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Critiques de Louise Glück (54)
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Recueil collectif de recettes d'hiver

Cette philosophie poétique n'est pas ma tasse de thé. Bien qu'écrite avec simplicité, elle me parait obscure parce que très abstraite, même lorsqu'elle s'appuie sur des souvenirs concrets. J'y ressens une mise à distance de l'émotion qui m'oblige à chercher à comprendre de quoi elle parle au lieu de simplement ressentir et écouter la résonance des mots en moi. Mais c'est une question de goût et quelques passages m'ont interpellée.

"Tout est changement, dit-il, et tout est relié.

Également, tout revient, mais ce qui revient n'est pas

ce qui est parti - "
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Meadowlands

Ce recueil contient 46 poèmes, dont certains sont tellement narratifs qu'ils se rapprochent parfois d'un texte en prose, assez explicatif voire même à la limite du dialogue.



Louise Glück alterne des poèmes mythologiques avec Pénélope, Ithaque, Télémaque et Circé (aucun poème ne s'intitule Ulysse, qui est le sujet principal, l'absent autour de qui toutes les pensées convergent), des paraboles, et des poèmes sur la vie actuelle.



Les poèmes contemporains, sur la vie quotidienne, les frictions de couple, les discussions sont très concrets, voire autobiographiques. Louise Glück cite par exemple différents noms, comme celui de son second mari (John) ou de son fils (Noah). On a l'impression d'entrer par la petite porte dans l'intimité d'un couple ou d'une famille.



Si le mélange des genres m'a un peu déstabilisée au départ, j'ai trouvé qu'au fil des pages, les textes sur le couple mythologique et intemporel (avec l'attente et l'entêtement de la femme, le fantasme du fils, le chagrin de l'amante) permettait de mettre en lumière avec pertinence celui du couple moderne.



Une nouvelle fois, je suis touchée par la simplicité de Louise Glück, par ses références récurrentes à la nature, aux animaux, aux plantes, mais aussi par ce côté mélancolique, intime et mystérieux (qui l'est encore plus dans d'autres recueils, plus implicites).









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L'iris sauvage - Meadowlands - Averno

Elle ne l'a pas lu, pourtant l'édition est bilingue, je croyais bêtement que c'était suffisant.

Mais la langue que parle Louise est étrangère de bien des façons.

Je l'ai lu un peu distraitement au départ, peut-être même avec négligence, cette femme américaine ne semblait pas s'adresser à moi. Évidemment qu'elle ne s'adresse pas à moi vous me direz.

Mais quand même, le prix Nobel, une telle reconnaissance, ça doit bien vouloir dire quelque chose !

Alors j'ai insisté comme un lecteur très docile, je me suis d'abord contenté de la traduction de Marie Olivier . Je savais que j'allais trop vite, mais je voulais l'expédier ce recueil, je ne lui réservais pas de place dans ma bibliothèque.

Quel idiot ! En poésie il ne faut surtout pas se presser, c'est un sacrilège. On ne voit pas les arrière-mondes quand on se précipite vers la sortie.

Les phrases de Louise se méditent, se ressassent,se déclament dans sa langue pour faire résonner les silences...la lenteur est indispensable..

Parfois on peut élire la phrase qui nous bouleverse et la répéter en anglais, tout haut.

En insistant un peu la formule peut s'avérer magique, comme une incantation.

Alors s'ouvre une autre réalité, chthonienne, intime, cruelle, solitaire, mythologique et ordinaire à la fois . L'envoûtement opère peu à peu et l'on réalise qu'on s'est perdu dans cette forêt de symboles.

