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Critiques de Laure Barachin (60)
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Le mirage de la justice

Aurore, commissaire, découvre, preuves à l'appui après une minutieuse enquête, qui est le commanditaire de l'assassinat de ses parents.

Seulement les juges refusent d'arrêter ce criminel.

La justice n'est-elle qu'un mirage ?



Rome, vers1992. Dans ce livre de Laure Barachin ( notre e-amie Melpomene ), l'héroïne Aurore, la fille adoptée de Capucine morte dans un accident de voiture, s'est engagée dans la police pour limiter les actes criminels, mais surtout pour retrouver les tueurs qui ont saboté les freins de la voiture de ses parents, Capucine et Chris.

Lors d'une affaire, elle rencontre le juge Mattia Bolucini. Elle a plaisir à comprendre qu'il est intègre comme elle : ils tombent petit à petit amoureux l'un de l'autre.

Aurore ne le sait pas encore, mais son affaire, l'assassinat de ces deux commerçants, est liée au meurtre de ses parents.

Le roman monte en puissance, ce qui est souvent difficile à faire au niveau de l'écrit, et le livre policier devient un thriller !



J'avais déja apprécié la fluidité de l'écriture de Laure dans "Les enfants du mal", mais aussi son questionnement philosophique :

"d'où vient le mal, au sens métaphysique, où commence-t-il et pourquoi ?"

écrit Laure. C'est aussi mon questionnement qu'elle a retrouvé dans mon livre : "L'homme cardinal".



Peut-on, et est il souhaitable d'éradiquer le mal ?

Dans ce policier-thriller, Laure démontre que la justice n'est pas une science exacte, ou plutôt que cet établissement est, comme l'écrit Nietzsche d'une façon générale, "Humain, trop humain". Les pressions sont trop fortes pour qu'un juge intègre, à l'image du juge Falcone, assassiné, ou ici du procureur "qui ouvre son parapluie", éradique tout le mal.

Il s'agit donc parfois...souvent ? ... d'un mirage !



La justice !

La justice est un principe philosophique, juridique et moral fondamental : suivant ce principe, les actions humaines doivent être approuvées ou rejetées en fonction de leur mérite au regard de la morale, du droit, de la vertu ou de toute autre norme de jugement des comportements.



Et je me pose une question :

pourquoi ne pas utiliser intégralement la fameuse I.A. qui me fait peur, et dont on nous rabat les oreilles, pour traiter les assassins ?

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Les enfants du mal

Il est toujours délicat de chroniquer un livre écrit par un membre de Babelio, qui plus est contact proche. Je me lance...en vers.



Capucine narratrice de destins noirs

Le sien celui d'autres enfants abandonnés

Le foyer des Lilas ne fleurit pas l'espoir

Pourtant Chris, Lucie, Samuel elle va aimer

Les hasards de la vie vont tant la bouleverser

Mais peut-on se construire comme enfant du mal

Peut-on se libérer des ruines du passé?



Cette quête personnelle de Capucine est fort émouvante et prenante: celle des origines, et les interrogations sur l'hérédité : le mal se transmet-il aux générations suivantes? Comment supporter les atrocités commises par des parents? Laure décrit bien aussi le sort si poignant des enfants solitaires et meurtris, qui n'ont plus de famille, maltraitante, défaillante, ou décédée. C'est un roman noir, même si une petite lueur éclaire la fin. Ma seule réticence vient du lien, peu vraisemblable, je trouve, établi entre Chris et Capucine. Mais , après tout, la vraie vie peut également nous réserver des surprises bien troublantes... Bravo à toi, Laure, pour ce livre et tous ceux que tu as écrits. Je te souhaite le meilleur.



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La jeune fille qui lisait dans les pensées

Un bon livre, de ceux qu’on a pas envie qu’il se termine parce qu’on est finalement attaché aux personnages et qu’on a envie d’en savoir plus .. .

l’histoire est belle et intrigante ce qui en fait un bon roman

je conseille vivement cette lecture !
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Le rêve d'une vie meilleure

Qui n’a pas rêvé, un jour, d’une autre vie, d’une vie meilleure ?



N’est-ce qu’un rêve, est-il réalisable ? N’est-ce pas sagesse aussi de se contenter de ce que l’on a, d’apprendre à l’aimer et y trouver une forme de bonheur ?



Une petite méditation personnelle et d’actualité au moment des fêtes de fin d’année et des sempiternelles sages résolutions du Nouvel An.



Je profite de cette fin d’année 2022 et de cette nouvelle année 2023 qui s’annonce pour vous souhaiter le meilleur, selon vos rêves, mais de préférence en réalité tout de même ! 😊



Je voulais aussi remercier tous ceux qui ont pris le temps de lire un de mes livres, malgré leur emploi du temps chargé et leurs listes de lectures qui s’allongent sans cesse à chaque rentrée littéraire.



À Noël et pendant les fêtes de fin d’année, j’aime offrir des livres, réveiller ceux qui se sont endormis, parler de ceux qui, comme Le Rêve d'une vie meilleure, me tiennent à cœur, sans que je puisse dire pourquoi. Avec le recul, je le trouve même parfois assez sombre. Reflet de notre monde ou de mon état d’esprit ? Les deux peut-être. À mon humble avis, Le Chemin des Étoiles est plus optimiste. Quoique…



Peut-être me direz-vous si la curiosité vous pique et vous donne envie de découvrir l’histoire de Lisa ou l’histoire de Nadia et de son mari Hector qui rêvaient de changer de vie, de rompre avec le père de Nadia, complice de criminels et de mafieux.



En apparence, ce rêve s’est réalisé puisque Nadia est devenue enseignante et Hector conseiller financier mais où commence le crime et où s’arrête-t-il ? Que faire lorsqu’on a entre les mains des documents qui sont des preuves convoitées d’activités criminelles, en lien notamment avec l’Histoire de l’Érythrée ? Plusieurs articles de journaux m’ont fait découvrir la situation complexe de ce pays, je les ai référencés dans le roman, ainsi qu’un reportage intitulé « Voyage en Barbarie »



https://voyageenbarbarie.wordpress.com.



Bonne année à tous. Que les rêves qui vous tiennent le plus à cœur deviennent réalité.
Lien : https://laurebarachin.over-b..
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Les enfants du mal

Bonsoir les babeliophiles petit retour sur ma lecture LES ENFANTS DU MAL de Laure Barachin.

Un récit poignant tant au niveau de l´amitié que tant au niveau de l´Amour et surtout la quête sur la vérité qui des fois n'est pas bonne à savoir.

Capucine abandonnée dès sa naissance veut à tout prix savoir ses origines et lorsqu'elle va l'apprendre sera telle opus heureuse????Ce roman ne se ferme pas aussi facilement car l'écriture est juste et les mots sont fort et durs par moment même si j'avais compris rapidement une partie de l'histoire de Capucine.

