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Critiques de Honoré de Balzac (3260)
Le Médecin de campagne

Petite curiosité dans « La Comédie humaine » que ce roman. Balzac l’a intégré dans son grand œuvre dans les « Scènes de la vie de campagne » (avec « Les Paysans » et « Le Curé de village ») mais, bizarrement aucun de ses personnages n’apparaîtra ailleurs. Autre curiosité : parmi les personnages de ce roman, la grande majorité sont plutôt sympathiques, aucun n’a vraiment le mauvais rôle.

Nous sommes dans le Dauphiné, en 1829. Le titre, « Le Médecin de campagne » semble donner la préférence au personnage principal, le docteur Benassis, qui est l’âme du village. Mais le roman, en fait, est à deux têtes : le docteur Benassis a son double, le commandant Genestas, son invité, puis, peu à peu son ami. Chacun se découvrira à l’autre au point de révéler son secret le plus intime. Ce que les deux hommes apprennent l’un de l’autre constitue le fond de l’histoire :

Le docteur Benassis n’est pas seulement le médecin du village, il en est aussi le maire et le bienfaiteur. Adepte d’idées novatrices, il les a appliquées, apportant à ses administrés prospérité et richesse : nouvelles cultures, grâce à une meilleure irrigation, nouvelles industries, nouveaux commerces, meilleure salubrité publique, sans oublier les nouvelles structures communales : mairie, école, poste… Ses opinions politiques sont connues : c’est un conservateur (c’était le cas de Balzac à cette époque). Son credo, c’est l’ordre définit par l’autorité (la monarchie, en l’occurrence), la famille (le patriarcat, pour être clair) et enfin la religion. « Religion veut dire LIEN, et certes le culte, ou autrement dit la religion exprimée, constitue la seule force qui puisse relier les Espèces sociales et leur donner une forme durable ». Le dévouement qu’il montre sans compter à ses concitoyens, c’est dans ce triple credo qu’il le trouve. Mais pas seulement…

Le commandant Genestas, qui se fait le faire-valoir du docteur, dévoile la raison de sa présence : il a recueilli l’enfant d’une femme qu’il a passionnément aimée (même s’il n’en est pas le père). Mais l’enfant est poitrinaire et il entend le présenter au docteur pour qu’il le soigne, et si possible, le guérisse. Puis l’amitié aidant, le docteur Bénassis avoue lui aussi son secret : tout le bien qu’il fait, c’est en expiation d’une faute commise dans le passé : il avait séduit une jeune fille, qui est morte, laquelle lui avait donné un fils, qui est mort aussi. Après avoir envisagé le suicide, puis le monastère, il a choisi cette troisième voie : l’action désintéressée au profit de ses concitoyens.

On le voie, le dévouement est le fil conducteur qui mène la vie des deux hommes. A la fois par christianisme, et par pure humanité. Il est rare de voir chez Balzac des personnages aussi pleinement vertueux.

Mais d’autres thèmes parcourent l’œuvre : en particulier tout un chapitre est consacré à l’épopée napoléonienne, au travers du témoignage de deux grognards. La vie rurale est bien montrée, à travers des personnages typiques comme le braconnier Butifer, ou psychologiquement complexe, comme la Fosseuse, jeune paysanne mélancolique qui donne dans le mysticisme…

Roman insolite donc, qui a beaucoup de charme : un roman reposant, où il n’y a pas de turpitudes, pas de méchants, où les personnages vont dans le bon sens. Pour autant il n’y a pas de mièvrerie (personnellement, j’en ai trouvé plus dans « Le Lys dans la vallée »), et nos personnages sont tout sauf des bisounours, leur part d’ombre les suit.

A lire en contrepoint des grandes œuvres balzaciennes.

Pour le plaisir.

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La Peau de chagrin

Deuxième roman signé par Balzac de son nom de plume (après « Les Chouans »), « La Peau de chagrin » est son premier véritable succès. Succès mérité d’ailleurs : l’inspiration est radicalement différente du roman précédent : si « Les Chouans » était un roman politico-militaire, apparenté à un roman historique, « La Peau de chagrin » se situe dans une veine plus fantastique… et réaliste en même temps.

Au départ, il s’agit d’une variante du mythe faustien : un pacte avec le Diable. Faust troquait son âme contre la réalisation de ses désirs. Raphaël de Valentin accepte de raccourcir sa vie pour ce même motif. Pour l’un comme pour l’autre, c’est un jeu de dupe.

