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Critiques de Laure Barachin (60)
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La jeune fille qui lisait dans les pensées

Un bon livre, de ceux qu’on a pas envie qu’il se termine parce qu’on est finalement attaché aux personnages et qu’on a envie d’en savoir plus .. .

l’histoire est belle et intrigante ce qui en fait un bon roman

je conseille vivement cette lecture !
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La jeune fille qui lisait dans les pensées



J'étais à la recherche du titre du deuxième roman de Laure Barachin quand la critique de Kielosa m'est tombée dessus, du coup intriguée par son commentaire je me le suis vite procuré.

Laure Barachin est fidèle à elle-même, il y a toujours de l'histoire, une intrigue et de la réflexion; c'est un mélange de genres qui me convient. C'est une histoire dense avec des personnages très attachants et mêmes les méchants ne le sont pas tant que ça. Ce livre fait l'objet de deux quêtes: Célia a besoin de connaître ses origines pour comprendre ce qui lui arrive. Quand à Manuel, il se cherche un futur possible pour retrouver sa fille, se reconstruire après des moments difficiles et continuer à vivre. La rencontre de Célia qui se croit folle (maladie mentale ou don) avec Manuel Sdf et voleur à la tire au grand coeur va nous mener dans différents coins de la planète à vive allure sans une seconde d'ennui.

De très beaux passages,la visite d' Ellis Island est très émouvante, beaucoup de phrases à noter mais je me suis retenue afin de ne pas tout dévoiler. Des citations de début de chapitre choisies avec soin. Quand tout est sombre, l'auteur nous laisse entrevoir une petite clarté.Il est parfois des auteurs, avec qui des liens se créent comme pour certaines amitiés, les lire devient une sorte de conversation, ils expriment des idées, des émotions qui entrent en résonance avec votre propre conception du monde; Laure Barachin en fait partie. Tous ses livres posent des questions, donnent des explications, mais il n'y a pas de jugement, ni de solutions nous avons notre libre arbitre.

Avec un style qui s'affirme, une plume pleine de sensibilité, l'auteur vient de nous offrir un bon roman avec une jolie fin. De mon avis de simple lectrice, j'aurais bien aimé savoir ce qui va arriver à Célia, Rachel et Manuel car ils étaient devenus des amis.
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La jeune fille qui lisait dans les pensées

Laure Barachin, habilement, commence son quatrième roman par une série de questions. Comme lectrice ou lecteur, on est évidemment tenté(e) de vouloir y répondre... et à cet effet, on tourne les premières pages et c'est parti : on est embarqué par sa dernière histoire.

Et il ne s'agit pas d'une mince histoire : 512 pages ! Mais n'ayez crainte, car les paragraphes sont agréablement espacés, aussi bien qu'on avance dans son récit à un rythme soutenu, sans effort. La lecture ne m'en a pris qu'une bonne journée en sautant un repas ou deux, il est vrai.



Après ma lecture et critique de "Krüger, un bureau ordinaire", un ouvrage historique par ailleurs intéressant de Nicolas Patin, j'étais heureux de laisser l'enfer de la Pologne occupée par les nazis derrière moi et de plonger dans l'univers de notre amie "Melpomene125" sur Babelio, qui, avec ses 3 romans précédents, ne m'a jamais déçu.



Le roman est subdivisé en 3 grandes parties. La première partie est située en France, sans spécification précise, dans une ville comme Paris, Lyon ou à la rigueur la ville natale de l'auteure, Toulouse ; la seconde partie, en revanche, a comme décor New York et la dernière se déroule en Bretagne et en Argentine.



Il m'est impossible de présenter un bref résumé du début du roman sans trahir le déroulement du récit. Laure Barachin a conçu son oeuvre de telle façon que les touts premiers paragraphes ont des incidences importantes sur la suite. Sur des pages volantes, j'ai essayé différentes approches dans ce sens, mais à chaque fois j'ai, hélas, dû constater que j'en avais déjà dit trop pour ses futurs lecteurs. Il en va de même pour la présentation des personnages principaux, ce que de coutume je fais, mais pas cette fois-ci de peur de gêner justement ces prochaines lectrices et lecteurs.



Bien qu'il ne s'agisse pas d'un thriller, les premiers chapitres sont tellement captivants que l'on ne désire qu'une chose : connaître le reste des aventures des protagonistes de son roman, qui est à la fois un conte philosophique et une étude des moeurs. En effet, l'auteure confronte ses héroïnes et héros aux caractéristiques humaines fondamentales, telles la loyauté, la fidélité, l'empathie, l'amour du prochain .... et leurs contraires : la médisance, la duperie, la perfidie, la trahison ....



Célia, l'héroïne centrale de l'ouvrage dispose d'un don surnaturel : elle "entend" ce que les personnes à qui elle se trouve confrontée "pensent". Un don dont on a tendance à croire qu'il s'agit d'un considérable avantage dans les rapports interhumains, mais qui est en même temps une source de grandes déceptions et d'affreux maux de tête. En plus, son don "n'était pas fiable. On ne pouvait pas toujours compter sur lui". (page 325). Mais il lui permet par exemple de percer l'hypocrisie de sa tante, qui, sous des gestes et mots pleins d'amabilité, cache de vilains sentiments à son égard.

Heureusement que ce talent particulier ne soit pas trop répondu, sinon ce serait l'enfer pour nombre de politiciens !

Pour notre Célia c'est une énigme dont elle essaie d'éclaircir les origines.



Cette Célia, personnage-clé du roman, une jeune tzigane, m'a fait penser à l'artiste peintre et écrivaine tzigane, Ceija Stojka (1933-2013), qui, à ma connaissance du moins, a été la seule à avoir publié des ouvrages sur le sort horrible des Sintis et Roms que les nazis ont réservé à son peuple. Comme rescapée d'Auschwitz, Ravensbrück et Bergen Belsen, c'est surtout son autobiographie "Nous vivons cachés" de 1988, qui témoigne de cette horreur, en fait, absolument comparable à la persécution et extermination du peuple juif. Quand bien même que cette Rom talentueuse d'origine autrichienne ne disposait pas de dons surnaturels comme la jeune Célia.



Laure Barachin, mon amie sur Babelio que je n'ai pas encore eu le privilège de rencontrer personnellement, a une fois de plus démontré sa magnifique aisance littéraire tant dans son style que dans son langage. Ayant lu (et chroniqué) ses 3 romans précédents, je suis content de pouvoir constater que dans son oeuvre chaque nouveau roman constitue, d'un point de vue artistique, un pas de plus en avant dans sa vocation créatrice.



