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Critiques de Honoré de Balzac (3270)
Le Colonel Chabert

Voilà un récit de Balzac accessible et qui se laisse dévorer rapidement. Un homme est laissé pour mort sur un champ de bataille. Il revient dix ans plus tard auprès de ses proches qui ont fait leur deuil et commencé de nouvelles vies. Héros des guerres napoléoniennes, il est également un paria avec le nouveau régime politique. Balzac en vient à s’interroger sur comment continuer à vivre alors que tout change autour de nous...

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Eugénie Grandet

Avec ce Balzac (dans les premiers que j’ai lus) j’ai compris ce que l’on voulait dire par la capacité à cerner un trait de caractère pour le transformer en un roman palpitant et touchant. Prenez un avare et laissez Balzac imaginer le reste. Ne vous y trompez pas; vous ne lirez pas du Molière. Ce sera autrement génial. Un Balzac accessible et divertissant (plus sur Instagram) ...
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Eugénie Grandet

C'est surprenant, un livre. On croirait, comme ça, qu'un livre sur lequel on s'est ennuyé à douze ans restera définitivement fermé. On croirait, comme ça, qu'un paquet de papier est inanimé. On croirait, comme ça, en avoir fini avec l'admiration obligée. On croirait comme ça, que Balzac, ah,Balzac, il est bien mort et enterré, non? On croirait, comme ça, qu'une expo sur un sculpteur n'a aucun lien avec un vieux bouquin. On croirait, comme ça ... je l'ai cru, dur comme fer. Et puis, que de hasards. La statue de Balzacdans un musée, un bronze qui ne fit pas l'unanimité. Hasard des visites, le plâtre de la même statue, autre musée, autre expo, même choc. Une bouteille de Saumur sur une table amie. Une adaptation annoncée au cinématographe. Alors, finalement, le livre relu: ennui profond à l'adolescence, manque total d'intérêt lors d'une deuxième tentative. Et enthousiasme aujourd'hui: les descriptions ne sont plus longues, mais photographiques, Eugénie n'est plus une pâle jeune fille sans consistance, mais une jeune femme brimée sous la coupe d'un tyran, sa mère n'est plus une falote épouse, mais une femme maltraitée, son père n'est plus seulement un avare mais un dictateur domestique. La société saumuroise, les rumeurs, l'hypocrisie, l'envie, la jalousie...le génie de Balzac éclate.

Amis lecteurs, ne restez pas sur une mauvaise impression de collège, de lycée. Tentez, lancez-vous: des chefs-d'oeuvre attendent, patiemment. Et puis, si la transmutation de l'ennui en plaisir échoue, vous pourrez toujours refermer le livre. En attendant la prochaine fois.
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Le Curé de Tours - Pierrette

C'est une nouvelle sur les mésaventures de l'abbé Birotteau dans une ville chère à Honoré de Balzac : Tours.

L'abbé Birotteau est un homme franc, maladroit, bonasse qui est locataire chez Mademoiselle Gamard comme le sont le chanoine Chapeloud et l'abbé Troubert .

La comédie humaine dans toute sa splendeur, avec ses noirceurs, ses bassesses, ses hypocrisies, sa méchanceté et sa cupidité !

L'abbé est ami avec le chanoine Chapeloud et, il lui envie son beau mobilier, ses tableaux de prix, sa bibliothèque et, quand ce dernier décède en lui laissant ses biens, Birotteau est comblé et, il s'imagine même devenir chanoine de la cathédrale de Saint Gatien. Hélas, c'est sans compter sur la jalousie de Mademoiselle Gamard, vieille fille, grenouille de bénitier qui est véxée du fait qu'il préfère les sorties chez des notables de la ville, car lui n'a pas le talent, la diplomatie (ou l'hypocrisie ) de Chapeloud pour s'attirer ses faveurs ! Hélas, c'est aussi sans compter sur l'abbé Troubert qui est ambitieux , malfaisant et, qui avec la logeuse va tout tenter pour le faire partir !

