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Critiques de Marcela Iacub (70)
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M le mari

Un livre devient une obsession lorsque il vient roder la nuit vos songes comme la marée s'amusant de son va et vient sous la puissance de la Lune, pouvoir de son abstraction ensorcelante, M le mari écho d'une émission venait tinter mes émotions pour être enfin lu et dévoré puis digéré avec délectation! Outre l'intrigue bien orchestrée et la folie dévorante de la narratrice, cette aimantation imaginaire s’effondra tel un château de cartes lorsque les pages s’effeuillaient sous mon regard imperturbable, noyé par la simplicité de l'écriture et l'amertume de ma déception. Marcela Iacub frôle l'inachevé avec ce roman sans prétention.Une folie terne où se meurt le pauvre Baudelaire pris en otage par ce tueur en série de la vieille lune.

Le merveilleux s'éparpille dans les divagations intellectuelles de notre héroïne, ce long couloir de pensées s'étire avec maestria et enflamme notre appétit érudit, danse avec fièvre les réflexions sur ce tueur artiste mettant en scène ces actes meurtriers tel un tableau d'un grand artiste, voulant devenir une sommité reconnu par son talent incompris...M le mari est une fable moderne sarcastique sur l’adultère, caché par les éventements du tueur en série devenu un symbole français au détriment des sérial killer outre atlantique. Marcela Iacub aime disséquer les sentiments avec une originalité incroyable dans une mise en scène presque cinématographique, s'entrecroisant l'amour d'un couple jusqu'à sa rupture totale, la relation difficile d'une femme célèbre dans l'écriture avec son entourage, toujours prisonnière de son succès et de la jalousie des autres, la frustration intellectuelle des hommes face à la réussite sociale de leur femme. Un roman plaisant avec de beau passage, des réflexions amusantes et surprenantes au soupçon policier, au souffle romanesque, à la douceur littéraire.
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Confessions d'une mangeuse de viande

Emprunt médiathèque. Octobre 2015. Je dois ce livre à babelio et plus précisément à Sauveterre, auteur de la liste : Quels droits pour les animaux ? Je remercie donc le réseau pour cette lecture au combien éclairante et "obsédante".



Chercheuse au CNRS et juriste, Marcella Iacub a donc mangé de la viande durant des années (on ignore combien exactement), de l'Argentine à la France et sous toutes ses formes (terrines, barbecue, rôtis, jambons...). Pour faire face au dilemme que cette nourriture provoquait en elle, elle a employé, ainsi que nous sommes nombreux à le faire, une multitude de stratagèmes de justification allant de l’occultation de la mise à mort des animaux à l'acceptation pure et simple de notre rôle humain de "prédateurs". Un jour, parce-qu-elle lit le texte de Plutarque, Manger de la chair, elle ne pourra plus manger un être auquel on aura ôté la vie pour satisfaire sa gourmandise.



Cet essai m'a vraiment plu. La vache ! C'est le mot. Comment porter les dents sur une brochette et la trouver bonne sans penser à l'agneau qui bêle ou au cochon qui crie. Édifiant ! Au cours de ce petit texte, Marcella Iacub fait plus que révéler ce qui l'a poussée au végétarisme, elle explique surtout comment et pourquoi elle a pu manger de la viande pendant des années. Oui il s'agit d'une véritable confession. Le seul défaut de ce texte à mes yeux réside dans la justification de l'alimentation carnée, je l'ai trouvée tirée par les cheveux. Intellectuelle ou tout bonnement simpliste, on n'y croit pas. Après tout, on sent juste que l'auteur n'y croit pas non plus. Elle voudrait avoir osé dire "Non !" dès le début, avoir lu Plutarque plus tôt et changé avant.



