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Critiques de Jean-Michel Calvez (42)
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STYx

C'est un sentiment un double teinte que m'inspire la lecture de ce roman.



D'un côté, nous retrouvons nombre des thèmes de prédilection de Jean-Michel Calvez : la rencontre avec l'« Autre » et son lot d'incompréhensions, la colonisation (et sa critique).

De l'autre côté, c'est un roman atypique dans la production que j'ai pu lire de cet auteur, dans le sens où le genre hard-SF et la vision scientifique laissent ici la place à une double narration : deux enquêtes successives, deux points de vue, et à travers eux une immersion tout en subjectivité dans un monde chargé de mystères.



Il se dégage de cette histoire quelque chose de fort, qui marque. Et ce n'est pas uniquement dû aux thèmes forts (durs ?) et atypiques qui y sont approfondis, ni à l'univers particulièrement riche et palpable. On sent qu'il y a du gros investissement dans ce roman, de ceux qui vous poussent à faire autrement, à dire autrement, à dire autre chose.



Malheureusement, le style narratif choisi pour le premier récit – celui d'Orfeu, le journaliste – m'a heurté personnellement. Un style extrêmement sensoriel, où les contemplations se mêlent aux rêveries mélancoliques. Une technique récurrente utilisée par l'auteur m'a agacé en particulier : l'extrême récurrence de quelques descriptions de l'univers (les monts Kearsen, l'atoll de Tycho, le tableau holographique…), chaque fois déclinées sous un angle légèrement différent. Il en va de même pour le musidancer (ou son souvenir), qui est moins un personnage qu'un énième morceau de ce background.

Avec le second récit – celui de Lucio – le style change pour adopter celui d'une enquête plus classique avec son lot de suspense et de rebondissements.

Ce ressenti vis-à-vis du style reste très personnel à mon avis. La preuve en est l'avis de Stelphique, qui semble avoir davantage apprécié le premier récit !



J'ai trouvé cette forme de double récit particulièrement ingénieuse, adaptée à cet univers et aux thèmes abordés : pour parler de l'incompréhension dans ce qu'elle peut avoir de plus extrême, essentielle, s'offrir deux points de vue n'est pas un luxe, sans compter celui de « l'Autre », véritable noeud de l'intrigue.



L'histoire avance à son rythme, un peu particulier. Elle questionne beaucoup, mais ne déçoit pas : à l'arrivée les réponses sont bien là (le vertige aussi), et ouvrent le champ à de profondes réflexions, mais là s'arrête le rôle de l'auteur, n'est-ce pas !



Pour le lecteur souhaitant se faire une idée précise des nombreux thèmes humains abordés,

je recopie ici la liste des douze mots figurant à la fin du premier récit :

[spoiler]

Amour et souffrance

pitié et trahison

torture et jouissance

art et destruction

curiosité et vengeance

rage et compassion

[/spoiler]



Note : l'illustration sur la couverture de l'édition d'Atria est magnifique par ses détails, très conforme au monde décrit.
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Éthique du contact

Éthique du contact est un Planet Opera sérieux, résolument scientifique, orienté vers la rencontre avec l'« Autre ».



Attention : même s'il n'en constitue pas une suite à proprement parlé, Éthique du contact s'inscrit dans la continuité de l'univers scientifico-exploratoire théorisé par Jean-Michel Calvez dans IF837. En particulier, quelques références y sont faites, mais surtout un spoil important sur le dénouement de l'histoire ! Aussi je ne saurais que trop conseiller au lecteur interessé de lire IF837 en premier.



Assez logiquement donc, Jean-Michel Calvez reprend un certain nombre d'éléments qui ont fait le succès du premier opus, en les adaptant à une nouvelle planète entièrement différente.

Mais loin de recycler une recette qui a fait ses preuves, il la transforme en scénarisant l'évolution, et ce de manière convaincante. Découvrir cette évolution dans l'approche scientifique, technique et déontologique des humains est en soit un plaisir.



Une nouvelle fois, cet excellent auteur démontre son savoir-faire pour ce qui est de développer un thème précis, original ou peu traité, tout en proposant une intrigue efficace et une chute vertigineuse.



L'intrigue est abordée sous l'angle scientifique. Une des forces de Calvez (qui est un scientifique à la base) est de pouvoir nous servir de la hard SF sérieuse, érudite, mais digeste et accessible. Chez cet auteur, c'est une tonalité, jamais une finalité.

