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Critiques de Maryna Uzun (188)
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Au piano bigorneau

Écrire un billet sur ce livre de la même façon que je le ferai pour un roman est impossible.



Ce livre ne peut pas se résumer. Il est hors norme. C’est un fleuve d’émotions en fusion. Chaque page nous inonde, parfois dans des termes crus, de passion. De même que l’Amour y transparaît partout.



Durant toute ma lecture, j’ai eu l’impression de vivre une psychanalyse qui a amené la narratrice à renaître sur un piano dans un hall de gare.



J’ai toujours eu beaucoup de difficultés à exprimer mes émotions mais ce livre m’a beaucoup plu et je remercie beaucoup @Nemorino pour m’avoir permis de vibrer avec ce superbe texte.
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Fière comme une batelière

A en croire la sagesse populaire les gens heureux n’ont pas d’histoire. Maryna Uzun dans ce nouveau livre s’emploie, avec succès, à dynamiter ce préjugé.

A travers la vie d’Irène, née à la fin des années 1920 dans un milieu de bateliers, d’où le titre, elle nous prouve qu’au contraire le bonheur se gagne. Ou plutôt qu’il faut croquer dans la vie à pleines dents pour que les moments de joie et de plaisir contrebalancent les inévitables malheurs qui s’abattent sur nous.



Objectivement Irène a connu bien des vicissitudes : des parents durs à la tâche et peu à l’écoute de leurs nombreux enfants, qui grandissent comme ils peuvent. Puis un mari, Raffaelle, qu’elle adorera toute sa vie alors qu’il a bien des défauts. Irène a toujours eu un caractère fort et indépendant, capable de rebondir sans arrêt pour procurer à sa famille le minimum vital entre Belgique et Italie. Elle s’intéresse à beaucoup de choses. Elle est aussi capable de se réinventer dans un nouveau travail (coiffeuse).



Une de ses petites filles, Alicia, est particulièrement proche d’elle. D’une rencontre, à la fin des années 1990, jaillira en elle le besoin de mettre en forme les nombreuses étapes de la vie d’Irène.



J’ai apprécié le style de Maryna Uzun, tout en jongleries. Certains jeux de mots m’ont semblé parfois un peu trop appuyés. Mais comme pour son personnage principal le bonheur de vivre, d’écrire de la prose ou de la poésie, de jouer de la musique l’emporte sur la raison, qui voudrait parfois un peu plus de clarté et d’ordre !



Je remercie l’autrice qui m’a adressé ce livre au format numérique.

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Au piano bigorneau

AU PIANO BIGORNEAU, roman, Maryna Uzun, Livre Actualité 2022****

Début 2023, en janvier, mois à deux visages, deux regards, vers le passé et l’avenir en embrassant le présent.

Une première page, photo en NB, le blanc flou, un peu ému, monte les marches et s’imagine que le tapis est rouge.

Amour en solfège chanté et joué, imaginé comme souvenir ou une mémoire à revenir sur la charmille de charme, comme un cygne blanc dessinant un échiquier sur la surface de l’eau.

Une fois sortie de son appartement le monde en NB prend les couleurs des mots qui s’appellent et se répondent en écho, cherchent leurs contraires et en font leur compagnons insoupçonnés en y ajoutant un « vin de syllabes » et du « miel de virgules » contre la grisaille, pour éloigner l’acidité. D’autres cherchent un bon grog de janvier « quatre pétales de « v » pour ailer ton cœur, et sept pincées de « i » pour un sourire ample… » p.10 de clown ou de petite souris.

Paris, fermé par un vilain virus, s’ouvre en loukoum pour une échappée de quelques 200 pages, et l’accueille elle une plume, lui Némorino son faon qui s’en va et revient sans crier gare, et Hap de loin et de très près, et d’autres encore, plus près qu’on ne peut soupçonner.

C’est un « alpage fabuleux » avec son herbe juteuse, il porte en lui une imagination sans haie ni portillon, follement amoureuse d’une couture arlequin aux losanges en tissu ou petites pierres, qui cache quelque chose, comme une goutte nostalgique de ce qui fut un désir, de ce qui est passion et envol le temps d’une précieuse rencontre, une fin sans fin , un après, une note égarée, un oiseau qui s’envole et puis revient son cœur à 1000 battements par seconde.

Piano bigorneau, spirale s’enroulant sur elle-même, petit coquillage vêtu d’algues qu’il emporte dans son glissando, tissées de notes et de nocturnes, de poèmes en tourbillon remplis de questions, points d’exclamation et de suspension...

Maryna, tu sculptes les mots en baisers espiègles, jongleurs, équilibristes, leur donnes les couleurs de tes rêves et les fais valser avec abandon, puis, encore gourmande de quelques jongleries improvisées tu les attires dans un « complot galant » p.19 de métamorphoses, préfixes, suffixes et métaphores. Une vraie « choucroute entremetteuse »!p.19

« Fantaisie folle, anime-moi, mes variations sur la même affre ! La Tour Eiffel changera de pattes d’eph, déchiffrera mon feuilleton, le plus quotidiennement possible, contre champagne et réveillons ! » p.20

Un livre fouilles autant qu’un livre citations et hommage en leitmotiv à la Tour Eiffel, que je connais aussi, différemment.

Et des personnages, très proches portent une mantille de fiction, de souvenirs passionnés, amers ou citron, pâtes que tu souhaites de la même trempe que toi et te désoles que ce soit autrement. Et les mots s’accumulent en enfilant la toque du juge, mais une fois l’acide épuisé je crois entrevoir des éclaircis et le joli sourire du bigorneau.

Traverser les pages, les faire tourner par une envie non apaisée, oublier de suivre ou de comprendre une ligne narrative et déguster à chaque instant les nouveaux chemins que les mots empruntent en toute liberté, l’inattendu sur un tapis volant où le rêve embrasse le brouillard et le grand sourire cajole la peine, les dangers, la menace réelle ou inventée en les laissant sur le dos d’une dame dépitée qu’un ami appelle Oclès.

« Piano sans amour dans les doigts, cela ne peut pas fonctionner » p.45, piano bigorneau, tu es vie appel et souffle, marrée d’envies, flux d’histoires qui se répètent, jamais les mêmes, jamais à personne, vagabondes, uniques, instants éphémères vécus comme éternités, les identifier ? À quoi bon ? Suis pas étonnée que tu fus une bonne élève !

Oiseau aux plumes argentées ornées de quelques gouttes, perles pêchées dans les profondeurs, ornements et fardeau, tu t’élances en flèche, plonges en apnée, danses en cercles de toupie, grimpes par deux les marches du colimaçon, prends le vertige pour compagnon, vis revis et te nourris des choses de la vie qui reviennent « en boucle » p.69 comme un bigorneau.

De temps à autre, une page photo arrive comme pour changer le tempo, elle parle doucement d’une famille de galets aux couleurs du soleil et de l’eau. Une respiration nouvelle prend place et demeure laissant tout le plaisir d’une autre respiration, celle du regard, juste de lui.

