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Citations de Jean Genet (434)


Vous me détestez, n'est-ce pas ? Vous m'écrasez sous vos prévenances, sous votre humilité, sous les glaïeuls et le réséda. On s'encombre inutilement. Il y a trop de fleurs. C'est mortel. Je serai belle. Plus que vous ne le serez jamais.
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Trouver l’accord de ce qui est de mauvais goût, voilà le comble de l’élégance. Sans faillir, Stilitano avait su choisir des souliers de crocodile jaune et vert, un costume marron, une chemise de soie blanche, une cravate rose, un foulard multicolore et un chapeau vert.
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Jean Genet
Écrire c'est lever toutes les censures.
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J.G. cherche, ou recherche, ou voudrait découvrir, ne le jamais découvrir, le délicieux ennemi très désarmé, dont l’équilibre est instable, le profil incertain, la face inadmissible, l’ennemi qu’un souffle casse, l’esclave déjà humilié, se jetant lui-même par la fenêtre sur un signe, l’ennemi vaincu : aveugle, sourd, muet. Sans bras, sans jambes, sans ventre, sans cœur, sans sexe, sans tête, en somme un ennemi complet portant sur lui déjà toutes les marques de ma bestialité qui n’aurait plus – trop paresseuse – à s’exercer. Je voudrais l’ennemi total, qui me haïrait sans mesure et dans toute sa spontanéité, mais l’ennemi soumis, vaincu par moi avant de me connaître. Et irréconciliable avec moi en tout cas. Pas d’amis. Surtout pas d’amis : un ennemi déclaré mais non déchiré. Net, sans faille. De quelles couleurs ? Du vert très tendre comme une cerise au violet effervescent. Sa taille ? Entre nous, qu’il se présente à moi d’homme à homme. Pas d’amis. Je cherche un ennemi défaillant, venant à la capitulation. Je lui donnerai tout ce que je pourrai : des claques, des gifles, des coups de pieds, je le ferai mordre par des renards affamés, manger de la nourriture anglaise, assister à la Chambre des Lords, être reçu à Buckingham Palace, baiser le Prince Philip, se faire baiser par lui, vivre un mois à Londres, se vêtir comme moi, dormir à ma place, vivre à ma place : je cherche l’ennemi déclaré.
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Le ciel peut s'éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l'herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va se boire,
Le clocher peut sonner, moi seul je vais mourir.
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Sur la fin de sa vie Rembrandt devint bon. Soit qu'elle le rétracte, le brise ou le masque, entre le monde la méchanceté fait écran.[...]
Je suppose qu'au fond il se foutait d'être bon ou méchant, coléreux ou patient, rapace ou généreux...Mais c'est bien par le chemin de la peinture qu'il y arrive.
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Ce livre, j'ai voulu le faire des éléments transposés, sublimés, de ma vie de condamné. Je crains qu'il ne dise rien de mes hantises. Encore que je m'efforce à un style décharné, montrant l'os, je voudrais vous adresser du fond de ma prison, un livre chargé de fleurs, de jupons neigeux, de rubans bleus. Aucun autre passe-temps n'est meilleur.
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Giacometti ne travaille pour ses contemporains, ni pour les générations à venir : il fait des statues qui ravissent enfin les morts.
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Sans aucun doute, c’est plus tard que je déciderai de développer et les exploiter les nombreux sentiments d’ambiguïté où avec la honte mêlée à ma délectation, je me découvris siège et confusion des contraires, mais déjà je pressentais qu’il nous appartient de déclarer ce qui nous servira de principes.
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S'ils peuvent me prouver qu'un acte est détestable par le mal qu'il fait, moi seul puis décider, par le chant qu'il soulève en moi, de sa beauté, de son élégance ; moi seul puis le refuser ou l'accepter. On ne me ramènera pas dans la voie droite. Tout au plus pourrait-on entreprendre ma rééducation artistique – au risque toutefois pour l'éducateur, de se laisser convaincre et gagner à ma cause si la beauté est prouvée par, de deux personnalités, la souveraine.
