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Critiques de Karine Giebel (7069)
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Glen Affric

Mona est mère célibataire.

Elle est heureuse aujourd'hui car son fils ainé , Jorge a enfin obtenu sa liberté conditionnelle et sera à la maison ce soir

Elle est triste aujourd'hui car son fils cadet , Lenny, est rentré en détention provisoire ce matin: retardé mental , enfant trouvé par Mona dans un fossé puis adopté, Lenny est la risée de son école; malgré sa stature de colosse , il vit toujours dans la peur, constamment harcelé mais ce matin ,il s'est violemment rebiffé.

A quelques encablures de là, une femme prénommée Angélique vit l'enfer



Sourire, tendresse, compassion, colère, angoisse, peur

Rythme soutenu, 750 pages qui se lisent d'une traite

Un grand thriller!
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Les Morsures de l'ombre

Un huis-clos époustouflant et cruel à souhait!



Dès que j'ai commencé ce roman, je n'ai plus réussi à le lâcher. Il est très prenant et d'une immense perversité.

On suit ce pauvre Benoît qui se retrouve sous l'emprise d'une femme folle à lier, qui le séquestre dans sa cave... et comme c'est douloureux pour nous aussi les lecteurs!

On se demande en permanence par quel stratagème il peut réussir à se sortir des griffes de cette tortionnaire et quand va s'arrêter cette torture insupportable.

L'enquête en parallèle avec les collègues flics de Benoît est très bien menée. Les soupçons se portent tour à tour sur les personnes susceptibles d'être les responsables de sa disparition.



Dans le même style d'histoire j'avais aimé Des nœuds d'acier de Sandrine Collette, mais je dois avouer que j'ai trouvé que Giebel pousse beaucoup plus loin le sadisme.

Je m'attendais à une histoire banale de séquestration, mais je suis allée de surprises en surprises lors du dénouement, que j'ai d'ailleurs trouvé extrêmement bien orchestré.



Même si j'ai mis cinq étoiles parce que j'ai adoré cette lecture, je dois admettre que la fin m'a assez dérangée. En plus de son personnage, l'auteure s'amuse également à jouer avec les nerfs du lecteur jusqu'à la dernière phrase.





Un très bon roman à l'atmosphère oppressante et à l'histoire bien ficelée, qui marquera à coup sûr les esprits.
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13 à table ! 2023

Ce recueil de nouvelles au profit des restaurants du coeur devient un classique, à ne pas rater d'abord pour la solidarité, mais également parce qu'on peut y faire de belles découvertes.



Le thème pour l'édition de l'année 2023 est "La planète et moi..." ; un thème que les auteurs contributeurs ont parfois très librement interprété.



Le résultat est un très bon cru !



- J'ai beaucoup aimé : Lobo de Karine Giebel ; La planète et moi et moi et moi... de Raphaëlle Giordano ; Les encapuchonnés de Romain Puértolas ; C'est ainsi que l'orange continue de bleuir de Mohamed Mbougar Sarr ;



- J'ai bien aimé : la préface de Thomas Pesquet ; La Binette de Françoise Bourdin ; La mèche est dite de François d'Epenoux ; Ne jetez rien, cuisinez tout de Cyril Lignac ; Le Choix du monde d'Agnès Martin-Lugand ;



- J'ai moins aimé : Les vertiges du vide de Marina Carrère-d'Encausse ; Ma planète à moi d'Alexandra Lapierre.



On se précipite chez son libraire pour un geste solidaire et de très bons moments de lecture !




Lien : http://michelgiraud.unblog.f..
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Glen Affric

Léonard Mathieu n'est pas un enfant comme les autres.



C'est un colosse, mais un colosse fragile. Parce qu'il lui manque des cases disent ses camarades de classe.

Surtout ceux qui le harcèlent et le rackettent.



C'est plutôt à cause de ce qui lui est arrivé quand il était petit, pense-t-il.

En tout cas c'est ce que lui dit Mona, sa mère adoptive, qui l'a trouvé dans un fossé à l'âge de 5 ans.

Avec ses quelques amis, Léonard fait de son mieux pour supporter tout ça. Et en attendant, il pense au jour où il pourra aller à Glen Affric, en Ecosse, pour rejoindre son frère qui est parti 16 ans plus tôt et qu'il ne connait pas, mais qu'il idéalise et prend en exemple.



Seulement, Léonard, il ne faut pas non plus le pousser à bout. Parce qu'il ne sait plus se contrôler sinon. Et lorsque cela arrive, les conséquences peuvent être dramatiques.



A mon avis :

Bon, clairement, on est dans un roman de Karine Giébel dès les premières pages !



Des personnages ciselés, profonds, intéressants et auxquels on s'attache rapidement.

Des situations sombres, injustes ou glaçantes, comme dans ses histoires habituelles et une façon de les raconter qui oblige le lecteur à s'accrocher au récit et à tourner les pages.

Et d'injustice il est bien question dans ce nouveau roman. Celle des hommes, qui s'acharnent, par facilité ou par bêtise et qui ne savent pas s'arrêter ni revenir en arrière.



Au fil des pages, même quand la situation semble s'améliorer, on sent bien que ça ne peut pas durer et que de nouveaux rebondissements vont venir ternir le tableau.

Et on n'est pas déçu, d'autant qu'on ne voit pas forcément le coup venir...



Cependant, avant cela, il a fallu poser le décor, les personnages, les situations, les sentiments et les espoirs de chacun.

Cette première partie est un peu longue à mon goût, notamment en ce qui concerne la vie de Léonard et ses ennuis quotidiens, ses faiblesses. Il aurait sans doute été possible de raccourcir un peu ces présentations, sans nuire à la bonne compréhension du lecteur, d'autant que le livre est un pavé.



