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Critiques de Jean-Jacques Rousseau (319)
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Du contrat social

Du contrat social est une réflexion philosophique abstraite sur la politique. Rousseau développe méthodiquement un certain nombre de principes pour aboutir à un projet fondamental : « unifier dans l’individu le particulier et l’universel ». Le contrat social a été écrit avant la révolution française de 1789, dans un contexte difficile où règne la monarchie absolue (Louis XV). L’œuvre est interdite dès la parution et n’aura pas le temps de se populariser. Ce n’est qu’après la révolution, une fois que le corps visible de la nation devient le peuple et non plus un Roi que l’on prendra conscience de la portée de l’œuvre et de la justesse de la réflexion. En effet, la théorie rousseauiste qui considère l’individu comme « membre du souverain envers les particuliers, et comme membre de l’Etat envers le souverain » donne pour la première fois à l’individu la place qu’il mérite. L’auteur dresse au fil des quatre livres, certes courts mais très abstraits et de ce fait nécessitant une grande concentration et l’éclairante aide de notes explicatives, le rôle du peuple, du souverain, des différentes formes de gouvernements et des représentants. Si les bases de nos républiques doivent beaucoup à ce texte on se dit qu’irrémédiablement le contrat social de Rousseau où « chacun fait à soi-même la volonté d’obéir à la volonté générale » est à bien des égards le rêve d’une société et d’un système politique qui n’est malheureusement pas près de voir le jour. Œuvre évidente, importante, intemporelle.
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Les Confessions

Que de souvenir avec l'Ami Rousseau! Encore que je n'aie guère fraternisé avec lui que par devoir, au sens propre du terme, puisqu'il était au programme du Bac français!

Qu'en dire?! L'écriture elle-même n'est pas désagréable, ce qui m'a déplu, c'est l'homme, en fait : je l'ai trouvé geignard, égocentrique, suffisant,... J'ai apprécié le penseur, l'écrivain, mais je n'ai pas du tout apprécié la personnalité de l'homme, ses jérémiades, sa conduite avec ses enfants, sa manière de mener ses amours.... mais c'est sans doute la femme, mère de famille, qui parle...
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Discours sur l'origine et les fondements de..

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes: un discours facilement abordable avec des raisonnements des analyses qui évoluent progressivement. Il se dégage des propositions des syllogismes qui nous persuadent par moment d'arriver à la même déduction que l'auteur.



En effet, plusieurs pistes ont été exploitées par Jean-Jacques Rousseau afin de parvenir à interpeller notre conscience sur la fausse rupture entre les valeurs des instincts et celle de la raison, la fausse rupture entre le naturel et le social. C'est une forme de sonnette d'alarme sur une société ou une humanité qui en quelque sorte est bien mal partie pour mettre en oeuvre son humanisme.



Je me suis plongée agréablement dans cet univers de Rousseau , un bon voyage dans la pensée et on comprend mieux à présent ce qu'on ouï dire: Jean-Jacques Rousseau a dit l'homme est bon à l'étape naturel mais seule la société le déprave.
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Du contrat social

"Du contrat social", est vraiment une lecture marquante, à laquelle il est difficile de demeurer indifférent. Et, pour cause, les questionnements de Rousseau, sont propres à susciter l'intérêt : pourquoi sommes-nous en société ? Un bon Etat est-il centralisé ? Quel est le mode de gouvernance idéale ?

Ces questionnements sont passionnants et les réponses qu'y apportent Rousseau, sont fascinantes ; ce sont des réponses toujours intelligentes, subtiles, fruit d'une longue réflexion, rarement binaires. En lisant ce texte, ce que dit Rousseau m'est apparu vrai avec évidence ; cela devenait incontestable, tellement le philosophe suisse argumente, avec talent. En lisant "Du contrat social", je sais que ce que je lis est vrai ; je le sens, à chaque instant, à chaque ligne, à chaque paragraphe. Tout, jusqu'au plus profond de mon être, me dit : "Jean-Jacques Rousseau, avait raison".

Je considère "Du contrat social", comme un grand texte de philosophie. Comme tous les grands textes de philosophie, ce n'est pas un tas de pensées jetées dans le vide ; c'est tout un système, qui est exposé, dans le texte ; ce n'est pas une succession de pensées sans queue ni tête ; tout est lié, et tout est cohérent.