Mais comme je dis toujours ceci n'est que mon avis personnel.
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Les enfants du mal

Coup de coeur !

Capucine est une enfant abandonnée, élevée en foyer. Au sortir de la guerre mondiale, d'autres enfants de ce foyer sont aussi des martyrs. Chris, Capucine, Lucie et Sammy, qui connaissent des souffrances similaires et atroces, se regroupent, forment une sorte de fraterie, et décident de s'entre aider dans les épreuves de l'enfance qui ne manquent pas.

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Laure Barachin, l'auteure, colle tellement à cette réalité, dans son style simple, élégant, très clair, mais tellement émouvant qu'au bout de cent pages, n'y tenant plus, je lui ai demandé si elle ( notre babamie Melpomene ) n'était pas Capucine ?

-- Mais non, Denis, c'est une fiction ! une fiction !

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Après, le livre vire au cauchemar, il devient une sorte de thriller très prenant ; les rebondissements et la résilence sont présents, pas pour tous, malheureusement, l'analyse sensible des personnages, de la petite Lucie, de Samuel et des autres m'a marqué.

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Le livre soulève plusieurs problèmes : l'incompétence des services sociaux, la sensation de culpabilité des enfants, et, je le dis, car j'ai vécu une expérience psychiatrique, l'incompétence des pchychiatres, mais aussi le problème de la recherche des criminels nazis planqués, et aussi la grave question de l'inné et de l'acquis.

Le problème de la justice insuffisante est gravement évoqué, et je suis d'accord avec la réponse de Moshé, personnage que j'aime beaucoup.



Félicitations, Laure, et encore merci :)
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Les enfants du mal

"Amour, hélas, ne prend jamais qu'un seul M.

Faute de frappe, on écrit haine pour aime."

(Gainsbourg)



Faute de frappe, ou faute de naissance...

Qui sont ces "enfants du mal" ? Les chemins de nos vies peuvent être confortablement pavés, ou encore tortueux et sombres, avec leurs deux bouts - le passé et le futur - noyés dans l'obscurité. Même si on trouve assez de volonté et de lumière pour éclairer les tournants à venir, ceux du passé restent souvent tapissés de suie collante à l'odeur désagréable. Or, s'il y a une chose que l'on ne peut pas influencer, c'est bien notre naissance.



Les enfants du foyer des Lilas n'ont pas eu de chance. Tous nés vers la fin de la guerre, Capucine est une enfant abandonnée sur le parvis d'une église, la mère de Christopher a sombré dans une folie violente, les parents de Samuel n'ont pas pu supporter leurs souvenirs de l'holocauste, et la petite Lucie, réfugiée dans le mutisme, est une enfant abusée. Quelle est donc leur faute, qui provoque ce regard méfiant des autres, doublé de l'arrière-pensée que la pomme ne tombe jamais loin du pommier ?

Voici une des questions soulevées par Laure Barachin : quand on reçoit pour tout héritage un passé lourd, à quel point fait-il partie de nous ? Le "mal" peut-il être héréditaire ?

Malgré leurs destins divers, tous ces enfants ont une chose en commun. Ballottés entre le foyer et d'une famille d'accueil à l'autre, ils ne demandent qu'à donner un peu d'amour, du moins autant qu'ils en sont encore capables, à celui qui voudrait bien en recevoir. Les candidats ne sont malheureusement pas nombreux, mais d'autant plus fort devient l'attachement entre nos quatre compères. Avant de quitter le foyer, pour le meilleur et pour le pire...



Le roman est conçu comme les mémoires de Capucine, destinées à sa fille Aurore : son passé devient ainsi un prologue à l'histoire d'Aurore, qui, elle, aura une chance de connaître le secret de ses origines. Celles de Capucine feront objet d'une ardue quête d'identité, en compagnie de Chris, son chevalier vaillant, tant de fois perdu et retrouvé. Sont-ils vraiment faits l'un pour l'autre ? Auront-ils enfin en peu de répit, dans ce monde féroce qui va avaler Lucie, qui va avaler Samuel, qui apporte tant de questions personnelles sur leur véritable valeur en tant qu'être humain, sur la vengeance et le pardon ?

Des archives violées du foyer des Lilas, en passant par les douloureux souvenirs et les révélations du vieux Mosché, le père adoptif de Sam, de l'Angleterre jusqu'à Ludwigsburg en Allemagne (avec son service spécialisé dans la traque des anciens nazis), Capucine trouvera ses réponses. Sur ses parents, mais aussi sur l'hypothétique "faute" qu'elle porte en elle. Car, pour citer l'humaniste S. Rougier, "la vraie faute, c'est quoi ? C'est de ne pas aimer, c'est de manquer d'amour ! C'est rendre l'autre malheureux, le juger, le condamner, ne pas lui permettre de s'épanouir, de s'accomplir."

C'est donc une faute qui devient tout à fait réparable, si on en trouve encore la force, grâce au soutien d'un autre.



Si j'ai beaucoup aimé le scénario très adroitement ficelé, j'avoue que j'étais un peu moins convaincue par le style. Pourtant, je ne saurais dire pourquoi... peut-être pas assez affirmé, ni assez surprenant, à mon goût ? L'histoire est écrite avec entrain et avec beaucoup de sincérité qui me touchent profondément, mais il se peut qu'elle soit un peu ambitieuse pour ses 180 pages, et de ce fait on a à peine le temps de digérer certains épisodes, ou de s'attacher vraiment aux personnages. Parfois j'ai trouvé que les dialogues manquent de naturel, que certaines situations sont résolues par un étrange deus ex machina, et que l'ironie n'est pas toujours employée à bon escient. Mais malgré ces réserves, c'était une agréable lecture, qui soulève beaucoup de questions importantes. Une lecture utile.

3,5/5, et un grand merci à Laure, conteuse passionnée et pleine de ressources !
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Les enfants du mal

Déception, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit à la lecture de ce roman.

C'est que mes attentes étaient élevées après les critiques unanimes de Fandol, Cancie ou encore Babounette avec qui je suis souvent en phase. J'ai été d'autant plus sensible aux imperfections rencontrées.



Certes, le livre aborde des sujets profonds et poignants tels que le poids de l'hérédité, les souffrances que des parents peuvent infliger à leur enfant et le regard que la société porte sur ces "enfants du mal" considérés comme dépositaires des crimes de leurs géniteurs. Il traite aussi de la Shoah et de la traque des anciens nazis, le tout dans un récit dense et palpitant qui se lit très vite.



Malgré la richesse de ces thèmes et l'émotion que l'auteure a tenté d'apporter, je n'ai pas réussi à passer outre la mièvrerie de l'ensemble.



Les dialogues m'ont paru superficiels et la psychologie des personnages bien peu crédible. En effet, ces retours systématiques à la raison de quasiment tous les protagonistes qui font leur mea-culpa dès que leur interlocuteur leur montre leurs torts, voire suite à une auto analyse, ont réussi à me tenir à distance de l'histoire.