J'avais déjà ressenti cela dans une précédente lecture de KG (Toutes blessent, la dernière tue), il faut croire que c'est un procédé de l'auteur, qui a tendance peut-être à cerner complètement le caractère de ses personnages principaux avant d'entrer dans le vif du sujet.



Je vous rassure néanmoins, point d'ennui pour autant. Peut-être plutôt de l'impatience à entrer dans le dur du récit.



Après cela, ce n'est plus que du bonheur, et les pages se tournent à grande vitesse et l'action est permanente jusqu'à la fin.



Et comme à chaque fois, c'est un roman qui est lu à la vitesse de l'éclair !



Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :

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Glen Affric

La grande prêtresse du thriller a encore frappé.

Une gifle dans le vaste empire du genre.

Je suis marqué, j'ai la joue rouge.

Pourtant, j'étais prévenu.

Karine Giebel m'avait infligé mes premières tortures livresques il y a quelques années avec son Purgatoire des innocents, je lui avais dit, d'ailleurs lors d'une rencontre mémorable aux Quais du polar.

Bon, là, ce sont les Éditions Plon qui m'ont obligé à replonger dans sa littérature.

J'ai hésité.

J'ai même envisagé toutes les possibilités pour échapper à une lecture que je devinais difficile pour le lecteur sensible que je suis.

Les anxiolytiques, une consommation excessive d'alcool, quelques lignes de produits stupéfiants m'aideraient-ils à tenir le coup ?

Et puis non, j'ai pris mon courage à deux yeux et j'ai lu...

Bien sûr, j'ai été secoué, ému aux larmes parfois, poussé dans mes retranchements.

Bien sûr, j'ai douté, j'ai hésité à poursuivre.

Mais je me suis accroché et au final, j'en ai pris plein la gueule, mais que c'est jouissif...

Je suis maso pensez-vous ?

Peut-être.

Mais ce Glen Affric, c'est de la bombe.

L'histoire de Léo le triso, Léonard le bâtard, est bouleversante, dès les premières pages.

Il y a Jorge aussi et Angélique..

Ne croyez pas que vous allez vous reposer en passant de l'un à l'autre.

Vous êtes chez Giebel, pas chez Disney.

Ici, c'est boule au ventre et nausées à chaque chapitre.

Karine vous étouffe, pas le droit de respirer, sac plastique sur la tête.

Bien sûr, il y a des gentils, des personnages attendrissants, qu'on ne demande qu'à aider, mais chez cette romancière, c'est les méchants qui ont le beau rôle, c'est à eux que l'on veut échapper mais ce sont eux qui mènent le bal.

Noir c'est noir.

Thriller is thriller.

Et comme pour Léo, l'objectif c'est... Glen Affric.

Même le lecteur veut y croire.

Il y avait longtemps qu'un livre de ce genre n'avait pas provoqué, chez moi, de telles émotions et une fois tournée la dernière page de ce pavé, je sais que Léo et Jorge feront partie de ses personnages qui hanteront ma mémoire bibliophile.

Deux personnages qui ne sont pas sans en rappeler ceux d'un roman que j'ai relu récemment,  Des souris et des hommes de Steinbeck.

J'avais peur de cette lecture, j'avais raison, mais au final, je m'incline.

Ça s'appelle le talent...

Chapeau bas Madame Giebel.









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Juste une ombre

Très difficile d'écrire sur ce roman après 601 autres lecteurs ! C'est le cinquième Giebel que je lis, et je le dois à mon amie Siabelle, merci de m'y avoir incitée et de me l'avoir envoyé Isa !

Je commence à bien connaître les ficelles de l'auteure, son type de personnages récurrent (la femme qui semble forte au début mais qui en fait cache des blessures, l'enquêteur mal embouché qui a en fait un coeur d'or, pour ne citer qu'eux), mais cela ne m'empêche pas d'être fascinée à chaque fois par son habileté à manipuler le lecteur qui va suivre, bouche bée, les méandres de son esprit tortueux. Attention : je ne parle que de ses romans, là ! J'espère pour son entourage qu'elle n'est pas aussi perverse dans la vraie vie !

Une fois de plus il s'agit essentiellement de manipulation mentale, avec moins de cruauté physique que dans "Purgatoire des innocents" par exemple, mais le résultat est tout aussi ravageur. Une belle jeune femme avec un poste à responsabilité, un petit ami disponible quand elle le souhaite (enfin presque), des revenus confortables, c'est notre héroïne, Cloé. Elle va bientôt succéder au patron de sa boîte et déjà ses chevilles enflent : " Tandis que Cloé marche vers son bureau, les employés, qu'on préfère nommer collaborateurs, la saluent respectueusement. Se prosternent devant la future impératrice, serviles, dociles. (...)

Cloé adore ça. S'en délecte chaque jour un peu plus. C'est incroyable comme on prend rapidement goût au pouvoir"

Bref, vous voyez le genre de personne qu'on adore détester ! Mais le ver est déjà dans le fruit, Cloé a déjà croisé l'Ombre une première fois en ce début de roman, alors qu'elle rejoignait sa voiture dans la nuit. Rien ne s'est passé ou presque, mais l'impératrice s'est quand même pissé dessus de peur...