Raohaêl de Valentin, qu’on pourrait surnommer « le débauché « (ça rappelle un film de Michel Deville en 1971) est dans une sale passe : il a perdu son dernier napoléon au jeu et sur le point de se suicider, et fait chez un antiquaire un pacte extraordinaire : cet homme sans âge (bizarre) lui offre une peau de chagrin magique qui lui permet d’exaucer tous ses désirs, mais à chaque vœu exaucé, la peau rétrécit. Trop préoccupé pour se penser à l’avenir, Raphaêl accepte. Dans un premier temps tout lui sourit, il fait un héritage, trouve l’amour avec Pauline, sa jolie voisine, se lance même dans l’écriture d’un livre « La Théorie de la volonté » mais il ne voit pas que la peau de chagrin rétrécit, lui-même devient malade, une affection qu’aucun remède ne peut guérir. Hanté par la peur de mourir, il vit en reclus, étouffé par l’amertume, il revient vers Pauline et meurt dans ses bras, celle-ci sombre dans la folie.

Les interprétations de « La Peau de chagrin » sont multiples. Sous l’apparence d’un conte à la fois fantastique et philosophique (comme chez Voltaire, mais beaucoup moins souriant), Balzac nous livre une réflexion sur le temps et le désir qu’il présente sous forme d’un paradoxe : « toute » la vie, mais « à l’économie ». Raphael ne le comprend qu’à la fin : il voulait tout avoir et n’a rien eu, il est passé à côté de l’essentiel. Pour parodier un slogan politique récent : vivre mieux, mais vivre moins. Evidemment c’est un choix à faire, mais pas réversible. Encore eût-il fallu, en vivant mieux et en vivant moins, vivre heureux, et ce ne fut pas le cas. La réflexion sur le temps et le désir peut donc se doubler d’une réflexion sur le bonheur. Et même se tripler si on ajoute une réflexion sur l’argent. La sagesse populaire n’est pas loin : le temps c’est de l’argent. L’argent ne fait pas le bonheur. Si l’on continue le syllogisme, il faut conclure : donc le temps ne fait pas le bonheur.

Ces divers thèmes ; le temps, l’argent, le bonheur, le désir, parcourent le roman dans tous les sens, se rapprochent et s’écartent les uns des autres. Raphaël voudrait bien courir ces quatre lièvres à la fois, mais le pacte qu’il a lié avec l’antiquaire le freinent considérablement.

On remarquera que l’amour, pourtant pur et désintéressé, de Pauline ainsi que la relation perverse et ambigüe de Foedora, n’ont pas de poids dans la tragédie de Raphaël. Ou en tous cas, il n’arrive pas à établir un équilibre.

Curieusement (ou pas, après tout), ce roman me rappelle « Le portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde : dans les deux romans, il y a une double évolution : chez Balzac, au fur et à mesure que les désirs sont exaucés, la peau de chagrin rétrécit ; chez Wilde, au fur et à mesure que les désirs sont exaucés, le portrait vieillit.

Etonnant, non ?



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La Peau de chagrin

Peut-on vivre sans désirer ?



C’est autant pour cette réflexion que pour ses qualités romanesques que cette œuvre m’a intéressé (Balzac l’a classée parmi ses « Études philosophiques »). En suivant le parcours du jeune marquis Raphaël de Valentin, ponctué souvent par des rencontres symboliques avec de mystérieux vieillards, Balzac fait l’analyse de différents modes de vie (l’étude, la vie mondaine, la débauche, la vie rurale…), tout en offrant des réflexions sur le suicide, la pitié, les insuffisances de la science, etc.



Le roman est divisé en trois parties. La première installe de façon remarquable l’atmosphère fantastique, avec l’emploi d’une langue foisonnante et suggestive. Les personnages sont croqués en quelques lignes, de façon très convaincante. C’est une très belle trouvaille romanesque que le tourbillon qui emporte le lecteur et le personnage principal quand ce dernier, au bord du suicide, est accosté et entraîné par ses amis. Alors qu’on reproche souvent à Balzac ses interminables descriptions en début de roman (personnellement, je les apprécie), seules des bribes d’informations sont données au lecteur au profit d’un rythme effréné captivant. De même, la dernière partie offre des pages admirables et offre un portrait plus nuancé du personnage principal.



En revanche, quelle purge que la deuxième partie, où Raphaël raconte son propre parcours ! On y trouve des répétitions exaspérantes et c’est complètement invraisemblable (c’est censé être une confession faite à un ami pendant une nuit d’orgie, mais c’est beaucoup trop long !). Surtout, et je sais que c’est une lecture anachronique, le personnage principal m’y semble très antipathique pour un lecteur du XXIe siècle. Raphaël est présenté comme un homme de génie : on doit donc l’admirer. Peu importe si le génie, qui consacre trois ans de sa vie à deux œuvres, n’en finit aucune. Sa pauvre logeuse et sa fille multiplient les sacrifices pour qu’il poursuive son œuvre : cela donne des scènes touchantes, mais qui ne font pas oublier que Raphaël a fait des études de droit qui auraient pu lui fournir un emploi et que son génie, stérile, repose sur beaucoup d’égoïsme.

