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Critiques de Karine Giebel (7136)
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Purgatoire des innocents

[Après avoir, il y a peu, critiqué chacune notre premier Giebel - « Chiens de sang » pour iz43 et « Ce que tu as fait de moi » pour ma part -, c'est un peu par hasard au détour d'un commentaire et de messages ayant suivis, que nous nous sommes aperçues que nous brûlions toutes deux d'impatience à l'idée de renouveler l'expérience...

Pour ce qui est donc notre incursion commune dans l'univers de cette talentueuse auteure, « Purgatoire des innocents » s'est imposé naturellement.]



*****



À la lecture de ce 2e récit (une deuxième dose... celle qui rend définitivement accroc !), je comprends mieux les avis mitigés des fans sur son dernier roman (ma première dose). Intensément psychologique, « Ce que tu as fait de moi » n'a effectivement pas grand chose à voir avec celui-ci. Pourtant je l'ai particulièrement adoré (!)





« Plutôt mourir que renoncer. »



Mais avec ce titre, l'auteure nous inflige des phrases extrêmement courtes, de simples mots parfois.

Violent. Âpre. Déstabilisant.

Choquant, martyrisant, nos coeurs et nos âmes...

Elle frappe dur, elle cogne sec...

Aussi durement et sèchement que son bourreau dépeint ici, elle nous tanne l'esprit inexorablement, sévèrement et irrémédiablement.



« Je vais mourir.

C'est aussi évident qu'effrayant.

Inéluctable.

"Too young to Die" ? Il n'y a pas d'âge pour mourir. À peine venu au monde, on est sur la liste d'attente.

Susceptibles d'y passer d'une seconde à l'autre. »



Un braquage de très haute voltige, qui aurait pu être le coup du siècle - plusieurs millions d'euros à la clé - , permettre aux quatre gangsters une vraie retraite dorée ; les doigts de pieds en éventail sur une plage dorée, la mer turquoise ondoyante et les palmiers s'agitant au gré d'un doux zéphyr, des étoiles dans les yeux... etc...

Mais ce n'est évidemment pas le cas ici, autrement nous ne serions pas dans un thriller de Karine Giebel ^^



Le plan ne se déroule pas comme prévu ; les catastrophes s'enchaînent et... s'engage alors une longue descente en enfer pour nos protagonistes - excellents acteurs sous la plume hypnotique de celle que je commence à considérer (comme beaucoup) comme une, si ce n'est LA, meilleure écrivaine du genre :)

Forcés de changer leur plan, de trouver refuge rapidement - Sauf qu'aucun d'eux n'est à même d'imaginer un instant dans quel antre méphitique ils vont tomber.

Et la chute sera lente, agonisante, funeste...



« Espèce de salaud, je te garantis que tu vas payer.

Un prix que tu n'imagines même pas !

Bientôt, c'est toi qui trembleras. Toi qui auras peur. Toi qui auras froid. »





Difficile d'exprimer un ressenti clair et objectif au sortir de cette lecture, du calvaire vécu, enduré, tant par les personnages que par le lecteur.

Ça fait mal, atrocement mal. C'est d'une tristesse étouffante, éprouvante.

Une terreur acide se dilue dans nos tripes à chaque ligne, à chaque mots.





Bien qu'étant personnellement adepte des thrillers psychologiques et / ou sanguinolents, je suis loin d'avoir été déçue... Mais je mentirais en prétendant que l'on puisse en sortir indemne. Rarement bouquin m'aura autant retourné l'estomac, le coeur et l'esprit à la fois.

Âmes sensibles : tenez-vous bien éloignés... Quant aux autres : foncez, si vous l'osez !





Bonne lecture à tous et toutes ;-)





*****





Pour info :



“Karine Giebel a été deux fois lauréate du Prix Marseillais du Polar : en 2005 pour son 1er roman Terminus Elicius et en 2012 pour son sixième livre Juste une ombre, également Prix Polar francophone à Cognac. Les Morsures de l'ombre, son troisième roman, a reçu le Prix Intramuros, le Prix Polar SNCF et le Prix Derrière les murs.

Meurtres pour rédemption est considéré comme un chef-d'oeuvre du roman noir.

Ses livres sont traduits dans plusieurs pays, et pour certains, en cours d'adaptation audiovisuelle.

Purgatoire des innocents est son septième roman.”



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Satan était un ange

François Darvin, avocat d'affaires à Lille avec un but dans la vie : réussir sa vie financière et surtout ne pas vivre la même vie que ses parents modestes. Il a une compagne Florence, galeriste. Sa vie est harmonieuse pour lui jusqu'au jour où il doit consulter un médecin pour des malaises fréquents.

Il apprend qu'il a une tumeur au cerveau : inopérable.

Ses jours sont comptés.

Il décide d'épargner sa compagne et part sur les routes.

Commence un véritable road-movie.

A la sortie de Lyon, il prend un jeune homme, sac au dos, dans sa voiture.

Paul est jeune, sympathique, aide François à supporter sa douleur mais il est loin d'être un ange.

Il est suivi par des malfaiteurs qui essaient de récupérer ce que Paul leur a volé.

Petit à petit, les catastrophes s'accumulent autour de François et vers la fin du livre, nous apprenons qui est réellement Paul.

Je vois que le livre est paru en 2014, semble se passer avant la venue de l'euro car on y parle de francs.

