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Critiques de Jean Cocteau (274)
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Bacchus

Je ne peux pas être vraiment objectif avec Jean Cocteau tant j'aime son travail (plus que sa vie). Cette pièce est assez originale et clôt sa trilogie du Moyen-âge en s'inspirant d'une obscure tradition d'un village suisse. L'histoire se déroule autour de la crispation de la réforme dans une absurde lutte de pouvoir où Cocteau remet le peuple, grand oublié, au centre de l'intrigue avec le personnage de Hans. Quant à l'analyse du propos de la pièce, je pense qu'il faut réconcilier l'analyse de deux auteurs-ennemis : Cocteau et Mauriac. Le premier montrant la dévotion spirituel du cardinal, le second dénonçant son côté politique : deux facettes d'un même personnage.
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Thomas L'imposteur

Face à un monde cruel, que faire ? Un monde décrit comme celui de la modernité en 1914 et qui va traumatiser toute une génération... La solution est-elle dans un moralisme ou un nihilisme ? Le poète peut-il écrire une histoire qui rassure et apporte des significations ?



Dans la perspective de Cocteau la poésie doit nous projeter face à nos angoisses pour faire surgir une résistance et protester contre l'expérience du mal. Dans Thomas l'imposteur, il fait une tentative pour montrer un mal, le décrire sans tomber dans la complaisance.



Il nous livre un texte sommaire mais profond, une histoire en mouvement qui s'élève à la poésie. Au front et à l'arrière durant la guerre de 14 / 18 se sont jouées des tragédies. Cocteau utilise la fiction et ses souvenirs personnels pour révéler l'une d'elle. Guillaume Thomas est jeune. Il est perdu.



Il fait semblant d'être quelqu'un qu'il n'est pas et il se retrouve au cœur de la guerre. Son imposture c'est sa part d'ombre. Mais en réalité n'y aurait-il pas une part d'ombre en chacun d'entre nous ?



En traitant cette question à travers le portrait d'un imposteur, Cocteau n'est pas médecin des âmes mais il nous offre une prose cinglante qui débouche sur une ode à la poésie.



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La Machine infernale

Jean Cocteau essaie de nous narrer à sa façon l'histoire la plus connue du monde. Malheureusement, c'est raté on sent qu'il ne parvient pas à se détacher de l'oeuvre originale, l'ombre immense de l'œuvre le suit dans ce récit comme le destin funeste suit notre protagoniste. On ne reconnaît pas le style de Cocteau pourtant si reconnaissable notamment dans les parents terribles. Il se contente d'inventer des scénarios bien pensés sans éclats particuliers.

À lire pour les fans d'Oedipe (ou de leur mère 😉), à fuir pour les autres.
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Les Enfants terribles

Paul est fasciné par Dargelos, leader du collège, cancre qui sait jouer de sa popularité. Pour l'impressionner, Paul l'approche, mais Dargelos lui envoie une boule de neige dans le cœur de laquelle il a placé un caillou. Paul s'écroule et est emmené en auto chez lui par son ami Gérard. Paul vit avec sa sœur Elisabeth, ils sont encore des enfants, mais se débrouillent par eux-mêmes, Elisabeth s'occupant même de sa mère dépressive et alitée qui bientôt les laisse seuls. Gérard, élevé par un oncle riche, passe de plus en plus de temps avec ses amis allant jusqu'à dormir avec eux, dans leur chambre, véritable grotte.



"Haines et fous rires se déroulaient ensemble, car quelque habitude qu'on eût de leurs volte-face, il était impossible de prévoir la seconde où ces deux tronçons convulsés se réuniraient et ne formeraient qu'un seul corps. Gérard espérait et redoutait ce phénomène. Il l'espérait à cause des voisins et de son oncle ; il le redoutait parce qu'il liguait Elisabeth et Paul contre lui." (p. 49) C'est un amour féroce, impitoyable et mortifère qui unit le frère et la sœur. Tellement dense qu'il est quasiment impossible pour quiconque de s'y immiscer, de nouer une relation avec l'un ou l'autre. Seul Gérard et bientôt Agathe y parviennent, mais à quel prix ?