Son amour pour Feodora le rend plus antipathique encore : il semble que Balzac cherche à nous faire condamner comme cruelle l’indifférence de cette femme, alors qu’elle annonce dès leur rencontre qu’elle ne veut ni mari ni amant. Mais comme ce génie admirable l’aime, la distrait et lui rend quelques services, il conviendrait tout de même qu’elle cède au bout d’un moment, comprenez-vous… Le pire est atteint quand Raphaël raconte qu’il a été tenté de la violer (mais il s’est retenu car il est marquis et génial), et il semble qu’on doit y voir la juste expression de sa passion… Il y a donc dans cette deuxième partie des passages très pénibles et très gênants.



En somme, c’est toujours la même chose avec Balzac : il est capable du pire comme du meilleur, mais celui-ci l’emporte presque toujours sur celui-là, et il y a dans La Peau de chagrin des pages inoubliables.



Enfin, si vous comptez acheter ce livre, évitez l’édition « Étonnants Classiques » conçue pour les élèves de première préparant le bac, truffée d’erreurs.

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Eugénie Grandet

Eugénie Grandet fait partie de la série des Scènes de la vie de province, et parut en 1833. Le titre aurait pu tout autant en être « Félix Grandet », car le personnage le plus sombre de cette histoire de famille est le père. Tonnelier puis viticulteur, pire avare que celui de Molière, Grandet mégote sur tout et fait vivre dans un dénuement impensable son épouse et sa fille Eugénie, belle mais déjà âgée de 23 ans et célibataire convoitée.



Epargnant sur tout et toute sa vie, souvent de mauvaise foi, bégayant pour tromper ses partenaires en affaires, spéculant sur les métaux précieux et les titres de rente, la fortune du père Grandet est incommensurable. Deux familles rivalisent d'obséquiosité en espérant pour leur fils un heureux mariage avec la richissime héritière. Tout Saumur murmure sur les chances des uns et des autres.



Et puis survient Charles, le fils du frère de Monsieur Grandet. Il est jeune, beau, c'est un dandy parisien criblé de dettes, que son père, totalement ruiné et sous la menace d'une faillite, envoie à son frère après s'être brulé la cervelle. Naturellement, Eugénie en tombe profondément amoureuse.



La suite est édifiante, sur les manies d'un tyran domestique, le courage d'une jeune fille qui affirme sa volonté, la condition d'aliénation des épouses, la force des rumeurs et de l'honneur familial.



Avec naturellement la force évocatrice De Balzac … inégalée.
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Illusions perdues

« Illusions perdues » est peut-être le meilleur roman de Balzac. En tous cas c’est certainement un des plus « balzaciens ». A travers la destinée de Lucien de Rubempré, un « enfant du siècle », il dépeint, comme personne avant lui, la société de son temps, qu’elle soit provinciale ou parisienne, populaire ou mondaine.

« Illusion perdues » occupe dans la « Comédie humaine » une place centrale, et ce, à plus d’un titre : chronologiquement, le roman (1837-1843) se place 8 ans après « Le dernier Chouan » (1829) (premier titre) et 12 ans avant « Les Paysans », (dernier titre). Du point de vue littéraire, le roman brasse tous les grands thèmes qui jalonnent la « Comédie humaine » : la destinée d’un personnage, à la fois héros et antihéros, évoluant dans des milieux différents, mais qui chacun représente un microcosme, où se mettent à jour (de façon plus ou moins évidente) les qualités et les défauts, les réussites et les échecs, les ambitions (légitimes ou pas) et les… illusions perdues. Enfin Balzac écrit un roman encore romantique par certains côtés, et déjà réaliste par d’autres, le chaînon entre Musset et Flaubert…

« Illusions perdues » se présente comme une trilogie : « Les deux poètes », « Un grand homme de province à Paris » et « Les souffrances de l’inventeur »

A Angoulême, David Séchard et Lucien Chardon rêvent de poésie. Eve, la sœur de Lucien, épouse David qui prend la succession de son père à l’imprimerie familiale. Lucien, à qui un début de succès a tourné la tête, se laisse séduire par Mme de Bargeton et part avec elle à Paris.

Dans la capitale, Lucien de Rubempré (il a pris le nom de sa mère), a du mal à démarrer une carrière littéraire. Il s’essaie au journalisme et apprend la compromission. Tiraillé entre une carrière littéraire pure mais ardue, et une carrière journalistique plus facile mais moins honnête, il se laisse tenter et finit par tout perdre, professionnellement et sentimentalement. Mme Barjeton, déçue l’a quitté. Coralie, une jeune actrice qui l’adore, tombe malade et meurt. Désespéré, ruiné, brouillé avec tout le monde, il rentre à Angoulême.