Ajoutez à cela une connotation religieuse un peu trop présente à mon gré et le fait que j'avais vu venir une des révélations finales et vous comprendrez ma déception.



Je vois que mon avis dénote, je suis heureuse pour Laure Barachin de n'être qu'une exception.
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Le mirage de la justice

Nous sommes en Inde, précisément à Bombay en août 2001 dans une communauté religieuse qui accueille les déshérités, la congrégation des Soeurs de la charité. Soeur Marie, une religieuse, rassemble les affaires de Mattia Bolucini, son ami et humaniste fortement engagé dans l'action de la communauté et récemment décédé. Elle y découvre ainsi un cahier écrit quelques années plus tôt par son épouse Aurore.

Ouvrant ce cahier et lisant les premières pages, elle va tirer un long fil comme un écheveau qui va l'amener dans le passé de Mattia et d'Aurore, découvrant les moments et les événements qui ont forgé leur rencontre, leur relation, les à-côtés de leur histoire commune...

Ces premières pages la plongent en 1978 lorsqu'Aurore âgée de douze ans échappa par miracle à un accident de voiture dans les Pyrénées, accident qui coûta la vie à ses deux parents médecins, Capucine et Chris. Accident ? Pas vraiment, puisqu'il sera constaté plus tard que les freins du véhicule avaient été sabotés. L'enquête diligentée ne permettra malheureusement pas de résoudre l'énigme, retrouver les coupables. Quant à Aurore, elle eut le temps d'apercevoir la silhouette mystérieuse d'un homme rôder autour du véhicule accidenté puis prendre la fuite.

Aurore va être élevée par son grand-père à Rome. Hantée par ce drame, persuadée qu'il s'agit d'un meurtre, elle n'aura de cesse d'y penser en grandissant, c'est sans doute cette conviction qui la fera devenir plus tard commissaire de police, scellant une volonté d'engagement au service des victimes et de la loi.

Aurore et Mattia Bolucini, magistrat, font connaissance dans le cadre de leurs missions professionnelles.

Le hasard les rapproche d'une toute autre manière, ils vont ainsi découvrir qu'ils partagent les mêmes valeurs de vérité et de justice. Mattia Bolucini est particulièrement touché par les engagements humanitaires d'Aurore et celle-ci découvre en l'homme un idéalisme qui la touche. Une amitié se forge tout d'abord qui va peu à peu se transformer en amour, mais ce qui les rapproche aussi ce sont leurs blessures respectives, l'absence d'un père, d'une mère, la nostalgie qui murmure en eux comme un écho douloureux, celui d'un vide affectif.

On pourrait s'attendre ici à une rencontre avec des bons sentiments...Mais le titre, le Mirage de la justice, est là brusquement pour nous rappeler, du moins dans ce récit, que la justice, ce sont aussi ses coulisses, ses faux-semblants, ses petits arrangements avec le milieu de la pègre...

L'envers du décor est loin d'être rutilant.

Et la famille qui est là encore, ou du moins ce qui en reste, n'est peut-être pas une forteresse pour protéger, mais un marigot où de lourds secrets stagnent dans des eaux dormantes prêtes à se réveiller...

D'une écriture apparemment simple, les premières pages m'ont plongé dans les méandres d'un récit complexe où les personnages ne révèlent pas totalement ceux qu'ils sont d'emblée. C'est le principe d'une intrigue et, force est de constater que Laure Barachin manie cet art avec délicatesse et habilité.

Aurore et Mattia avancent dans l'histoire qu'ils construisent, tandis qu'une clé vient ouvrir la boîte de Pandore, des portes claquent dans le vent, des abîmes s'ouvrent sous leurs pas affolés... C'est comme une toile d'araignée qui vient saisir le passé dans sa nasse.

Ce roman aux allures rythmées d'un thriller nous entraîne dans une histoire qui y ressemble, qui s'en échappe aussi et c'est un vrai bonheur.

La construction est originale, à partir de la découverte de manuscrits, points de départ du livre, ce sont des récits qui s'enchâssent avec harmonie jusqu'au dénouement final.

Des thèmes qui me sont chers sont venus ici au rendez-vous, comme celui de la filiation ou du déterminisme social et même si la narration nous entraîne dans un monde de ténèbres, la lumière qui anime certains personnages est particulièrement belle. J'ai été notamment touchée par ce très beau portrait d'Yselda, cette enfant des bidonvilles de Bombay...

Parfois la compassion, le pardon, la rédemption viennent bousculer certains itinéraires qu'on croyait immuables.

Le Mirage de la justice est mon deuxième rendez-vous avec un roman de notre amie Laure Barachin (Melpomene125 sur Babelio). le premier était Les enfants du mal.

Le Mirage de la justice est une suite à ce roman, mais je pense qu'il peut être lu indépendamment. Cependant, je vous encourage à lire les deux, pour le plaisir de connaître l'histoire torturée et bouleversante des parents d'Aurore... Et pour le plaisir aussi de venir à la rencontre d'une grande autrice.

Un des chapitre de ce livre commence par une citation d'Emily Brontë, dans Les Hauts de Hurle-vent :

« Ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh ! Dieu ! C'est indicible ! Je ne peux pas vivre sans ma vie ! Je ne peux pas vivre sans mon âme ! »

Cette très belle citation, choisie à juste titre par Laure Barachin fait merveilleusement écho aux tréfonds de l'âme qui soutiennent l'édifice de ce récit empli d'ombres et d'humanité.

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Le mirage de la justice

Après les enfants du Mal, Laure Barachin nous plonge dans le mirage de la Justice qui va entraîner le lecteur dans l'épicentre d'un séisme où la quête de la vérité est leitmotiv d'Aurore.



En effets, ses parents Capucine et Chris devenus médecins, trouvent la mort dans un accident de voiture, les freins ont été sabotés, mais la vie d' Aurore épargnée. Elle a donc continué sa vie chez son grand-père en Italie mais n'a qu'une seule idée en tête comprendre ce qui s'est passé.



Pour arriver à ses fins, cette jeune orpheline va devenir commissaire dans la police italienne, ce qui n'est pas sans susciter de la jalousie, de l'envie entourée de certains collègues peu scrupuleux.



Elle s'investit dans le bénévolat au sein d'un centre d'hébergement pour des sans abris, où elle va rencontrer Mattia Bolucini, procureur puis devenu juge des investigations préliminaires.



Une amitié va naître entre ces deux êtres c'est à ce moment-là, qu'Aurore va devenir une cible.



Vincent Lombardi, son grand père connaît bien le père de Mattia ayant travaillé pour lui, un homme peu recommandable.