Ils finiront par le faire fuir se réfugier chez Madame de Listomère et ses amis dans un premier temps car, quand les intérêts de la famille de celle-ci sont menacés : elle a tôt fait de négocier avec Troubert qui peut prétendre à devenir Vicaire Général et ensuite Evêque, ils vont tous s'incliner devant la puissance de l'Eglise sous la Restauration.

L'abbé Birotteau sera relégué comme prêtre à Saint Symphorien.

Une belle description balzacienne féroce, acide et réaliste des moeurs et des mentalités du XIX ième siècle.Et, en plus dans cette nouvelle : une analyse du poison des célibats des vieilles filles et des prêtres qui sont des êtres redoutables ! ! !

L.C thématique d'août 2021 : le nom d'une ville dans le titre.

Dans mon édition ( ancienne ) : il n'y avait pas Pierrette.
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Le Père Goriot

Chef d'oeuvre absolu. Balzac n'est pas toujours facile d'accès mais ce roman se dévore. L'écriture sublime est plus fluide que d'habitude et les cris paternels du père Goriot nous déchirent avec une cruauté délicieuse. Les personnages sont faits de chair et prennent vie le long des pages. A lire.
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La Comédie Humaine - La Pléiade, tome 9

La lecture d'un roman de Balzac ... un plaisir toujours renouvelé. Un style magnifique et qui a fait bien des envieux (certains critiques contemporains de l'écriture de la Comédie humaine, n'ont ils pas reproché à son auteur de « mal écrire » …), sert le récit d'une période de l'histoire dans les campagnes françaises pendant la Monarchie de Juillet.

Les Paysans, volet des Scènes de la vie à la campagne, raconte la lutte pour la possession de la terre entre l'aristocratie, la bourgeoisie et le monde paysan. C'est une lutte sans merci, faite de complots et de trahisons.

Un véritable bonheur de lecture qu'on ne peut que vivement recommander. Amateurs d'histoires et d'Histoire, n'hésitez pas. Ouvrez une des multiples portes de la Comédie humaine !

Extrait de l'introduction du roman, dans le tome IX des éditions de la Pléiade :

Les Paysans, au-delà de l'anecdote de la décadence d'un domaine, c'est la description analytique d'une société entière, et la révélation de la lutte des classes dans la France de la Restauration et de la monarchie de Juillet. Dans ce roman sans héros, il y a une héroïne malheureuse, une terre de Bourgogne, les Aigues, dont la description, en tête du livre, forme un des plus beaux paysages dessinés par Balzac. (…) La mort des Aigues, c'est un cri d'alarme : la parcellisation ruinera l'agriculture, et la prospérité est menacée. Mais c'est aussi un constat et une condamnation le règne de l'argent est arrivé ; la bourgeoisie prend le pouvoir, en attendant d'être dévorée par le peuple. 
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Étude de femme

Un malentendu autour d’une lettre naît entre une femme vertueuse (encore une!) et un jeune homme étourdi.



Là encore, l’auteur nous propose un portrait de femme du monde et sur sa (réelle ou supposée) vertu. Je dois dire que le sujet finit par lasser, j’ai l’impression que ce que j’ai lu de Balzac dans ces deux premiers tomes ne tourne qu’autour de ce sujet ou presque.



La nouvelle étant très courte, les personnages sont assez peu développés, mais comme le récit tient plus de l’anecdote mondaine qu’autre chose, ça n’est pas vraiment gênant. Comme la précédente, elle peut être un bon point d’entrée pour découvrir Balzac et son style, si vous appréhendez de vous lancer dans un long roman.



A noter qu’on rencontre ici Rastignac, personnage principal du Père Goriot.



Lecture intéressante, mais peu marquante.
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La Peau de chagrin

Ah voilà enfin ce que j'attendais avec Balzac ! le retour d'un coup de coeur !

