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Critiques de Honoré de Balzac (3261)
Le Colonel Chabert

Je viens de lire la tragique histoire d'un homme ressuscité : le colonel Chabert, nommé comte d''Empire par Napoléon à la bataille d'Eylau (1817).

.Cet homme brave s'est retrouvé enterré vivant parmi les morts durant plusieurs jours.

Découvert par hasard,, gravement blessé à la tête, il tente de se faire reconnaître auprès de sa femme qui s'est remariée . L'histoire est tragique.

L'écriture n'est pas toujours facile, bien que précise, mais tellement détaillée, lors de la confrontation entre les avoués, qui défendent la cause de leur client, que le sujet peut intéresser certains . J'ai préféré suivre le sort de ce pauvre Chabert, jusqu'à la fin, mais j'ai fait des efforts.

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Les Paysans

Les Paysans de Balzac c’est une confrontation entre deux mondes. Il y a ceux d’ici, c’est-à-dire cet ilot de collines vertes du Morvan, et ce général d’Empire, comte de Montcornet, fermement décidé à s’installer dans le domaine des Aigues, dont il a fait l’acquisition, sans accepter de se plier aux règles non écrites qui régissent ce coin de France. Règles avec lesquelles jouent les autochtones, quitte à piller les biens du nouveau propriétaire. L’étranger, s’il ne se soumet pas, prend le risque d’un affrontement plus insidieux que sur un champ de bataille.

Sans empathie pour ces autochtones, forçant la caricature, Balzac brosse un monde paysan et une bourgeoisie locale très éloignés de l’image idyllique qu’on serait spontanément amené à se construire, en réaction à ces « Villes tentaculaires » – Emile Verhaeren dixit. Ces gens-là – pour continuer dans le registre belge ! – sont calculateurs, manipulateurs, voire sans foi ni loi, sinon la leur.

Pour ne pas s’être conformé aux us et coutumes en vigueur, et pour avoir défié les mauvaises personnes, le comte de Montcornet deviendra le jouet d’une conspiration digne des plus grandes machinations politiques.

Ce roman, d’une particulière cruauté, enterre définitivement l’Histoire et sa gloire ensanglantée, incarnée par le général Montcornet, à laquelle se substitue le règne débridé de l’argent, avec un fond de lutte des classes. Balzac, l’homme attaché aux anciens ordres, fait donc un constat amer mais inévitable. Les Paysans est un roman sans grandeur et non moins désenchanté.

Inachevé, sa forme actuelle est due aux soins d’Evelyne Hanska, veuve de l’auteur, qui a ainsi rendu un incontestable hommage à l’immense talent d’écrivain de son mari.



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La Peau de chagrin

Un des rares roman de Balzac que j'ai aimé, un des seuls aussi qui soient fantastiques. Un homme reçoit une peau d'Onagre qui à le pouvoir de réaliser ses moindres désirs. Mais à chaque désir exhaussé, elle diminue à l'image du temps qui lui reste à vivre. Peut-on vivre sans désir ? Quel équilibre entre être et avoir ?

Ce sont toutes ses questions de fond sur l'existence que Balzac nous invite à méditer dans son récit.
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Le Colonel Chabert

Certains reprochent à Balzac ses descriptions, les mêmes qui pourraient regretter les compléments, les verbes et les virgules d’un roman ! A ceux-là, je répondrai, par la voix de l’auteur : « La bêtise a deux manières d'être: elle se tait ou elle parle. La bêtise muette est supportable. »

Mais qu’ils se rassurent. Ici, pas de longs développements, juste une histoire courte, qui traduisent le talent d’un homme né pour écrire.

Qu’est-ce que ce colonel Chabert ? Un personnage déclaré mort à la bataille d’Eylau, trophée militaire du Premier Empire. Mais voilà qu’il est bien vivant et revient, sous la Restauration – laquelle n’a que faire de ces héros d’un autre âge –, pour réclamer son dû. Sauf que le Monde a continué de tourner pendant qu’il était disparu. Sa femme s’est remariée avec un noble, ennemi de l’Usurpateur – l’un des surnoms de Napoléon –, après avoir commis quelques malversations avec les biens de son premier mari, prétendu mort. Ce « revenant » la gêne : il pourrait mettre en péril son statut présent. Elle s’emploiera alors, par divers moyens peu honorables, à le défendre.

Mais Chabert a des grandeurs que la médiocrité intéressée ne saurait pervertir et qu’il appartient au lecteur de découvrir.