Et oui, nous savons parfois en ouvrant certains livres qu'après les avoir lus plus rien ne sera comme avant, alors nous ne les ouvrons pas.
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Antimanuel d'éducation sexuelle

Quoiqu'on puisse ne pas adhérer à toutes les idées de Marcela Iacub, cette ouvrage a le mérite d'aborder la question du rapport à la sexualité de la société sous un angle neutre : celui du droit. Au travers l'évolution des lois, c'est notre rapport à la sexualité et à la sexuation qu'on entrevoit. Un ouvrage salutaire !
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Antimanuel d'éducation sexuelle

C’est à une contre-histoire de la sexualité que les auteurs nous invitent. Une contre-histoire intéressante, perspicace, à la conclusion dérangeante. Une contre-histoire digne des enseignements de Michel Foucault. Et si la libération sexuelle n’était qu’une mythologie contemporaine derrière laquelle se cache, encore et toujours, une conception normative de la sexualité ?



Pour répondre à cette question, les auteurs s’emparent du constat qu’il est somme toute assez paradoxal de vivre dans une société qui se dit ouverte, tolérante, libérée des chaînes victoriennes, et qui, dans le même temps, n’a jamais autant pénalement réprimé la sexualité. Or cette répression, cette montée en puissance des délinquants dits sexuels, ne serait pas la preuve mathématique de la multiplication des violences sexuelles, mais bien celle d’un ensemble de dispositifs et de pratiques juridiques qui, en faisant entrer la notion indéterminée de sexualité dans le monde du droit, ont abaissé le seuil de la sécurité juridique. L’affaire d’Outreau est là pour le rappeler : en matière de crimes sexuels, la présomption d’innocence est d’une telle fragilité qu’elle a pu céder face à des expertises de crédibilité dont chacun sait, pourtant, qu’elles ne prouvent aucunement la matérialité des faits.



Pour autant, il ne faudrait pas en conclure que cet ouvrage s’adresse exclusivement aux initiés, et en particulier aux juristes. Il n’en est rien. La démonstration est une partition dynamique qui ne se perd pas dans les crissants méandres de la technique jurique. Et qui a le vague pressentiment qu’il y a, dans notre manière contemporaine de concevoir la sexualité comme le noyau de l’identité psychique, quelque chose qui relève d’un régime de pouvoir, quelque chose qui crée de la culpabilité au lieu de soulager les consciences , trouvera assurément dans ce livre, de quoi transformer ce pressentiment en une puissante force de conviction.



Steve Renaud
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Aimer tue

Cours essai sur la perversion narcissique, la destruction psychologique de l'autre en amour, sous forme de 5 cas relatés et décortiqués. Cela me semble un peu de l'amateurisme, psychologie de gare, bref si vous aimez preferez de loin les ouvrages de Yalom. Heureusement très court. Se lit très facilement.
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Oedipe reine

Elle est vraiment gonflée , cette Marcela Iacub. De livre en livre elle m'épate chaque fois un peu plus. Ce qu'elle écrit, ce qu'elle décrit et théorise ici ( la formidable puissance du "jouir" des femmes : cette "Méduse" tapie dans leurs organes et la plupart du temps ignorée d'elles-mêmes ) c'est quand même pas piqué des hannetons ... pornographiques.

Avec cela très docte, très didactique . Une histoire de vengeance, tout à la fois démarquée de Sade, de Laclos (Mme de Merteuil), de Diderot ( Histoire de Mme de la Pommeraye), sur un ton qui se veut très contemporain en même temps que très XVIIIÈME siècle libertin.

Il faut croire qu'elle était très très en colère , madame Iacoub, quand elle a perpétré ce livre: contre un mari? Un ou des amants?

J'ai bien envie de suivre mon propre regard...



Pour arriver à conduire un tel projet il faut en tout cas être une sacrée bonne femme, doublée d'un très bon écrivain. Pourtant, je ne saurais dire si j'ai aimé ou détesté ce livre -au final, ni très crédible ni très sérieux , mais d'une crudité, d'une cruauté sidérantes.

Je l'ai lu......médusée!
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Belle et bête

Les livres que je présente sur le blog, Instagram ou que je lis tout simplement me déplaisent très rarement. Je les choisis en fonction de leur résumé ou de l'auteur lorsque j'affectionne sa plume. Je suis très éclectique et très curieuse de ce qu'on peut découvrir dans un livre. J'aime le triste, le drôle, le joyeux, l'enchanteur comme le magicien, l'horreur comme la torpeur. Chaque livre me donne des sensations. J'ai eu la surprise de ne pas avoir été déçue par les services de presse que j'ai pu recevoir. Chaque livre est une parole à lire, comprendre, ressentir, faire vivre. 