Car après la grande déception qu'a été pour moi le médecin de campagne, je me suis lancée dans La peau de chagrin, un peu stressée à l'idée de retrouver les mêmes ingrédients qui avaient rendu ma précédente lecture presque indigeste. Alors maintenant que je l'ai terminé, je suis plus que ravie de pouvoir dire que cette fois j'ai adoré ma lecture et que j'y ai pris un très grand plaisir.

Le style Balzac, comme nous le savons tous, est si unique, si singulier, que tenter de le décrire ici serait peine perdue, mais ce que je peux dire pour ce roman c'est que la forme s'est merveilleusement bien conjuguée avec le fond. J'ai été transportée par la formidable narration ; au premier abord lourde et profonde mais finalement légère et précise, grâce à laquelle on pénètre la vie, les pensées, les tribulations de Raphaël.

Ce jeune homme mélancolique et rêveur à souhait, qui le soir où il veut mettre fin à sa vie trouve chez un antiquaire une peau magique qui a le pouvoir d'exaucer tous les souhaits. Mais qu'on ne s'y trompe pas, bien que parfois catégorisé comme fantastique, le roman ne tourne pas seulement autour surnaturel, mais au contraire reste bien ancré dans le réel. On parcourt les affres des désirs humains, leurs conséquences et surtout leur sens (ou non). On observe le pouvoir du coeur, de la volonté et de la fatalité imposée à soi même. La multitude de thèmes abordés rend ce livre absolument indispensable à lire au moins une fois dans sa vie, que l'on soit mélancolique ou non, penseur ou non, philosophe ou non.

Et puis je crois qu'au final je me suis beaucoup attachée à Raphaël et Pauline et à leur belle histoire d'amour.

Bref, quel merveilleux roman, quelle belle et triste traversée à travers la vie.
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Le Père Goriot

Honoré de Balzac était l’un de ces auteurs classiques qu’il me restait à découvrir. J’ai bien jadis mis le nez dans une vieille édition des "Chouans" trouvée dans la bibliothèque parentale mais, sans doute l’ai-je fait trop jeune, car j’ai jeté l’éponge après une trentaine de pages, effrayée par ses minutieuses descriptions (c’est en tous la souvenir, très subjectif, que j’en ai gardé…). Maintenant que je suis grande (quoique, ce ne serait sans doute pas l’avis de mes filles, furieuses d’avoir hérité de mon petit mètre 55…), je me suis dit qu’il était sans doute temps de retenter l’expérience, et l’occasion s’est présentée quand j’ai constaté que Le père Goriot figurait dans la PAL d’Electra : c’est toujours plus facile de se lancer un défi lorsqu’on est accompagné…



Défi est à vrai dire un bien grand mot… Comme nombre de classiques, Le père Goriot est très accessible, et s’il est riche en descriptions, elles sont plus réjouissantes qu’ennuyeuses. C’est d’ailleurs ce qui m’a d’emblée embarqué dans ce roman, les portraits dessinés d’un trait féroce et drôle, la précision et la cocasserie des images convoquées, qui rendent décor et personnalités palpables.



Nous sommes introduits dans le récit par la porte du "respectable" établissement de la vieille Madame Vauquer qui tient depuis quarante ans une pension bourgeoise située entre le Quartier Latin et le faubourg Saint-Marceau, morne portion de faubourg délaissé par l’animation parisienne, qui sent la médiocrité, l’ennui, "la vieillesse qui meurt". L’intérieur de la pension Vauquer, règne d’une misère sans poésie, est à l’avenant de ce sordide environnement, avec son odeur rance de renfermé, ses pièces aux murs encrassés et meublées de buffets pourris et démodés, de commodes gluantes et empoussiérées. La maîtresse des lieux y traîne sa silhouette grassouillette et mal mise, rationne les morceaux de pains et compte le moindre sou, veuve plaintive à qui son mari n’a laissé que cette maison pour vivre. Y vit une éclectique compagnie composée d’hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes, auxquels s’ajoutent aux heures de repas des pensionnaires externes, "abonnés" au dîner. Parmi les internes, une jeune fille rejetée par un père fort riche et la veuve qui l’a prise sous son aile ; une vieille fille aux allures de comploteuse ; le curieux Poiret ; Vautrin, quadragénaire et ancien négociant ; Eugène de Rastignac, étudiant charentais venu faire ses études de droit à Paris, et enfin, le Père Goriot, fabricant de pâtes à la retraite.