Les chapitres sont séparés par des extraits des "Fleurs du Mal" de Baudelaire.

L'écriture est de grande qualité.

Le récit bien structuré nous donne envie de continuer sans arrêt à en savoir plus sur Paul et sur François qui se montre très paternel envers lui. C'est un point positif car cette attitude tente à humaniser ce gamin qui avait de quoi avoir perdu tout repère.

Premier livre de Karine Giebel que je lis et il faut avoir le coeur bien accroché.
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Toutes blessent la dernière tue

Quand je veux lire ce livre, c'est avec ma grande amie Colette, que je me décide. Même si on le lit chacun de notre côté, on peut quand même le partager ensemble. Lorsque je me fais venir ce gros pavé, un roman presque de 800 pages, je ne suis plus très certaine mais DÉTROMPEZ-VOUS !!! Je déclare que ça se lit TOUT SEUL.



En débutant ma lecture, je ne prends pas aucune note, je ne retiens ainsi aucune citation. Je le lis que pour moi-même et je ne veux pas faire non plus de chronique. Lorsque nous avons des amis sur Babelio, on ne peut pas toujours avoir un libre arbitre, je dédie donc mon article à mes ami(e)s. Je suis très contente en fait de partager car c'est en effet un gros coup de coeur. Je salue donc le travail de l'auteure, je rends alors hommage à cette histoire merveilleusement bien orchestrée. Ce qui fait également mon attachement à ce récit, c'est aussi la place privilégiée que mes personnages ont pris dans mon coeur : Tama, Tayri, IZ et Gabriel.



L'auteure révèle bien son talent de conteur, en donnant la voix à ses deux personnages principaux : Tama et IZ.



Je dois avouer que l'auteure Karine Giebel construit parfaitement bien son livre. Son écriture est toujours aussi très efficace, très puissante et vraiment magnétique. Tu suis très bien l'histoire, les chapitres sont courts et les informations sont très fluides. C'est comme un film d'horreur que tu regardes, et qui se défile à travers tes yeux. Tu veux toujours savoir le déroulement, tu sens vraiment l'emprise qui se referme sur toi, du début jusqu'à la fin. Je ressens alors mon coeur qui bat fort, à mille à l'heure, tu vis toutes sortes d'émotions toi aussi. Tu es vraiment déstabilisée, tu sors vite, très vite même, de ta zone de confort.



C'est un univers assez noir, même s'il laisse parfois entrer des lueurs d'espoir. Elle aborde effectivement des enjeux importants, et qui font réfléchir. Elle traite aussi la violence, sous toutes les formes. Je me souviens que parfois je suis très émotive, à la lecture. Quand tu ouvres ton livre, tu ne peux plus le lâcher, l'auteure Karine Giebel sait te surprendre et elle sait accaparer toute ton attention. Même une fois le livre terminé, cette histoire laisse des traces. Je ne peux oublier, je suis totalement conquise et la fin me laisse sans voix.



Cet excellent thriller détient tous les ingrédients qu'on aime et l'auteure nous démontre ici tout son véritable talent. Je n'en dis pas plus, c'est aux autres lecteurs, qui raffolent de ce genre littéraire, de le découvrir. Je ne le conseille cependant pas à tous, c'est du Karine Giebel après tout.



À mes yeux, je le confirme, c'est un gros coup de coeur !



Siabelle
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Glen Affric

Ben voilà. L'histoire est terminée. La liseuse éteinte. Je me sens dévastée. Le cœur en miettes.

Comme à son habitude, Karine nous fait rencontrer des personnages terriblement attachants. Au niveau des émotions, on est monté sur les montagnes russes. Des moments très durs. Je me surprends à vouloir casser la gueule (si si !) à plus d'un tortionnaire. Je me suis sentie révoltée, en colère. j'ai trépigné, j'ai soupiré, j'ai franchement eu envie de hurler de rage.

Et il y a aussi des moments tellement touchants, tellement plein d'amour et d'émotions.

700 pages qui défilent à toute vitesse tellement l'écriture est fluide, tellement Léonard, Jorge, Mona et Angélique sont attachants. Tellement on a envie de les protéger mais aussi de les connaître. Tellement on les aime.

Et paf la fin comme un crash test . Difficile de s'en remettre.

Et en même temps c'est ce qui fait la beauté du livre. Une autre fin aurait été moins réussie sûrement.



Pour avoir fréquenté le milieu carcéral en tant que bénévole lorsque j'étais étudiante et lu à l'époque pas mal d'études et d'articles, cela sonne très très juste.



Je ne vous résumerai pas l'intrigue. Un Giebel ça doit se découvrir seul, se savourer ligne après ligne, se digérer aussi.



Tout ce que je peux dire, c'est que Karine a signé un de ses plus beaux titres. Et qu'il va falloir que je mette des places ex aequo sur le podium.

léonard et Jorge vont donc rejoindre Tara (Toutes blessent la dernière tue, Marianne (meurtres pour rédemption) , Raphael et William (purgatoire des innocents).

Et pas la peine de faire de la place sur le podium pour Karine, car pour moi , et de loin, elle a gagné la première place.



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Glen Affric

C’est l’histoire de Leonard 16 ans, un grand gaillard au cœur tendre mais avec une différence…

Celle également de Jorge un écorché de la vie.

Quel est ce lien qui va les lier ?

L'un qui se bat pour vivre et l’autre pour survivre…

Deux êtres qui m’ont profondément émue.

