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Citations de Jean des Cars (205)


Mais qui est donc Raspoutine ? Un homme dont la vie, encore aujourd'hui, reste mystérieuse, truffée d'incertitude, de mensonges, d'extravagances mais qui -c'est incontestable- est intelligent, habile, débauché, presque illettré mais doté de connaissances surprenantes, voire de pouvoirs sur les esprits et les corps.
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Raspoutine, qui se définie comme l' "envoyer de Dieu", s'assied à côté d'Alexis sans le toucher et se contente de le fixer de son regard si étonnant. Sa concentration est intense et dure si longtemps que la tsarine est à bout de nerfs. L'enfant se calme et parvient à s'endormir. Le lendemain, l'hématome s'est résorbé, la douleur a disparu, l'angoisse s'éloigne. Intervention "divine" ? Phénomène naturel ? Qu'a-t-il fait, ce magicien ? Détestant les médicaments, il a supprimé l'aspirine infligée à l'enfant par des médecins ignares, dignes de ceux de Molière. Mis au point une dizaine d'année auparavant par des chimistes allemands, le remède, analgésique et antithermiques, a une autre propriété connue, celle d'être anticoagulant, donc d'aggravé les risques d'hémorragie. Alexandra prie, rendant grâces à Dieu et à son messager, cet homme qui sait tout ce que les autres ignorent. Alors, reconnaissante, elle regarde son enfant aux yeux bleus et aux cheveux bouclés qui lui sourit. Ses parents, qui l'avaient d'abord surnommé "Baby", l'appellent maintenant "notre petit rayon de soleil". Raspoutine peut-il sauver l'héritier ? Il peut, c'est évident, résorber des flots de sang et atténuer les douleurs, notamment articulaires. Mais est-ce suffisant pour enrayer le fléau génétique, une menace permanente ? Cet homme -et c'est essentiel- a aussi le pouvoir de convaincre. Le Sibérien est impressionnant, très fort, l'entourage impérial est très faible, et Raspoutine personnifie l'âme et la mémoire russe dans un monde trop rapide et trop bousculé pour Nicolas II, le velléitaire, et Alexandra, la mystique s'estimant coupable du mal qu'elle a transmis. Si la classe ouvrière se prépare peu à peu à prendre le pouvoir dans le pays, c'est très rapidement que Raspoutine assoit son ascendant sur l'impératrice, désemparé et confiante en ce personnage qui associe les savoirs ancestraux aux découvertes les plus récentes, tout en rappelant la sainteté de sa mission. Un mélange fascinant.
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En 1907, après plus de vingt- trois ans de travaux, l'église du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-versé est achevée à Saint-Pétersbourg. Elle est à l'endroit exact où le star Alexandre II, le grand-père de Nicolas II, fut mortellement blessé, le 1er mars 1881.
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Le 15 octobre 1906, l'étrange Raspoutine est reçu pour la première fois par la famille impériale au palais Alexandre de Tsarskoïe Selo. Le seul fait que cet impétueux et fascinant Sibérien entre dans le cercle privé des Romanov est en soi un événement considérable. Le successeur de Monsieur Philippe a un immense avantage sur son prédécesseur français : il est totalement russe, digne d'un roman de Dostoïevski dans lequel les "possédés" au tempérament indomptable sont ainsi décrit : "On ne sait jamais à l'avance s'ils vont se faire moines ou brûler un village."
Cette première audience accordée à Raspoutine a palais Alexandre est capitale : au tsar et à la tsarine, il présente la superbe icône et la leur offre. Il donne à sa visite un caractère sacré, ce qui impressionne Alexandra. Dans son Journal, Nicolas II, aussi sèchement que s'il dressait un procès verbal, se contente de noter à propos de son visiteur : "Il a vu les enfants et s'est entretenu avec nous jusqu'à 7h15." En fait, de ses yeux très bleus, Raspoutine a observé attentivement les quatre grandes-duchesses, dont les âges s'étalent de 5 ans pour Anastasia à 11 ans pour Olga. Elles sont belles, resplendissantes de santé et charmantes avec lui. Le petit Alexis est un magnifique petit garçon de 2 ans. Le regard anxieux que sa mère pose continuellement sur lui n'a pas échappé au Sibérien, qui semble scruter les âmes. Avant de partir, dans un geste mélangeant la religion à la familiarité, il les a tous bénis.