L'intrigue offre son lot de suspens, de rebondissements et de déconvenues, non sans quelques longueurs il m'a semblé, mais rien de bien gênant.



Une autre caractéristique de l'auteur que l'on retrouve ici est la place de premier ordre accordée à la logique dans les raisonnements et les pensées, et jusque dans les états-d’âme des personnages. Inutile de chercher dans son écriture du contemplatif ou des non-dits. Calvez explicite presque tout. On aime ou on n'aime pas, mais dans ce genre, il est probablement un maitre en la matière, et comme les personnages sont des scientifiques, je trouve ce style approprié.



Les personnages en eux-mêmes ne m'ont pas marqué. Ce n'est pas là à mon avis le point fort de ce roman, même si l'auteur parvient à créer des personnalités propres tout à fait crédibles et évite les archétypes.



L'écriture, enfin, est servie par un style soigné et personnel, comme toujours chez cet auteur-là.



En résumé, j'ai beaucoup apprécié ce roman, qui conforte ma vision de Jean-Michel Calvez comme l'un des meilleurs auteurs de hard SF français.



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Le Miroir du Temps

Ce livre m'a fait penser à un autre roman de science-fiction, que j'ai lu il n'y a pas très longtemps, les dieux eux-mêmes. Des héros scientifiques et de la vulgarisation scientifique ( dans le domaine optique, de l'optronique dans ce cas précis), un défi aux lois de la physique connues actuellement, un monde parallèle avec une société de trios (ou tryades? trouples?), une partie de l'action se déroulant dans l'espace...



Mais j'ai nettement moins aimé que le roman d'Asimov... é_è L'idée, le concept est joli, et la méthode d'alterner entre chapitre pairs les pensées et aventures de Vaino et chapitres impairs des récits dans divers temps et régions du monde ( la seconde guerre mondiale en Allemagne comme les années 1980 au fin fond de l'Afrique) est très sympa... Cependant les personnages m'ont paru curieusement fades, que ce soit Vaino (et pourtant j'ai apprécié aussi le fait d'avoir un héros finlandais plutôt que français ou anglo-saxon), Heini, Argynn, ou même les ambitieux Gerhard et Rosanna.

Le dialogue se déroulant dans le 16ème siècle entre François 1er et son protégé sonne faux (ou tout du moins simpliste: tel quel je l'aurais mieux vu pour de la littérature ado-jeunesse), tout comme le récit de l'apparition d'une mystérieuse jeune beauté nue chez un vieil ermite de la Grèce antique...

Les chapitres se déroulant dans l'autre monde... Pourquoi pas. L'écriture décrit des relations sexuelles avec un érotisme doux et pas trop envahissant (même le récit d'une escalade devient un passage sensuel), et les personnages, pour le peu qu'ils apparaissent dans le livre, sont presque plus consistants que les autres... Mais on reste autant distant des autres personnages qu'Argynn, le narrateur, qui de plus se montre très neutre de son côté, et auquel on a du mal à s'attacher.



De nombreuses pages sont consacrées à l'explication de phénomènes optiques très pointus: beaucoup trop alambiqué pour moi! quand j'ai recommencé pour la troisième fois une série de pages sans rien y comprendre et donc en m'ennuyant franchement, j'ai décidé d'utiliser le droit cité par Daniel Pennac dans son essai Comme un roman... et j'ai sauté ces passages qui me semblaient d'un didactisme laborieux et maladroit: le héros se rappelle à lui-même des notions qu'il connaît par coeur ( donc qu'il n'a a priori pas besoin d'en parler!)... Ceci étant, le secret induit par la découverte de Vaino et Heini impliquait effectivement que Calvez ne pouvait pas faire appel au procédé narratif facile et efficace du novice à qui l'on explique tout petit à petit, comme dans nombre de romans... Pas facile l'écriture!



Bref, je n'ai pas été vraiment convaincue par ce roman, pourtant loin d'être mauvais, doté d'une structure qui nous laisse agréablement reconstituer l'action à travers le temps, mais avec trop de petits défauts à mes yeux... Dommage!