C’est une histoire qui prend aux tripes.

Il faut s’accrocher et prendre de temps à autre une bonne bouffée d’oxygène car l’on rejoint les abysses.



Je pénètre dans la sphère de Karine Giebel avec cette première lecture et j’en prends plein la vue.

L’autrice joue savamment avec nos nerfs, nos émotions.

Elle m’a fait virevolter dans tous les sens, m’a fait pleurer, me révolter et j’ai eu peur aussi.



Karine Giebel a la finesse de couper le chapitre à un moment qui nous laisse sur le fil et j’ai été tiraillée bien souvent croyant avoir percé la vérité mais non, je m’étais encore trompée.

D’abord effrayée par ce pavé de plus de 750 pages, j’ai été littéralement surprise par la facilité de lecture. J’ai quitté cet univers fait de ténèbres, la gorge serrée et l’estomac noué…

A travers son livre, L’autrice soulève ce qui a de plus détestable chez l’être humain, la cruauté !

L’on m’avait prévenue, elle deviendrait une addiction et effectivement je me retrouve dans la toile de @KarineGiebel, je m’incline et je dis merci !



https://www.instagram.com/p/CaAWHbDq5Af/?utm_medium=copy_link
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Ce que tu as fait de moi

Quand je commence un Giebel, je me demande toujours comment Karine va faire pour me surprendre, me séduire, me remuer les trippes, serrer mon coeur de Bisounours.

A chaque fois je me dis que c'est impossible de me faire vibrer comme dans mon trio de livres coups de coeur. Parce que forcément après avoir été mise ko par "Toutes blessent la dernière tue", "Meurtres pour rédemption" ou "Purgatoire des innocents", je me dis qu'écrire autre chose qui touche autant mon âme c'est un défi irréalisable.

Karine s'attaque à l'amour, à la passion. Et entre ses mains, on se dit qu'on va se prendre une claque monumentale.

Parce que Karine est un peu sadique tout de même. D'abord il faut vous le dire, un Giebel ne se termine jamais bien.

Ca c'est fait.

Ensuite Karine aime torturer ses personnages, faire ressortir leur noirceur, les malmener, les tirailler.

Donc Ce que tu as fait de moi ne déroge pas à la règle. On a du lourd. Les personnages sont emmenés loin dans la profondeur de la haine, du doute, de la culpabilité, de la passion qui devient dévastatrice, qui vous ronge de l'intérieur, qui vous rend fou et vous fait commettre l'irréparable. On ne se reconnaît plus.



Ce livre se veut comme une confession. Dans un commissariat , on entend les dépositions de Richard commissaire et de Laetitia une jeune recrue.

Je n'en dirai pas plus. Je n'avais d'ailleurs pas lu de critique ni la 4me de couverture pour ne rien gâcher de ma lecture.



C'est magistral. L'histoire , même si on n'est pas forcément d'accord avec les personnages (mais qui suis je pour juger?), est addictive, envoûtante. Encore deux personnages que je ne suis pas prête d'oublier.























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Terminus Elicius

Après mon coup de coeur pour l'excellent de force, j'ai voulu me replonger dans l'univers de Giebel avec un engouement que je ne cache pas.



Au premier abord, le résumé de l'histoire m'a beaucoup attiré. Puis, j'étais surtout intriguée par le personnage principal : Jeanne, une jeune femme de 28 ans solitaire, fragile, timide et maladroite qui jongle entre sa mère avec qui elle vit et son boulot de secrétaire dans un commissariat de Marseille.

Pas très ragoûtant comme vie !

Mais il y a ces fameuses lettres qu'elle trouve dans le train qu'elle prend quotidiennement. Certes, écrites par un meurtrier récidiviste nommé Elicius mais dont la beauté de l'écriture la laisse totalement sous le charme.

Terrible dilemme : le dénoncer ou continuer de fantasmer cet amour qui rempli sa misérable vie de bonheur ?



Bon, ici le coup de coeur n'était pas au rendez-vous mais j'ai tout de même passé une agréable moment.

Une réflexion sur la solitude est abordée à travers le personnage de Jeanne.

J'ai pris plaisir à la suivre dans son quotidien, toujours dans l'attente de sa prochaine lettre qui chamboule à chaque fois ses émotions. Giebel met bien en avant les différents sentiments qu'éprouve son personnage selon les situations.

Petite faiblesse quant à l'enquête suivie par le beau capitaine Esposito qui n'est autre qu'un collègue de Jeanne. Je m'attendais à ce que les ficelles soient un peu plus solides.

Par contre, j'ai aimé le sentiment de tiraillement que ressent Jeanne entre Esposito et Elicius, c'est ce qui renforce le dilemme et l'intrigue. La fragilité de son aspect psychologique met le lecteur dans le doute en permanence. Entre ses TOC, sa voix intérieure qui la tourmente, sa méfiance de l'extérieur et son passé qui la ronge, on s'interroge sur son vrai fond.

Certains passages sont un peu fleur bleue mais rien de bien gênant à mon sens.



La fin est plutôt pas mal également. Pas de gros suspense à faire frémir mais c'est un petit roman psychologique qui est vraiment plaisant à lire... et dans le train si possible !
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Chambres noires

Je referme le recueil de nouvelles et je me sens KO.

J'ai l'habitude avec Karine, de me prendre de grandes claques, de souffrir avec ses personnages, de me triturer l'âme.