Le roman tourne autour du drame de ce père de deux filles désormais mariées. Des filles très belles, qu’il a élevées seul, et qu’il a surtout excessivement gâtées. Ayant fait fortune pendant la Révolution grâce à son commerce, il les a couvertes de cadeaux, les a habituées à ne manquer de rien et à désirer le meilleur. L’aînée Anastasie a épousé le comte de Restaud, et Delphine la cadette a dû se contenter d’un baron, par ailleurs banquier. Pour leur permettre de maintenir l’ostentatoire train de vie qu’exige la vie parisienne, le père Goriot vit chichement de ses rentes, se nourrissant à peine. En retour, il voit de temps en temps ses filles, en cachette pour ne pas faire honte à ses gendres, Anastasie et Delphine elles-mêmes préférant limiter les contacts avec ce père qui détonne dans leur nouveau milieu.



Si "Le Père Goriot" est l’histoire d’une tragédie personnelle, le roman est aussi le prétexte à dresser un tableau éreintant d’une société parisienne où l’étiquette et l’apparence sont primordiales, et où l’on ne réussit que si on donne l’impression d’avoir de l’argent.



Le jeune Eugène de Rastignac, provincial un peu rustre et maladroit, est ébloui par le faste d’un monde où il est introduit par l’entremise d’une cousine vicomtesse très en vue, qui l’initie à ses codes. Il en oublie bien vite ses études pour ne plus se consacrer qu’à un seul but : parvenir, et séduire Anastasie puis Delphine Goriot, dont il est tombé sous le charme. Pris par le démon du luxe et la fièvre du gain, il tombe dans le cercle vicieux de l’endettement, emprunte de l’argent à sa famille pour pouvoir s’habiller à la dernière mode, se déplacer en voiture… C’est ainsi que l’étudiant en droit se rapproche de Goriot, servant d’intermédiaire entre le père et ses filles, abreuvant le premier du récit d’épisodes évoquant la joie, la beauté ou les sourires de cette ingrate progéniture qu’il adore avec démesure. Quant à de Rastignac, approché par le mystérieux Vautrin qui, ayant détecté sa soif d’ambition, tente de l’inciter à quelque mauvais coup dont il pourra lui-même tirer profit, il est peu à peu tiraillé entre ses désirs et ses scrupules, entre les jouissances qu’il a goûtées et auxquelles il se sent incapable de renoncer, et la prise de conscience que pour atteindre son but, il devra boire toute honte, renoncer à toute noblesse d’esprit.



Honoré de Balzac est sans pitié pour cette société parisienne de la Restauration qu’il étrille avec un humour mordant mais aussi avec une sorte de tristesse désabusée, lorsqu’il se place du côté de ses victimes -pourtant bien souvent consentantes-. Dans ce milieu où le jugement est prompt, car uniquement basé sur l’apparence -la tenue vestimentaire ou la richesse d’un salon ou d’un boudoir révélant l’âme et les mœurs d’une femme de distinction-, où l’arrivisme légitime toutes les bassesses et toutes les tromperies, il n’y a guère de place pour la compassion, la spontanéité ou la probité. Même l’amour y est soumis à d’officieux et coûteux protocoles.



Une lecture passionnante, colorée par l’ironie cynique de l’auteur et la dimension parfois théâtrale dont il dote certains de ses rebondissements, même si j’avoue avoir été agacée par la béate abnégation du pitoyable Père Goriot, complètement dissous dans sa paternité, mais qui après tout ne fait que récolter le résultat d’une éducation qui a fait de ses filles des femmes d’un égoïsme et d’une vénalité détestables…


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Le Père Goriot

Un père qui donne tout, se donne entièrement, jusqu'à se dépouiller lui-même, se reniant presque lui-même, pour ses deux filles..