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Chair à Canon

En pleine guerre en Afghanistan, les conditions sont rudes. Trois soldats russes, accompagnés de leur guide-interprète, ont garé leur char, machine de guerre plus qu'imposante, quelque part dans les montagnes. Ils ont décidé de s'arrêter pour la nuit et pour cela, rien de tel que de solliciter l'hospitalité plus ou moins forcée d'un couple appartenant à la population locale. La jeune femme, enceinte jusqu'aux yeux, semble tout particulièrement nerveuse face à la présence des militaires qui enchaînent verre sur verre dans son salon. Elle s'éclipse régulièrement, probablement pour satisfaire ses besoins de future maman. Mais lorsqu'un des soldats lui aussi demande à utiliser les toilettes, la nervosité des Afghans monte d'un cran. Cacheraient-ils quelque chose à leurs hôtes? C'est alors que la guerre reprend ses droits et, l'alcool aidant, les horreurs ressurgissent.



Court et efficace, voilà le principe de cette novella. Elle commence par nous plonger dans le contexte de la guerre. Pas celle des héros ou des champs de bataille, non. Celle où l'on sent la lassitude, la dureté d'une vie qui n'en est pas une, ce drôle de quotidien qui s'installe sur la durée. On sent que nos soldats sont pris dans une histoire qui dure depuis longtemps, qui ressemble à une sorte de routine lancinante et lugubre. D'où la surréaliste scène des militaires attablés avec les civils, à se regarder de travers, à faire semblant d'être des invités, et où la tension est palpable tant on les sentirait presque trembler. Ames sensibles s'abstenir, les horreurs de la guerre reprennent assez vite leurs droits: de soupçons permanents en déchaînement de violence, il faut avoir le coeur bien accroché pour supporter ce que les militaires trop fatigués, trop tendus, trop alcoolisés réservent à la femme enceinte. Je ne suis pas une grande fan du gore, et pourtant j'ai trouvé qu'ici, il se justifiait, avec toujours cette étonnante impression que la scène dépeinte a dû avoir lieu tant de fois dans tant de guerre. Le rapport au réel crée un malaise tout particulièrement efficace.

Là où le texte m'a surprise, c'est sur le fantastique qui s'insinue de manière assez inattendue. Après autant d'horreur, c'est par une forme de justice que les trois militaires sont maintenant poursuivis. Lorsque la machine de guerre échappe à son créateur, c'est comme une foudre divine ou une revanche surgie d'outre-tombe qui se déchaîne sur les soldats et là encore, le sanglant et le gore sont au rendez-vous dans un déchaînement de violence devenu proprement incontrôlable. Si j'ai parfois observé, comme fascinée, ces représentants de l'ordre devenir aussi faibles et aussi impuissants, j'ai trouvé que cela durait un tantinet trop et que ce fantastique ne faisait guère avancer l'intrigue, et que pour le coup, il ressemblait beaucoup à un simple spectacle toujours plus sanglant. La fin, néanmoins, rattrape cela par un tournant assez inattendu.
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IF 837

Jusqu’à maintenant j’étais plutôt habitué à une SF entertainement (à très grande majorité anglo-saxonne). Ici avec IF 837, je suis passé dans un autre registre et aussi vers un autre niveau de difficulté.



Le récit, plutôt qu’être une suite de découvertes pour le divertissement, fait le choix de poser de multiples questionnements au travers des découvertes faites par les personnages. Ils vont se trouver au contact des andromorphes auxquels ils vont essayer d’appliquer des critères afin de déterminer leur niveau d’intelligence et donc leur humanité . La barrière du langage va être une première dificulté, l’intelligence limité des andromorphes en sera une seconde.



Les scientifiques vont beaucoup s’interroger sur le comment reconnaitre l’intelligence d’une espèce car sur IF 837 rien ne va se passer comme prévu. Un autre acteur dont l’intelligence restera longtemps sous-estimée va apparaitre.



Bien sûr pour poser toutes ces questions, Jean-Michel Calvez utilise un vocabulaire très technique. Mais pour ma part je n’ai pas trouvé que cela représentait un gros frein lors de la lecture.



Je regrette tout de même que le questionnement philosophique prenne plus de place que le développement de la personnalité des personnages. Parce que quand arrive la fin je n’ai presque pas eu de regret de voir le "lémurien" gagner. Je regrette juste ne pas avoir saisi plus tôt la capacité de son intellect.