Ici on est loin de l'ambiance de ses romans, des thrillers qui envoient du lourd.

Et pourtant en quelques pages, j'ai vraiment été émue. Karine ne choisit pas des princesses, des avocats ou autres comme personnages. Elle s'intéresse aux petites gens, à ceux que l'on ne voit pas. Elle touche à des sujets qui m'ont remué les trippes.

Chambre noire est la nouvelle que j'ai le moins aimé.

Martin est un sale type qui se retrouve forcé d'expier ses crimes. Je dois être trop gentille. J'ai eu mal pour lui.



L'armée des ombres met en lumière si j'ose dire Mathilde une femme de ménage qui cumule les heures et ne parvient pas à tenir la tête hors de l'eau. Je l'ai trouvée difficile mais en même temps très tristement réaliste.



"Un monde parfait" commence sur la route des vacances pour Axel, Julie et leur enfant Dylan mais on se le doute bien avec Karine les vacances tournent vite au cauchemar.



Dans "Au revoir les enfants" Yvonne une dame âgée en Ehpad nous raconte son présent en plein premier confinement puis son passé d'ancienne résistante et déportée. Là je crois que j'ai pleuré non stop. J'ai dû faire une pause d'ailleurs.





Suivent quatre autres nouvelles plus courtes (certaines sont parues dans Treize à table).

Je les ai trouvées aussi très touchantes.

J'ai été horrifiée par Sentence qui situe son histoire en Inde où deux amoureux s'aiment en secret et n'en n'ont pas le droit. J'ai cru devenir folle en découvrant leur punition. Une autre qui se passe en Afrique m'a aussi beaucoup bouleversée. En fait toutes quand j'y réfléchis. Comme ce SDF avec son chien.

J'ai beaucoup aimé ces 4 nouvelles même si elles m'ont emplie de tristesse.

Karine ne m'a jamais déçue.

On ne ressort pas indemne de ses lectures. On se retrouve fracassé, le coeur passé à la moulinette. Un peu honteux aussi d'être privilégié par rapport aux personnages de Karine. Désabusé aussi par la cruauté du monde dans lequel nous vivons.

Bon il faut que j'enchaîne sur une lecture plus légère.





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Juste une ombre

Chloé est traquée par une ombre qui s'immisce dans sa vie privée, dans sa sphère professionnelle mais aussi et surtout dans son esprit. Malheureusement cet homme est tellement sournois que personne ne croit Chloé et qu'elle se bat seule contre tous pour lui échapper. Magnifique prouesse une fois de plus... j'ai été baladée du début à la fin comme à chacun de ses livres! Celui-ci n'est ni trop gore ni trop hard pour les âmes sensibles. Une sacrée histoire que je n'ai pas pu lâcher et qui me reste encore en tête. Et quelle fin! Ceux qui ne connaissent pas Karine Giebel peuvent tout à fait commencer par celui-ci. L'écriture est sympa, les actions s'enchaînent à bon rythme et le final est grandiose (comme toujours!).
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Toutes blessent la dernière tue

Si vous aimez le style de Karine Giebel, vous ne serez pas déçue par ce livre. Toujours aussi noir, toujours aussi dur. Là on part avec Tama qui est esclave chez les Charandon. Ils passent leur temps à la torturer physiquement et psychologiquement. Elle va subir les pires humiliations mais elle s’accroche à des petites choses (une rencontre, la lecture…). Les personnages sont forts, puissants. Ce pavé ne doit pas vous faire peur par son nombre de pages, vous ne verrez pas passer les 786 pages (pocket) mais c’est plutôt le contenu qui risque de vous maintenir éveillé toute la nuit. Ce qu’elle vit est inhumain et dire que malheureusement ces pratiques existent toujours… ça donne des frissons
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Toutes blessent la dernière tue

Ce que j’ai ressenti:



▪️ "Porter un nom, ça veut dire qu’on existe. »



Elle a choisi de t’appeler Tama. C’est un si joli prénom, Tama. Mais derrière ces quatre lettres, se cache une réalité ignoble. Tu t’appelles Tama, tu es un personnage de fiction mais c’est tant de personnes réelles qui pourraient prendre ce prénom, qui connaissent cette douleur incommensurable, qui survivent dans des espaces réduits comme le tien, qui subissent la haine.



Elle a choisi de t’appeler Tama. Elle a choisi de te rendre forte, persévérante et courageuse. Ça n’enlève en rien, l’horreur. Mais ça te rend capable d’encaisser, d’apprendre et de nous faire ressentir à la puissance émotion, les temps forts de ta vie…



Elle a choisi de t’appeler Tama. Elle, c’est Karine Giebel. Et heureusement, c’est avec son talent qu’on va pouvoir se confronter à un sujet révoltant. Et ces heures passées dans son thriller, m’ont terriblement blessée, et à la dernière page tournée, ça aurait pu me tuer, tellement j’ai eu le cœur explosé quand j’ai lu ses mots… Mais sans doute qu’un ange veillait pendant que je dévorais littéralement ce pavé…Pendant que j’admirais la puissance de ce thriller signé en lettres de sang et de noir, celle de la reine du polar: Karine Giebel.