Quatre-vingt-dix ans après l'écriture de cet texte, on collerait une étiquette pathologique sur les deux héros : dépressifs, bipolaires, paranoïaques, ... tant leurs émotions, leurs actions fluctuent des pires tréfonds de leurs êtres aux plus grandes exaltations et explosions d'un bonheur feint et surjoué. Jean Cocteau sait décrire ces passages avec simplicité, ce qui rajoute de la force aux tourments des deux jeunes personnes. Point d'emphase et d'emportements, la langue sans être austère est classique, s'emporte parfois dans les descriptions des lieux, de la décoration mais redevient plus basique pour les êtres. C'est un récit dont on ne voit pas comment il pourrait finir bien, mais même avec Cocteau, on n'est jamais à l'abri d'une surprise. Un classique, d'un homme important dans la première moitié du XX° siècle, peut-être un peu oublié de nos jours.
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La Machine infernale

Dans cette tragédie en quatre actes, Cocteau s'inscrit dans la tradition en empruntant la matière au mythe d’Œdipe et au modèle théâtral de Sophocle. Les trois thèmes de la légende, qui sont le pouvoir, le destin et la famille sont présents. Mais l'auteur réactualise le mythe de manière fantaisiste et audacieuse avec un prologue tragi-comique, des éléments de farce et des personnages surprenants. Ainsi, Tirésias est affublé du surnom ridicule de « zizi », le fantôme de Laïus est pathétique, Œdipe est un anti-héros naïf et la jeune fille Sphinx est touchante. Morts, vivants, fantômes et dieux sont tous à pied d'égalité. Si certains ont pu s'émerveiller de la beauté et de l'audace de cette création, comme Colette, d'autres ont condamné l'irrévérence (apparente) dans la manière d'aborder ce sujet.
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La Machine infernale

Très bonne pièce de théâtre !



Œdipe, condamné à son destin, il tuera son père et épousera sa mère. Du moins c'est ce que l'Oracle l'Apollon avait prédit. Il est donc partis sur les chemin et se retrouve à Thèbes, face à un Sphinx.

Il se croit heureux jusqu'à ce que son destin le rattrape...



Cette pièce est la troisième que je lis sur Œdipe apres la version de Sophocle et celle de Sénèque. Celle-ci est cependant ma préférée.

Je l'ai trouvé beaucoup plus moderne (ce qui est logique puisqu'elle est relativement récente comparées aux deux autres).

Cette pièce est courte, rapide et facile à lire et à comprendre. Mais aussi, elle est bien écrite, fluide et vivante.

J'ai bien aimé découvrir de nouvelles scènes par rapport aux pièces anciennes.

Il faut également noter que La machine infernale de Cocteau est beaucoup plus axées sur ne personnage de Jocaste, ce que j'ai beaucoup apprécié. Il faut dire aussi que le titre (qui n'est pas Oedipe pour une fois) m'a intriguée.

L'intervention des fantômes rend la lecture beaucoup plus intéressante.

Dernièrement, j'ai bien aimé qu'il n'y ai pas de parodos, c'est-à-dire de chants du chœur, qui me dérangeaient un peu dans les lectures précédentes.

La seule chose que je regrette, est le prologue qui nous spoïle (même si je savais déjà la fin), cependant ce que j'y ai trouvé d'intéressant est que l'auteur, le poète est présenté comme un dieu qui contrôle les personnages.

D'après vous, Œdipe est-il coupable ou responsable ? Peut-on échapper à son destin ?
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La Difficulté d'être

Recueil de réflexions sur des thématiques diverses et variées, La Difficulté d'être interroge l'amitié, la mort, l'art, la frivolité et j'en passe tout en nous faisant revivre de manière désordonnée des instants précieux de la vie de Cocteau, qui esquisse les ruelles parisiennes aux alentours du Palais royal et se remémore ses échanges avec Picasso, Genet, Colette, Radiguet, Diaghilev, Apollinaire, Gide et bien d'autres, tout en convoquant les auteurs plus anciens qui firent impression sur lui.