IF 837 se situe dans un cadre spatial mais beaucoup de questions pourraient se poser sur notre Terre. Comme quoi il ne suffit pas ressembler à un humain pour en avoir l’intelligence. Certaines fois le récit faisait écho aux Animaux Dénaturés de Jean Vercors.
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Éthique du contact

L'analogie de départ avec les technologies de l'information et de la communication est assez transparente mais le parti pris de l'auteur, très détaché, très factuel, permet d'installer une atmosphère d'angoisse qui va crescendo. Les cinq personnages, deux femmes, biologistes, et trois hommes, techniciens, sont bien vite confinés dans un huis clos d'autant plus impressionnant qu'ils sont entourés d'un désert hostile. La planète n'a rien d'une future terre promise. On se demande bien pourquoi leur vaisseau s'y est arrêté.
Lien : http://ocommecolomb.blogspot..
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La boucle d'octobre

Merci à Lune Écarlate Édition pour ce SP.



Malheureusement, c’est un livre que je n’ai pas du tout apprécié. Je lis peu de Science-fiction, et je pense que cet ouvrage vise les habitués du genre.



Je vais commencer par ce que j’ai aimé : l’idée de base. Franchement, l’idée du décalage était super ! J’ai tout de suite été séduite ce « problème » temporel. Mais hélas, c’est tout… On peut aussi reconnaitre à l’auteur de bien maitriser son sujet ! Ingénieur, Jean-Michel Calvez nous le prouve tout au long du livre… oui, mais justement, nous ne sommes pas tous ingénieurs et parfois, j’ai trouvé qu’on se perdait dans des explications des processus… et pourtant, j’étais bonne ne physique au lycée, mais je n’ai pas tout compris. Et au final, ça rend le texte très peu immersif. Je n’ai pas réussi à plonger dans l’univers du roman. On ne s’attache pas non plus aux personnages. J’avoue qu’ils m’ont laissée totalement indifférente ou alors ils m’ont particulièrement agacée. Notamment les personnages féminins qui sont INSIPIDES et TOTALEMENT stéréotypés et inutiles à l’intrigue, exception de fait de Shirai (et heureusement qu’elle est là parce que sinon, pour moi, le récit était clairement sexiste). Entre la mère éplorée et la fille de l’équipe (Anna) qu’on se demande ce qu’elle fout là à part se taper des crises d’hystérie… bref, vraiment une très mauvaise image pour la lectrice que je suis.



Ensuite, il y a plusieurs passages qui m’ont totalement déstabilisé. Tout d’abord le premier… je n’ai pas compris en quoi il était lié au texte ? On pourra me dire que je n’ai pas de mémoire ou que je lis de travers, mais je n’arrive pas vraiment à faire le lien… Pareille à la transition entre deux chapitres. Le suspense monte monte monte, on pense que la situation est critique, on change de chapitre… et là j’ai dû revenir 2 ou 3 fois en arrière pour comprendre… sans comprendre, et ce n’est que plus loin dans le chapitre qu’on comprend le lien… Ce genre de choses ont rendu ma lecture étrange et peu « linéaire » (normal pour une boucle me direz vous…).

Un joli discours à la fin sur les armes « propres », mais une fin qui laisse une impression de bâcler. Tout ça pour ça ? …



peut-être qu’un lectorat plus aguerri en SF sera plus apprécier ce roman, qui est de toute évidence pas destiné aux néophytes du genre. Et c’est très dommage, car l’idée du décalage était vraiment SUPER.


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Malpertuis III

Lors d'un salon de livre, j'ai découvert cette anthologie. Anthologie assez intéressant pour ceux qui veulent assouvir leur faim de fantastique.

Nous avons des nouvelles fantastiques made in France. Il est difficile de dire lequel est le plus réussit. Ils comporte tous des thèmes différents :du comique, du glauque, du surréalisme, du gothique...on en à pour tous les goûts !

Personnellement, j'ai adorée "La fillette au manteau de sang" qui revisite le conte du petit chaperon rouge avec une touche mélancolique.

"Bois hurlants" est pas mal aussi. L'auteur manie bien l'intrigue tournant sur une mystérieuse fille communiquant avec les arbres, sur fond de la Seconde Guerre mondiale.

