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Citations de Jean des Cars (205)


Pour l’histoire, le 16 mai 1703 est la date de la fondation d’une nouvelle ville, Saint-Péterbourg.
Une nouvelle Venise ? Une autre Amsterdam ? Mieux : une ville qui s’en inspirera mais qui sera unique, la « Ville sainte de Pierre », « Sankt-Pieter-Burgh ». Le monde, stupéfait et curieux, apprendra vite le nom de Saint-Pétersbourg.
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A dix-sept ans, Ivan IV est conscient que sa mission de souverain est divine et décide de régner d’une façon visible. Il prend, pour la première fois, le titre de « tsar » ou « tzar », contraction de César. Une nouveauté ? Non : le mot désignait aussi bien les empereurs byzantins que les khans mongols.
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Même si la Russie est, spirituellement, imprégnée d’Orient, il faut souligner qu’Ivan III fait appel à des Italiens pour construire les murs du Kremlin de Moscou, premiers artistes étrangers apportant leurs talents à la civilisation russe.
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En 1453, les Turcs s’emparent de Constantinople. L’événement, considérable et qui scelle la fin du Moyen Age, a une conséquence positive pour Moscou : la ville acquiert un caractère sacré en devenant le centre mondial de la religion orthodoxe et son ultime rempart. Moscou est « la troisième Rome » !
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On ferait beaucoup plus de choses si l'on en croyait moins d'impossibles.
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S’il est fréquent qu’une jeune fille de seize ans rêve d’un amour pur, s’enthousiasme pour des riens et se fâche pour tout, l’obstination de Sissi à célébrer la mort est inquiétante. On songe, évidemment, au caractère déséquilibré de la famille Wittelsbach qui traverse l’histoire européenne avec une réputation morbide et exaltée mais aussi un raffinement, un esthétisme remarquables et des dons, en particulier ceux des langues, une ironie glacée et une fantaisie séduisante.
Il faut encore rappeler que les nombreux mariages consanguins, les cousinages répétés n’ont guère apuré un sang riche véhiculant plusieurs hérédités.
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L’empereur est le plus heureux des hommes. Il est avec sa fiancée, il est à la chasse. Deux joies confondues en un bonheur qui est l’amour de la nature.
En une semaine, ils ont appris beaucoup l’un sur l’autre.
À vingt-trois ans, François-Joseph a beaucoup d’atouts. Il a belle allure dans sa tenue de général.
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Pendant une trentaine d’années, l’Autriche avait connu la stabilité. Paix et développement économique pour les uns, immobilisme et étouffement des nationalités pour les autres. L’émancipation était refusée aux Hongrois, aux peuples de Bohême et d’Italie car l’émancipation eût signifié la dislocation. Et l’Autriche préservait cet équilibre car il symbolisait sa revanche. Avec Metternich, la légitimité l’emportait sur les nationalités mais l’Autriche, de nouveau, existait.
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Sissi est élevée dans l’ignorance des contraintes. Elle guette l’arrivée de son père et envahit son cabinet de travail où il tente, d’une plume appliquée, de réveiller une inspiration lasse. La poésie est le péché mignon des Wittelsbach.
Sa mère essaie de gommer les excentricités de son époux et s’efforce de remettre un peu d’ordre dans cette vie qui en est totalement dépourvue. Les poètes n’ont pas d’ordre, les mères de famille conservent le sens des réalités.
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Si Diane pouvait partager le roi avec Catherine, les deux femmes n’avaient pas en commun l’esprit de tolérance. Alors que la reine pressentait l’horreur des affrontements à venir, la favorite avait choisi la répression énergique. Réputée douce et habile en amour, elle avait le cœur sec.
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Catherine laisse à Diane tous ses biens, à l’exception de Chenonceau qu’elle lui échange contre le château de Chaumont, où l’ancienne chasseresse n’ira jamais. À Chenonceau, « Madame Catherine » savourera sa revanche, gouvernant la France depuis son petit cabinet vert. Diane s’enfermera dans son château d’Anet, vivant dans un exil doré et, on l’a vu, s’intoxiquant à cet or qui devait effacer les ravages du temps.
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Il faut aussi rappeler que Diane est un cas unique de préservation quasi maniaque de la beauté féminine. Son hygiène de vie est très en avance sur son époque. Elle modère son appétit, car elle a tendance « à prendre des formes » comme la plupart de ses contemporaines, dort beaucoup, ne se lave qu’à l’eau froide ; l’on parlera longtemps du « bain de Diane » à Chenonceau. Confiante dans la nature, elle se méfie des fards et autres onguents qui pourraient altérer sa peau blanche. Et par discipline, cette excellente cavalière, toujours levée tôt, monte à cheval tous les matins. Son seul ennemi est l’âge et elle l’affronte avec autant d’intelligence que de soins.
