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Citations de Laurent Binet (620)


( à propos de Bousquet )

C'est lui qui s'assure que la rafle du Vel' d'Hiv' ( nom de code : " Vent printanier " ) , en juillet 1942 , est bien effectuée par la police française , et non par les Allemands . Il est donc responsable de ce qui est probablement la plus grande infamie attachée à l'histoire de la nation française .
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"Sur le demi-cadavre d'une nation trahie, la France est rendue à la belote et à Tino Rossi ". (Montherlant)
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Bon, j'accorde sans doute une importance à ce qui n'est en fin de compte qu'un élément de décor, je le sais bien. Il me semble que c'est un symptôme assez classique chez les névrosés. Je dois être psychorigide. Passons.
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Les nazis aiment brûler les livres, mais pas les registres. Efficacité allemande ?
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Pleinement conscient des impératifs dictés par la raison d'état, et sans pousser jusqu'à lui être reconnaissant de l'avoir congédié et fait enfermer, Messire fransesco n'en tient pas rigueur à son maître. Nul n'ignore que les grands aussi ont leurs propres servitudes et nous autres de la patrie de Machiavel l'ignorons moins que quiconque.
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L’honneur repose uniquement sur l’estime du monde, et c’est pourquoi une femme doit user de tout son talent pour empêcher qu’on débite des histoires sur son compte : l’honneur, en effet, ne consiste pas à faire ou ne pas faire, mais à donner de soi une idée avantageuse ou non. Pêchez si vous ne pouvez résister, mais que la bonne réputation vous reste.
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Et puis je tombe sur cette phrase de Georges Sand "Pauvres laborieux ou infirme, c'est toujours votre lutte contre ceux qui vous disent encore : "Travaillez beaucoup pour vivre très mal.""
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Ils atteignirent la mer et surent que l’île était une bande étroite qu’on pouvait traverser dans sa largeur en quelques jours. Ils n’avaient pas pénétré ce territoire en conquérants mais en fugitifs et cela, assurément, ne fut pas sans conséquence sur le sort de Cuba et du monde.
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Mais l'histoire nous a appris qu'au fond, peu d'événements prennent la peine de s'annoncer, parmi lesquels un certain nombre se plaisent à déjouer les prévisions, et qu'en définitive, la plupart se contentent de survenir.
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La musique est le langage créatif de ceux qui sont artistes et mélomanes, le moyen d'expression de leur vie intérieure. Dans les temps difficiles, elle apporte le soulagement à celui qui l'écoute et elle l'encourage dans les temps de grandeur et de combat.
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Oui alors évidemment, le paradoxe, c’est que la philosophie dite « continentale » a aujourd’hui beaucoup plus de succès aux USA qu’en Europe. Ici, Derrida, Deleuze et Foucault sont des stars absolues sur les campus, alors qu’en France on ne les étudie pas en lettres et on les snobe en philo. Ici, on les étudie en anglais. Pour les départements d’anglais, la French Theory a été l’instrument d’un putsch qui leur a permis de passer de la cinquième roue du carrosse des sciences humaines à la discipline qui englobe toutes les autres, parce que comme la French Theory part du postulat que le langage est à la base de tout, alors l’étude du langage revient à étudier la philo, la socio, la psycho… C’est ça, le fameux linguistic turn. Du coup, les philosophes se sont énervés et ils se sont mis à bosser eux aussi sur le langage, les Searle, les Chomsky, ils passent une bonne partie de leur temps à dénigrer les Français, à coups d’injonctions à la clarté, « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », et de démystifications du type « rien de nouveau sous le soleil, Condillac l’avait bien dit, Anaxagore ne répétait pas autre chose, ils ont tout pompé sur Nietzsche, etc. » Ils ont l’impression de s’être fait voler la vedette par des bateleurs, des bouffons et des charlatans, c’est normal qu’ils soient en colère. Mais il faut dire, Foucault, c’est quand même plus sexy que Chomsky.
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Combien de héros oubliés dorment dans le cimetière de l'Histoire...
[...]
Ceux qui sont morts sont morts, et il leur est bien égal qu'on leur rende hommage. Mais c'est pour nous, les vivants, que cela signifie quelque chose. La mémoire n'est d'aucune utilité à ceux qu'elle honore, mais elle sert celui qui s'en sert. Avec elle je me construis, et avec elle je me console.
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L’écrit seul jamais ne suffit. Toute pensée est vivante à condition qu’elle s’échange, elle n’est pas figée ou bien elle est morte.
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Très cher ami Messire Giorgio, plus j'y songe et plus je pense que la clé du mystère est dans ce tableau de Vénus et Cupidon. Pourquoi avoir remplacé la tête par celle de la fille du Duc ? En dépit de ce que j'en ai moi-même jadis dessiné le modèle, sans autre intention que de montres la beauté de l'Amour mais aussi ses dangers et ses pièges, je ne peux ignorer que cette substitution trahit une intention provocante et hostile à l'égard de la famille ducale, car je me doute que la jeune Maria, qui ne doit pas avoir plus de dix-sept printemps et que son père songe sans doute à marier, n'a que peu à voir, au physique comme au moral, avec ma Vénus lascive et épanouie. D'autre part, je vois mal le brave Pontormo se découvrir un goût vicieux pour les jeunes vierges à soixante ans passés. Je pense que ce n’est pas la fille mais le père qui est visé dans cette peinture. Mais pourquoi donc Pontormo en aurait-il voulu à son protecteur et bienfaiteur, pour lequel il donnait tout son labeur depuis plus de dix ans, et en vérité depuis près de vingt? y a un mystère que je ne m'explique pas. Vous qui avez vu le tableau, avec votre œil de peintre confirmé, n'avez vous repéré aucun indice? En admettant que Naldini ait dit vrai sur la visite nocturne d’une femme encapuchonnée, que pouvait-elle bien vouloir, sinon quelque chose en rapport avec ce tableau? Et qui d'autre que le Duc ou sa famille aurait pu se sentir offensé d’un tel tableau? p. 66
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J’ai bien reçu votre petit traité de peinture et, pour mon malheur ou le vôtre je l’ai lu. Ludovico Dolce est un con, et vous n’aurez pas mon tableau. Dites à la reine que je regrette, mais je me sens si gravement i-offensé par votre manque de confiance que j’aime mieux le détruire plutôt que d’en confier les commentaires à un Vénitien abruti qui préfère Raphaël à Michel-Ange.
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Lorsque était exigée d'eux, exceptionnellement, une certaine modération, les chefs nazis ne craignaient donc pas de contrecarrer les ordres de leur Führer. C'est intéressant si l'on songe que l'obéissance aux ordres, au nom de l'honneur militaire et du serment prêté, fut le seul argument invoqué après la guerre pour justifier tous leurs crimes.
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"Selon moi, il y a deux grandes approches. La sémiologie et la rhétorique, vous voyez ?
- Si, si... credo di si, ma... Pouvez-vous expliquer un poco, maestro ?
- Eh bien, c'est très simple. La sémiologie, ça permet de comprendre, d'analyser, de décoder, c'est défensif, c'est Borg*. La rhétorique, c'est fait pour persuader, pour convaincre, pour vaincre, c'est offensif, c'est McEnroe*.
- Ah si. Ma Borg, il gagne, no ?
- Bien sûr ! On peut gagner avec l'une ou l'autre, ce sont juste des styles de jeu différents.

