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Critiques de Maryna Uzun (187)
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Fière comme une batelière

Je découvre dans Fière comme une batelière une autre facette de Maryna Uzun.

Elle me propose un roman où certes sa verve poétique est toujours présente, mais avec un style plus sobre, moins truffé de jonglerie avec les mots.

Et cela reste encore une réussite !



Une autre facette, oui, la trame revêt une place plus importante, la forme est différente mais sans que cela altère mon jugement.



Je retrouve bien entendu certains traits que j’ai aimé dans mes lectures précédentes :

- Une atmosphère baignée de poésie

- Des héroïnes qui sont toujours des femmes qui me séduisent et que j’aurais aimé rencontrer



Fière comme une batelière nous offre deux beaux portraits, celui d’Alicia et d’Iréne, une jeune femme et sa grand-mère, deux caractères intéressants et ayant une belle connivence.

Alicia recueille les souvenirs d’Irène, sa vie riche en événements, son passé de batelière et sa fascination pour ce métier, sa rencontre avec son mari italien, sa vie entre Charleroi et Reggio-de-Calabre, les difficultés auxquelles elle fait toujours face. Un caractère bien trempé, féministe avant l’heure :

“Et n’oublie pas qu’Irene à traversé les mêmes problèmes que nous toutes. Son grand amour, au fil des ans, l’a trop souvent dégoûtée ! En réalité, comme beaucoup de filles à l’heure actuelle, elle n’a besoin de personne, même si elle est si sentimentale. Elle est à l’avant-garde de la femme libérée !”



Sa vie est pleine de rebondissements.

Face à elle, sa petite-fille, jeune femme « exubérante, bohème et aventurière » qui se trouve de nombreux points communs avec son aïeule, et qui s’attache à mieux la connaître.



C’est aussi un roman sur l’exil, sur les différences culturelles, sur les difficultés de la vie (toutes surmontées par Irène !)



Je l’ai aimé !





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Fière comme une batelière

Merci Maryna pour l’envoi de ta “fière batelière”.

Un roman très attachant , haut en couleur; une grand mère -Irène-pleine d’énergie qui raconte au fil de l’eau son “aventure amphibie “ à sa petite fille Alicia passionnée d’art, comme l’autrice très certainement - qui nous gratifie d’une écriture ciselée et pigmentée -et pimentée aussi!- avec des touches “impressionnistes”, mais un style moderne et actuel au service d’une vie pourtant presque passée .

L’histoire commence en bord de seine- de scène- il y a des reflets et des ondulations dans l’eau les nuages et les arbres qui s’entremêlent, c’est un roman mouvant-émouvant qui nous emporte et nous fait naviguer dans le temps la famille et le monde, telle une grande saga; laissons filer les pages et les péniches, paré pour l’immersion totale, je ne veux rien dé-voiler… Larguons les amarres “pareillement à ces gens fiers qui se sentent si opposés à ceux de la terre. Éternels explorateurs, nulle maison ne les apprivoise !”
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Souviens-toi de ton Odessa suivi d’autres p..

Mais de quoi, finalement, se souvient-on ?

Odessa est elle une ville au bord de la mer noire

accrochée à cet escalier dévalé par l'histoire ?



Odessa n'est-elle pas avant tout fille

de Catherine II de Russie

ou mère et ville natale de l'auteure

souvenirs perdus ou temps retrouvé



Odessa, à feuilleter le recueil, ce sont peut-être

des amas de sable, des monticules de pierres,

de vagues écorces de bois rejetées par la mer



Odessa, alors, le ressac de la vague, la rime

que les mots appellent, le rythme,

de la partition à déchiffrer, la rive

d'un monde intérieur à explorer. Un Hymne !

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Les silences d'Isis

Aujourd’hui, je vous présente Isis, une artiste peintre trentenaire, qui vit en couple avec Marc depuis environ trois ans. On va les accompagner un moment, vous venez ?



Isis aime beaucoup Marc, mais elle lui reproche de recevoir peu en retour. Isis a besoin d’entendre plus souvent des mots doux, elle veut vivre des imprévus, sortir, bouger, aimer et le tout à cent à l’heure. Marc, lui est plutôt du genre casanier, à apprécier une vie tranquille… Et puis, l’ombre de l’ex de Marc rôde toujours, et Isis a beaucoup de mal à le supporter…



Les disputes sont fréquentes et les réconciliations s’enchaînent, et à chaque fois, Isis y croit. Après tout, elle l’aime et lui aussi, alors ça devrait pouvoir s’arranger ? Sauf que le temps passe et qu’Isis reste engluée dans une relation qui ne lui convient pas et un autre désaccord surgit, Isis voudrait un enfant, Marc préfère attendre…



Au fil du temps, alors qu’elle avait tout fait pour l’effacer de sa vie, Isis repense à son premier mari ; elle l’a quitté et maintenant, elle se pose de nombreuses questions ; au moins avec lui, elle se sentait vivante ! Quelle relation lui convient le mieux ?