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Pour ses contemporains, si sa beauté glacée, immuable, demeure légendaire, attestée par de grands peintres, ce ne fut pas la seule arme de Diane. Elle a fait preuve de détermination et d’intelligence dans sa vie intime, mais de violence en politique contre les protestants. Son rôle à la cour des Valois a marqué l’histoire de France. Au-delà de l’icône esthétique, trop réductrice, le roman vrai de Diane est celui d’une enfant née le 3 septembre 1499, sous le règne de Louis XII, et qui portera toujours le nom de son père, Jean de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier. Outre son élégance et son charme, on vante ses « bons conseils » au côté de son époux Louis de Brézé, grand sénéchal de Normandie.
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Bien que disparues depuis longtemps, certaines favorites royales, déjà fascinantes pour leurs contemporains, n’en finissent pas de nous donner de leurs nouvelles. Elles quittent le tombeau de l’histoire pour revenir, un moment, dans l’actualité. Grâce à la science, le mystère de leur mort est éclairci, ce qui nous aide à mieux connaître leur vie.
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Et son amour des fleurs est peut-être sa première passion. Il les aimera au point d'en dessiner un bouquet sur chacune des lettres qu'il écrira plus tard.
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Ces missives, au minimum révélatrices d'un élan mystique, mais aussi d'une passion débridée et sensuelle, Raspoutine les fait lire sans pudeur au moine Iliodore, lequel est abasourdi. Le devin est-il un envoyé du Ciel ou un manipulateur ayant mis l'impératrice et ses enfants sous sa coupe ? On ne sait exactement comment ni pourquoi le moine Iliodore s'empare d'une partie de ces lettres dans la maison de Grigori sans que celui-ci s'en aperçoive, mais ce larcin aura de lourdes conséquences. Si celles des grandes-duchesses relèvent des excès d'une passion juvénile, la lettre de l'impératrice, qui sera authentifiée plus tard, est explosive. Que de tels aveux soient en circulation met la famille impériale en grand péril. Elle l'ignore encore.
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Il y a des lettres prouvant que l'épouse du tsar et leurs enfants sont véritablement sous l'emprise de Raspoutine, à une fort degré de soumission. Ainsi Alexandra, alors âgée de 37 ans, lui écrit : "Mon inoubliable ami et maître, sauveur et conseiller, combien ton absence me pèse ! Mon âme ne trouve la paix et je ne me sens détendue que lorsque toi, mon maître, tu es assis à mes côtés, que je te baise les mains et que je pose ma tête sur ta sainte épaule. Ô combien je me sens alors légère et je n'ai qu'un seul désir : m'endormir pour l'éternité sur ton épaule et dans tes bras... Reviens vite. Je t'attends et je souffre sans toi... Celle qui t'aime pour l'éternité. M[aman]." Des lettres stupéfiantes ! Des lettres d'un naïveté, d'une sincérité et d'une imprudence incroyables ! Faut-il que la tsarine, dont l'austérité de mœurs semblait inattaquable, soit désemparée pour oser une telle confession ! Raspoutine, dont on imagine la fierté, ne se prive pas de les montrer au moine qu'il a sauvé d'une sanction. Mais ce n'est pas tout : les quatre grandes-duchesses sont également sous l'influence du divin ! L'aînée, Olga, 14 ans, lui écrit : "Mon inappréciable ami, je me souviens souvent de toi et de tes visites chez nous où tu nous parles de Dieu. Tu me manques beaucoup et je n'ai personne à qui confier mes chagrins, et de chagrins, il y en a tellement, tellement !... Prie pour moi et bénis-moi. Je te baise les mains. Celle qui t'aime. Olga." Tatiana, 12 ans, n'est pas en reste : "Cher et fidèle ami, quand donc reviendras-tu ici ? Vas-tu rester enfermé longtemps à Pokrovskoïe ?... Arrange toi pour revenir le plus vite possible : tu peux tout, Dieu t'aime tellement ! Sans toi, c'est triste, triste... J'embrasse tes saintes mains... Toujours à toi, Tatiana." Maria, 10 ans, souffre aussi de l’absence prolongée de Grigori : "Le matin, dès le réveil, je prend sous l'oreiller l’Évangile que tu m'as offert et je l'embrasse. Je sens comme si c'était toi que j'embrassait." Même la plus jeune Anastasia, 8 ans, lui adresse une déclaration brûlante : "Je te vois souvent en rêve et toi, est-ce que tu me vois en rêve ? Quand donc arriveras-tu ? Quand est-ce que tu nous réuniras dans notre chambre pour nous parler de Dieu ?... J'essaie d'être bien sage, comme tu l'as dit. Si tu restes toujours avec nous, je serai toujours sage. Anastasia." Enfin, Alexis, 5 ans, le responsable involontaire de cet enchantement, loin de ces égarements, ne peux qu'envoyer au magicien qui a apaisé ses douleurs des feuilles de papier avec la lettre A, son initiale, approximativement dessinée avec des fléchettes, peut-être le souvenir d'un jeu.