Au-delà des réflexions philosophiques et des anecdotes historiques, La Difficulté d'être traite également des arts, et particulièrement du ballet, que je ne connaissais jusqu'alors que très peu, mais qu'il me tarde de mieux découvrir.



A mon avis, il est possible de lire cet ouvrage sans en respecter la chronologie des chapitres; piocher ci et là en fonction de l'intérêt de chacun ne me semble rien enlever de l'intérêt des propos qui y sont tenus.
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Les Enfants terribles

Difficile de faire la critique d'un roman aussi vrai, aussi précis dans sa description du moment toujours présent vécu et revécu par deux enfants frère et sœur, sans qu'ils ne se soucient le moins du monde de l'ouragan émotionnel qu'ils font vivre à ceux qui les aiment, tout à leur monde et à leur combat qui ne souffre nul intermédiaire.

Ce texte m'a énormément touchée par la violence passionnée ou la passion violente qui suinte sans qu'ils n'en aient conscience de Paul et d’Elisabeth, qui détruisent tout sur leur passage, en finissant par eux-mêmes.
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Les Parents terribles

Le livre récite les dialogues d'une pièce théâtre. Il y a cinq acteurs : Léonie, sa soeur Yvonne et Georges son mari, et Michel le fils. Ces quatre personnes habitent ensemble jusqu'au jour où apparait Madeleine qui est la maitresse de Georges et la nouvelle amante du fils. La pièce de théâtre résoudra tout ceci. Une belle comédie et mise en scène de personnages hilarants.
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Thomas L'imposteur

Style désuet, mais poétique ; intéressant pour la vision de l'époque ; portrait de l'imposteur bien rendu (égoïsme, aveuglement face aux sentiments des autres, inconscience devant le danger,) mais le manque de discernement de son entourage (ses "victimes") est surprenant.
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Les Enfants terribles

Paul -le frère- Elisabeth -la sœur- sont deux adolescents qui vivent avec leur mère mourante, dans une grande demeure héritée de feu son mari. Paul et Elisabeth entretiennent des rapports bien singuliers. Inséparables, ils vivent dans la même chambre et passent leur temps à s’invectiver et à jouer à des jeux insolites et provocateurs.

Après une blessure occasionnée lors d’une bataille de boules de neige dans son lycée, Paul doit rester alité sous la protection de sa sœur. Cette cohabitation troublante se poursuit après le décès de leur mère et le mariage d’Elisabeth avec un jeune et riche homme d’affaire au destin funeste. Les rejoignent dans la demeure, Gérard, le meilleur ami de Paul, et Agathe, rencontrée dans une agence de mannequins. Quand Elisabeth apprend qu’Agathe et Paul sont amoureux l’un de l’autre et souffrent en silence, la relation fraternelle se déchire peu à peu dans le huis clos de la chambre.



Dans cet environnement et cette ambiance sombres et pesants, Cocteau nous entraîne dans le monde d’une enfance impitoyable, tragique, surréaliste, marquée par le rêve, la folie et l'amour passionnel. L’intrigue, les dialogues, les décors ont parfois un côté invraisemblable mais ils participent à notre entrée dans cet univers à la fois morbide, cruel et fantastique.



La langue de Cocteau pour belle et précise qu’elle soit pour décrire les sentiments de ces enfants gâtés aux relations ambigües, m’a un peu ennuyée et agacée dans la 1ère partie du livre. Dans la 2° partie, la mécanique psychologique (digne d’une tragédie classique) s’installe, le rythme s’accélère, et happe davantage le lecteur. La fin est théâtrale.