    Mais ici... Je n'ai pas aimé, je n'ai pas détesté. Certes, il s'agit d'un témoignage, mais plutôt d'un règlement de comptes entre une femme et l'homme qu'elle a perdu/quitté. Je ne savais pas qu'il s'agissait de DSK. À la limite, qu'il s'agisse d'un personnage public n'a pas rendu ma lecture meilleure ou pire. Je ne connaissais pas l'auteur. Je ne connaissais rien du "buzz médiatique" dont le livre a fait l'objet à l'époque. Marcela Iacub y décrit de façon cru ce qu'a été sa "relation" avec DSK, du début, à la fin. La parole de l'une sans la réponse de l'autre. 



    Ce qui me perturbe, c'est qu'elle partage de façon provocante ce qui à mon sens doit rester de l'ordre de l'intime. Le "Tu" inlassablement accusateur du livre était éprouvant. La comparaison avec un cochon, à mon sens, inutile. De plus, il y avait un grand vide dans ce livre : des reproches, beaucoup de reproches, du narcissisme fortement indigeste. 

    J'ai lu, très vite. Je pense même que les personnes dans les transports en commun qui m'ont vu lire ont pu apprécier ma mine fronçant les sourcils, l'air à la fois étonné et incrédule. Car j'ai été étonnée du début à la fin du ton du livre, de cette plume pourtant si brute, et en même temps incrédule, au début tout du moins, je ne pensais pas qu'il s'agirait d'un nombril parlant à un autre nombril. 



    J'ai beaucoup de mal à considérer ce livre comme un roman. Ce qui est dévoilé est de l'ordre du privé. Marcela Iacub est une adulte face à un autre adulte. Il n'y a pas matière à polémique, les lignes de ces pages ne le méritent pas. Cela aurait dû rester dans les placards de la vie privée. On n'y apprends rien, ce la ne nous concerne pas.

    Je ne regrette pas ma lecture. Je ne suis pas capable de vous dire qui a eu ce discours, mais "un livre, même s'il ne nous a pas plu a sans doute réveillé des émotions en vous, c'est qu'il a réussi la moitié du chemin". 
Lien : https://lecturedaydora.blogs..
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M le mari

Un roman intéressant mené de front par une femme intellectuelle et intelligente, une femme séduisante qui rencontre son succès dans sa vie professionnelle tant sur la recherche que dans la publication de ses écrits. Elle est mariée à un homme intellectuel et universitaire également, non reconnu par ses pères, un succès qu’il pensait pourtant, plus jeune, aisément réussir. Alors que son mariage bat sérieusement de l’aile, un sérial killer sévit dans le quartier. Le doute s’installe dans la tête de l’héroïne le jour où, seule et n’ayant plus envie de ruminer, elle s’amuse à le profiler…



A travers l’histoire de son personnage principal, l’auteure détruit les faux semblants du mariage et attire l’attention sur ce continuel débat qu’est la réussite de la femme par rapport à celui de son conjoint ou mari, sur le fait que ce soit la femme qui entretienne le couple et non l’inverse. Sous cet aspect, le récit se révèle féministe. Au sein de son mariage, la femme ait bien ancré dans son monde, elle a des œillères vis-à-vis de son mari dont la jalousie devient disproportionnée face à la réussite de sa femme, une distance se met en place au fur et à mesure, les doutes s’installent, les mensonges s’accumulent, les révélations sont destructrices, les apparences sont souvent trompeuses et les non dits révélés prennent une ampleur conséquente. De là le conflit est sans retour. Comment réagir face aux révélations accablantes quand on aime ? L’amour peut-il tout pardonner ?