Mais la nouvelle dont je n'ai pas aimée est "Petite chose avide". Cette nouvelle est la plus malsaine et la plus glauque que j'ai lu, exploitant un thème très délicat à abordé et surtout connu des connaisseurs de légendes urbaines...

Mais ne passez pas à coté de ce bijou. Vous voulez du fantastique français ? Lisez le !
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Éternelle jeunesse

Recueil de nouvelles publié aux éditions Asgard, Eternelle Jeunesse regroupe une dizaine d’auteurs français de l’imaginaire prometteurs ou confirmés : ils avaient tous le même et unique thème à traiter, l’immortalité.



Cet assemblage de douze nouvelles très diverses nous fait croiser aussi bien de la fantasy que de l’anticipation ou encore du fantastique et de la mythologie.



Des univers riches et multiples



Difficile de parler d’un recueil de nouvelles quand il s’agit d’auteurs différents aux imaginaires qui le sont tout autant. Chaque nouvelle ayant son univers et son intérêt propre, nous ne parleront ici que de quelques-unes.



Parmi les nouvelles marquantes, on peu citer L’illusion noire qui se classe dans la catégorie de l’anticipation. Il y est question de notre société dans un avenir très proche, un homme aurait trouvé le moyen de sauvegarder informatiquement tout nos fais et gestes, notre façon d’être, nous rendant immortel… sur un ordinateur. Cette nouvelle est en fait un dialogue entre la petite-fille du créateur de ce système et la sauvegarde de son grand-père. Intelligente, incisive, et très critique, cette nouvelle critique une société qui commercialise le deuil ou l’absence de deuil. Son auteure, Julie Blanc, n’a que dix-sept ans et déjà beaucoup d’inspiration.



Avec la nouvelle Y a-t-il une vie après le lycée ?, on est confronté au fantastique avec deux adolescents qui se rejouent années après années les meilleures et pires scènes de leur vie. Touchante et terrible à la fois, il est difficile d’en raconter plus sans en raconter trop....



lire la suite sur le blog !
Lien : http://glowmoonlight.unblog...
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Manieres noires

Dans Manière noire, Ikebana est un graveur sur cuivre, aveugle et inspiré par le corps des femmes qu’il parcoure de ses doigts, mémorise et interprète ensuite. Cette nouvelle allie une élégance mystérieuse, une passion charnelle abstraite sublimée par l’Art, une floraison des arcanes de l’être dans sa beauté transcendée.

Dans Mon journal mental, un homme se réveille tétraplégique à l’hôpital après un accident de la route, témoins des gesticulations autour de lui, de l’indifférence ou de la sollicitude, expérimentant l’enfermement et la passivité sensorielle, l’illusion hasardeuse de la volonté et un vain sursaut religieux.

Dans Une rencontre diaphane, Jed est de retour du front dans le Pacifique alors qu’il était déclaré mort, retrouve sa famille et aussi sa fiancée Margie. Ce texte est dans la tradition de l’ancien combattant qui rentre au bercail avec ses blessures, sa métamorphose, sa réalité post-traumatique et ses doutes. Mais c’est une histoire d’amour et par-delà la mort se trouve une lueur froide et éternelle, dans un traitement du sujet à la fois violent et subtil, d’une profondeur impressionnante.

Dans De l’autre côté du miroir, un homme désespéré depuis la mort de sa femme aperçoit subrepticement le reflet de son visage dans une flaque d’eau. Sur le thème du miroir liquide, les échos de la mémoire sont un passage au travers de la séparation subie, par un contact relatif et aveuglant, un amour brouillé par le vent et la pluie que la mort n’efface pas. L’histoire reste sombre et évasive entre tragédie matérialiste et espoir fébrile.

Dans Forages, un coup de foudre et un mariage sont balayés par un accident de la route et la promesse d’un enfant mène à la nécrophilie. Dans cette nouvelle l’amour par-delà la mort mène au glauque ironique avec cette petite dose de fantastique amusé pour une passion inhabituelle et contrariée.

Dans Dernier souffle, un thanatopracteur recueille l’ultime air coincé dans la poitrine des morts par un baiser comme une passation de vitalité, un don intime.

Dans La visiteuse des tombes, une présence féminine erre dans un cimetière pour offrir sa sollicitude à une âme résidente esseulée dans une démarche de réconfort partagé.