J'ai lu dans une note à la fin du livre : une sorte de Christ même..

Une ressemblance avec la relation d'amour qu'à Jean Valjean envers Cosette (Euphrasie).

Puis nous avons Eugène un Marius ? (Les Misérables).

Puis Vautrin..

Balzac, Zola, Hugo.. Savent très bien décrire ce qui peut avoir de meilleur comme de pire dans l'être humain, je découvre ces auteurs, et merci à eux !
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Une passion dans le désert

Un soldat se trouve en Egypte et celui-ci s'échappe d'un groupe qui l'a capturé. Le soldat après avoir marché longtemps dans le désert découvre une grotte où loge une panthère. Un lien se créé.

Cette histoire est belle et elle ferait très bien l'affaire pour la lire à un enfant avant qu'il s'endorme.



Lu en mai 2019 / Les Editions du Cénacle (édition enrichie) - Prix : 4,99 €.
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Illusions perdues

Tout simplement le plus grand roman de Balzac.

(Des deux que j'ai lu.)
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Eugénie Grandet

A Saumur, les rejetons de deux familles bourgeoises se disputent la main d'Eugénie Grandet, pure et candide beauté provinciale, mais c'est au vrai la fortune de son père qu'ils convoitent. Celui-ci, tonnelier, s'est prodigieusement enrichi par d'habiles spéculations durant l'époque révolutionnaire. Fasciné par la contemplation de son or, il fait régner sa despotique avarice sur sa maisonnée, composée de sa femme, de sa fille et de sa servante Nanon, qui lui voue un culte parce qu'il a accepté de l'engager - fort longtemps auparavant - malgré sa laideur. Les jeunes des Grassins et Cruchot, de mine peu avenante et d'esprit étriqué, ne peuvent rivaliser dans le coeur d'Eugénie avec son cousin Charles qui débarque un soir, envoyé par son père qui, ruiné, s'est suicidé. Tombée sous le charme de ce dandy parisien, Eugénie est prête à tout pour lui et va jusqu'à lui donner sa réserve de pièces d'or que son père lui a constituée année après année, alors qu'il s'apprête à partir pour les Indes. Elle paiera cher cette audace, son père n'hésitant pas à la séquestrer pour la punir. Si Eugénie demeure fidèle à Charles malgré son silence et sa longue absence, il n'en ira pas de même pour celui-ci.



A l'inverse d'autres oeuvres De Balzac riches de diverses intrigues qui s'imbriquent, ce roman, assez bref, est tout simple. C'est le père Grandet qui en constitue le personnage principal. Certes, son avarice et sa dureté à l'égard des siens, comme sa passion monomaniaque pour l'or font frémir, mais l'ingéniosité qu'il déploie pour réhabiliter la mémoire de son frère décédé - sans qu'il lui en coûte rien - intéresse. Et, après tout, il n'est pas incapable de sentiments humains, puisqu'il souffre lui-même de la claustration imposée à Eugénie et cherche à l'apercevoir depuis le jardin, à travers les carreaux de sa fenêtre.

Le pittoresque des personnages et la description de leur vie provinciale séduisent.
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Le Père Goriot

Il ne s’agit pas d’un roman mais d’un monument. Un monument d’un géant de la littérature.



Le père Goriot est l’histoire de l’homme, entendre l’être humain, l’espèce humaine, dans toute sa misère, sa bassesse, sa noblesse, sa bonté, sa cruauté, ses amours, ses soucis, ses inquiétudes, ses rêves, son apogée et sa déchéance.



C’est l’histoire de l’essence même de la vie avec sa gloire et sa détresse, ses joies et ses malheurs, ses attentes et ses désespoirs, sa cupidité et sa générosité.