Avec Isis, nous suivons cette relation de couple, qui n’est pas formidable, mais qui n’est pas dramatique non plus, et c’est bien là que le bât blesse. Comment mettre fin à une relation qui ne vous satisfait pas totalement, mais dans laquelle il y a aussi des bons moments ? Une relation dans laquelle on a envie de croire, parce qu’on aime son partenaire ! Mais, quand vous commencez à repenser à votre vie d’avant, généralement, ce n’est pas bon signe…



L’autrice Maryna UZUN a une écriture très agréable à lire. Elle nous entraîne dans ce roman sur un couple ordinaire et nous amène à réfléchir sur ce qu’est le couple, et ce qu’il doit vous apporter… Pour le reste, lisez le roman pour le découvrir !



Bref, un très bon roman sur la psychologie du couple, dans un milieu artistique ; avec une écriture comme on aimerait en voir plus souvent.



À lire confortablement installé(e) dans un parc parisien, ou dans un hamac (débrouillez-vous), en dégustant un Mille-feuilles accompagné d’un café noir ou d’une bolée de cidre. Bonne lecture !





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Fière comme une batelière

Merci à @Nemorino de m’avoir permis de découvrir Irène et sa tribu…



Mais qui est Irène ?

Dernière née d’une fratrie de onze enfants elle a vécu une enfance difficile au sein d’une famille de mariniers.



C’est au hasard d’une balade au bord de la Seine, qu’Alicia confie à sa grand-mère qu’elle aimerait vivre dans une péniche. Partant de là, Irène, qui a une grande complicité avec sa petite fille commence à lui raconter son histoire. Alicia lui propose alors d’écrire un livre à quatre mains…



Irène démarre son histoire à partir de la relation tumultueuse de ses parents et de leur vie sur les canaux. On y découvre la vie difficile à bord d’une péniche.



Elle raconte ensuite sa rencontre avec Raffaelo, un italien calabrais, qui va donner naissance à une histoire d’amour folle et à une vie pleine de rebondissements dans des périodes difficiles. (Guerre, travail dans les mines)…



Et puis, Irène meurt… ce qui amènera une fin de l’histoire à son image. Espiègle et presque joyeuse.



J’ai beaucoup aimé ce livre. Il nous montre que l’Amour permet de se transcender.



Irène a aimé de manière inconditionnelle sans pour autant être aimé en retour. Mal menée par une mère autoritaire, abusée par ses frères et sœurs à qui elle a toujours tout pardonné, elle a réussi à s’élever et à élever les conditions de vie de sa famille grâce à son courage et son abnégation.



Ce livre apporte également quelques éclairages historiques sur une période un peu trouble de l’après-guerre où, comme c’est encore d’actualité, les amalgames font beaucoup de mal.



Sans un être un roman philosophique, il nous donne à réfléchir…

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Le carnaval des majuscules

En poésie, je suis une éternelle novice, écoutant un phrasé comme une ligne de musique, me laissant envelopper par les émotions des mots, je n'ai ni l'adresse de ce qui argumentent les vers de tel ou tel, ni la connaissance en multitude de toutes les écoles de poésie, de tous les styles, de tous les courants...



Alors, bien sûr, je n'ai pas trop à m'exprimer sur un sujet que je ne maîtrise finalement que très peu sauf pour dire que j'aime juste me laisser bercer par le balancement des vers, j'aime me laisser porter par la description minutieuse d'un sentiment, voler sur une feuille d'automne qui quitte sa branche, écouter le léopard au fond des bois, regarder des fourmis avec des chapeaux sur la tête, et contempler l'oiseau du Colorado et ses gâteaux, ou écouter, tout en ne retenant pas l'émotion, dire l'indicible et embrasser ce "sol de Compiègne", avant un départ vers un lieu d'où on ne revient pas… *





Maryna Uzun m'a fait l'immense honneur d'une attention, d'un envoi, de faire en sorte qu'un matin, la boite aux lettres se mette à esquisser un sourire, heureuse de ce qu'on lui dépose...



