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Critiques de Jim Harrison (1059)
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Une odyssée américaine

En quête de grands espaces, je me suis lancé dans cette première lecture de Jim Harrison, et suis heureux de cette découverte. Sous couvert de road trip, l'occasion nous est offerte d'accompagner le narrateur dans un périple emblématique de la nature nord et ouest américaine. Cliff, notre compagnon de voyage, lettré, professeur puis fermier par goût de la liberté, se cherche un nouveau chemin de vie à l'aube de la soixantaine, dans un contexte de divorce et de perte de l'essentiel de ses biens. L'écriture est simple, très libre dans son propos, à l'image des écrivains issus des seventies. Tout au long du livre, route faisant, nous partageons une vision de la nature, méfiante à l'encontre de la course effrénée au rendement et à la modernité, ainsi qu'une interrogation sur l'authenticité humaine dans le jeu du paraître et de la course à l'argent. Enfin, le rapport aux femmes et le socle familial sont deux tiraillements continus d'un homme vieillissant en quête de solitude et de création. Un personnage attachant, authentique, que l'on aime accompagner sur cette longue route.
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Une odyssée américaine

C'est le premier roman de Jim Harrison que je lis. Cet écrivain, mort en 2016, se situait résolument en marge de l'Amérique "impériale" et matérialiste, se voulait proche des petites gens et préférait nettement la Nature aux gratte-ciels. Cliff, le héros du livre, est un sexagénaire vivant dans la cambrousse du Michigan, qui vient d'être plaqué par sa femme. Il se décide à faire un long voyage en auto, qui le conduira en Californie où vit son fils. Il traverse ainsi divers Etats (ce qui l'amènera à rebaptiser tous les Etats des USA). Cette odyssée se déroule dans un climat doux-amer: Cliff remâche les souvenirs de sa terne vie, notamment ses démêlés avec son ex-femme, et regrette sa vie frugale d'autrefois. Il est perpétuellement choqué par les usages de la jeune génération (en particulier de son usage immodéré du téléphone portable)… ce qui ne l'empêche pas d'être encore très motivé par le sexe.



Ce roman a une écriture un peu crue et ne coupe pas les cheveux en quatre; il se lit très facilement, même s'il présente quelques longueurs. Par contre, on peut regretter que les lieux traversés soient décrits trop sommairement. Mais c'est le personnage de Cliff, un anti-héros sans ambition, désabusé, indifférent aux grandes tendances de son temps, qui me semble le plus remarquable. Cliff ne veut pas se battre contre ce qu'il déteste et en même temps il persévère dans son propre chemin. Il est clair que, à travers lui, Jim Harrison exprime son dégoût pour la société américaine; mais il choisit d'écrire sans emphase. Il nous joue - un peu en sourdine - sa petite musique de contestation de la modernité.

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Une odyssée américaine

Un sexagénaire fermier ex-enseignant est poussé à changer de vie par sa femme qui divorce et vend tout. Perdu, il part sillonner les États-Unis du Michigan à la côte ouest (son fils habite en Californie) nous racontant ce qu'il voit, ce qu'il mange, ce qu'il boit, ce qu'il rencontre (oiseaux, femmes, hommes), ce qu'il fait (rien de grandiose) et ce qu'il pense (beaucoup de sexe). On voyage et on suit son cheminement chaotique (masquer]vers l'apaisement.[:masqier]

Le fil conducteur - un puzzle d'enfance - est très poétique, le road-movie et l'évocation de la nature sont chouettes, le regard truculent et autocritique est drôle et touchant. Ma première lecture (oui...) de Jim Harrison est une réussite.
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Une odyssée américaine

Peut-on changer de vie à soixante ans quand on a tout perdu ?

C’est la question que se pose Cliff, récemment divorcé, humilié, spolié, et rejeté de sa modeste vie d’agriculteur dans le Michigan. Ne cédant pas au désespoir il compte se reprendre en main en entamant un voyage en voiture à travers les Etats-Unis. Son but, se recentrer sur lui-même, vivre selon ses propres codes, faire fi du regard et du jugement des autres. Harcelé par son ex-femme et même par son fils qui a beaucoup de mal à suivre le nouveau cap de son père, il va croiser sur sa route Marybelle. Déjà rencontrée quand il était professeur de littérature, se personnage déluré, décomplexé et invasif va finalement l’aider de son émancipation.

