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Critiques de Jean Cocteau (274)
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Je n'ai jamais rien vu de plus fou sur la t..

Qui ne connaît pas Jean Cocteau, du moins de nom ? Eh bien, moi, j'avoue que je ne le connaissais pas comme cela. Ce fut donc une grande surprise pour moi, simple lectrice, que de le redécouvrir dans ces quelques poèmes réédités ici par Télérama - et dont la plupart sont tirés de l'ouvrage du poète "Anthologie poétique" - un nouveau Cocteau. Un amoureux des mots, se plaisant à jouer avec eux, donc parfois très léger dans certains de ses poèmes, abordant ainsi les thèmes tels que la nature où le temps et l'amour mais aussi très grave dans d'autres et étonnamment, ce sont ces derniers qui m'ont le plus touchée. En effet, dans son texte intitulé "Visite" et représenté ici, il est question d'un mort qui s'adresse à un ami (ou parent, l'on ne sait pas trop) pour lui parler de ce qui différencie mais aussi rapproche les vivants des morts.

La mort comme sujet donc ! Je crois que le poème que j'ai préféré dans ce recueil et auquel j'ai été le plus sensible est celui qui se trouve à la toute fin de cet ouvrage, "L'endroit et l'envers" car justement, dans ce dernier, le narrateur, alors âgé de trente ans (mon âge actuel) se pose des questions quant à savoir e qui se passe réellement après la mort, ce que l'on ignore tous et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle cela nous terrorise puisque l'être humain est ainsi fait qu'il a peur de l'inconnu (en général, bien entendu) !



Un ouvrage que je ne peux donc que vous inviter à venir (re) découvrir l'oeuvre de Jean Cocteau et pourquoi pas, en commençant par ce petit ouvrage ? A lire et à relire !
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La Machine infernale

Mythe d'Œdipe revisité par Cocteau.



Recherche dans la mise en scène, originalité d'un texte assez moderne et accessible mais on se demande parfois ce qu'il a fumé quand par exemple Œdipe joue à cache-cache avec le sphinx déguisé en jeune fille.

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Thomas L'imposteur

Une histoire d'imposture, de mensonges et d'apparences qui se lit bien. On se plonge sans problème dans l'époque et dans l'ambulance qui mène au front ! Mon seul roman lu de Jean Cocteau. Le film avec Emmanuelle Riva passe sur Cine+ Classic le 03/06.
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Le cornet à dés

Publié en 1917, composé de nombreux poèmes écrits pour la plupart entre 1903 et 1910, Le Cornet à dés est le recueil qui a rendu célèbre Max Jacob.



Écrit à une époque où le dadaïsme et le surréalisme régnaient sur le milieu littéraire, Max Jacob s’est toujours tenu à l’écart des deux mouvements.

L’écriture automatique, le hasard des mots, l’élan subversif ne l’attiraient que très peu. Son écriture, son style n’en paraissent pas moins assez indéfinissables, d’autant plus qu’il introduit un genre nouveau, celui du poème en prose.



Dans la banalité apparente de récits courts, le poète fait alterner des pensées profondes, des traits d’esprit mais aussi la trivialité et l’étrange. Pour autant, le sens ne semble pas se dérober à la compréhension. C’est cela qui rend sa poésie particulièrement attachante.



« Dans les maisons, les taches des plafonds sont des

symboles de vie des habitants : voici deux ours qui

lisent un journal près du feu. »



Il y a chez Jacob, le souci constant de mettre en évidence la matérialité du langage, de le dépouiller de tout lyrisme. Une mise à distance assumée pour que le texte ne soit pas confiné dans l’émotion seule.

Max Jacob a longtemps défini son recueil comme étant tout aussi aléatoire que le résultat d’un jet de dés. Pourtant, on sent que tout dans son écriture est savamment organisé, maîtrisé. Le poète n’estimait pas beaucoup l’idée d’être touché par l’inspiration. Il lui préférait la rigueur du travail.