J'espère qu'un éditeur sérieux ou groupe actif dans le domaine des livres comme par exemple France Loisirs, prenne très prochainement Laure Barachin en charge ou sous contrat, de façon à ce que cette jeune écrivaine n'ait plus à perdre son temps précieux avec toutes sortes de formalités chronophages liées à l'auto-publication.
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La jeune fille qui lisait dans les pensées

Quelle histoire nous sert Laure Barachin!

Une jeune fille qui a le don d'entendre les pensees d'autrui. Qui se sauve d'un asile psychiatrique ou elle avait ete internee de force par une tante fourbe. Qui se lie avec un petit voleur a la tire. Qui finit avec l’aide d'une ame compatissante par recouvrer l'heritage que lui avait laisse un pere disparu. Qui part avec son ami – devenu son amour – a la recherche de ce pere en Amerique, ce qui donnera une rencontre eprouvante et decevante. Qui apprend a son retour en France que ce pere a peri dans les decombres du World Trade Center. Qui essaye de comprendre comment elle a ce don de penetrer les cerveaux et si elle peut s'en servir pour faire le bien, ce qui fera resurgir d'anciennes legendes celtes liees a la mythique Atlantide. Entretemps son ami aura fait amende honorable et ouvert un centre de reeducation et reinsertion pour “desesperes en tous genres", partira en Argentine essayer de revoir sa petite fille, que son ancienne femme, le fuyant, avait voulu eloigner de lui. Et il y bien d'autres peripeties et d'autres histoires secondaires. Est-ce que tout finit bien? On l'espere, mais ce n'est pas sur. Les amis/amants se retrouvent et eux aussi esperent, comme le lecteur, qu'a partir de la tout ira bien pour eux.



Une belle histoire. Plusieurs belles histoires. Qui passent sans arret du poignant au feel good, du tragique a la fleur bleue, comme les etats d'ame de l'heroine, les hauts et les bas de son humeur, indecise et changeante, passant de l'illusion a la defiance, de l'exaltation a la deprime, presque a chaque page.



Et je me dis que c'est dommage. Quel dommage qu'un editeur ayant pignon sur rue n'aie pris ce livre sous son aile. Il faut croire qu'il faut beaucoup de chance ou pas mal de relations bien placees pour que cela arrive. Un bon editeur lui aurait surement garanti plus de lecteurs. Mais surtout, un bon editeur aurait pris cette gemme, qui est encore a l'etat de pierre brute, l'aurait taillee, sciee, polie, et en aurait fait un petit bijou. Parce que malgre l'interet que j'ai ressenti, je crois qu'il aurait fallu elaguer quelques passages, ou l'on sent des repetitions. Et peut-etre aussi nuancer certains portraits, les pauvres, les desherites que l'auteure met en scene etant tous representes comme de braves types au grand coeur qui ne demande qu'a etre revele, alors que les riches, les puissants, sont futiles, egoistes, mesquins, et ne pensent qu'a l'argent, quand ils ne sont pas carrement cruels.



Je m’appesantis la-dessus parce que meme sans etre bonifie ce livre vaut mieux que nombre de ceux que nous proposent les grandes boites ces dernieres annees.



Et j'ai une pensee reconnaissante pour ces babeliotes qui, dans ce site ne mettant ces derniers temps l'accent que sur les dernieres parutions, dans une sorte de symbiose economique avec les maisons d'edition, continuent a recenser, a proposer, des livres oublies ou laisses en marge. C'est grace a eux que j'ai eu vent de celui-ci. Et qui sait? Si des editeurs frequentent le site, l'un d'eux adoptera peut-etre Laure Barachin.

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La jeune fille qui lisait dans les pensées

On dirait du Paolo Coelho, ça dégouline de bons sentiments...

Je ne suis pas allé jusqu'au bout.
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Le chemin des étoiles

Très intéressée par le sort réservé aux Noirs aux Etats-Unis après la guerre civile, j'ai lu avec grand plaisir le Chemin des Etoiles de Laure Barachin, vanté dans la critique attractive de Kielosa.



L'abolition de l'esclavage date de 1865. Dans l'état d'Alabama, comme dans les autres états sudistes, les Blancs n'acceptent pas le nouveau statut des Noirs, ils leur refusent toute émancipation et certains, plus rabiques et haineux encore, créent le tristement célèbre Ku Klux Klan qui se charge d'incendier les parcelles des gens de couleur et de lyncher ceux qui osent contester leur autorité.



Ce livre commence en 1950. L'Alabama n'a certainement pas été choisi au hasard. C'est dans cet Etat que Rosa Parks a refusé de céder sa place dans un bus à un Blanc, geste qui a été à l'origine d'un boycott d'un an des bus de la ville, c'est de l'entité de Selma que Martin Luther King a entamé ses trois célèbres marches vers Montgomery pour revendiquer les droits civiques et lutter contre la ségrégation et la discrimination raciales. C'est là aussi que Ruby Bridges, 6 ans, devint la première petite fille noire inscrite dans une école jusque-là réservée aux Blancs. Je n'ai jamais oublié cette reproduction, que j'avais dans ma chambre, de l'illustrateur Norman Rockwell, intitulée « The problem we all live with » qui montre cette petite fille en robe blanche, cahier à la main, marchant le long d'un mur dégradé par un graffiti raciste et des tomates éclatées, escortée par quatre gardes fédéraux



Le lynchage et le racisme sont les moteurs de ce livre qui s'ouvre sur une page douloureuse et énigmatique pour Lisa, l'héroïne. Elle avait trois ans lorsque son père a été pendu pour viol et assassinat, et qu'elle a dû fuir l'Alabama avec sa mère pour se réfugier à Harlem (New York). Sa mère ne lui a jamais parlé des faits et, en 1970, lorsqu'elle meurt, Lisa décide de retrouver ses racines, la vérité sur son père ainsi que la réalité d'un racisme loin d'avoir disparu.



Arrivée à Charleyville où elle est scrutée et accueillie avec méfiance quand elle décline son identité, elle trouve à se loger dans l'ancienne habitation de ses parents où vit désormais une vieille dame peu aimable qui finira par adoucir ses contours au fil des pages et réservera bien des surprises. Devant le silence embarrassé des habitants, Lisa épluche la presse locale des vingt dernières années et constate des morts suspectes tous les sept ans, le 4 juillet, jour de la fête d'Indépendance. Peu de gens l'aident dans ses démarches car personne ne veut réveiller les morts, pas plus que les souvenirs ou même la vérité, et encore moins la haine qui sévit toujours dans une maison voisine.



Sans rien révéler de plus, je dirai que j'ai suivi le déroulement de cette saga avec une certaine fébrilité, les rebondissements des divers personnages entraînant des remous violents qui, s'ils sont prévisibles, n'en sont pas moins fort bien amenés, et écrits de manière à susciter l'envie d'avaler les pages pour en connaître l'issue, en plus de quelques trouvailles originales et surprenantes.