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- "Gil, Gilbert Turko, c'est moi, et suis tout seul. Pour être un vrai Gilbert Turko, il faut que je soye tout seul, et pour être tout seul je dois être tout seul. Ça veut dire abandonné. Merde ! Les vieux, i'me font chier! Qu'est-ce que j'en ai à foutre, de mes vieux ? C'étaient des salauds ! Mon dab, il a déchargé dans la grosse conasse de ma mère et moi je suis sorti neuf mois après. Qu'est-ce que j'en ai à foutre. Je suis sorti d'une giclée de foutre qu'a pas réussi. Mes vieux je les emmerde, c'est des emmanchés."
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Le lecteur de cette pièce - Les Paravents - s'apercevra vite que j'écris n'importe quoi. À propos des roses par exemple. Plutôt que la fleur, M. Blankensee chante les épines. Or, les horticulteurs savent tous cela : trop d'épines, et trop importantes, privent la fleur de sève ou d'autres choses nécessaires à la robusté, à la beauté de la corolle. Trop d'épines nuisent, et M. Blankensee ne paraît pas s'en douter. Son métier c'est la comédie, pas la culture des roses. Mais c'est moi qui ai inventé ce colon et sa roseraie. Mon erreur peut - doit - être une indication. S'il travaille à la beauté des épines ou pourquoi pas des pines plutôt qu'aux fleurs, M. Blankensee, à cause même de cette erreur, par moi commise, quitte la roseraie pour entrer dans le Théâtre.
Il en est peut-être de même, pour toutes les autres scènes, qu'il faut dire d'une certaine façon afin d'en apercevoir le décalage.
Dans cette pièce - mais je ne la renie pas, oh non ! - j'aurai beaucoup déconné.
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Une journée fut pire que toutes. Nous étions énervés par un orage qui n'éclatait pas. La tension fut même si forte que nous désirâmes que rien n'éclatât car ce n'eût pu être qu'une sorte de miracle terrifiant, la naissance d'un dieu ou d'une étoile, de la peste ou de la guerre.
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La bonne volonté des moralistes se brise contre ce qu'ils appellent ma mauvaise foi. S'ils peuvent me prouver qu'un acte est détestable par le mal qu'il fait, moi seul puis décider, par le chant qu'il soulève en moi, de sa beauté, de son élégance ; moi seul puis refuser ou l'accepter.
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Jean Genet
"Le génie c'est le désespoir surmonté à force de rigueur". Cité dans Jean GENET par Edmund White NRF
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A moins que ne survienne un évènement d'une telle gravité qu'en face de lui mon art littéraire soit imbécile et qu'il me faille pour dompter ce nouveau malheur un nouveau langage, ce livre est le dernier.
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Que pourrais-je commettre pour être à la hauteur de sa beauté? Il me fallait de l'audace pour l'admirer.
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D’elle-même, la main de l’assassin cherche sa verge qui bande. II la caresse par-dessus le drap, doucement d’abord, avec cette légèreté d’oiseau qui volette, puis la serre, l’étreint fort ; enfin il décharge dans la bouche édentée du vieillard étranglé. Il s’endort.
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Sur le boulevard des agents ont appréhendé Divine un peu soûle. […] Ils conduisent Divine au poste. Tout le long du chemin elle se frotte à eux qui bandent, la serrent plus fort, et exprès trébuchent pour mêler leurs cuisses aux siennes. Leurs sexes gigantesques vivent, frappent à petits coups ou pressent d’une poussée désespérée et sanglotante sur la porte du pantalon de gros drap bleu. Ils somment d’ouvrir, comme le clergé à la porte fermée de l’église le jour des Rameaux.
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Lentement, mais sûrement, je veux la dépouiller de toute espèce de bonheur pour en faire une sainte. Déjà, ce feu qui la carbonise a brûlé de lourds liens, de nouveaux la ligotent : l’Amour. Une morale naît, qui n’est certes pas l’habituelle morale (elle est à la taille de Divine), mais c’est une morale tout de même, avec son Bien et son Mal. Divine n’est pas par-delà le bien et le mal, là où le saint doit vivre.
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