Dans l'enveloppe, un petit livre avec une couverture à retourner dans l'enfance, une couverture nostalgie où l'ours en peluche n'est pas loin, pourtant chassé par la sorcière et le lutin...

... et un abécédaire de vers

pour repousser toutes les frontières

de la tristesse et des regrets

ne vivre que d'allégresse et de gaieté.



Et oui, c'est contagieux la poésie, on se prendrait presque à s'y essayer...



Un petit livre tout en suspens, de page en page, de lettres en lettres qui se tortillent comme une guirlande, un petit livre-chevet à glisser sous l'oreiller, pour s'endormir au bruit des mots, pour flotter vers un sommeil de rêves tout colorés, tout en imagination et retrouver l'ours en peluche, celui qui a quitté la couverture pour se pelotonner dans vos bras...comme autrefois !



Merci Maryna pour ce scintillement de lettres et de mots.





* Je ne peux "penser poésie" sans que Robert Desnos ne soit présent tout près… et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ses "Chantefables" en lisant votre recueil, Maryna.









ZZZZoom



Je suis Grizzli, je suis Grizzli,

Fan du bon miel et du muesli !

ZZZ-Zoom sur la horde des abeilles

Qui ne dorment, ni ne sommeillent

Font des zigzags dans le colza

Dans leurs tutus en organza ! (...)



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Le carnaval des majuscules

Cet abécédaire est un vrai bonheur de lecture. A déguster seul(e) ou bien accompagné (e); dans son lit ou sous un arbre, quoiqu'il en soit il vous fera voyager. C'est une immersion dans la poésie, la tendresse et l'humour. Ses dessins enfantins autorisent toutes les pensées,toutes les curiosités,donnent envie de se lancer soi même dans les rimes,les jeux de mots...mais pourquoi n'y a t-il pas d'autres lettres après le Z ? Je n'avais pas envie d'arrêter mon voyage! Mais ce n'est pas grave car ce carnaval des lettres ne se lit pas qu'en février,on peut y revenir tant qu'on veut!

Quant à l'introduction de M.Uzun elle est l'invitation au voyage !
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Les silences d'Isis

Isis porte bien son nom, elle est artiste peintre ! De plus elle est très jolie.

Elle rencontre Marc et en tombe amoureuse, laissant l’homme avec qui elle vivait depuis quelques années déjà.

Son coup de foudre s’avère vite pour elle décevant, Marc et Isis, c’est comme l’eau et le vin, ils sont tout sauf complémentaires ou fusionnels. Leur seul lien fort : le sexe. Malheureusement cette entente corporelle ne suffit pas à rendre Isis satisfaite et heureuse. Elle s’ennuie avec lui, il est trop rangé pour elle, il l’étouffe. Elle aimerait fonder une famille, avoir des enfants. Elle tente à plusieurs reprises de lui faire comprendre sans succès.

C’est avec beaucoup de poésie que Maryna nous conte les silences d’Isis, ses nombreuses déconvenues, ses coups de gueule, ses visites à l’église Saint-Germain où bien que non croyante, elle aime venir y réfléchir.

C’est un bon roman car Maryna Uzun on le sent est une amoureuse des mots qu’elle manipule avec beaucoup d’adresse. On sent qu’elle aime écrire (j’ai même l’impression, par moment de voir courir la plume sur le papier) ; elle vide son cœur au gré de ses pensées.

Bien sûr comme toujours on se pose des questions, comment va évoluer cette drôle d’idylle ? Ça, je vais bien me garder de vous le dévoiler. Mais la chute m’a beaucoup plu.

J’ai bien aimé ma lecture même si elle m’a paru manquer d’ordre, on passe du coq à l’âne sans crier gare, c’est déstabilisant et j’ai été obligée de nombreuses fois à retourner quelques paragraphes en arrière pour comprendre à qui les lignes appartenaient.

Merci Maryna pour votre confiance et l’envoi de votre roman. Ce fut pour moi une bien belle découverte ? Et puis si vous le permettez j’aimerais vous poser une question : ce récit est-il autobiographique ?

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Fière comme une batelière

L'auteure nous invite à ce roman qu'elle dit "à 4 mains" et j'ajouterais surtout à 2 voix : l'une vive et pressée de vivre dans une course haletante à travers l'Europe en partant des paysages du Nord en péniche ensuite en traversant la France et l'Italie vers le sud pour se fixer autour de Charleroi en Belgique wallonne. Là se passe la majorité des aventures de la fière batelière pour prendre fin au bord de la Seine.