Le Colonel Chabert atteste, une fois encore, le génie balzacien pour débusquer les caractères humains dans leurs retranchements. Un récit qui laisse un goût amer et n’encourage pas à avaler sans broncher l’affirmation de Rousseau que « l’homme naît bon naturellement ».

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Le Père Goriot

Ça se passe dans le Paris d’avant le bouleversement de l’ère Haussmann. La ville est encore un labyrinthe compliqué où se perd un jeune ambitieux de province du nom de Rastignac.

Paris, ce sont alors principalement deux mondes : la vieille et finissante aristocratie et la bourgeoisie en pleine ascension, riche de millions à défaut de quartiers de noblesse.

Ajoutons un troisième, où échoue tout d’abord Rastignac, celui de la pension Vauquer, autrement dit le monde de la misère dans l’acception hugolienne du terme.

Entre autres pensionnaires de cet établissement sordide, il y a le père Goriot, dont les deux filles sont aussi ingrates et indifférentes à son sort que possible, et qu’il continue pourtant de révérer avec une abnégation déconcertante. L’une a épousé l’aristocratie, l’autre, la bourgeoisie. Citons aussi un habitant des lieux, sans doute l’un des plus complexes personnages de la Comédie humaine : Vautrin, l’ancien forçat et futur chef de la Police, qui aidera à sa manière Rastignac dans son ascension sociale ; manière qui échouera et lui fera préférer, plus tard, un autre jeune homme, dans une autre histoire : Lucien de Rubempré.

Entré relativement pur dans ce dédale des intrigues parisiennes, Rastignac, après avoir mis en terre le père Goriot, contemplé Paris de haut (depuis le Père-Lachaise) et prononcé une phrase fameuse, en ressortira transfiguré, prêt à devenir à son tour un intrigant.

Cette géniale plongée dans la complexité de l’âme humaine annonce ce que sera la Comédie humaine, avec laquelle Balzac entendait « faire concurrence à l’état-civil ».

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Le Vicaire des Ardennes

Cain dans l'œuvre de Balzac!Ce livre evoque l'inceste originel de l'humanite!

Ce roman met en scene une marquise eprise d'un jeune vicaire,l'abbe de Saint-André;la marquise eprouve pour lui un amour maternel car il apparait que ce vicaire est son propre fils,ne de ses amours avec un eveque.Dans ce livre,Balzac provoque avec un recit ouvertement choquant,on tombe dans le drame larmoyant.

A decouvrir,Mr Balzac ne nous a pas habitue a de tel theme,surprenant(et tellement vrai)
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César Birotteau

Un honnete parfumeur,a la tete d'une entreprise familiale,entreprend sur le conseil d'un notaire vereux de developper son commerce:desireux de couler l'huile de Macassar,qui lui fait concurrence,il invente l'eau Carminative et la double pate des sultanes,decouvre la publicite et accede a la vente de masse.La maison Birotteau survivra-t-elle?

Roman sur la bourgeoisie conquerante,sur le commerce et la finance,est aussi l'un des plus grands romans philosophiques de Balzac;ou l'on apprend que le malheur est un marchepied pour le genie,un tresor pour l'homme habile,pour les faibles...un abime.

Remarquable dans l'art du verbe mais l'intrigue financiere est parfois complexe a suivre.Les portraits et l'ambiance sont au rendez-vous,et la lecture agreable
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Splendeurs et misères des courtisanes

Cela faisait bien longtemps que je voulais me plonger dans ce roman de Balzac: le titre fait en effet référence aux courtisanes du XIXème siècle qui me fascinent tant, et dont je découvre les différentes facettes à travers mes lectures (Ma cousine Bette", "La dame aux camélias", ...).Je ne sais pas exactement ce qui me fait aimer cette période, si ce n'est le fait de savoir que des personnes ne pouvaient vivre que de délices et de divertissements, sans autres soucis que de faire partie de l'élite parisien, entourés de soieries et de dentelles... Phénomène que l'on retrouve d'ailleurs largement chez Proust...