Avec Louise Glück je réalise une fois de plus que la poésie n'est pas une conquête mais une soumission, un envahissement consenti, on croit la posséder et finalement c'est elle qui nous possède, qui nous hante, et c'est bon.
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L'iris sauvage - Meadowlands - Averno

Quelle chance que cette édition bilingue ! L'écriture fine de Louise Glück éblouit au fil de ces trois recueils. La simplicité apparente du style, son élégante retenue, recèle des images à couper le souffle, des instants poignants, des voix affûtées, cristallines. Un livre qui se lit et se relit, source constante de beauté et de réflexion.
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Recueil collectif de recettes d'hiver

Il faut découvrir Louise Glück, pour son style mélancolique, simple et tout en concision. Ce recueil est le dernier avant son décès (octobre 2023).



On a le sentiment qu'elle sent venir la fin, elle est omniprésente, dans la réalité comme dans les rêves. Elle insiste sur des détails, des objets, elle raconte parfois une histoire, avec des personnages identifiés, ce qui n'est pas toujours le cas dans les deux autres recueils que j'ai lus (que j'avoue avoir préférés) ou en tout cas, il m'a semblé que c'était moins immédiatement perceptible.



Ce recueil est tout petit, une quinzaine de textes. Il se dévore et m'a donné envie de plonger encore et encore dans d'autres recueils, de m'imprégner encore de cette autrice, qui m'a charmée d'abord avec L'iris Sauvage, puis avec Nuit de foi et de vertu.



Poétesse à découvrir absolument, même si on croit ne pas aimer la poésie, car l'absence de rimes ou le choix de textes en prose permet d'approcher une vision moderne et percutante de ce qu'est un poème intime, proche du quotidien, et pourtant, parfois si déroutant.













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L'iris sauvage

« Au bout de ma douleur

il y avait une porte. »



Je suis entré par cette porte dans ce récit, par cette phrase.

Il n'est jamais facile de parler de poésie, d'écrire sur la poésie. La poésie se tient comme quelque chose qui ne demande pas qu'on la décrive, qu'on la commente, encore moins qu'on la juge. Tout juste pouvons-nous tenter de balbutier un ressenti devant ce qu'elle nous dit.

Je suis entré dans L'iris sauvage, recueil de poèmes écrit par Louise Glück, comme on entre dans un jardin. D'ailleurs ce thème du jardin est le fil rouge qui entrelace tous les poèmes de ce livre.

Le thème du jardin me plaît et se tenir au seuil d'un jardin encore plus. Cette vision est emplie de métaphores qui me réjouissent et pour moi plus particulièrement celle justement de se tenir au seuil d'un jardin, - cet instant du désir avant d'y venir, me parle, me porte, m'emporte, en dit long sur nos belles hésitations.

Ce texte m'a parfois résisté, dense, complexe, aimant jouer avec le lecteur et le perdre jusqu'à ne plus savoir qui parle, qui s'exprime dans la beauté des mots et le parcours des saisons. L'écrivaine, un jardinier, Dieu peut-être, un Dieu hypothétique, - en tous cas pas pour moi je n'en veux pas, un Dieu invisible dont les poèmes expriment parfois une forme de reproche en son absence...

Tout au long de ce recueil, je me suis demandé qui parlait. J'ai aimé cette ambiguïté du texte avec lequel l'autrice joue magnifiquement.



« Une fois que tout me fut arrivé,

le néant m'arriva. »



J'ai effleuré une confidence, une confession, celle de Louise Glück, mais je n'en suis pas sûr et peut-être que ce doute en moi rajoute une qualité supplémentaire à mon ressenti envers ce livre.

Il y a quelque chose de très féminin dans l'écriture de Louise Glück. Mon propos pourra vous surprendre, mais bon nombre de textes écrits par des écrivaines portent peu cette dimension féminine. Ici j'ai aimé ce ton, cet engagement, cette liberté.