Jean-Michel Calvez écrit à propos de la perception du monde et de la conscience de soi, de l’infirmité, la perte d’un sens qui réclame une compensation et le bouillonnement philosophique d’une ontologie angoissante. Il y a toujours un avant et un après, la communication est fragile, des murs s’élèvent et l’environnement devient comme étranger

C’est une littérature synesthésique, du bombardement d’images et de pensées, de l’enfermement, de l’esprit cerné. Il est malaisé de dépasser le rapport au corps et à la sexualité une fois la spiritualité et l’amour perturbés. Le style est précis et raffiné, d’une poésie suave et d’une ironie douce-amère avec un fond philosophique discret mais affirmé tout en clair-obscur, dans un entre-deux.
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Coup de Pouce

Dans Coup de pouce de Jean-Michel Calvez, il est question de situations particulières flirtant avec la technologie de pointe, lesquelles nous surprennent autant par leur originalité que par le paysage imaginaire toujours renouvelé qu’elles convoquent.

La vie, qu’elle soit celle d’un vieux foetus dont le temps d’incubation est rallongé, d’un vieillard zaïrois de cent soixante–deux ans et six mois ou d’un bébé à naître dont la volonté de vivre pose question à sa mère, est le pôle d’attraction naturel vers lequel converge toute une technologie de pointe, cette dernière incarnée par des scientifiques zélés et suivie de près par des journalistes curieux, pour de bonnes et pour de moins bonnes raisons. Il est également question de réalité et d’humanité augmentée, dont Lady Kaga se fait le chantre à la télé pour le bonheur – très momentané – de fans pré–adolescentes. Attention cependant à l’enfance au sourire d’ange dont les pouvoirs peuvent s’avérer redoutables dès lors qu’on lui a fait du tort au nom d’une sacro–sainte science devenue folle : « l’effet Samuel » est à redouter : « électrostriction, millivolts par mètre, hystérésis, résonance, impédance neuronique, tout cet arsenal libéré…   Mais l’innocence pointe son nez derrière cet arsenal, ce bouclier de termes menaçants, pour peu que la tendresse fasse office de contrepoison ou de ruse de guerre, comme l’ail fait fuir le vampire. La représentation de l’Afrique que proposent deux des nouvelles de ce recueil peut aussi déranger (âmes sensibles s’abstenir), même si ce continent n’a pas le monopole de la violence : afin de nous en convaincre, embarquons pour Venise avec la dernière nouvelle, vers une cité des anges « plus que réelle », où d’inquiétantes gondoles sans gondoliers officient de nuit. C’est ma nouvelle préférée, sensuelle, poétique, mêlant l’or et le faste virtuel à l’horreur d’une réalité trompeuse.

En fin de compte, ce recueil comblera les amateurs de situations incongrues qui permettent de réfléchir à ce que les extrapolations scientifiques et leurs interventions sur le vivant réservent à l’humanité. Il se situe résolument du côté des excès de la science pour évoquer, de façon ludique et imaginative, voire délirante, les possibles dérives d’une ère post–humaine peut être pas si improbable, la réalité se débrouillant très bien, au besoin, pour dépasser la fiction.

Jean Michel Calvez pose ici des questions éthiques sans les assener lourdement, et ce faisant, renvoie le lecteur à ses propres fantasmes.

Nathalie Barrié, de Nouvelle Donne

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La Voie Rubis

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Huis-Clones

Ne perdez pas de temps avec ce livre.

J'ai rarement eu autant de déplaisir à lire un livre. Le style est poussif et lourd (des phrases hachées, un style narratif pompeux alternant des séquences "familières" surjouees, et des descriptions pseudo-scientifiques pédantes), la trame narrative est téléphonée (on s'attend à ce qui se passe, jusqu'aux deux twists finaux, sincèrement risibles), on s'ennuie ferme sur la première moitié du livre (et on rit de la seconde).

Quelques rares bonnes idées (la double histoire qui s'enchevêtre par exemple), mais loin de sauver un tout à oublier très vite.

Certes le livre date de 97, mais de grandes œuvres sont sorties bien avant
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La Voie Rubis

La science-fiction est un genre que j’affectionne particulièrement, même si j’en lis ces temps-ci rarement, j’adore me plonger dans un univers où tout est y différent, une nouvelle vision du monde, de nouveaux codes. Bref ça me fait voyager !