Et petit à petit, implacablement, l'Ombre va détruire l'équilibre mental de Cloé, allant jusqu'à la faire douter elle-même de ses perceptions. Est-ce une punition pour une faute passée, commise alors qu'elle était enfant et qu'elle ne s'est jamais pardonnée ? Ou est-elle simplement une victime choisie au hasard ? Et d'ailleurs, cette Ombre existe-t-elle réellement ou n'est-elle qu'un fantasme généré par l'alcool et les médicaments ? C'est en tout cas cette dernière version qui est privilégiée par l'environnement de la jeune femme.

Comme souvent, il y a une autre histoire en parallèle de celle de Cloé. C'est celle d'Alexandre, flic provocateur qui aime se placer sur le fil du rasoir par rapport à ses collègues et sa hiérarchie. Mais se mettre en danger soi-même est une chose, le faire en entraînant un jeune flic avec soi peut avoir de graves conséquences. Alexandre lutte pour garder l'envie de vivre, et un drame personnel risque de le faire basculer.

Evidemment, ces deux-là vont se rencontrer, c'était couru d'avance. Que va-t-il en ressortir, je vous laisse découvrir si ce n'est déjà fait. Mais vous vous en doutez, cette histoire n'est pas une "jolie petite histoire" non plus.

Si cela avait été ma première lecture d'un Giebel, ma note aurait été plus élevée sans doute. Mais là, j'en ai lu de plus récents et meilleurs, donc l'effet de comparaison, inévitable, pénalise un peu celui-ci. Il aurait fallu que je le lise avant , tout comme "De force", lui aussi plus ancien et que du coup je n'ai pas autant aimé que les derniers. Objectivement c'est un très bon thriller psychologique, bien ficelé et très captivant. Si vous avez le sommeil fragile, il vous fera passer une ou deux nuits agitées. Et vous ne regarderez plus les ombres de la même façon, surtout si elles portent une capuche !



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De force

Face à la pléthore de titres publiés chaque mois, il est bien difficile de trouver sa voix. C’est la force de Karine Giébel, qui compose année après année une œuvre unique ; romans souvent différents mais toujours marqués de son empreinte inimitable.



Son nouveau thriller, De force, en est une nouvelle belle illustration. Une fois de plus foncièrement différent du précédent, une nouvelle fois reconnaissable entre mille dès les premiers mots et maux. Sincèrement, peu d’écrivains du genre peuvent se targuer d’avoir une couleur d’écriture aussi marquée (ce dont l’auteure en question ne se vantera jamais, elle est bien trop mesurée pour ça).



Si je devais rapprocher la force motrice de ce récit de celle d’un de ses précédents romans, j’orienterais sans hésiter mon choix vers Juste une ombre. La violence psychologique et la puissance qui se dégage de cette intrigue aux émotions exacerbées donnent envie de se cramponner aux pages de toutes ses forces. 520 pages qui défilent sans que Giébel ne permette au lecteur de les reprendre (ses forces).



Amour, haine et une tension palpable. L’auteure nous rejoue une variante de Giébel et la bête (mais qui est la pire bête de l’histoire ?). Une intrigue ramassée autour de peu de personnages, de quoi permettre d’encore mieux s’imprégner de leurs forces et faiblesses.



Et d’imaginer de quoi il retourne ? Pauvres fous que vous êtes, si vous pensez ainsi ! Le récit est truffé de forces perturbatrices qui risquent fort de vous faire tourner en bourrique.



Ces quelques personnages deviennent vite notre quotidien et sont la force gravitationnelle qui nous aimante aux pages. Force est de constater que Karine Giébel est au top de sa forme avec cette histoire sombre, dure et surprenante.



L’idée de base du roman n’a rien de très original, mais l’aspect psychologique est fouillé et la tension extrême, avec toujours ces relations interpersonnelles poussées à bout (comme le lecteur), ce qui est la force de caractère de l’écriture de Giébel. La force de frappe devrait-on dire, car sortir de cette histoire (et de son final terrifiant) ne se fait pas sans certains bleus au corps et à l’âme.



Je ne saurais donc trop vous conseiller l’expérience de cette lecture assez terrible. Plongez-y de votre plein gré.
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13 à table ! 2016

En ce début novembre 2015, les éditions Pocket récidivent et proposent une seconde édition du recueil de nouvelles 13 à table en faveur des restos du cœur. Cette fois-ci, la générosité de tous permettra de financer 4 repas (et non plus 3 comme l’an dernier) pour chaque livre acheté.



Lors de la précédente édition, ce sont 1 400 000 repas supplémentaires qui ont pu être offerts grâce à l’élan de solidarité de tous les intervenants de la chaîne du livre. Cette fois encore, tous on participé gracieusement à cette belle aventure humaine (les auteurs bien sûr, l’éditeur, l’imprimeur, les publicitaires, les médias…).



5 € pour se faire plaisir et faire une bonne action, pourquoi se priver ?



La brochette d’auteurs est, une fois de plus, magnifique. Il y en a pour tous les goûts, une variété de senteurs et d’émotions qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. De l’amitié, de belles émotions, de moins belles, de la violence, de l’humour… sur le thème « frère et sœur ».