L'autre voix plus poétique, s'attache à la beauté des descriptions et aux détails psychologiques des personnages évoqués par le première.

C'est donc un récit de vie, de résistance d'une jeune femme, mère et enfin grand-mère qui pour sa famille traverse les temps de guerre, la misère, le mépris et telle une péniche (ou un remorqueur ?) tire non seulement sa famille mais tout son monde derrière elle.

Les deux voix donnent beaucoup de relief à ce récit parsemé de wallon ou d'italien qui nous raconte la vie en Wallonie des bateliers, des mineurs, des immigrés italiens notamment, de ce monde de travailleurs à travers le XXe siècle.

Moi qui en ai connu plus d'un de ces immigrés, mineurs ou simples mais fiers wallons, moi qui comprends encore un peu ce parler carolo mais aussi quelques rudiments d'italien, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire les aventures de la Fière Batelière.
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Les poèmes d'amour pour des premiers venus

Est-ce le four d'une autre langue qui rend ses mots si crépitants ? Même les plus creux, les plus usés palpitent à nouveau, dopés par celle qui les a adoptés et domptés en feux follets.

Chatouillés-enserrés par sa guirlande lumineuse ils ont bonne mine et nous tiennent chaud, croustillants croissants .

Ils sont beaux comme les enfants des chevaux.

Après la chaleur, c'est un vent liquide qui les rince à grandes eaux, ils prennent les embruns à la proue, quelle fraicheur aux lèvres salées !





Ici, un bel inconnu la tracasse et l'enchante sans relâche,

il fait capoter le "oooom" de notre brahmane,

Mille lunes tourbillonnent dans ses nuits

Pour le sommeil

c'est cuit



Puissions- nous tous nous pâmer

Pour un beau nez

Ô ce profil !





Merci Maryna pour ce cadeau et ce partage, nous faire toucher du doigt ce monde bondissant des mots sans zoo.

Il est bien là , à l'abri dans nos têtes, ce monde de joues d'enfants faites pour les baisers, de fleuves fougueux, de bras enlacés.

Il résiste à tout par le chant de tes mots, et les touches d'ébène et d'ivoire se marient enfin sous le frou-frou des tilleuls.

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Le voyage impaisible de Pauline



Pauline, dont le prénom a été transformé pour le franciser, est une jeune ukrainienne originaire de la ville de Kharkiv (Kharkov en russe) qui a débarqué en coup de vent à Paris pour passer un concours de danse auquel elle échoue. Alors qu'elle doit déjà songer au retour dans son pays, elle rencontre Tom, un artiste interprète du spectacle vivant intermittent dont elle tombe rapidement amoureuse et qui lui propose le mariage pour lui permettre de rester en France et d'acquérir ainsi la nationalité française. Le couple part bientôt s'installer dans une petite ville du Cantal où Tom a décroché un poste de Directeur d'un centre culturel.

Pauline a tout à découvrir, la France qu'elle idéalise, la comparant trop souvent à son pays, les moeurs parisiennes puis la vie à la campagne, le microcosme du milieu artistique, la langue, la relation amoureuse et la vie à deux. Elle ne semble pas toucher terre ; elle est parfois sur un petit nuage, s'enthousiasme facilement mais les réalités de la vie quotidienne la rattrapent vite.

Elle s'adapte sans difficultés à ses nouvelles conditions de vie, mais ressent toujours un léger décalage, lié à son statut d'immigré. Elle se sent ukrainienne en France, et française lorsqu'elle rend visite à ses parents à Kharkiv. Ses valeurs et ses références diffèrent de celle de son mari. Elle dit ne vivre que par le sentiment, et ressent les choses de manière émotionnelle, alors que Tom, dans l'ombre duquel elle évolue, semble fuir la vie, absorbé par son activité artistique.

Ingénu et candide, le personnage de la jeune femme, un peu perdu dans ce nouvel environnement, est attachant, attendrissant.

La tonalité vive, enjouée, aérienne, de la première partie du roman, accompagne le souffle de fraîcheur de Pauline. Une légère inquiétude transparaît néanmoins, annonçant des difficultés qui se font bientôt jour.

Pour le couple qui se sent en fragilité permanente, vient le temps des désillusions, des insatisfactions et des hésitations autour de la question de l'enfant, puis, dans la deuxième partie du roman, surgit le drame, suivi du temps de la résilience, de la lente reconstruction de Pauline, et de la relation balbutiante avec sa fille.