A Angoulême, David, inventeur d’un nouveau procédé pour faire du papier, se voit spolié par des concurrents. Mis en faillite par ceux-ci et aussi mis en cause par une indélicatesse de Lucien, il est arrêté. Désespéré, Lucien songe au suicide. C’est alors qu’un mystérieux abbé, Carlos Herrera (qui n’est autre que Vautrin), lui propose une forte somme contre sa soumission complète. Lucien accepte. David est sauvé, vend son invention et se consacre paisiblement à la poésie. Quant à Lucien, on le retrouvera dans « Splendeurs et misères des courtisanes »

Les « Illusions perdues » sont évidemment celles de Lucien : vis-à-vis du monde littéraire, du monde journalistique et de la vie mondaine, trois mondes où il pensait pouvoir accéder ; vis-à-vis de sa propre vie, déçu par ses faiblesses, ses manques, ses erreurs, déçu par la déception qu’il cause à ceux qu’il aime (sa sœur et son ami) … Lucien est donc un personnage complexe, héros et antihéros, qui finit, comme Faust, par vendre son âme à Méphistophélès/Vautrin. Autour de lui, la plupart des personnages sont des masques qui jouent des rôles dans une comédie où il est le seul, lui, Lucien, à ne pas connaître son texte. Seuls quelques personnages ressortent de façon positive : l’écrivain D’Arthez, qui symbolise « l’homme de lettres » intègre et génial que rêve d’être Balzac ; et bien sûr David et Eve, symboles d’amitié vraie, d’amour pur, de constance au-delà des difficultés et même des trahisons.

Avec « Illusions perdues », Balzac a sûrement écrit son chef-d’œuvre (c’est mon avis, vous avez le droit de n’être pas d’accord, mais vous le mettrez quand même dans le peloton de tête, non ?) Par la richesse du thème, sa construction romanesque, les portraits fouillés des personnages, ce roman est un des tous premiers de notre littérature.

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Eugénie Grandet

« Eugénie Grandet » fait partie des incontournables de Balzac, d’abord par ses qualités propres, bien sûr, mais sans doute aussi parce que c’est un des premiers « Balzac » qu’on prend dans ses mains : beaucoup d’entre nous ont fait connaissance avec ce monument de la littérature par le biais scolaire, ou bien par une lecture dans une édition « jeunesse » (« La Bibliothèque verte », par exemple).

Si « Eugénie Grandet », dans l’œuvre de Balzac, tient une place aussi importante, c’est aussi que parmi la somme (plus qu’imposante) des romans de la « Comédie Humaine » (je vous fais grâce des autres !), ce roman-là est un des plus émouvants, le personnage d’Eugénie étant un des plus touchants et des plus attachants, parmi tous les personnages féminins créés par l’auteur.

Souvent, après une première lecture, le lecteur ou la lectrice s’écrie : Honoré, tu t’es gouré ! Ce n’est pas « Eugénie Grandet » qu’il fallait titrer, c’est pour le moins « Félix Grandet », ou « Le Père Grandet », ou « L’Harpagon de Saumur »… On ne voit que lui dans le livre, il écrase tout, il passe à la moulinette de son avarice toute sa famille et toute sa maisonnée. Son vice est le point de départ de tous les éléments du drame… Oui, c’est bien la première impression, et d’emblée les autres personnages ne sont que des dommages collatéraux. Mais en y regardant mieux on peut déceler deux dynamiques : celle du père Grandet est rectiligne, et augmente en intensité : l’obsession de l’argent et de l’or devient une monomanie et finit par occuper la totalité de son esprit, lui enlevant le sens des réalités (autres que celles liées à son vice, bien entendu) ainsi que les sentiments paternels et familiaux (si toutefois il en a jamais eu, et je ne parle même pas de sa femme, la pauvrette) qui lui font détourner l’héritage d’Eugénie. La deuxième dynamique, celle d’Eugénie est plutôt sinusoïdale : elle devient ascendante quand Eugénie découvre l’amour, redescend quand son père la décourage en lui disant que Charles est fils d’un « failli », remonte quand elle décide malgré tout d’aider le jeune homme, est à son apogée quand elle tient tête à son père, puis redescend inexorablement, quand s’ajoutent la mort de la mère, le départ de Charles pour les Indes et la mort du père (un des sommets de la Comédie Humaine). Et le final pathétique, où Eugénie semble avoir pris la succession de son père, tant dans les affaires que dans la vie privée (à cette exception près, mais elle est de taille : l’argent n’est plus thésaurisé mais part dans des œuvres) …

