Pourquoi aurais-je consenti à me laisser entamer, en regardant béatement, Jeannine mastiquer et se curer les dents!

Caresser un sein de femme, madame Cohen, c'est toujours pour un homme ouvrir une boite de Pandore.

Henry de Montherlant
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