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Le tsar, soucieux, demande un rapport au général Dediouline, commandant du palais, et à son aide de camp, le colonel Drenteln. Il les charge d'enquêter sur ces rumeurs et aussi d'interroger Raspoutine, bien sûr avec courtoisie et tact, mais sans indulgence. Le rapport des deux hommes est à charge : Raspoutine n'est qu' "un moujik rusé et faux". Puis, de sa propre initiative, donc sans ordre du tsar, le général Dediouline s'adresse aux services secrets pour en savoir davantage. Il prie le général Guérassimov, chef de l'Okhrana, de surveiller Raspoutine à Saint-Pétersbourg, ses activités, ses fréquentations, et de recueillir toutes les informations possibles sur sa jeunesse et sa vie à Pokrovskoïe, son village natal en Sibérie. Les agents recueillent une moisson édifiante : Raspoutine a profité de son magnétisme et de son intelligence pour débaucher des jeunes filles et des jeunes femmes et, à Saint-Pétersbourg, on l'a vue en compagnie de prostituées. En bref, le soi-disant starets ("vénérable") est un imposteur, un apothicaire astucieux, un pervers sexuel utilisant le désarroi des esprits fragiles, surtout chez les femmes. Devant la gravité de ces révélations, le général est reçu par son supérieur direct qui n'est autre que le ministre de l'Intérieur, lequel est aussi, on l'a dit, le Premier ministre Stolypine. Le chef du gouvernement est stupéfait et furieux. Il se précipite à Tsarskoïe Selo pour révéler au tsar le peu reluisante vérité sur "la nature du pieux Grigori".
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Il passe pour avoir été voleur de chevaux, battu par des pêcheurs dont il avait subtilisé les poissons, jugé pour divers larcins et adepte de perpétuelles ripailles. Il provoquait la colère des villageois et avait dû se réfugié dans un couvent. C'est alors qu'il aurait changé de vie, cessé de boire, de fumer, de manger de la viande. En proie à une métamorphose spirituelle, il parcourut les lieux saints de la Russie, rencontra des ecclésiastiques, des pèlerins et des vagabonds. Selon plusieurs témoignages, il était devenu un familier des Écritures dont il faisait l'exégèse, tout illettré qu'il fût, et tombait souvent en extase. On le disait mystique, presque monastique. Mais il était surtout devenu guérisseur qui, sans aucune notion de médecine, était expert dans les qualités curatives de plantes de Sibérie et de Chine, confectionnant des onguents. Il parvenait à apaisé une personne soufrant d'un mal réputé incurable. Aron Simanovitch, qui sera son secrétaire particulier, raconte que les interventions de Raspoutine tenaient du prodige : "Quand quelqu'un avait mal à la tête ou de la fièvre, il se mettait derrière le malade, prenait sa tête entre ses mains, murmurait quelque chose d'incompréhensible et poussait le malade en disant : "Va !", et la personne se sentait guérie."
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En revanche, ce qui est établi par les photographies est qu'il est physiquement beaucoup moins empâté que certains films l'ont présenté au cinéma et à la télévision. Il est grand, mince, le visage mangé par une barbe peu soignée -comme toute sa personne-, le cheveu gras et long, et ce qui frappe est son regard pénétrant, avec des yeux très enfoncés dans les orbites. Raspoutine est, d'abord, ce regard perçant, dérangeant et envoûtant. Divin ou diabolique ? Peut-être les deux, on ne pourra jamais le dire, mais beaucoup de gens peinent à soutenir celui qui les dévisage avec insistance. Pour mettre leur personnalité à nu.
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