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Une des toutes premières photographies d'Alexis, à l'été 1906 -il a un peu plus de 2 ans- montre le petit garçon en costume de marin, avec un grand chapeau rond, dans le parc du palais Alexandre. Comment, avec ses joues bien rondes, peut-il être aussi malade ? Dans ses mains, il serre la poignée d'une boîte carrée... C'est l'appareil photo de sa mère ! Une habitude prise très tôt dans cette famille qui ne cesse d'être photographiée et de fixer ses propres images. Il n'y a pas une promenade où le tsar, Alexandra et leurs quatre filles ne sont pas équipés de leur matériel. Une manie que l'on ne constate dans aucune autre Cour européenne. Encore plus rare, ils effectuent eux-même leurs tirages et passent des soirées à classer leurs clichés dans de grands albums gainés de cuir.
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Nicolas II et Alexandra demeurent taraudés par les hémorragie et les souffrances articulaires dont Alexis est victime et cette angoisse pèse, à chaque instant, sur leurs existences. A l'été 1906, à plusieurs reprises, le couples impérial a l'occasion de revoir Raspoutine chez les grandes-duchesses monténégrines Militza et Anastasia, dans leurs résidences estivales respectives. Si Nicolas II et Alexandra ne semble pas s'intéresser particulièrement à Raspoutine, lui ne cesse de les observer : il devine chez la tsarine une nature angoissée, excessivement religieuse. Il sait aussi qu'elle a fait appel à divers charlatans, à commencer par "Monsieur Philippe", pour tenter de trouver un apaisement. Sur le tsar, il sent le poids des échecs accumulés : le Dimanche Rouge, l'humiliante défaite de Tsuschima, les grèves, la mutinerie du Potemkine, les émeutes et la répression sanglante à Moscou, les agitations de la Douma. En bref, Raspoutine est conscient que le couple impérial est désemparé, et peut-être croit-il alors sincèrement qu'il pourrait l'aider. Il va donc prendre l'initiative de demander au confesseur de la grande-duchesse Militza d'écrire au tsar pour solliciter une audience, car Raspoutine souhaite remettre à Leurs Majestés une icône de saint Simon de Verkhotourié qu'il a rapportée de Sibérie à leur intention. L'audience est accordée. Le pas est franchi. Après les rencontres presque fortuites chez les parents du tsar, voici le moment d'un tête-à-tête officiel avec le couple impérial et leurs enfants.
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Le 19 août, Nicolas II signe une loi sur les tribunaux militaires de campagne. Le conseil de guerre fait de la sentence de morts des nihilistes un "événement normal". Dans cette seule année 1906, les attentats font, parmi les proches du pouvoir, sept cent soixante-huit cent vingt blessés. La justice procède à trois mille cinq cents exécutions pour "activités subversives". A la tribune de la Douma, lors de la deuxième session, qui dure plus de trois mois, un orateur, Roditchev, lance la formule de "la cravate de Stolypine", sous-entendant la corde de la potence. Aux critiques, le tsar répond : "Le conseil de guerre remplit son devoir... Alors, qu'il le remplisse dans toute la sévérité de la loi. Contre les gens violents, il n'y a pas et il n'y aura jamais d'autres moyens." Nicolas II, mal à l'aise dans son État devenu une "monarchie représentative" à défaut d'être vraiment parlementaire, reconnaît que Stolypine a une connaissance exacte des problèmes du pays, mais l'inertie de la bureaucratie ne l'aide pas... Finalement, l'énergie et l'organisation du Premier ministre, une forte personnalité, font de l'ombre au tsar. Celui-ci en souffre. Stolypine est portant le visionnaire dont l'immense Russie a besoin.
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Le dimanche rouge (22 janvier 1905) à Saint-Pétersbourg. La fusillade et la charge des Cosaques font 1200 morts et 5000 blessés. Même s'il n'a pas donné l'ordre fatal, Nicolas II, absent est jugé responsable de ce massacre incompréhensible. Le grand-duc Paul, oncle du tsar, déclare : "C'est impardonnable autant qu'irréparable".