Roman d'apprentissage, Le voyage impaisible de Pauline se présente comme un conte moderne, dont la prose, comme l'était celle des Silences d'Isis, est traversée de bulles de poésie et de sensualité. La plume parfois hésitante et ponctuée de légères imperfections de l'autrice reflète parfaitement les émotions, les discordances et la distance ressentie par une Pauline qui doit beaucoup ressembler à Maryna.

"Je n'ai pas fait un autoportrait, j'ai photographié mon ombre".



Je remercie encore une fois, chaleureusement, Maryna, pour sa confiance.



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Fière comme une batelière

Aujourd’hui, petite interrogation surprise ! Savez-vous ce qu’est une « mignole » ? Personne ? Alors je vous invite à me suivre, c’est parti !



Tout d’abord, voici Alicia et sa grand-mère Irène. Quelle complicité elles ont toutes les deux, c’est magique ! Tendre Alicia qui s’est mis en tête de noter les souvenirs de sa grand-mère ; charmante Irène qui raconte sa vie et de nombreuses anecdotes, sans langue de bois. Et nous, nous écoutons bouche bée, parfois révolté(e)s, parfois attendri(e)s, mais toujours en empathie avec cette femme unique.



Et la mignole dans tout ça ? J’y viens, c’est une péniche, sur laquelle est née Irène… Ses parents sont assez mal assortis, un père un peu rustre qui a la main lourde avec son épouse et qui lève assez bien le coude, et une mère cultivée, déçue d’avoir eu un fort coup de foudre pour son époux qu'elle va suivre contre l’avis de ses parents et qui ne lui apportera qu’une flopée de gosses, des regrets et du désespoir !



Regardez l’enfance d’Irène, qui aide toute gamine au halage de la mignole, qui n’a pas le temps de s’instruire à l’école et qui va devoir se débrouiller seule, s’occuper de ses parents et souvent de ses frères et sœurs ! Une telle enfance, ça marque ! Alors, quand la belle Irène va rencontrer Raffaele, ce bel Italien qui va lui tourner la tête, est-ce que le roman familial va se répéter ? Pas vraiment, car bien que déçue par son mari, Irène, d’un caractère bien trempé va faire face à l’adversité et continuer à mener sa « barque » ; et elle saura se battre pour se faire une petite place au soleil.



Et c’est cette histoire singulière, qu’Irène, maintenant âgée va tenter de faire ressurgir de ses souvenirs pour la raconter à sa petite-fille.



Voyez comme c’est beau cette entente entre ses deux générations, deux femmes qui s’apprécient vraiment, qui s’aiment tout simplement.



Maryna UZUN a un style d’écriture incomparable, on a vraiment l’impression d’être près d’Irène et d’écouter son histoire… Parfois c’est Alicia qui parle, parfois c’est Irène ; c’est incroyable d’assister à cet échange, de revivre la vie d’Irène ; quant à la fin, elle rajoute un brin de magie et de mélancolie. Une très belle réussite.



Bref, un livre qui relate la jeunesse d’une femme âgée, dans un échange avec sa petite fille ; ça suinte l’amour, le respect ; quant à Irène, on n’a pas envie de la quitter. Sautez sur la péniche sans hésiter !



À lire à bord d’une péniche, sous un pont de Paris, ou éventuellement dans votre salon (mais c’est dommage) ; en vous régalant de tiramisu accompagné d’un verre de Prosecco. Bonne lecture !





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Fière comme une batelière

Tout d'abord, un grand merci à Maryna Uzun pour l'envoi de son dernier roman.

J'ai ainsi fait la découverte de cette auteure bien connue ici sur Babelio.



Ce récit débute par un dialogue entre Alicia et sa grand mère Irène, une enfant de bateliers. J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire puis lorsqu'Irène commence à faire le récit de sa vie, je me suis laissée emporter par ce portrait de femme incroyable.

Belle et rebelle, amoureuse et jalouse, combative et déterminée, franche et sincère, Irène est un personnage qui vaut le détour ! Et sa vie, qui fut loin d'être un long fleuve tranquille, également !



C'est l'histoire d'une femme mais c'est aussi celle d'une époque , marquée par la guerre, l'immigration des Italiens, le travail dans les mines en Belgique, les débuts de la société de consommation...



J'ai beaucoup aimé cette histoire familiale car même si elle est très personnelle et intimiste, elle m'a évoqué de près ou de loin mes propres racines familiales et je m'y suis projetée avec émotion et nostalgie.