On suit aussi les relations de cette femme avec les autres : ses amis entre autre mais aussi avec un journaliste à qui elle demande conseil, elle semble souvent détachée, à distance de ceux qui l’entourent. L’écriture et la pensée prenant le pas sur le reste de sa vie et ses échanges sociaux.



Et puis en parallèle de toutes ces réflexions philosophiques, il y a la présence menaçante d’un sérial killer qui commet un crime près de l’habitation de l’héroïne. Cette dernière prend goût à décortiquer la psychologie de ce tueur anonyme qui aime envoyer des lettres littéraires. Mais peu à peu la ressemblance avec un proche s’épaissie, les doutes s’installent. Qui est ce tueur ? La folie s’insère t-elle en elle ? Les discours des uns et des autres se heurtent et l’héroïne ne sait plus sur quel pied danser.



Le roman est vraiment prenant voire très haletant sur le dernier tiers ! C’est très bien écrit, la plume de l’auteure est fluide, intelligente et agréable à lire (ou à découvrir comme c’est mon cas). Au départ, on se demande où elle veut nous amener, quelques longueurs ici et là nous ennuient, mais très vite, par la simplicité d’une réflexion, elle nous alpague dans cette histoire. Les mots sont vite imprégnés, les phrases défilent et les pages sont dévorées ! C’est assez remarquable. Elle déroute et balade le lecteur. Un roman qui tout du long nous questionne : Qui est vraiment le mari de cette femme ? Qui est vraiment cette femme ? Baigne t-on dans sa folie ? Essaie-t-on de la rendre folle ? De nous faire croire qu’elle l’est ? Est-elle menacée ? ou bien l’affaire du sérial killer n’est-il qu’un fait divers indépendant du questionnement de la femme ?



En bref, un ouvrage bien construit, intelligemment mené et qui ouvrira le lecteur sur certaines réflexions liées au couple et à la femme tout en le stressant de l’ombre menaçante d’un serial killer. Un contraste saisissant et plutôt bien réussi par l’auteure. Une très belle découverte !



Je remercie les éditions Michel Lafon et plus particulièrement Camille pour leur confiance dans ce partenariat.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Jouir, obéir et autres activités vitales

L'avant propos écrit par l'auteur explique le titre que Marcela Iacub a donné à ses chroniques dans le journal Libération, "contresens", en référence au marquis de Sade. Ce sont certaines de ces chroniques qu'elle a rassemblées dans ce livre.

A travers ces articles, elle repense le rôle des journalistes; ne plus donner à lire une pensée dominante, mais donner à penser. Ne plus seulement rapporter des débats et prendre position, mais élever la réflexion pour mettre le doigt sur ce qui est laissé de côté.

Pour cette auteure habituée des publications universitaires, cela implique un changement dans l'écriture. Passer du statut d'essayiste à celui de narratrice, se cacher derrière un personnage demande quelques ajustements.

Ce livre est le reflet d'une époque, il est daté par les films et les débats auquel il fait référence. Si cet ouvrage était lu dans quelques années, il serait un tableau d'un état d'esprit, d'une réflexion à un moment donné sur le mariage pour tous, l'homoparentalité, l'uniformisation des normes familiales....



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M le mari

Waouh! Quel "pages tourneur " que ce petit livre! Il se lit d'une traite.

Bien sûr , la résolution de l'énigme est quelque peu alambiquée. Bien sûr, c'est un peu , et même tout à fait, "Jack l'Eventreur chez les Intellos"....



Mais le récit est conduit avec brio par une narratrice intelligente et perspicace. On la suit dans ses déductions, ses emballements paranoïaques, et jusque dans sa volonté de s'aveugler, ou de se forger des théories subtiles pour ne pas écouter les avertissements.



Un très bon livre. Dans un genre littéraire qui me semble-t-il n'est pas le vôtre, madame Iacoub, chapeau!
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M le mari

Ce roman m'a plu. J'ai d'abord apprécié ne pas vraiment savoir où j'allais. En effet, étant donné la manière dont la narratrice présente les choses, j'ai commencé par m'amuser de ses suppositions. Ensuite, je me suis dit que parfois, les théories les plus invraisemblables pouvaient être exactes, d'autant que l'héroïne avait réponse à tout, et que ses arguments étaient valables.