Quoi qu'il en soit, pour parvenir à ce roman, j'ai dû passer par l'étape des "Illusions perdues", qui plante bien le décor et les personnages de "Splendeurs...". Cependant, les "illusions..." m'ayant quelque peu déçue, j'appréhendais de me lancer dans ce nouvel épisode. La présence d'Esther m'a largement rassurée, bien que je n'ai pas cependant retrouvé cette verve qui m'avait emporté avec la "Cousine Bette". Par contre, les références continuelles au personnage ambigu que de Vautrin m'engagent à me tourner vers "Le père Goriot", ce qui me parait en plus être une bonne manière de poursuivre ma lecture de Balzac.
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Eugénie Grandet

Littérature magnifique !

Vies d’Eugénie et de sa mère gâchées par l’avarice du père Grandet.

Le roman est une succession de portraits et de descriptions de situations.

Le langage est précis et très imagé ; un vrai régal !

Outre ces descriptions, le roman est l’éloge de la pureté des sentiments, de la simplicité, de la compassion et du sacrifice à la fidélité

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La Peau de chagrin

Quelle frustration d'entamer un livre et de ne pas le finir... et en plus, c'est du Balzac !



Si tous les ingrédients du récit fantastique semblent magistralement réunis et n'entrent pas en conflit avec l'écriture réaliste de l'auteur, si l'histoire, devenue mythique, ménage au lecteur une curiosité haletante, comment supporter sans mot dire les lourdeurs et les digressions balzaciennes qui font de cette superbe histoire un boulet de plus en plus lourd à traîner ?



Vraiment, Balzac, je t'adorais, mais il semble que quelques années passées dans un amphi blindé à m'extasier de ton talent et de tes lumières ont eu raison de moi...
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Eugénie Grandet

A mon avis, "Eugénie Grandet" est l'un des plus grands romans de son auteur. D'abord en raison du père Grandet, qui s'égale ici à l'Harpagon de Molière dans tout ce que ce personnage a de sinistre et d'épouvantable. Ensuite parce que la destinée d'Eugénie atteint à la grandeur par l'implacable cruauté qui est son lot.


L'action se déroule à Saumur - donc, en province - où les Grandet constituent l'une des plus riches fortunes de la ville grâce aux spéculations en tous genres (c'est-à-dire souvent à la limite du légal) du chef de famille, Félix. Celui-ci ne semble vivre que pour son argent et tyrannise sa femme, sa fille, Eugénie et leur servante, Nanon, rognant sur tout, vérifiant tout vingt fois plutôt qu'une et entassant, entassant, entassant ...


A vingt-trois ans et à une époque où la Sainte-Catherine n'était pas un vain mot, Eugénie n'est pas encore mariée bien que sa dot soit convoitée pour leur fils par les meilleures familles de Saumur. Les Cruchot (aucun rapport avec l'adjudant du même nom Wink ) et les Grassins accourent d'ailleurs au bal que le père Grandet s'est tout de même décidé à donner pour son anniversaire.


Un troisième larron entre alors en scène, Charles, le cousin d'Eugénie. Il arrive de Paris porteur d'une lettre de son père pour Grandet, lettre dans laquelle le malheureux annonce que, traqué par ses créanciers et devenu insolvable, il préfère se suicider. Il recommande évidemment son fils à la bonté de Félix Grandet mais ... Mais le lecteur a déjà compris qu'il aurait gagné à le recommander à un mur.


Tandis que le père Grandet, absolument insensible à la tragédie qui le frappe, révèle au jeune homme la mort de son père, Eugénie, qui trouve son cousin bien différent des jeunes gens auxquels elle est accoutumée, décide secrètement de l'aider à recouvrer sa fortune. Pour financer son départ pour les Indes, elle lui remet l'intégralité des pièces de collection dont, chaque année, lui fait don son père.


Après avoir offert en retour à Eugénie un nécessaire de toilette en or ayant appartenu à ses parents et non sans force larmes, apitoiements et grands serments, Charles quitte Saumur pour s'embarquer. Eugénie retourne à son train-train qui, le 1er janvier 1820, se voit très gravement troublé par l'explosion de fureur du père Grandet, découvrant que les cadeaux faits à sa fille ont disparu.


Comme la jeune fille refuse d'expliquer l'usage qu'elle en a fait, Grandet l'enferme dans sa chambre avec interdiction d'en sortir. Eugénie tient bon mais sa mère, minée par le chagrin et la vie qu'elle mène depuis si longtemps, tombe malade. Elle trouve cependant la force de laisser sa fortune personnelle à la seule Eugénie. Ce que voyant, le père Grandet préfère se réconcilier avec sa fille. Au reste, il parviendra, deux ans plus tard, à la faire renoncer à son héritage ...