Aurore va pénétrer dans les cartels de la drogue où les trafics et ses réseaux ont une ampleur internationale et enrichissent ceux qui tirent les ficelles du système. Dans sa quête de vérité, Aurore s'expose, dérange, devient une cible…



Un livre que je n'ai pas lâché, qui vous refroidit, mais Laure Barachin à travers sa plume nous fait découvrir plusieurs vies, sans jamais perdre son lecteur.



Elle aborde le sujet de la justice et de son équilibre précaire, l'amitié, l'amour, l'entraide, le don de soi…



J'ai beaucoup aimé les mirages de la Justice car Laure a le don d'alpaguer le lecteur grâce à sa plume et fait montre malheureusement que ce sont les plus fragiles qui payent un lourd tribut.

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Le mirage de la justice

Si j’avais un peu oublié Les Enfants du mal, j’ai vite replongé avec plaisir dans cette suite intitulée, avec beaucoup d’à-propos, Le Mirage de la justice.

Rapidement, Laure Barachin fait référence à son précédent livre, en rappelle certains événements essentiels, poursuivant l’aventure avec toujours de très intéressantes réflexions, de passionnantes discussions touchant au sens de la vie, à la religion et à la mort.

L’histoire oscille entre le début des années 2000 et la dernière décennie du XXe siècle. Je passe de Bombay, en Inde, à Rome, en Italie, avec un crochet par Marseille, après le récit du terrible accident qui coûta la vie aux parents d’Aurore, en 1978, dans les Pyrénées. Les freins du véhicule avaient été sabotés et la petite Aurore avait miraculeusement été sauvée.

En août 2001, à Bombay, Sœur Marie est en train de trier les affaires du bienfaiteur de sa congrégation, Mattia Bolucini, qui vient de mourir, à quarante ans, après avoir créé La Maison du Soleil afin de sauver de la rue, de la prostitution, des enfants comme Yselda.

Avec le premier cahier correspondant aux Enfants du mal, la religieuse commence à lire un second cahier dans lequel Aurore raconte et le roman de Laure Barachin est bien lancé.

Obsédée par l’accident qui a coûté la vie à ses parents médecins, Aurore est entrée dans la police italienne, devenant commissaire, ce qui suscite la jalousie de certains collègues aux relations pas très claires. C’est en faisant du bénévolat pour un centre d’hébergement de sans-abri qu’elle fait connaissance avec Mattia Bolucini qui, de procureur est devenu juge des investigations préliminaires. Rapidement, une amitié va naître et c’est là que tout se complique.

En effet, orpheline, Aurore dont le grand-père maternel est Italien, vit dans son pays depuis quatorze ans. Or, ce grand-père, Vincent Lombardi, a travaillé pour le père de Mattia, un homme d’affaires pas net du tout.

À partir de là, l’autrice me plonge dans le monde du trafic de drogue et de ses réseaux internationaux fort lucratifs. La quête d’Aurore pour connaître les responsables de la mort de ses parents commence à déranger fortement.

Si je ne peux guère en dire davantage pour ne rien divulgâcher, je me dois de souligner encore la qualité des débats et des discussions très philosophiques à propos de la vie, de la misère dans le monde et de ceux qui ne reculent devant rien pour accumuler les richesses.

Avec cela, Le Mirage de la justice mérite bien son titre car plusieurs exemples jalonnent le récit bien maîtrisé par Laure Barachin et prouvent que cette fameuse justice frappe d’abord les plus faibles et que ceux qui ont le pouvoir et l’argent n’hésitent pas à employer tous les moyens pour y échapper. Une fois de plus, cette fameuse balance censée la symboliser n’est jamais équilibrée.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Le mirage de la justice

Le mirage de la justice - Laure Barachin - Roman - Lu en avril 2022.



Après avoir lu "Les enfants du mal" en 2021, j'ai voulu savoir ce qu'étaient devenus Capucine et Christopher (Chris) et voilà que Laure Barachin (Melpomène125 sur Babelio) m'a envoyé "Le mirage de la justice", roman dans lequel j'ai découvert ce qu'il leur était arrivé.



Ils se sont mariés, ils ont adopté une petite fille Aurore, ils sont morts lors d'un accident de voiture provoqué, laissant Aurore éjectée de la voiture sur le bas-côté de la route, qui ne garde en mémoire que la silhouette d'un homme portant des bottes qui la regarde et la laisse là.



La petite fille sera adoptée par le père de Chris, son grand-père adoptif et ira vivre à Rome. Elle fera des études qui la conduiront au titre de commissaire de police, car depuis l'accident, elle n'a de cesse de savoir pourquoi ses parents sont morts. Elle fera la rencontre de Mattia Bolucini, haut magistrat et l'épousera.



A eux deux, ils conduiront l'enquête qui les mènera à la vérité.



Laure Barachin nous entraîne alors dans les dédales de la justice, dans le milieu de la drogue, dans le milieu de la police avec toutes les interrogations que l'on se pose concernant ces milieux, et ce n'est pas toujours en leur faveur.



Cette enquête pleine de péripéties nous conduira à Bombay, avec Mattia, devenu veuf, qui, las de sa vie de magistrat décide d'aider financièrement et de sa personne les Soeurs de la Charité à créer la Maison du Soleil qui accueillera les enfants déshérités qui peuplent les rues de Bombay. Nous y découvriront la petite Yselda, 7 ans, petite fille destinée à la prostitution qui s'en sort doucement grâce à l'amour et l'humanité des soeurs et de leur bienfaiteur.



Laure Barachin nous décrit parfaitement les arcanes de la Justice, le milieu de la drogue , les petits jeux de pouvoir entre la magistrature, la police , les "indicateurs", et... les victimes, car oui, bien sûr il y a des victimes.



Mais l'autrice nous parle aussi d'amour, de résilience, de pardon, car rien n'est tout à fait noir ni tout à fait blanc dans la vie.



Le tout mené rondement, il y a de la recherche dans ce roman que j'ai lu en deux jours.



Je ne peux que vous conseiller de le lire et découvrir aussi les chroniques de quelques amis-es babélionautes qui l'ont lu.



Merci Laure pour cette belle lecture.







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Le mirage de la justice



Vous arrive-t-il de vous sentir triste quand vous terminez un livre ? Vous tournez la dernière page de ce livre qui vous a accompagné depuis plusieurs jours et voilà c'est fini, les personnages auxquels vous vous êtes attachés, auxquels vous avez donné une silhouette, un visage, un regard, un sourire vont désormais vivre dans l'imaginaire d'autres lecteurs. Comme me disait récemment sous une de mes citations mon amie Francine : c'est toujours avec plaisir qu'on retrouve un vieil ami qu'on avait perdu de vue, c'est exactement le sentiment que j'ai eu en ouvrant le roman de Laure Barachin puisque j'avais laissé Capucine et Christopher, les deux personnages principaux de son précédent roman "Les enfants du Mal", suivre le cours de leur vie, une vie pleine d'espoir et de promesses car il n'y a rien de plus beau que d'accueillir un enfant au sein d'une famille.