« C’était aux environs de Lorient, il faisait un soleil

brillant et nous nous promenions, regardant par ces

jours de septembre la mer monter, monter et couvrir

les bois, les paysages, les falaises. Bientôt il ne resta

plus à lutter contre la mer bleue que des méandres

de sentiers sous les arbres et les familles se rappro-

chaient. Il y avait parmi nous un enfant habillé en

costume de marin. Il était triste ; il me prit la main :

« Monsieur, me dit-il, j’ai été à Naples ; savez-vous

qu’à Naples, il y a beaucoup de petites rues ; dans

les rues on peut rester tout seul sans que personne

vous voie : ce n’est pas qu’il y ait beaucoup de monde

à Naples mais il y a tant de petites rues qu’il n’y a

jamais qu’une rue par personne. - Quel mensonge

vous fait encore ce petit, me dit le père, il n’est pas

allé à Naples. - Monsieur, votre fils est un poète. -

C’est bien, mais si c’est un littérateur je lui tordrai

le cou ! » Les méandres des sentiers laissés à sec par

la mer lui avaient fait songer à des rues de Naples. »



Ce que j’ai aimé dans la lecture de Max Jacob, c’est la capacité, la simplicité de l’auteur à rendre compte du pouvoir de l’inconscient et du rêve, sans jamais lâcher le fil ténu de son propos, à lui donner une nature insoupçonnée.

Chez Jacob, la poésie se fait anecdote, allusion, fantaisie, souvenir,… pour dire le mystère de l’existence. Récits insolites où l’étrange devient familier et inversement, où nous saisit l’étonnement de découvrir encore toute la puissance inaltérable de l’imaginaire et du langage.



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La Machine infernale

Une alchimie de la tragédie vers l'absurde, du monde des dieux grecs au mon monde contemporain, le mur est tellement haut qu'on doit essayer d'avoir les pieds sur terre pour ne pas chavirer...pour ce qui est de l'imagination Cocteau nous la sert bien...
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Le cornet à dés

"Un coup de dés jamais n'abolira le hasard" disait , sentencieux, Mallarmé..Malicieusement Max Jacob lui jette dans les dents son "Cornet à Dés" plein de surprises cocasses ou tragiques...



Ma préférence va à ces coups de dés féroces et joyeux qui sont la marque de son humour...mais selon notre humeur on peut aussi jeter pêle-mêle sur le tapis vert des combinaisons plus angoissantes ou plus déchirantes- l'humour étant la politesse du désespoir, comme chacun sait!
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La Machine infernale

Devenir la marionnette des dieux de l'Olympe est une malédiction. Le sort d'Œdipe est donc scellé même s'il croit atteindre la gloire en devenant roi. Fier d'avoir répondu à l'énigme du Sphinx et donc avoir chassé le fléau de la ville, le jeune homme ne voit pas que son destin se soldera par une tragédie. Ignorant son parricide, il file droit vers l'inceste en épousant sa mère Jocaste.

Cette réécriture du mythe d'Oedipe apporte un éclairage sur la personnalité du héros: orgueilleux, assoiffé d'inconnu et d'honneurs, il représente la jeunesse qui ne veut pas décrypter les signes du destin.

Cocteau, génie créatif a su m'emporter vers une Thèbes lointaine à l'atmosphère à la fois funeste et poétique.

Revoir ses films serait une vraie merveille même s'ils paraissent vieillots pour la jeunesse.





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Le sang d'un poète

C'est une expérience étrange de lire le scénario d'un film culte qu'on n'a pourtant jamais vu.



Surréaliste.



C'est d'ailleurs le terme qui convient pour ce scenario d'un film contemporain du Chien andalou de Buñuel, où les images engendrent les images, comme dans la libre anarchie du rêve.



On y trouve déjà -c'est le premier film de Cocteau, touche-à-tout de génie- les miroirs qui feraient bien de réfléchir davantage, les statues qui meurent, les boules de neige qui tuent, les poètes qui saignent.



On y croise déjà le beau et farouche élève Dargelos, et l'ange noir à pélerine, préfiguration de l'ange Heurtebise. ..



Encadrant cette fabrique à rêves, cette lanterne magique d'images à imaginer, deux préfaces -une pré et une post- très intéressantes, écrites par Cocteau : l'une faite à chaud, avant la première projection, l'autre avec le recul d'une dizaine d'années.



Et, à la fin, du moins dans mon édition ( éditions du Rocher, 1957, Monaco), quelques dessins du poète -qui décidément savait tout faire - qui infirment ou confirment ce que l'imagination en roues libres du lecteur avait cru entrevoir...