« Parfois, un homme ou une femme impose son désespoir

à une autre personne, ce qui s'appelle

mettre son coeur à nu, ou alors mettre son âme à nu –

ce qui pour l'instant signifie qu'ils ont reçu une âme –

dehors, un soir d'été, un monde entier

relégué sur la lune : des groupes de formes argentées

pouvant bien être des bâtiments ou des arbres, le jardin étroit

où le chat se cache, se roulant dans la poussière sur le dos,

la rose, le coreopsis, et dans les ténèbres, le dôme doré du capitole

converti en un alliage de clair de lune, forme

dépourvue de détails, le mythe, l'archétype, l'âme

pleine d'un feu, vrai clair de lune, tiré

d'une autre source, et qui, brièvement

luit comme luit la lune : pierre ou pas,

la lune a encore tout d'un être vivant. »



J'ai découvert une voix singulière qui nous touche dans l'intime et convoque sans arrêt l'universel.

Louise Glück dit avec acuité le bonheur, mais aussi l'inquiétude liée à ce bonheur qui est celle de l'attente, une attente perpétuelle, celle de l'autre, celle d'un monde peut-être meilleur.

Je découvre avec étonnement l'édifice que représente ce texte, où tous les poèmes semblent reliés les uns aux autres par un fil invisible, se faisant écho mutuellement. On pourrait évoquer l'image du kaléidoscope pour décrire la sensation que j'ai éprouvée devant ce texte magistral.

Il y a aussi une beauté dans ce dialogue triangulaire entre les fleurs, le jardinier et le divin.

Ne nous y trompons pas, Louise Glück nous convoque dans un jardin bien réel, bien terrestre qu'il est réjouissant de visiter.

Parfois je reconnais que la présence un peu lourde de Dieu, - on va dire les choses comme cela, m'a un peu agacé, je lui aurais bien dit d'aller se voir ailleurs pour que je puisse enfin communiquer sans filtre avec la narratrice.

Ce qui saisit ce texte, c'est son apparence fragmentée, et une fois la lecture achevée, nous découvrons la cohérence de l'ensemble comme quelque chose d'abouti.

J'ai aimé la polyphonie de ces poèmes, leurs respirations.

J'ai aimé accueillir ces poèmes comme une sorte de résistance au monde, un désir profond d'exister, une envie de donner sens à nos vies.

J'ai lu dans ces poèmes un cri, celui d'exister. Et c'est beau.



« Quelque chose

vient au monde sans y avoir été invité

provoquant le désordre, le désordre –

Si tu me hais tant,

ne t'embête pas à me donner

un nom : as-tu besoin

d'une autre insulte

dans ta langue, une autre

façon de blâmer

une tribu pour tout –

comme nous le savons tous les deux,

pour adorer

un seul dieu, on a besoin

d'un seul ennemi –

Je ne suis pas l'ennemi. »



Ce sont des poèmes qui chantent, mais ne racontent rien, ne nous racontent rien sauf peut-être ce que nous voulons entendre.

Comment concilier l'ici et le maintenant ?

Le silence du matin,

Le chant des oiseaux,

Les mots dessinent à chaque instant l'image d'un départ, esquissent un visage,

Se croire libre de négliger cette tristesse qui vient,

Se promener dans le jardin d'été,

Entendre le vent du soir,

Ici le chagrin ressemble à la tige nue d'une fleur qui tient encore debout.



Ce texte ressemble à un dialogue mystique et nous propulse au dessus du monde immobile par la simple force et beauté des mots.

Si je devais me souvenir d'un seul instant qui m'a émerveillé, éveillé à cette lecture, ce serait celui-ci :

« Demeurer immobile dans l'instant qui précède l'éclosion de la fleur

Là où rien ne s'est encore passé. »



J'ai aimé me tenir à la porte de ce jardin comme un enfant hésitant au seuil de cette porte.

Les saisons passent et l'autrice nous invite peut-être à cette seule question lancinante : croire ou ne pas croire.



