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Critiques de Michel Ciment (38)
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Dictionnaire du cinéma

Ce dictionnaire et sa précédente édition m'ont longtemps accompagné lors de ma passion cinéphilique. Je ne saurais dire combien de fois je l'ai compulsé, jusqu'à l'usure. Les articles étaient aussi instructifs qu'agréables à lire. La joie de découvrir les réalisateurs, les acteurs, et tous ceux que l'on oublie généralement lorsque l'on voit un film : le chef op, le décorateur, le costumier… en fait, tous les métiers du cinéma. Combien de fois également, je me suis arrêté devant les multiples illustrations et photos extraites des films ? Malheureusement, (ou pas, selon les points de vue), ce genre de dictionnaire est devenu largement obsolète à l'époque d'internet, de wikipédia, d'Allociné… Mais ce n'est plus le même plaisir !
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Fritz Lang : Le meurtre et la loi

Une étude qui reste factuelle et parfois un peu aride. Mes pages préférées sont à la fin du bouquin, où l’auteur nous propose des extraits : par exemple le témoignage de Lang sur la genèse de M le Maudit – il parle d’un récit documentaire. Toujours à la fin de l’ouvrage, une belle réflexion de Truffaut sur l’univers de son confrère. Une pépite : « Tout se joue et se noue chez Lang au cœur d’un univers hautement moral. »p115

Sur l’ensemble, j’aurais souhaité un texte plus aéré et, pourquoi pas, avec une touche subjective.



Extraits du sommaire où il est question de grandes étapes dans la carrière de Lang

« L’œuvre muette :

Les films portent déjà sa marque – pessimisme, force du destin, inquiétude et fascination face à la modernité, éclairages « expressionnistes »



De la montée du nazisme à l’Amérique en crise :

[ ] Lang aborde le cinéma parlant avec des films claustrophobiques, où le danger est omniprésent, la pression des masses toute-puissante – comme un écho de l’Allemagne hitlérienne.



American director :

[ ] Lang a du mal à n’être qu’un pion dans l’industrie hollywoodienne. Westerns, films antinazis, films noirs, sa carrière américaine oscille entre succès et échecs, entre indépendance artistique et contrats alimentaires [ ] et prend fin dans l’ambiance étouffante du maccarthysme (1956).



Le dinosaure et les bébés :

Retour en Allemagne sans grand succès. Oublié, Lang est réhabilité dans les années 50 par les futurs réalisateurs de la Nouvelle Vague []. »

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Fritz Lang : Le meurtre et la loi

Pendant longtemps, Fritz Lang est resté pour moi - comme, j'imagine, pour beaucoup d'autres - presque exclusivement le réalisateur de "Metropolis" et de "M le Maudit". Or, lors d'une émission de "Mauvais genres" lui étant consacrée, je me suis rendue compte qu'il était un cinéaste beaucoup plus hétéroclite que je ne le croyais.



Michel Ciment rend très bien, dans "Fritz Lang : le meurtre et la loi", à la fois cette diversité de l'oeuvre, tant dans la forme que dans les sujets, et sa cohérence dans la durée. Fritz Lang, qu'il ait abordé le genre de la science-fiction, du film noir, ou du western (entre autres), c'est le cinéaste par excellence du pessimisme et de l'angoisse existentielle. Difficile de faire plus noire que sa vision du monde, qu'il a tenté toute sa vie de mettre en images, malgré les compromis parfois inévitables que tout réalisateur rencontrera un jour ou l'autre dans l'industrie du cinéma.



"Fritz Lang : le meurtre et la loi" nous expose donc la vie du réalisateur depuis sa jeunesse à Vienne, qui influera sur tout son œuvre, ainsi que l'évolution de son travail de manière chronologique, mais en utilisant parfois, à l'intérieur de chaque chapitre, une approche thématique des films qui donne plus de cohérence à leur présentation et à leur analyse. Les rapports parfois difficiles de Fritz Lang à l'industrie cinématographique sont également abordés, et l'auteur ne fait pas de concessions sur certains points noirs concernant le réalisateur: sa prise de conscience politique tardive relative à la montée du nazisme, son attitude autoritaire sur les plateaux et, le plus étrange peut-être, sa propension à verser dans le mythe et le mensonge lorsqu'il a - rarement - raconté sa vie à des tiers. Enfin, Michel Ciment termine son essai par la redécouverte de Fritz Lang par les cinéastes de la Nouvelle Vague.



