AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Hugo Hamilton (66)


L’écrasante masculinité des deux barbus mêlée à la voix grave du coiffeur et à l’odeur d’après-rasage donne à Armin l’impression d’être androgyne. Il racontera plus tard cette histoire intime. Un souvenir d’enfance où il a été changé en fille à l’école. Arraché à son pupitre, pour une broutille. Le maître a décidé de l’envoyer dans la section de l’établissement réservée aux filles, où on lui a mis un voile sur la tête avant de l’envoyer s’asseoir au fond d’une salle de classe. Elles n’arrêtaient pas de se retourner pour le regarder en ricanant comme si le genre féminin avait quelque chose de drôle. Il a passé une journée entière assis là avec son voile, dans la vie d’une fillette, attendant de pouvoir fuir et retrouver son corps de petit garçon. Il essaie d’oublier le souvenir de la fois où être une femme a été une forme de punition.
V.O.
The overwhelming masculinity of the two bearded men, along with the barber’s deep voice and the scent of aftershave, makes Armin feel androgynous. He will tell this story about himself later. A memory of childhood in which he was once turned into a girl at school. For a minor misdemeanour, he was dragged out from his desk. The master decided to bring him over to the girls’ section of the school, where he was dressed up with a veil over his head and made to sit at the back of a classroom full of girls. They kept turning around to giggle at him as if there were something funny about being female. He sat there wearing his veil for a full day, inside the life of a young girl, waiting to escape back into his own body as a young boy. He tries to forget that memory of the time when being a woman was a form of punishment.
Commenter  J’apprécie          422
L’école de psychiatrie semble lente à comprendre que les malades mentaux sont comme les gens normaux, qu’ils ressentent des douleurs émotionnelles, qu’ils peuvent se mettre en colère, s’agacer, être tristes.
V.O.
The school of psychiatry seems slow to understand that mental patients are like normal people, they suffer emotional pain, they can be made angry, and irritated, and sad.
Commenter  J’apprécie          303
The world is full of confusion and people need stories more than ever before.
Le monde est saturé de confusion et les gens ont plus que jamais besoin de récits.
Commenter  J’apprécie          292
Chaque femme sur laquelle j’écris est une version de toi, dit-il. Chaque description vise à me rapprocher de toi.
Ha, raille-t-elle. Comme c’est commode. Se cacher derrière l’omniscience. Faire semblant que tu étais dans la chambre pour que le lecteur pense que c’est vrai, puis me dire que tu as tout inventé.
Le livre est écrit ainsi à dessein, dit-il, pour aider le lecteur à se départir de l’idée que ça ait pu être inventé. C’est une imitation de la vérité. Tu ne peux pas la tenir pour vraie. Tu ne peux pas être jalouse de personnages de fiction, Friedl. C’est comme crier contre l’écran au cinéma. C’est ce que fait Staline.
V.O.
Every woman I write about is a version of you, he says. Each description is an attempt to get closer to you.
Ha, she scoffs. That’s so convenient. Hiding behind author omniscience. Trying one minute to pretend you were there in the bedroom to make the reader think it’s real, then telling me you imagined it.
The book is deliberately written that way, he says, to throw the reader off the idea that it might be invented. It’s mimicking the truth. You can’t take it for real. You can’t be jealous of characters in fiction, Friedl. That’s like shouting at the screen in a movie. That’s what Stalin does. He even calls for actors in a film to be arrested.
Commenter  J’apprécie          240
Personne ne pratique l’amitié comme vous la pratiquez dans ce pays. Elle déboule de nulle part. Sans demi-mesures. Tout ou rien. J’ai connu des endroits où l’amitié se cultive patiemment, avec un soin jaloux, comme le jardin d’un balcon. Ici, on a l’impression qu’elle pousse à l’état sauvage.
Commenter  J’apprécie          170
Il avait dû espérer plus en rentrant au pays. Il avait dû espérer être progressivement accepté, pour finalement, avoir l'impression d'être, au contraire, encore plus un exilé ici, sur le pas de sa propre porte, qu'il ne l'avait été n'importe où dans le monde. Le retour, c'est une illusion, seule existe la fuite en avant.
Commenter  J’apprécie          150
J’ai connu bien des solitudes, dans ma vie, mais la pire des solitudes vient de ce qu’on a fait soi-même.
Commenter  J’apprécie          140
C'est la pire des choses d'être triste pour soi-même. On est capable d'aider les autres mais souvent, on ne peut pas s'aider soi-même.
Commenter  J’apprécie          120
D'abord, vous mélangez le beurre et le sucre. Vous devez tourner fort, ma mère explique, mais ensuite il faut y aller tout doux parce qu'on ne veut pas faire un gâteau malheureux. Si vous êtes en colère quand vous faites un gâteau, il n'aura le goût de rien. Vous devez traiter les ingrédients avec respect et affection. On soulève le mélange et on y glisse l’œuf battu comme une lettre d'amour dans une enveloppe, elle dit en riant fort. On laisse entrer des baisers d'air dans la farine et on tourne dans un seul sens, sinon les gens sentiront le goût du doute...
Commenter  J’apprécie          83
Peut-être que votre pays, c'est juste un endroit que vous vous fabriquez dans votre tête. Un truc qui vous fait rêver et chanter. Ce n'est peut-être pas du tout un endroit sur la carte, mais juste une histoire pleine de gens que vous rencontrez et de coins où vous allez, pleine de livres et de films que vous avez vus. Je n'ai pas peur d'avoir le mal du pays et de ne pas avoir de langue dans laquelle vivre. Je ne suis pas obligé d'être comme n'importe qui d'autre. Je marche sur le mur, Walk on the wall, et personne ne peut m'arrêter.
Commenter  J’apprécie          80
- pat ne recommence pas à t'énerver sur l'écologie supplia Carmel.
Il reversa du vin.
Commenter  J’apprécie          70
Vous avez une drôle de façon de pratiquer les choses ici.
Comme l’amitié, par exemple.
Personne ne pratique l’amitié comme vous la pratiquez dans ce pays. Elle déboule de nulle part. Sans demi-mesures. Tout ou rien. J’ai connu des endroits où l’amitié se cultive patiemment, avec un soin jaloux, comme le jardin d’un balcon. Ici, on a l’impression qu’elle pousse à l’état sauvage.
Commenter  J’apprécie          70
Je sais qu'ils ne veulent pas de nous ici. Je peux les voir passer de la fenêtre de la chambre des parents, ils viennent du terrain de football qui est près de notre rue et ils redescendent vers les magasins. Ils ont des bâtons, ils fument des mégots de cigarette et ils crachent par terre. Je les entends rire. C'est juste une question de temps : on sera bien obligés de sortir et ils seront là à attendre. Ils découvriront qui on est. Ils nous diront de repartir là d'où on vient.
On n'a rien à craindre, dit mon père : nous sommes les nouveaux Irlandais. Pour partie originaires d'Irlande, pour partie d'ailleurs - mi-Irlandais, mi-Allemands. Nous sommes les gens tachetés, il explique, les brack people, 'les bigarrés'. Un mot qui vient de la langue irlandaise, du 'gaélique' comme ils l'appellent quelquefois. Mon père a été instituteur à un moment donné, avant de devenir ingénieur, et brack est un mot que les Irlandais ont apporté avec eux quand ils sont passés à l'anglais. Ca veut dire tacheté, pommelé, chiné, moucheté, coloré. Une truite est brack, un cheval tacheté aussi. Un barm brack est un pain avec des raisins dedans - un nom emprunté aux mots irlandais bairin breac. Ainsi, nous sommes les Irlandais tachetés, les Irlandais bigarrés. Un pain brack irlandais maison, truffé de raisins allemands.
Commenter  J’apprécie          70
C'est généralement son téléphone qu'elle saisit. Comment un livre peut-il rivaliser avec un appareil aussi intelligent ? Il contient toute sa vie. Toutes ses informations personnelles, ses photos, ses mots de passe, ses messages intimes. Il connaît son esprit et façonne ses décisions. Il fait tout ce qu'un livre faisait. Il se comporte comme un roman inachevé, en constant devenir, anticipant ses pires frayeurs et ses rêves les plus fous.
Commenter  J’apprécie          63
Elle rit mais la plaisanterie n’était pas de moi. C’était une phrase que Kevin m’avait dite quand nous étions allés pêcher ensemble. Je copiais des expressions de ce genre chez les autres, mais j’avais beau m’exercer, jamais elles ne paraissaient naturelles dans ma bouche. Chez moi, c’était toujours de la seconde main.