Depuis que je lis ta plume, depuis que je parle avec toi, je pense de plus en plus à un lien que tu pourrais avoir avec quelques créateurs, tous colonisés par un feu, une impatience, une force fragile qui peuvent faire beaucoup de bien, du mal aussi des fois… Ils vivent le pire et le meilleur, se tiraillent, s’écartèlent, se consument et se remplissent de joie. Chacune de tes notes, chacun de tes mots sont recherchés, fouillés, déshabillés, écorchés à vif, transformés, et de ce traitement abusif le mot et la note ressortent plus forts, grâce à leur fragilité !

« Poire succulente » ou « hétère raffiné » ? Je dirais ni l’un ni l’autre mais les deux à la fois dans une alchimie heureuse de piano bigorneau !



« l’artiste ne sort jamais de lui-même »,dit Baudelaire, p.126, et moi d’ajouter mon point d’ ?, mais bien sûr que si, et c’est mon humble avis. L’artiste regarde le monde, en est impressionné, s’en imprègne, nous le fait voir autrement, peut transformer la boue en beauté, « se tirer vers le beau au prix des orages » p.127, nous aide à nous émerveiller, à trouver une petite lumière dans notre nuit profonde, on en a tellement besoin.
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Le voyage impaisible de Pauline

Tout d'abord un grand merci à l'autrice, Maryna Uzun, pour m'avoir offert ce livre, avec tant de gentillesse .



Beaucoup de sensibilité et parfois de poésie , se dégagent tout au long du chemin de vie de cette jeune Ukrainienne.

Débarquée à Paris pour se présenter à un concours de danse, Pauline va rencontrer l'amour en la personne de Tom.



Elle nous dit la découverte d'un univers plein de richesses et son intégration qui se fera doucement avec beaucoup de joie de vivre, de naïveté et de fraîcheur.



Le déracinement , et épisodiquement, le retour au Pays, où elles retrouvera immanquablement les habitudes de cette autre vie, près de ses parents qui l'adulent et sont là piliers solides et inchangés.



Puis sera le temps des amours, le temps des changements, le temps des doutes, le temps de faire des projets de vie autre que la danse, qui pourtant, lui semblait-il, était sa seule respiration !



Le drame fera son apparition qui bousculera tout son bel horizon.



Mais la Vie triomphe de tout !



Ce roman est une belle histoire empreinte de tendresse filiale, de joies partagées, de persévérance, d'impaisibles pensées et doutes, mais surtout

d'amour et d'une sincérité touchante.



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Tableaux de l'amour au goût de yaourt (suiv..

...23 juin 2022- 30 juillet 2022



Toujours des petits trésors de musique , de fantaisie et d'amour du Vivant !...Des moments plein d'allégresse que ceux de la lecture "buissonnière " des poésies de Maryna Uzun...

Je qualifie de " Buissonnière " car j'aime les lire au hasard de l'humeur et de l'envie du jour !



Juste en découvrant les titres des recueils de cette artiste- poétesse, on ne peut que remarquer ou imaginer l'extrême fantaisie de l'auteure , alliée à un esprit de " lutin malicieux"..!



Je transcris un extrait du prologue...qui parle infiniment mieux que " mes gribouillages"...On retient la quintessence de ce besoin d'écriture, ce besoin de poésie...Mettre en avant le Beau; nourriture première et vitale de la Vie , qu'elle puisse être déclinée avec un grand V....!



Maryna se souhaite, se rêve " Glaneuse du beau ", et elle y réussit merveilleusement !...dans tous les interstices de nos quotidiens : l'Amour, l'Enfance, la maternité, l'amour des Arts, l'oeil singulier des poètes , la nature, toutes les petites pépites même les plus anodines, du quotidien, ayant leur magie propre ...!



Des poèmes qui transfigurent la " plate réalité " ...qui rendent joyeux...Même dans les poèmes plus tristes,plus sombres, il y a subitement " le clin d'oeil" qui rend le tout

plus léger !



"Que sont ces poèmes ?

Le sais-je moi-même ?

Perles attachées ?

Perles défilées ?



Tableaux de l'amour

Au goût de yaourt

Rien à enlever

Rien à ajouter



Tableaux des forêts

Habitée de livres

La paix méridienne

Des bords de la Seine



Tableaux quotidiens

Par une glaneuse

Glaneuse du beau

Retournant la terre

(...)"



Merci à Maryna Uzun, la "Fée des mots" du rythme, de la couleur virevoltante...!



Sans oublier les illustrations de Dillimour, en parfaite harmonie de ton, avec l'esprit des poèmes!



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Au piano bigorneau

Une année s'est écoulée depuis l'arrivée de ce roman dans ma liseuse.



Je n'ai pas beaucoup lu en 2022.



Je pense aussi que ce roman n'est pas comme les autres, c'est un florilège de poésie, de beauté, d'imaginaire débordant mais aussi de réalité qui est quelque part un peu de la vie de Maryna.



Lu en deux soirées, je me suis régalée avec tous ses mots si bien agencés, rares, qui parlent de musique, d'amour, d'amitié, de sensualité. Un roman original qui nous fait voyager à travers un piano, dont les partitions sont ses mots. Ses contours ne sont pas les nôtres, alors cela nous fait voyager dans une autre sphère.



Beaucoup de joie émane de ce livre, c'est frais, romantique, et le beau s'invite aussi dans les photographies distillées par Maryna.



C'est un roman qui ne se raconte pas, mais à vivre.



Une lecture unique que je ne suis pas prête d'oublier, de par sa beauté d'écriture, les images qu'elle véhicule, mon coeur a été étonné, touché.



Merci Maryna, pour ce voyage hors du temps.



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Les silences d'Isis

Isis et Marc forment un couple. Ils sont amoureux l’un de l’autre.

Est-ce suffisant pour combler la belle et talentueuse Isis ?

Leurs personnalités sont divergentes et malgré tout, ils savent se retrouver dans l’intimité.

Néanmoins, Isis s’interroge.

Elle est si pétillante, pleine de vie et de fantaisie. Artiste peintre, elle sait exprimer dans ses tableaux toute la lumière qui éclaire son être qui ne demande qu’à s’épanouir aux côtés de son compagnon. Toutefois ce dernier est plus casanier, plus calme et aspire à une vie tranquille.

Isis n’est pas comblée et veut entendre et être à l’écoute de sa petite voix qui lui demande la bienveillance et le respect de sa personne.

La grande énigme du couple est soulevée dans ce roman.

Comment être entièrement satisfait et heureux avec un tier ?

Comment rester à l’écoute de ses aspirations profondes ?

Maryna Uzun traite avec poésie ces thèmes et nous emmène dans ses aspirations et songes les plus secrets, en silence.

L’écriture est agréable, artistique et nous permet une envolée vers la réflexion relative au couple, à l’amour de l’autre mais surtout à l’amour de soi et le respect de ses désirs profonds.

Une fois de plus, merci Maryna pour ce beau voyage !

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Fière comme une batelière

Irène a 17 ans, en 1943 quand la péniche familiale est soufflée par une bombe anglaise. Elle quittera bientôt cette vie d'errance, les barges hâlées à bras d'homme ou d'enfants, des frères et soeurs élevés à la dure bien que le coffre déborde d'oseille, un père inculte et brutal, une mère sans tendresse.