Le Chemin des étoiles est un lieu-dit où se rencontraient tous les amoureux pour admirer le ciel d'été et se jurer des serments enflammés sous le grand arbre qui s'élevait au-dessus de la colline. C'était avant la pendaison du père de Lisa.



Bravo Laure Barachin pour cette fiction qui est cependant fort proche de réalités « d'époque ». D'ailleurs, vous annoncez que c'est un fait divers d'avril 1992 qui a réveillé les cauchemars enfouis de Lisa. Ce fait émanait du procès de quatre policiers blancs ayant tabassé un Afro-américain roulant en état d'ébriété et dont la presse s'était fait largement l'écho.



Donner en épilogue quelques phrases du discours historique de Martin Luther King « I have a dream » à Washington en 1963, est un bel hommage aux efforts considérables et répétés, souvent dramatiques et exacerbés, de ceux qui ont lutté contre la discrimination, la pauvreté et le manque d'instruction. Et qui continuent….
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Le chemin des étoiles

"Le Chemin des Étoiles" est l’histoire fictive du lynchage d’un homme noir par des membres anonymes du Ku Klux Klan et de l’impact que toute cette violence, à la fois passée et présente, a sur sa fille, Lisa.

Ceci n'est pas une critique mais plutôt un commentaire, une invitation à destination des membres de Babelio qui, comme moi, s’intéresseraient à l’histoire des Noirs américains. Je vous fais connaître mon modeste ouvrage.

Enfant, le livre de Barbara Smucker "Les Chemins secrets de la liberté" (Castor Poche Flammarion) m’avait fait découvrir l’esclavage, le combat pour son abolition ainsi que le « Chemin de fer souterrain », un réseau clandestin qui a permis à de nombreux esclaves de s’enfuir des plantations du Mississippi pour rejoindre le Canada.

Le film "Mississippi burning" d’Alan Parker, qui évoque la disparition et l’assassinat par des membres du Ku Klux Klan de trois militants des droits civiques en 1964, m’a également beaucoup marquée. Il a médiatisé une pratique courante à cette époque-là : tuer les Noirs qui souhaitaient l’application de la loi mettant un terme à la ségrégation, qui désiraient s’inscrire sur les listes électorales et voter sans être menacés ou battus à mort. Le sort, entre autres, de Wharlest Jackson, assassiné en 1967 parce qu’il avait obtenu une promotion, est exemplaire de cette ambiance délétère contre laquelle se battaient les trois militants assassinés : deux Blancs et un Noir. Même si un procès eut lieu en 1967, il a fallu attendre 1998 et 2005 pour que le chef du Ku Klux Klan local, Edgar Ray Killen, soit condamné. De nombreuses autres affaires restent non élucidées, des « cold cases », comme celle de Wharlest Jackson. "Le Chemin des Étoiles" est né de tous ces récits.

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Le chemin des étoiles

"Jécris seulement si quelque chose me coule du coeur jusqu'aux mains". Cette citation de Christian Bobin s'est imposée à moi à la lecture des dernières pages de cet ouvrage, tant les propos de l'auteure exsudent de sincérité. Les phrases s'enchainent, défilent, propulsées par un souffle ininterrompu, c'est un cri du coeur. L'urgence émane de ce réquisitoire, réquisitoire qui n'a rien d'utopique, car l'auteure n'aspire pas à un monde parfait, elle aspire simplement à un monde meilleur. Laure Barachin exhorte chacun d'entre nous à rêver. Rêver de ce que bon nous semble, rêver envers et contre tout, rêver au mépris des souffrances qui sont passées dans notre coeur ou qui s'y sont inscrites, mais rêver. "Car les fous, eux ne rêvent pas. Ils délirent".

C'est justement une des folies auxquelles s'est livrée l'humanité que nous remémore l'auteure, par le biais de ce très beau roman qu'est "Le chemin des étoiles ".

Lisa, jeune afro-américaine qui, enfant, avait dû fuir l'Alabama en compagnie de sa mère, entreprend d'y retourner à l'âge de vingt-quatre ans. Pourquoi ce père, qu'elle a hélas si peu connu, a-t-il été lynché ? Était-il vraiment coupable de ce crime qui lui a coûté la vie...

Je ne peux m'empêcher d'être admirative face à la capacité qu'ont certains auteurs à forger des fictions tout droit sorties de leur imaginaire, et je dois dire que sur ce point, j'ai été comblée. Non seulement Laure Barachin est de ces écrivains qui soignent leur écriture, mais elle peut se féliciter de la fécondité de son imagination.

La quête de Lisa amènera le lecteur à remonter les décennies, à "rencontrer" des êtres qui ne sont plus, à découvrir l'existence qu'ils ont menée, et à comprendre par quel truchement, par quel enchainement de faits est survenu ce jour qui pour ce jeune père de famille, fut un bien funeste jour.

L'auteure retrace une période sombre de notre Histoire, mais nombreux sont les sujets abordés. L'éducation, l'incidence que peut avoir un climat familial violent sur la personnalité des enfants, adultes en devenir, le rapport à la mère, la lâcheté, la complexité des sentiments gémellaires et j'en passe. Et comme jamais je ne ferme un roman sans me trouver "matière à réflexion ", je mettrai fin à ma critique et me pencherai sur la question suivante : "Jusqu'où, je ne dirai pas "pouvons-nous aller", mais "sommes-nous autorisés à aller" par amour et par respect pour nos proches ? L'amour signifie-t-il que nous devons tout leur sacrifier ?...

Qui sait ? s'il succombe à l'envie de lire "le chemin des étoiles " qui, vous l'aurez compris, m'a énormément plu, un de mes amis lecteurs aura peut-être la réponse ?...
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Le chemin des étoiles

En 1992, des émeutes sans précédent éclatent à Los Angeles, après l’acquittement des policiers blancs qui, au terme d’une poursuite pour excès de vitesse, s’étaient violemment acharnés sur le délinquant noir Rodney King. Ces évènements renvoient la narratrice, Lisa, enseignante noire à New York, à son propre passé et à celui de sa famille. Vingt ans plus tôt, après le décès de sa mère, elle avait entrepris de revenir en Alabama pour tenter de comprendre le drame qui s’y était déroulé en 1950 : son père, accusé du viol et de la mort d’une jeune fille blanche, avait été lynché par pendaison, puis Lisa et sa mère contraintes de fuir vers New York.