Ce road-trip un peu particulier est une ode à la vie et à la résilience. Chacun est maître de son destin. Et si on se rappelle Candide n’oublions pas que pour être heureux il faut simplement cultiver son jardin.
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Une vengeance

Rien de spécial à en dire : j'ai passé un bon moment dans cette ambiance de western contemporain... J'ai beaucoup aimé le début (très accrocheur : on a envie de savoir pourquoi ce gars était là, nu et battu, sous les vautours ... ) après quand ça s'éclaircit c'est davantage "bateau" (rien de révolutionnaire sous le soleil concernant les relations hommes/femmes dans le "western" mais c'est un style , y'a pas de quoi brandir les pancartes hein) mais ma foi ça se lit bien . (issu de la critique du recueil : https://www.babelio.com/livres/Harrison-Legendes-dautomne/4766/critiques/1760625 )
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Wolf - Retour en terre

Un grand auteur américain est mis à l'honneur d'un coffret collector en poche regroupant deux de ses romans .

Jim Harrison et un très bon romancier, On retrouve dans son œuvre son goût pour la nature, la bonne chair et sa fascination pour les Indiens.

Harrison nous parle de l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui, d' hommes souvent à des moments charnière de leur existence.

Dans Wolf, premier roman de l'auteur écrit en 1971 et adapté au cinéma avec Jack Nicholson dans le role titre, nous allons suivre Swason, un jeune homme de trente ans qui part pendant une semaine faire du camping dans les forêts des monts Huron, dans la péninsule nord du Michigan.

Lire Jim Harrisson c'est faire un voyage en Amérique du Nord, dans une famille métissée de Blancs et d'Indiens, dans une nature sauvage qui est à elle seule un personnage; le voyage nous entraine à travers , l'amour, la mort, la bonne chère, la maladie, l'adolescence et l'âge adulte, la vieillesse.

Dans retour en terre, écrit plus tardivement en 2007, on navigue entre le présent et les souvenirs de chaque personnage et en partageant ainsi leur vie, on fait partie des leurs.

L'écriture d'Harrisson est unique qui nous parle dans une seule phrase, simple et concise - du temps qu'il fait, du goût de la tarte aux mûres, et de la nostalgie liée à tous ces éléments. Retour sur terre c'est un merveilleux livre sur l’homme en tant qu’élément des grands espaces.

C est aussi un texte très fort sur la mort comme relais sur terre , un témoignage essentiel autant pour le défunt que pour ceux qui restent.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Wolf. Mémoires fictifs

J'ai lu les vingt premières pages de ce livre, survolé les vingt suivantes et je l'ai refermé ! Je n'ai ni aimé ni compris ce livre qui me semble bien vide.
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Wolf. Mémoires fictifs

Wolf est le premier roman de Jim Harrison et raconte l'histoire de Swanson, la trentaine, pas vraiment sain. Alcool, tabac, drogues douces, il s’enivre de la nature pour oublier ses regrets, notamment celui de ne pas encore être la grand écrivain qu'il espérait. A l'occasion d'une semaine d'isolement et de solitude dans les bois, il évoque de nombreux souvenirs.
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Wolf. Mémoires fictifs

Harrison est un homme aux semelles de vent, qui bouge sans cesse et depuis son plus jeune âge. Dans ce roman, il se penche sur son passé lors d'une retraite solitaire en forêt, histoire de se faire une petite introspection à la campagne, loin de tout.



J'ai adoré...pour moi ce bouquin est beaucoup plus profond que "Sur la Route" de Kerouac.
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Wolf. Mémoires fictifs

tonique
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Wolf. Mémoires fictifs

Premier roman de l'auteur paru en 1971. le narrateur ,Swanson ,33 ans , double évident d'Harrison (l'enfance , la blessure à l'oeil...) , vagabonde dans la forêt des Monts Huron et parallèlement fait un retour sur sa vie , marquée par l'instabilité , des addictions multiples (sexe ,alcool) et la marginalité sociale. Entre description sensuelle de la nature sauvage et retour avec auto dérision sur ses colères ,ses amours ,ses « emmerdes » le récit est décousu , parfois proche du délire mais provoque une sorte de fascination par son mélange de trivialité et de poésie .
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Wolf. Mémoires fictifs

1971. Swanson, 33 ans est addict à l'alcool, au tabac, au sexe ainsi qu'à quelques drogues douces mais allergique à toute forme d'habitudes et incapable de garder travail et petite amie. Désabusé de n'être pas l'écrivain reconnu qu'il rêve d'être, il se contente de petits boulots pris au hasard de ses déplacements et ne sépare pas de ses livres préférés. Alors qu'il passe une semaine à camper au milieu de la forêt vivant de sa chasse et de sa pêche ou encore de ses conserves, sans fumer ni boire, il passe en revue les souvenirs de sa jeunesse, à compter de son départ de la maison familiale, à l'âge de 18 ans.

lire la suite :
Lien : http://lecturesencontrepoint..
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Wolf. Mémoires fictifs

Je n'ai sûrement pas dû commencer par le bon livre de Jim Harrison pour apprécier cet auteur à sa juste valeur.