Une autre vie commence avec le calabrais Raffaele, séduit par ses beaux yeux couleur de méditerranée, le grand voyage vers le sud, vers une détestable et mesquine famille calabraise puis le retour, les dettes et la débrouille dans les corons de Charleroi, un mari volage qui restera son grand amour.



Maryna Uzun, que je remercie pour l'envoi de ce livre, se glisse dans la peau d'Alicia, petite-fille d'Irène qui, dans la deuxième partie et d'une superbe écriture raconte la genèse du livre et aussi pourquoi la vie d'Irène est relatée d'une façon si factuelle, un peu sèche, de petites phrases où elle intercale astucieusement quelques répliques entre Irène et Alicia.



Le récit est prenant, parce qu'il témoigne d'une époque, du courage et de la générosité d'une Irène si peu rancunière.

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Au piano bigorneau

Maryna Uzun, ici, renouvelle le genre des confessions noblement instigué par Saint Augustin et magnifié par Jean-Jacques Rousseau : résolument introspective sa prose évite tout jugement, tout remord, tout questionnement moral pour faire place au langage: sa musique, son rythme autant que la passion décrite emportent le tout, emportent ses souvenirs pêle-mêle dans une écriture liquide, une lecture haletante.



C'est donc aussi une réflexion sur l'écriture, sur la légitimité de mettre à nu des sentiments (autobiographiques ou non, peu importe) , sur l'impossibilité d'écrire finalement la passion, de situer sa place dans notre quotidien, parmi nos proches, dans cette société... la passion a-t-elle véritablement une place, d'ailleurs ? Même à nos mots, à nos récits, nos écrits, on la sait échapper...
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Les poèmes d'amour pour des premiers venus

Semaine du 8 août 2022



Ma semaine a été enchantée, illuminée par deux belles compagnies d" ogre" et d'ogresse" des mots ! ...



Les deux magiciens en question sont Maryna Uzun avec ce recueil( lu toujours à la buissonnière, butinant telle ou telle poésie au fil de l'humeur et de l'envie) et la prose poétique de Patrick Cloux, poète- biographe- écrivain-apiculteur...avec son tout dernier texte merveilleux , " Trois ruches bleues "...



Non , non ...Ne vous affolez pas, je ne fais pas de " hors- sujet", en dépit des apparences...car ces deux "magiciens du verbe" ont un grand nombre de points de fusion en communs: La Poésie avant tout, le goût du Merveilleux et le talent rare, si précieux d'enchanter le quotidien...en dépit, malgré... leur regard lucide, parfois grave sur notre Humanité défaillante !



Je transcris une phrase de Patrick Cloux qui m'a interpellée, faisant écho à ce que nous transmet les poésies, la petite musique singulière de Maryna Uzun, dans ses poèmes :

"L'Imaginaire est l'unique portée où s'inscrit ma patrie.La seule, je veux dire"...



Nous retrouvons dans ce recueil les thèmes chers à " notre poétesse " : L'Amour de l'Art, poésie, musique, architecture, peinture...tout ce qui embellit la Vie et nous embellit, dans un même temps; la Maternité, La Richesse unique de l'Enfance (*** voir très beau texte," L'Enfant est un maître "), La Nature, oeuvre d'art en soi, sa passion pour Paris, la Marche, libératrice d'inspiration et d'énergie...et les questionnements , les doutes inévitables de tout poète- auteur-e...quant à l'Écriture et aux destinataires inconnus de ces moissons de mots, de couleurs et de rythmes multiples, c'est-à-dire " Nous" , lecteurs, créatures tour à

tour, voraces , ingrates , réceptives, bienveillantes, en symbiose, ou lointaines...



La création, l'Écriture sont à la fois source de joie et de souffrance, exacerbant la palette des émotions de la " vie ordinaire"...



A l'image des illustrations faussement enfantines, les textes de Maryna U. sont "rafraîchissants" , même si remplis de gravité, de questionnements sous la fantaisie, les jeux malicieux, musicaux,rocambolesques avec les mots!



En plus des thèmes énumérés ci-dessus, planent encore sur ces poésies ( éditées en 2021) le " Covid"...et l'impact du retrait, de la distanciation et du confinement...des échos d'éloignement , de distanciation forcés...heureusement conjurés par l'Art et l'Imaginaire !



Excusez ce trop long bavardage...car les textes de Maryna Uzun et leur musique toute personnelle, se suffisent

largement , sans " verbiage inutiles"..!!



Je laisserai donc la parole à l'auteure pour conclure ce " billet"...:



"Accordons nos violons !

(...)

Il paraît que c'est vraiment absurde, un

" je t'aime" à quelqu'un qu' on ne connaît que peu, quelqu'un qu'on entrevoit, quelqu'un qu'on entrelit, quelqu'un qui vous écrit à l'aveugle.Elle et cet oiseau bleu, oh qu'ils mêlent leurs plumes! Dans un alexandrin, qu'il l'habite ! Une ogresse des mots, elle se gorge de lui.Qu'il se lise dans cet opuscule !

(...)

Pardonnez son amour, cet amour idéal, sans piquants de la réalité !

Et pardonnez- lui si elle est son propre clown la tirant de ses larmes brûlantes ! le soleil la surprend toujours là où elle dit, lentement, sans emphase ni pleurs: "Je n'ai que le crachin, je n'ai que le pavé, je n'ai que l'amour des peupliers ! "



( Extrait -texte d'introduction à ce recueil poétique )
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Le voyage impaisible de Pauline

Quel plaisir que l'on me fait découvrir ce roman de Maryna Uzun...Le voyage impaisible de Pauline....

J'ai tourné les pages sans m'en rendre compte , le personnage principal Pauline m'a touchée profondément...

J'ai découvert dans ce livre beaucoup de sensibilité ,d'amour , de poésie..et de finesse....

J'ai aimé le parcours de cette jeune femme originaire d'Ukraine , qui se retrouve a Paris ..

suspense , rire , larme ,Pauline est attachante dans son adaptation a la vie en France....

Maryna Uzun a une plume délicieuse ,voluptueuse...

J'ai noté des tas de citations que j'aurai plaisir a partagé avec vous au retour de mes congés..

5 étoiles..Merci pour ce bon moment...je le conseille..:-)
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Les silences d'Isis

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Essouflé… Lorsque je lis Maryna Yzun, que ce soit dans sa poésie ou ses romans, elle m’essouffle. Elle utilise les mots, les décortique, les soupèse, cherche la phrase qui lui correspond et l’écrit vivement dans l’ordre qui lui convient le mieux. Les chapitres courts s’enchainent comme l’écriture d’un journal écrit au jour le jour, décousu, sans ordre défini, à la volée des sentiments.



Isis est peintre. Son uniforme est la couleur. Elle respire en couleur. Elle enseigne de temps à autre au musée Bourdelle. Sa vie est parsemée de petites touches, instantanées, de manière impressionniste : « Un mur blanc paraît bleu dans une certaine lumière, et à une certaine heure du soir ».