Et, bien évidemment, cette pensée est non seulement logique et cohérente, mais aussi profondément originale et totalement aboutie. J'ai eu le sentiment que "Du contrat social", était l'aboutissement et le résumé d'une longue, très longue réflexion...

Voilà donc, en somme, un petit livre remarquable, que je ne peux que recommander, car les questionnements qu'il pose, les réponses qu'il donne, le système de pensée et la conception du politique qu'il expose, valent le détour, ne fut-ce que pour se confronter à une pensée originale, forte, novatrice, importante.

Pour ma part, cet ouvrage reste l'un des plus grands textes de philosophie qu'il m'ait été donné de lire. Puissant !
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Rêveries du promeneur solitaire

Comment Jean-Jacques Rousseau a-t-il pu apprécier ses promenades avec un esprit aussi encombré par sa propre fatuité ? Sans juger de la pensée de l'homme, qui lui a valu nombre des maux qu'il évoque dans Les Rêveries du promeneur solitaire, j'ai rarement autant lu de ouin-ouin.



Exclu d'une société qu'il fuit, ce recueil de promenades le montre misanthrope, atrocement torturé par ses pensées et craignant les officines de son temps. Frappé par la maladie de pierre, il fuit de France pour la Suisse, de Suisse pour l'Angleterre, et enfin d'Angleterre, où il s'est disputé avec l'empiriste David Hume, à Paris. Il y compose ses premières Promenades, pleines des aigreurs d'un homme que les errances n'ont que trop abimé. Elles sont particulièrement salées pour ses tourmenteurs. C'est enfin à Ermenonville qu'il parachève son œuvre et que s'achève sa vie.



Les promenades sont l'occasion pour Jean-Jacques Rousseau de confronter ses réflexions à l'expérience de sa vie. Il pense le rapport à Dieu, il pense le calme, l'oisiveté et le repos de l'esprit, il pense évidemment le prix à payer pour être en rupture avec une société différente et des courants intellectuels différents.

Le problème, c'est qu'il ressasse encore et encore et encore la même litanie. Le lire se plaindre n'a définitivement pas été ma tasse de thé.



Seuls les passages où il parle d'herborisation, où il s'évade vraiment de la geôle de ses turpitudes, ont trouvé saveur à mon goût. J'ai aussi plus ou moins apprécié la promenade sur le mensonge : il y distingue les mensonges condamnables des mensonges qui ne le sont pas. A se demander s'il avait quelque mensonge à se reprocher ?



Pourtant, apparemment, il aimait cette solitude, ces moments seuls avec la nature, comme il l'a partagé avec certains de ses contemporains. Il n'en ressort rien de cela, il ne m'est pas apparu contemplatif ou émerveillé, seulement aigri. Il demeure que ce carnet de pensée constitue le journal intime d'une éloquence toute particulière d'un homme extraordinaire. Un cœur aigri, mais un cœur quand même, qui se livre dans ses beaux atours comme dans sa fièvre destructrice. Rêveries d'un promeneur solitaire n'est malheureusement pas un hommage digne de celui qui a composé Discours sur l'origine des inégalités et Du Contrat social.



En tout cas, je ne conseillerai pas de faire lire par de jeunes esprits. Rien de mieux pour faire fuir les gens qu'un bonhomme qui se plaint, ça va bien à un moment !
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Discours sur l'origine et les fondements de..

De l'inégalité sociétale,



Dans cet ouvrage Rousseau développe une conception originale de l'homme à l'état de nature, qui pose d'une nouvelle manière le problème de l'inégalité entre les hommes.



Le Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes paraît en 1755. Il répond ainsi au sujet de concours proposé par l’académie de Dijon en 1753.



Rousseau développe ainsi plusieurs concepts : l’état de nature, l’homme sauvage, l’inégalité, l’homme civil.

Il se demande comment est-on passé de l'état de nature à l'état sociétal, l'homme est-il bon ? L'égalité existait-il ? D'où vient cette inégalité et est-elle légitime ?



Pour lui c’est la civilisation qui est responsable de l’inégalité qui règne parmi les hommes.