p. 396

(*) Bjorn Borg et John McEnroe, étaient les deux plus grands tennismen des années 80. Ils se sont souvent affrontés. La sémiologie l'a souvent emporté sur la rhétorique.
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Quand je regarde les actualités, quand je lis le journal, quand je rencontre des gens, quand je fréquente des cercles d'amis et de connaissances, quand je vois comment chacun se débat et se glisse comme il peut dans les sinuosités absurdes de la vie, je me dis que le monde est ridicule, émouvant et cruel.
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J'ai lu un livre génial qui pour arrière-plan l'attentat contre Heydrich. C'est un roman écrit par un Tchèque, Jiri Weil, qui s'intitule "Mendelssohn est sur le toit".
Le roman tire son titre du premier chapitre qui se lit presque comme une histoire drôle: des ouvriers tchèques sont sur le toit de l'Opéra, à Prague, pour déboulonner une stature de Mendelssohn, le compositeur, parce qu'il est juif. C'est Heydrich, épris de musique classique et récemment nommé protecteur de Bohème-Moravie, qui en a donné l'ordre. Mais il y a toute une rangée de statues et Heydrich n'a pas précisé laquelle était Mendelssohn. Or, à part Heydrich, il semble que personne, même parmi les allemands, ne soit capable de le reconnaître. Mais personne n'oserait déranger Heydrich pour ça. Le SS allemand qui supervise l'opération décide donc d'indiquer aux ouvriers tchèques la statue qui a le plus grand nez, puisqu'on cherche un juif. Mais catastrophe: c'est Wagner qu'on commence à déboulonner!
La méprise sera évitée de justesse, et, dix chapitres plus loin, la statue de Mendelssohn finalement abattue. Malgré leurs efforts pour ne pas l'abîmer, les ouvriers tchèques lui casseront une main en la couchant. Cette anecdote cocasse est fondée sur des faits réels: la statue de Mendelssohn a bien été renversée en 1941, et a eu, comme dans le roman, une main cassée. Je me demande si la main a été recollée depuis. En tout cas les pérégrinations du pauvre SS préposé au déboulonnages, imaginées par un homme qui a vécu cette période, sont un sommet de burlesque typique de la littérature tchèque, toujours imprégnée de cet humour si particulier, doucereux et subversif, dont le saint patron est Jaroslav Hasek, l'immortel auteur des aventures du brave soldat Chvéïk.
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Le monde change parce que les intellectuels et le pouvoir se font la guerre. Le pouvoir gagne presque à tous les coups, et les intellectuels payent de leur vie, ou de leur liberté, d'avoir voulu se dresser contre lui, et ils mordent la poussière, mais pas toujours, et quand un intellectuel triomphe du pouvoir, même à titre posthume, alors le monde change. Un homme mérite le nom d'intellectuel quand il se fait la voix des sans-voix.
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