« Je voulais rester comme j'étais,

immobile, comme le monde ne l'est jamais,

pas au coeur de l'été mais l'instant précédant

l'éclosion de la première fleur, l'instant

où rien ne s'est encore passé –

non pas au coeur de l'été, le stupéfiant,

mais au printemps tardif, l'herbe pas encore

haute au bord du jardin, les tulipes

pas encore tout à fait écloses –

comme un enfant hésitant au seuil de la porte, observant les autres,

ceux qui partent les premiers,

amas de membres roides, à l'affut de

l'échec des autres, à l'affût des hésitations publiques,

doué de l'implacable assurance des enfants avant l'attaque imminente,

s'apprêtant à vaincre

ces faiblesses, à ne succomber

à rien, l'instant juste

avant la floraison, l'ère de la maîtrise

avant l'apparition du don,

avant la possession. »



Je referme cette porte, celle d'un jardin en embuscade qui veille en nous, - qu'il soit en friche ou ordonné, - de préférence en pagaille, peut-être japonais qui sait, qui ressemble à l'endroit où j'invite parfois l'âme soeur que j'aime pour y déambuler avec elle et croire un peu en l'éternité.
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Averno

Grande figure de la poésie américaine, Prix Pulitzer en 1993 pour son recueil The Wild Iris (L'Iris sauvage), la reconnaissance de Louise Glück en France a été, de manière assez incompréhensible, très tardive et s'est faite à la faveur du Prix Nobel qui lui a été attribué en 2020. C'est de cette même année que date la première traduction et publication de son oeuvre en France.



Publié en 2006, Averno est, après L'Iris sauvage, le second recueil que je lis de Louise Glück.



Un des points d'ancrage du recueil est l'Averno (l'Averne), le nom d'un petit lac volcanique situé tout près de Naples, qui donne son titre au livre. Pour les Anciens, l'Averno représentait l'entrée des Enfers.

Autre point d'ancrage : un autre lac, celui de l'enfance auprès duquel l'auteure était autorisée par ses parents à se balader seule la nuit accompagnée de son chien.

La troisième entrée du recueil, c'est le mythe grec de Perséphone (Louise Glück était passionnée par les récits mythologiques). Enlevée par Hadès, le dieu des Enfers, emmenée dans le monde des morts, sa mère Déméter partie à sa recherche, tentera de la ramener à plusieurs reprises dans le monde des vivants.



L'Averno, le lac de l'enfance et le mythe de Perséphone vont comme des thèmes constituer la trame du recueil. Sans s'influer les uns les autres, ces leitmotivs vont se répondre comme en écho, comme des réminiscences venant justifier le présent.



Dès les premières pages, on rentre dans une atmosphère étrange, diffuse. Les poèmes apparaissent comme une déploration d'un monde détruit. Mais au fil du recueil, comme en contraste, va apparaître l'expression d'un émerveillement devant la splendeur de la terre, de la nature.



Dans l'Averno, j'ai retrouvé quelques-uns des thèmes déjà présents dans l'Iris sauvage : l'incommunicabilité, l'indicible qui complique les relations entre les êtres et leur rapport au monde. Au travers d'eux, de manière plus ou moins prononcée, Louise Glück explore les états du coeur et de l'âme, de l'amour, mais aussi de la séparation, de la disparition.



« Le moi s'achève et le monde commence.

Ils étaient de taille égale,

commensurables,

l'un étant le miroir de l'autre. »



Il y a dans la poésie de Glück l'affirmation d'une nécessité de se souvenir, de garder en soi la marque de l'existence mais aussi la répugnance que nous avons à le faire. La mémoire agit chez la poétesse américaine comme l'expression d'un traumatisme – A quoi cela sert-il de se souvenir ? A quoi cela sert-il de revenir à l'origine de l'utilité de l'existence ?



« Il est vrai qu'il n'y a pas assez de beauté dans le monde.

Il est également vrai que je n'ai pas les compétences

pour la restaurer.

La candeur n'existe pas non plus, et là, peut-être

pourrais-je être d'une certaine utilité. »





En réponse aux thèmes abordés, jamais Louise Glück n'avance de certitudes, d'opinions tranchées. Son écriture est marquée par des hésitations, des phases d'incertitude et de remise en cause. Elle fait le choix de l'ellipse, cultive un goût pour le secret qui font qu'elle ne dévoile jamais totalement son intention ou sa pensée.