En ces questionnements, il répond aussi aux philosophes du XVIIe siècle, tels Bodin, Spinoza, Hobbes…



Il réfute ainsi les thèses de la tradition théorique du Droit naturel ; cette école fonde la légitimité du souverain dans la nature (Droit naturel) où l'homme est libre, mais en danger).

Alors, les hommes font un pacte de non-agression afin de jouir de la paix.

Les hommes confèrent à un seul (les Monarques) le pouvoir politique (la potesta) par un contrat de souveraineté.



Si son Discours sur les sciences et les arts est primé et lui offre une large notoriété, Le Discours sur l’origine des inégalités parmi les hommes ne reçoit pas de prix !



Une pensée novatrice au XVIIIe siècle qui critique ouvertement la théorie du "pacte de gouvernement" ; pour lui il n'y a pas contrat entre les hommes et le Souverain.



J'ai vraiment apprécié cette lecture : novatrice et clairement argumentée.



Dans l'édition que j'ai lue, j'ai aussi aimé l'introduction rédigée par Gérard Mairet, maître de conférence en philosophie, qui replace ce discours dans le contexte historique et développe les arguments de Rousseau, mais aussi des autres philosophes qui l'ont précédé.



A (re)découvrir pour appréhender les notions de sociétés, liberté, libre-arbitre, inégalités : des thèmes toujours d'actualité !
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Julie ou la nouvelle Héloïse

Difficile de faire une critique d'un chef-d'oeuvre. Ne voulant pas tomber dans le piège d'une dissertation philosophique dans laquelle je ne serai pas à la hauteur, je vais essayer de donner mon avis le plus clairement possible. Rousseau m'a toujours impressionnée et je me contenterais presque de dire j'ai adoré.



Techniquement, ce roman épistolaire est divisé en six parties qui amènent progressivement le lecteur à réfléchir, à être acteur dans le raisonnement organisé par Rousseau. Les thèmes philosophiques sont abordés et traités dans cette oeuvre. On y retrouve la passion, la recherche de la vérité, la religion, la critique du sophisme.



Le choix de la passion amoureuse a été le thème le plus judicieux car le plus abordable pour toucher le plus de lecteurs. L'échange épistolaire amoureux sera le tremplin pour poser le précepte de l'inégalité des droits dans le cadre de la différence des classes. L'ineptie des valeurs de la noblesse au détriment du bien-fondé, de l'authenticité.



On s'attache facilement au personnage de Saint-Preux. Un roman du siècle des lumières. Sincèrement à lire pour ne pas rater une oeuvre et la réflexion qu'elle apporte avec sagesse.
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Discours sur les sciences et les arts

Un docte éloge de l'ignorance traversé par les ondes d'un poujadisme (bien avant l'heure) qui justifie pleinement mon choix : éviter la lecture de Rousseau. Sur le thème de : "force et vertu plutôt que la connaissance", ponctué de : "mieux vaut donnez votre sang pour la patrie", finalement rien de bien nouveau sous le soleil, cette accumulation de références - en contradiction même avec le sujet - est bien ennuyeuse et répétitive au point que je n'ai pas pu finir ce texte pourtant très court.

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Les Confessions

Chef d'oeuvre littéraire, cette oeuvre fera encore couler beaucoup d 'encre tant la personnalité de son auteur porte à interrogation. Pour moi, l'intérêt majeur n'est pas là. Il est dans la démarche autobiographique. Il est dans le style et la langue d'un des plus beaux écrivains de langue française. Une merveille du patrimoine.
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Les Confessions

J’avais lu, il y a fort longtemps, "Les Confessions" de Jean-Jacques Rousseau et j’en avais conservé un souvenir mitigé. C’est pourquoi j’ai désiré les relire maintenant, même si cela demande énormément de temps. Comme chacun sait, cet ouvrage constitue, dans la littérature française, la première autobiographie vraiment digne de ce nom. L’auteur insiste plusieurs fois sur sa volonté de tout révéler sur sa personne. Il écrit par exemple: « Dans l’entreprise que j’ai faite de me montrer tout entier au public, il faut que rien de moi ne lui reste obscur ou caché; il faut que je me tienne incessamment sous ses yeux, qu’il me suive dans tous les égarements de mon cœur, dans tous les recoins de ma vie ». Ce projet est justifié, semble-t-il, par son désir de vérité face à ses nombreux détracteurs, mais aussi par son narcissisme et peut-être par une sorte de masochisme un peu pervers.