Le tout est passionnant, les documents présentés en fin d'ouvrage très bien choisis. En refermant le livre, on a très envie de voir ou de revoir les films de Fritz Lang (peut-être d'un nouvel oeil) et d'en apprendre encore davantage sur ce personnage complexe et son oeuvre. Le but de cet opus de la collection "Découvertes Gallimard" est donc parfaitement atteint.

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Jane Campion par Jane Campion

J'ai découvert le travail de Jane Campion en 2003, 10 ans après qu'elle ait obtenu la Palme d'Or pour La leçon de piano, et précisément en regardant ce film. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai visionné cette œuvre et écouté la magnifique bande originale composée par Michael Nyman. Si je devais choisir mon film préféré, ce serait celui-là. Et le réalisateur dont j'admire le plus le travail, ce serait évidemment Jane Campion. Toute son œuvre m'émeut, films et séries. « Elle sait aussi montre comme nulle autre le corps désirant d'une femme pour l'autre sexe. » (p. 8)



Cette femme produit des œuvres avec des femmes – devant et derrière la caméra –, mais pas des films de femmes ou pour les femmes. Il n'y a pas de guerre des sexes sur ses pellicules, mais des recherches profondes et existentielles. « La femme est au centre de la vie et de l'œuvre de Jane Campion. Chacun de ses films a en son centre une protagoniste qui lutte pour son autonomie psychique et sensuelle et qui est en quête de sa subjectivité. » (p. 8)



Ce très beau livre rassemble des analyses détaillées de Michel Ciment sur chacun des courts-métrages, films et séries de Jane Campion. Suivent des interviews avec la réalisatrice, riches d'anecdotes sur sa réflexion et ses motivations. « Un homme aurait pu mettre en scène cette histoire, parce qu'il aurait pu imaginer ce qu'une femme ressent, mais moi, je le sais. » (p. 154) Le tout agrément de clichés pris pendant les tournages ou d'images extraites des films. Je garde cette somme cinématographique à portée de canapé, pour la sortir quand je rerereregarderai un film de Jane Campion. Et il est prévu qu'elle adapte prochainement Le pouvoir du chien, nouvelle qui me réjouit au plus haut point.
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Jane Campion par Jane Campion

Ah quel magnifique livre que ce "Jane Campion par Jane Campion" édité par les Cahiers du Cinéma. D'abord, on le soupèse, il pèse au moins une tonne (!). Ensuite on le caresse, il est si doux. Puis on admire sa photo de couverture : Holly Hunter sur la plage, son piano à sa gauche et sa fille faisant le poirier à sa droite, magnifique. Et après seulement on tourne les pages avec curiosité et avidité et on découvre tous les films de Jane Campion, des photos magnifiques, des commentaires, des interviews.

Après l'avoir feuilleté du début à la fin, j'avoue avoir lu ce magnifique livre dans un désordre le plus total prise d'une brusque fébrilité. Je sautais d'un chapitre à l'autre, d'une photo à l'autre, en poussant des cris de joie. Il y a bien longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant enthousiasmée. Enthousiasmée !! C'est le mot exact.

J'ai commencé par dévorer le chapitre sur la série "Top of the Lake" que j'ai adoré l'année dernière lors de sa diffusion sur ARTE. Retrouver les photos et les commentaires m'a replongée immédiatement dans l'univers de la série. Dans la foulée, j'ai dévoré les 4 petits et délicieux écrits par Jane Campion ("Le Pli", "Big Shell", "Ciel Bleu", "John Keats et moi" auxquels s'ajoute un texte relatant "les souvenirs éclatés de Holly Hunter" tous découverts en fin de livre, comme la petite surprise juste là pour vous rebooster alors que vous pensez que le livre est déjà terminé !

Après je me suis lancée dans la lecture des commentaires sur "LA LECON DE PIANO", film vu et revu à l'infini pour enchainer avec le film "THE CUT" et Meg Ryan.

J'ai admiré ensuite les magnifiques photos qui jalonnent ce recueil. Et je me suis replongée plus sereinement dans les autres films de Jane Campion dont certains m'étaient totalement inconnus.