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Ce même 8 septembre, Nicolas II écrit : "Alix et moi sommes très inquiets parce que Alexis a commencé à saigner du nombril jusqu'au soir." Derrière la pudeur de ces mots, la vie des parents et de toute sa famille va être dramatiquement perturbée, angoissée par un cauchemar permanent qui pèsera très lourd dans le destin de la Russie. Le tsar et la tsarine sont-ils alors déjà conscients de la réalité du mal qui frappe leur seul fils ? Dans ses Mémoires, la grande-duchesse Maria Pavlovna, épouse du grand-duc Vladimir, frère d'Alexandre III et donc tante de Nicolas II, écrit : "Il n'y a aucun doute que les parents furent très vite informés de la nature de la maladie de leur fils. Personne n'a jamais su quelle fut leur émotion devant cette horrible certitude, mais à dater de ce moment, bouleversée et appréhendant le danger, l'impératrice changea de caractère et sa santé, tant physique que moral, se dégrada". Mais ce drame a une autre conséquence, infamante, que le commandant du palais, Voeikov, résume en termes vigoureux et scandalisés : "Le sang des Romanov contre le sang malade de la lignée des Hesse-Darmstadt et l'innocent enfant allait souffrir de la négligence évidente de la Cour de Russie dans le choix d'une épouse pour Nicolas II." Quelques grands-ducs expriment leur colère devant "l'incurie intolérable" qui avait permis ce qui était fortement prévisible.
Quelle est la réaction de la Cour, du gouvernement, de la population susceptible d'être mise au courant ? Le manque d'information officielle va entraîner diverses rumeurs et allégations. Nicolas II et Alexandra jugent d'abord qu'il s'agit d'une drame privé. Puis, on le cache au nom de la raison d’État, car la révélation du mal incurable dont est atteint l'héritier du trône tant espéré pourrait avoir des effets politiques incontrôlables. En définitive, la réaction des rares informés est encore pire, car elle est injuste : au lieu de manifester à l'impératrice leur sympathie, voire leur compassion et leur soutien, plisseurs milieux accusent Alexandra, "l'Allemande", de dégénérer la dynastie russe ! Elle avait été coupable de ne donner que des filles à la dynastie, maintenant elle est responsable du sang vicié de leur frère !
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Un bonheur total, une famille radieuse, un couple comblé. Hélas ! la vie du "petit trésor", comme on le surnomme, est très vite menacée. Le 8 septembre (Alexis a cinq semaine), il est victime d'une hémorragie que les médecins ont beaucoup de mal à arrêter. Alexandra si radieuse depuis sa délivrance, est effondrée. Le diagnostic est sans appel : Alexis est hémophile ! Son sang de coagule pas assez. La moindre égratignure, la plus infime contusion, une piqûre d'insecte, voire un éternuent peuvent entraîner une grave hémorragie et des souffrances terribles aux articulations à cause des épanchements de sang, de la fièvre et une dangereuse anémie. Alexandra, psychiquement dévastée, sait l'horrible vérité : c'est elle qui transmit à son fils ce fléau qui ne frappe que les enfants de sexe masculin. Elle l'a hérité de sa grand-mère, la reine Victoria, celles-ci l'ayant transmise, probablement, à la suite d'une mutation génétique. A l'époque, on surnomme souvent l'hémophilie "la maladie victorienne". Au début du XXe siècle, on ignore comment la traiter.
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Peu de temps après, Nicolas II part vers le Don passer des unités en revue. L'impérative, qui ne cesse de rendre grâces au Ciel (et vraisemblablement à "Monsieur Philippe"), écrit à son mari : "Je suis sûre que notre amour de bébé te manque. Il est trop adorable. Je comprend pourquoi Dieu nous l'a envoyé cette année. Dieu n'oublie jamais. Et maintenant, tu vas travailler pour lui et lui faire comprendre tes idées, afin qu'il puisse t'aider quand il sera grand. Je t'assure qu'on le voit grandir chaque jour."
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La première marraine ne pouvait être que l'impératrice douairière, la grand-mère du petit Alexis. Avec émotion et plaisir, Nicolas II consigne ces moments dans son Journal : "Une journée importante...Le baptême a commencé à 11 heures... J'ai appris par la suite que le petit Alexis avait été très sage. Olga et Tatiana, avec d'autres enfants, sortaient pour la première fois et ont parfaitement supporté tout l'office qui était long".