Je ne qualifierai pas ce roman de "suite" car il peut être aisément lu sans avoir eu vent de l'histoire de Capucine mais si comme moi vous avez eu le plaisir de partager un pan de son existence alors forcément que les personnages de ce récit vous toucheront d'une manière particulière. En ouvrant ce roman je trépignais d'impatience de savoir ce qu'étaient devenus mes vieux amis. La vie leur avait-elle enfin souri ? Avait-elle décidé d'être plus douce avec eux ? Pour ma part j'en étais persuadée...



Douce la vie le fut certainement jusqu'en 1978 puisque j'apprends qu'ils sont devenus tous deux de brillants médecins, deux belles personnes avec des valeurs et surtout ils ont pris la décision d'adopter Aurore. Comment pouvait-il en être autrement après ce qu'ils avaient vécu au foyer des Lilas ? Malheureusement Aurore, à qui s'adressait sa maman dans une longue lettre pleine d'amour dans le précédent titre, n'aura pas eu le temps, ou si peu, de profiter de l'affection de ses parents adoptifs, le sort tragique en ayant décidé autrement en ce jour funeste du mois d'avril 1978 durant lequel ils décèdent tous les deux dans un accident de voiture sur une route des Pyrénées après qu'on a délibérément saboté les freins du véhicule. L'enquête n'aboutira jamais et cela malgré le témoignage d'Aurore qui a aperçu un homme sur les lieux du drame et ne devra d'avoir la vie sauve qu'au sacrifice de ses parents. Une enquête certainement bâclée ou passée sous silence et c'est bien là tout le drame de ce roman : justice n'a pas été faite, celui qui aurait dû payer est resté en liberté, en découleront des évènements irrémédiables qui modifieront le cours de l'existence d'Aurore. Aurore que nous retrouvons quatorze ans plus tard en 1992 à Rome, elle a pansé ses blessures tant bien que mal auprès de son grand-père paternel Ettore Dellamaria et à force de courage et d'amour elle est parvenue à se construire, à 26 ans elle exerce le métier de commissaire, certainement le moyen pour elle de se faire justice, celle qu'on ne lui a pas accordée en 1978 et c'est donc elle qui reprend le flambeau de l'écriture après sa chère maman en consignant à son tour par écrit sa toute jeune existence et en nous racontant sa rencontre avec l'amour en la personne de Mattia Bolucini, jeune magistrat, fils de l'éminent Diego Bolucini, figure notoire de la haute bourgeoisie aussi connu pour ne pas être avare quand il s'agit d'user de ficelles illégales et de magouilles en tous genres pour faire prospérer ses affaires. Un amour naissant mais aussitôt obscurci par une série de meurtres sur fond de trafic de drogue sur lesquels Aurore va devoir enquêter mais n'est-il pas dangereux de chercher à tout prix la vérité quand on est impliqué personnellement sans le savoir dans une affaire ?



Une intrigue menée tambour battant, une première partie relative à l'enquête policière et une deuxième partie plus spirituelle : le temps venu de la rédemption, de l'acception et du pardon, qui m'a particulièrement touchée tout comme les passages qui se déroulent en Inde à Bombay, j'ai également été très sensible à l'histoire de la petite Yselda. Avec ce récit Laure Barachin nous offre une belle histoire, que l'on soit à Rome, Marseille ou Bombay il sera toujours question de justice, la justice que chacun se doit de faire, pour les autres ou pour soi car sans ça la vie ne saurait continuer, faire justice pour pouvoir accepter et pardonner. Mais comment lutter pour que justice soit faite quand cette même justice est corrompue, gangrénée jusqu'à l'os ? Que ceux qui en sont les plus dignes représentants nourrissent en toute impunité les trafics de drogue, le blanchiment d'argent sale ?



Pauvre Aurore... La vérité peut s'avérer être un poison qui vous tue à petit feu ou qui se retourne contre vous sans prévenir pour vous asséner le coup fatal sans que vous n'ayez rien vu venir. Dans ce roman la vérité n'est pas celle que l'on croit, de 1943 à 1992 cette vérité n'aura eu de cesse de hanter les femmes de la famille Chesterfield-Dellamaria, si courageuses, si combattives mais toutes marquées par le sceau de la malédiction, celle de s'être trouvées au mauvais endroit au mauvais moment et d'avoir cherché à déterrer des secrets enfouis depuis bien trop longtemps. Alors peut-être bien que l'on porte le poids de son histoire familiale jusqu'à la fin de sa vie ; peut-être bien que quand on a été un "Enfant du Mal" on le reste aussi toute sa vie et que nos enfants en portent les marques invisibles tout comme les Harijans, les Fils de Dieu, les intouchables en Inde qui à leur manière portent le sceau de leur malédiction.



Cinq étoiles pour un roman qui le mérite amplement, la plume de Laure Barachin est sensible, profondément humaine avec des valeurs qui sont aussi les miennes. De beaux personnages, certains nous quitteront trop tôt, d'autres resteront pour que l'histoire puisse continuer comme ces deux vieillards dont les jours sont comptés et qui désormais devront vivre avec le poids des regrets et le coeur rongé par l'absence.



"Ici commence une autre histoire,

celle de la lente rénovation d'un homme,

de sa régénération progressive,

de son passage graduel d'un monde à un autre,

de sa connaissance progressive

d'une réalité totalement ignorée jusque-là."

(Crime et châtiment, Dostoïevski) p 113.







* Un grand merci Laure pour ta confiance.

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Le mirage de la justice

Merci LAURE BARACHIN pour l’envoi de ce livre.

Si j’ai bien compris, c’est une suite des « enfants du mal », livre que j’avais beaucoup aimé, puisque nous y retrouvons Aurore, la fille de Capucine et Chris.

Le livre est écrit en deux parties mais débute sur le drame survenu en 1978, l’accident de voiture qui a tué les parents d’Aurore, accident dont elle est la seule rescapée, elle est recueillie par son grand-père paternel qui habite à Rome. Aurore est persuadée qu’il s’agit d’un meurtre, ce qui la pousse, 12 ans plus tard à devenir commissaire de police.

Elle rencontre Mattia, jeune procureur, ils tombent amoureux et se marient.

Au vu de ce qui précède on pense avoir affaire à une histoire simple, mais, non, c’est une affaire extrêmement compliquée que nous conte cet ouvrage. Ce couple est de nature généreuse et Aurore, comme Mattia sont tous les deux en quête de justice.

Si la première partie se déroule en Italie et tourne autour du couple et des affaires plus que douteuses du père de Mattia dans lesquelles le grand-père d’Aurore y jouerait un rôle, la seconde partie se passe en Inde chez les sœurs de la Charité ou plus exactement à la Maison du Soleil à Bombay. Cette maison qui recueille les enfants déshérités a été fondée par Mattia.

Je n’en dirai pas plus, il faut le lire ce livre ni sur le devenir de ce couple si attachant, ça serait enlever un peu de piquant au roman.