Joli mariage de la poésie, du cinéma et du dessin.

Tout Cocteau dans une centaine de pages!

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La voix humaine

"Dans le temps, on se voyait. On pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, risquer l'impossible, convaincre ceux qu'on adorait en les embrassant, en s'accordant à eux. Un regard pouvait changer tout. Mais avec cet appareil, ce qui est fini est fini."



Une femme, une rupture, un téléphone.

Le téléphone, dans son apparition...

Un appareil qui remplace la présence et l'imprévisible humain.

Que dirait Cocteau d'internet ? Cet appareil omniprésent, constitutif de ce qu'est devenu l'humain, un être-humain-machine, et invisible ?

La voix humaine est une courte pièce très agréable à lire et fortement intéressante qui nous met face à face avec les débuts comiques et agaçants de l'appareil téléphonique. Une pièce qui se dévore et qui nous interroge...



"Allô, allô,allô...................................................................................................................

Mais non, Madame, nous sommes plusieurs sur la ligne, raccrochez............... Allô...................................................................................................................................."



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Picasso

C'est une petite perle de bibliophile que j'ai découverte chez un bouquiniste de Montréal. Édition de 1923, s'il vous plaît ! Ce Picasso décrit avec tant d'amitié et intelligence par son ami Cocteau s'accompagne de 16 reproductions en noir et blanc.

Le texte de Cocteau s'ingénie à découvrir le vrai Picasso au-delà des étiquettes, cubistes et autres... Par la même occasion Cocteau tente d'extirper la vraie dimension de l'art de sa gangue d'images toutes faites, de copieurs, suiveurs, académistes et autres prétendants sans âme.

C'est avec Picasso que Cocteau peut définir le courage de l'artiste devant la critique et les imposteurs.

Nous avons par la même occasion un petit portrait de la société artistique des années 20 : Stravinsky et Diaghilev, Braque bien évidemment, Apollinaire Max Jacob sans oublier Marcel Proust qui s'invite dans le texte.

Une jolie fresque de Mr Cocteau, fresque d’amitié et d’admiration sur l'oeuvre de Picasso.

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La Machine infernale

Je continue mon épopée théâtrale par la lecture de la Machine Infernale de Cocteau. C'est une réécriture du mythe d'Oedipe que tout le monde, je présume, connaît du début à la fin. Et c'est là tout le talent du dramaturge : nous faire redécouvrir l'histoire, la moderniser. Les éléments de base du mythe sont conservés mais Cocteau introduit par exemple des boîtes de nuits à Thèbes. Il actualise le langage des personnages, plus naturel. Il y a également une sacré dose d'humour : le devin surnommé "Zizi", l'espièglerie de Jocaste... Le personnage du Sphinx est formidable : Cocteau en fait une jeune fille désabusée, charmée par Oedipe. J'ai vraiment aimé le passage où ce sphinx version 2.0 apparaît, c'est très intéressant.

L'auteur a véritablement cherché à montrer le caractère implacable, inexorable du tragique. Une Voix résume les scènes auxquelles on va assister. J'ai beaucoup aimé ce parti-pris, ne pas chercher à créer le suspense dans un récit dont on connaît tous la trame. L'intérêt est ailleurs : le ton léger, l'ironie tragique, le souffle de modernité qui balaie Thèbes. J'ai vraiment apprécié ma lecture puisque cela m'a permis de me replonger dans ce mythe que j'aime beaucoup, tout en me divertissant.

J'ai trouvé que Cocteau désacralisait très bien l'histoire, faisait des personnages de simples êtres humains. On sourit, on se délecte surtout grâce à Jocaste et sa liberté de parole. Je n'ai pas eu de difficulté lors de ma lecture, je n'ai pas décroché du texte comme cela m'arrive souvent lorsque je lis du théâtre. De plus l'intervention du surnaturel est ma fois, assez agréable et nous offre quelques moments cocasses.

Au final le dramaturge a réussi son pari : actualiser Oedipe. Toutefois je pense qu'il aurait pu aller encore plus loin dans l'humour, dans la modernisation, dans l'anachronisme. On a parfois l'impression que le détachement d'avec le mythe n'est pas aussi abouti qu'il pourrait l'être. Ceci dit, c'est une très bonne pièce mais qui ne vaut certainement pas l'Antigone d'Anouilh, beaucoup plus lourde de sens.


