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Critiques de Jean-Pierre Le Goff (45)
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Malaise dans la démocratie

Je ne connaissais pas ce sociologue, Jean-Pierre le Goff mais je dois dire que j'ai été impressionnée par la profondeur de ses analyses sur le malaise que traversent les démocraties occidentales, peu armées pour ne pas dire totalement désarmées face aux mutations économiques et aux affrontements idéologiques.

Le Goff oppose un "ancien monde" avant 1968, à un "nouveau monde" où tout se place sous l'aune de l'individualisme poussé au plus haut point. Education, travail, politique, tout est envahi par cette forme d'exaltation extrême des libertés et des droits individuels.

Selon l'auteur, ce nouvel individualisme est pernicieux. Il tend au relativisme culturel, à la dépréciation de nos propres valeurs et à l'idéalisation de celles de "l'autre". Il incite au "bricolage identitaire".

Le déni de notre héritage historique contribue au malaise ambiant.

En 2015 le terrorisme a frappé dans un monde occidental qui croit à une fraternité universelle. L'auteur veut montrer dans ce livre ce qui nous a conduit à ce déni des réalités. Oui nous avons des ennemis et peu importe notre attitude, nous avons été désignés par certains comme des ennemis.

Jean-Pierre Le Goff veut insister sur l'importance des fractures et des bouleversements dans la seconde moitié du 20ème siècle.

Pas de recettes miracles proposées mais à l'instar d'Albert Camus qui le déclarait dans son discours de remise du Prix Nobel, l'objectif est non pas de refaire le monde, mais d'empêcher que "le monde se défasse".
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La France d'hier

Je m'attendais à une lecture assez critique et complexe d'un lent processus d'évènements sociaux et politiques conduisant à l'éclatement de certains pans sociétaux et aux évènements de mai 68. La surprise est bonne pour moi car ce livre est un condensé de références, de micro-évènements, d'anecdotes recensés par l'auteur et donnant à voir la France des années 1950/1960 vue par la lorgnette d'un philosophe d'aujourd'hui mais d'un gamin et d'un ado d'hier. L'auteur, a eu la bonne idée (elle n'est pas forcément la sienne car il avoue ne pas avoir eu envie d'écrire ce livre) de nous faire vivre son histoire personnelle et intime ; l'histoire d'un jeune homme ordinaire qui, après des années de vie simple mais heureuse dans le Cotentin, a pris part aux manifestations de mai 68. Il est donc légitime de recevoir l'avis éclairant de l'auteur sur ces faits qui ont bouleversé et figé le pays pendant plusieurs mois.

Ce livre est enrichissant dans le sens où il draine de nombreuses questions et donne envie de se tourner vers les acteurs de mai 68. Cette année 2018, qui marque le cinquantième anniversaire, est l'occasion de repréciser tous les tenants et aboutissants et d'entendre les nombreux témoignages. Le récit de Jean-Pierre Le Goff s'inscrit complètement dans cette optique de compréhension du phénomène.



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Malaise dans la démocratie

Ayant vu et écouté l'auteur dans le "Journal de l'histoire", sur la chaîne du même nom, j'ai acheté son livre et je l'ai lu, non sans me rendre compte qu'ici et là, il avait été mal jugé par tous ceux qui crient à l'extrême-droite chaque fois qu'un penseur s'avise de penser. Le Goff est un modéré, et son livre, ses propos, son étude de la culture contemporaine, ne font pas de lui un "mécontemporain" à la Finkielkraut ou un imprécateur comme Philippe Muray. Il analyse et observe posément les changements radicaux qui affectent l'homme contemporain, dès sa naissance : enfant produit par "du désir d'enfant", éducation, consommation culturelle, façon de travailler, de "faire la fête" et spiritualité. Ses analyses soulignent la césure de civilisation qu'ont représenté Mai 68 et ses suites : 68 n'est pas moins que la création d'un homme nouveau, ambition de toutes les révolutions, comme le romancier Michel Houellebecq l'avait bien vu. Cet homme nouveau se trouve pris dans un système politique démocratique dont le bon fonctionnement repose a priori sur la présence et l'action de citoyens lucides et responsables - espèce éteinte -, pas sur des enfants attardés, jouisseurs et obsédés de leurs propres droits et des devoirs des autres envers eux. C'est pourquoi le propos entier du livre est éminemment politique, et il est porté par une espérance en l'avenir : l'auteur n'espère pas une restauration de la civilisation ancienne, mais une reconstruction du lien démocratique, malgré les obstacles. C'est donc un livre optimiste.
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Mes années folles - Révolte et nihilisme du peu..