▪️ "Est-ce qu’on a mal quand on rêve? »



Elle a choisi d’explorer des sentiments aussi fort, que la haine et l’amour. De les mélanger, de force, pour en faire une œuvre sombre parsemée de lumières éphémères. Un livre inoubliable. Un livre qui te blesse, un livre qui te tue. Elle a choisi de ne pas nous épargner. Vraiment pas. C’est un pari risqué mais il lui fallait sans doute faire ça, dans l’extrême et la tension permanente, pour que l’on prenne conscience, que l’esclavage est encore bel et bien là, en France. Qu’il a pris une nouvelle forme, mais garde toutes ses lettres de souffrances extrêmes. SERVITUDE. ESCLAVAGE. Et voilà comment on en vient à rester comme ça, pétrifiés et bouleversés, parce que même dans le désespoir, il reste peut être une toute petite flamme. Elle a choisi de l’écrire comme ça, notre chère Karine Giebel. Avec assez d’amour pour qu’on soit porté, mais avec des coups qui pleuvent à tout va pour qu’on soit touché. Histoire de fracasser nos illusions aux pieds bleuis de froid de la petite Tama et de laisser s’écouler nos espoirs par le trou béant de sa main meurtrie. Et puis, ça ne s’arrête pas. Aucun de temps mort, pas de répit. Le corps ravagé mais avec le cœur ouvert, elle lutte cette enfant. Tama se console dans les quelques lignes écrites, qu’elle grappille à l’ignoble. Ça fait Mal à l’intérieur quand j’ai lu tout ça. Et comme elles, on aimerait croire aux anges gardiens…Qu’il y en ai un, enfin, qui vienne la sortir de cet enfer…



▪️ "Vulnerant omnes, ultima necat. At eae quas ad vos consumpsi me delectaverunt. »



J’ai choisi de passer ces heures avec Tama et Karine Giebel. Des heures de lectures effroyables. Et, j’ai aimé ces heures parce qu’elles m’ont appris aussi que, même si la haine est là, l’amour est bien plus fort et la force au féminin est grandiose. Je les remercie pour ce moment de courage admirable. C’est un livre qui laisse des marques, un livre qui nous dit que c’est réel, que l’enfer est caché derrière une porte de cagibi. Je te conseille de ne rien attendre des anges, ils sont tous tombés quand ils vont vu la noirceur des âmes humaines…A nous de faire le nécessaire, maintenant.







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
Lien : https://fairystelphique.word..
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Purgatoire des innocents

Peut-on aller plus loin dans l'horreur? Je préfère penser que non, car cela serait au-delà de mes capacités de lectrice. J'avoue même avoir passé quelques pages pour m'épargner des scènes de torture , qui de toute façon faisaient peu progresser l'intrigue. Autrement dit, thriller gore, âme sensible s'abstenir.



Ça commence avec un braquage qui foire (deux victimes) et une cavale mise à mal par l'état d'un des braqueurs, blessé. S'arrêter chez un véto pour réclamer du secours, l'idée n'était pas mauvaise. Mais la bande va rapidement se rendre compte que non, ce n'était pas du tout une bonne idée. Car c'est un long cauchemar qui commence.



Le roman met en lumière les relations particulières qui unissent bourreau et victime, et les rapports de soumission qui se modifient selon des codes complexes. Les rôles peuvent s'inverser au gré des échanges en une sorte de hiérarchie morbide.



On a affaire à des personnages très différents : des truands à l'ancienne, avec un code d'honneur et concernés par le gain, mais aussi des pervers particulièrement pathologiques, ayant pour livres de chevet les écrits de Sade.



Quand aux victimes, là aussi nombreuses et variées, elles mettent bien en évidence que la,souffrance les,conduit inévitablement à la trahison, induisant une douleur plus grande encore, car non guérissable.



C'est souvent insoutenable et au cinéma ce serait interdit au moins de 16 ans. L'écrit présente l'avantage de l'auto-censure qui atténue les images mentales décrites par les mots. (Certes devant un écran on peut mettre les mains devant le yeux, mais c'est différent, il reste le bruit et on perd un peu de l'action.



C'est du grand Karine Giébel, l'un des plus noirs parmi tout ceux que j'ai lu.






Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Et chaque fois, mourir un peu, tome 1 : Blast

Voilà un peu plus de deux ans que j’attendais avec impatience cette dernière parution de Karine Giebel, l’une de mes auteures favorites… et encore une fois, elle m’a totalement transportée.



Elle nous entraîne cette fois à travers des paysages ravagés par la guerre, malheureusement bien réels, qui ont eu lieu entre 1992 et 2010 dans plusieurs pays du globe.

De la Bosnie-Herzégovine, au Sénégal, en passant par l’Afghanistan, Grégory vit pour sauver les autres.

Il fait partie des soignants de l’équipe du CICR, le Comité International de la Croix-Rouge.

Avec son équipe, ils tentent de sauver des victimes, parfois très jeunes, mutilées par les conflits. Grégory doit aussi, malgré lui, prendre le rôle de celui qui fait le tri des blessés… en sauver certains avec les moyens du bord, au détriment des autres.



Le roman est entrecoupé par de courts passages où une victime, enterrée vivante implore ceux qu’elle aime… on se demande tout au long du roman s’il s’agit de Grégory et comment ce martyr s’est retrouvé dans cette situation.



Certains passages sont vraiment éprouvants à lire car on sait pertinemment que cela existe.

Ici, l’auteure dénonce la barbarie humaine et exprime aussi toute son admiration pour les personnes comme Grégory, qui risquent leur vie au milieu des champs de bataille pour soigner des victimes dans le besoin.