Au menu, douze auteurs (le treizième à table étant donc le lecteur) :



Un repas familial, avec Françoise BOURDIN et son histoire intergénérationnelle



Un repas surprise, avec Michel BUSSI et son intrigue à la chute marquante



Un repas carnivore, avec Maxime CHATTAM qui fait du CHATTAM (rien qu’à l’idée des yeux ronds que vont faire les lecteurs non habitués à son univers littéraire, je me marre tout seul)



Un repas arrosé, avec Stéphane DE GROODT, qui (comme à son habitude) nous inonde de ses jeux de mots impayables



Un repas de retrouvailles, avec François D’EPENOUX et sa drôle et émouvante histoire



Un repas glacé, avec Karine GIEBEL et sans doute la nouvelle la plus mémorable du recueil. Un récit dur et très touchant, piquant et utile. On y retrouve son style inimitable, mais sur une thématique loin de ses écrits habituels



Un repas de famille, avec Douglas KENNEDY dans cette nouvelle autobiographique (du moins je suppose) qui nous délivre une petite leçon de vie



Un repas solitaire avec Alexandra LAPIERRE et son histoire d’un fils unique (ou pas)



Un repas de rencontre avec Agnès LEDIG qui nous montre bien ce que peuvent être de vrais frères et sœurs



Un repas catégorie bistrot (et croquettes pour chien) avec Nadine MONFILS et ses belgitudes



Un repas farfelu, avec l’humour incomparable de Romain PUERTOLAS. Comme à son habitude, il nous propose une histoire loufoque, mais avec un vrai fond et un message qui passe. Magnifique



Un repas double portion avec Bernard WERBER qui nous parle de jumeaux (et arrive à faire le lien avec ce qu’il développe dans son dernier roman en date)



Chacun aura ses préférences, selon ses goûts, selon son humeur. Pour moi, j’ai été particulièrement marqué par la lecture des nouvelles de Giébel, Puértolas et Chattam.



Vous auriez tort de refuser l’invitation. Venez vous attablez avec nous, plus on est de fous, plus on (se) fait du bien.
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Juste une ombre

PEUR: " sentiment d'angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d'un danger, réel ou supposé. Larousse 2015



Chloé, traumatisé dans son enfance, a depuis longtemps, remplacé les mots souffrance par arrogance, remords par ambition, culpabilité par domination, tendresse par mépris.

A 37 ans, belle, riche et bientôt patronne de sa boite, chérie par un bel amant, rien ne semble lui résister.... en apparence.



Le mot sentiment avait disparu de son existence, elle va le reconnaitre de la pire manière qui soit: une ombre va s'immiscer dans sa vie, peur qui s'installe dans ses tripes, peur qu'elle éprouve, bien réel mais sans preuves.Les flics, son amant, son amie, ses collègues ricanent, l'écartent et croient la voir sombrer dans une folie paranoiaque.

Petit à petit, la reine adulée perd son royaume.

Seul un flic à la dérive va tenter de l'aider.



J'ai eu la chance et la joie de pouvoir discuter avec Karine Giebel lors du festival " polars du sud" qui a lieu en octobre à Toulouse.

Nous avons beaucoup parlé de ce livre et elle s'est vraiment basé sur la définition du mot peur pour batir son histoire..

Elle nous interroge sur les peurs d'autrui que nousjugeons le plus souvent trés séverement alors que nous sommes trés indulgent envers nos propres peurs.

Les peurs solitaires sont difficilement dicibles, explicables, partageables.

Qui, dans notre vie a suffisamment confiance en nous pour nous faire confiance devant l'incroyable, l'incompréhensible, l'irrationnel?qui est prèt, pour nous à défier toute logique?



Un excellent thriller trés noir!



Mais ce n'est que mon humble avis



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Post mortem

C'est un peu comme si l'on descendait un escalier de plus en plus sombre, avec à chaque nouvel étage une mauvaise surprise qui fait regretter l'étape précédente. Et pourtant tout avait bien commencé : lorsque Morgane se rend à l'étude où elle est conviée pour la lecture du testament d'Aubin, une franche hostilité émane de la famille présente qui a du mal à comprendre pourquoi cette jeune et célèbre actrice hérite d'une maison dans l'Ardèche.

Mais c'est un cadeau empoisonné qui attend la jeune femme, une bombe à retardement, un peu comme ces feux d'artifice qui explosent en plusieurs fois avec un temps de latence qui fait croire un instant que tout est fini.

C'est une nouvelle de 80 pages, dense, noire, qui laisse à peine le lecteur reprendre son souffle pour mieux reprendre sa descente aux enfers.

L'intrigue se tient et les personnages sont bien campés.

Une raison de plus d'explorer toute l'oeuvre de Karine Giébel, sans conteste un des meilleurs auteurs de polar autochtones.




Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Et chaque fois, mourir un peu, tome 1 : Blast

Bonjour les ami(e)s,

Voici « Et chaque fois, mourir un peu Livre 1 : Blast » de Karine Giebel . Énorme coup de cœur pour ce roman noir puissant, bouleversant et déchirant. Nous suivons Grégory, infirmier pour la Croix-Rouge internationale qui parcourt les zones de guerre du monde entier. Le voilà plongé dans la barbarie humaine, la folie des hommes et ce qu’elle a de plus stupide, de plus monstrueux et d’insoutenable: la guerre et son cortège de boucheries. Voici un thriller engagé, parfaitement documenté, profondément réaliste et qui vous prend aux tripes. Le personnage principal est terriblement attachant tant par l’étendue de sa mission que par les choix qu’il est obligé de faire. Vous suivrez l’évolution de son état d’esprit face à l’horreur de la guerre. L’atmosphère terrifiante et anxiogène des scènes d’action est tenace et difficilement supportable. Je suis toujours Fan de l’auteure, de sa plume brillante et sensible et de ces romans qui s’imprègnent en vous et ne vous quittent plus. J’ai hâte de retrouver Grégory dans le tome 2. Un roman magistral incontournable !

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Glen Affric

Des personnages qui existent et dont vous êtes imprégnés des des heures, des jours durant. Des personnages qui vous hantent, vous percutent, vous possèdent jusqu'à s'insinuer dans vos pensées et vos journées avec l'envie irrépressible de tout lâcher, peu importe l'activité à laquelle vous vous adonnez, pour les retrouver, leur tendre une main que le destin (ou plutôt l'auteure) ne leur tend pas ou trop peu.