Avec un demi-siècle de recul, l’auteur revisite ses années post soixante-huitardes avec une acuité non dénuée d’ironie. “Folleˮ est bien le mot juste pour désigner cette période où les lobotomisés de la gauche extrême, trotskiste, mao des diverses sectes, petits bourgeois en quête de révolution et de leur nombril ont exercé, avec le parti des “intellectuelsˮ, une dictature sans partage au moyen de l’intimidation, de la violence physique souvent. On y retrouve la crapule en chef, Sartre, guignol jamais avare de propos abjects pour continuer dans sa compromission avec la barbarie communiste et sa prudente neutralité avec l’occupant nazi, un “engagéˮ, comme il s’auto proclamait. Et que dire des maoïstes, jamais en retard d’une crapulerie, n’est-ce pas M July, Sollers, Althusser et autres idiots, même pas utiles, comme les appelait Lénine. Les groupuscules sont retournés à leur milieu, leur carrière journalistique, universitaire, oublieux, sans jamais reconnaitre, à de rares exceptions dont l’auteur, leur dévoiement, aveuglement… On retrouve, cinquante ans plus tard, la même continuité avec le wokisme, l’Islam ayant remplacé le communisme comme religion. 1968, l’année où les fils de bourgeois balançaient des pavés sur les fils de prolo, au nom du salut du prolétariat. Sauver le peuple n’est pas simple, surtout contre lui ! Les nouveaux allumés veulent sauver la planète, méfions-nous, ils ont retrouvé la recette des cocktails Molotov…
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La France d'hier

Malgré de nombreux passages analytiques, ce livre est plus un recueil de souvenirs personnels dont certains recoupent souvent la mémoire collective d'ailleurs.

Dès la première phrase, l'auteur annonce qu'il ne voulait pas écrire ce livre ! Heureusement pour nous, il s'est fait violence et a finalement décidé de coucher par écrit ses souvenirs. En effet, la lecture de l'ouvrage est très plaisante.

Malgré tout, je regrette la surabondance de notes de bas de page. Elles ne sont pas toutes justifiées et je ne pense pas que beaucoup ignorent la signification d'une Extrême-onction ou d'un prie-Dieu !

J'ai trouvé aussi que la religion prenne une trop grande place mais il est vrai que celle-ci était omniprésente dans la vie des français et avait une influence primordiale dans les années 50 et 60.

Autrement, l'écrivain évoque pêle-mêle la généralisation de l'électrification , les premières tours d'habitation, les premiers flippers, l'arrivée du transistor, l'adoption massive des tracteurs par la paysannerie, etc.

Mais c'est aussi l'époque de la découverte de la société de consommation, de ses bienfaits mais aussi de ses mauvais côtés : délinquance juvénile, excès de tout genre, perte des valeurs spirituelles, course aux profits, besoin irrépressible d'immédiateté, tout ce qui va finir par devenir des problèmes majeurs dans notre temps.

Jean-Pierre Le Goff nous raconte aussi ses lectures adolescentes, d'OSS117 aux pensées de Pascal en passant par Ronsard, Pagnol, Cesbron, Mauriac, Camus bien sûr et même les petits guides pratiques « Marabout Flash » tellement à la mode en ces années là. J'y ai retrouvé mes propres découvertes littéraires. Ensuite, Boris Vian et Bob Dylan seront des incontournables, parmi tant d'autres qui accompagneront sa jeunesse jusqu'au bac réussi de justesse.