Merci donc à Nemorino pour ce roman qui peut paraître un peu décousu au premier abord mais n'est ce pas le propre de nos souvenirs familiaux ?

J'ai cependant un petit regret, avouons le. Je m'attendais à l'histoire d'une Batelière mais force est de constater que la vie de celle-ci sur une péniche est très peu relatée puisque cela ne concerne qu'une partie de son enfance. Fille de bateliers, certes, mais sa vie fut ailleurs....

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Les silences d'Isis

Isis, si belle, si sensible, si aimante m’a fait irrésistiblement penser à Ariane de Belle du Seigneur.

Je sais bien qu’elle ressemble à son autrice , concertiste de talent et esthète éclairée.

Isis a aimé, aime et aimera. Au gré de ses émotions elle nous livre de belles réflexions sur la musique, la peinture, la poésie…

Mais Isis est versatile, éprise d’absolu dans une société où règne l’individualisme, l’ennui et la pâleur du quotidien.

Elle sort d’une relation d’emprise et ne veut plus faire de concessions… mais l’amour exige, malgré tout.

Je l’ai suivi dans ses états d’âme mais, un peu submergé, je m’en suis extrait ….pour mieux la retrouver , apaisée mais toujours amoureuse de l’Amour!

Je conseille ce livre à un lectorat jeune et avide d’excellentes références artistiques.

un grand merci à Maryna Uzun qui m’a fait l’honneur de m’envoyer son beau livre !!

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Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas !

Roman, poème fleuve, journal intime où l'auteure grime sa vie d'écrivaine, de mère, d'épouse, de femme: un bouillonnement d'images qui se bousculent, d'émotions qui se prennent les pieds dans leur évocation, de "tristesses primesautières", de citation assumées ou non de ces poètes d'antan qui, depuis leur silence éternel, lui soufflent leurs vers immémoriaux.

Le lecteur se sent pris dans un long jogging, quasi inépuisable, où, à chaque foulée, mots et émotions explosent en métaphores. Il y a les êtres, réels mais rien de plus qu'humains, il y a les fantasmes qui parfois s'épuisent puis la nature jamais décevante, jamais déçue, dépositaire de ce monde rêvé ou écrit.

Il y a donc enfin l'écriture rédemptrice à laquelle elle s'accroche à pleine mains.

À la fin de la lecture, n'oublions pas de revenir au titre : cet apparent jeu de mot "primesautier" bien innocent cache une vérité profonde, brûlante, propre à tout poète : se nourrir d'émotions, c'est se donner de la matière à écrire mais aussi un labeur certain, une douce mais implacable souffrance. Mettre à nu son vécu, c'est aussi risquer ce qu'il y a de plus fragile dans l'écriture: l'expression d'un "je" qui se survit à peine.

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L'insomnie est couchée dans mon lit

19 juillet 2022



Voici le deuxième recueil de poésies que je découvre et lis de Maryna Uzun., notre camarade babeliote....



Le même éblouissement en dépit de la réalité dans laquelle a baigné la rédaction de ce Livre : durant le très strict premier confinement, au printemps 2020...



Même si le contexte est anxiogène et déstabilisant, la poétesse- musicienne nous enchante avec son amour, sa passion des mots, de la poésie qui prolongent si bien ses autres talents de musicienne !



Qui oserait encore dire aujourd'hui que l'Art n' est pas essentiel, qu'il n'aide pas à vivre et à transcender les " épreuves "?



Je laisse la parole à l'auteure :

Extrait de la préface



" Chers Lecteurs et Lectrices ! Si vous n'avez ouvert aucun de mes ouvrages en vers ou romanesques vous n'avez rien perdu ! Puisque d'un livre à l'autre, j'écris la même chose, et la sauce se corse! le dernier, le meilleur, prenez- le sans tarder! C'est encore une femme qui trouve le temps long, mais qui s'amuse aussi sans conséquences graves. Il ne s'y passe rien, c 'est le chemin qui compte !



(...)Mes poèmes tombent comme une avalanche de feuilles éparses. L'insomnie à lire.Qu'elle voie le jour et batte son plein ! Et moi, je m'en vais battre le pavé. Je ne suis pas un bourdon égoïste qui ne fait du miel que pour sa bedaine ! "



L'art, la poésie pour aller vers les autres , se relier à eux, s'en rapprocher...



Des cadeaux, qui dans le cas de Maryna Uzun, ressemblent à des feux d'artifice, des arcs-en-ciel inattendus...Entre gravité sous-jacente , fantaisie, malice, esprit joyeux et facétieux , calembours, pitreries des mots, lucidité optimiste, "dévoration gourmande " de la Vie, même Si.....même si..