Des émotions fortes, que Karine Giebel distille habillement entre les lignes et au travers de ses mots, pour laisser croître en nous ce sentiment de haine et d'injustice qui pourrait pousser à commettre le pire.



Je sors de ce livre le visage baigné de larmes ( sans dire si c'est de soulagement ou de dégoût, je ne spoile pas), les nerfs à vif, dégoûtée que cette lecture logiquement longue (on parle de quelques centaines de pages, tout de même) n'ait duré que deux jours. Je sais que mon ressenti durera encore longtemps et que comme "Toutes blessent, la dernière tue", je garderai infiniment cette histoire dans un coin de mon cœur.



Léonard est un garçon qui a un retard mental, il a 16 ans, mais dans sa tête il en a 6. A l'époque, on se moque de lui, on le raquette, on l'appelle le "triso", on lui fait du chantage affectif, on kidnappe même son chat pour ensuite lui dire qu'on ne lui rendra jamais. On le blesse jusque dans son intimité. Et lorsqu'il se venge et pète littéralement un câble, c'est lui... qui est puni.



En parallèle, un homme de 36 ans, Jorge, est incarcéré à tort depuis 16 ans. Lorsqu'il sort de là, tous le croient coupable. La prison a fait ressortir le pire de lui, et l'a abîmé jusque dans les tréfonds de son âme. Il est gorgé de haine, de dégoût, d'un profond sentiment d'injustice. Alors qu'il tente de se réinsérer dans la vie en société, les villageois le condamnent. Il est victime de mots abjects, de sentences débiles, lancées par des gens débiles. Personne ne sait ce qu'il s'est passé des années plus tôt, mais tout le monde est persuadé que cet assassin a bénéficié de la gentillesse injuste de la justice, qui relâche si tôt ses prisonniers...



A côté de cela, une jeune femme, séquestrée par son oncle. D'apparence gentille, cet homme est d'une violence inouïe avec elle. Rien ne lui est épargné.



Ces personnages sur qui la vie s'acharnent, on les aime. On les traîne partout, la peur au ventre, la gorge nouée. On se dit que ce n'est pas possible, qu'à un moment donné, la pluie quittera leur existence pour laisser place au soleil. Et on entrevoit bien le soleil, et on sourit. Et on pleure. Et on arrête de respirer. Jusqu'à ce que l'air s'infiltre à nouveau dans nos poumons.



Cette écrivaine est magique. Inégalable en son genre, indétrônable. J'ai passé un moment intense, fou, détestable, passionnant, stupéfiant. J'ai la haine. Je suis soulagée. Je suis triste. Contente. Purée, c'est ça que l'on veut, quand on lit un roman. C'est l'ensemble de tous ces ingrédients qui nous transportent, qui nous font vivre mille vies et ressentir, encore et encore, grâce aux mots, grâce aux phrases incisives, mordantes, dévorantes; aux dialogues véritables, réalistes, sensibles.



Merci, Karine Giebel. J'attendais ce roman avec tellement d'impatience... Et je ne suis pas déçue, que du contraire!
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Juste une ombre

Encore une claque !



Je suis tombée dans le piège tissé par Karine Giebel.



Aucun Giebel ne se ressemble mais tous me touchent au cœur en plein fouet. Je me disais qu'après Purgatoire des innocents, meurtre pour rédemption et toutes blessent la dernière tue, mon trio de romans coups de cœur, Karine ne pourrait plus me surprendre ou m'étonner.



Et bien si.



Ici un redoutable thriller psychologique qui me laisse encore des sueurs froides dans le dos et de belles cernes grises sous les yeux (conseil: assurez vous d'avoir du temps libre, beaucoup de temps libre avant de commencer ce bouquin, sinon vous ne dormirez plus et vous mangerez avec la liseuse dans la main).



Alors quoi Karine t'as encore bien fait flippé, Iz? Encore chialé comme une fillette? Encore douté? Encore imploré un peu de clémence pour les personnages?



Oui oui j'avoue tout.

Pourtant, au début Cloé, je ne pouvais pas l'encadrer. La belle Cloé avait tout d'une connasse. Belle, un job de rêve et une mercèdes. Mais surtout des dents qui rayent le parquet, une manière d'écraser les autres, de les rabaisser, de les humilier.



Et puis un grain de sable qui vient se poser dans l'engrenage bien huilé de la vie de Cloé et tout vole en éclat. Depuis qu'elle a été suivie dans la rue par un homme, une ombre, Cloé vit un véritable enfer. Des objets qui disparaissent dans son appart, le frigo qui se remplit seul. Seulement l'ombre ne laisse jamais de trace. pas d'effraction, pas d'empreinte, pas de témoin. Rien. Ben peut être bien parce que Cloé est parano, folle.

Petit à petit, son entourage soupçonne Cloé d'avoir des problèmes psy alors que l'étau se resserre autour d'elle.

Seul, Alexandre, un commandant de police, semble la croire. Mais lui non plus n'est pas au top de sa forme.



Roman terriblement efficace, angoissant, mené de main de maître, jouant avec mes nerfs, me retournant le cerveau et les tripes. Une narration puissante, envoûtante, glaçante.



Des personnages comme je les aime, bien fracassés. Sous le vernis, des personnages fragiles, en souffrance, blessés.



Et que dire du final???? Un Giebel. Tout simplement. Qui a déjà lu un Karine Giebel, comprendra.

Il faudrait d'ailleurs inventer un terme. Giebelsien???