Elle-même est d'ailleurs captivante: on s'identifie à elle, on admire la manière dont elle raisonne.

[...]

Lire la suite sur:
Lien : https://www.lalivrophile.net..
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Belle et bête

Livre réellement sans intérêt...

Si toutefois les faits étaient réels... Mais non...
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Une société de violeurs ?

Choquée par le déroulement de l'affaire DSK et par l'attitude extrémiste de certains groupes féministes, Marcela Iacub, juriste et directeur de recherches au CNRS, décida d'écrire cet essai sur le viol et sa répression. Que se passa-t-il réellement dans cette chambre de l'hôtel Sofitel ? Comment des accusations d'une gravité extrême firent long feu en raison des mensonges et des innombrables versions de la plaignante ? Comment a-t-on pu piétiner à ce point la présomption d'innocence ? Elle fait remarquer que notre pays est avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne, l'Etat démocratique qui réprime le plus sévèrement et le plus efficacement le viol. Depuis 1980, les lois ont été durcies jusqu'à instaurer le viol entre époux. Les condamnations ont été multipliées par plus de dix et les accusés ont de plus en plus de peine à faire la preuve de leur innocence. Pour l'auteur, ces pratiques représentent une dérive dangereuse car elles inverseraient le sens de la recherche de la vérité. En droit démocratique, le ministère public se doit de prouver les faits et d'établir la culpabilité sans exiger que l'accusé fasse preuve de son innocence. La grandeur de ce principe essentiel résidant dans le fait qu'il vaille mieux laisser un coupable libre qu'enfermer un innocent injustement. Un livre intéressant et qui remet les pendules à l'heure sur un sujet particulièrement sensible. Comme en toute chose, Mme Iacub nous rappelle qu'il faut savoir raison garder. Une sorte d'anti-pamphlet de bon sens où les ultra-féministes en prennent pour leur grade...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Qu'avez-vous fait de la libération sexuelle?

Je n’ai vraiment pas aimé, qu’il s’agisse du contenu comme de la façon de l’exposer.



Pour ce qui est du contenu, c’est bien simple: le féminisme est conservateur puisqu’il réduit la sexualité à un rapport de domination des hommes sur les femmes, alors que depuis les années 1970 (et la libération sexuelle), on ne devrait pas interdire la sexualité.



Sauf que pour Marcela Iacub, dans sexualité, il y a prostitution. Voilà, voilà pour le contenu.



La question de la prostitution a toujours été une question clivante, même entre féministes, je peux donc comprendre l’intérêt de faire un bouquin pour défendre et argumenter sa position. Oui mais, il y a argumentation et argumentation.



Le bouquin consiste en une réflexion menée par Louise Tugènes, décrite comme une « idiote », terme défini comme quelqu’un qui mets plus longtemps que les autres à comprendre une notion quelconque.



Si cette démarche peut revêtir un intérêt pour avancer pas à pas dans un questionnement, une recherche des réponses disponibles puis leur critique, Marcela use et abuse de ce procédé en y adjoignant des exemples caricaturaux. Tout au long de ce récit, sa méthodologie reste la même. Je pose un principe, généralement représentant la majorité dans le monde féministe, j’oppose un exemple caricatural qui va à l’encontre dudit principe. Tu ne peux pas être d’accord avec l’exemple présenté, donc tu te positionnes contre le principe du départ. Et elle répète cela indéfiniment.



Louise commence par constater que malgré la libération sexuelle proclamée, le quart des personnes incarcérées en France l’est pour des crimes sexuels. Elle lie rapidement le crime sexuel au viol (absence de consentement) et y oppose donc la prostitution dont le fondement même est un consentement contractualisé. Elle soutient ensuite que la prostitution est un formidable moyen de se faire un peu d’argent, surtout lorsqu’on est étudiante, et en très peu de temps, laissant loisir à toutes d’étudier un max pour faire une brillante carrière par la suite. Elle reconnaît tout de même que cela peut être difficile d’un point de vue éthique, mais franchement, est-ce plus difficile que de bosser chez Mc Do’ alors qu’on est végétarienne convaincue? (principe / contre principe caricatural).