Ses poèmes apparaissent comme une suite d'échos, de fragments par lesquels elle veut souligner la reprise, la modulation, la variation. Autant de choix qui confirment la persistance chez elle à ne pas se prononcer définitivement sur un thème donné.





En écho au récit mythologique, Glück utilise la sphère personnelle pour se projeter dans des questions métaphysiques et esthétiques. Dans nombre de ses poèmes apparaît la tentation de la narration, du témoignage de ce que fût son enfance.

J'apprécie la poésie de Louise Glück dans ce qu'elle révèle de part aléatoire et mouvante de la vie.

Une poésie de la réserve, sensible, qui fait naître une intimité, un rapport des plus étroits entre l'acte d'écrire et celui de lire.



« Je montai à cheval pour te retrouver : des rêves

semblables à des êtres vivants essaimaient tout autour

de moi

et la lune à ma droite

me suivait, brûlante.



Je montai à cheval pour revenir : tout changea.

Mon âme amoureuse était triste

et la lune sur ma gauche

me tirait sans espoir.



A de telles impressions infinies

nous, les poètes, nous donnons de façon absolue,

faisant, en silence, présage d'un simple événement,

jusqu'à ce que le monde reflète les besoins les plus

profonds de l'âme. »



.
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Recueil collectif de recettes d'hiver

Le 13 octobre 2023, est décédée à 80 ans Louise Glück, poétesse très connue en Amérique et prix nobel de littérature en 2020, et je n’avais jamais entendu parlé d’elle jusqu’à récemment.



Voilà que j’ai pu m’approcher de ses textes.



J’ai découvert aujourd’hui cette poétesse, à travers son dernier recueil, une infime partie de son œuvre qui est composée de 12 recueils de poésie et d’essais sur la poésie.



Ses 15 poèmes-recettes dans son Recueil collectif des recettes d’hiver abordent le deuil, la perte, l’intime, les saisons froides, les ancêtres, les souvenirs, le temps, la solitude.



Certains poèmes ressemblent à de petites nouvelles comme : Le déni de la mort ou une Histoire sans fin.



Son écriture est lyrique, certains de ses mots, de ses pensées m’ont bouleversée.



Il y a ce passage qui survient à la fin de son poème POÈME : 



“ Comme vous allez vite nous crient-ils,



mais non, le vent nous rend sourds,



c’est lui que nous entendons -





Et puis, nous tombons tout simplement - 





Et le monde passe,



tous les mondes, chacuns plus beaux que le précédent ; 





Je touche ta joue pour te protéger - "





Dans LE DÉNI DE LA MORT, cette phrase : 



“Tout est changement, dit-il, et tout est relié. Également tout revient, mais ce qui ne revient pas, n’est pas ce qui est parti -”



Dans ce poème, qui ressemble à un conte, il y a les paroles du concierge, de sa montre, de son tic- tac, qui est une allusion au temps qui passe, de son annulation en vérité nous dit-elle, cette grosse montre, qui ne dit pas si nous sommes lundi ou mardi.



Encore des dialogues, Louise Glück redoute-t-elle la solitude ?



RECUEIL COLLECTIF DE RECETTE D HIVER, (le poème) Louise Glück évoque des aînés qui allaient dans les bois récolter la mousse, pour en faire des sandwichs d’hiver revigorant, puis des bonsaïs en train d’être taillés, le travail qui était dur, il ne s'agissait pas seulement de prendre soin des petits arbres privés de leur milieu d’origine et qui ont besoin des mains des hommes à présent pour s'en sortir, mais aussi de prendre soin de soi-même.



Sa poésie m'a charmée, m'a emmenée ailleurs, elle est unique, troublante et je ne vais pas en rester là, il est temps pour moi de découvrir davantage ses poèmes, le prochain recueil que je voudrais lire est L'IRIS SAUVAGE.