Ce qui m’a surtout intéressé, ce sont les premiers livres qui retracent son enfance et ses années de formation. Avec beaucoup de candeur et un peu de rouerie, Rousseau livre au lecteur de nombreuses anecdotes caractéristiques de sa jeunesse, souvent peu glorieuses, très étonnantes sous la plume d’un auteur du XVIIIème siècle. Il n’hésite pas à détailler ses incohérences et ses petites vilénies. A peine a-t-il commencé la confession de ses erreurs d’enfance qu’il note: « J’ai fait le premier pas et le plus pénible dans le labyrinthe obscur et fangeux de mes confessions. Ce n’est pas ce qui est criminel qui coûte le plus à dire, c’est ce qui est ridicule et honteux ». Parmi les nombreux passages étonnants ou scabreux de ces premiers livres, il y a par exemple le célèbre aveu au sujet du ruban volé. Mais je retiendrai surtout un épisode qui a lieu dans l’hospice où il est amené à abjurer son protestantisme: un des catéchumènes, homosexuel, le poursuit de ses assiduités alors qu’il est encore très jeune. Rousseau dit ou plutôt suggère tout, sans langue de bois mais dans des termes choisis. Il en est de même pour sa première relation sexuelle avec "Maman" (que le lecteur peut trouver choquante). Le commentaire de Rousseau sur son initiation est franc: « Je me vis pour la première fois dans les bras d’une femme, et d’une femme que j’adorais. Fus-je heureux ? Non, je goûtai mon plaisir. Je ne sais quelle invincible tristesse en empoisonnait le charme. J’étais comme si j’avais commis un inceste ». Un clair pressentiment du complexe d'Oedipe ?

"Les Confessions" marquent bien l’irruption du JE dans un récit qui se veut absolument authentique. Je trouve passionnant cet éclairage cru que le cher Jean-Jacques jette sur les faits intimes qui ont contribué à sa formation d’homme; il n’est pas exempt de complaisance, mais il me semble précieux. A mon avis, ces premiers livres - vraiment novateurs - pourraient se suffire à eux-mêmes. Rousseau a cru bon de poursuivre son récit bien au-delà de sa jeunesse. L’auteur n’a de cesse de rapporter toutes les intrigues et cabales qui ont rendu si difficile sa vie d’adulte à Paris. J’ai trouvé ces derniers livres moins intéressants, même s’ils renferment d’importantes informations concernant l’histoire intellectuelle et littéraire du XVIIIème siècle. J'ajoute que, vers la fin de ma lecture, je me suis senti las. Cette œuvre est un monument (trop grand ?) que Rousseau a érigé uniquement pour la postérité de sa personne.

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Du contrat social

le Contrat Social est un véritable carrefour de la réflexion politique. L'un des chemins mènera à la révolution française, d'autres chemins sont peut-être encore à explorer. Les commentaires fournis avec cette édition soulignent une réflexion sous tension, loin de l'autosatisfaction.

L'inclinaison naturelle du genre humain n'est pas de se soumettre à des obligations réciproques. Pourtant le pouvoir religieux semble avoir réalisé l'exploit politique de faire naitre un sentiment d'obligation au-delà des frontières. La société du genre humain est un concept attractif mais peut être trompeur. Ce chemin rejoint à mon sens la perspective du matérialisme historique et de l'internationalisme de Marx.

Le Contrat Social butte sur l'idée de « Religion civile » comme d'ailleurs la République de Platon qui laisse aux Dieux le dernier mot : Rousseau est bien obligé de tenir compte de l'impermanence du genre humain… Alors la tâche s'annonce rude lorsqu'il s'agit de soustraire les peuples aux pouvoirs qui les tyrannisent. C'est le sujet urgent du contrat social : fonder la souveraineté du peuple pour que s'exprime et s'applique continuellement la volonté générale.