Je ne vais pas rabâcher ou plagier les critiques et éloges déjà écrites sur Jane Campion. Sa réputation est faite depuis longtemps. Ses qualités reconnues par tous. Pour ma part, je l'ai vraiment découverte dans la leçon de piano. Les scènes de Holly Hunter sur la plage avec sa fille resteront des scènes gravées dans ma mémoire. Et mon admiration s'est cristallisée avec "Top of the Lake", dernièrement.



Bizarrement, je lisais juste avant de recevoir ce magnifique ouvrage une interview de Xavier Barral, éditeur, qui expliquait sa façon de "fabriquer un ouvrage", sa façon d'agencer des photos. Faut-il les mettre dans un cadre blanc ou en pleine page ? Que selon ce choix, les photos dégageaient avec évidence un message différent. Je n'ai pas cessé en feuilletant cet ouvrage d'y penser.

Les photos pleine page vous sautent au visage, vous submergent, certaines vous engloutissent tant elles sont magnifiques. Celles plus petites, encadrées de page blanche, commentées parfois sont plus posées, demandent réflexion.

J'ai adoré ce livre. Je l'avais choisi sans vraiment espérer le recevoir, quel magnifique cadeau. Je ne cesse de l'ouvrir, de le lire et de le relire. De me plonger dans le texte, de découvrir des commentaires qui souvent donnent un éclairage nouveau sur ce qu'on avait cru comprendre au visionnage de telle ou telle scène et donnent envie de voir et/ou revoir tous ces films. Tout semble rester à découvrir ...
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Jane Campion par Jane Campion

Avant toute chose, il est important de préciser que ce livre est un très beau livre, en qualité d'objet. Agrémenté de nombreuses photos en grand format (la cinéaste a ouvert ses archives ce qui permet de découvrir des photos et des documents inédits), ce livre fait son poids et trouvera une place de choix dans toute bibliothèque digne de ce nom.



Avant de me plonger dans ce pavé, je ne connaissais que peu de choses sur Jane Campion, tant son histoire que ses sources d'inspiration. Toutefois, les films de cette réalisatrice m'ont toujours enchantés, que se soit le devenu classique « La leçon de piano » ou le romantique « Bright star ». J'avais donc tout à découvrir sur cette femme.



Le livre est construit de manière chronologique et consacre un chapitre à chacun des films de Jane Campion. En lisant de façon linéaire, on voit l'évolution de cette réalisatrice depuis ses premiers courts métrages et ses sujets de prédilection (la femme, les relations familiales, le passage de l'enfance à l'âge adulte, ...). Le lecteur peut aussi faire le choix de lire les chapitres de façon aléatoire, chacun se suffisant à lui-même.



La particularité de Jane Campion est sa capacité à s'être imposée dans un monde très masculin (elle est la première femme à avoir remporté une palme d'or à Cannes en 1993 avec le film « La leçon de piano »). Mais plus que le fait d'être une femme, c'est sa façon de filmer, tout en émotion, avec simplicité et en goûtant à l'onirisme qui font que cette femme se démarque sensiblement dans le monde du cinéma. On plonge au cœur de son enfance, en Australie, marquée par le divorce de ses parents et par la compétition pleine de jalousie qui l'oppose à sa sœur, Anna. Alors que ses parents évoluent dans le théâtre, Jane cherche à se démarquer d'eux en faisant des études d'anthropologie. Elle est finalement rattrapée par ce qui ressemble à une prédestination familiale.



Dans cet ouvrage, chaque film est analysé, « disséqué ». Chaque analyse se termine par une interview de Jane Campion donnée au moment de la sortie du film, ce qui permet d'avoir un nouvel éclairage sur ce qu'elle a voulu retranscrire et sur les choix faits, notamment pour les adaptations de romans (coupes de certains chapitres, choix d'en mettre d'autres en avant, …). Le lecteur se trouve plongé au cœur de chaque film. Et, irrémédiablement, j'ai ressenti l'envie de voir les films de Jane Campion et de revoir ceux déjà visionnés à la lumière des explications données tant par l'auteur que par la réalisatrice elle-même.



Ce magnifique livre plaira aussi bien aux adeptes de Jane Campion qu'à ceux qui souhaitent découvrir son univers.