L’histoire fictive de Lisa et des siens est l’occasion de revenir sur un siècle de violences racistes aux Etats-Unis, au travers de quatre générations d’une famille noire. Si le drame relaté trouve son point d’orgue dans les années cinquante avec le lynchage, en toute impunité, d’un homme désigné d’office comme coupable idéal, c’est bien toute la continuité de la ségrégation et de ses déchaînements jusqu’à nos jours qui est pointée du doigt dans ce récit. Des séquelles de l’esclavage aux violences policières contemporaines, du KKK aux survivances actuelles du suprémacisme blanc, transparaît au fil des décennies le poids d’un héritage qui n’en finit pas de déchirer la société américaine. Comment croire encore aux messages d’espoir et au rêve de Martin Luther King, quand la fracture raciale continue, comme une fatalité, à condamner une grande partie de la population noire américaine à la pauvreté, au chômage, à la prison et aux « bavures policières » ? Face à l’engrenage sans fin de la violence, alors qu’un nouveau palier semble franchi avec les émeutes de ces dernières années, l’auteur veut espérer encore et nous inciter à faire de même.





Son plaidoyer vient couronner un récit qui entretient la tension autant par la distillation progressive des révélations que par le climat pesant et menaçant qui les accompagne. Les imbrications de l’intrigue sont riches en surprises, et c’est avec un intérêt et une angoisse ininterrompus que le lecteur se laisse emporter par cette histoire.





Merci à Laura Barachin, alias melpomene125, de m’avoir si gentiment offert son livre, que la chronique d’Afriqueah m’avait donné envie de découvrir.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le chemin des étoiles

Saviez-vous que chacun de vos doigts possédait des empreintes digitales uniques et pas seulement vos pouces ; qu'en 2020 , la population mondiale avoisinait les 7794799 personnes ? ( euh ! une fameuse petite erreur :7 794 779 000 personnes )

Ce n'est qu'un détail de peu d'importance pour certains et pourtant cela reflète quand même l'unicité , la rareté de chaque être humain .



On peut évoquer aussi les " petites cellules grises " qui vivent dans notre cerveau , notre intestin et même dans ... notre coeur . le principal mécanisme des neurones réside dans la plasticité , soit l'art de s'adapter , de se reconfigurer .



Que peut apporter cette digression au ressenti du roman si ce n'est la question essentielle qui gouverne notre petite vie : pourquoi ?



Pourquoi la diversité , la particularité sacrifient -elles tant d'êtres humains sur le bûcher du crétinisme ?

Car depuis la nuit des temps , certains se sont sentis supérieurs aux autres ; des extrémistes dont les neurones battent du beurre à force de s'étirer pour s'emparer du meilleur .

Ah , leur générosité ne connaît pas de limite dans la cruauté , par le meurtre , le viol , la torture , l'enlèvement , à l'encontre de groupes ethniques , religieux ou raciaux .



Le chapeau en revient aux Etats-Unis , avec particulièrement le Klu Klux Klan qui s'est repu de lynchages et qui s'en repaît encore probablement à l'heure d'aujourd'hui dans les endroits obscurs et retirés où vivent les " bons Américains à la Trump " .



Sur son lit de mort , sa mère murmura quelques mots à propos de la disparition de son mari , le père de Lisa : " J'aurais dû te dire ... Je n'en ai pas eu le courage ... Les réponses à tes questions sont en Alabama ... c'est dangereux ... Tu ne seras pas la bienvenue ... " P . 15



Et la jeune femme part vers l'inconnu , avec l'appui de la Providence , car la faucheuse guigne la vie avec des yeux goulus et un ventre immense .



Bien sûr , l'auteure nous conte une histoire sordide où le thème de la ségrégation est récurrent ; je dirais même que tout semble téléphoné car le suspens est peu présent .

Et pourtant on éprouve beaucoup d'admiration pour le talent de l'auteure à nous inciter à réfléchir , par l'amour , la compassion qui se dégagent de cette nouvelle , à nous sortir ainsi de cette mélasse dans laquelle a osé nous emmener Lisa , la jeune et belle femme au teint noir .



L'espoir plane et chemine piane -piane .



" le monde n'est ni noir ni blanc , juste gris avec des hauts et des bas selon les périodes , des moments de crise et de joie . " P .89
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Le chemin des étoiles

C'est un peu délicat d'écrire une critique sur un livre d'une amie babélienne, surtout, si à en juger par ses photos sur le net, l'auteur a l'air tellement sympathique. Mais faisons abstraction de cette réalité et comme les chevaliers du moyen-âge, allons-y sans crainte et sans reproche.



Laure, soyez rassurée ! Vu les circonstances un tantinet particulières et pour démontrer qu'il m'arrive aussi d'être sympathique, j'annonce d'emblée la couleur : votre ouvrage m'a beaucoup plu ! Et comme un théorème mathématique, je vais le prouver. Ne fût-ce que pour convaincre vos futurs lecteurs, qui pourraient émettre des doutes sur mon objectivité et non (ou très subsidiairement alors) pour vous faire plaisir.



D'abord, il y a le choix du sujet : un crime situé dans le 'Deep South' des États-Unis, en proie à des luttes raciales. Peut-être quelque part logique pour un John Grisham, né en Arkansas, qui, dans son thriller 'Non coupable' nous raconte un événement, qui, dans une certaine mesure offre des similarités avec le présent récit, prend place en Mississippi. Mais beaucoup moins evident pour une jeune française du Languedoc-Roussillon d'élire comme théâtre des opérations l'Alabama des années 1950. Période, qui plus est, d'avant même sa naissance. Un projet ambitieux qui demande, outre du courage, une solide recherche documentaire. Prendre comme thème un sujet racial, à un moment d'une incontestable intolérance dans notre Europe éclairée, suite au problème des réfugiés politiques, n'est pas non plus exactement une solution de facilité.



Ensuite, il y a le défi psychologique : imaginer des personnages de race, couleur, éducation etc...foncièrement différent de vous-même et les faire agir et réagir avec conviction ne doit pas être simple. Bien que je ne souffre pas trop d'un manque d'imagination, il me serait totalement impossible de prédire comment des amis de couleur, que j'ai eu à l'université, se seraient conduits dans une situation exacerbée. Et Laure Barachin les place justement dans une telle situation.



Troisième considération : il faut éviter de se laisser influencer par un ou plusieurs ouvrages lu. Comme par exemple le classique 'La Case de L'oncle Tom' de Harriet Beecher Stowe, que nous avons tous dévoré, mais pas impunément, car ce genre de récit, certainement en tant qu'enfant ou adolescent, laisse des traces dans notre subconscient. Sans mentionner les ouvrages que l'auteur elle-même cite dans sa critique. En d'autres termes : le danger des clichés.



Quatrième et dernier critère d'évaluation : le rythme narrateur ou l'enchaînement des événements qui doit persuader le lecteur à continuer la lecture. Si possible, avec une impatience grandissante ou du moins avec enthousiasme, regrettant presque d'arriver aux dernières pages.