Je repense au journal tenu par le grand peintre Eugène Delacroix durant une bonne partie de sa vie. Son mal d’amour, se ressentait constamment dans ses écrits : « Je suis malheureux, je n’ai point d’amour. Ce tourment délicieux manque à mon bonheur. Je n’ai que de vains rêves qui m’agitent et ne satisfont rien du tout. J’étais si heureux de souffrir en aimant ! » Un lien très étroit existait chez lui entre la relation érotique avec ses modèles et l’expression de la création dans son art.

Isis est proche des pensées de cet artiste. En artiste, Isis « voyait la vie comme un mélange de lignes sinueuses, de constructions asymétriques, d’arabesques et de courbes naturelles ».

À la façon du peintre Alfred Sisley qui commençait toujours ses toiles par le ciel « Isis était ivre de ciel ». Un soir, elle rentre au soleil couchant : « deux ou trois traits sortaient des nuages, comme des rayons, comme s’ils dansaient avec les bras ouverts ».



Elle est jolie Isis et aime être admirée. Lorsqu’elle marche dans la ville cela se remarque : « Je suis canon, je suis drôle, intelligente, je suis moi-même ». Elle a tellement besoin d’amour : « Tout ce qu’on fait, c’est pour se faire aimer… sinon à quoi bon vivre ? ». Elle avait connu l’amour jeune avec un de ses professeurs des Beaux-Arts. Ce curieux personnage ne vivait que dans les excès. Un poète se souvenait-elle : « Ton cul est beau comme un bateau », disait-il. Ils partirent ensemble aux États-Unis et se marièrent. Les amis de son mari étaient des débauchés, drogués. Cette vie ne lui convenait pas, elle n’existait plus et le quitta un jour d’automne, l’année de ses 29 ans et de sa rencontre avec Marc.



Isis adore ce beau Marc avec lequel elle vit à Paris et qu’elle craint de perdre. « Il était si beau qu’elle avait envie de se fondre en lui ». Leur première rencontre est très charnelle : « l’amour deux jours durant, sans manger. » Ils déambulent dans Paris, les quais de la Seine, Notre-Dame, reçoivent leurs amis, voyagent. Peu à peu, une insatisfaction s’installe chez la jeune femme. Elle aime Marc mais s’ennuie. Que cherche-t-elle ? Le sait-elle vraiment ? Elle semble perdue, dépressive, au bord d’un gouffre de mélancolie, Le dialogue avec Marc est faible : « Il ne vit pas, il hiberne ! ». Elle ne le comprend pas. Elle voudrait faire des folies, n’importe quoi : « Elle se voyait marcher dans la rue, complètement nue, sans que personne ne fût choqué, en portant de gros paquets de shopping ».

Tout allait trop vite dans la tête de cette jeune femme insatiable. Elle voulait se marier, avoir des enfants. « Sa vie était une salle d’attente ». Un jour de spleen, elle s’enferme dans une église et répète : « Je déteste la pilule, mais je ne vais surtout pas mendier pour qu’il me fasse un bébé. S’il n’y avait pas cette putain de pilule, j’aurais déjà quatre enfants avec lui, tellement on baise ! ». « Peut-on être heureux à plein temps ? » s’interroge-t-elle. Marc l’aimait mais elle lui en demandait trop, il ne pouvait suivre : « sa vie avec Marc, après un éclair d’amour, redevenait amorphe. »



Le roman se termine curieusement en conte de fée. Isis s’est décidée à quitter Marc. Un grand amour arrive de façon inattendue sous la forme du beau Raphaël qu’elle rencontre sur une plage de Deauville : « Il était charmant, même s’il sentait un peu la lessive ! ». Il ne se quitte plus. Un projet de mariage et d’enfant se dessine. Le bonheur…



J’ai eu du mal à terminer la longue pérégrination d’Isis dans sa recherche amoureuse. Pas facile de suivre cette femme fragile, constamment au bord de la rupture, proche du bonheur par instant, s’en éloignant aussitôt, s’engouffrant dans des émotions : cris, pleurs, silences, désirs inavoués, excès. Le pauvre Marc ne pouvait suivre.



L’écriture de Maryna Uzun, comme dans sa poésie, reste hystérique, fantasque, mais vraie. « Mon âme ressemble à un accordéon : ça s’étire et ça se resserre et ça s’étire de nouveau ».

J’ai noté cette jolie phrase qui correspond à Isis et peut-être à Maryna :

« Isis contemplait un papillon rouge et noir. Il était si beau sous les rayons du soleil et si fragile, au milieu des pierres austères »



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Le voyage impaisible de Pauline

J’avais découvert sur Babelio les citations de poèmes de Maryna Uzun, mon amie babeliote Nemorino. Cette poésie à fleur de peau, pleine de fantaisie, qui jongle avec les mots et les images, je l’apprécie tant, et je l’ai manifesté par quelques commentaires sur le site.

J’ai été très surpris et flatté de recevoir un petit mot de l’auteure, me proposant de m’envoyer quelques uns de ses livres.



Celui-ci est le premier que je commente, et je vais essayer « d’être à la hauteur. »



J’y ai retrouvé cette sensibilité émouvante, cette grâce, même dans les moments tragiques, cette fantaisie mêlée d’émerveillement devant la vie.

Et puis cette simplicité, cette sincérité.

Et enfin, une jeune femme ukrainienne qui porte un regard émerveillé et critique sur Paris et notre pays, évidemment ça nous parle, nous qui nous sentons si proches du peuple ukrainien, martyrisé sans raison par son voisin russe, mais d’un courage qui force le respect.



Un voyage impaisible, sûrement pas impassible, car ce récit est chargé de passion, celle de Pauline, à peine sortie de l’adolescence, fille unique un peu étouffée par des parents, surtout une mère envahissante (comme quoi il n’y a pas que les mères juives!), Pauline qui rêve de se faire recruter au Ballet de l’Opera de Paris.

Ce ne sera pas la carrière de danseuse qui arrivera, mais le coup de foudre réciproque pour Tom, jeune homme en rupture avec ses parents, qui essaie de monter une troupe de théâtre, avec toutes les difficultés que cela représente.

Et la vie d’amour fou à Paris dans une mansarde sous les toits (ça fait irrésistiblement penser à La Bohème d’Aznavour) puis dans une petite ville du Massif Central, dans laquelle Tom peut concrétiser ses projets au côté de Pauline.

Une vie aussi de troupe de théâtre, avec son lot de fraternité, amitiés, jalousies et trahisons.

Et l’annonce par Pauline d’un enfant à venir, ce que Tom a du mal à accepter.

Et puis, Tom part vers le paradis blanc. La vie de Pauline enceinte bascule dans le chagrin, elle confie son bébé Léna à ses parents et essaie de trouver sa voie après cette tragédie.

Et une lente reconstruction, la reprise d’une carrière de danseuse, des retrouvailles avec un attaché d’ambassade perdu de vue, et l’aube d’une nouvelle vie avec ses bonheurs et ses incertitudes.



J’ai été vraiment touché par ce livre dont je suppose une part autobiographique.