Et puis enfin, la vie étudiante, si différente du collège et ce fameux Mai 1968 qui est comme une forme d'apothéose pour la jeunesse de ce temps.

Ce livre est d'une lecture très plaisante et je me suis remémoré bien des épisodes de ma propre enfance et de mon adolescence.

Une petite description personnelle d'une époque pas très lointaine mais déjà tellement différente des années actuelles.
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La fin du village

Jean-Pierre le Goff est sociologue au CNRS. Depuis une vingtaine d'années, il axe ses travaux sur la transformation de la société française intervenue en deux générations, des années 60 à aujourd'hui.

Son livre « La fin du village » écrit en 2012 vient d'être réédité en format de poche. le village évoqué est celui de Cadenet situé dans le Lubéron où le Goff a passé de très nombreux séjours pendant 25 ans. Au fil des années, au gré des rencontres, des discussions, des témoignages, des visites, des lectures de documents de toutes sortes, l'auteur dresse l'extraordinaire évolution de ce village intervenue entre la fin des années 50 et le début de ce XXI° siècle. En fait, plus qu'une évolution, il s'agit d'un bouleversement considérable, d'une rupture violente.



Des années 60 où les 2000 habitants de Cadenet vivaient essentiellement de l'agriculture, de l'arboriculture et des ateliers de vannerie, aux années 2010 où le village de 4000 habitants est devenu résidence secondaire et banlieue d'Avignon, d'Aix-en-Provence, voire de Marseille, tous les pans de la micro société de Cadenet sont analysés.

Les années d'avant 68 voient l'arrivée de la télévision et de l'automobile et ses conséquences sur les relations entre villageois.

Les années 80 voient le village perdre ses activités traditionnelles et une partie de sa population. En contrepartie, les municipalités de l'époque font tout pour attirer des gens des villes avoisinantes en offrant un certain nombre de services (crèches, écoles, associations …). A partir de là, les transformations s'accélèrent. Les citadins « importés » habitent le village mais travaillent à la ville, partent tôt le matin, rentrent tard le soir en s'enfermant chez eux.



Impossible de lister ici l'ensemble des transformations constatées au cours de ces 50 dernières années. Ce considérable travail d'inventaire est étonnamment bien exprimé par l'auteur. Facile à lire, le récit est brillant. On a tous en tête plus ou moins consciemment des bribes de ces transformations. Le mérite du livre est d'en faire un inventaire quasi exhaustif. Passionnant !



Et quel travail ! 700 pages. A cela, s'ajoute en fin de livre une centaine de pages reprenant les différentes sources utilisées par l'auteur pour réaliser son étude : des comptes rendus d'interviews et de témoignages, des enquêtes publiques, des archives municipales, des bulletins d'associations locales, des rapports annuels, des ouvrages portant sur Cadenet et sa région, des sites internet, des prospectus, des journaux locaux (La Provence, le Courrier du Lubéron…), des communiqués de presse… Bref, certainement des milliers de documents ayant servi à l'écriture de cet essai. J'imagine l'écrivain au travail dans son bureau entouré de cette masse de documents, preuves indispensables de ce qu'il avance dans ses écrits.



Au final, une lecture passionnante !
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La gauche à l'agonie ? 1968-2017



Un livre comme celui-ci, surtout avec ce titre : "La gauche à l'agonie ?" ne peut pas être lu et apprécié sans se renseigner sur l'auteur : son histoire et ses tendances politiques. A ne pas confondre avec l'historien Jacques Le Goff.