La réflexion est alimentée par de nombreuses références depuis la Rome antique jusqu'à Montesquieu et Machiavel, et aussi alimentée par de nombreuses polémiques avec Voltaire, Diderot et Hobbes, expliquées dans les commentaires. L'Etat qui se dessine prend les traits des Etats modernes que l'on connait aujourd'hui. L'articulation des pouvoirs législatifs et exécutifs, les modes de représentation, tout est discuté, c'est même assez technique.



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Julie ou la nouvelle Héloïse

«Julie ou la nouvelle Héloïse»... J'avais repéré ce titre mentionné par Choderlos de Laclos dans ses mémorables «Liaisons dangereuses» et m'étais donc dit qu'il faudrait le lire. Mais du JJ Rousseau... Je dois avouer que je tiquais un peu à l'idée de me lancer dans ce pavé. Du coup, quand jeeves_wilt m'a proposé de faire cette lecture commune, j'ai sauté sur l'occasion. Merci à lui ;-)



«Julie ou la nouvelle Héloïse», c'est un roman épistolaire qui raconte la passion entre un jeune homme, St Preux, professeur et philosophe, et une demoiselle, Julie, élève du dit professeur et fille d'un comte. Ils savent que leur union est peu envisageable car ils viennent de classes sociales différentes. Partagés entre des périodes d'espoir et des moments de découragement, on va suivre l'évolution de la relation de nos deux amoureux sur plusieurs années, je n'en dis pas plus...

Personnellement, j'ai adoré suivre leur histoire. Rousseau a su y intégrer de nombreux rebondissements, en particulier à la fin de chaque partie (il y en a 6). Il m'a épaté, je n'imaginais pas cela de cet auteur, et j'avais bien tort car les personnages m'ont intensément émus à plusieurs reprises, ceci sans doute grâce aux belles formulations proposées par Monsieur Rousseau. Les lettres sont faciles à lire et on les enchaîne alors rapidement.



Mais «Julie ou la nouvelle Héloïse», c'est également de nombreuses analyses, descriptions et réflexions philosophiques sur tout un tas de sujets :

-les moeurs du français en général et du parisien en particulier,

-la femme et la parisienne,

-l'Opéra de Paris (la description de la chanteuse d'opéra est mémorable!),

-les rapports entre un domestique et son maître,

-la nature,

-la gestion financière du foyer,

-l'éducation,

-la religion et la foi...

Ces thèmes sont intercalés dans les différentes parties à travers les personnages, leurs déplacements et l'évolution de leur vie. J'ai trouvé cela bien amené dans l'histoire de nos deux amants. le contenu est alors très riche, j'ai souvent relu plusieurs fois des passages pour être certaine de bien saisir toutes les idées que Rousseau souhaitait transmettre.



Cependant, j'ai eu aussi la sensation d'être en mer avec cette lecture, passer du haut au creux de la vague régulièrement. Il est vrai que certains passages furent trop long à mon goût, l'impression de paragraphes à rallonge pour exprimer toujours la même idée. Moi qui bossait la journée, il m'est arrivé à plusieurs reprises de piquer du nez le soir... Toutefois, ce ressenti m'est tout à fait personnel, il n'engage que moi et même si certains sujets m'ont moins passionnés que d'autres, l'auteur incite à la réflexion à de nombreuses reprises.



J'ai envie de dire que Rousseau fait une «approche romancée de la philosophie», ce qui m'a très bien convenu. J'aimais bien cette alternance entre ces réflexions sur divers aspects de la société et l'histoire de notre couple.



Je suis contente d'être allée au bout de cette lecture, qui ne fut pas toujours facile pour moi, certes, mais qui m'a offert de magnifiques moments d'émotions et des réflexions qui sont, pour beaucoup, toujours d'actualité aujourd'hui.
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Du contrat social

Livre très intéressant. Je regrette que l'édition choisie soit si fournie en notes qui, si elles éclairent la pensée de Rousseau, nuisent au rythme et finalement à la dynamique du propos.



Un résumé à ma sauce de la première partie de l'ouvrage :

Rousseau remarque que lorsque l’homme sort de l’état de nature, ses passions grandissent, et sa capacité à se conserver individuellement diminue. Spontanément les hommes cherchent alors à mettre en commun leurs forces individuelles. Ce transfert de l’instinct de conservation individuel vers une association commune qui défende plus efficacement les intérêts particuliers, Rousseau l’exprime comme suit : « Trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant ».