A la fermeture du livre, même si le charme du texte n’a pas opéré à 100%, il fait naître néanmoins quelques interrogations sur un contenu, certes dérangeant. Lisez-le donc, ne serait-ce que par curiosité…

Une adaptation au théâtre (plus récente que l’adaptation de JP Melville -1950- pour le cinéma) correspondrait mieux à ce genre d’écriture, faite pour être vue-entendue-écoutée plutôt que lue…?!

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La Machine infernale

bon ok je l'avoue, j'ai, au départ, acheté uniquement ce livre pour sa couverture (un dessin un peu à la Picasso) que je trouvais super cool!! j'ai commencé à le lire... puis le temps que je m'en rende compte j'en étais déjà à la fin! j'ai beaucoup aimé cette adaptation d'Oedipe que j'ai trouvé poétique, les mots choisis sont juste et sonnent bien..

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La voix humaine

Un immense monologue sur la solitude d'une femme, un texte net, redoutable, clair et tragique, qu'il faut écouter pour en mesurer toute la force (la version de Simone Signoret est sublime et toujours dénichable).
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Orphée

À titre personnel, il me semble que c'est bien là l'œuvre centrale de l'univers de Cocteau. On y retrouve son minimalisme moderniste, son surréalisme, son amour des réécritures mythologiques et bien sûr une pointe d'absurdité théâtrale. Le seul bémol que je mettrais est que les personnages dépeints ne sont ici que que des archétypes monodimmensionnels.
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La Machine infernale

Livre trouvé par hasard sur les étagères, au milieu d'autres classiques. Je n'aurai pas cru être si rapidement happé par une intrigue aussi populaire, un récit qui fait partie d'une culture quasi-commune à toutes et tous. Mais la revisite de Cocteau est passionnante, voire même émouvante.
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La Machine infernale

Mon premier Cocteau. J’ai adoré cette réécriture de ce mythe archi connu qu’est le mythe d’Oedipe et de la pièce de théâtre antique de Sophocle. En reprenant les grandes lignes : Oedipe arraché à ses parents nourrisson à cause d’une prophétie, qu’il apprend jeune adulte et qui le fait revenir à Thèbes, où il tue son père et se marie avec sa mère, donc cette fameuse machine infernale qu’est le destin. Tout en insufflant une bonne dose d’humour absurde, d’anachronisme et de symbolisme. Ça donne du pep’s à cette histoire. C’est génial !
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Les Enfants terribles

Cocteau dans mon imaginaire, ça annonce forcément de la poésie. Ou encore quelque chose de très tragique, c’est l’impression que m’avait laissé l’Aigle à deux têtes ; une tragédie ouais, où la Mort s’invite, forcément.



Dans Les enfants terribles, Cocteau aborde des thèmes qui lui sont chers ; l’enfance -enfin l’adolescence, la manipulation, la jalousie, l’amour non consommé, la drogue, Paris, le bordel, la moisissure sous les tapis bourgeois.



Oh boï, je dois quand même avouer que c’était laborieux, le style est lourd, beaucoup moins dynamique que dans ce que j’ai pu lire de Cocteau (mais c’est peut-être bicause j’ai surtout lu que deux pièces de théâtre avant ça).





Bizarrement, ça m’a redonné envie de lire Plume de Michaux. L’ambiance ? Oui je pense que c’est l’ambiance. Oh et je sais pas si t’as déjà vu The Dreamers (Innocents), de Bernardo Bertolucci, mais j’y ai trouvé beaucoup de similitudes dans la cruauté fraternelle, dans les rapports d’amour haine du trio quator destiné à s’embraser.



Lecture difficile pour histoire géniale ? Ça vaut largement un petit défi à relever, je pense (et on en sort tellement étourdi, et l’envie de fumer des clopes jusqu’à en avoir les doigts jaunes mégot).



Bye !