Le synopsis de ce roman a tout pour me plaire et c’est pour cette raison que je me suis laissée tenter.



C’est avec enthousiasme que je me plonge dans cette lecture. Et là c’est le choc ! Outre le fait que les descriptions techniques sont bien trop présentes à mon goût et qu’elles cassent le rythme de lecture. Le reste est époustouflant : un décor détonnant, un sujet intriguant, une technologie époustouflante, des personnages intrigants et une intrigue qui a le mérite de m’avoir bluffée.



Si l’histoire débute sur Terre, l’essentiel se déroule à des milliards de kilomètres sur Jupiter et ses satellites, Io et Europe. Imaginer une station géostationnaire, baignant dans les gaz toxique de Jupiter, des hommes en combinaison, des aéroscooters, des navettes spatiales et des pirates. Ces derniers étaient les premiers à construire cette station où démarre cette fameuse Voie Rubis, source de convoitises et de pouvoirs.



Joshua est un jeune stagiaire qui sous ses airs de gentil bonhomme, se cache un homme d’une grande intelligence et qui va poser le doigt sur de nombreux faits louches. Par un heureux hasard, il se retrouve sur Jupiter avec son chef et la secrétaire de ce dernier. Mais des événements et de nombreux rebondissements viendront troubler la quiétude de ce voyage fabuleux.



Le décor a le mérite d’être époustouflant, j’ai eu l’impression d’y être et d’y vivre un voyage fabuleux. Et je pense que le point fort de ce roman réside dans cette évasion que nous offre l’auteur. Les planètes et les étoiles ont toujours été pour moi un élément fascinant et je retrouve ici ces mêmes sensations. Voyager dans l’espace. Outre ce fait, l’auteur nous fait vivre un rodéo galactique jusqu’au final qui m’a ébahie. Alors je ne m’attendais pas du tout à ce dénouement et j’adore être surprise. L’auteur se lâche dans les touts derniers chapitres et c’est d’un pur régal.



Même si j’ai eu extrêmement de mal avec les descriptions trop techniques, le reste sera vous séduire, notamment pour les fan « sans limite » de science-fiction.


Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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IF 837

La plume de Jean-Michel est toujours technique mais maîtrisée. Ses romans parleront davantage aux gens qui ont un pied dans la science car il s'exprime avec un vocabulaire compréhensible par des néophytes mais tout de même technique. J'étais plus à l'aise dans ce roman plutôt que dans Aliénations car je retrouvais plus d'aspects scientifiques familiers.



Au-delà de l'influence scientifique, ce roman nous interroge sur des concepts de notre époque, à savoir la classification, l'intelligence, la frontière entre animal et andromorphe, sur l'anthropocentrisme etc. En plus, nous avons un vrai suspense avec ces fameux lémuriens. Franchement, j'ai été épatée, c'était une excellente lecture, un coup de cœur, même. A la fois pour l'aspect scientifique que pour les lémuriens justement et le suspense qui les accompagne. La fin est géniale, les réflexions sont vraiment pertinentes et intéressantes. Le seul point négatif est que l'on sait au final peu de réelles choses sur notre héros en dehors de l'action qui se déroule dans le roman.
Lien : http://dryade-intersiderale...
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Coup de Pouce

Ce recueil regroupe des nouvelles de Science-Fiction, de Fantastique et d'anticipation, qui mène le lecteur à se poser des questions sur les situations racontées. Chaque nouvelle est très recherchée. Le lecteur est amené à réfléchir sur chaque sujet proposé, sujets qui pourraient être actuel et amené à se forger de sa propre opinion.

Pour ma part je n'ai pas accroché à ce recueil, mais il faut avouer qu'il est très bien écrit, qu'il y a de la recherche et que l'auteur maîtrise très bien son sujet.
Lien : http://leslivresunepassion.b..
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Éthique du contact

L'idée suggérée par l'auteur dans cet ouvrage sur l'existence d'une forme de vie extraterrestre minérale est extrêmement intéressante. Malheureusement, l'action met beaucoup de temps à démarrer (la première partie du livre est consacrée à des descriptions techniques sans fin) et d'autre part, je trouve que l'auteur donne trop de poids aux états d'âme de son narrateur. Vraiment dommage !
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Chair à Canon

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Malpertuis I

Les éditions Malpertuis nous servent une anthologie fantastique avec 23 nouvelles étonnantes !