J’ai été une fois encore séduite par l’écriture de Laure, c’est un récit très dense, où tout se complique et se rejoint, un nœud d’embrouilles, de malhonnêtetés, de meurtres et puis il y a des personnages honnêtes (pas beaucoup !) et finalement ce sont eux les principales victimes. L’auteure sait trouver les mots les plus justes, ceux qui vont droit au cœur du lecteur, son livre est à la fois philosophique, psychologique, il provoque aussi beaucoup d’émotions, de la tristesse, de la rébellion.

La deuxième partie en Inde nous dépeint également la vie des indiens, les castes, les intouchables, la misère, la prostitution des enfants. C’est là également que nous allons faire plus ample connaissance avec Sœur Marie et Yselda, petite orpheline indienne, deux personnages très attachants.

C’est aussi un traité sur le vide affectif, les problèmes familiaux, la société, la drogue et ses dealers (qui les mènent à perpétrer de nombreux meurtres), les non-dits, l’argent sale et j’en oublie tant ce livre est dense.

J’ai beaucoup aimé, c’est un thriller psychologique et philosophique, une triste histoire de famille doublée d’une courte et dramatique histoire d’amour.

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Le mirage de la justice

Ce que j’aime dans les livres de Laure Barachin, c’est la manière, à l’aide une écriture apparemment simple, d’une histoire ressemblant à un thriller, de poser de vrais problèmes.

Dans les enfants du mal, Laure exposait l’héritage d’un père nazi envers une jeune fille. @Erveine , parlant du livre avait magistralement noté l’inanité de l’expression « les chiens ne font pas des chats. »

Aurore, la fille adoptive des héros du précédent livre cité, vient de perdre, justement, ses parents dans un accident de voiture, et, devenue adulte, recherche les assassins, car elle est persuadée que c’est un attentat.

Elle qui a reçu les écrits de sa mère, écrit elle aussi « car c’est la seule chose qui reste de nous sur la Terre ».

Aurore est commissaire, elle sait qu’elle marche sur des cadavres, que parfois elle se trompe, et fait condamner un innocent.

Malgré ce constat, Laure Barachin ne nous embarque pas dans une satire de la justice, - qui dépend des hommes qui la font, et peut donc « être objective et juste ou fragile, arbitraire, aléatoire voire carrément illusoire » son propos dépasse nos institutions pour revenir à l’essentiel : pourquoi les hommes sont-ils inégaux ?

Dans le mirage de la justice, est abordé et analysé l’injustice profonde qui existe entre les hommes, de par leur naissance dans un pays pauvre, de par leur famille, de par la malchance. (Non, les hommes ne naissent pas tous égaux, et ce depuis le néolithique, la possession, les bonnes et les mauvaises terres).



Alors Aurore pose les questions à l’homme qu’elle vient de rencontrer :

Qu’est ce que la générosité, sinon se faire plaisir, donner ce que l’on a en trop, s’acheter une bonne conscience ? Peut-on corriger la société ?

Et, d’un autre côté, peut- rester sans essayer de remédier à son niveau aux disparités de richesse de l’humanité ?



N’y a-t-il pas un destin qui fait que les enfants abandonnés, « en dépit de leurs efforts pour s’en sortir, restent prisonniers de schémas destructeurs qu’ils reproduisent ?

Et, pourtant, Mattia, le juge qui l’aide dans ses recherches, est « le parfait contre-exemple de l’adage : « tel père, tel fils ».

Y a-t-il un destin ?

Qu’est-ce qu’un mirage, sinon une illusion ?

De pouvoir améliorer le monde ?

d’essayer d’exercer une justice sujette à caution ?

Avec des citations d’ Hegel : « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion », de Dostoïevski, la régénération progressive d’un homme, et de Stendhal « la chartreuse de Parme », le « mirage de la justice est aussi un livre d’amour, celui de Mattia pour Aurore « qui laisse place au soleil et non à la nuit »( cf Amon-Ré le dieu solaire et créateur.)



Je ne peux résister, avant de souligner la chance que nous avons de connaître, toute proche, toute discrète, cet écrivain Laure Barachin @Melpomène125, cette merveilleuse phrase qu’elle cite, d ‘Emily Brontee, Les hauts de Hurlevents :



« Ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh ! C’est indicible1 je ne peux pas vivre sans ma vie ! Je ne peux pas vivre sans mon âme !





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Le mirage de la justice

Le Mirage de la justice, titre donné à son sixième roman par Laure Barachin indique assez clairement le sujet dont il va être question dans ce livre, à savoir l'apparence séduisante et trompeuse que peut revêtir la justice. Si c'est une matière à discussion relativement complexe, l'auteure, par le biais de ce roman, composé de deux parties, a su de manière délicate et sensible et pourtant très pertinente mener à bien ce défi.

Dans la première, nous faisons connaissance avec Aurore, qui, à l'âge de 12 ans, en 1978, a perdu ses parents dans un accident de voiture. Présente, lors de ce terrible événement, elle a entr'aperçu un homme qui n'a pas prêté attention à elle. Malgré son témoignage, certes inconsistant, l'enquête n'a pas résolu ce problème bien qu'il ait été démontré que les freins avaient été trafiqués. le dossier finira par être relégué au rang des affaires non classées faute de pistes. Pour lui faire oublier, son grand-père l'emmènera alors vivre à Rome, au pays de ses ancêtres.

Mais Aurore reste profondément marquée par ces événements et surtout par les failles de la justice. C'est ce qui déterminera sa vocation à entrer dans la police. Si elle choisit ce métier, et devient commissaire, c'est vraiment par idéalisme « pour tenter de résoudre des énigmes et, ainsi, sortir les gens de la détresse dans laquelle ils s'enfoncent ».

Elle partage la même conception de la justice avec le procureur Mattia Bolucini qui, lui aussi, est un idéaliste et un humaniste invétéré. Amenés à se rencontrer sur certaines affaires, ils deviennent de plus en plus proches, souffrant tous deux de la même absence, celle d'un père et d'une mère. La mère de Mattia est décédée et, s'il a toujours son père, ses relations avec lui sont très conflictuelles.

Deux meurtres de commerçants vont peut-être permettre à Aurore, aidée de Mattia dont elle tombe irrémédiablement amoureuse, de trouver des liens avec la mort tragique de ses parents.

La deuxième partie emmène le lecteur bien loin de l'Italie, en Inde, à Bombay, caricature des inégalités sociales, où la moitié de la population vit dans un bidonville et où les enfants sont en danger permanent, physiquement et moralement. En dehors de la ville, près de la congrégation des Soeurs de la Charité, La Maison du Soleil est un édifice construit pour l'accueil des enfants, pour ces enfants de la rue, ces déshérités, pour qu'ils ne terminent pas leur vie allongés sur un trottoir, dans la plus totale indifférence et ainsi leur donner une deuxième chance dans la vie afin de réparer l'inégalité de naissance en leur offrant un hébergement, la possibilité de s'instruire et aussi un peu d'affection. Une seconde chance peut-être pour ceux qui mendient et se prostituent sur les trottoirs de Bombay, qui travaillent comme des forçats afin de gagner misérablement leur vie. Un très beau portrait, fort et marquant d'une de ces enfants est brossé sous les traits d'Yselda.