Cet ouvrage est en réalité divisé en deux. D'un côté, l'on découvre un homme d'une trentaine d'années parti seul camper dans les montagnes du Michigan, vivant de ses quelques réserves et de la pêche et de l'autre, l'on découvre ce même personnage dan sa jeunesse. Il s'agit en fait des souvenirs que le narrateur se remémore au fur et à mesure de ses pérégrinations en pleine nature.

La partie qui est vécue au temps présent du roman, à savoir celle du camping et de la traque aux animaux sauvages est superbe tans que l'autre, celle des aventure d'un jeune homme, parti à l'aventure et ayant quitté ses parents vers l'âge de 18 ans m'a assez dégoûtée car le narrateur ne vivait alors que pour la drogue, le sexe et l'alcool. Même s'il reconnaît qu'il n'a connu que peu de femmes dans sa vie dont les plus importantes auront indubitablement été Laurie et Barbara, les scènes de sexe qu'il décrit ne sont jamais sans violence et surtout, d'une horrible crudité.



Certes, le roman est très bien écrit (un peu trop bien peut-être) car ces scènes-là en particulier m'ont assez écoeurées je dois dire. Je sais que je suis d'une nature sensible mais bon, j'ai quand même un seuil de tolérance et là, je peux vous assurer que cela le dépasser de beaucoup.

J'ai néanmoins tenté de passer outre et d'aller jusqu'au bout de cette lecture car il y a quand même de très beaux passages et de belles réflexions philosophiques !
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Wolf. Mémoires fictifs

Publié en 1971 aux États-Unis (et en 1991 par Robert Laffont en France), Wolf est le premier roman de Jim Harrison (qui nous a quitté le 26 Mars 2016) et une belle porte d’entrée pour qui veut découvrir l’œuvre de cet immense romancier qui préférait vivre au fin fond de la campagne plutôt qu’arpenter les trottoirs de mégapoles inhumaines. Espiègle, le romancier nous explique en préambule que son roman est un vrai-faux journal relatant quatre années de sa vie. C’est donc à l’âge canonique de 33 ans que Jim Harrison publie ses mémoires ! Le récit va donc se scinder en deux parties, l’une va décrire l’écrivain (ou du moins son personnage) empêtré dans une virée en pleine nature sauvage, ce qui donnera lieu à des scènes croustillantes où les amateurs d’une beauté naturaliste et contemplative en auront pour leur frais, et l’autre où les souvenirs urbains affluent et nous promènent de bars miteux en zones d’ombres peu fréquentables. Et au milieu de ce chaos littéraire surnage un être cramé par l’alcool et les mauvais choix, qui préfère écumer les bas-fonds de la société et les forêts sauvages pour y trouver une vérité, aussi crue soit-elle. « Il n’y a aucun romantisme dans les bois, malgré ce que prétendent les imbéciles. Le romantisme est dans le progrès, le changement, la disparition d’une face de la terre au profit d’une autre. Nos indiens étaient, et sont encore, de grands anti-romantiques. Quiconque le conteste devrait être largué en parachute ou amené en hydravion dans le territoire du Nord-Ouest, histoire de voir si il trouve sa dose de romantisme. » Jim Harisson plonge le lecteur dans les méandres de son histoire où pleuvent les relations sexuelles plutôt glauques, où la violence des mots côtoie celle des gestes, où un pays ne veut plus se regarder en face, mais préfère cacher sa misère sous son paillasson. L’auteur gratte là où ça fait mal, submerge son auditoire de détails sordides parfois hilarants souvent tristes. Jim Harrison est un révolté, un cœur d’or caché sous l’apparence d’un ours mal léché qui ne prends pas de gants pour dire ce qu’il a à dire. « J’ai toujours pensé qu’on aurait dû appeler les hommes de cinquante ans en premier sous les drapeaux, puis ceux de la tranche d’âge immédiatement inférieure et ainsi de suite. Laisser aux jeunes la chance de pouvoir vivre un peu, de goûter les choses, avant d’aller se faire descendre au fin fond de la jungle. Et on devrait aussi recruter systématiquement 25% du congrès. » Jim Harrison renvoie dos à dos la nature impitoyable et la société des hommes, qui dans sa grande folie mégalomaniaque, se croit supérieure au monde des végétaux et des animaux. Et derrière l’amertume et le cynisme, derrière l’épaisseur de la peau, se cache une blessure grave et profonde, que l’écrivain a su peut-être guérir grâce à son travail qui marque à tout jamais l’histoire de la littérature américaine.
Lien : https://cestarrivepresdechez..
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Wolf. Mémoires fictifs