La question que pose alors Rousseau est : comment fonder cette autorité légitime parmi les hommes ? Il commence par écarter 3 types d’autorité qui disconviennent à l’ambition d’en établir une légitime :

- d’abord, il rejette l’idée qu’il existe une autorité naturelle entre les hommes ; aucun ordre dans la nature ne justifie l'asservissement de certains hommes par d'autres,

- ensuite, c’est l’argument de la force qui est rejeté ; l’usage de la force par le Prince sur son peuple ne produit aucun droit,

- enfin, Rousseau repousse l’idée d’un pacte de soumission entre un peuple et son souverain ; la liberté des sujets ne peut s’échanger contre leur subsistance, leur sécurité ou leur vie.



Pour fonder cette autorité légitime, le peuple doit donc établir des conventions. Ces conventions forment le Pacte social. Il se doit d’articuler entre eux intérêt privé et intérêt commun –l’objet de ce dernier sera nommée « volonté générale ».



A cet égard, il rappelle que c’est ce qu’il y a de commun dans les intérêts particuliers qui fonde le lien social. D’autre part, cet instant où le peuple s’associe est aussi un tournant de son évolution où il doit apprendre à définir son intérêt particulier non plus selon l’ordre des passions mais selon celui de la raison. Ainsi Rousseau écrit : « Ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle », c’est-à-dire l’état de l’animal « stupide et borné » pour devenir un « être intelligent et un homme ». La liberté naturelle qui est perdue est compensée par l’acquisition d’une nouvelle conscience plus avantageuse.



Ainsi, « au lieu de détruire l’égalité naturelle, le pacte fondamental substitue au contraire une égalité morale et légitime à ce que la nature avait pu mettre d’inégalité physique entre les hommes, et que, pouvant être inégaux en force ou en génie, ils deviennent tous égaux par convention et de droit ». Principe qui préfigure l’esprit de l’établissement, quelques décennies plus tard, de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.



Ainsi confortée la légitimité de la volonté générale, Rousseau précise que celle-ci n’a pas besoin d’être toujours unanime tant que toutes les voix sont prises en compte. Ce qui généralise la volonté est l’intérêt commun qui unit les voix. Le pacte social donne au corps politique un pouvoir absolu sur tous ses membres. Ce pouvoir dirigé par la volonté générale se nomme souveraineté.



Un acte de souveraineté c’est une convention :

- légitime (car sa base est le contrat social),

- équitable (car commune à tous),

- utile (car son objet est le bien général),

- solide (car la force publique est son garant).



Tant que la convention reste ainsi établie, elle garantit à ses sujets qu’ils n’obéissent à personne sinon à leur propre volonté. Si le pouvoir souverain dépasse les bornes des conventions générales, il ne peut que se disqualifier. A l’inverse, la loi étant la déclaration de la volonté générale, elle ne se peut être injuste.



Rousseau pose alors l'ultime problème relatif à l’établissement de la législation : « Comment une multitude aveugle qui souvent ne sait ce qu’elle veut, parce qu’elle sait rarement ce qui lui est bon, exécuterait d’elle-même une entreprise aussi grande aussi difficile qu’un système de législation ? » L'auteur fait alors émerger la figure du Législateur et en détaille les qualités. « Le Législateur est à tous égards un homme extraordinaire dans l’Etat. S’il doit l’être par son génie, il ne l’est pas moins par son emploi. » En effet, il n’aura jamais vocation a être magistrats ou souverain, pour éviter tout conflit entre l’établissement des lois et leur exercice. « Si celui qui commande aux hommes, ne doit pas commander aux lois, celui qui commande aux lois ne doit pas non plus commander aux hommes ; autrement ses lois, ministres de ses passions, ne feraient souvent que perpétuer ses injustices, et jamais il ne pourrait éviter que des vues particulières n’altérassent la sainteté de son ouvrage ».