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Après dix ans de mariage, la tsarine Alexandra, déjà mère de quatre filles, accouche le 30 juillet 1904, d'un fils, Alexis. Enfin un héritier ! Hélas, cette joie est assombri par la révélation d'un fléau : le tsarévitch est hémophile, en danger permanent. Cette malédiction va lourdement peser sur le destin des Romanov et de la Russie.
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En choisissant le prénom d'Alexis pour son fils et successeur dynastique, le tsar veut honorer deux personnages l'ayant porté, un vivant et un défun. Le premier, le grand-duc Alexis Alexandrovitch, deuxième frère d'Alexandre III, est oncle de Nicolas II, que celui-ci aime beaucoup, regrettant qu'il soit célibataire et sans descendance. Le second n'est autre que le deuxième tsar Romanov, celui que Nicolas II a glorifié d'une manière surprenante pour le bicentenaire de Saint-Pétersbourg, en s'habillant à la mode de la jeune Cour du XVIIe siècle. Mais c'est oublier que ce prénom a aussi été celui du fils de Pierre le Grand, le tsar réformateur, qui l'avait fait torturer à mort en 1718. Une scène insoutenable et une tache ineffaçable dans la gloire du monarque obsédé à "réveiller la Russie". Depuis, chez les Romanov, on avait évité de retenir le prénom d'Alexis. Dans ce pays où les croyances, prédications, présages et prophéties ont l'oreille du peuple, ce prénom ne pouvait qu'attirer le malheur. Mais la joie du couple impérial est telle que personne n'ose murmurer la moindre objection. Nicolas II pense faire taire les commentaires en rappelant qu'il souhaite, simplement, honorer le nom du deuxième tsar Romanov. Et il révélera, plus tard, au général Mossolov, le chef de la chancellerie de la Cour, qu'il n'aime pas Pierre le Grand : "Bien sûr, je reconnais beaucoup de mérites à mon célèbre aïeul [...]. De tous mes aïeux, c'est celui que j'aime le moins pour sa passion pour la culture occidentale et son aversion pour toutes les traditions russes. Il ne faut pas implanter ce qui est étranger tout d'un coup, sans transformation. Il est possible que cette époque fût nécessaire comme période transitoire, mais moi, je ne l'aime pas." Une réaction curieuse pour un souverain qui a surveillé -en les encourageant- les travaux du Transsibérien et ne s'inquiète pas, loin de là, des échanges en tous genres avec la France républicaine.
Il y a chez Nicolas II, une volonté d'immobilisme, de repli sur l'histoire et la tradition, à l'image de sa vie privée, rebelle à tout bouleversement.
L'enfant est baptisé solennellement le 11 août dans la chapelle du palais de Peterhof.
Escorté par les cavaliers de la Garde, un carrosse décoré arrive. En descend la maîtresse de la Robe, la princesse Maria Golitsyna, qui a pris soin de recouvrir les semelles de ses chaussures d'une sorte de pâte afin de na pas glisser : c'est elle qui porte le tsarévitch dans ses bras. Les parrains de l'héritier sont, évidemment, le grand-duc Alexis, puis les souverains Édouard VII d'Angleterre, Christian IX de Danemark et l'empereur Guillaume II d'Allemagne qui écrit être touché de cette attention, formulant le souhait que le petit garçon "grandisse comme un soldat courageux et devienne un homme d’État avisé et puissant. Puisse Dieu le bénir et préserver de tout mal son âme et son corps. Qu'il soit toujours pour vous deux un rayon de soleil durant votre vie". Le tsar remercie sont "dévoué et affectionné cousin".
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Le 20 septembre, le tsar écrit à sa mère. Il lui fait part de l'enthousiasme des gens amassés le long de la voie ferré entre Dunkerque et Compiègne : "Le bon peuple nous a beaucoup touchés. Tous les habitants agitaient des mouchoirs." Nicolas II est sensible aux appartements du château qui ont été réservés aux hôtes de la France, ceux de Napoléon Ier et de Marie-Louise. Et quelle émotion de disposer, même peu de temps, du bureau de celui qui était alors l'empereur d'une France réunissant cent trente départements !