Pour ce qui est du style et de la langue, ce serait un peu prétentieux de ma part, dont la langue maternelle n'est même pas celle de Moliere, de vouloir émettre un jugement sur la qualité de la langue administrée par une Diplômée de Lettres modernes.



C'est donc avec ces quatre éléments constamment en tête, ce qui a hypothéqué probablement quelque peu mon jugement du 4ème critère, que j'ai lu cet ouvrage et que je peux conclure que l'écrivain a réussi sa mission haut la main.



Je n'ai eu à aucun moment l'impression que l'auteur se trouvait en terre étrangère. Je n'ai pas non plus relevé d'anachronismes. Lisa, le personnage central, qui bien qu'elle soit fictive, est là, devant mes yeux, et rien dans ses réflexions et agissements m'ont paru bizarre ou peu crédible. Il en va de même pour les autres personnages. Bien que je ne réussirai jamais à comprendre la mentalité de ces 'gentlemen' du Ku Klux Klan, de la NRA (National Rifle Association, qui compte toujours 5 millions de membres nostalgiques du 'Far West') et autres clubs américains tres selects.



Le seul élément pour lequel je me vois obligé de retirer 1 ou 2 points est le suspens. Mais je ne crois pas que c'était l'ambition de sa créatrice de produire un 'hardboiled' thriller avec des fusillades et des batailles en règle à tout bout de champ. D'ailleurs l'éventuel manque de suspens pour les uns est largement compensé pour les autres par les évocations historiques, qui nous rappellent entre autres le lamentable épisode de Rodney King et de la LAPD (Los Angeles Police Department) de 1991 et l'hommage au sublime 'I have a dream' ou 'Je rêve' du géant Martin Luther King de 1963 (reproduit ingénieusement en fin de volume).



Je suis ravi de pouvoir recommander cet ouvrage de Laure Barachin à tous ceux qui adorent lire un bon livre, où à côté d'une histoire réussie, nous apprenons une multitude de faits historiques, mines de rien, quasiment en passant. Je souhaite à l'auteur de continuer sur sa lancée, et de nous offrir après celui-ci et son 'Un été en terre catalane', d'autres ouvrages de qualité comparable.







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Le chemin des étoiles



Les non dits familiaux pèsent, et révèlent à la fois : la jeune Lisa, qui cherche à comprendre les circonstances de la mort de son père en Alabama, voyant sa mère blêmir et incapable de lui répondre, se doutant qu’elle veut la protéger, ne voulant pas à son tour la troubler avec ses questions, est cependant hantée par l’évocation des

« Chevaliers blancs. »

Chevaliers, comprenez non pas preux au secours des pauvres, mais assassins, blancs, comprenez non pas purs et angéliquement innocents, mais assassinant les nègres comme ils disent.

Comme la mémoire, même si on essaie de l’oublier, se rebiffe parfois et se réveille sans prévenir, les cauchemars de Lisa refont surface après la mort de sa mère et l’incitent à retourner depuis New York ( Harlem) , où elle vit, jusqu’en Alabama.



Laure Barachin analyse très finement le processus qui a consisté à faire venir gratuitement de la main d’œuvre d’Afrique « sur laquelle ils ont pu se défouler sans scrupules puisque réduire en esclavage un être soi- disant dépourvu d’humanité était légal. Ce sont ces mêmes êtres, amenés de force, que certains accusent de nuire à la pureté ethnique ».

Ce ne sont pas de vrais Américains, sauf que les colons anglais ne l’étaient pas davantage, les vrais sont les Indiens, manque de chance, ils nuisent eux aussi à la perfection blanche.



Avoir la bonne couleur, voilà le secret. Or Lisa est noire.



Dans Le chemin des étoiles, se déroule la recherche des origines sudistes de Lisa, son arrivée dans une ville raciste et hostile, l’histoire de son père lynché, les meurtres qui se répètent tous les 7 ans, le tout ponctué par l’histoire abominable des Etats Unis, jusqu’aux évènements de 1992 à Los Angeles, suivant le meurtre de Rodney King et l’acquittement des policiers blancs.



Laure Barachin évoque le courage de Rosa Parks, la première femme noire qui s’est assise courageusement ( !!!) dans le côté des blancs dans un bus, Martin Luther King dont elle cite le « I have a dream » le rêve qu’enfants blancs et noirs puissent grandir en paix, le King pourtant assassiné par un des blancs avec lequel il rêvait de construire la paix. Elle parle dans sa conclusion de ce réseau ferré qui fait l’objet du livre de Colson Whitehead : Underground railroad.

Et le chemin des étoiles, avec son chêne qui sert aux lynchages, et la cabane où le père de Lisa a été conçu et ou il a été pendu. Ce chemin, dont parle lui aussi Colson Whitehead a existé.



L’intérêt du livre est triple :

-celui de s’être mise dans la peau d’une noire, d’une manière si véridique.

-celui d’avoir cherché à comprendre comment deux frères jumeaux pouvaient , en ayant eu la même tragédie devant leurs yeux, se comporter l’un comme l’agent du mal, l’autre comme un gentil. La mauvaise enfance n’est pas toujours une explication ni un déterminisme, la nuisible moitié choisit le mal et le perpétue.

L’auteur cite Dostoievsky :

« On parle souvent de la cruauté bestiale de l’homme, mais c’est on ne peut plus injuste et insultant pour les bêtes : un animal ne peut jamais être aussi cruel que l’homme, si artiste, si raffiné dans sa cruauté ». Et Sade. Et Faulkner.





-Enfin la conclusion, Martin Luter King nous ouvre d’autres étoiles que celles sinistres de ce chemin. Voir les étoiles, Laure Barachin insiste, et rêver, dans le sens d’agir. Il y a eu des abolitionnistes, des amours inter raciaux, des essais parfois inefficaces, des aides anonymes, le KKK ne faisait pas l’unanimité, ouf.

Et l’idée même de vengeance ne contente pas, ni le retour sur le passé, qui s’était tellement accroché à Lisa tant qu’elle n’avait pas compris. Retourner sur les lieux du crime ne l’éclaire pas, il lui faut vivre. Tout est possible, même décrocher les étoiles.



Etoiles pour toi, Laure/ Melpomène125, bon chemin vers elles.

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Le chemin des étoiles

Un roman social contemporain, un manifeste, voilà ce que représente pour moi "Le chemin des étoiles". Un roman dont la puissance politique résonne aujourd'hui, 4 novembre 2020, de manière aigue. Comment ne pas se remémorer après lecture de cet ouvrage les événements de Charlottesville en 2017? La dangerosité d'un discours présidentiel ( There are fine people on each side) qui a débridé encore davantage les positions de la alt-right américaine et affirmé dans ses bases l'expression d'un racisme puant...