Ce n’est jamais ni convenu, ni misérabiliste.

Il y a le regard de Pauline qui enchante les petites choses de la vie, cette façon de jouer avec le langage qui est si poétique, et parfois si riche en émotions. L’auteure a le don d’illuminer notre langue française, de voir ce que nous, par la force de l’habitude, ne savons pas voir



Je dois dire enfin que je me demandais si le format du roman me permettrait de retrouver cette fraîcheur, cette fantaisie que j’appréciais tant dans les poèmes de Maryna Uzun, si je ne serai pas déçu.

Ce n’est pas le cas. Et en plus, ce « voyage impaisible » nous mène avec énergie sur les chemins de l’amour de la vie.
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Le voyage impaisible de Pauline

Le voyage impaisible de Pauline – Maryna Uzun****

l’été indien du mois d’octobre 2022

Et juste après le titre, comme une précision ou peut-être une confession ou tout simplement une complicité avec le lecteur et les personnages : « je n’ai pas fait un autoportrait, j’ai photographié mon ombre », il n’y a pas d’identification mais pas loin, c’est une question de lumière.

Rencontre avec la France, les premiers pas d’une ballerine aux pas hésitants d’une "poupée mécanique" p.17 dont les bises étaient trop « vraies »  et les « lèvres trop engageantes» p.15

La France et son image rêvée, inventée en volumes traits couleurs et quelques sens dont l’histoire se moquait éperdument, mais pas l’histoire de Pauline qui ne jugeait pas les gens « sur les habits » p.18

Elle quitte Kharkov, sa ville en Ukraine pour tenter sa chance dans une école de ballet à Paris. Quitter un lieu connu pour se retrouver ailleurs dans une terre imaginée où la réalité se présente tout d’un coup différente, il faut s’exprimer, communiquer, se faire comprendre et bien comprendre et attraper le bon verbe qui souvent trouve l’excellent prétexte pour se dérober, et que faire des émotions qui arrivent en vrac sans faire la queue sans demander la permission et toutes ces grosses larmes qu’elles traînent sans pouvoir s’en débarrasser… les pendules se mettent à zéro où tout recommence ailleurs, autrement, à vingt ans !

Rencontres multiples et variées, avec Tom et l’amour, avec une autre culture, d’autres habitudes, des rythmes nouveaux, des nouveaux pas à apprendre, le bal des débutantes, la nouvelle vie est accueillante, mariage avec un français, tout est en accéléré, aux pas de conquérante, et le retour temporaire en Ukraine se fait en héroïne.

Deux terres, mille comparaisons,« Regardez, dans mon pays, quand le soleil apparaît, alors qu’il pleut encore, on dit que c’est le diable qui se marie ! » p.50, appartenance, quelques liens s’estompent ou se perdent, d’autres se créent.

L’écriture a la fraîcheur de la découverte, de l’envol, des hésitations, les premiers pas d’un apprenti dans le grand chantier de la vie ou chaque surprise fait naître une émotion qui empourpre la peau et fait battre la poitrine, une nouvelle respiration un point d’arrêt, quelques répétitions dans une cadence de souffle court, début et incertitude de l’adolescence aux ailes encore fragiles, belles dans leur fougue, innocence, espoir et enthousiasme qui accélèrent le pouls, donnent au corps légèreté, souplesse et une nouvelle fragilité.

L’interdit de manger la bouche ouverte est rejeté, il n’y a rien à cacher, c’est une manière de se « délecter », « un appétit communicatif » p.124

Le trait de reconnaissance, comme un mot de passe, pour entrer chez Maryna, je l’ai trouvé dans quatre lettres et un petit accent, ailé, léger et concentré d’enthousiasme et de poésie, d’envols, jongleries taquines, quelques larmes du trop plein où un rayon de soleil trouve son éclat, quelques bleus aussi, blues au pluriel, des silences, arrêts sur images, le visage nous tournant le dos pour cacher sans succès une forte émotion et pour nous accueillir à nouveau avec ses fils sorciers en soie, coton, raphia qui glissent entre les doigts ou s’y accrochent.

Tentatives d’analyse des nouvelles transformations qui font grandir, du nouveau qui ne se laisse pas facilement définir. Les répétitions des mots et des phrases arrivent souvent comme pour établir une faible certitude et se donner du courage, un livre ouvert sans blancs aux lettres cachées, ni sens à peine dévoilés. Les mots amis se laissent tenter par une ronde de rythmes, de pas, de sens, de pleurs et de joies.

La poésie est présente, comme une bonne fée, ou un lutin malicieux, un Ariel, esprit aérien, fougueux, enchanteur qui prend « goût à trouver des rimes » et à découvrir « le sens figuré » p.65, à « s’émerveiller devant les choses simples. La vie... »p.69, des révélations à chaque instant.

« elle poussa un long cri, une prouesse de respiration ! » p.75 « les lignes de haute tension, ces araignées géantes, reliées entre elles, squelettes de la civilisation. Mais avec une brochette de moineaux, les fils électriques paraissaient moins affreux. »p.75

Une transformation est rarement paisible, c’est comme un voyage qu’on n’a pas préparé d’avance, à chaque tournant une épreuve, un sphinx et sa devinette, une révélation, plusieurs désillusions, déchirures, émotions en dents de scie animent le livre, des envols enthousiastes et passionnés aux chutes amères et profondes, carrefours, tentations, épreuves « La vie lui semblait un bourgeonnement mystérieux de possibilités latentes. La fragilité de l’adolescent et celle de Pauline, s’attirant l’une vers l’autre, donnaient à la jeune femme des forces inespérées : les forces de survie. »p.190

Une tranche d’une vie, comme « un manège bigarré » p.212 d’expériences, d’expressions, de sens, de sensations, de haut en bas et de bas en haut.

Le voyage de Pauline est une création avec son duo « l’agonie et la résurrection » p.114, Pauline-Maryna, personnage à la première personne qui se raconte à la troisième, photographie d’une ombre, transformation « en quelqu’un d’autre » p.113, histoire vécue et imaginée du je, un autre qui parle en chacun de nous.

J’ai accompagné Pauline dans son voyage impaisible et me suis retrouvée souvent dans ses pas, impressions étranges lointaines surgies l’espace d’un roman d’une poésie et d’une reconnaissance et à la fin, à la dernière page le miroir m’invita à poursuivre ce voyage et à m’accrocher en saltimbanque nomade à deux aiguilles qui tricotent sur le cadran d’une pendule amie.

La poésie habite Maryna et fait de chaque chose anodine une émotion une pointe d’humour, une comparaison incongrue un souvenir qui, sorti de son tiroir, se sent transfiguré dans son habit de fête, se délasse dans la chaleur des émotions à l’abri du froid des ennuis et la langue grisée « buvera »p.122 encore du champagne !
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Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas !

Maryna Uzun – Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas !



Si vous les aimez restez à leur écoute, laissez leurs ailes se déployer, envolez-vous avec eux, partagez leurs rêves, leurs folies des plus douces aux plus amères, riez et pleurez avec eux, n’essuyez pas vos larmes, eux ne le font pas non plus, autorisez-vous les cris de détresse et les cris de joie, vivez les chutes et les déchirures, grisez-vous des belles remontées quand le souffle s’arrête rempli du trop plein, prêt à exploser, acceptez les angoisses, les espoirs sans espoir, courez plus vite que vos jambes pour attraper au vol l’aigle, l’albatros ou le faucon, marcher au ralenti pour ne pas effrayer un lézard s’ensoleillant sur une pierre, ni une libellule qui joue coquettement avec les transparences de ses ailes, parlez aux pierres elles savent écouter, humez l’air de la terre il est bienfaisant, et rêvez, rêvez que, peut-être, tout se passera bien.



Je l’ai fait, croyez-moi, je n’avais plus envie d’abandonner cet envol et ses dangers que je craignais, et quand je suis arrivée à la dernière page et sa dernière ligne, je suis revenue au début et relu tout, de bout en bout, et « je resterai éprise de l’impossible dans ma clairière de l’invisibilité ! » p.9



Avant de commencer la lecture, on m’avait dit « butine mon abeille », coïncidence ! car j’étais sur un travaille « livre d’artiste » où, en répétitions de clepsydre, la feuille et l’alvéole créée par l’abeille revenaient en cycles grisants, sans fin sans commencement. Ah, les poètes, maudits ou bénis, « vous aquarellez avec vos larmes » p.10 le terne qu’on se crée nous-mêmes avec soin, et qu’on accuse après de nous avoir étouffés.

C’est un roman, une macaronée et comme toute macaronée elle est « rare et non paginée, se consomme en quantités réduites. Ce n’est pas systématiquement du miel apaisant, de l’huile luisante. C’est souvent de l’ail ou de la moutarde, ou du hareng saur. » p.12, ou de l’alcool fort. Mais nos yeux de lecteur « ont des pouvoirs de verres déformants qui bousculent l’ordre… La nuit, toutes les roses seront bleues ! » p.12  et la terre bleue comme une orange.

Et de page en page, d’une image à l’autre créée par l’appareil photo ou par des mots miraculés (guéris ou ressuscités grâce à l’imagination d’une poétesse émerveillée), le roman avance en racontant l’histoire incroyable mais vraie de ce qu’une sensibilité à fleur de peau a rencontré : les créateurs, musiciens, peintres ou poètes, la nature elle-même, une femme un homme et l’amour au milieu, l’amour quand il arrive non invité avec sa suite de rires de larmes de longues attentes.



Son roman aura éclairé le ciel, ébloui quelques humains, j’en fais partie, en conviens.



Que la poésie nous morde, nous chatouille, nous caresse, nous fouette au sang, nous enterre et nous élève, laissons la faire et prenons en soin.



Les mots dansent dans un carnaval fou, enluminé, souvent grotesque (j’entends les profondeurs d’une grotte), ils sont enchanteurs, malins, filous, s’associent en images surprises, font irruption comme « un tronc d’arbre en tutu » p.20, mots émotions ou clins d’œil taquins en bons copains, je les aimes les relirai encore depuis le commencement, comme « Madame et Monsieur Peupliertitan [qui] se promènent sur la terrasse vide au petit matin. » p.22

Les images défient la mode et font un gracieux pied de nez aux phrases usées et fatiguées.

Les mots font la ronde et serrent la main à leurs confrères venus d’ailleurs d’outre océans langues cultures ou préjugés. Leurs vêtements sont cousus main pour émotions nouvelles, brodés avec soin, ou alors ils font un patchwork des plus rares et portent avec le plus grand naturel leur côté très précieux.

Un petit Nemorino est omniprésent, un certain Cazimir aussi, mais ce n’est qu’en lisant le roman qu’ils se dévoileront, ou pas.

Roman déconcertant, surprenant, mais non, plutôt surprises que surprenant (j’utilise bien le pluriel), tentez de suivre son fil et vous serez perdus, émerveillés en même temps.

Maryna Uzun est magicienne, tente, ose se lance dans l’océan des mots, elle est leur nymphe, leur muse. A sa rencontre les mots se libèrent du vieux « comme il faut » et se mettent à danser la ronde la plus folle, c’est grisant, comme une bonne drogue, j’en demande encore et encore.

Les mots sont guerriers et bons infirmiers, ils cassent, font des plaies, pansent aussi, ils sont toujours là.

Amoureuse, malheureuse, envolée sur les ailes de quelques cumulus poètes, Maryna, tu t’exprimes, tu fais sortir ton blues profond, tu te réjouis d’un moment de cueillette, lavande, fenouil, sauge, quelques grains de blé et tu te grises des bons moments fuyants qui passent et reviennent sans fin. Quand le « vin des métaphores se brouille » t’en bois encore, c’est ton « rêve hanteur » p.70. Mots filous, facétieux, chacun arrive avec son histoire, certains son appauvris tu en fais des arlequins, certains timides, tu leur donnes du courage et les habilles de fête, les mots arrivent et puis s’en vont en courant me laissant, lectrice non avertie, avec un tourbillon fou dans ma tête et la ronde ensorcelante, légère aussi, des lettres et des mots, images fées ou sorcières, ogres et petits poucets.

Je me prends dans le tourbillon des images surprenantes, je risque le grand vertige mais il me plaît, j’en boirais sans modération.

Chaque histoire une émotion et vice versa, elles viennent raconter la belle et poétique liberté des trouvailles et retrouvailles oubliées ou, peut-être, jamais tentées.

L’humour pointe son nez à chaque tournant, grand maître nageur, à expérience redoutable, il te/nous sauve de la noyade. « Cet homme n’est qu’un bouchon gris qui obstrue mon cerveau gourmand, c’est mon omelette volante non identifiée ! Il dort élégamment ses jours. »p.77.

Et la poésie arrive en urgence, ambulance sans retard pour te sauver d’une crise aiguë, d’un manque de souffle, que dis-je ? Manque de souffle ? Mais tu en as mis dans les 123 pages, il est court par moments, une tachycardie se fait sentir aussi, mais ton cœur de poète se remet aussitôt en marche, même forcée. « Je me cache bien dans le poème. Il est l’art de l’irrésolu avec une étreinte remise à plus tard » p.81  et quelques « virgules de larmes » p.82, toujours bien salées, empêchent l’implosion qui peut faire très mal.



« Clocharde olympique » p.87 accroche-toi à tes ballons de poésie, elle peut nous sauver, toi, moi, nous tous d’un désastre bien mérité. Créatrice sans répit, Nemorino et la poésie, laisse-moi m’accrocher à tes ballons magiques, on va s’envoler, le rêve a-t-il un âge, est-il désuet ?