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On peut ici se demander pourquoi, devant cette fatalité génétique, le tsar ne songe pas à modifier la règle successorale. En ce début du XXe siècle, les frustrations de son délirant ancêtre Paul Ier ne devrait plus être prises en considération. Alexandra s'interroge : ne faudrait-il pas pendre exemple sur le système britannique ? Sa grand-mère la reine Victoria, disparue le 23 janvier, n'est-elle pas un modèle à suivre ? (Pour présenter Anastasia aux photographes, la tsarine est encore en deuil de Victoria cinq mois après son décès, sa robe noire contrastant avec les robes blanches de ses filles). Et la Russie a compté plusieurs impératrices régnantes avec la décision névrosée du fils de Catherine II... En Russie, la grande-duchesse Olga pourrait donc être l'héritière. Mais soit parce que c'est à la fois trop simple et trop compliqué, soit parce que la famille impériale pourrait se trouver en conflit avec le gouvernement, soit enfin parce que ce serait une "révolution dynastique" dont l'opportunité est jugée inutile, l'hypothèse n'est pas retenue. Une grave erreur aux conséquences désastreuses. C'est à cette époque que l'impératrice, de plus en plus nerveuse, sentant qu'on l'accuse de mettre en péril l'avenir de l'Etat, se tourne davantage vers la religion ; sa pratique excessive se mue en mysticisme.
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La tsarine, priant presque jour et nuit pour que Dieu lui accorde de porter enfin un garçon, se consacre attentivement à ses enfants, aimant s'occuper elle-même de chacune de ses trois filles. Elle accouche le 5 juin 1901. Catastrophe : c'est encore une fille, Anastasia, dont le prénom deviendra, plus tard, dans la Russie déchirée, le symbole d'une spectaculaire énigme. La sœur su tsar, Xénia, écrit : "Quelle déception ! Un quatrième fille !" Quelle est la réaction de Nicolas II ? Il part marcher dans le parc de Peterhof et fume une cigarette tant il est désappointé. Et certainement inquiet... Puis, il revient, s'étant recomposé un visage aimable.
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Beaucoup plus grave, sur le plan dynastique, vers la fin des travaux de la Conférence de La Haye, la tsarine accouche d'une troisième fille, Maria, le 14 juin 1899. Si, en privée, ses parents disent le bonheur d'avoir un troisième enfant et si sa nurse confirme, par écrit, que la nouvelle grande-duchesse est "en bonne santé", le peuple manifeste sa désillusion. Il attendait toujours un tsarévitch. "Je regrette la naissance d'une nouvelle fille pour le pays. Je sais qu'un héritier aurait été mieux bienvenu qu'une fille", note lucide, la reine Victoria, le 2 juillet 1899.
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Chez ce tsar plus bourgeois qu'aristocratique dans ses goûts, la vie de famille est prioritaire. Rien de doit la perturber. Époux et père exemplaire, il aime les joies simples : la nature, scier du bois, nettoyer la neige et rouler en automobile - des Renault d'un modèle spécial qui seront alignées devant le palais d(Hiver -, tirer à la carabine sur de bruyants corbeaux. Son divertissement favori reste les dîners d'hommes, avec ses officiers.
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Le 29 mai 1897, au palais Alexandre, l'impératrice donne naissance à une deuxième fille. Quelle déception ! La mère, pâle, épuisée, est très affectée. Sa dépression liée au post-partum est très sensible.La tsarine et Nicolas II se sentent coupables si l'on rappelle que la dynastie des Romanov est connue pour être prolifique en héritiers mâles, donnant, à travers ses alliances, plus de garçons que de filles. Le tsar dissimule son angoisse : il rend grâces au Ciel de lui donner une autre enfant. Elle est prénommée Tatiana. Six mois plus tard; lors de l'anniversaire de la mort de son père, Nicolas II écrit à sa mère : "Nos petites grandissent et deviennent de petites filles merveilleusement heureuses. Alix vous présente ses excuses sincères de ne pas vous avoir envoyé les photos promises, mais vous allez enfin les recevoir avec cette lettre. Olga parle aussi bien en russe qu'en anglais et adore sa petite sœur. Tatiana nous semble, bien que cela soit difficile à comprendre, une très belle enfant ; ses yeux sont devenus sombres et grands. Elle est toujours [souligné]contente et ne pleure qu'une fois par jour, après son bain, lorsqu’on la nourrit."
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