Je vous laisse avec ce texte :





UNE PHRASE 



Tout est fini, dis-je. 



Qu'est-ce qui te fait dire ça, demanda ma sœur. 



Parce que, expliquai-je, si ça n'est pas fini, ça le sera bientôt,



ce qui revient à la même chose. Et si c'est le cas,



il n'y a aucun intérêt à commencer 



ne serait-ce qu'une phrase. 



Mais ce n'est pas pareil, dit ma sœur, finir bientôt. 



Il reste une question. 



C'est une question stupide, répondis-je.



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Recueil collectif de recettes d'hiver

Malgré la brume et les nuages gris de l'hiver, le langage est précis et les mots touchent leurs cibles sans détour, comme des rayons qui percent le froid pour atteindre la peau des objets, et la nôtre aussi.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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L'iris sauvage

Ce recueil est vraiment étrange, représentant les obscurs contrastes d'une poésie moderne, en particulier de par la façon d'aborder les thèmes poétiques, dans un style sonnant très 19 éme siècle. La nature, les fleurs, l'univers du jardin sont évoqués d'une manière symbolique, transfigurant une relation intime avec l'autrice, sa famille et configurant dans une forme presque mystique, les mots de la poétesse pour entrer dans un dialogue polymorphe avec Dieu, figure insaisissable, dématérialisée, où les vers se perdent dans l'infinie beauté du mystère de la création. Oscillant entre une recherche d'un moi, d'un nous contemplatif et intérieur, semant les petites graines d'un jardin d'Eden exhalant une quiétude poétique inachevée, l'autrice préfère parfois, l'interrogation, l'impératif demande à une entité métaphysique impalpable, de répondre à des questions existentielles du quotidien, renvoyant presque immédiatement, comme un paradoxe ces mêmes énigmes, aux membres de sa tribu familiale. Ce recueil qui a reçu le prix Pulitzer et l'autrice le prix Nobel de littérature, peut sembler surcoté, tellement sa compréhension complète paraît difficile, néanmoins, en se posant comme une poétesse à la philosophie poétique exigeante dans ses vers, elle demeure une curiosité atypique dans le monde de la poésie contemporaine de par sa démarche dialectique aux arcanes encore indéchiffrables.
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Recueil collectif de recettes d'hiver

Dans ce livre, la voix simple et mystérieuse de Louise Glück est immédiatement reconnaissable. Du Poème initial au Chant final, ce livre se compose de quinze poèmes dont les plus longs renouent – par la fable, le conte ou une « histoire sans fin » – avec la tentation de la narration.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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L'iris sauvage - Meadowlands - Averno

La Prix Nobel de littérature 2020 tentait d’accorder la trivialité des existences à la puissance lumineuse du monde.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Averno

Recueil de poésie de Louise Glück, prix Nobel de littérature 2020.

Recueil bilingue anglais (USA)/français traduit par Marie Olivier.



Des références mythologiques avec Perséphone, sa mère Déméter, son oncle et mari Hadès qui l'a enlevée.

Déesse des Enfers. D'où le titre du recueil, Averno, un lac volcanique à l'ouest de Naples qui serait l'une des entrées des Enfers, le passage entre les deux mondes.



La poétesse mélange mythe et réalité en traitant de sujets universels : l'enfance, la famille, l'amour, l'âme, la mort...

Je n'ai pas accroché à tous les poèmes car le sens m'a parfois échappé, mais j'ai aimé les mots de Louise Glück, d'autant plus que je suis adepte de mythologie.
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L'iris sauvage

Comme beaucoup, je n'avais jamais entendu parler de Louise Glück avant 2020, l'année où la poétesse américaine reçut le prix Nobel de littérature, et il a fallu l'annonce de sa mort en ce mois d'octobre 2023 pour la lire. Il semblerait que ce n'était pas son genre d'être sous les projecteurs, préférant l'ombre.

J'ai donc choisi de lire son recueil de poèmes le plus connu, modeste façon de rendre hommage à sa poésie sobre et dense.