Attention document ! Ce roman est le premier sorti par celui qui deviendra l’une des références majeures des lettres américaines du XXème siècle. Ecrit en 1971, ce « Wolf » a comme sous-titre « Mémoires fictifs ». On ne me le fera pas croire. En effet, le narrateur, ce Swanson ressemble trop à Jim HARRISON lui-même pour que l’on y voie une quelconque fiction : né en 1937, borgne depuis sa plus tendre enfance, d’ascendance suédoise, mesurant à peine plus d’1 mètre 50, ayant perdu son père et sa sœur lors d’un accident de voiture lorsqu’il n’avait que 19 ans, ça ne vous rappelle personne ? Si ce roman se lit comme une fiction déjantée, il s’agit bien là d’une autobiographie plus ou moins romancée, on parlerait aujourd’hui d’une autofiction. Ah oui mais pas n’importe laquelle. C’est celle d’un homme qui a parcouru les Etats-Unis en long en large et en travers jusqu’à l’épuisement, qui a cherché la réconciliation avec la vie au cœur d’une forêt, dans laquelle il va finir par se perdre. Il se remémore cette vie chaotique faite, bien sûr, de femmes, d’alcool, de cigarettes à outrance et de drogues diverses mais efficaces. À ce propos, il me semble improbable voire impossible qu’HARRISON ait écrit ce bouquin à jeun tant l’écriture est agitée, digressive en diable, confuse même. Mais une confusion tout à fait salutaire, une confusion qui nous replonge dans un monde disparu, celui des seventies, fait d’excès en tous genres, un monde où la confusion mentale résultant notamment des psychotropes gouverne la jeunesse rebelle. Roman truffé d’anecdotes pour la plupart tordantes, ce « Wolf » est celui de l’insouciance, les petits boulots, les voyages à l’arrache, la picole pour tenir le coup, le whisky vu et bu comme du café, une grosse dose pour favoriser le réveil des troupes. Mais « Wolf » est aussi le roman des premières désillusions face à la société américaine (car c’est bel et bien un roman sociétal), des premières dépressions à la mort des proches, le roman d’un avenir réduit où seul le moment présent doit compter. HARRISON est ce libertaire (il a lu et apprécié KROPOTKINE) isolé et contemplatif dans une Amérique guidée par le capitalisme, il s’évade par la lecture (les références à l’un de ses maîtres DOSTOIEVSKI sont nombreuses), le whisky, les gonzesses libérées, les grosses bagnoles pourries et la nature, la sainte et divine nature, celle où la pêche est élevée à l’état d’art précieux. Sacré phénomène que ce Jim ! Et cette écriture plus verte, plus argotique que jamais qui nous mène avec un humour omniprésent à la table où l’alcool va couler à flots. Un livre où la perversion est revendiquée en même temps qu’un certain état d’urgence d’une jeunesse en quête de repères. « Wolf » n’est pas vu comme le chef d’œuvre d’HARRISON, pourtant il aide à comprendre tout le reste, ce qui va suivre…

https://deslivresrances.blogspot.fr
Lien : https://deslivresrances.blog..
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Wolf. Mémoires fictifs

« Wolf », ou les errances d’un marginal dont chaque immersion en société fait l’effet d’un plongeon dans une eau trouble, saumâtre. Désaxé, asocial, l’homme traîne sa dégaine au hasard des routes et des rencontres, avec son incapacité à s’adapter, encore moins à s’intégrer à ce qui ressemblerait à ses semblables, bipèdes bien pensants et socialisés. Lui, c’est dans les bois qu’il se sent bien, à humer les odeurs, à donner sens au moindre tressaillement de branche, et la forêt le renvoie dans ses méditations à sa condition d’homme. Libéré, il revisite ses souvenirs comme on caresse un rêve, son attention captée par l’essentiel : le saut d’un écureuil, l’ombre d’un cerf, le croassement d’une grenouille…Homme solitaire, et lecture salutaire.
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Wolf. Mémoires fictifs

Jim Harrison (1937-2016), de son vrai nom James Harrison, est un écrivain américain. Il a publié plus de 25 livres, dont les renommés Légendes d'automne, Dalva, La Route du retour, De Marquette à Vera Cruz… Membre de l'Académie américaine des Arts et des Lettres, Jim Harrison a remporté la bourse Guggenheim et a déjà été traduit dans 25 langues.