Pour l’établissement du gouvernement Rousseau reprend cette contradiction entre l’ordre demandé par la volonté général et celui de l’ordre naturel. Ce dernier classant par ordre d’importance, volonté générale / volonté de corps / volonté particulière. Ce qui est l’ordre strictement inverse à ce qu’exige l’ordre social. La constitution du gouvernement devra donc prendre en compte ce fait pour garantir un ordre social juste, en séparant les pouvoirs, accordant pour des durées limitées l’exercice des charges d’Etat, etc. soient des systèmes de contrôle pour éviter que les représentants de l’Etat détournent les efforts du gouvernement de leur but collectif.



Un livre à relire, dont les notions et leur articulation ne sont pas si évidentes qu'il me semblait de prime abord.
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Rêveries du promeneur solitaire

Les réflexions philosophiques de Jean-Jacques Rousseau ont marqué mes années lycées. Je me souviens d'avoir apprécié "Les rêveries du promeneur solitaire" et l'idée de réfléchir sur sa vie et ses états d'âmes. Car à tout âge la promenade procure ce plaisir de l'introspection.

J'ai donc voulu le relire car je n'avais pas tout gardé en tête. J'ai bien fait car j'ai pris plaisir à cette lecture et les impressions gardées étaient les bonnes.



Comme dans un journal, Jean-Jacques Rousseau médite à la fin de sa vie sur ses souvenirs ou sur le moment présent. Il se sent vieux, seul et délaissé mais apprécie la jouissance du temps passé avec lui-même. D'ailleurs ce sera son dernier voyage car le livre a été publié à titre posthume.

Il y décrit l'état de son âme et évoque entre autre sa rupture avec la société, sa haine du mensonge, le plaisir d'herboriser, le souvenir d'un séjour enchanteur à l'île Saint-Pierre et, plus grave, l'abandon de ses propres enfants. Cette oeuvre autobiographique constitue donc des réflexions sur la nature de l'homme et son esprit.

Pour moi, outre le fait qu'il permet de mieux connaitre l'une des gloires de la nation française, ce livre est un bel éloge à la contemplation et aux bienfaits de la marche.





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Rêveries du promeneur solitaire

En cette ère où l'introspection et l'autocritique n'ont plus tellement cours, il fait bon s'ancrer dans ces Rêveries d'un promeneur solitaire. Jean-Jacques Rousseau a connu de son vivant la notoriété mais aussi l'opprobre de ses contemporains et en a tiré des leçons de vie qui s'appliquent toujours pour tout être humain souhaitant s'affranchir de l'opinion d'autrui.

Le récit débuté en 1772 et se terminant en 1776, nous livre le contenu de dix promenades au cours desquelles Rousseau aborde avec franchise son désabusement, son impuissance, ses doutes et ses certitudes, ses vérités et ses mensonges, sa solitude, son imposant besoin d'être près de la nature, son hypersensibilité et ses amours. Ce grand philosophe n'a eu de cesse de fouiller au plus profond de lui-même afin de trouver le meilleur angle pour atteindre enfin une certaine sérénité.

Et j'ai peine à m'imaginer comment une telle âme sensible aurait pu surnager dans notre univers de communications tous azimuts, lui qui se navrait déjà à son époque des rumeurs et des ragots... Une lecture à soumettre à tout homme et femme de bonne volonté.
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Rêveries du promeneur solitaire

Il y a chez Rousseau quelque chose d'à la fois énervant et attendrissant. Il semble de prime abord que le vieillard des promenades ne fait que de se plaindre, qu'il s'enfonce dans la paranoïa à force de voir partout des ennemis et qu'il passe son temps à pleurnicher. Puis on se dit que cet homme a raison, que sa solitude est salutaire, qu'une journée passée sur l'Île Saint-Pierre à se perdre dans la nature, qu'un après-midi passé à cueillir en marchant quelques fleurs à coller dans son herbier, qu'une vie de bon sauvage vaut mieux que les honneurs de la fausse amitié et que les bruits insensés du monde. Rousseau ne cherche pas à plaire, peut-être est-ce pour cela qu'il énerve. Il nous montre trop ses défauts pour que l'on ne s'y reconnaisse pas, d'où sans doute le petit malaise qu'on ressent à le (se) lire.
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Rêveries du promeneur solitaire

Ce bilan introspectif entre réflexions et mémoires, est une ode à la nature autant qu'une critique de la société humaine. Cette société humaine, dont il a subi les foudres les plus irrationnelles, Rousseau ne la méprise pas, pourtant, il la toise et s'en défend. Il souffre du rejet en même temps qu'il se complait dans la solitude, apaisement de son âme par l'exaltation des sens au présent. Mais sa mémoire revient aussitôt qu'un objet le rappelle aux hommes et le ravissement laisse de nouveau place aux tourments.