D’ailleurs, on mesure aussi parfaitement les ravages psychologiques que peuvent avoir toutes ces atrocités sur notre protagoniste.

Karine Giebel honore et témoigne également, avec raison, tout son respect pour le docteur Denis Mukwege pour son honorable combat contre les violences sexuelles commises en République Démocratique du Congo. Elle lui rend un bel hommage en l’intégrant à son histoire.

On sent que l’auteure s’est très bien documentée pour écrire son récit.



Ce livre 1 est une sublime réussite.

Le texte est tragique et percutant.

C’est aussi triste et révoltant, mais on en redemande !

Vivement l’automne 2024 pour découvrir le livre 2 !
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Juste une ombre

Le moins que l'on puisse dire de Karine Giebel, c'est qu'elle aime malmener ses personnages et, par contrecoup, ses lecteurs. "Juste une ombre" est le premier roman que je lis de l'autrice et il semble que ce soit également le plus célèbre.



Cloé Beauchamp est une jeune directrice du marketing dans une agence de publicité. Extérieurement, elle incarne à merveille la réussite de la working girl, indépendante et fière d'elle. Sans attaches, elle vit une existence à l'abri du besoin même si elle paie ce mode de vie d'une difficulté à s'engager sur le plan social, notamment dans son couple. Un soir qu'elle rentre seule d'une soirée mondaine, elle est suivie par un homme dans l'obscurité de la rue. De lui, elle ne distingue qu'une ombre. Elle est effrayée mais est encore loin de se douter que cette ombre va rapidement devenir son pire cauchemar.



Impossible d'en dévoiler plus. Le suspense est présent de la première à la dernière page et comme je le disais en intro de ce billet, Karine Giebel ne fait pas de cadeau à ses personnages principaux. Elle explore avec talent et une parfaite maîtrise narrative les arcanes du harcèlement, de la manipulation et de la paranoïa. Il est plutôt difficile pour un auteur de traiter les états psychologiques et surtout la folie mais Karine Giebel possède ce talent.



Très bon page-turner, "Juste une ombre" est une lecture qui suit le lecteur dans ses rêves si ce n'est dans ses cauchemars. La succession très rythmée de angles de narration par personnage (Cloé, enquêteur, psychopathe) emporte le lecteur dans une spirale infernale à la violence feutrée avec la même rapidité que les protagonistes.





Challenge MULTI-DEFIS 2023

Challenge PLUMES FEMININES 2023

Challenge PAVES 2023

Challenge SOLIDAIRE 2023
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Glen Affric

Léonard, adolescent de 16 ans au physique de géant a été trouvé dans un fossé et adopté par Mona à l'âge de 5 ans.

Léonard est un « innocent », un être fracturé par la vie, qui n'a d'autre choix que de porter les stigmates de son obscur passé.

Heureusement, il y a l'amour indéfectible de Mona et de quelques amis dont la jeune Victoria dont il est amoureux. Et surtout, il y a Glen Affric, une réserve naturelle qui surplombe le fameux Loch Ness dans les Highlands en Ecosse. C'est là où se trouve Jorge, son frère aîné, le héros qu'il n'a jamais connu. Un jour, c'est certain, il ira à Glen Affric le rejoindre. Un espoir fou, un rêve inaccessible auquel se raccroche l'adolescent dans les moments difficiles qui ne manquent pas d'émailler son quotidien. Régulièrement insulté et humilié, Léo « le triso » est le souffre-douleur de Jules et la risée du village.



Mais Jorge est bien loin de Glen Affric car il croupit en prison depuis 16 ans, accusé d'un double meurtre qu'il n'a pas commis.

Innocent à son arrivée, il ne l'est peut-être plus finalement après ces années de calvaire, broyé par le système carcéral dont l'auteure nous brosse le portrait au vitriol.

La malédiction qui pèse sur la famille Mathieu frappe encore quand Léonard est enfermé à son tour. Un chassé-croisé avec son frère qui retrouve le chemin de la liberté conditionnelle.



Difficile de rester insensible face aux sentiments d'injustice, de pitié, de colère et de révolte qui nous assaillent dans ce roman qui nous prend aux tripes.

Amplifié par l'isolement, le milieu rural y apparaît comme un monde impitoyable où les faibles sont condamnés et les rumeurs brisent des vies. La différence et le handicap y sont perçus comme des tares.

A bien des égards, Léonard nous fait penser au Lennie de Steinbeck dans des Souris et des Hommes : un innocent dans un corps de géant face à la fatalité du destin.



Jamais l'âme humaine ne révèle autant de noirceur que dans les romans de Karine Giebel. Ce dernier opus n'échappe pas à la règle. Un thriller psychologique intense dans lequel le pire côtoie le meilleur dans une terrible descente en enfer.





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Jusqu'à ce que la mort nous unisse

En ces temps de post-confinement, un p'tit tour à la montagne ne peut pas faire de mal.

C'est Giebel Twavel Touw qui régale, je sens déjà que ça me gagne.



Vincent est un guide de haute montagne qui s'est méchamment égaré sur le chemin rose pastel, senteur fruits des bois, de l'amour.

Elle s'est tirée, la vilaine. Comme ça, du jour au lendemain, sans le moindre message explicatif sur son tam-tam last génération. Depuis, Vincent broie tout ce qu'il peut. Du gris, du marron, majoritairement du noir, quand même.