Le chemin des étoiles est un roman sombre qui dénonce une Amérique gangrénée par la violence. L'Amérique de la ségrégation, celle du Ku-Klux-Klan, des suprématistes blancs...celle des fractures sociales et raciales. L'anti-rêve américain.



Lisa, l'héroïne du roman est une afro-américaine. Elle enseigne à Harlem. Pas facile tous les jours de donner du sens au métier : pour ses élèves, étudier les subtilités de la littérature anglo-saxonne n'apporte pas de bénéfices aussi lucratifs et immédiats qu'un petit job dans le circuit de la drogue. Mais Lisa n'est pas simplement une enseignante afro-américaine d'un quartier paupérisé de New-York. Elle est l'héritière douloureuse d'une histoire. Une histoire personnelle, ancrée dans les tripes, source de cauchemars, qui illustre, comme une goutte de sang séché, l'ensemble des crimes commis au nom du suprématisme blanc. Une histoire qui la ramène en Alabama sur les traces d'un père dont les circonstances du décès ont toujours été tues. Et pour cause...



Un roman troublant. La violence y est polymorphe : racisme, ségrégation, violences physiques et morales à l'égard des femmes, lâcheté et compromission du silence. Mais Lisa en affrontant son histoire apprend à se libérer du joug de cette Amérique-là. "Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde." Oui, Lisa, merci d'être cet autre visage de l'Amérique.



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Le chemin des étoiles

Encore un livre qui se ferme trop vite car je m'étais attachée à Lisa , l'héroïne de ce roman . Lisa est noire , professeur et vit à New-York . C'est une personne très sensible pleine de compassion pour autrui .En lisant un article , son passé remonte à la surface et elle nous entraîne en Alabama à la recherche de la vérité . Pour une femme éduquée , pacifiste et non raciste ,c'est un véritable choc des cultures qui va

remettre ses croyances en cause .

C'est un livre à multiples facettes, écrit dans un très joli style. Affronter son passé, connaitre la vérité quelle qu'elle soit et surtout essayer de comprendre sont devenus une nécessité pour Lisa . Elle va réaliser que les victimes, les coupables et leurs familles ont leurs vies détruites par le racisme et la haine qui s'y rattachent. Mais même si il est trop tard pour agir, comprendre et être en paix avec le passé va lui permettre d'avancer.

Laure Barachin vient de faire une critique sur Babelio ou elle dit : " J'ai des affinités avec cette manière d'écrire qui mêle histoire, thriller et réflexion sur des thèmes qui peuvent être considérés comme polémiques, sources de débats." Phrase qui m'a interpellé car c'est ce que j'ai ressenti et apprécié en lisant Le chemin des étoiles.
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Le mirage de la justice

Merci LAURE BARACHIN pour l’envoi de ce livre.

Si j’ai bien compris, c’est une suite des « enfants du mal », livre que j’avais beaucoup aimé, puisque nous y retrouvons Aurore, la fille de Capucine et Chris.

Le livre est écrit en deux parties mais débute sur le drame survenu en 1978, l’accident de voiture qui a tué les parents d’Aurore, accident dont elle est la seule rescapée, elle est recueillie par son grand-père paternel qui habite à Rome. Aurore est persuadée qu’il s’agit d’un meurtre, ce qui la pousse, 12 ans plus tard à devenir commissaire de police.

Elle rencontre Mattia, jeune procureur, ils tombent amoureux et se marient.

Au vu de ce qui précède on pense avoir affaire à une histoire simple, mais, non, c’est une affaire extrêmement compliquée que nous conte cet ouvrage. Ce couple est de nature généreuse et Aurore, comme Mattia sont tous les deux en quête de justice.

Si la première partie se déroule en Italie et tourne autour du couple et des affaires plus que douteuses du père de Mattia dans lesquelles le grand-père d’Aurore y jouerait un rôle, la seconde partie se passe en Inde chez les sœurs de la Charité ou plus exactement à la Maison du Soleil à Bombay. Cette maison qui recueille les enfants déshérités a été fondée par Mattia.

Je n’en dirai pas plus, il faut le lire ce livre ni sur le devenir de ce couple si attachant, ça serait enlever un peu de piquant au roman.

J’ai été une fois encore séduite par l’écriture de Laure, c’est un récit très dense, où tout se complique et se rejoint, un nœud d’embrouilles, de malhonnêtetés, de meurtres et puis il y a des personnages honnêtes (pas beaucoup !) et finalement ce sont eux les principales victimes. L’auteure sait trouver les mots les plus justes, ceux qui vont droit au cœur du lecteur, son livre est à la fois philosophique, psychologique, il provoque aussi beaucoup d’émotions, de la tristesse, de la rébellion.

La deuxième partie en Inde nous dépeint également la vie des indiens, les castes, les intouchables, la misère, la prostitution des enfants. C’est là également que nous allons faire plus ample connaissance avec Sœur Marie et Yselda, petite orpheline indienne, deux personnages très attachants.

C’est aussi un traité sur le vide affectif, les problèmes familiaux, la société, la drogue et ses dealers (qui les mènent à perpétrer de nombreux meurtres), les non-dits, l’argent sale et j’en oublie tant ce livre est dense.

J’ai beaucoup aimé, c’est un thriller psychologique et philosophique, une triste histoire de famille doublée d’une courte et dramatique histoire d’amour.

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Le mirage de la justice

Le Mirage de la justice, titre donné à son sixième roman par Laure Barachin indique assez clairement le sujet dont il va être question dans ce livre, à savoir l'apparence séduisante et trompeuse que peut revêtir la justice. Si c'est une matière à discussion relativement complexe, l'auteure, par le biais de ce roman, composé de deux parties, a su de manière délicate et sensible et pourtant très pertinente mener à bien ce défi.

Dans la première, nous faisons connaissance avec Aurore, qui, à l'âge de 12 ans, en 1978, a perdu ses parents dans un accident de voiture. Présente, lors de ce terrible événement, elle a entr'aperçu un homme qui n'a pas prêté attention à elle. Malgré son témoignage, certes inconsistant, l'enquête n'a pas résolu ce problème bien qu'il ait été démontré que les freins avaient été trafiqués. le dossier finira par être relégué au rang des affaires non classées faute de pistes. Pour lui faire oublier, son grand-père l'emmènera alors vivre à Rome, au pays de ses ancêtres.

Mais Aurore reste profondément marquée par ces événements et surtout par les failles de la justice. C'est ce qui déterminera sa vocation à entrer dans la police. Si elle choisit ce métier, et devient commissaire, c'est vraiment par idéalisme « pour tenter de résoudre des énigmes et, ainsi, sortir les gens de la détresse dans laquelle ils s'enfoncent ».