Le temps passe, nous sommes en 1822, année de la mort de Mme Grandet. Eugénie demeure aux côtés de son père qui, sentant lui-même arrriver la Camarde, se décide à mettre sa fille au courant de ses affaires. Ne ratez pas la scène de l'agonie de Félix Grandet : sans jeu de mots, elle vaut son pesant d'or.


Pendant huit ans - le père Grandet meurt en 1827 - Eugénie n'a pas reçu un seul signe de Charles. Mais quand elle entre en possession de la fortune de son père, il se manifeste enfin. C'est hélas ! pour lui avouer qu'il a fait un mariage d'argent. Eugénie se résigne alors à conclure de son côté un mariage blanc avec Cruchot de Bonfons, beaucoup plus âgé qu'elle.


Devenue veuve, elle reviendra vivre dans l'ancienne maison paternelle où elle reprendra le train-train de jadis, seule avec les fantômes de ses espoirs perdus.


Il est difficile de faire plus triste. Difficile aussi d'égaler Balzac dans sa peinture de cette vie morne, étouffante, abrutissante où les rares moments de bonheur ne semblent surgir que pour mieux se faire regretter de ceux qu'ils illuminent trop fugitivement. La fièvre des avares est ici examinée, disséquée, passée au crible du microscope littéraire avec une minutie et une vérité qui laisseront toujours pantois ceux qui, dans leur famille ou leur entourage, ont connu des avatars du père Grandet. Les caractères secondaires sont peints avec autant de force que les rôles-clefs et le style se libère des lourdeurs habituelles.


Mais le tour de force de Balzac, dans ce roman, c'est peut-être d'inciter son lecteur à se poser la question suivante : et si, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher - et on peut beaucoup - le père Grandet n'avait pas eu raison quant à la véritable nature de son neveu ? ... ;o)
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Un Contrat de Mariage

Cette longue nouvelle, est un peu la chronique d’une ruine annoncée. Paul de Manerville, fils du duc de Manerville a hérité d’une belle fortune due à la gestion plus qu’économe des biens familiaux par son père et par le notaire Mathias. Paul a souffert de la ladrerie et de l’autorité de son père et en a développé une personnalité peu assurée et fermée.



A la mort de son père il fuit la province natale de Bordeaux, fait le tour de l’Europe et s’installe un temps à Paris dans le faste, il revient finalement à Bordeaux. Menant toujours grand train et pressé de se marier, il rencontre la belle et célèbre Mademoiselle Evangelista. C’est la fille d’un riche espagnol établi à Bordeaux et d’une créole par ailleurs affiliée à la monarchie espagnole. Alors veuve, elle a, avec insouciance et volonté de paraître pratiquement dilapidé la fortune immense laissée par son mari. Paul de Manerville apparait alors comme le gendre idéal, le sauveur (ou devrais-je dire comme le pigeon idéal) d’autant plus que sa passion pour la demoiselle Evangelista le rend aveugle. Alors qu’il propose le mariage, un contrat de mariage doit être établi pour définir ce que les deux époux vont mettre dans la corbeille de mariage.



C’est le vieux notaire Mathias qui va se charger de négocier fort habilement le contrat pour Manerville avec le notaire de Mme Evangelista. La négociation et la rédaction du contrat prendra des semaines et nous sera largement décrite par Zola. A l’issu de la signature du contrat Madame Evangelista se sent flouée et en conçoit un terrible sentiment de vengeance.



Une longue nouvelle qui a pour intérêt de nous faire découvrir les mœurs des gens fortunés en matière de mariage, chacun des intéressés cherchant à tirer le meilleur parti de l’autre tout en protégeant les intérêts d’éventuels héritiers. Cette négociation décrite en détail par Balzac et dont les finasseries légales nous échappent en partie tient d’ailleurs une grande place dans le texte. La minutie mise à élaborer ce contrat censé protéger chacun des époux ne suffira pas face à l’insouciance des deux époux et à la détermination de Mme Evangelista à tenir un rang et à mener un train de vie dans lequel elle entraîne sa fille. Par ailleurs, c’est aussi une façon de se venger que de ruiner son gendre.



Au-delà de la fable morale, c’est un des aspects du mariage bourgeois qui est évoqué ici, son côté contractuel, financier, légal qui soupèse les avantages que chacun des époux peut en retirer. Evidemment, chez Balzac, l’aspect humain et psychologique n’est jamais absent et le portrait du jeune homme, plus si jeune qui se fait prendre dans les filets des deux femmes est à la fois prévisible mais passionnant.