Commenter  J’apprécie          60
Si vous riez de vous même, le monde entier rira avec vous, mais si vous riez des autres, vous rirez seul.
Commenter  J’apprécie          50
Votre langue,c'est votre maison,votre langue,c'est votre pays. Et si toutes les petites langues disparaissaient et que le monde entier ne parle plus qu'une seule langue?
On serait tous perdus et aveugles (...) rien que des portes qui battent au vent.
Commenter  J’apprécie          50
Votre langue,c'est votre maison,votre langue,c'est votre pays. Et si toutes les petites langues disparaissaient et que le monde entier ne parle plus qu'une seule langue?
On serait tous perdus et aveugles....
Commenter  J’apprécie          40
L'odeur de café et de gâteau, c'est comme un signe de bienvenue chaleureux, comme prendre quelqu'un dans ses bras. Votre invité, il aura envie de monter droit au lit pour se pelotonner avec le gâteau. Et quand on sert le gâteau, il faut le couper sans le toucher. Il faut le servir avec autant d'affection qu'on a mis à le faire, avec la pelle en argent qui est dans la famille depuis des générations. Le gâteau doit se présenter sur l'assiette comme s'il n'avait jamais été touché par une main humaine. (p. 106)
Commenter  J’apprécie          40
Bon Jovi. Britney Spears, deux fois, en Amérique. Bruce Springsteen à Dublin était de loin celui qui lui en avait donné le plus pour son argent parce qu'il avait joué pendant trois heures.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Hugo Hamilton (420)Voir plus

Quiz Voir plus

Antigone de Jean ANOUILH

D'où le dramaturge a-t-il tiré l'idée ?

De Sophocle
De Homère
De Sofocles
D'Erasme

30 questions
362 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur

{* *}