Quelle surprise en consultant la liste des œuvres (romans et nouvelles) de l’écrivain, deux romans m’avaient échappé, ce Wolf (1971) le tout premier paru, et un autre que je me réserve pour plus tard. Quand on interrogeait Harrison sur ce livre, il le résumait succinctement ainsi « C’est l’histoire d’un jeune homme qui a fait pas mal de bêtises dans sa vie et s’enfonce dans les bois avec l’idée de s’y enraciner pour de bon et, surtout, de rencontrer un loup. » Et si je vous dis que le bouquin est sous-titré Mémoires fictifs, vous aurez une assez proche idée de son contenu.

Nous avons donc Swanson notre héros, un jeune gars qui part en forêt, loin du monde pour être au plus près de la nature et de sa faune, plus ou moins bien équipé pour ce genre d’aventure mais assez expérimenté pour ne pas faire d’âneries dommageables et en profiter pour ne pas boire d’alcool. Il crapahute de-ci, delà, rampe dans le marais pour épier un balbuzard devenu oiseau rare etc.

Ça pourrait être un peu bateau à lire ce texte aujourd’hui mais Jim Harrison a déjà la fibre du grand écrivain qu’il deviendra car cette randonnée est ponctuée de digressions multiples et de natures diverses qui rompent le prévisible, surtout pour ceux qui ont déjà lu l’auteur. A cette errance se mêlent des rêveries poétiques, des fantasmes et des souvenirs autobiographiques avérés (décès tragique de son père et sa sœur, perte de son œil, ses origines suédoises…) et d’autres très plausibles ou très proches de la réalité vécue : il sillonne le pays en autostop, Boston, New York, la Californie…, il boit des coups, il connait de jolies filles (Laurie, Barbara…), il fait des rencontres, une jeune vie de marginal sans le sou. Et déjà à cette époque ce triste constat sur ce que devient l’Amérique où la nature peine à résister à l’envahissement humain et industriel.

Ce n’est bien entendu pas le meilleur roman de Jim Harrison mais pour un premier essai, il est prometteur et bien dans le sillon de ce qu’il tracera par la suite.

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Wolf. Mémoires fictifs

WOLF de JIM HARRISON

Le premier livre écrit par Harrison en 1971, traduit tardivement en français. Mémoires fictives en est le sous titre. Écrit à la première personne, on suit sa vie dans le désordre dans les années 56/60. Ses galères à New York, ses rencontres féminines, tendresse avec Marcia, sexe intense avec Barbara, voyage à travers le pays, petits boulots, trop d’alcool, profite de la nature dans les monts Huron.

Il vit à Boston des moments misérables, claque son fric pour une danseuse arménienne, évoque ses dépressions saisonnières et son frère qu’il admire. Voyage vers l’Ouest, fauché, territoire du génocide indien, boit trop, s’isole une semaine sous la tente pour arrêter de picoler.

C’est un livre intéressant qui permet de découvrir un peu plus sa famille originaire de Suède, de Göteborg arrivée en 1892. Et puis la disparition brutale de sa sœur et sa mère dans un accident.

Pour ceux qui ont envie de découvrir un peu plus l’homme Harrison.
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Wolf. Mémoires fictifs

Pour apprécier ce livre il est important, je pense, de le remettre dans le contexte des années 70. Les rubriques d'un homme aimant la pêche, la nature, la solitude, l'alcool et les femmes. Un bon vivant, quoi ! Le Jim Harrison égal à lui-même tout en sincérité et écriture brute. Il campe à l'état sauvage et ses pensées nous emmènent sur sa famille, ses femmes et ses expériences. Il revient sur ce que nous avons lu dans ces autres ouvrages comme le décès de son père et de sa sœur dans un tragique accident de voiture, également de la perte de son oeil. Son côté direct peu rebuter un lecteur découvrant cet auteur. Moi, je me suis régalée avec cet amoureux des grands espaces.



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