"Elle a couché avec l'ennui, couché avec son insomnie, couché avec des mots écrits, avec des arbres enlacés et avec Pablo Picasso, avec la pluie, avec un troll, avec le soleil forcené ! Elle oublie pas mal son piano gobant un fruit de la passion tous les matins à l'heure bleue."



Les feux d'artifice offerts par les poèmes de la fée, Maryna, sont doublement déployés par la présence des collages, aquarelles et dessins de Dimillimour...
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Les silences d'Isis

Maryna m'a emporté un peu loin de mes rivages habituels, dans les méandres de l'esprit de son héroïne Isis. J'ai été charmé par cette dernière, semblable à un petit animal sauvage difficile à apprivoiser, on aimerait la rencontrer et se laisser entraîner loin de son existence et des soucis du quotidien.

Maryna a puisé dans son âme d'artiste pour écrire ces lignes, tisser ces phrases. Elle y a mis, je pense, une bonne part d'elle même, un mix entre Isis et Tatiana.

Roman composé principalement du dialogue intérieur du personnage principal, concentré d'énergie, de questionnement, de quête de soi, confronté à la différence et l'indifférence lorsque un couple est composé de deux personnes aux antipodes l'une de l'autre.

Parsemé de fulgurances poétiques, une parenthèse bienvenue après ma dernière lecture, merci à Maryna pour cette découverte inattendue et rafraîchissante.
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Le voyage impaisible de Pauline

L'auteure ne pouvait pas donner meilleur titre à son livre. Le voyage, c'est être toujours en mouvement. "Impaisible", c'est l'impossibilité de trouver la paix, le repos. L'adjectif n’est plus employé de nos jours où nous dirions "inquiet" ou "agité". "Impaisible" ajoute une note tragique à un destin toujours en guerre et secoué de malheurs. "Se battre: c’est encore là qu’elle se sentait le mieux" dit quelque part Pauline après la mort accidentelle de son mari, Tom. Elle doit se battre contre elle-même lorsqu'elle elle se sépare d'avec sa fille, Léna, dont elle confie l'éducation à ses parents qui habitent Kharkov en Ukraine, puisque dans son malheur, elle se sent incapable de s'occuper de cette enfant qu'elle a eu avec Tom. Peut-être aussi pense-t’elle que son métier de danseuse est incompatible avec une vie de famille. Cette séparation lui donne la liberté de chercher du travail dans une compagnie de danse contemporaine. Pas facile pour une artiste à qui son professeur ukrainien a enseigné davantage la technique que l'émotion. Là encore se dépasser, se battre contre des concurrents, doués eux aussi.

Dans le même esprit, l’écrivain portugais Fernando Pessoa avait écrit "Le Livre de l’Intranquilité", mot beaucoup plus lourd de sens que la simple "agitation"



Quand Pauline, 19 ans, alors étudiante en danse, décide de quitter son pays, l'Ukraine, que l'illusion soviétique a détruit et que les promesses du capitalisme ont déçu, elle choisit la France, le pays de la culture. Elle passe le concours de danse du Conservatoire de Paris. Echec. Désespoir. Rencontre avec son futur mari, Tom, qui l'embauche comme danseuse dans sa troupe de théâtre. "Comment se fait-il que ma vérité soit invraisemblable et mes fabulations tout à fait plausibles" lui déclare un jour Tom. Cette phrase fascine Pauline. Paris est vraiment la ville des artistes !





Initiation à la chorégraphie contemporaine. La mort tragique et soudaine de son mari la rend inconsolable si grand était leur amour. Recommencer à vivre. Quitter la troupe. Retrouver du travail. Au bout du chemin le bonheur, peut-être ?



"Elle allait toujours de l’avant, sans jamais se retourner. C’était la devise des têtes brûlées, mais aussi une devise prolétaire" écrit Maryna Uzun. Combien de femmes et d'hommes ukrainiens ont du ainsi quitter leur pays pour trouver ailleurs une vie meilleure. Ils se sont battus contre vents et marées dans des univers souvent très concurrentiels où personne ne les attendait, ni ne leur a fait de cadeaux. Dans un pays de la Communauté Européenne ou d'Amérique du Nord, zones dans lesquelles il est extrêmement difficile de devenir citoyen. Pauline finira par acquérir la nationalité française par mariage