Elle partage la même conception de la justice avec le procureur Mattia Bolucini qui, lui aussi, est un idéaliste et un humaniste invétéré. Amenés à se rencontrer sur certaines affaires, ils deviennent de plus en plus proches, souffrant tous deux de la même absence, celle d'un père et d'une mère. La mère de Mattia est décédée et, s'il a toujours son père, ses relations avec lui sont très conflictuelles.

Deux meurtres de commerçants vont peut-être permettre à Aurore, aidée de Mattia dont elle tombe irrémédiablement amoureuse, de trouver des liens avec la mort tragique de ses parents.

La deuxième partie emmène le lecteur bien loin de l'Italie, en Inde, à Bombay, caricature des inégalités sociales, où la moitié de la population vit dans un bidonville et où les enfants sont en danger permanent, physiquement et moralement. En dehors de la ville, près de la congrégation des Soeurs de la Charité, La Maison du Soleil est un édifice construit pour l'accueil des enfants, pour ces enfants de la rue, ces déshérités, pour qu'ils ne terminent pas leur vie allongés sur un trottoir, dans la plus totale indifférence et ainsi leur donner une deuxième chance dans la vie afin de réparer l'inégalité de naissance en leur offrant un hébergement, la possibilité de s'instruire et aussi un peu d'affection. Une seconde chance peut-être pour ceux qui mendient et se prostituent sur les trottoirs de Bombay, qui travaillent comme des forçats afin de gagner misérablement leur vie. Un très beau portrait, fort et marquant d'une de ces enfants est brossé sous les traits d'Yselda.

Ces deux parties sont bien évidemment reliées entre elles et la seconde nous permet d'ailleurs de connaître la suite des péripéties survenues à ce couple si complémentaire.

Ce roman a l'immense mérite de poser de nombreuses questions sur le déterminisme social, sur la responsabilité de la société, sur les codes sociaux, sur le vide affectif et ses conséquences, sur le monde des affaires et bien entendu sur la fragilité de la justice humaine, thème central du roman.

Il montre également comment par nos choix et nos engagements, nous pouvons, non pas éradiquer l'injustice et la misère, mais tendre à améliorer le sort des plus défavorisés.

J'avais beaucoup apprécié Les Enfants du mal, le roman précédent de Laure Barachin. Une fois encore j'ai été conquise par son écriture fluide, précise, toute en sensibilité et la justesse du ton dans la confrontation des idées.

Un seul petit bémol : il me semble que, plutôt que faire des allusions à l'originalité que présentait le couple formé par les parents d'Aurore, sans la préciser, il eut peut-être été plus simple de la dévoiler pour une meilleure compréhension du lecteur. Aurore étant la fille de Capucine et Chris, ces enfants qui m'avaient tellement bouleversée dans Les Enfants du mal. Mais, ça peut être aussi une incitation à le découvrir pour ceux qui n'auraient pas eu la chance de le lire.

Le Mirage de la justice est non seulement un roman sur ce qu'est la notion de justice mais il est également, un roman d'amour, un roman d'aventure et un thriller haletant avec un suspense omniprésent, tout en nous immergeant dans différentes questions sociétales !

Si vous ne connaissez pas encore Laure Barachin, il est temps de remédier à cette carence en vous plongeant dans ce superbe roman qu'est le Mirage de la justice.

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Le mirage de la justice

Aurore, commissaire, découvre, preuves à l'appui après une minutieuse enquête, qui est le commanditaire de l'assassinat de ses parents.

Seulement les juges refusent d'arrêter ce criminel.

La justice n'est-elle qu'un mirage ?



Rome, vers1992. Dans ce livre de Laure Barachin ( notre e-amie Melpomene ), l'héroïne Aurore, la fille adoptée de Capucine morte dans un accident de voiture, s'est engagée dans la police pour limiter les actes criminels, mais surtout pour retrouver les tueurs qui ont saboté les freins de la voiture de ses parents, Capucine et Chris.

Lors d'une affaire, elle rencontre le juge Mattia Bolucini. Elle a plaisir à comprendre qu'il est intègre comme elle : ils tombent petit à petit amoureux l'un de l'autre.

Aurore ne le sait pas encore, mais son affaire, l'assassinat de ces deux commerçants, est liée au meurtre de ses parents.

Le roman monte en puissance, ce qui est souvent difficile à faire au niveau de l'écrit, et le livre policier devient un thriller !



J'avais déja apprécié la fluidité de l'écriture de Laure dans "Les enfants du mal", mais aussi son questionnement philosophique :

"d'où vient le mal, au sens métaphysique, où commence-t-il et pourquoi ?"

écrit Laure. C'est aussi mon questionnement qu'elle a retrouvé dans mon livre : "L'homme cardinal".



Peut-on, et est il souhaitable d'éradiquer le mal ?

Dans ce policier-thriller, Laure démontre que la justice n'est pas une science exacte, ou plutôt que cet établissement est, comme l'écrit Nietzsche d'une façon générale, "Humain, trop humain". Les pressions sont trop fortes pour qu'un juge intègre, à l'image du juge Falcone, assassiné, ou ici du procureur "qui ouvre son parapluie", éradique tout le mal.

Il s'agit donc parfois...souvent ? ... d'un mirage !



La justice !

La justice est un principe philosophique, juridique et moral fondamental : suivant ce principe, les actions humaines doivent être approuvées ou rejetées en fonction de leur mérite au regard de la morale, du droit, de la vertu ou de toute autre norme de jugement des comportements.



Et je me pose une question :

pourquoi ne pas utiliser intégralement la fameuse I.A. qui me fait peur, et dont on nous rabat les oreilles, pour traiter les assassins ?

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Le mirage de la justice

Après les enfants du Mal, Laure Barachin nous plonge dans le mirage de la Justice qui va entraîner le lecteur dans l'épicentre d'un séisme où la quête de la vérité est leitmotiv d'Aurore.



En effets, ses parents Capucine et Chris devenus médecins, trouvent la mort dans un accident de voiture, les freins ont été sabotés, mais la vie d' Aurore épargnée. Elle a donc continué sa vie chez son grand-père en Italie mais n'a qu'une seule idée en tête comprendre ce qui s'est passé.



Pour arriver à ses fins, cette jeune orpheline va devenir commissaire dans la police italienne, ce qui n'est pas sans susciter de la jalousie, de l'envie entourée de certains collègues peu scrupuleux.



Elle s'investit dans le bénévolat au sein d'un centre d'hébergement pour des sans abris, où elle va rencontrer Mattia Bolucini, procureur puis devenu juge des investigations préliminaires.



Une amitié va naître entre ces deux êtres c'est à ce moment-là, qu'Aurore va devenir une cible.



Vincent Lombardi, son grand père connaît bien le père de Mattia ayant travaillé pour lui, un homme peu recommandable.