Jean-François Le Goff est historien et sociologue. Mai-68 fait parti de son engagement de jeunesse, ainsi que l'extrême gauche post Mai-68. Puis il rencontre, à l'Université de Caen, d'autres sociologues tels Claude Lefort, Marcel Gauchet ou encore Alain Caillé. De cette rencontre naît sa réflexion critique de la gauche et qui constituent le fil conducteur principal de son activité de recherche au CNRS. Comme il le dit :



"Pour ceux qui, comme moi, se sont engagés sans demi-mesure dans l'activisme groupusculaire de l'extrême gauche après mai 68, la fin des illusions et la critique du totalitarisme ont constitué une sérieuse leçon de réalisme et d'humilité."



Ce livre est un recueil d'articles publiés dans la revue "Débat" et autres. Naturellement, chaque chapitre ou section correspond à thème ou à une époque. Je pense que l'on peut dire qu'il résume l'ensemble de ses travaux.



C'est une critique sans merci et tous les personnages prennent pour leur grade : les intellectuels (Foucault, Deleuze, Guattari, Bourdieu, Badiou, Edwy Plenel, ...), les politiciens (Mitterrand, Fabius, Jospin, Mélenchon, Hollande, ...).



Mais il n'y a pas que les personnes, il est question aussi de toute la pensée de gauche depuis Mai-68, la pensée des philosophes (on l'a dit), les années Mitterrand, les années Jospin pour finir sur la gauche culturelle des années 10-20 avec les "anti" (racisme, colonialisme, homophobie, genre, fascisme, identité et les avatars "woke" en général) des sujets qui sûrement échappaient à Karl Marx.



On se rend compte que les valeurs de la gauche d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec ceux des années 70, sauf, peut-être une tentative affichée d'humanisme dont on peut parfois se douter de la sincérité.



Je retiens quand même, puisque ça me fait presque sourire, l'impression qui a la gauche de posséder la vérité du concept de Bien et de Mal. Des notions qu'ils défendent bec et ongles avec l'excellente phrase de l'auteur : "À ses pointes extrêmes le gauchisme culturel combine la rage des sans-culottes et le sourire du dalaï-lama."



Bref, c'est un livre à la charge mais très bien argumenté, écrit par quelqu'un qui sait très bien de quoi il parle. Les sympathisants de droite trouveront ce qu'ils pensent de la gauche et ceux de gauche pourront utiliser ce contenu pour une autocritique salutaire et, je l'espère, un retour aux vrais valeurs humanistes de la gauche.



Avoir une gauche humaniste, cohérente et modérée est indispensable dans notre société. Il faut sortir du populisme à la Mélenchon et de la recherche de bouleversement irrationnel de la société.
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La France d'hier

Ouvrage remarquable et important pour comprendre l’avènement de mai 68.

Ce livre raconte la vie d’un jeune dans les années 50 - 60.

Le style est plus proche de celui d’un roman que d’un ouvrage intellectuel complexe.



À conseiller vivement aux jeunes et aux moins jeunes!
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La fin du village

Ce livre m'intéresse, j'ai voulu lire les critiques, au nombre de deux. Mais entre censeur et encenseur, la pensée de Le Goff a du mal à se déployer. Simple remarque, ma propre critique à suivre quand j'aurai lu le bouquin.
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La société malade

J'ai acheté le livre après avoir écouté l'auteur sur France-Culture.

Il est beaucoup plus intéressant à écouter qu'à lire.

Ce bouquin ressemble à un ouvrage pour Martiens qui viendraient durant le troisième millénaire savoir ce qui s'est passé en 2021 sur la terre en général, en France en particulier.

Cette longue litanie de faits ressemble plus à une suite de télex de l'Agence France-Presse qu'à une analyse.