Lien : http://lantredemesreves.blog..
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L'Aigle à deux têtes

"L'aigle à deux têtes" c'est deux êtres inséparables que Jean Cocteau a mis en scène sous les traits de Jean Marais et Edwige Feuillère. J'ai lu le texte avant de voir le film et j'ai bien fait notamment parce que les trois actes se passent en huis clos dans le château de la reine ce qui n'est pas le cas pour la version filmée.

Une jeune et belle reine vit recluse depuis dix ans dans un pays imaginaire dirigé par sa belle-mère l'archiduchesse. C'est une réclusion volontaire puisqu'elle vit dans le souvenir du roi Frédéric son époux mort dans un attentat le jour de ses noces. Un soir d'orage dans le château de Krantz, un jeune poète blessé se réfugie dans sa chambre en passant par son balcon. Stanislas est recherché par la police mais elle le cache parce qu'il est le sosie du roi Frédéric. Elle est éblouie même lorsqu'elle apprend qu'il était venu la tuer, souhaitant que le jeune homme devienne son ange de la mort. Il va plutôt lui redonner goût à la vie, incapable de lui faire le moindre mal parce qu'il l'a toujours secrètement admiré.

Tout oppose la reine et le poète, il est pauvre d'esprit royal et elle est riche d'esprit anarchiste. Etrangement leur amour est fort et réciproque. Mais est-il possible ?

Dans cette tragédie, les deux derniers actes se passent dans la bibliothèque car Stanislas devient le lecteur de la reine pour pouvoir se déplacer dans le château. C'est forcément un cadre que j'apprécie. Il va lui lire du Shakespeare mais il aurait pu aussi lire des dramaturges français, c'est mon seul regret.





Challenge Cœur d'artichaut 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XXème siècle 2022

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La Difficulté d'être

« Je sais fort bien ce qu’on dira de ce livre. L’auteur nous exaspère avec sa personne. Qui donc fait autre chose? À commencer par les critiques, lesquels ne jugent plus objectivement, mais par rapport à eux. Phénomène d’une époque liguée contre l’individu, qui ne s’en individualisera que davantage, par cet esprit de contradiction qui mène le monde et singulièrement la France. »



C’est par cette note en bas de la dernière page que Cocteau termine en juillet 1946 « La Difficulté d’être » alors qu’il est en convalescence à Morzine.

Note où l’on pointe à la fois une défense anticipative, mais aussi lucidité et prémonition (voyez le monde aujourd’hui!).



La belle formule « La Difficulté d’être » serait, selon Linda Lê qui présente le livre, empruntée à Fontenelle.

Elle est juste.

Car ici, Cocteau, le génial touche-à-tout, le mondain, le poète (pour lui, seule la poésie compte) … se livre.



Trente et un textes se succèdent sans plan apparent, trente et un textes au travers desquels Cocteau se dévoile, se confesse, se confie, raconte, témoigne, fait part de ses réflexions sur des sujets qui touchent la vie de tout être humain.

Cocteau, un homme ordinaire en somme, qui, comme il l’écrit « ne cherche qu’à se faire entendre le plus brièvement possible » et « veut qu’on le reconnaisse - non pas à son style - mais à ses idées ou mieux à sa démarche. »



Tout Cocteau est là. Unique, tragique, mais, comme tout le monde, il vit et veut vivre malgré la difficulté d’être.



Comme tout le monde? Pas tout à fait.



Les outils intellectuels et le talent en plus font toute la différence.



Cantus
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Opium

Attention : critique déconseillée aux âmes rigides. Comme son objet d'ailleurs.

Cloué au lit par une cure de désintoxication, Cocteau pose par écrit ses pensées avec la liberté du journal intime. Il évoque ses amis, son milieu, ses souffrances, ses plaisirs. Et bien évidemment, il néglige totalement les transitions.