Y a-t-il meilleur abreuvoir que la poésie ? Non ou peut-être si, à chacun comme il lui plaira. Pour moi, quelques vers, un pas de côté, une rime surprise bien achalandée, un saut sur un nuage pour dessiner ses clins d’œil sont aussi « mes chimères bénéfiques, avec vous, j’ai tout et rien. Ma joie se profile sur le sable de notre précieux présent. Je me dépêche ! Mes mots s’oxydent ! Je les soumets sans faute à la vapeur sauveuse de la poésie. Mes vocables sont enfin vitalisées ! Ma vérité n’est pas dans les choses qui durent. Impressionniste, elle est dans l’éphémère. »
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Le carnaval des majuscules

J’ai lu « Le carnaval des majuscules » de Maryna Uzun, lentement, pour apprécier au maximum chacun des poèmes qui composent ce livre sous la forme d’un abécédaire, illustré par elle-même.



Il y a dans ses poèmes beaucoup de fraîcheur, de lyrisme, de liberté d’expression, et d’enthousiasme,

la liberté et la naïveté d’un enfant.

Il y a aussi une imagination débridée, qui paraît sans limite.



Parmi ses nombreux textes, j’ai tout particulièrement aimé « C-Rien de coriace ! », pour sa naïveté, sa gourmandise, et ce fameux combiné qu’on ne décroche plus maintenant !

Le « D – Défilé », aussi avec ses mots expliqués en bas de page, et ce dessin enfantin au pastel gras, plein de couleurs vives, tellement expressif !

« D – Ma Demie », une véritable ôde à l’amour et à la tendresse, avec cette jolie illustration avec ces 2D majuscules qui se complètent pour que 2 amoureux soient réunis.

J’ai aussi aimé bien d’autres poèmes, comme « I – Iris » et

« I – Ibis », qui sont très courts, et dont les mots comme les dessins vont à l’essentiel, et touchent par leur brièveté et leur concision.



« Le carnaval des majuscules » est un livre riche de créativité et de surprises.

On ne penserait pas immédiatement à Kung-Fu pour illustrer la lettre K ! Ou bien à Lorgnette pour illustrer la lettre L, ou encore à Quasimodo pour la lettre Q ! Mais Maryna Uzun si !



Mais en connaissant son cursus, on ne s’étonnera pas du fait que Maryna ait choisi « Opéra » pour illustrer le O ! D’ailleurs, dans ses poèmes, la musique est très souvent présente. Il y a la musique des mots avec ses belles sonorités, les rythmes et les rimes. Il y a aussi nombre de termes musicaux qui viennent s’insérer par-ci, par-là, comme subito, rhapsodie, triolet, toccata… et même un « Do, ré, mi, fa » comme dans son poème « Alpes » pour le illustrer le A !



De petites notes en bas de pages complètent certains poèmes pour apporter une définition, une explication, une intention, ou encore un sentiment.



Un autre centre d’intérêt de Maryna est la peinture. Ses dessins naïfs et colorés illuminent ses textes et apportent à ce livre beaucoup de fraîcheur et de joie. Et elle nous parle de sfumato, de Picasso, de Dufy, du Musée d’Art Moderne de Paris…



Dans les dernières pages de son livre, elle énumère un certain nombre de contes chers à l’enfance et que les adultes ont plaisir à se rappeler… et je dois dire que j’ai été heureux de retrouver le fameux Docteur Aïbolitt et la non moins célèbre Baba Yaga et son balai ! Ces deux personnages me parlent particulièrement. Ils ont fait partie des lectures incontournables de mes enfants, bilingues franco-russes !



Et le poème « Famille verte », m’a particulièrement touché, lui aussi. Il est pour moi un sain portrait de famille, que je trouve bien exemplaire !



En conclusion de ce livre, Maryna Uzun s’adresse directement à nous tous, lecteurs, en insistant sur le fait que « la multitude des variantes constitue la richesse des contes populaires ».

Je crois moi aussi qu’un conte ne se raconte pas simplement, qu’il se re-conte, semblable et différent à chaque fois. C’est à chacun de s'approprier ces histoires et de les raconter à sa manière, et ainsi de les faire vivre et revivre, encore et encore !



Pour terminer ma petite chronique, Maryna, je voudrais vous dire de continuer à être inspirée comme vous l’êtes, de continuer à nous charmer avec votre spontanéité, votre gaîté et votre joie de vivre !

Car vos poèmes font du bien !



Alors, un grand merci à vous de m’avoir adressé cet ouvrage au combien plaisant et attachant !

Et bonne continuation !

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Le voyage impaisible de Pauline

En lisant cette romance je n'ai pas pu m'empêcher de prêter le visage de Maryna Uzun à son héroïne,Pauline! Pauline est ukrainiene et rêve de devenir une grande danseuse. Pour ce faire, soutenue moralement et financièrement par ses parents elle part à Paris pour passer un concours au conservatoire. Elle échoue à ce concours mais rencontre l'amour dans un scénario on ne peut plus romantique ! Le coup de foudre entre une adorable danseuse et un séduisant comédien, façon bohême. Le mariage s'impose immédiatement pour permettre à Pauline de rester en France. Pas de réflexion sur la difficulté de l'exil dans ce roman car Pauline est suffisamment sûre de ses racines et de ses rêves pour oser déployer ses ailes sans aucun sentiment de perte. De Paris en Auvergne elle vit le parfait amour au sein de la troupe de théâtre qu'elle a intégrée. Pourtant ce bonheur va lui être brutalement arraché. Mais Ce roman n'est pas fait pour la tristesse et M.Uzun donne l'énergie à la demoiselle pour reconstruire le bonheur.

Je me permets de qualifier ce roman de léger car il s'attache à procurer de la joie,il pétille comme Pauline et Maryna Uzun semble avoir pris le parti du conte plutôt que d'un réalisme déprimant....merci à vous Maryna pour cette lecture estivale.
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Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas !



Dans l'écriture de Maryna Uzun se retrouve son passé de musicienne et bien des effluves poétiques . C'est une écriture curieuse , originale , particulière et qui mérite le détour .



Les nombreuses citations faites par la lectrice " piccolanina " , ainsi que son excellente critique devraient vous mettre l'eau à la bouche .



Elle se dit au fil des pages , " Prima donna de Primesautie " , ce qui laisserait entendre que son écriture serait spontanée , impulsive , comme celle d'un certain Léo Ferré . Et elle semble aimer Paris autant que lui : " Sur le pont Mirabelles filent les Mirabeaux " " Paris lacté , Paris-latence , Paris-langueur , Paris-lucarne .... "

" Le vers est libre enfin et la rime en congé " disait Ferré et l'on est enchanté que cela puisse se matérialiser dans ce roman de Maryna Uzun .



Je ne peux prétendre découvrir cette poétesse , puisqu'elle figure sur ma liste d'amis mais c'est le premier titre d'elle que j'ai sous les yeux et je découvre donc la saveur de son écriture . Si vous goutez la poésie , faites-en l'expérience vous aussi .
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Les silences d'Isis



Isis est une artiste. Elle voit les choses, dit-elle, au travers du prisme de la poésie. Elle vibre à l'unisson des éclats de lumière traversant les vitraux de l'église dans laquelle elle se réfugie, des variations climatiques lors de ses promenades sur les quais de Paris, dans les champs de blé et sur les plages de Normandie - sur l'île de Gavrinis également qui est chère à mon coeur-.

Elle est un peu décalée, assez solitaire, refusant les contacts sociaux lui donnant l'impression, du fait de leur superficialité, de lui faire perdre son temps.