Rébarbatif et pas à la hauteur de l'auteur
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La France d'hier

A la manière de Zweig qui fit le récit de l'Europe d'avant 1914 dans "le monde d'hier", J.P le Goff nous livre un récit d'un monde d'avant 1968. L'auteur est né en 1949 en Normandie et appartient à une génération d'entre-deux, qui a vécu dans un monde traditionnel, empreint de catholicisme (surtout dans le Cotentin où il vivait )et une époque de bouleversements, de modernité, les prémisses de la société de consommation et de loisirs. Comme tant d'autres, il prit part au mouvement de 1968 qu'il analyse comme une période charnière qui ébranle la société tout en catalysant tout ce qui travaillait la société des années 1960. Mai 68 n'est ni un mythe fondateur, ni la cause de tous les maux.

J.P le Goff écrit pour renouer le fil entre les générations en racontant l'ancien monde, l'école, le village, la vie quotidienne. Lui-même quitte ce monde fait de traditions lorsqu'il intègre le lycée et plus encore l'université, lorsqu'il quitte le milieu de petits commerçants de ses parents pour celui du milieu intellectuel.

Une partie de l'essai évoque la construction de l'usine de traitement de déchets nucléaires de la Hague au début des années 1960 avec des extraits incroyables de la presse de l'époque qui louait cette usine, cathédrale des temps modernes, la maîtrise de l'homme sur la Nature ( en pleine guerre froide et alors qu'Hiroshima avait montré les dangers du nucléaire).

A travers le portrait de cette génération " de Marx et du Coca Cola", l'auteur évoque ses distances prises avec ses idéaux de jeunesse, le gauchisme social devenu gauchisme sociétal, l'anti-conformisme devenu conformisme. Il analyse aussi Mai 1968 comme l'irruption de la jeunesse, de l'adolescence comme force dans la société, comme un nouveau rapport à l'information qui annihile le recul au profit de l'émotion.
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La barbarie douce

a posséder d'urgence. Un classique
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La société malade

Dans ce petit livre, l’auteur revisite l’année que nous venons de (sur)vivre, avec ses épisodes oubliés. Certains risibles, consternants, scandaleux. On s’y rappelle l’incompétence de la bureaucratie des fonctionnaires dont l’arrogance n’a d’égale que l’incompétence, plus ils sont nombreux plus ils sont parasitaires. Ah ! Notre beau système de santé que la planète nous enviait ! Les délires écolos et les élucubrations spiritualistes, les gourous, offrent une franche rigolade, soins palliatifs, en quelque sorte. La pandémie révèle la maladie profonde de notre société, bien pire que le Covid.
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La fin du village

Si ce livre était un roman, on pourrait dire : "Ce qu'il raconte est truffé d'erreurs, d'approximations, de médisances, mais c'est de la littérature. Dans les histoires, tout a l'air vrai et rien n'est vrai."

Seulement voilà : ce livre n'est pas un roman. L'auteur nous livre la parole d'un expert, censée faire avancer le débat.

Or il ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes: la France villageoise n'est plus ce qu'elle était. Le milieu agricole a subi une mutation profonde, etc.

Il accumule des idées toutes faites que tout le monde a envie d'entendre: autrefois, on s'entraidait. Les enfants respectaient l'autorité de leurs aînés, on était heureux de travailler.

Il oppose artificiellement deux façons de penser et de se comporter, attribuant les unes aux "anciens", les autres aux "nouveaux", alors que l'éducation des enfants, le rapport à la nature, à la culture, sont depuis longtemps des sujets sur lesquels les avis sont partagés pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'appartenance ou non à l'ancienne communauté villageoise.

Il décrit de manière caricaturale et tronquée la vie scolaire, la vie associative, la vie agricole, au mépris de toute chronologie...

Que dire de plus ?

Au mieux, l'auteur porte un regard moqueur sur la plupart de ses personnages, et fera sourire le lecteur parisien. Au pire il ravive les braises de la peur de l'autre, de l'étranger (du dedans ou du dehors).

Mais l'impression générale est une grande déception devant un tel gâchis. Il y avait tant à dire sur ce village et ses habitants, sur les déceptions des uns, les espérances des autres, sur les aspirations des anciens étrangers, des nouveaux paysans, des "agricultureux" de toutes origines qui ont choisi ou non de vivre là.