Et puis, pour reprendre un mot de Brel, c’est la mort qui est tout au bout, et qui est à la fois la délivrance, la leçon pour les survivants, la fin du chemin et celle du roman.

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Illusions perdues

Illusions perdues décrit l’histoire d’un jeune homme, Lucien de Rubempré, né Chardon, très naïf et très égoïste, doué et ambitieux qui s’enfuit de la ville d’Angoulême, pour tenter sa chance à Paris, comme écrivain. Sensé être soutenu par Madame de Bargeton, dont il est épris, il en est rejeté et se retrouve, en quelques semaines à peine, à errer, sans le sou dans la capitale. Après avoir contracté de nombreuses dettes, ruiné sa sœur et son beau-frère, il retourne à Angoulême sans avoir publié quelque roman que ce soit. Bref, ce roman, c’est l’histoire d’un jeune homme prétentieux qui pense réussir avec l’aide d’une conquête amoureuse de seconde zone dans le cercle très restreint de la littérature parisienne et qui rentre chez lui. Dit comme ça, je ne vous envoie pas du rêve. Et pourtant, de cette simple histoire, Balzac arrive à faire un chef-d’œuvre.

Pour moi, ce roman est l’illustration magistrale de ce qu’est pour l’auteur la Comédie humaine. L’intrigue est construite sur des scènes courtes – presque des saynètes – qui s’enchaînent. Le lecteur, la lectrice, sont placé.es comme devant un théâtre de Guignol. L’arrière-plan est fixe, seuls les personnages entrent et sortent. Il faut parfois avoir de la patience pour suivre tous les détails que Balzac nous donne mais ils sont nécessaires parce qu’ils sont des indices nécessaires pour déchiffrer le sens du texte.

Attention, c’est un portrait au vitriol que nous donne à lire l’auteur. On sent qu’il y a mis beaucoup de lui-même et que certaines situations sont bien trop réalistes pour ne pas avoir été vécues par l’auteur lui-même. Lorsque l’on aime la littérature et le travail de la langue, on ne peut être que fasciné par Illusions perdues. Toutefois, sur un plan purement émotionnel, il ne s’agit pas d’une lecture facile. Rubempré a de bonnes chances de vous faire bondir tant il est niais, fait toujours comme bon lui semble, n’écoute personne sinon lui-même, n’est tourné vers personne, sinon lui-même. Il reste puéril et n’évolue absolument pas du début à la fin du roman. Les autres personnages profitent de cette naïveté ou sont hypnotisés par sa beauté et cèdent à tous ses caprices. L’intrigue ralentit parfois et se perd dans des méandres financiers que nous pouvons avoir du mal à comprendre aujourd’hui – puisque le système monétaire n’est plus le même. Cependant ce chef d’œuvre nous laisse interdits tant il dit des vérités sur le monde et sur l’homme qui, peut importe les époques, demeure vrai.
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Les Employés ou la Femme supérieure

Cette oeuvre peu connue raconte les luttes pour la place de chef de division dans les bureaux d'un ministère. Cette lutte, qui, bien sûr, ne reste pas sur le terrain des compétences finira par la chute de M. Rabourdin, homme de bien.

Une introduction un peu longue introduisant de nombreux personnages.

On y retrouve entre autre : le Comte Clément Chardin des Lupeaulx, Monsieur Jean-Jacques Bixiou, Monsieur Jean-Esther Van Gobseck, le Baron Frédéric de Nucingen...

Avis personnel : j'ai mis trois étoiles pour le travail de l'auteur mais j'ai hésité à mettre deux étoiles. Ce n'est pas mon préféré de Balzac même si habituellement je suis fan. Dés le début du bouquin on comprend très bien les manigances, le coups bas pour arriver à la meilleure place et puis aussi, l'épouse qui pousse son époux à atteindre le meilleur poste pour que celle-ci puisse être fière de sa position sociale. Malgré tout, cette histoire peut tout à fait coller à notre époque.