Aurore va pénétrer dans les cartels de la drogue où les trafics et ses réseaux ont une ampleur internationale et enrichissent ceux qui tirent les ficelles du système. Dans sa quête de vérité, Aurore s'expose, dérange, devient une cible…



Un livre que je n'ai pas lâché, qui vous refroidit, mais Laure Barachin à travers sa plume nous fait découvrir plusieurs vies, sans jamais perdre son lecteur.



Elle aborde le sujet de la justice et de son équilibre précaire, l'amitié, l'amour, l'entraide, le don de soi…



J'ai beaucoup aimé les mirages de la Justice car Laure a le don d'alpaguer le lecteur grâce à sa plume et fait montre malheureusement que ce sont les plus fragiles qui payent un lourd tribut.

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Le mirage de la justice

Le mirage de la justice - Laure Barachin - Roman - Lu en avril 2022.



Après avoir lu "Les enfants du mal" en 2021, j'ai voulu savoir ce qu'étaient devenus Capucine et Christopher (Chris) et voilà que Laure Barachin (Melpomène125 sur Babelio) m'a envoyé "Le mirage de la justice", roman dans lequel j'ai découvert ce qu'il leur était arrivé.



Ils se sont mariés, ils ont adopté une petite fille Aurore, ils sont morts lors d'un accident de voiture provoqué, laissant Aurore éjectée de la voiture sur le bas-côté de la route, qui ne garde en mémoire que la silhouette d'un homme portant des bottes qui la regarde et la laisse là.



La petite fille sera adoptée par le père de Chris, son grand-père adoptif et ira vivre à Rome. Elle fera des études qui la conduiront au titre de commissaire de police, car depuis l'accident, elle n'a de cesse de savoir pourquoi ses parents sont morts. Elle fera la rencontre de Mattia Bolucini, haut magistrat et l'épousera.



A eux deux, ils conduiront l'enquête qui les mènera à la vérité.



Laure Barachin nous entraîne alors dans les dédales de la justice, dans le milieu de la drogue, dans le milieu de la police avec toutes les interrogations que l'on se pose concernant ces milieux, et ce n'est pas toujours en leur faveur.



Cette enquête pleine de péripéties nous conduira à Bombay, avec Mattia, devenu veuf, qui, las de sa vie de magistrat décide d'aider financièrement et de sa personne les Soeurs de la Charité à créer la Maison du Soleil qui accueillera les enfants déshérités qui peuplent les rues de Bombay. Nous y découvriront la petite Yselda, 7 ans, petite fille destinée à la prostitution qui s'en sort doucement grâce à l'amour et l'humanité des soeurs et de leur bienfaiteur.



Laure Barachin nous décrit parfaitement les arcanes de la Justice, le milieu de la drogue , les petits jeux de pouvoir entre la magistrature, la police , les "indicateurs", et... les victimes, car oui, bien sûr il y a des victimes.



Mais l'autrice nous parle aussi d'amour, de résilience, de pardon, car rien n'est tout à fait noir ni tout à fait blanc dans la vie.



Le tout mené rondement, il y a de la recherche dans ce roman que j'ai lu en deux jours.



Je ne peux que vous conseiller de le lire et découvrir aussi les chroniques de quelques amis-es babélionautes qui l'ont lu.



Merci Laure pour cette belle lecture.







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Le mirage de la justice



Recevoir un livre de notre amie Laure Barachin - Melpomene125 sur Babelio - est un évènement à marquer d’une pierre blanche.

Je me souviens parfaitement du premier roman que j’ai lu d’elle "Le chemin des étoiles", en juin 2017 lorsque je venais à peine de débarquer sur notre site de lecteurs.

Entretemps, notre Laure en est à son sixième livre qui, comme les cinq précédents, séduit par sa belle couverture et un titre évocateur qui suscite la curiosité. Quoique le titre ne soulèvera probablement pas l’enthousiasme du garde des Sceaux à Paris.



Le roman pose la question des valeurs fondamentales de l’être humain, tant qu’en individu que membre de l’humanité globale. Il aborde la notion de justice, comme le titre le laisse imaginer bien sûr, mais également les choix vitaux et engagements personnels envers ses concitoyens.



Une option évidemment très ambitieuse pour tout écrivain-e et qui, à mon avis, présuppose des personnages réels soutenus par une histoire logique et captivante.



Laure Barachin a relevé ce défi haut la main, car ses personnages sont des gens comme vous et moi qui évoluent dans un récit qui force la lectrice et le lecteur à tourner les pages jusqu’à la dernière, la 205ème dans cette première édition.



Aurore, 12 ans, est sortie vivante d’un accident de voiture terrible qui, dans les Pyrénées en 1978, a coûté la vie à ses parents adoptifs. Si la police a réussi à établir que la cause de la chute de la voiture dans un ravin est due à un acte criminel, la manipulation du système de freinage, elle a échoué cependant à trouver le meurtrier.



Ce sera cette injustice qui incitera Aurore à suivre des cours à l’école nationale supérieure de la police et à devenir inspectrice 14 ans plus tard : arrêter le responsable de la mort de ses parents médecins et le traduire devant une cour de justice.



Assistée de Mattia Bolucini, juge d’instruction, elle va mener son enquête et tomber amoureuse de ce magistrat.



Est-ce que notre jeune commissaire réussira-t-elle un double coup : professionnel et affectif ?



Il m’est impossible de présenter la deuxième partie du livre sans risque de dévoiler des éléments cruciaux sur le dénouement de la première partie, ce qui, bien entendu, serait impardonnable.



Sachez pourtant que l’auteure nous emmène quelques années plus tard à l’autre bout du monde, en Inde, et plus précisément à Bombay, l’actuelle Mumbai avec ses presque 13 millions d’habitants où la pauvreté et la misère humaine défient notre imagination d’Occidentaux gâtés.



Laure a sans doute été inspirée par la vie exemplaire de Mère Teresa, née en 1910 dans l’Empire ottoman et morte en 1997 comme missionnaire en Inde, à Calcutta, prix Nobel de la paix en 1979, béatifiée en 2003 et canonisée par le pape en 2016.



Même si les protagonistes du roman ne sont pas exactement des saints leur engagement à secourir les plus démunis du globe relève de la même nobilité humaine.



La description du sort de la petite Yselda de Bombay, prostituée à l’âge de 7 ans, est extraordinairement émouvante.



Comme diplômée en Lettres, notre amie connaît ses classiques et manie une langue riche et pure dans un style clair et littéraire.



Je ne peux que répéter la conclusion de mon billet de son ouvrage "Les enfants du mal" d’il y a tout juste un an, en janvier 2021, qu’il est vraiment grand temps qu’un des grands éditeurs de France s’occupe activement de l’oeuvre de Laure Barachin !

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