Je le confesse : j'ai dû user d'un subterfuge pour apprécier ce livre. Arrivé à la moitié sans avoir pu y entrer, j'ai profité d'un joint laissé là par quelque ami lors d'un apéritif. Puis, après quelques lattes, j'ai repris ma lecture. Et là, miracle ! Le fil a subitement pris corps, les chemins empruntés m'ont d'un coup paru clairs, limpides, évidents ; l'auteur m'est devenu un proche. Au point qu'il m'arrivait parfois de deviner où sa réflexion le conduirait.

Bien-sûr, l'opium n'est pas l'herbe. Mais ce jour là, ces deux ou trois bouffées vertes m'auront suffi à communier avec lui. Et ce fut un bonheur.

Quelque fois, il est utile de se hisser au niveau mental d'un créateur pour en saisir tout l'art. De se hisser, ou de se rabaisser, je laisse à chacun d'en juger.



4/5
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La Machine infernale

La machine infernale est pour moi une très bonne découverte : on entre totalement dans le monde de la mythologique grecque, mais pas d'une façon classique : Jean Cocteau nous raconte le mythe d'Oedipe à sa manière, et c'est réellement très agréable !



Les personnages sont très connus, souvent revus et corrigés dans beaucoup de version du mythe. Ils ont une valeur universelle qui ici est parfaitement respectée : en lisant La machine infernale, on voit bien que ce ne sont pas des personnages comme les autres.

Jean Cocteau nous impose dès le début une distance avec eux : après tout ce sont des personnages royaux et des Dieux, techniquement on ne peut pas être proche d'eux.

J'aime beaucoup ça, ça respecte l'esprit du mythe et je trouve ça vraiment très agréable !



L'histoire en elle-même est archi-connue mais toujours aussi agréable à découvrir : ici, certains éléments changent et cela donne un "plus" à cette pièce. C'est très bien fait tout en respectant le mythe : on aurait pas pu faire mieux !

On voit que Jean Cocteau respectait totalement la mythologie grec et c'est réellement très agréable à lire.

Je ne peux que vous conseillez la découverte de La machine infernale de Jean Cocteau.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Les Enfants terribles

Ecrivain puis cinéaste dans une version dramatique du lien fraternel, fusionnel qui touche le lecteur
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Les Enfants terribles

Jean Cocteau aime les tragédies grecques et il le prouve encore une fois avec "Les enfants terribles" qu'il écrit en 1928 durant une cure de désintoxication (qui lui inspira également le livre "Opium" sous forme de journal).

Ce sont les tourments amoureux de l'adolescence qui sont au centre de ce roman culte, ceux de Paul et d'Élisabeth, frère et soeur, qui vont se créer un univers à la fois baroque et insolite. Ils partagent la même chambre qui devient vite un territoire de jeux où se retrouvent aussi leurs amis Gérard et Agathe.

Plus tard, orphelins, ils vont devenir oisifs, vivre en marge des réalités quotidiennes à l'abri des soucis matériels en se demandant si la vie elle-même n'est pas autre chose qu'un jeu ? Mais c'est sans compter sur la puissance de l'amour d'Élisabeth pour son frère Paul.

Cette histoire, qui ressemble à un conte, se déroule sur un rythme lent et selon une construction rigoureuse de tragédie. Mais sa particularité est le non-conformisme que l'on retrouve dans le choix des thèmes : homosexualité, inceste (même non consommé), vol...

Cela m'a rappelé « Agatha » de Marguerite Duras mais aussi « Paul et Virginie » de Bernardin de Saint-Pierre, d'ailleurs évoqué en référence par le narrateur.





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Orphée

J'admire toujours le talent de Jean Cocteau.

Il propose ici une adaptation du mythe d'Orphée et Eurydice, située dans un monde moderne et onirique. Tout le monde aime Orphée, même La Mort. Et pour le poète, la manière de rester dans les mémoires en devenant immortel est de se lier à elle...

Pièce de théâtre mais en même temps synopsis du film interprété par Jean Marais, Orphée demeure une pièce intemporelle.
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Les Enfants terribles

Frères et soeurs, une maladie d'amour:a écrit le pédopsychiatre Marcel Rufo.

Un thème fort souvent retrouvé en littérature.

Les enfants terribles de Jean Cocteau basé sur l'amour exclusif et impossible qui lie Paul et Elisabeth m'a rapellé La tristesse du cerf-volant de Françoise Mallet-Joris (roman dans lequel Christophe crée un espace clos dont sa soeur Clara et lui sont les personnages) ainsi qu'Ernesto et Jeanne dans La pluie d'été de Marguerite Duras.