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La Cousine Bette

Quand la production littéraire contemporaine se révèle source de déception, ou pour le moins a fini de nous surprendre et de susciter une envie de lectures à l'infini, il est toujours bon de se retourner vers les classiques, ces grands romans du 19ème siècle qui constituent le socle indéboulonnable de notre patrimoine culturel.

Il faut toutefois changer de lunettes quand on aborde ces textes et les replacer dans leur contexte, à savoir une époque où les feuilletonistes régnaient en maîtres sur les esprits et portaient la presse au pinacle, suscitant des tirages quotidiens qui font encore pâlir d'envie les journalistes d'aujourd'hui.

C'est dire qu'il fallait offrir aux lecteurs des intrigues complexes, des retournements de situation, des personnages bien typés que l'on pouvait aimer à la folie...ou haïr ...

La cousine Bette fait incontestablement partie de cette dernière catégorie. Parente pauvre recueillie par la belle Adeline qui a épousé le Baron Hulot et donné naissance à deux beaux enfants, Bette crève littéralement de jalousie et ne rêve que de détruire cette belle famille .

Et pourtant à y regarder de plus près, on se rend compte que la situation est loin d'être idyllique ! Le baron Hulot saisi par la débauche, comme on dit en ces temps là, a perdu quasiment toute sa fortune en entretenant des maîtresses plus coûteuses les unes que les autres et se livre avec le beau-père de son fils, Crevel, à une escalade pour obtenir ( et garder) les plus belles femmes de Paris.

La pauvre Adeline souffre en silence et voit sa famille se déliter sous ses yeux, alors que les dettes s'accumulent ...

La cousine Bette va précipiter la déchéance des siens en introduisant la redoutable (mais très belle) Valérie Marneffe au sein de la famille avec le but assigné de séduire les hommes et de désespérer les femmes...

On est vraiment dans le cadre historique du roman feuilleton avec ses personnages parfaitement typés, ces héroines courageuses ou perverses, ces hommes d'une faiblesse coupable qui sont prêts à tout pour obtenir la femme trophée qu'ils convoitent.

On ne s'ennuie absolument pas dans cette lecture où il se passe bien des choses même si l'enchaînement de l'intrigue est sans surprises.

Il faut aussi savoir apprécier les digressions qui parsèment le récit et donnent à voir les réflexions personnelles de l'auteur .

Dans cette Comédie Humaine qui se donnait pour but de représenter toute la société de son époque, Balzac a voulu dans le cycle des parents pauvres, insister sur la noirceur que le désir d'argent inscrit dans la chair même des personnages .Critique impitoyable de ses contemporains, il a dénoncé les excès d'une civilisation du paraitre et de l'esbrouffe qui piétine les beaux sentiments et annonce le règne de la bourgeoisie triomphante avec le culte de l'argent roi .

Bien sûr le côté caricatural de certaines situations peut faire sourire et empêcher le lecteur de s'impliquer dans cette histoire somme toute tragique, mais on ne peut quand même qu'apprécier la beauté de la langue et l'ironie amère qui mène jusqu' à la fin du récit.

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Le Père Goriot

Si l’abondance de détails et de descriptions peut, dans un premier temps, faire fuir, elle est absolument nécessaire à l’établissement du décor, et fait, à mon avis, la force de ce livre. Parce que tous ces détails permettent de véritablement nous absorber dans le récit, et contribuent à nous donner cette impression de réalisme poignant. Ainsi, le lecteur persévérant aura la chance de découvrir des personnages attachants, avec leurs qualités et leurs défauts, et la complexité de leurs relations. Ajoutons à cela une fin particulièrement émouvante.
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Le Père Goriot