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La société malade

« La société malade » a été écrit « à chaud ». Jean-Pierre Le Goff présente, en introduction, ses objectifs : « montrer comment la crise a affecté la société et a accentué le malaise démocratique » déjà existant. Touché par la Covid, il a observé l’invraisemblable logorrhée qui a envahi les médias, mélange de discours guerrier, d’analyses contradictoires de spécialistes, d’images compassionnelles et irréelles. Confronté à la maladie, il a interrogé , en philosophe, les textes des Anciens sur la mort. Il pointe les dysfonctionnements et les manquements du système hospitalier , fruits d’une gestion purement comptable. Confiné, le citoyen est écartelé entre le repli sur soi, le télétravail, la gestion du quotidien et la tragédie sanitaire envahissant, sans limite, les médias. Jean Pierre Le Goff souligne la « perte du sens commun » du monde politique, médiatique et des intellectuels devant la redéfinition des libertés . Devant les atermoiements du pouvoir, les français ont eu le sentiment d’être infantilisés. La société questionne la modernité, le fonctionnement démocratique… et doit se reconstruire… Vaste défi ! La synthèse est claire, elle a le mérite de rassembler des constats .Elle n’apporte pas, cependant, de nouveaux éléments de réflexion.
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La gauche à l'agonie ? 1968-2017

Avec « La gauche à l'agonie ? 1968 à 2017 », Jean Pierre Legoff poursuit un précédent ouvrage, « la gauche à l'épreuve, 1968 -2011 ». Il le complète avec des écrits, entretiens..parus depuis 2011.

L'auteur analyse la décomposition de la gauche française depuis mai 1968 au quinquennat de François Hollande. Il a décortiqué la logique totalitaire des idéologies de l'époque. le bilan est sans appel. Après avoir abandonné le projet d'un changement politique, la gauche s'est lancée dans un discours sociétal et culturel qui a achevé sa décomposition. La rupture est apparue en 1984 avec François Mitterrand qui se rallie aux directives européennes. le regard se tourne sur le racisme, les droits de l'Homme, la défense de groupes minoritaires… Ce que l'auteur appelle « le gauchisme culturel. Ainsi le délitement de la gauche accompagne l'éloignement de nombreux français vers d'autres forces politiques. Les discours s'éparpillent et fracturent la gauche qui se divise sur l'Union Européenne, les migrations, l'islamisme…Le constat est sévère, argumenté. Quelques pages sont davantage théoriques.

Le développement est intéressant et questionne le lecteur. Il est limité par l'absence de mise en perspective, d' insertion dans le contexte plus général du libéralisme, de la mondialisation et des multiples crises que la France, l'Union Européenne … ont vécues.

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La fin du village

Sociologue, J P Le Goff radiographie le village de Cadenet, dans le Vaucluse, sous tous les angles: mœurs, sociabilités, immigration, éducation, administration... Il le fait en chiffres mais aussi sur la base de témoignages (certains sont très émouvants..). Habitué des lieux , il a pu constater l'évolution du village, faire parler les gens et être présent dans certaines scènes qu'il décrit, c'est peut-être la faiblesse du dispositif sociologique.

Oui, il y a bien la fin d'un mode de vie communautaire et solidaire remplacé par l'individualisme consumériste, ce n'est pas nouveau, mais la démonstration est plaisante quoique implacable.
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Malaise dans la démocratie

Ce livre pose clairement les problématiques actuelles. A lire absolument!
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Mai 68, Le débat

Pour le 40eme anniversaire de Mai 68, la revue le Débat a rassemblé dans cet ouvrage quelques discussions entre "soixante-huitards" précédemment publiées par la revue avec une grande diversité de point de vue sur cette révolte étudiante et son impact sur la société française, notamment.
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La fin du village

tres bon.

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