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Citations de Leonardo Padura (889)


“Buenos Aires est une ville spectaculaire. Quand on a le temps, bon, des fois comme on a beaucoup de temps et qu’on aime les villes, on part se promener et, des fois, on va loin pour découvrir cette ville immense et on monte (j’ai appris qu’ici on ne peut pas dire on prend, prendre en argentin, c’est synonyme de baiser) dans le métro ou un bus, qu’on n’appelle pas guagua mais colectivo (ici, un guagua, c’est un môme, tu peux imaginer ce que veut dire prendre un guagua ! )”

( Un cubain en exil qui écrit )
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Ils mangèrent comme des Bédouins tout juste revenus d’un long séjour dans le désert : deux assiettes creuses de grains de maïs moulus qui, en passant par les mains de Josefina, se transformaient en une délicate ambroisie. Elle fut accompagnée d’une salade de tomates et de poivrons, d’un plat de bananes mûres frites, le tout arrosé de plusieurs bières et, en dessert, une crème à la noix de coco sur laquelle reposait un demi-fromage blanc donna le coup de grâce à un éventuel reste d’appétit.
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Une ville, c'est aussi ses bruits, ses odeurs et ses couleurs: Jérusalem a la couleur du désert et elle sent les épices. Amos Oz le sait bien. Le son de New-York, c'est la sirène d'une ambulance, d'une voiture de pompiers, d'une voiture de police. John Dos Passos en a souffert, Paul Auster en souffre; Le quartier espagnol de Naples sent le café fumant. Roberto Saviano l'a savouré.
Ma Havane résonne de musique et de bruits de vieilles voitures, elle sent le gaz et la mer, et sa couleur est le bleu.
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Comme le temps était la seule chose dont ils disposaient, parvenus au bout de l’ivresse, ils s’installèrent sur les lits, les canapés et les coussins pour dormir en cuvant l’alcool, les plaintes et les joies qui, malgré tout, les ramenaient à leur jeunesse en voie de dissolution et à leur capacité de résistance.
(page 299)
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Le soleil est en train de se coucher. Les ombres commencent à envahir la ville et à priver ce quartier du centre de La Havane des charmes douteux qui pourraient encore être les siens. À camoufler aussi, ses ruines les plus inquiétantes. (page 41)
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Mais il y a trente ans, il n’y avait pas de nuances. Quand tu étais marginalisé, tu étais mort en tant que personne…
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Autour de lui, pendant ce temps, l’entreprise de démolition se poursuivait jour après jour à un rythme de plus en plus accéléré et le pays se retrouvait sans alliés politiques mais surtout sans nourriture, sans pétrole, sans transport, sans électricité, sans médicaments, sans papier et même sans cigarettes et sans rhum, et l’on décrétait l’arrivée d’un nouveau moment historique qui par un aimable euphémisme fut baptisé « Période spéciale en temps de paix ».
(pages 196-197)
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Bon, cet après-midi-là, quand il m’a convoqué dans son bureau, c’est la seule fois, jusqu’à il y a pas longtemps, où je me suis retrouvé en face de Quevedo. Et ça m’a suffi. Je me suis rendu compte que cet homme était par-dessus tout un sadique, un malade. Quelqu’un qui jouissait de martyriser ceux qu’il pouvait martyriser, et nous avons été nombreux, les martyrs de sa croisade. Il canalisait sa médiocrité, sa haine et je crois même ses pulsions refoulées en écrasant les gens autour de lui, parce que, comme tu le sais, exercer le pouvoir sur les autres, c’est comme une décharge d’adrénaline ou un rail de coke : cela t’élève, te libère, te donne la satisfaction de te sentir supérieur.
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Ce qui est vrai, c’est que l’un des exercices les plus complexes et les plus foisonnants d’étranges interrogations se révèle être la tentative de déterminer comment se construit la vie d’un homme. Essayer de comprendre pour quels motifs ou par quelles décisions quelqu’un finit par être ce qu’il est sans jamais avoir pensé qu’il arriverait à être ce qu’il finirait par être, quelles ont été les causes, les découvertes, les rencontres, quels ont été les hasards, les tours imprévus qui ont canalisé ou dévié une existence, toutes ces questions pouvant éventuellement révéler l’imprévisible que constitue le fait de vivre, et même la façon de mourir d’une personne.
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En dépit des affirmations de Nietzsche et de ce qu’il avait lui-même pensé durant des années, ces derniers temps Conde était sur le point de croire à l’existence de Dieu. Peu importe lequel, puisque de toute façon ils étaient tous à peu près pareils, au point qu’il s’agissait parfois du même, bien que, du fait de leurs différentes façons de comprendre ce Dieu, à tout moment, les gens se tombaient dessus à bras raccourcis (dans le meilleur des cas).
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Dans leur vie commune ils avaient été aidés par le fait de pouvoir communiquer dans une langue que Lena dominait avec une aisance notable mais dont elle ne captait pas beaucoup de nuances et d’expressions. Pourquoi Ramsés lui disait-il parfois « mi china », alors qu’elle n’était pas asiatique, et la menaçait-il de lui manger le croissant ou de lui bouffer la moule, alors qu’elle n’était ni une viennoiserie ni un fruit de mer ?
(page 507)
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Pour un artiste, toutes les formes d’engagement sont une entrave : que ce soit pour son Église, dans un groupe politique et même pour son pays.
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Car cette nuit-là, comme il l'expliquerait plus tard à son fils, Daniel sentait frémir, enfouis dans les profondeurs de son âme, les mécanismes d'une origine primitive , ceux du juif irréductible qui se rebellait contre la soumission, le nomade du désert, vengeur, qui faisait fi de toute retenue et encore plus de l'incitation absurde à tendre l'autre joue, un principe qu'ignoraient ceux de sa lignée millénaire. Non, confronté à une chose pareille, non : Daniel se sentait plus proche de la juive Judith, la dague à la main, tranchant sans pitié la gorge d'Holopherne. Et Roman Mejias était devenu son Holopherne.

"Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, brûlure pour brûlure, meurtrissure pour meurtrissure, coup pour coup" avait décrété la voix du ciel.
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L’interrègne lumineux d’avril, ni froid ni trop chaud, quand les ouragans ne menacent pas encore, les premières mangues mûrissent et les flamboyants commencent à fleurir, est une sorte de cadeau de la nature et c’est un vrai gâchis, parce qu’on est trop pressé, ou trop stressé, de ne pas le savourer, de ne pas s’en réjouir. Définitivement, sous les tropiques, avril n’est pas le mois le plus cruel.
(page 391)
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Ainsi, Victor Hugues qui avait été chargé d’apporter (aux Antilles) le décret d’abolition de l’esclavage alors récemment signé, est tout aussi capable de lire et d’appliquer la loi qui le rétablit quelques années plus tard. “Selon l’orientation de l’époque, il pouvait se convertir soudain en contrepartie de lui-même” (705), pense Sofia, décrivant ainsi le caractère d’un politique pragmatique, avant d’ajouter : “On a plutôt l’impression que vous avez tous renoncé à poursuivre la Révolution” (705), ce à quoi Victor répond en utilisant les paroles de Napoléon : “Nous avons terminé le roman de la Révolution, il nous faut à présent commencer son histoire et envisager uniquement ce qui est réel et possible dans l’application de ses principes […]. Je suis un politique. Et si rétablir l’esclavage est une nécessité politique, je dois m’incliner devant elle…” (705).
Alejo Carpentier (Le siècle des Lumiéres )
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…marcher le soir sur le Malecón, m’asseoir sur son mur, tourné vers la ville pour observer la vie ou tourné vers la mer pour me voir moi-même,…
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Tous les exils ont une part traumatique. Pour beaucoup de gens, quitter sa terre pour arriver sur une autre, c’est abandonner une vie et en trouver une différente, déjà commencée, qu’ils doivent apprendre à construire depuis le début et cela peut être la source de nombreux conflits mentaux…
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Les États Unis même avec un président afro-américain, comme ils l’appelaient, n’étaient pas un endroit pour un noir, pas même un noir cubain et, surtout, un noir sans argent.
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― Mais qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il quand il essaya de trouver le second oreiller qui se mit à remuer. Qui t’a invité à dormir dans ce lit ?
Pour toute réponse, Poubelle souleva une patte, exigeant une main pour gratter son ventre encore arrondi par la nouvelle ration de restes offerte par son maître. (p.127)
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Le bonheur est un état fragile, parfois instantané comme un éclair.
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