Beaucoup a été dit, presque tout, sur cette tragédie d'un homme autrefois riche qui a tout sacrifié à ses deux filles ingrates et leur époux, et qui se retrouve dans une mansarde où elles ne viennent le voir que pour lui soutirer le peu qui lui reste. Shakespeare avait déjà traité le sujet dans Le Roi Lear, et 35 ans après Le Père Goriot (1835), Tourguéniev écrira en 1870 un nouvelle intitulée Un Roi Lear des steppes. Un certain Kharlov y fait un rêve qu’il ressent comme prémonitoire et qui lui annonce sa mort. Il décide de léguer ses biens à ses deux filles malgré les conseils de Natalia Nikolaïevna qui n’arrive pas à le convaincre. Mal lui en prend. Il est bientôt dépossédé de sa charrette, de son cheval, du petit cosaque qui le sert et lui fait la lecture, et finalement même de sa chambre, dont ses filles «ont besoin». Il a longtemps tout supporté, mais c’en est trop. Furieux, il se met à détruire sa maison et périt écrasé sous les décombres.



Quelques citations du Père Goriot:



Comprenez-vous que je vais mourir sans les voir, mes filles ? Avoir soif toujours, et ne jamais boire, voilà comment j’ai vécu depuis dix ans… Mes deux gendres ont tué mes filles. Oui, je n’ai plus eu de filles après qu’elles ont été mariées. Pères, dites aux Chambres de faire une loi sur le mariage ! Enfin, ne mariez pas vos filles si vous les aimez.

Comprenez-vous que je vais mourir sans les voir, mes



N'ayez pas d'enfants ! Vous leur donnez la vie, ils vous donnent la mort. Vous les faites entrer dans le monde, ils vous en chassent.



Vous devenez si économe que vous finirez par trouver le moyen de vous nourrir en humant l'air de la cuisine.



J'entends dire autour de moi : Voilà une belle femme ! Ça me réjouit le coeur. N'est-ce pas mon sang ? ... je voudrais être le petit chien qu'elles ont sur leurs genoux.
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La Messe de l'Athée

Quel plaisir de découvrir cette courte nouvelle complètement méconnue De Balzac !!!

Je me dis toujours en découvrant de telles pépites que nos collégiens et lycéens gagneraient à commencer les lectures dites classiques par de tels textes plutôt que par les longs pavés forcément indigestes au premier abord.



Nous retrouvons ici le docteur Horace Bianchon, un personnage plutôt discret mais qui réapparaît à plusieurs reprises dans La Comédie humaine. L'autre protagoniste, le Dr Desplein fait sa première apparition mais reviendra également dans d'autres volumes.

Jeune interne encore, Bianchon a eu pour maître le docteur Desplein, célèbre chirurgien, qui l'a formé et sorti de la misère estudiantine en le prenant sous son aile. Balzac nous raconte comment, après avoir surpris son mentor entrant furtivement dans une église pour y entendre une messe, le jeune médecin mène une véritable enquête pour comprendre cette étrange attitude en complète contradiction avec l'athéisme publiquement affiché par Desplein.

Confondu par son jeune disciple, le Dr Desplein prend la place du narrateur et nous livre le récit d'une belle amitié entre deux hommes que tout aurait pu opposer, un étudiant en médecine désargenté devenu médecin chef à l'Hôtel Dieu et un porteur d'eau auvergnat. Je n'en dirai pas plus pour vous laisser découvrir ce très beau texte.



Je n'oublie pas combien la religion était importante pour Balzac qui la considérait comme un élément de l'ordre social au même titre que la monarchie. Il admirait le rôle civilisateur et moral de l'Église catholique.

Aussi, je suis surprise et émue de trouver une belle humanité dans ce texte. Cette nouvelle porte en filigrane la notion de reconnaissance et une réflexion sur la foi : faut-il être pratiquant pour croire, faut-il croire pour pratiquer, peut-on pratiquer sans croire, peut-on pratiquer par respect pour ceux qui croient ?

« La bonne foi du douteur » paraît ici particulièrement sincère.

La Messe de l'Athée est un petit texte De Balzac qu'il faut impérativement sortir de l'oubli.

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