Bon, va falloir que je me remette de mes émotions. Je pense que je risque de jeter un œil par dessus mon épaule dans la rue, surveiller dans mon rétroviseur pendant quelques jours . Et pas question de mettre un pied dehors la nuit tombée.

Mais pourquoi je lis des trucs pareils????
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Post mortem

Morgane est une actrice connue. De celles qu'on reconnait dans la rue.



Lorsqu'elle se rend chez le notaire qui l'a invitée à écouter le testament de l'un de ses fervents admirateurs, Aubain Mesnil, elle ne s'attend certainement pas à hériter de sa maison en Ardèche, au détriment de la propre famille du défunt.



Mais Aubain était un vrai fan, et il invite post mortem Morgane à se rendre dans cette maison, où une surprise l'attend.



"Et moi ? Je ne suis pas invité ? lui demandera son mari, Marc, au moment de partir.

"-Ça contrarie tes plans, si je viens ?

-Quels plans ?

-Me prends pas pour un abruti...

Ne pas l'énerver. Surtout quand il a un verre dans le nez.

-Je n'y vois aucun inconvénient, assure-t-elle docilement".



Alors ils partent à deux vers cette maison... vers ce piège mortel.



A mon avis :

Quel dommage que ce soit si court ! Mais quel tour de force que de faire entrer autant de rebondissements, de personnages bien campés, de suspense dans si peu de pages.



Une nouvelle plutôt qu'un roman, mais comme à son habitude, Karine Giébel nous entraîne dans son univers et nous surprend tout au long du récit, jusqu'à la toute dernière page.



Compte tenu de l'épaisseur du livre, je vous recommande de le lire d'une traite, pour rester dans l'atmosphère (même si celle-ci n'est pas très prononcée) et être retourné par la fin.



"D'abord, c'est la culpabilité qui s'insinuera en toi, doucement. Pour te dévorer de l'intérieur, lentement. Et puis viendra enfin le châtiment. Mon châtiment... le crime parfait, Morgane".



D'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :

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Satan était un ange

La vie de François va prendre une tournure imprévue suite à un grave événement qui va le percuter de plein fouet. Mais qui peut être réellement préparé à vivre cette situation ? Tout part d'une sentence que l'on vous annonce froidement, qui vous glace le sang et ne vous laisse guère d'espoir pour votre futur. Lorsque la peur s'empare de votre esprit et dicte les agissements de votre corps, vous ne pensez qu'à fuir le plus loin possible. Même si la fuite n'est pas une solution, c'est pourtant ce que va privilégier ce brillant avocat dont la route va croiser celle de Paul, un jeune auto stoppeur de 20 ans au passé trouble. A partir de ce moment, leur destin sera scellé par un sentiment qui mêlera l'amitié à l'affection et qui les mènera sur un chemin où la Mort est à la fois souffrance et délivrance.



Satan était un ange est un véritable page-turner. Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais été déçu par cette auteure qui avec son 8e roman ne cesse d'explorer la noirceur des êtres.



La trame de départ peut paraître simpliste voir déjà vu et on imagine aisément la tournure que va prendre l'histoire mais c'est ce que j'ai apprécié particulièrement dans ce récit ; Ce côté « fait divers » que chacun d'entre nous pourrait vivre s'il était confronté à la fatalité, comme piégé dans un engrenage insoupçonné et impitoyable.



Plonger dans cette histoire, c'est vivre des heures difficiles avec ces personnages si vivants qu'ils en deviennent nos compagnons de route. Nous souffrons au même rythme que la vie les éprouve, et au fur et à mesure que se dessine la conclusion, on se surprend à espérer la clémence du destin.
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Toutes blessent la dernière tue

On retrouve dans ce thriller horrifiant la Karine Giebel non pas de « Chambres noires » ou de « Chiens de sang », (Heureusement !), mais de « Meurtres pour rédemption » ou de « Purgatoire des innocents », des pavés, véritables page-turners. Un beau travail d’écrivain qui attrape le lecteur aux tripes et ne le lâche plus.

Gabriel vit seul dans une ferme isolée au fin fond des Cévennes lorsqu’il découvre dans sa grange une femme blessée. Celle-ci le braque avec un revolver et lui ordonne de lui donner son argent. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que Gabriel est un tueur en série…

On l’appelle Tama. Elle a 9 ans lorsqu’elle est confiée à une femme qui la ramène du Maroc en France. Désormais elle sera au service d’une famille dont elle sera la « boniche », l’esclave domestique. Elle pensait qu’avec la mort de sa mère le monde s’effondrait, elle ne savait pas qu’elle allait plonger en enfer…

Deux histoires bien différentes qui alternent pour connaître un dénouement commun et haletant.

Karine Giebel se lâche et donne libre court à son imagination débordante de l’horreur la plus indicible. Elle explore la palette infinie des formes que peut prendre le sadisme de certains de ses personnages. Elle fait tellement étalage des sévices que subit la petite Tama, que l’on finit par se demander si l’auteur n’y prend pas du plaisir tant elle reste pendant de nombreuses pages sur ce thème, le déclinant sous toutes ses formes. Y aurait-il quelque chose de malsain au royaume de Karine Giebel ? Et ce n’est pas le premier roman où l’on peut faire cette constatation. Certains auteurs tombent facilement dans le sensationnalisme, méthode grossière pour retenir l’attention de leurs lecteurs, ce n’est pas le cas de Karine Giebel qui atteint le même but mais avec finesse et intelligence, ce qui fait d’autant plus froid dans le dos !