Et donc, c’est bien vu d’avoir titré « Eugénie Grandet » : c’est elle la colonne vertébrale du roman. Car qu’on le prenne par tous les bouts « Eugénie Grandet » est un roman d’amour : amour de l’argent pour les uns (Grandet, bien sûr, mais tous ces autres personnages qui « calculent » les unions de leurs enfants en fonction des dots et des héritages supposés) et amour romanesque (et romantique), celui d’Eugénie est particulièrement touchant dans sa naïveté, puis dans sa lucidité, sa constance et sa résignation. Notons au passage quelques portraits (hormis celui des deux protagonistes) : Nanon, la servante à la fidélité aveugle (qui n’est pas sans rappeler Félicité, la domestique d’ « Un cœur simple » dans « Les Trois contes » de Flaubert) ; Charles Grandet, essentiellement un dandy, pour qui l’apparence compte plus que tout le reste, son amour pour Eugénie, sincère au début, devient intéressé, et il n’hésite pas à trahir Eugénie pour un mariage de convenances qui lui permettra de « sauver la face » et d’effacer la ruine et le suicide de son père ; comme Rastignac et Rubempré, il évolue d’une certaine innocence vers un profond cynisme : le regard de Balzac sur ces « parvenus de salon » est plutôt sombre et pessimiste….

« Eugénie Grandet », avec « Le père Goriot » et « Les Illusions perdues » forment « ma » trilogie balzacienne de base, celle que je conseille à tous, comme plateforme de départ pour la galaxie Balzac. Libre à vous de compléter avec les titres de votre choix (et du choix, il n’en manque pas !)

« Eugénie Grandet » a été bien servie à la télévision : trois adaptations en 1969, 1994 et 2021, toutes trois remarquables. Celle de 1994, signée Jean-Daniel Verhaeghe, avec Jean Carmet et Alexandra London, est particulièrement réussie.



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Le Colonel Chabert

Un classique qui vieillit bien.



Que c’est bien écrit ! A la fois concis et riche, le texte est prenant, les personnages prennent vie en quelques phrases. Balzac les fait évoluer dans une société pesante, complexe et souvent sans cœur. On s’y croit tellement qu’on voudrait pouvoir intervenir.



Au passage, le film de 1994 avec Gérard Depardieu (que je n'admire pourtant pas à chaque fois !), Fabrice Luchini et Fanny Ardant est sublime aussi.

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Les Chouans

Je n'ai pas du tout aimé ce premier roman De Balzac ! L'entrée dans ce roman fut très laborieuse pour moi : beaucoup de difficultés sur les descriptions des affrontements entre Chouans et Bleus que j'ai trouvées peu "lisibles", dans le sens où la compréhension du terrain et des mouvements des troupes n'était pas claire pour moi. Toute la première partie du roman m'a paru presque fantasmagorique, comme un rêve éveillé dans lequel toute vraisemblance est abolie et l'exagération des actes et des sentiments domine.



Ensuite, les deux héros qui s'affrontent, la belle espionne Marie au service des Bleus et le séduisant marquis qui commande les Chouans, m'ont semblé beaucoup trop romanesques pour être crédibles. Malgré l'indéniable beauté du style balzacien, l'évolution passionnée des sentiments et les revirements incessants des deux héros - je t'adule, je te trahis, je veux mourir d'amour pour toi, je veux te tuer, je t'adore, je t'abhorre... - m'ont laissée de glace.



Tant pis, dans ce registre historique sur la même période, j'ai de loin préféré le magnifique Quatrevingt-treize de Victor Hugo ! Je me consolerai dans quelques mois avec un autre roman du Balzac plus mature, comme le cousin Pons ou la cousine Bette qui m'attendent depuis un bon moment déjà.



Challenge multi-défis 2022

Challenge XIXème siècle 2022
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Le Père Goriot

Il y a tant à dire sur Balzac et sur chacun de ses romans et en particulier sur son chef-d'oeuvre « Le père Goriot » que les mots et les idées se bousculent en rangs serrés à l'esprit au point que rien ne passe par l'entonnoir de l'écriture. Il faut donc prendre sa respiration, noter quelques idées, faire un tri, sélectionner l'essentiel et ensuite tenter une formulation en sachant d'avance que l'on ne pourra pas tout dire et c'est alors que la peur d'oublier quelque chose d'important vous paralyse encore plus. Essayons tout de même…



Balzac a eu l'idée de son Père Goriot probablement dans le courant de l'année 1834, on trouve dans son carnet d'idées les notes suivantes : « Sujet du père Goriot : un brave homme — pension bourgeoise — 600 francs de rentes — s'étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50 000 francs de rentes, mourants comme un chien. »



Vous avez 40 jours pour en faire un chef-d'oeuvre de 300 pages !



C'est la tâche à laquelle Balzac s'est attelé en septembre 1834 à Saché dans le château de son ami monsieur de Margonne où il était venu pour se « reposer » sur les recommandations du docteur Nacquart.