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Le grand écart

J’ai retrouvé dans les limbes de ma bibliothèque ce roman , l’un des premiers de Cocteau. Il s’agit d’une « éducation sentimentale » , celle de Jacques Forestier jeune homme un tant soit peu inconsistant (de son propre aveu) . Ce court texte met en lumière le brillant de l’écriture de l’auteur mais aussi une certaine superficialité. Cela ajouté à une certaine distance ironique ne permet pas de s’attacher à ce personnage même dans les péripéties les plus dramatiques . On a trop souvent l’impression d’un frivole jeu de salon (à comparer avec Flaubert ou Proust dans le même exercice) ce qui n’empêche pas d’apprécier la qualité du style et les trouvailles de langage.
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La voix humaine

« Dis que c'est par ma faute que tu m'as quitté, et j 'abonderai dans ton sens pour m'accuser de ce que tu me reproches. Prétends que je suis infirme, et je me mettrai à boiter, sans chercher un seul instant à te contredire.

Tu ne peux pas, mon amour, être moitié aussi méchant avec moi, pour justifier d'avoir jeté ton dévolu sur un autre, que je le serai moi-même, si c'est ce que tu veux.

Je couperai les ponts avec toi, je ferai semblant de ne pas te connaître, j'éviterai les lieux que tu fréquentes, et ma langue ne prononcera plus ton nom adoré, pour ne pas, indigne que je suis de toi, le salir en évoquant les liens qui nous ont unis.

Contre moi-même toujours je prendrai ton parti, ne pouvant me résoudre à aimer quelqu'un que tu maudis. »

William Shakespeare



Toute rupture d'un amour réel, est un effondrement. Toute perte de l'être aimé est aussi une perte de soi. La condition amoureuse est une affaire risquée, c'est entendu, c'est su, depuis longtemps. Mais l'Homme n'est pas seulement un aventurier, c'est plus encore un imbécile. Non content de vivre une condition exigeante, il s'est ajouté de la difficulté.



L'être humain est un bloc ! Il n'est pas un être de parole, pas seulement : c'est un être de présence, un être social.

Lisant ce texte, je ne peux que me conforter dans cette conclusion.

Jean Cocteau, par ce drame d'une rupture si ordinaire (aucun nom, aucun lieu, toute identification possible) et pourtant si personnelle, si unique, comme toutes les ruptures (« il faut être juste notre situation est inexplicable pour les gens. Pour les gens… pour les gens on s'aime ou on se déteste. Les ruptures sont des ruptures, ils regardent vite, tu ne leur feras jamais comprendre ») nous invite à réaliser à quel point la médiatisation des rapports sociaux détruit l'humanité. Et nous n'en étions qu'au téléphone à fil, avec, encore, des « dames du téléphones » (téléphonistes) faisant le lien entre les abonnés, (mais déjà aliénées par leur travail comme l'a montré le travail précurseur de Louis le Guillant, le drame du travail humain). Mais déjà la grande rupture relationnelle est annoncée dans les interruptions incessantes de la conversation.

Un drame amoureux par téléphone est en cela double. Par là, Jean Cocteau souligne que la mise à distance, l'éloignement physique de l'autre, cette technique qui abime les liens sociaux est un abîme. Il illustre superbement que toute mort sociale est une mort absolue. C'est vrai en amour comme dans la vie de tous les jours. Cette atomisation ne laisse aucune échappatoire, aucun salut, aucune chance, même aux plus fortes aventures humaines... « Dans le temps on se voyait on pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, risquer l'impossible, convaincre ceux qu'on adorait en les embrassant en s'accrochant à eux, un regard pouvait changer tout mais avec cet appareil… ce qui est fini est fini ». Et les cris d'amour, les appels au secours, les hurlements de désespoir, se perdent dans les méandres filandreux et indifférents de cuivre et de plastic, plus tard dans les ondes et sur les pixels d'écran que l'homme ne cesse de dresser au milieu de ses relations.

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L'Aigle à deux têtes

Quelle surprise de voir que ce chef d’œuvre de Cocteau n'a qu'une seule critique !

J'avais adoré Antigone, j'ai aussi adoré L'Aigle à deux têtes. Cette pièce de théâtre tragique est facile à lire, et très courte. Ce drame romantique est à mettre entre toutes les mains !
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