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Le Père Goriot

Il m'a fallu quelques pages pour me réhabituer au style de Balzac, on ne passe pas d'un roman moderne pas à la lecture d'un roman classique sans tâtonner un peu au début. Mais une fois dans le ton, je n'ai plus décrocher de cette histoire qui m'a fait passer par toutes les émotions possibles : colère, compassion, pitié même.



Ce livre est un chef d'œuvre, un hommage à l'amour fou d'un père pour ses filles prêt à tous les sacrifices pour que rien ne leur soit refuser. On peut le blâmer de les avoir rendu égoïstes, et ingrates, arrivistes, d'ailleurs l'aînée ne se gêne pas pour lui faire porter la responsabilité de leur attitude.



Seul bémol : la fin j'aurais aimé qu'elle soit différente et que le père Goriot soit vengé par Eugène.

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La Cousine Bette

Un Balzac délicieusement balzacien. Il faut bien dire qu’il y a des Balzac qu’on lit avec plus ou moins de facilité ou de plaisir, parfois avec des pages plus longuettes. En ce qui concerne La cousine Bette, je l’ai avalé d’une traite. Je me suis délecté de ce drame familial tristement réaliste, des manigances, et des éclats d’amour.

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Les Chouans

Roman d'aventures, roman historique, roman d'amour, Balzac s'essaie à tous les genres pour le plus grand bonheur des lecteurs. 



Quand je fais une pause dans mes challenges, ou lectures de voyage, je reviens toujours à Balzac avec la certitude d'une lecture agréable. D'ailleurs nous avions une lecture commune Balzac, copines blogueuses avez-vous abandonné?



Dans l'Ouest, à la limite de la Normandie et de la Bretagne, les Chouans sont en armes et attendent l'arrivée d'un chef Le Gars pour prendre la tête de la révolte. Les soldats de la République, les Bleus, commandés par un vieil officier, Hulot essaient de venir à bout des foyers de chouannerie et lèvent le conscription



La première partie du roman se nomme L'Embuscade, dans le cadre verdoyant du bocage nous allons assister aux échauffourées et à l'attaque de la Turgotine , roman de cap et d'épée, sifflements de chouettes, peaux de chèvres, version bretonne du western. 



Que recherchent les Chouans dans la turgotine? du butin, de l'or,



"Ne savez-vous pas le proverbe : Voleur comme une chouette. Or, qu’est-ce qu’un Chouan ? D’ailleurs, dit-elle en élevant la voix, n’est-ce pas une action juste ? Les Bleus n’ont-ils pas pris tous les biens de l’Eglise et les nôtres, et ne nous faut-il pas d’ailleurs des munitions ?";



La deuxième partie s'intitule Une Idée de Fouché, le roman bascule dans l'espionnage . Mademoiselle de Verneuil fait route de Mortagne à Alençon avec Francine, sa servante bretonne et fait la rencontre d'une dame et de son fils qui leur tiendront compagnie. Marivaudage entre la jeune fille et un  étudiant de l'Ecole Polytechnique, futur marin. Evidemment l'étudiant n'est pas plus marin que la dame, sa mère....Je m'ennuie un peu pendant que l'intrigue amoureuse se noue. L'escorte républicaine tombe dans un piège dans le manoir de la dame





Les Chouans, ou plutôt les aristocrates qui les manipulent ne sont pas à leur avantage dans cet épisode sanglant. 



Chacun se dévoile, (mais je vais m'arrêter ici, pour ne pas divulguer l'intrigue). Mademoiselle de Verneuil et son escorte de bleus échappera de justesse. Amoureuse, choisira-t-elle l'amour ou ses convictions républicaines?



J'en ai déjà trop écrit. La fin sera haletante. 



Encore une fois, Balzac aura réussi à me surprendre et à me captiver. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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La Cousine Bette

Au moins une ou deux fois par an, parfois plus souvent, je pioche dans la Comédie humaine comme dans une mine de diamants. Je pioche presque au hasard car le gisement est riche et j'en extrais toujours des pépites remarquables. J'ai en plus le loisir de choisir l'édition dans laquelle lire Balzac, je dispose de plusieurs éditions de ses oeuvres complètes, mais j'ai aussi de nombreux volumes dans des éditions diverses cartonnées ou reliées et aussi dans la collection du livre de poche. Au cours de près de 60 ans de fréquentation de cet auteur, j'ai eu l'occasion d'acquérir de nombreux volumes destinés à remplacer mes acquisitions plus anciennes, mais au final je ne me suis séparé d'aucune, ce qui me laisse aujourd'hui un choix royal lorsque je décide de me replonger dans l'univers balzacien (par exemple j'ai au-moins 5 éditions différentes du Père Goriot dont une en russe).