L'essentiel est dit dans cet énoncé, chaque mot a son importance et l'on est frappé par la simplicité de l'esquisse par rapport à l'importance de l'oeuvre qui va en sortir. Il y est question d'un brave homme, d'argent, de ses filles qui le dépouillent et de sa mort. C'était l'idée de départ De Balzac, un hymne à la paternité, mais en cours d'écriture le génie De Balzac s'échauffe, il crée des personnages exceptionnels, des « types humains » que l'on retrouve dans toute son oeuvre (c'est dans le père Goriot qu'il commence à appliquer sa grande idée du retour des personnages) : Rastignac, Vautrin (inspiré par l'ancien bagnard Vidocq dont s'emparera aussi plus tard Victor Hugo en créant Jean Valjean), Gobsek, le baron Nucingen, la duchesse de Langeais, Horace Bianchon et tant d'autres personnages plus vivants que leurs modèles. En créant ses personnages Balzac change ou plutôt complète la thématique de son roman, il s'agira aussi d'un roman d'éducation, celle d'Eugène de Rastignac qui va passer du jeune homme sensible pétri de bonnes intention à l'arriviste le plus exécrable sous l'égide de Vautrin et de la vicomtesse de Beauséant, celle-ci lui prodiguera ce conseil : « N'acceptez les hommes et les femmes que comme des chevaux de poste que vous laisserez crever à chaque relais, vous arriverez ainsi au faîte de vos désirs. »



Le père Goriot c'est aussi un roman sur l'argent, il en est toujours question dans Balzac, mais aussi un roman sur la bourgeoisie parisienne, les moeurs du temps, le mariage, la corruption, l'hypocrisie et la trahison. Un roman aux multiples entrés et d'une richesse inouïe avec ce thème central du sacrifice christique d'un père pour ses filles.



Le père Goriot est l'un des trois ou quatre grands romans de la littérature mondiale qu'il faut avoir lus. le génie De Balzac s'y révèle à chaque page avec une force d'évocation et une telle vitalité que je ne pouvais m'empêcher de dire presque après avoir tourné chaque page « C'est sublime ! » avec l'étonnement du ver de terre qui rencontre le plus beau papillon du monde.



Comme l'écrivait Maurice Bardèche « … le Père Goriot est plus qu'un moment heureux dans l'art De Balzac, c'est un moment décisif. Tout ce que Balzac avait dispersé jusqu'ici, dans différentes séries d'oeuvres, est réuni pour la première fois et désormais tout se renforce et s'éclaire. Tout est maintenant chargé de pensée, multiplié, et porté, pour ainsi dire, par toute l'oeuvre antérieure… C'est pourquoi le Père Goriot n'est pas seulement le plus grand succès De Balzac, c'est une date capitale dans l'histoire de son oeuvre. Pour la première fois, Balzac est maître de tous les moyens de son art et de sa pensée… C'est le premier chef d'oeuvre De Balzac. »



Je ne saurais mieux dire.



J'ai découvert pour la première fois le Père Goriot vers l'âge de 15 ans, je le redécouvre aujourd'hui à 70 ans avec plus de ravissement encore. Mais pour découvrir Balzac, il faut un temps d'adaptation et commencer peut-être par des nouvelles plus courtes comme « le colonel Chabert » ou « La fille aux yeux d'or » pour se préparer à absorber le choc du Père Goriot et aussi pour lancer au monument que représente la Comédie Humaine, le défi de Rastignac : "À nous deux maintenant !".



– « Le Père Goriot », Hachette n° 1 de la collection des oeuvres illustrées d'Honoré de Balzac (2022), 284 pages.

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La Femme abandonnée

Mon premier Balzac et quel roman, court certes mais d'une puissance de feu dramatique sur la condition d'une femme abandonnée et qui se sacrifie à une vie de solitude. L'amour revient et redonne vie, goût à la passion, à la jouissance mais l'âge venant pour elle, les peurs et les doutes de ne plus être aimée. Un livre qui m'a bouleversée, certes il traduit les moeurs d'une époque mais j'ai été saisie, voire révoltée par un tel devoir de renoncement d'une femme, victime, à l'une des choses les plus belles : l'amour.
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Illusions perdues

Je me suis replongée dans les illusions perdues à l’occasion de la sortie du film, principal intérêt du film d’ailleurs.

Car bien entendu le livre est éminemment plus subtil et à côté de ce pavé le film fait pâle figure : ouvrez le livre et Mme de Bargeton est bien plus intéressante que cette espèce de cruche vulgarisée et bêtifiante qui chevauche Lucien crûment à l’écran (elle ne couche pas du tout en réalité), Coralie a 16 ans et met le Tout Paris à ses pieds (sur scène c’est une pauvre petite chose), les dialogues sont savoureux et la trame a un souffle épique que ne rend pas le scénario étique de Giannoli qui se résume à une critique un peu facile de la presse et deux gandins qui éclatent de rire de façon inepte sur fond de dialogues indigents.