Ces émigrés ont travaillé comme des "prolétaires" jusqu'à l’épuisement parfois. Ils ont "raboter" comme l'écrit Maryna Uzun, traduisant en français le verbe russe "работать" qui exprime à la fois l'ouvrage bien fait et la peine que demande souvent le travail.



ll y a du caméléon chez Maryna Uzun. Sans doute faut-il l’être beaucoup pour se couler dans la vie française si différente de l'ukrainienne. Et dans le pays où on s'installe, s'intégrer. Disparaître, se fondre, devenir de la couleur des murs. Complètement. Pavlina devient Pauline. Faire oublier qu'on est d'ailleurs. C'est sans doute une des raison pour laquelle l'auteure écrit non dans sa langue, l’ukrainien, mais en français, langue "très difficile" aux dires d’Anatoli, le père de Pauline. Et elle l'écrit bien, avec de belles tournures de phrases et une connaissance aigüe du sens des mots qui, si on oublie d'être cet expert qui décèle içi ou là quelques légères surprises de langage, font oublier que l'auteure est étrangère. Dans le style aussi qu'elle adapte aux différentes situations du livres. Style théâtral avec beaucoup de dialogues quand Pauline vit au milieu de la troupe de Tom. Style du roman bourgeois quand elle réside dans le Var avec son amie Alexandra, ou bien au cours de ses promenades romantiques avec Augustin, Ou bien encore ce style de grise mélancolie très slave quand elle revient à Kharkov voir sa fille.



Andreï Kourkov a écrit le "Le Caméléon". Ce grand auteur ukrainien est lui-même d'origine russe comme Pauline. Parler russe dans un pays où la langue officielle est l'ukrainien, c'est déjà naître caméléon, n'est-ce-pas ?



En plus de la lutte pour une vie digne et passionnante, c'est l'histoire de la construction d’un amour que Maryna Uzun raconte. Avec talent et réalisme elle dessine le comportement amoureux des héros de son livre, Pauline, Tom, Augustin, Pia, en respectant les tempi dans la naissance des sentiments, les doutes, les hésitations, les illusions, les hauts et les bas, les joies, les coups gueule... Il y a dans la manière de l’auteure quelque chose qui touche à l’universel quand elle parle du sentiment amoureux. Ce sentiment, c’est aussi le mien ! C'est sans doute le vôtre. Elle donne son exacte place au désir et à la sensualité, en réservant le plus grand espace au sublime.

Amour entre deux amants, entre parents et enfants, amour qui n'a aucunement besoin de préceptes religieux "tu aimeras ton prochain..." "Ton père et ta mère, tu honoreras !" "Amour divin entre l'homme et la femme". L'absence d’éducation religieuse chez les parents de Pauline est remplacée par une foi universelle. D’où vient cette foi chez ses parents ? "Une foi nue, sans aucun édifice, sans le besoin d’une assemblée, et même sans extérioriser sa voix"



Pauline, "elle avait souvent chaud d’émotions, et froid d’ennui". Elle luttera encore et encore car on n'épuise pas un besoin d’amour.



Il faut lire Maryna Uzun. J'ai lu son livre d'un trait.

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Au piano bigorneau

On imagine la narratrice jouant sur son clavier une oeuvre dont les variations lui évoquent tour à tour son enfance, fille unique couvée par une mère castatrice, un mari, Casimir, un peu macho, son fils adoré, Némorino, avec qui elle partage la passion du basket, et, thème récurrent, comme un refrain, le souvenir d'Hap, son maître de musique, un amour désappointé en bord de Seine, mais n'est-ce pas l'aspect embryonnaire, fugace, inabouti qui rend inoubliable un tel amour?



Magnifique écriture de Maryna Uzun (que je remercie pour l'envoi de son livre), délire poétisé dans lequel mon esprit trop pauvre et pas suffisamment cultivé peinait parfois à y mettre du contenu.

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Au piano bigorneau

Écrire un billet sur ce livre de la même façon que je le ferai pour un roman est impossible.



Ce livre ne peut pas se résumer. Il est hors norme. C’est un fleuve d’émotions en fusion. Chaque page nous inonde, parfois dans des termes crus, de passion. De même que l’Amour y transparaît partout.



Durant toute ma lecture, j’ai eu l’impression de vivre une psychanalyse qui a amené la narratrice à renaître sur un piano dans un hall de gare.



J’ai toujours eu beaucoup de difficultés à exprimer mes émotions mais ce livre m’a beaucoup plu et je remercie beaucoup @Nemorino pour m’avoir permis de vibrer avec ce superbe texte.
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