Comment peut-on imaginer de telles horreurs ? Malheureusement elles existent et Karine Giebel ne fait que dénoncer une réalité encore d’actualité : l’esclavage moderne. L’auteur s’est largement documenté auprès de l’Organisation Internationale Contre l’Esclavage Moderne, http://contrelatraite.org/.

Editions Belfond, Pocket, 787 pages.

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Jusqu'à ce que la mort nous unisse

Premier constat ( normal de faire des constats, il y a des gendarmes dans l'histoire) : j'aime toujours Karine Giebel, et ses romans me laissent presque toujours pantoise, à bout de souffle et déçue que ce soit déjà fini, quelle qu'en soit la longueur (ici on est sur du 600 pages en poche).

Deuxième constat : Il ne faut pas lire un autre roman de Karine Giebel APRES "Glen Affric", parce qu'on en attendra forcément trop. Et c'est bien sûr la bêtise que j'ai faite avec les trois derniers que j'ai lus.

Troisième constat, le dernier parce que sinon vous allez me trouver redondante (encore un mot à placer judicieusement !) : Ici la romancière a prouvé qu'elle savait construire une intrigue sans surenchère de gore et de cruauté répétitive et plombante.



Allez, on embarque pour Colmars, dans le parc naturel du Mercantour, l'air y est pur, les paysages grandioses, les chamois y gambadent, primesautiers.

Direction l'Ancolie, le chalet de Vincent Lapaz, guide en ces lieux enchanteurs. Un personnage assez complexe, ce Vincent, aigri par le départ subit de sa compagne Laure cinq ans auparavant. Et depuis, incapable de pardonner, il enchaîne les conquêtes sans lendemain, quitte à faire des dégâts auprès de celles qu'il largue sans égards. Mais c'est aussi un passionné, amoureux de ses montagnes dont il n'a de cesse de partager les attraits avec ses clients.

Justement, une nouvelle cliente potentielle se présente : c'est Servane Breitenbach, nouvellement nommée à la gendarmerie de Colmars. Avec un nom pareil, c'est sûr, elle n'est pas du coin. Et pourtant elle vient bien de ...Colmar, le mien, dans le Haut-Rhin ! Fuyant une déception amoureuse, elle a souhaité être nommée loin de son Alsace natale. Et elle va très vite devoir se plonger dans le bain, professionnellement parlant, puisqu'elle va participer à l'enquête sur la mort de Pierre Cristiani, garde du parc et meilleur ami de Vincent. L'enquête conclura rapidement à un décès accidentel. Mais Vincent ne peut se satisfaire de ce verdict, et avec l'aide de Servane va chercher à élucider ce qu'il présume être un meurtre.



Une fois les personnages principaux installés et l'intrigue posée (ce qui prend une centaine de pages quand même), on entre dans le vif du sujet, c'est-à-dire la quête de Servane et Vincent pour résoudre une affaire dont les ramifications vont toucher une grande partie de la population dans ce petit coin de montagne, paisible seulement en apparence. Des scandales vont apparaître au grand jour, des personnalités locales vont se retrouver impliquées dans un vaste complot, et des intrigues amoureuses vont se révéler plus complexes qu'elles n'y paraissaient. Des propos séditieux (^) vont se tenir à l'abri de salons cossus, et des complots s'ourdir...



Un roman riche en rebondissements, avec des décors splendides dont la romancière nous fait pleinement profiter, je me suis régalée. Des personnages complexes, pas vraiment attachants, certains carrément gerbants, à la psychologie parfois assez primaire. Mais aussi des passages touchants, ceux où Servane et Vincent se dévoilent leurs fragilités réciproques, par exemple. Et des moments d'agacement face à la valse-hésitation entre ces deux-là, je t'adore, je te déteste, tu me plais mais je t'aime pas, tu m'attires mais touche-moi pas. Et des invraisemblances flagrantes dans l'enquête proprement dite. Ce cocktail d'ingrédients explique ma note un peu mitigée, mais je reste quand même sur une impression positive, et l'envie de continuer à découvrir Karine Giebel. Il me reste encore quelques-uns de ses anciens romans à lire, mais j'espère surtout qu'elle nous réserve de belles surprises à la hauteur de "Glen Affric" pour ses prochaines parutions.
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Juste une ombre

L’ombre dont il est question dans ce roman de Karine Giebel est celle qui semble surveiller Cloé, s’introduisant chez elle, allant même jusqu’à remplir son frigo. Aucune preuve de cette présence, aucune trace d’effraction… est-elle devenue folle ? Une chose est certaine, la police n’y croit pas… sauf peut-être le commandant Alexandre Gomez…



Si les deux personnages principaux sont à priori assez antipathiques (elle carriériste et hautaine, lui aigri et violent), ils vont progressivement dévoiler leurs faiblesses et s’apprivoiser au fil du temps. Alternant leurs voix au fil des chapitres, Karine Giebel invite à découvrir l’histoire personnelle de ces deux cabossés de la vie, les rendant plus humains et plus attachants, voire même touchants par moments.



Mais la grande force de ce thriller psychologique haletant est le climat de suspicion que l’auteure parvient à installer tout au long du récit. Brouillant constamment les pistes, elle ébranle inlassablement nos certitudes, faisant régulièrement passer cette proie de l’ombre d’une paranoïaque instable à une victime de harcèlement. Pourvu d’une narration percutante, le roman devient haletant au possible et captivant jusqu’au rebondissement final époustouflant !



Vivement recommandé aux amateurs de thrillers psychologiques !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Purgatoire des innocents

[Après avoir, il y a peu, critiqué chacune notre premier Giebel - « Chiens de sang » pour iz43 et « Ce que tu as fait de moi » pour ma part -, c'est un peu par hasard au détour d'un commentaire et de messages ayant suivis, que nous nous sommes aperçues que nous brûlions toutes deux d'impatience à l'idée de renouveler l'expérience...