L'on découvre un homme torturé qui, après ses "confessions", essaie, par ce livre, de prouver au lecteur qu'il est hors d'atteinte, en même temps qu'il tente, en vain, de s'en persuader lui-même.

L'on y trouve de nombreuses réflexions sur la vieillesse, la conscience collective, la générosité (entendue ici dans le sens de charité), le bonheur, la joie.

Un livre intemporel, en somme, à garder près de soi.
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Discours sur l'origine et les fondements de..

En 1753, l'Académie de Dijon met au concours le problème suivant :"Quelle est l'origine de l'inégalité des conditions parmi les hommes?" Rousseau reconstitue l'histoire humaine pour identifier le moment fatal, celui où les hommes abandonnent l'état de nature et découvrent la vie en société.

Il nous dresse le portrait de l'homme "originel" (le "bon sauvage") qui vit en symbiose avec la nature, et qui va être pris par la spirale infernale de l'agriculture, la métallurgie ensuite; Ces deux étapes dans le développement de l'homme vont attiser les passions et la violence, de même que l'instinct de propriété d'où découlent les inégalités.

Pour Rousseau, l'homme moderne est donc vitime du perfectionnement de ses facultés et des progrès de la vie en société.
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Les Confessions

Les confessions deJ.J. Rousseau est un livre qui se laisse lire facilement .Dans ce livre( 2 tomes) le philosophe se decrit et se laisse voir tel qu il est .On le sent amer , blase et comme s ' il en veut aux autres philosophes tels Voltaire ,Diderot et d autres de conspirer contre lui et il les considere comme ses persecuteurs alors il s epanche dans ces confessions .On dirait un ecorche vif . Heureusement sa bienfaitrice Mme de Varens etait a ses cotes . On le sent triste et malheureux .Bref ceci dit ROUSSEAU reste un grand PHILOSOPHE qui avec ses ecrits et ses idees a ete l un des precurseurs DE LA REVOLUTION de 1789 et on salue ses ecrits sur l EDUCATION ( L' Emile ) ,le Contrat Social....ROUSSEAU un tres grand philosophe qui merite sa place au PANTHEON !



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Rêveries du promeneur solitaire

Au terme de sa vie, la soixantaine passée, Jean-Jacques Rousseau souffre de paranoïa. Il est persuadé d’être victime d’un complot.

Il publie alors ses Confessions, qui sont loin de faire l’unanimité. Se voyant rejeté de tous et de Dieu, selon lui, il se lance alors dans les Rêveries du promeneur solitaire. ‘’Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains.’’

Ainsi s’ouvre la première promenade, dans un ouvrage qui en compte dix. L’édition à ma disposition est aussi constituée de son portrait (composé de notes brèves), de Notes écrites sur 28 cartes à jouer, et d’une sélection de lettres écrites dans des moments pathétiques. Elles montrent sa sensibilité et le respect pour les autres et lui-même.

Ses rêveries abordent différents thèmes qui lui sont chers. Dans la première promenade, comme dans un récit autobiographique, il établit une sorte de pacte autobiographique avec ses lecteurs. Il nous précise ce dont il veut parler dans ses écrits, la manière dont il va aborder différents sujets.

Il nous présente donc au fil de ses promenades son goût pour la rêverie, les conditions pour atteindre cet état, il étudie son tempérament et ses penchants. Il allie la rêverie à la nonchalance et à ses difficultés à raisonner. Il développe aussi son retour à la nature, l’herborisation, l’observation de petits riens qui apportent des réjouissances intimes.

Ainsi, à travers ses Rêveries, il souhaite ‘’s’éclairer en dedans’’, se comprendre, et trouver le bonheur en dépit des médisances. Il tente de théoriser l’ ‘’inthéorisable’’.

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