Histoire d'alourdir un karma déjà peu enviable, on vient de retrouver Pierrot, son frangin de coeur, en bas d'une falaise. Le poto ne sachant pas voler, Vincent, toujours au summum d'une euphorie redoutablement contagieuse, suppute tout de go le vil assassinat.

C'est flanqué de Servane, toute nouvelle recrue chez les condés, que ce bien étrange duo allait randonner sur les parois mortifères d'une vérité sordide.



Giebel sait poser les bases d'une intrigue prenante en moins de temps qu'il n'en faut pour sortir du confinement, c'est pas bien compliqué.

Ce que je lui reproche, et là je fais les gros yeux, c'est d'étirer en longueur un pas de deux amoureux qui tient rapidement plus de l'accouplement du paresseux que de celui d'un Dskus Sofitelus.

Même si le cheminement est atypique, cela reste chiant à force d'être répétitif.

Et c'est ce même processus sentimentalo-guimauvesque qui s'échinera à venir casser, outre ma bonne humeur légendaire chez les mormons, un rythme initialement soutenu et prenant.



J'ai adoré vagabonder, en compagnie de Vincent, sur les pentes escarpées d'une montagne qui ne se livre jamais vraiment.

J'ai soutenu, contre vents et marées, Servane, cible toute désignée au sein de cette compagnie exclusivement masculine, avec tout ce que cela engendre de blagues lourdingues et de confiance qui se donne du bout des lèvres.

J'ai particulièrement affectionné ces énièmes rebondissements aussi tristes et déroutants que parfaitement plausibles, toujours casse-gueule dans ce type de littérature.

Je me suis imaginé habiter en retrait de ce monde vociférant, en ermite contemplatif, loin des hommes et de leur vanité cupide.

Mais qu'est-ce que je me suis emmerdé au jeu du "je t'aime, moi non plus", un ballet par trop répétitif et plombant pour taxer ce Jusqu'à ce que la mort nous unisse de millésime incontournable.



La montagne m'a procuré un bien fou.

Ses habitants, un peu moins, on va pas s'mentir.
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De force

Toute émoustillée de rencontrer la belle dame K. la semaine dernière, je l'ai couverte de compliments énamourés -elle m'a fait un gentil sourire de blonde, mais j'ai bien vu que son regard était très perçant et acéré-et je lui ai fait dédicacer-la pauvre ! mes deux livres préférés (Meurtre pour rédemption, Purgatoire des innocents) ainsi que de Force, que je n'avais pas encore lu...C'est chose faite...Je dis ça au cas où ma vie vous intéresse...

Bref, j'ai plongé dans l'opus, et je viens d'émerger. Ouh là là c'était bien ! K. nous a dit lors de la discussion qu'elle appréciait Barbara Abel...Bon, ça a l'air d'être sa copine. Mais niveau écriture, c'est incomparable ! Incomparable ! Dans cette histoire, comme dans les autres, des personnages très complexes prennent vie devant nous, parfaitement cohérents et crédibles, de chair et de sang, et nous jouent une tragédie splendide sans aucune fausse note. Tout, l'atmosphère, Nice, la grande maison du célèbre chirurgien, ses jardins, sa piscine, jusqu'à la collection de masques africain du grand professeur, est d'une densité quasi matérielle. Je ne sais pas d'où vient ce miracle, mais c'est celui des plumes de grande qualité, pour ne pas dire plus.

Comme chez Agatha Christie, autre grande plume au génie simplissime, les traits de base sont finalement assez communs. La vie, quoi. La fille d'un grand chirurgien se fait agresser. Elle est sauvée par un jeune homme, Luc, qui exerce la profession adéquate de garde du corps. La jeune fille s'attache au jeune homme, le danger rôde, et le grand chirurgien en vient à engager le jeune homme pour protéger sa fille à domicile. On ajoute une belle-mère trop belle, une gouvernante trop sexy, un jardinier très bête, des liens difficiles entre tout ces gens, on mélange et on sert très très froid. La tension monte excessivement, on se demande qui est qui, quels masques sont portés, pourquoi, comment...Le final est grandiose...

J'ai adoré. Merci, K., encore une fois.
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Glen Affric

Gros coup de coeur 2023 !



Ahhh...Chère madame Giebel, mais comment faites vous, dites-nous ? Ce don de nous faire entrer dans le coeur et la tête de vos personnages, c'est obnubilant !



Le lecteur craque instantanément pour Léo, géant au coeur grand comme la terre, bon dans sa forme la plus pure, dépouillé d'une quelconque malice, trop honnête et trop gentil pour s'en prendre à quiconque.

Cela, par contre, en fait une proie idéale pour les plus forts, c'est-à-dire plutôt ces lâches qui jouissent du malheur des autres, qui éprouvent le besoin d'écraser pour se remonter, qui ont besoin d'abuser, de faire mal. Difficile, donc, pour un ange d'évoluer dans un environnement peuplé de démons...