Pour ce qui est donc notre incursion commune dans l'univers de cette talentueuse auteure, « Purgatoire des innocents » s'est imposé naturellement.]



*****



À la lecture de ce 2e récit (une deuxième dose... celle qui rend définitivement accroc !), je comprends mieux les avis mitigés des fans sur son dernier roman (ma première dose). Intensément psychologique, « Ce que tu as fait de moi » n'a effectivement pas grand chose à voir avec celui-ci. Pourtant je l'ai particulièrement adoré (!)





« Plutôt mourir que renoncer. »



Mais avec ce titre, l'auteure nous inflige des phrases extrêmement courtes, de simples mots parfois.

Violent. Âpre. Déstabilisant.

Choquant, martyrisant, nos coeurs et nos âmes...

Elle frappe dur, elle cogne sec...

Aussi durement et sèchement que son bourreau dépeint ici, elle nous tanne l'esprit inexorablement, sévèrement et irrémédiablement.



« Je vais mourir.

C'est aussi évident qu'effrayant.

Inéluctable.

"Too young to Die" ? Il n'y a pas d'âge pour mourir. À peine venu au monde, on est sur la liste d'attente.

Susceptibles d'y passer d'une seconde à l'autre. »



Un braquage de très haute voltige, qui aurait pu être le coup du siècle - plusieurs millions d'euros à la clé - , permettre aux quatre gangsters une vraie retraite dorée ; les doigts de pieds en éventail sur une plage dorée, la mer turquoise ondoyante et les palmiers s'agitant au gré d'un doux zéphyr, des étoiles dans les yeux... etc...

Mais ce n'est évidemment pas le cas ici, autrement nous ne serions pas dans un thriller de Karine Giebel ^^



Le plan ne se déroule pas comme prévu ; les catastrophes s'enchaînent et... s'engage alors une longue descente en enfer pour nos protagonistes - excellents acteurs sous la plume hypnotique de celle que je commence à considérer (comme beaucoup) comme une, si ce n'est LA, meilleure écrivaine du genre :)

Forcés de changer leur plan, de trouver refuge rapidement - Sauf qu'aucun d'eux n'est à même d'imaginer un instant dans quel antre méphitique ils vont tomber.

Et la chute sera lente, agonisante, funeste...



« Espèce de salaud, je te garantis que tu vas payer.

Un prix que tu n'imagines même pas !

Bientôt, c'est toi qui trembleras. Toi qui auras peur. Toi qui auras froid. »





Difficile d'exprimer un ressenti clair et objectif au sortir de cette lecture, du calvaire vécu, enduré, tant par les personnages que par le lecteur.

Ça fait mal, atrocement mal. C'est d'une tristesse étouffante, éprouvante.

Une terreur acide se dilue dans nos tripes à chaque ligne, à chaque mots.





Bien qu'étant personnellement adepte des thrillers psychologiques et / ou sanguinolents, je suis loin d'avoir été déçue... Mais je mentirais en prétendant que l'on puisse en sortir indemne. Rarement bouquin m'aura autant retourné l'estomac, le coeur et l'esprit à la fois.

Âmes sensibles : tenez-vous bien éloignés... Quant aux autres : foncez, si vous l'osez !





Bonne lecture à tous et toutes ;-)





*****





Pour info :



“Karine Giebel a été deux fois lauréate du Prix Marseillais du Polar : en 2005 pour son 1er roman Terminus Elicius et en 2012 pour son sixième livre Juste une ombre, également Prix Polar francophone à Cognac. Les Morsures de l'ombre, son troisième roman, a reçu le Prix Intramuros, le Prix Polar SNCF et le Prix Derrière les murs.

Meurtres pour rédemption est considéré comme un chef-d'oeuvre du roman noir.

Ses livres sont traduits dans plusieurs pays, et pour certains, en cours d'adaptation audiovisuelle.

Purgatoire des innocents est son septième roman.”



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Satan était un ange

François Darvin, avocat d'affaires à Lille avec un but dans la vie : réussir sa vie financière et surtout ne pas vivre la même vie que ses parents modestes. Il a une compagne Florence, galeriste. Sa vie est harmonieuse pour lui jusqu'au jour où il doit consulter un médecin pour des malaises fréquents.

Il apprend qu'il a une tumeur au cerveau : inopérable.

Ses jours sont comptés.

Il décide d'épargner sa compagne et part sur les routes.

Commence un véritable road-movie.

A la sortie de Lyon, il prend un jeune homme, sac au dos, dans sa voiture.

Paul est jeune, sympathique, aide François à supporter sa douleur mais il est loin d'être un ange.

Il est suivi par des malfaiteurs qui essaient de récupérer ce que Paul leur a volé.

Petit à petit, les catastrophes s'accumulent autour de François et vers la fin du livre, nous apprenons qui est réellement Paul.

Je vois que le livre est paru en 2014, semble se passer avant la venue de l'euro car on y parle de francs.

Les chapitres sont séparés par des extraits des "Fleurs du Mal" de Baudelaire.

L'écriture est de grande qualité.

Le récit bien structuré nous donne envie de continuer sans arrêt à en savoir plus sur Paul et sur François qui se montre très paternel envers lui. C'est un point positif car cette attitude tente à humaniser ce gamin qui avait de quoi avoir perdu tout repère.

Premier livre de Karine Giebel que je lis et il faut avoir le coeur bien accroché.
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