Pour ‘la cousine Bette', je choisis le petit volume relié de la collection France Loisirs acquise en 1986. La magie s'opère dès les premières lignes. Je reconnais immédiatement le style De Balzac avec sa manière très reconnaissable de commencer une histoire ‘Vers le milieu du mois de juillet de l'année 1838, une de ces voitures nouvellement mises en circulation sur la place de Paris et nommées des milords cheminait, rue de l'Université…'.



Ce roman de 500 pages rédigé en quelques mois au cours de l'année 1846 est le couronnement de l'oeuvre du grand romancier, l'un de ses derniers ouvrages avec le cousin Pons. Balzac engage dans ces deux livres ses dernières forces vitales [il meurt le 18 août 1850]. Il travaille dans la perspective de son mariage avec Eve Hanska, il veut montrer une fois de plus à l'amour de sa vie l'intensité de son génie et il y parvient. Ce roman est l'un des plus caractéristiques de l'oeuvre De Balzac on y retrouve la puissance de l'intrigue, la profondeur de ses analyses sur la société et la démesure des personnages muent par une ardeur qui trouve son origine soit dans la vertu soit dans le vice. Quatre personnages dominent l'histoire, tout d'abord le baron Hulot, libertin impénitent, qui va sacrifier sa fortune et sa famille pour satisfaire sa passion des jeunes femmes, à l'opposé, sa femme, Adeline Hulot est un modèle de vertu, d'esprit de sacrifice, d'amour et de tolérance elle fera tout pour récupérer son mari et lui offrir son pardon. Il y a aussi Valérie Marneffe, femme mariée qui use de son charme et manipule plusieurs amants pour leur soutirer leur fortune, elle est aidée en cela par Lisbeth Fischer [la cousine Bette] qui nourrit une jalousie démesurée envers Adeline. Ces quatre personnages et quelques autres sont animés par le souffle Promethéens de Balzac. Voici le court portrait que l'auteur fait de la cousine Bette ‘Paysanne des Vosges, dans toute l'extension du mot, maigre, brune, les cheveux d'un noir luisant, les sourcils épais et réunis par un bouquet, les bras longs et forts, les pieds épais, quelques verrues dans sa face longue et simiesque, tel est le portrait concis de cette vierge'. Page 46



Je ne résiste pas au plaisir de citer un autre portrait, celui de Madame de Saint-Estève : ‘Cette vieille sinistre offrait dans ses petits yeux clairs la cupidité sanguinaire des tigres. Son nez épaté, dont les narines agrandies en trous ovales soufflaient le feu de l'enfer, rappelait le bec des plus mauvais oiseaux de proie. le génie de l'intrigue siégeait sur son front bas et cruel. Ses longs poils de barbe poussés au hasard dans tous les Creux de son visage, annonçaient la virilité de ses projets. Quiconque eût vu cette femme, aurait pensé que tous les peintres avaient manqué la figure de Méphistophélès'. Page 442



Balzac ne manque pas de faire intervenir d'autres personnages récurrents de la comédie humaine, Bianchon, du Tillet, Nucingen, Bixiou, Lousteau, Rastignac et bien d'autres, ce qui offre à ses lecteurs le moyen de ressentir encore de façon plus tangible le réalisme et la profondeur de son roman. L'argent joue toujours un grand rôle dans les ouvrages De Balzac, de ce point de vue la cousine Bette ne fait pas exception, le montant des dépenses, des appointements, des rentes, des capitaux, des dettes et des lettres de change qui circulent entre les personnages est précisé maintes fois de manière presque obsessionnelle, jusqu'au prix du cercueil pour l'enfant de Mme Marneffe.



La richesse de l'intrigue et la force de caractère des personnages impriment à l'histoire un dynamisme, une énergie qui emporte le lecteur. C'est un roman sur l'amour, la haine et la jalousie. ‘L'amour et la haine sont des sentiments qui s'alimentent par eux-mêmes, mais des deux la haine a la vie plus longue' nous dit Balzac.