A ce moment là, j’ai pensé à brûler le bouquin, puis je me suis souvenue qu’il appartenait à une collègue, puis je me suis dit que ça ferait un chouette sujet d’article, et puis il me restait un max de stations de métro à faire, alors…



Mais il y a tout de même des moments où cette méthode argumentative atteint des sommets.



C’est le cas quand Louise appelle une amie pour lui parler de ses recherches et que cette dernière lui confie qu’elle est actuellement en procès contre la professeure de son fils qui a tenté d’abuser de ce dernier. Louise appelle le fils en question qui a 17 ans et qui lui parle de la formidable histoire d’amour qu’il vivait avec sa jeune prof’ jusqu’à ce que sa mère s’en mêle et leur piétine le cœur sans scrupule. On en revient à principe unanimement reconnu (il faut protéger les enfants des abus sexuels) / contre exemple caricatural (en réalité l’enfant a 17 ans, il est heureux avec cette femme).



Ce modèle revient aussi avec sa belle mère qui s’est fait stérilisée très jeune pour ne pas prendre le risque de tomber enceinte (féministe affirmée) et qui finalement décide de faire appel à une mère porteuse à un âge très avancé et se définit comme « co-auteure » de l’enfant à naître.



Bref, une fois qu’elle nous a fait le coup trois fois, et que l’on comprend que la trame même de ce bouquin ressemble fortement à une démonstration par l’absurde, que l’énervement retombe et qu’on a reposé le briquet pourtant quelques minutes plus tôt près à brûler le livre, il devient intéressant d’anticiper les cas extrêmes qu’elle va nous sortir de son chapeau afin de déconstruire le féminisme actuel.



Navrant…
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En couple avec moi-même

Un peu trop dubitative et critique (négativement sur ce livre). En bref, l'auteure a l'air de penser à l'universalité de sa pensée. Je ne suis pas sûre qu'être "amoureu(x)se de soi-même" soit le comble du bonheur dans nos sociétés, comme j'eusse espérer que ma précédente histoire d'amour ne fut pas qu'un jeu maître assistante, comme ont l'air tous les quadra à rechercher leur propre amour propre dans la jeunesse quand celle ci y assouvit sa quête sociale et professionnelle...Je schématise, ce qui est pourtant dit, et je n'adhère à rien. Un 2 étoiles pour le style de l'écriture.
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La fin du couple



Ce que j'ai aimé dans ce nouvel essai de Marcela Iacub, c'est son côté rentre-dedans, mélange d'analyse sociologique et historique qui débouche sur une idée de virage révolutionnaire et utopique. J'ai retrouvé soudain cet esprit du début des années 70, époque de tous les possibles. Si comme elle l'annonce, le couple touche à sa fin, réinventer autre chose se révèle être un défi sacrément stimulant, surtout avec les idées qu'elle préconise en fin d'ouvrage.

Avant de plonger dans un demain sans couple au sens où nous l'entendons en ce moment, l'auteur nous dresse un état des lieux. Nous sommes de plus en plus seuls, beaucoup sont isolés, divorcés, ne voyant plus leur famille, n'ayant pas d'amis. Les chiffres de cette solitude ne cessent d'augmenter depuis quelques décennies. La faute à qui ? Sans doute à une société qui n'arrive plus à créer du lien mais surtout, nous dit l'essayiste, à cause de l'Etat qui s'immisce dans la vie du couple en légiférant à tour de bras.

Le code civil de Napoléon organisait les relations entre époux en introduisant un code de bonne sexualité ( celle pratiquée dans le mariage) et de mauvaise sexualité ( celle que l'on pratique hors mariage). La première conséquence de ces textes est un homme tout puissant et d'une femme donnant des enfants pour continuer la lignée ( voire pour devenir de la chair à canon). Toutefois, la femme peut en quelque sorte se venger car un enfant qu'elle aurait conçu hors mariage sera obligatoirement reconnu par le mari. Au fil du temps, l'arrivée de la contraception et de la libération des moeurs va amener le code civil à changer son regard. Dans les années 70, on s'attachera moins au sexe dans ou hors mariage pour retenir plutôt les sentiments entre époux et les maternels.