Ces deux parties sont bien évidemment reliées entre elles et la seconde nous permet d'ailleurs de connaître la suite des péripéties survenues à ce couple si complémentaire.

Ce roman a l'immense mérite de poser de nombreuses questions sur le déterminisme social, sur la responsabilité de la société, sur les codes sociaux, sur le vide affectif et ses conséquences, sur le monde des affaires et bien entendu sur la fragilité de la justice humaine, thème central du roman.

Il montre également comment par nos choix et nos engagements, nous pouvons, non pas éradiquer l'injustice et la misère, mais tendre à améliorer le sort des plus défavorisés.

J'avais beaucoup apprécié Les Enfants du mal, le roman précédent de Laure Barachin. Une fois encore j'ai été conquise par son écriture fluide, précise, toute en sensibilité et la justesse du ton dans la confrontation des idées.

Un seul petit bémol : il me semble que, plutôt que faire des allusions à l'originalité que présentait le couple formé par les parents d'Aurore, sans la préciser, il eut peut-être été plus simple de la dévoiler pour une meilleure compréhension du lecteur. Aurore étant la fille de Capucine et Chris, ces enfants qui m'avaient tellement bouleversée dans Les Enfants du mal. Mais, ça peut être aussi une incitation à le découvrir pour ceux qui n'auraient pas eu la chance de le lire.

Le Mirage de la justice est non seulement un roman sur ce qu'est la notion de justice mais il est également, un roman d'amour, un roman d'aventure et un thriller haletant avec un suspense omniprésent, tout en nous immergeant dans différentes questions sociétales !

Si vous ne connaissez pas encore Laure Barachin, il est temps de remédier à cette carence en vous plongeant dans ce superbe roman qu'est le Mirage de la justice.

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Le mirage de la justice



Recevoir un livre de notre amie Laure Barachin - Melpomene125 sur Babelio - est un évènement à marquer d’une pierre blanche.

Je me souviens parfaitement du premier roman que j’ai lu d’elle "Le chemin des étoiles", en juin 2017 lorsque je venais à peine de débarquer sur notre site de lecteurs.

Entretemps, notre Laure en est à son sixième livre qui, comme les cinq précédents, séduit par sa belle couverture et un titre évocateur qui suscite la curiosité. Quoique le titre ne soulèvera probablement pas l’enthousiasme du garde des Sceaux à Paris.



Le roman pose la question des valeurs fondamentales de l’être humain, tant qu’en individu que membre de l’humanité globale. Il aborde la notion de justice, comme le titre le laisse imaginer bien sûr, mais également les choix vitaux et engagements personnels envers ses concitoyens.



Une option évidemment très ambitieuse pour tout écrivain-e et qui, à mon avis, présuppose des personnages réels soutenus par une histoire logique et captivante.



Laure Barachin a relevé ce défi haut la main, car ses personnages sont des gens comme vous et moi qui évoluent dans un récit qui force la lectrice et le lecteur à tourner les pages jusqu’à la dernière, la 205ème dans cette première édition.



Aurore, 12 ans, est sortie vivante d’un accident de voiture terrible qui, dans les Pyrénées en 1978, a coûté la vie à ses parents adoptifs. Si la police a réussi à établir que la cause de la chute de la voiture dans un ravin est due à un acte criminel, la manipulation du système de freinage, elle a échoué cependant à trouver le meurtrier.



Ce sera cette injustice qui incitera Aurore à suivre des cours à l’école nationale supérieure de la police et à devenir inspectrice 14 ans plus tard : arrêter le responsable de la mort de ses parents médecins et le traduire devant une cour de justice.



Assistée de Mattia Bolucini, juge d’instruction, elle va mener son enquête et tomber amoureuse de ce magistrat.



Est-ce que notre jeune commissaire réussira-t-elle un double coup : professionnel et affectif ?



Il m’est impossible de présenter la deuxième partie du livre sans risque de dévoiler des éléments cruciaux sur le dénouement de la première partie, ce qui, bien entendu, serait impardonnable.



Sachez pourtant que l’auteure nous emmène quelques années plus tard à l’autre bout du monde, en Inde, et plus précisément à Bombay, l’actuelle Mumbai avec ses presque 13 millions d’habitants où la pauvreté et la misère humaine défient notre imagination d’Occidentaux gâtés.



Laure a sans doute été inspirée par la vie exemplaire de Mère Teresa, née en 1910 dans l’Empire ottoman et morte en 1997 comme missionnaire en Inde, à Calcutta, prix Nobel de la paix en 1979, béatifiée en 2003 et canonisée par le pape en 2016.



Même si les protagonistes du roman ne sont pas exactement des saints leur engagement à secourir les plus démunis du globe relève de la même nobilité humaine.



La description du sort de la petite Yselda de Bombay, prostituée à l’âge de 7 ans, est extraordinairement émouvante.



Comme diplômée en Lettres, notre amie connaît ses classiques et manie une langue riche et pure dans un style clair et littéraire.



Je ne peux que répéter la conclusion de mon billet de son ouvrage "Les enfants du mal" d’il y a tout juste un an, en janvier 2021, qu’il est vraiment grand temps qu’un des grands éditeurs de France s’occupe activement de l’oeuvre de Laure Barachin !

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Les enfants du mal

Au foyer des Lilas, tous les enfants ont besoin d'une famille, demandez à Capucine. Elle est là, en transit entre deux familles qu'elle a du mal à faire siennes. Alors dans sa tête, elle peut bien considérer la petite Lucie comme une petite soeur, non ? Ne serait-ce que pour essayer de calmer la haine qui couve en elle vis-à-vis de ses parents qui l'ont abandonnée tout bébé. A neuf ans, le mal qu'elle ressent est de ne pas savoir d'où elle vient, un trou abyssal qui laisse la place à une colère qui ne cesse de gronder.

Née en 1944, le raccourci est vite fait par Monsieur l'instituteur pour la qualifier d'enfant gênante, d'enfant du mal et de la honte dont on s'est débarrassé comme d'une vieille serpillère. Des propos qui interrogent et qui rongent Capucine.

Chez les Legrand, Capucine et Lucie vont partager leurs souffrances avec Chris et Samuel, triste partage pour des enfants marqués par la cruauté, l'inaptitude, la perversité et même la culpabilité de vivre de parents parfois excusables mais bien souvent condamnables. Les raisons qui font que les enfants sont là sont terriblement multiples.