Dans "L'iris sauvage" l'individu et la nature sont liés à travers les saisons et les lieux. On est dans un jardin où la voix qui s'exprime n'est pas toujours celle d'une personne et je trouve très poétique de faire parler les fleurs.

Dans ce jardin on croise parfois des humains, John le mari et Noah le fils. Peut-être s'agit-il de l'Eden ? Je n'en suis pas certaine car il est aussi question de planter des tomates, de la vie quotidienne et pour ce qui est moins paradisiaque, de dépression et de désespoir.



Il n'y a pas d'histoire à proprement parler mais une atmosphère particulière grâce à une construction dépouillée et rythmée et si j'ai lu que Louise Glück parvenait à dire la beauté tragique de toute vie sur terre, elle le fait le temps d'une floraison.

J'attends donc un nouveau rendez-vous avec cette poétesse qui sait aussi utiliser le langage se tous les jours.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge XXème siècle 2023

Challenge ABC 2023-2024

Challenge Nobel illimité

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Nuit de foi et de vertu

D’un regard omniscient, la poétesse s’empare de choses simples : objets, bruits, moments pour en tirer des révélations de notre conditions humaine et notre monde.
Lien : https://www.elle.fr/Loisirs/..
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Averno

Comme une ode à la nature et la contemplation, Louise Glück pense une nouvelle fois en cycle, en saison et en destruction.
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Meadowlands

Avec son thème universel, Louise Glück permet à tous les lecteurs et lectrices de se retrouver dans ses textes et d’éprouver une forme d’empathie pour ses personnages.
Lien : https://www.elle.fr/Loisirs/..
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L'iris sauvage

Autour du jardin et des fleurs, la poétesse dresse de belles métaphores sur l’absence divine, l’inconsolation et l’identité.
Lien : https://www.elle.fr/Loisirs/..
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The House on Marshland

Avec cette œuvre, elle esquisse les contours de ce qui se révélera plus tard comme ses thèmes de prédilection.
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L'iris sauvage

Un Nom appelle un Verbe aussi le Nom de l'Iris dérivé du grec "arc-en-ciel", appelle un Verbe, et pas n'importe lequel ! En effet, le nom générateur convoque le Verbe créateur, de la Genèse, et l'arc-en-ciel, ou l'Iris sauvage, permet(tent) à la terre et au ciel de communiquer. La poétesse prête sa voix aux fleurs, à des éléments de la nature, terrestres, mais elle prête aussi sa voix au Verbe qui répond et qui se manifeste (par les couleurs de l'arc-en-ciel, par exemple).



Le personnage poétique qui déambule en un Jardin plus ou moins réel, plus ou moins allégorique, et qui converse en ce jardin, se livre à un Amour désespéré, un Amour qui doute parfois, souvent, et se laisse errer au gré de sa mélancolie ce qui fait que ce personnage, confus, perçoit plus volontiers l'ombre que la lumière en son jardin. (Comme elle le dit elle-même, son Jardin ne se trouve pas en Sicile, ou en Californie, mais dans le Vermont). Et son chant tourne à l'élégie, à la plainte, à la lamentation, car elle se désole de l'absence de toute manifestation divine, et elle se laisse séduire par la clarté de la lune, par une lumière qui dénature en quelque sorte la lumière qui ne saurait se voir sans être éblouie, et aussi s'identifie-t-elle plus volontiers, il me semble, aux plantes qui poussent dans l'obscurité et dans l'humidité, aux mauvaises herbes, aux fleurs qu'on cueille pour les abandonner aussitôt derrière nous, aux fleurs toxiques (comme l'iris, qui pourrait décorer un exemplaire des Fleurs du mal), ce qui fait qu'à la fin, on se retrouve non pas à célébrer le Jardin mais à s'en plaindre.



PS : je dépose moi aussi une plainte contre mon jardin car il pleut trop et mes légumes meurent noyés. Mais j'aime bien mon jardin quand même.
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