Plongez dans Balzac, le vrai !
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Le Colonel Chabert

Je ne pensais pas éprouver un tel plaisir à la lecture d'un classique tel que "Le colonel Chabert".

On retourne directement au XIX ème siècle. Dépaysement assuré. Un vétéran d'Eylau, déclaré mort, réapparaît à Paris plusieurs années après. Mais voilà tout a changé : sa maison a été démolie, sa veuve est remariée. Il n'est plus rien.

J'ai trouvé ça trop court. Les tournures de phrases, le vocabulaire maintenant inusité ou dont le sens a évolué m'ont enchantée. Et bien sûr, je connaissais déjà l'histoire servie par Depardieu, Fanny Ardant et Fabrice Lucchini. En lisant, j'entendais leurs voix.
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La Femme de trente ans

Paul Léautaud pointait avec raison toutes les qualités de ce beau roman du grand Balzac.

Son regard éclairé sur la condition des femmes de son temps le distingue parmi la très riche production littéraire de l’auteur de la Comédie humaine. On le sent ici inspiré par les confidences de ses proches plus que par son imagination, libre de provoquer et de choquer en défendant le droit des femmes au bonheur y compris sexuel.

Si le roman garde le charme de son temps et en constitue un beau témoignage, il ne nous laisse pas moins songeur et n'est pas sans nous rappeler l'oeuvre à venir de Flaubert ou celle outre manche de Jane Austen…
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Le message

Le narrateur se lie avec un autre jeune homme au cours d’un voyage. A sa mort, celui-ci le charge d’aller prévenir sa maîtresse.



Un récit qui tourne autour des femmes et de la vision que les hommes en ont, encore une fois. C’est évidemment très bien écrit, mais en 20 pages, l’auteur n’a pas le temps de développer énormément ni l’intrigue ni les personnages. D’ailleurs un ou deux points ne m’ont pas semblé clairs.



Intéressant, mais pas spécialement original par rapport aux autres nouvelles de Balzac que j’ai déjà lues et trop court pour être réellement marquant sur la durée. Comme toutes ces nouvelles, c’est malgré tout un bon point de départ pour découvrir l’auteur si ses oeuvres plus ambitieuses vous effraient.
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La Fausse Maîtresse

Amoureux de l’épouse de son ami et voyant que celle-ci commence à l’aimer aussi, un homme s’invente une maîtresse pour que la dame ne s’intéresse plus à lui.



Cette nouvelle-ci étant plus longue, elle est aussi plus fouillée. L’auteur prend le temps d’explorer davantage ses personnages et leurs caractères. L’occasion de parler encore une fois de la vertu et de la fidélité des femmes, mais un peu aussi de celles des hommes.



On découvre un peu la vie parisienne des nantis de l’époque et il est question de réfugiés polonais, sujet dont je n’avais jamais entendu parler et que j’ai trouvé intéressant.



Une histoire bien construite, qui vaut la peine d’être lue, mais qui a le défaut de ressasser encore et toujours un thème déjà maintes fois rencontré sous la plume de Balzac.
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Illusions perdues

Quel roman! Il faut être Balzac pour avoir autant d'imagination et pousser la précision du détail à ce niveau là. Riche en émotions, en faits et en descriptions, ce livre est un modèle de littérature. Non seulement je me suis projeté dans une époque, mais aussi dans la tête des personnages, en immersion totale, sans pouvoir lâcher le récit, tant il est bien construit et palpitant. Nous pouvons peut-être lui reprocher quelques longueurs dues à des échanges très "techniques" sur les valeurs monétaires ou des procédés diplomatiques, par exemple, ou encore de s'appesantir sur toute la décoration intérieure et extérieure d'un bâtiment qui n'a pas grand intérêt dans l'intrigue, mais cela fait partie du charme de l'écriture balzacienne qui permet à l'auteur de ménager ses effets de surprises en mettant son lecteur dans une sorte de routine. Souvent j'ai pensé à Bel ami de Maupassant car la destinée de Lucien Chardon de Rubempré est très proche de celle de George Duroy. On aperçoit aisément la justification du titre de ce roman en trois parties qui fait partie, à mes yeux, des incontournables du XIXème siècle.
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Le Bal de Sceaux

Une nouvelle De Balzac qui se lit très bien, d'une seule traite quasiment, tant on a envie de connaître le dénouement, bien triste d'ailleurs.

La morale de cette histoire, Balzac la résume ainsi :

"En proie au plus violent combat qui puisse agiter le coeur d'une jeune fille, mademoiselle de Fontaine recueillit la plus ample moisson de douleurs que jamais les préjugés et les petitesses aient semée dans une âme humaine. (...) Ainsi l'influence exercée sur Émilie par sa funeste éducation tua deux fois son bonheur naissant, et lui fit manquer son existence."