Capucine avait pourtant été adoptée par un couple mais le décès de la femme avait plongé le père dans une dépression et les assistantes sociales avaient jugé bon de couper les relations pour la préserver. Difficile de juger le bénéfice d'une telle décision ; en ce qui concerne Capucine, c'est encore la colère de cette absence qui a été ressentie.



Capucine écrit pour Aurore, sa fille, parce qu'elle a longtemps ressenti l'importance de savoir, savoir d'où l'on vient mais aussi et surtout savoir qui l'on est. Capucine, pendant de trop nombreuses années, a cherché à ne plus être considérée ni se voir comme « la fille de personne ». Et ne pas se sentir mauvaise.

Par ce roman, Laure Barachin nous dit que le bien et le mal cohabitent parfois, à différents degrés, arborant bien des visages, prenant pour chacun d'eux plus ou moins de place chez les individus. le mal ne peut être une question d'hérédité, Laure en parle bien, très bien même.

Chez Capucine, j'ai aimé le tumulte livré par le mélange de ses sentiments : la pitié qu'elle rejette farouchement, les colères si justifiables qui s'emparent d'elle, ses tristesses, sa capacité à s'apercevoir qu'il faut relativiser sa propre souffrance. Sa force et sa fragilité se combinent. Sa franchise a toujours été présente et elle est encore là dans toutes ces révélations faites à Aurore, les bonnes comme les mauvaises.



J'ai lu la douleur renfermée dans le mutisme de Lucie, le passé qui gangrène l'avenir de Samuel. Que des paroles de réconfort paraissent tellement dérisoires face à la monstruosité de certains actes. Comment cicatriser ou même soulager de tels maux incrustés et invisibles en façade ?

J'ai lu des enfants qui ne peuvent que retourner les torts sur eux, vu le caractère inexplicable de ces manques d'amour. Les besoins d'affection sont pourtant si forts !

Pour ces enfants, le chemin du bonheur est jonché d'obstacles. Certains peinent à les enjamber, d'autres les trouvent infranchissables. Les mains tendues ne sont pas toujours assez puissantes.



Et puis, l'après-guerre garde les cruelles séquelles d'actes innommables.





Laure nous parle de sujets durs mais aussi d'amour et de foi et on devine son regard sur l'absurdité, ou pire, la cruauté de nos semblables. Elle nous démontre l'importance d'attachements sincères face à la dure réalité qui nous entoure. Les relations d'amitié et d'amour qui ne cessent de défiler dans cette histoire sont d'une importance cruciale pour combattre les préjugés et continuer à vivre malgré la confrontation avec de terribles révélations.

Le dernier chapitre titré L'espoir clôture cette histoire poignante en nous emplissant le coeur d'un des beaux côtés de l'humanité. Tellement nécessaire.

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Les enfants du mal

Le deuxieme Barachin que je lis.

J'ai l'impression que sa plume s'est affermie. Ou plutot que son doigte est devenu plus ferme, face a son clavier.



Elle a beaucoup d'histoires a raconter, qu'elle sait entremeler avec adresse, meme dans un texte relativement court, comme celui-ci. Les enfants du mal, c'est une douloureuse histoire d'abandon; de chaleureuses histoires d'amitie; une belle histoire d'amour; une quete acharnee d'identite. Le tout bien brasse, sans devenir embrouille. Autour de ces histoires l‘auteure souleve des questionnements sur la nature du mal, sur la possibilite qu'il soit heredite, atavique, et sur le grand dilemme que vivent ceux qui ont ete victimes du mal: vengeance ou pardon?



Je me suis senti partir sur des montagnes russes, passant d'apprehensions en espoir puis en doutes, de defiance en amour, de rancoeur en indulgence, de querelles en rapprochements. Et il y a de la haine. Et il y a de l'acceptation. De soi, et des autres, et des avatars de la vie. Mais je ne me suis pas senti malmene sur ce parcours, plutot bienmene, grace peut-etre aux nombreux dialogues et apartes, ou tout bonnement a la fluidite du style. Car oui (l'auteure me pardonnera cet epanchement), j'ai trouve ce livre bien mieux ecrit que le premier que j'avais lu. Et j'ai aime la fin, une fin regardant l'avenir sans pleutrerie mais sans crainte, comme je l'esperais pour Capucine, l’heroine au nom de fleur, belle fleur, surtout pas fleur du mal.

Une belle reussite.





P.S. A la grande question que pose l'auteure sur l'heredite du mal, je choisis (comme elle, en fait, si je juge d'apres la fin qu'elle a donnee a son roman) la reponse du prophete Ezechiel : Qu'avez-vous a colporter le dicton suivant, sur la terre d'Israël: "Les peres ont mange du verjus et les dents des enfants en sont agacees"? Par ma vie, dit le Seigneur Dieu, vous ne devrez plus citer ce dicton en Israël! Oui, toutes les ames sont a moi; l'ame du pere comme l'ame du fils, elles sont a moi: l'ame pecheresse seule mourra.

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Les enfants du mal

Capucine et Chris, Samuel et Julie sont des enfants placés en foyer. Ils sont nés pendant ou juste après la seconde guerre mondiale. Leurs parents sont morts, ou dans l'incapacité de s'occuper d'eux, ou éloignés par nécessité (prison ou hôpital psychiatrique) suite aux horreurs qu'ils ont commises. Ces enfants sont surnommés par la narratrice « les enfants du mal ». Ils ne sont en rien responsables, mais le mal ou le désintérêt manifestés par leurs parents les ont marqués à vie et certains d'entre eux n'y survivront pas.

L'auteure pose de nombreuses questions dans ce court ouvrage. Un enfant peut-il se construire quand il est privé d'amour parental, ou pire quand ceux là même qui devraient le protéger lui nuisent ou tentent de le tuer ? Quel héritage la guerre et ses crimes ont-ils pu laisser à cette génération ? Un enfant hérite-t-il de ses parents la volonté de faire le mal, la folie ?



Le propos de ce livre me séduisait, j'aurais aimé apprécier cette lecture, mais je suis restée en retrait, principalement à cause de la narratrice. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Capucine, je l'ai trouvée immature, très violente dans ses réactions, reproduisant les mêmes schémas au cours des différents épisodes qui vont la voir retrouver Chris. Samuel et Julie m'ont plus émue, j'ai mieux compris leur mal-être, leur difficulté à vivre.

Ce roman est très noir, peut-être est ce là aussi ce qui m'a tenu éloignée. le petit rayon d'espoir incarné par Aurore n'aura pas suffi. Peut-être que l'accumulation d'horreurs a entrainé chez moi une mise à distance, pour me protéger. Les faits sont tellement abjects, on a du mal à imaginer que des parents puissent se comporter ainsi. Ce livre a eu le mérite de me faire réfléchir sur ces questions et me rappelle le bonheur et la chance de vivre dans une famille aimante.

Merci infiniment à l'auteure pour ce partage.

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