Encore une fois je me suis fait happer par le génie De Balzac.



— ‘La cousine Bette' Honoré de Balzac, éditions France Loisirs ‘La Comédie humaine', tome XV [1986], 526 pages.
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La Peau de chagrin

Lorsque Raphaël de Valentin pénètre dans la maison de jeu du Palais Royale à Paris, un cerbère lui demande d'ôter son chapeau. Ce geste de dépouillement et d'humilité symbolise la soumission devant la puissance de l'ordre établi par l'argent. Ce lieu de perdition attire tous ceux qui espèrent se refaire une fortune sur un coup de dé. Raphaël, jeune noble désargenté vient de subir une grande déception amoureuse et songe au suicide, il vient sans conviction jeter sa dernière pièce d'or sur le tapis, en vain. Son errance le conduira par hasard chez un antiquaire, un vieillard étrange l'accueille, il semble sortir des enfers, mais son discours est néanmoins empreint de sagesse et de bienveillance. Cette dualité place Raphaël au carrefour de sa vie, le vieillard lui propose un talisman, une peau de chagrin, qui possède un pouvoir magique, celui d'exaucer tous les voeux de son possesseur.



Tout le sujet du roman est condensé dans le monologue de l'antiquaire : « Je vais vous révéler en peu de mots, un grand mystère de la vie humaine… Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux causes de mort. Vouloir et pouvoir. Entre ces deux termes de l'action humaine, il est une autre formule dont s'emparent les sages, et je lui dois le bonheur de ma longévité. Vouloir nous brûle, et pouvoir nous détruit ; mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme… La pensée est la clef de tous les trésors, elle procure les joies de l'avare sans en donner les soucis… le mot de sagesse ne vient-il pas de savoir ? Et qu'est-ce que la folie, sinon l'excès d'un vouloir ou d'un pouvoir ? »



Raphaël n'a rien à perdre, il saisit la Peau de chagrin et espère ainsi réaliser tous ses rêves. le vieil homme le met en garde et lui fait lire les termes du contrat inscrits sur la peau. « Celui qui me possède accomplira tous ses désirs, mais ses jours décroîtront à chaque voeu exaucé ».



Ce célèbre roman De Balzac est un conte fantastique et philosophique publié en 1831. C'est sans doute l'une des oeuvres les plus remaniées par Balzac au fil des éditions. Les variantes du texte occupent à elles seules 160 pages en petits caractères de l'édition 1985 de la collection « Classiques Garnier ». Balzac relisait scrupuleusement chacune des éditions de ces oeuvres pour corriger et améliorer sans cesse son texte. Quand on considère l'ampleur de son oeuvre, 91 romans pour la Comédie Humaine seule, on imagine le travail de relecture et d'écriture que cela représentait en moins de 30 ans ! (Balzac a commencé à écrire vers l'âge de 20 ans jusqu'à quelques années avant sa mort survenue à l'âge de 51 ans).



Ce livre a toujours été l'un de mes préférés en raison de la profondeur du message philosophique qu'il porte et aussi en raison du traitement littéraire. La forme choisie par Balzac, le « conte fantastique » est d'une grande originalité et tranche sur la production littéraire de l'époque. Mais cet ouvrage est aussi prémonitoire, il décrit avec une exactitude confondante le destin de son auteur. Balzac n'a-t-il pas toute sa vie formulé le voeu de devenir célèbre, riche et heureux en amour auprès de son "étrangère" la comtesse Rzewuska. Au moment même où ses voeux sont exaucés, il dépérit et meurt dans la fleur de l'âge, brûlé par le désir.





Encore une fois Balzac nous emporte dans un monde où le héros est écartelé entre le désir d'opulence qui mène à l'excès et le besoin d'équilibre qui peut conduire à l'austérité et l'ennui. L'auteur semble nous suggérer une voie qui est celle de la sagesse une sorte de sobriété heureuse ou le vouloir et le pouvoir sont bannis au profit du savoir. Une grande leçon que n'a sans doute pas toujours suivie Balzac lui-même dont la force vitale démesurée ne pouvait conduire qu'à l'excès. Ce génie, dont les ailes de géant l'empêchaient de marcher, avait trouver une manière a lui de résoudre ce dilemme. À la fois bénédictin et bon vivant, il s'astreignait à un labeur immense et solitaire jusqu'à l'épuisement. Pour se régénérer, il sortait de sa réserve et troquait sa robe de bure pour un habit au luxe ostentatoire afin de se fondre dans les milieux de la haute bourgeoisie. Un monde envers lequel il éprouvait à la fois de l'attrait et de la répulsion et dont il nourrissait son oeuvre.