Point d'inceste dans Les enfants terribles, mais un même culte voué par la soeur et une relation fusionnante sans pudeur qui, ici, prend de l'ampleur, suite à l'alitement du cadet qu'une méchante boule de neige a terrassé.

Les "Mon chéri" d'Elisabeth-Lisbeth-Lise, la garde-malade dévouée, une fois en passant lorsquelle a peur qu'il meure, sont la plupart du temps des "Dors imbécile", auquel Paul répond parfois par "Je veux que tu restes près de moi" mais presque toujours par "Idiote" ou "sale typesse".

Ces jeux provocateurs qui signeraient une adolescence somme toute banale,s'amplifient après leur retour de la mer, au repos soit-disant bénéfique, car la "vigilance sournoise" s'est doublée d'insultes et de coups tordus.

Plus de repères.Le père a disparu depuis longtemps,la mère depuis peu et seule reste à la barre Mariette "simple comme la simplicité".

"La chambre prend le large" et ouvre la nuit les portes de son théatre dont Gérard dit Girafe, copain des deux terribles, est le seul spectateur.

"Ordure!"

"Le misérable! L'atroce!"

La chambre cocon, utérus, temple morbide dont la vierge prêtresse garde jalousement le trésor, ne risque t-elle pas d'exploser avec l'arrivée d'Agathe,mannequin perturbateur ou d'une deuxième boule empoisonnée plus noire qu'une neigeuse?

Un délire d'amour aussi fort que les liens qui unissent un Paul et une Virginie mais une Virginie faussée dés le départ. Seule la mort fige à jamais les passions.

Ecrit à la manière d'un conte fantastique, Les enfants terribles ont été inspirés à Jean Cocteau par la vie de Jeanne et Jean Bourgoint rencontrés grâce à Christian Bérard qui a réalisé pour lui des décors de théatre.

On retrouve dans cet ouvrage la poésie riche d'un moi sans cesse renouvellé, celui de Jean Cocteau à la fois poète,cinéaste,écrivain,homme de théatre et dessinateur.

Pour les amoureux de Cocteau: Lettres à sa mère (deux volumes) est un pur bonheur!
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Un tramway nommé Désir adapté par Jean Cocteau

Ce livre ancien et précieux est un très beau cadeau que m'a fait mon mari. J'y tiens particulièrement parce qu'il s'agit d'une adaptation par Jean Cocteau de l'excellente pièce de Tennessee Williams "Un tramway nommé Désir" avec une belle couverture illustrée d'une lithographie bicolore de Jean Cocteau. On trouve également dans cet exemplaire de 1949, quatre lithographies pleine page de Cocteau en noir et blanc, qui accompagnent le texte.



Cocteau a repris la traduction de Paule de Beaumont mais il a procédé à quelques changements de vocabulaire peut-être pour américaniser le texte puisque Stanley va au bowling plutôt que d'aller jouer aux boules et ils boivent du Coca cola plutôt que du soda.

Bref, rien de bien différent par rapport au texte d'origine que j'aime beaucoup et que je ne me lasse pas de relire.



Au Vieux Carré, le quartier français de la Nouvelle-Orléans, Blanche Dubois débarque chez sa soeur Stella et son beau-frère Stanley Kowalski avec ses fourrures, ses rêves, son désir… déchirée entre sa libido et son idéal de pureté. Elle a pris « Un tramway nommé désir », comme un écho, pour s'installer dans leur petit appartement modeste où ces personnages bruts, torturés et complexes, vont s'affronter en huis clos dans une ambiance chaude et pesante.



Avant d'être adaptée au cinéma par Elia Kazan, cette pièce de théâtre culte a été jouée pour la première fois en 1947 à New-York et Londres et l'adaptation française de Cocteau a été créée à Paris au Théâtre Edouard VII en 1949 avec dans les rôles titre Yves Vincent et Arletty.

Je suis très fière d'avoir ce livre précieux dans ma bibliothèque.





Challenge Coeur d'artichaut 2022

Challenge XXème siècle 2022

Challenge Multi-défis 2022

Challenge ABC 2021-2022
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