Elle préfère se consacrer à ses activités de peintre et d'enseignante qui, seules, lui permettent de donner un sens à sa vie, une vie qu'elle partage depuis quelques années avec Marc.

Ils ont déjà divorcé tous deux et le couple qu'ils forment aujourd'hui est mal assorti. Lui est pragmatique, terre à terre, concret. Il ne vit que pour son travail, apprécie les routines, se réfugie dans les tâches matérielles. Il est dans sa bulle, assez taiseux, et satisfait de la situation avec Isis, il ne se pose pas de questions, ne lui renvoie pas ce qu'elle attend et ne remet pas en cause leur union.

Elle est plus fantasque. Elle aime vivre au jour le jour, improviser, en quête d'inspiration et d'absolu, de relation fusionnelle. En demande auprès de Marc, elle en attend une forme de réassurance et de reconnaissance.

La problématique du couple est assez courante : une femme peu sûre d'elle même, souhaitant se construire dans l'échange et le partage, et un homme qui n'est pas dans cette disposition d'esprit, se suffisant plus à lui-même.

Pétrie d'irrésolution et de questionnements, tiraillée entre son sens de l'engagement et sa soif de liberté, Isis se sent étrangère et touriste partout où elle passe, ne sait profiter de l'instant présent, et craint le vide lorsqu'elle rentre chez elle.

Avec infiniment de sensibilité et d'authenticité, sur un ton vif et léger qui contraste avec la gravité du sujet, et par petites touches empreintes de vérité et de poésie, Maryna Uzun nous invite à partager le quotidien tourmenté et les émotions d'une jeune artiste empêtrée dans ses déboires conjugaux et ses aspirations contradictoires.

Merci Maryna pour ce beau cadeau de Noël !
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Souviens-toi de ton Odessa suivi d’autres p..

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C’est toujours pareil avec Maryna Uzun, nous sortons des codes habituels de la poésie et entrons dans un autre monde. Je me suis délecté récemment du livre de poésie en prose de Jean-Michel Maulpoix « Une histoire de bleu ». Je me fondais dans cette couleur bleue qui charmait chaque phrase : « L’écriture est une effeuilleuse : le bleu de ses yeux coule au petit matin. » C’était beau. Puis, dans « Odessa », j’ai trouvé un poème parlant de couleurs, et le bleu, à nouveau, était présent : « Et les pianos bruns épousent la couleur de la mer avec toutes les nuances de bleu. »

Deux poètes, un homme, une femme, deux styles très différents. J’ai trouvé autant de plaisir en lisant les deux.



Maryna Uzun possède cette faculté d’employer les mots à contresens. Nous nous installons dans un poème, cela sonne bien aux oreilles, puis, d’un coup, on ne sait pourquoi, en plein milieu d’un vers, elle met des mots qui semblent ne pas correspondre avec le thème. Elle parle de la mer « Et quand elle est grosse », et termine le poème par « Je descends mes brosses ! ». On s’interroge. On relit. Il doit y avoir une raison ? Puis, on continue vers un autre poème où l’on retrouve les mêmes formes d’expression… J’ai compris ! Il ne faut pas chercher un sens exact, mais se laisser emporter dans le rythme des phrases : « Suis-je bien dans ton lit ?/ Je suis dans ton assiette ! ». D’ailleurs, l’auteure nous dit bien ce qui se passe dans sa tête : « C’est la cohue, c’est le chahut/Je suis en fuite, je suis en fuite… ».



Nous en avons pour notre argent dans ce livre ! La ville d’Odessa est décrite en première partie. De nombreux poèmes nous sont offerts en seconde partie, à la sauvette, sans ou avec titres, parfois des photos de l’artiste s’intercalent. Nous ressentons le plaisir de l’auteure dans la construction des poèmes dont les vers font mouche.



J’ai découvert Odessa, des lieux, les escaliers dont l’un se nomme Richelieu, les ruelles, les bancs aux tourterelles, la neige, la mer Noire. Dans les mots de l’auteure s’infiltrent une ambiance, un chant, une ritournelle. La ville nous envoie des bouffées de vie parfumées. J’en ai gardé une parcelle. J’ai retenu que l’odessitude selon l’auteure est l’extase que la contemplation de la mer Noire procure au peuple d’Odessa. Ainsi, j’ai eu la sensation d’être entré en odessitude en lisant. Je me suis surpris, moi aussi, à prendre cet air béat, ce sourire niais des habitants envisageant la vie avec optimisme.



L’auteure se dévoile souvent intimement dans ses poèmes. La pianiste apparaît dans une page en prose parlant des pianos d’Odessa : « Odessa renaît en moi dans un vacarme sourd de pianos désaccordés. » La musique lui est contre-indiquée, dit-elle, car elle pleure en l’entendant, sauf quand elle joue. Ce qui la tracasse : « Ce sont mes innombrables peurs/ Mes peurs voilant dans leurs vapeurs/La pauvre noix de mon cerveau/ Rendant celui-ci somnolant… ». L’amour la rend bête : « Mon amour me rend bête/ Je suis si bête/Que je suis invincible/En matière de chaussettes ! ». Apparemment désespérée, elle se confie : « Je veux faire un poème érotique/Sans douleur, sans alcool et sans hics/Sans la contorsion acrobatique ». Manque de chance, elle a des problèmes physiques : « Ne m’aime pas, je suis plate/Et jamais j’me dilate/Plate comme la salade/Je n’fais pas de roulades ! »



Nous en apprenons un petit peu sur son père, certainement un brave homme : « Il chantait quand il lavait/Ses assiettes ébréchées/Le palier en profitait » ; « Il n’allait pas, pas une fois/Aux entraîneuses. » ; « Il était beau, nez de poivron ».



Parfois, de précieux conseils sont fournis aux lecteurs : « Être au bord de l’amour/Sans jamais y tomber. » ; « Si vous êtes à la dérive/Ne buvez jamais d’absinthe ! » ; « Parlez d’un livre aimé comme d’une femme aimée/ Qu’on ne peut résumer par crainte de l’abîmer ! ». Très jolie !



Surtout, amis lecteurs, ne cherchez pas à expliquer cette poésie qui peut tourner à l’absurde parfois. Lisez là ! Laissez-vous aller et riez souvent ! Ne vous demandez surtout pas ce que Marcel Proust en aurait pensé.

J’ai aimé, selon les mots de Maryna Uzun, « sa verve satirique, hystérique, capricieuse, aboyeuse, intarissable ». De toute façon, elle dit clairement : « Si ceux qui me comprennent sont trop peu nombreux/Cela m’est bien égal, je m’en contrebalance. »



J’ai cherché la strophe décisive, qui résume l’auteure. J’en ai trouvé une qui me plait bien :

« Je suis la somme de mes folies

Nous sommes la somme de nos replis

Mon lecteur n’aura rien compris

Mon lecteur n’aura rien appris

À part qu’il faut aimer la pluie

À part que j’ai aimé le buis… »



« La liberté n’est pas de ce monde. Il n’y a que des formes de liberté. »



***
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