Frus-tra-tion ! Voilà mon sentiment en refermant ce tome. De 1/ parce que je ne sais pas quand on aura la suite. De 2/ parce que l'auteur joue clairement avec nos nerfs et ce n'est pas sympa vu sa parution sporadique. Mais bon sang que c'est bon !
Le voyage mystique en vu de guérir Casca est tragique et magique à la fois. C'est une aventure avant tout féminine et je trouve que c'est important de le souligner. Rarement un auteur homme de seinen manga aura traité les femmes avec autant de finesse. Il évoque ici le trauma de Casca et son acceptation avec l'aide de ses amies d'une façon très poignante et sans faux pas. C'est vraiment puissant.
Il y a tout un travail sur la symbolique, qui part des souvenirs plus ou moins heureux de Casca, tous habités par Guts, jusqu'au fragment final, qui sera peut-être une surprise pour certain mais qui ne l'était pas pour moi. Je me suis toujours dit que c'était peut-être ça plutôt qui serait son but, sa motivation finale et non Guts. En tout cas, on traverse un vrai calvaire pour l'atteindre, peuplé de sombres créatures rencontrées ou pas, avec des formes plus ou moins phalique rappelant le viol de Casca. Le boss final est bien sûr un Faucon, que Guts le chien affrontera en donnant tout. Nos petites sorcières ne sont pas en reste. Elles luttent elles aussi avec tout ce qu'elles ont et encore une fois Farnèse se transcende pour aider son amie. Casca a vraiment transformé Farnèse. Pour Schierke, c'est le moment de dire au revoir et de s'émanciper. C'est très beau également. Je suis ressortie de cette étape la boule à la gorge tant j'étais émue.
Voilà donc Casca revenue. Mais quelle Casca est sous nos yeux ? Je vous laisse le découvrir. J'avoue que je suis partagée et je pense que le nouveau graphisme de Miura n'y est pas pour rien. Je n'aime pas cette extrême rondeur et ce côté lisse bien trop présent. Ça rajeunit les personnages et leur enlève de leurs aspérités. Je trouvais déjà ça moyen dans les tomes précédens avec Griffith qui semblait avoir perdu 10 ans... Mais ici, c'est encore pire. Je ne reconnais pas Casca ainsi et je n'aime pas.
Maintenant, monsieur Miura pourquoi couper ce pan de l'histoire à un moment pareil ?! Je vous déteste pour cela ! Oui, c'est dramatique à souhait et ça laisse le lecteur sur les fesses. L'effet voulu est réussi. Mais comment vivre avec une telle frustration maintenant ?!
Vous l'aurez compris, le mangaka nous coupe en plein élan dans les aventures de Casca et il va falloir attendre un moment avant d'en savoir le dénouement. A la place, on retourne avec Griffith et son armée, pour le voir mener une bataille sans grande conséquence. Le plus important étant ce qui se produit après car pendant je ne le trouve vraiment pas impressionnant. Sa façon de combattre est bien fade quand on est habitué à tout l'art sanglant brut de Guts. Ici le chef des Faucons peine à convaincre avec son aiguille... Mais revenons à nos moutons, dans un élan druidique imprévisible, voici Griffith qui découvre avec Sonia une nouvelle façon de voyager. La mythologie autour de son personnage, sa cité et son arbre monde s'enrichit encore et me fascine de plus en plus, surtout quand on fait le lien avec le mystérieux enfant visitant Casca et Guts de temps en temps. Le mystère s'épaissit.
Ce fut non pas un tome d'anthologie comme je m'y attendais mais tout de même un tome terriblement éprouvant. La quête de Casca arrive à son terme pour un résultat encore inconnu. Le voyage entrepris par les 3 jeunes femmes fut superbe, puissant et plein de symbolique. Reste à découvrir le résultat pour Guts. Griffith lui nous embarque sur de nouvelles voies. A voir si tout cela n'implosera pas quand leurs chemins finiront par se croiser !
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