Le législateur, au fur et à mesure des avancées sociales, légiférera pas mal et finira par donner une relative puissance à la femme en lui octroyant le droit de porter plainte contre son mari pour viol conjugal, harcèlement ou autres violences, tout en la maintenant dans un rôle obligatoirement maternel. J'avoue que sur cette partie là, j'ai eu un peu de mal à suivre la démonstration de Marcela Iacub, jouant avec les éléments qui l'arrangent et prenant des détours parfois un peu abrupts. Le résultat, pour elle, est que le trop de lois fragilise le couple, obligeant la femme à un rôle maternel pas du tout inné ( " Il est fort possible que ce qui épuise tant les femmes soient moins de s'occuper de leurs enfants que de mesurer la distance qui sépare les sentiments réels de l'idéal de l'amour maternel qu'elles ont intégré et à l'aune duquel elles développent un terrible sentiment de culpabilité." ) et rendant l'homme méfiant vis à vis d'une compagne prompte à l'accusation devant un tribunal. Il n'en faut pas plus pour prédire la fin du couple traditionnel, lieu de dangers et de rancoeurs.

Et que propose Marcela pour la suite ? Elle se tourne hardiment vers deux philosophes utopistes : Wilhem Reich et Charles Fourier, cherchant dans leurs idées, un possible modèle pour demain.

La suite sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Oedipe reine

J'avoue que j'ai bien été embêtée pour délivrer un nombre d'étoiles à cette histoire ... D'un côté, une histoire d'initiation sexuelle (avec des personnages très communs : la trentenaire experte et très prétentieuse, la jeune fille ingénue, le vieux libidineux, l'amoureux suicidaire en rut, le chauffeur érectile ...) au service d'une vengeance, histoire pas très originale même si le moyen l'est un peu plus. D'un autre côté, un vrai discours féministe sur la sexualité surtout des femmes mais aussi un peu des hommes, qu'il est agréable de lire parce qu'il est rare. Ceci étant dit je n'y adhère pas entièrement, d'une part parce que la narratrice est très péremptoire et semble avoir acquis le savoir absolu en la matière, d'autre part parce qu'elle élude des pans entiers de la sexualité, en premier lieu la bisexualité féminine (la bisexualité masculine est en revanche évoquée de manière très sage, il me semble). Reste que je retiens cet argument si peu souvent avancé dans la lutte pour l'égalité : le pouvoir libérateur de l'orgasme. Cependant, j'avais déjà entendu l'expression mais je ne vois toujours pas le rapport entre orgasme et méduse, si quelqu'un veut bien m'expliquer ... Bref, j'ai un sentiment mitigé regrettant qu'un discours vraiment progressiste soit mis au service d'une histoire de peu d'intérêt, la vengeance n'étant, elle, pas très progressiste.
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M le mari

Les états d'âme d'une femme mal dans son mariage ? Et non, bien plus que ça ! Un polar... Son mari ne serait il pas un tueur en série ? Ou bien un infidèle ? L'auteur nous mène par le bout du nez et j'ai adoré ça ! Je vous le conseille mille fois.
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Belle et bête

A EVITER ....... Heureusement que je n'ai pas acheté ce bouquin, 80 pages pour défendre DSK par une folle. Roman ? Autobiographie ?



Quelle est la part de vénalité de Marcela Iacub, est ce du journalisme ???



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Belle et bête

Complètement oublié de rédiger une chronique sur ce mini roman à clef que l'on m'avait prêté lors de sa parution.

"Beaucoup de bruit pour rien" car dans ce récit ,il ne se passe RIEN, à part quelques séances grotesques de gazouillis dans l'oreille.

Si vous vous attendiez à des scènes érotiques et un supplément de scandale, vous serez déçus.

Ce livre est un pétard mouillé et Marcela Iacub une bien étrange personne.
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