Heureusement Léo n'est pas seul. Car il est aussi entouré de très bonnes personnes, prêtes à le défendre corps et âme: Mona (sa mère), Jorge (son grand frère), Vicky (sa meilleure amie), Hadrien (son deuxième bon ami), Sacha (ébéniste lui offrant des petits boulots les samedis), Martin (le chauffeur du car scolaire, lequel tente de le protéger un peu à sa façon de la cruauté de Jules et sa bande de loosers). C'est rassurant de voir cet adolescent retrouver un foyer chaleureux tous les soirs, qu'il puisse trouver un peu de réconfort aussi, qu'il ne soit pas seulement et toujours quelqu'un sur qui cogner ou de qui se moquer pour tout le monde juste parce qu'il comprend les choses un peu moins vite. Sa personnalité est vraiment attachante, le lecteur aimerait juste prendre ce grand gaillard sympathique dans ses bras et serrer fort pour lui faire sentir qu'il est important, qu'il compte, qu'il en vaut la peine.



La vie est injuste pour Léo puis pour Jorge, qui lui, de son côté, pâtit d'un système judiciaire pourri. Il va s'en passer, des choses, avant que les deux frères ne se retrouvent enfin...Ils vont devoir faire face aux préjugés, aux commérages, à la méchanceté.

Le roman présente ces deux personnages principaux en alternance, jusqu'à ce que leur histoire fusionne. Et diable, cela fonctionne !



"Glen Affric", concis et bien construit, nous fait passer par des émotions extrêmes; de la tendresse à la colère, de la tristesse à l'émerveillement. On rit même, parfois. Entre violence et douceur, injustice et amour, on trouve parfois le juste milieu...un pilier solide auquel s'appuyer le temps d'un répit...mais, ce sentiment de confiance, de sécurité, de confort et de stabilité, comme dans la vraie vie, est de courte durée. Parce qu'il y a toujours quelque malheur pour venir perturber ce bonheur si cher payé. C'est leur histoire que raconte "Glen Affric".



Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais été déçue par les romans de Karine Giebel et celui-ci est pour moi une pépite d'or que je relirai sûr et certain ! Un roman des plus inattendus qui fait voyager dedans comme dehors...doté d'une palettes de couleurs qui vient nous émouvoir (et nous éblouir) au plus profond, bref une histoire à découvrir absolument !



J'avais attendu quelques mois après l'avoir acheté pour le lire, question de faire durer l'attente - la hâte, savoir qu'il était juste là, tout près, mais ne pas y toucher - quelle torture, haha ! C'était comme avoir un cadeau de Noël prêt à déballer mais devoir attendre à la toute dernière minute pour savoir ce qu'il contient. Voilà un bien beau cadeau à placer sous le sapin en tous cas...



CHALLENGE PLUMES FÉMININES 2023
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Terminus Elicius

Jeanne est une femme tourmentée par son passé qui ne connait ni l'amour ni la vie douce. Sa carrière dans la police n'a guère plus de saveur que son quotidien. Jusqu'à ce qu'un tueur en série décide de lui écrire des lettres. Un joli roman signé par Karine Giebel qui se dévore rapidement et tient en haleine. Pas son meilleur mais un excellent thème avec de bons sentiments ambiguës. Pas de gore ni de trash dans celui-ci.
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Toutes blessent la dernière tue

J'ai refermé ce 4ème livre que je lis de Karine Giebel il n' y a que quelques heures et je sais deux choses:

- Cette histoire restera gravée dans mon âme.

- Karine Giebel est définitivement une grande auteure.



Lu en deux nuits de confinement.

Sur le matin, je contemplais ma fille de 7 ans en train de dormir. Je faisais alors le parallèle avec l'héroïne de Karine, Leyla.

Leyla est une petite fille de 8 ans qui vit au Maroc quand une femme convainc son père de l'envoyer en France pour une vie meilleure. La vie est dure pour ce père de famille. Alors il accepte et la petite fille s'envole pour Paris où une nouvelle vie l'attend.

Mais pas la vie rêvée. Pas d'école.

Plus de prénom. Désormais elle s'appelle Tama.

Plus de tendresse, plus de jeu, plus d'enfance.

Tama est devenue une esclave moderne. Elle dort dans la buanderie, fait le ménage, s'occupe des enfants, de la cuisine, du repassage... sans jamais sortir de la maison.

La violence physique, la violence psychologique. Mais Tama résistera. Tama est forte. Tama est une lionne (c'est ce que signifie son prénom Layla).

Alors Tama, on a envie de la protéger, on ne peut pas lui lâcher la main.

Les pages nous happent. Certaines nous frappent violemment.

Puis d'autres sont de vrais rayons de soleil et de poésie. Tama est une belle personne. Elle apprendra à lire seule et se réfugiera dans l'imaginaire des livres pour tenir le coup. de belles rencontres comme avec Marguerite. Et puis l'amour aussi avec un autre être fracassé par la vie.

En parallèle on suit l'histoire d'un autre personnage inquiétant, Gabriel, qu'au final j'ai vraiment adoré.

Et puis quelle fin. Karine tu nous tortures mais c'est pour la bonne cause.

L'esclavage a été officiellement aboli en 1848. Mais aujourd'hui il existe encore, encore plus fort qu'avant, encore pire parce qu'on ne le voit pas. Allez imaginer une petite bonne dans un appartement qui dort sur la loggia ou dans un placard à même le sol?

Cela fait froid dans le dos.

« VULNERANT OMNES, ULTIMA NECAT.

AT EAE QUAS AD VOS CONSUMPSI ME DELECTAVERUNT.

Toutes les heures blessent, la dernière tue. Mais j'ai aimé celles passées auprès de vous. »



Merci à Karine Giebel pour ce beau roman. Merci de nous ouvrir les yeux. Merci de penser aux plus démunis.
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