— « La Peau de Chagrin », Honoré de Balzac, Classiques Garnier Éditions de M. Allem (1985), 461 pages (introductions, notes et variantes).



Je vous recommande aussi une l'excellente chaîne Youtube de Paper Boy consacrée à la littérature où vous trouverez plusieurs vidéos d'excellente qualité sur https://www.youtube.com/watch?v=YDrc2MM8KYk&t=138s
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La Maison du Chat-qui-pelote

Je me suis toujours demandé ce que pouvait bien signifier l'étrange titre de cette nouvelle. Pendant longtemps elle m'a intriguée. Mais je n'ai jamais cherché car je me suis toujours dit que je le découvrirais en la lisant. Aujourd'hui c'est fait et je dois dire que j'ai eu un petit coup de coeur pour la boutique du chat-qui-pelote et la famille Guillaume !

Ça faisait quelques mois que je n'avais plus lu Balzac, et dès les premières pages, il m'a charmé à nouveau. Il nous entraine dans une petite rue commerçante du vieux Paris, devant la façade de cette boutique longuement décrite, on fait la connaissance de Monsieur Guillaume le drapier qui y exerce, son épouse et ses deux filles Virginie et Augustine. Une honorable famille de commerçant aisée dont évidemment le souci principal, comme toutes les familles, est le mariage des enfants.

L'histoire tournera autour d'Augustine. Un jour un jeune peintre passant devant la boutique s'amourache de la jeune fille et fera tout pour la revoir. Il ira même jusqu'à la peindre et l'exposer au Louvre ! Elle aussi tombera amoureuse de lui au grand dam de ses parents, qui tenteront vainement de la prévenir qu'un mariage de rang inégal ne peut être heureux... L'attachante Augustine va vivre une terrible traversée du désert.

La maison du chat-qui-pelote est la première nouvelle d'un recueil de quatre nouvelle aux côtés du Bal de Sceaux, La Vendetta et La bourse. J'ai lu que c'est Balzac lui même qui avait souhaité réunir ces quatre nouvelle ensemble et lorsqu'on les a toutes lues on comprend pourquoi et surtout on est à même d'apprécier la qualité de chacune et le lien qu'il y a entre elles. C'est dans ces lectures là que je me rends compte, plus vivement encore, que Balzac est un véritable peintre de son temps. Il l'est toujours bien évidemment, mais ici je l'ai ressenti de façon plus forte, car ces quatre nouvelles mises côte à côte forment, je trouve, une sorte de fresque picturale formidable. le thème du mariage au XIXe est un sujet qui me fascine particulièrement, car je le trouve porteur de tant de questions sous jacentes, de tant de vérités sur ce qui définit une société et sur la limite entre l'individu et la société en tant que communauté. En surtout pour les femmes (particulièrement dans les deux premières nouvelles) pour lesquelles le mariage est un prolongement voir un accomplissement de leur identité, véritable carcan dans lequel même lorsqu'elle essaient de faire leur propre choix, celui-ci s'avère entravé ou perdu d'avance par le poids des convenances (de tous bords).

Pour cette nouvelle, Balzac m'a happée du début à la fin, j'ai adoré retrouver sa plume, conséquente oui, bien garnie oui, et pourtant si évocatrice, si douée à nous faire ressentir les moindres soubresauts de l'âme. Ah un génie !



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Le Colonel Chabert

Voilà un récit de Balzac accessible et qui se laisse dévorer rapidement. Un homme est laissé pour mort sur un champ de bataille. Il revient dix ans plus tard auprès de ses proches qui ont fait leur deuil et commencé de nouvelles vies. Héros des guerres napoléoniennes, il est également un paria avec le nouveau régime politique. Balzac en vient à s’interroger sur comment continuer à vivre alors que tout change autour de nous...

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Eugénie Grandet

Avec ce Balzac (dans les premiers que j’ai lus) j’ai compris ce que l’on voulait dire par la capacité à cerner un trait de caractère pour le transformer en un roman palpitant et touchant. Prenez un avare et laissez Balzac imaginer le reste. Ne vous y trompez pas; vous ne lirez pas du Molière. Ce sera autrement génial. Un Balzac accessible et divertissant (plus sur Instagram) ...
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