L'influence majeure de notre éducation sur nos choix de vie...

https://beq.ebooksgratuits.com/balzac/Balzac_02_Le_bal_de_Sceaux.pdf

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Le Lys dans la vallée

Avec ce roman classique des classiques de la littérature française, j'ai l'impression que c'est un peu quitte ou double : soit on est émerveillé par son style impeccable - un modèle du genre - et sa construction harmonieuse, soit on meurt d'ennui devant les longues pages de description des sublimes paysages de la Touraine, et surtout des sentiments du narrateur dans les moindres détails.



Pour ma part j'ai choisi mon camp, sans réfléchir d'ailleurs tant je me suis laissée transporter par ce chef d'œuvre du romantisme français. Et pour les deux raisons que j'invoque plus haut. En effet, loin de me lasser les descriptions si poétiquement méticuleuses et subtilement précises m'ont charmée et bouleversée.



Debut du XIXe siècle. Félix, le jeune narrateur, écrit son histoire à sa promise, une certaine Nathalie.

Elle est marquée par une enfance malheureuse où l'amour maternel lui a été cruellement refusé.

De là à dire que son amour inconditionnel pour une femme plus âgée que lui, Henriette /Blanche, tient du transfert, c'est une supposition dangereusement psychanalytique avant l'heure sur laquelle je ne miserai pas.

Mais force est de constater que cet amour a un côté inconitionnel magnifique.
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Le Père Goriot

Dès le départ (une pension où sont représentés les différents acteurs d’une société), Balzac nous décrit les arcanes de la France à l’époque de la Restauration : une noblesse qui tente de retrouver sa situation d’avant la Révolution, une bourgeoisie qui prend ses aises, un monde marchand qui domine l’économie mais est encore mal considéré par ailleurs, une administration qui se développe, créant ainsi une nouvelle classe sociale, les ronds-de-cuir… Ce roman est l’un des plus célèbres de l’auteur où le père Goriot du titre partage la vedette avec deux autres personnages marquants. Tout d’abord Eugène de Rastignac, jeune noble d’une famille désargenté, venu finir ses études dans la capitale et espoir pour toute sa famille de retrouver un jour une meilleure aisance financière. Il comprend que son travail ne lui apportera guère, mais que son succès auprès des dames du monde peut l’amener très vite au sommet du pouvoir et de l’argent. Eugène va se lier très rapidement avec le père Goriot dont le sort l’émeut. Vautrin, homme énigmatique s’il en faut, observe les relations entre les différents personnages, et sous un côté bon vivant, on devine un homme qui sait mener sa barque. Ces trois hommes vivent dans la modeste pension de Mme Vauquer. Et pourtant M. Goriot était un riche marchand peu avant. Mais l’homme, adorant ses filles au-delà de la raison leur a laissé toute sa fortune, se contentant d’une maigre rente. Ses deux filles, égoïstes et superficielles, préfèrent le grand monde de Paris plutôt que l’affection de leur père, ne le contactant que lorsqu’elles en ont expressément besoin. L’homme, aveuglé par son amour paternel, y laissera sa santé après y avoir laissé son argent. Balzac décrit avec minutie, le monde de la Restauration, où le paraître, la posture sociale sont plus importants que d’éventuels talents ou un travail sérieux et continu. En voyant la déchéance du vieil homme, Eugène sera déchiré entre un idéal de jeunesse et les ors du monde, représentés en l’occurrence par Delphine, une des filles du père Goriot. Cet ouvrage n’est pas un des plus célèbres de Balzac par hasard. Tant dans la forme et le rythme que par ses personnages marquants, ce roman nous offre un panorama extrêmement critique de l’époque.
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Le Bal de Sceaux

Dans une autre critique sur ce même site, quelqu’un a écrit qu’il préférait le Balzac nouvelliste au Balzac romancier. Je ne suis pas loin de partager son avis avec Le Bal de Sceaux. Cette nouvelle est en effet un modèle du genre à mon avis.

Pour une fois, l’introduction n’est pas descriptive, mais historique, ce qui n’est pas pour me déplaire, d’autant qu’on apprend mille choses intéressantes sur la Restauration et que la connaissance du contexte historique est indispensable pour comprendre la suite.

Certes, la suite, on la voit venir d’assez loin, comme souvent chez Balzac, mais si l’on devine la fin, on brûle de savoir comment les choses vont se passer. Un peu comme dans la série Columbo, mais en mieux !

J’ai dévoré chaque page pour savoir ce qui allait advenir à la hautaine Emilie et à son soupirant. Pour couronner le tout, on a droit à une conclusion féroce et à une dernière phrase savoureuse.

J’ai vu qu’Emilie de Fontaine réapparaissait dans César Birotteau, dans Béatrix et dans Une fille d’Eve. J’ai hâte de la retrouver. C’est là un des nombreux plaisirs de la Comédie humaine. Mieux qu’une série, je vous dis !
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