Une crème pour les amateurs du genre !

Difficile d'en sortir vraiment déçu car les nouvelles sont différentes des unes des autres !



Tout le monde y trouve son compte !



Une porte vers l'au-delà de Jean-Michel Calvez : Une histoire de porte vengeresse qui se laisse lire... mais il manque quelque chose...



V comme... de Benoit Giussepin : Une nouvelle choquante dont le rebondissement rassurera plus d'un lecteur !



Fais-moi confiance de Nico Bally : Cette nouvelle est une farce. Trop courte à mon goût néanmoins pour être vraiment déguster !



Ceux du Marais de Sylvie Miller : Une histoire de vague sorcellerie dans le monde paysan. L'auteur retranscrit bien le langage familier. A tort ou à raison ?



Golem de Dancefloor de Laurent Fétis : Une nouvelle surprenante, vraiment pas mal ! L'histoire d'un Golem égaré dans notre monde !



AOC Dealu-Mare de Romano Vlad Janulewicz : L'horreur dans le vin, à défaut d'avoir la vérité... Manque de saveur ?



La Cité de Neige de Nicolas Kempf : Conte fantastique presque féerique qui ne finit pas très bien. Une chute servi peut-être froidement...



Le miracle de fusain de Patick Eris :Comme pour la nouvelle précédente, on se rapproche du conte de fée. Comme pour la nouvelle précédente, la chute manque d'éclat !



Les disparus de Saint-Bosc de Lucie Chenu : Une nouvelle mélancolique ! Intéressante de surcroit !



L'appel de la lune de John Everson : Une nouvelle vraiment pas mal ! Quand l'attraction de la lune devient trop forte ...



Comme une étoile filante de Clara Williams : Un chanteur prêt à tout pour sortir de la médiocrité. Nouvelle moralisatrice que j'ai bien aimé pour ma part !



Noirescence de Sophie Bataille : Une histoire de voix qui subsiste dans un monde se dissolvant. Rester attentif pour apprécier !



Merlignies de Jess Kaan : Une histoire de citrouille ! Bref, tout commence dans un village où les habitants ont disparus ! Une nouvelle de qualité !



La poupée crucifiée de Brice Tarvel : Un paranoïaque qui se sent persécuter et qui l'est pour de vrai ! Imaginez le topo !



Les treize loups de l'Erdre d'Ophélie Bruneau : Une nouvelle fraîche assez plaisante. Une histoire de loups-garous dans les rues de Nantes !



Les Chemins de Khtâr : Portrait dressé d'un enfer ? Énigmatique !



La petite fille au Mort de Claude Mamier : Une petite fille s'entiche d'un mort-vivant. Nouvelle qui laisse un goût amer...



Je guéris le cancer de Guillaume Suzanne : Prêt à tout donner pour guérir d'un cancer ? Pas mal, même s'il manque un peu de surprise !



Chien de garde de Jacques Fuentealba : Une histoire d'un pauvre gars éperdument amoureux d'une femme, le genre croqueuse d'hommes exécrable et dominatrice, à la beauté irrésistible. Cette même femme est entourée d'une meute de chiens... Mieux vaut pas être à la place du pauvre type, je vous le dis !



Peau douce, peau froide de Jean-Pierre Planque : Nouvelle vraiment appréciable ! Une histoire d'un mec qui change constamment de peau et finit par ne plus en avoir ! Le côté débauché donne un certain charme !



Plume d'ange (Annonciation, court-bouillon, putréfaction) de Sophie Dabat : Encore une nouvelle style conte de fée, ce n'est pas mauvais mais là encore la chute manque de pimpant !



Ekphrasis de Léo Henry : Une histoire de goût exaltante. L'auteur manie les comparaisons et les métaphores avec volupté !



Béni soit le péché de Brian Hodge : L'anthologie finit avec ce qui est pour moi la meilleure nouvelle du recueil. Un groupe d'homme qui exalte le pêché sans espoir de pardon dans le but de faire enfin tomber le voile ! Fallait y penser !
Lien : http://jldragon.over-blog.co..
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Chair à Canon

Une nouvelle horrifique très gore, qui nous fait vivre une aventure très spécifique, mais très intéressante !
Lien : http://elo-dit.over-blog.fr/..
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