Je remercie les éditions les cahiers du cinéma de m'avoir fait parvenir ce livre dans le cadre de l'opération masse critique.

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Jane Campion par Jane Campion

Trente-cinq ans d'entretiens avec Michel Ciment brossent un portrait charpenté et intime d'une cinéaste essentielle.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Kazan par Kazan

Après avoir évoqué les origines de sa famille, son arrivée en Amérique, l'auteur nous raconte sa jeunesse qui influencera toute sa vie et le conduira jusqu'à son choix d'adhérer au parti communiste.



Nous accompagnons Elia Kazan dans son parcours depuis ses premiers pas en tant qu'acteur, ses débuts dans la mise en scène de pièces de théâtre à Broadway , la création de l'Actors Studio en 1947, repris par la suite par Lee Strasberg, mais d'où Kazan fera émergé Marlon Brandon, Karl Malden et beaucoup d'autres qu'il emmènera à Hollywood.



Viendra ensuite le succès avec des films comme " Un tramway nommé désir", " Sur les quais", " A l'est d'Eden" (avec James Dean) et tellement d'autres encore.



Kazan ne cachera rien de ce qui le conduit, en pleine "chasse aux sorcières", à dénoncer des gens dont certains sont de ses amis devant la commission des activités anti-américaines. Il apporte un début d'explication à son acte sans pour autant se chercher aucunes excuse.





Au fil de ces échanges, nous rencontrerons les personnes qui ont travaillé avec Elia Kazan et qui lui ont permis d'avoir le parcours que l'on connait et l'on peut citer entre autres écrivains Arthur Miller, Tennessee Williams, John Steinbeck et James Baldwin .



On apprend également beaucoup sur sa façon de travailler les scénarios, les décors, le choix des lieux de tournage , toutes les parties techniques qui font un film mais aussi comment ils travaillait en amont des tournages avec les acteurs ( très beau passage sur sa collaboration avec De Niro).



Ce livre d'entretiens est absolument passionnant. Le cinéaste se livre totalement et avec sincérité quitte à parfois être sans concession avec certaines personnes mais aussi avec lui même.

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Kubrick

Un livre de référence pour le plus grand cinéaste du 20 -ème siècle.
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Kubrick

Vraiment le livre d'un cinephile. technique, parfois trop, mais ce n'est pas un defaut, car, chaque fois qu'on aura l'occasion de visionner un film du "maitre", on s'empressera de consulter ce très beau livre, en outre, plein de photos magnifiques.
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Kubrick

Quel personnage ! Un cinéaste tout à fait hors normes, comme le reconnaissent ses collègues Spielberg ou Scorcèse. Un technicien méticuleux en plus d’une immense culture cinématographique et littéraire. L’auteur met en lumière son travail de puis la recherche d’un sujet, la plongée dans la documentation, la préparation le tournage et enfin le montage. Rien ne lui échappait, il s’était donné les moyens de sa politique. Les témoignages et interviews, les siens et ceux de ses collaborateurs viennent ajouter un éclairage supplémentaire. Cela donne envie de revoir ses films.
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Kubrick

Un Ciment fragile ?

Un livre qui a beaucoup compté pour moi car Kubrick est mon réalisateur préféré et aussi parce pendant longtemps les livres sur le cinéma n'étaient pas aussi nombreux qu'aujourd'hui. Il est en tout cas très intéressant car il offre une analyse poussée de l'oeuvre du grand réalisateur américain. De plus Michel Ciment est l'un de ceux qui ont contribué à le faire considérer comme un pur génie. Mes réserves tiennent davantage au livre lui même qui est un petit peu moche, disons le franchement, et c'est d'autant plus dommage si l'on considère qu'il est consacré à l'un des plus grands esthètes du 7ème art (si vous n'avez jamais vu Barry Lyndon vous pouvez ne pas vous en être rendu compte !).

En somme un livre-jalon dans l'histoire de la cinéphile française mais qui a vieilli et qui gagnerait à bénéficier d'une édition revue et embellie....
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Kubrick

Un livre a inclure dans sa bibliothèque si on est fan de cinéma. . Michel Ciment est l'un des rares journalistes au monde à avoir pu approcher Stanley Kubrick à diverses reprises et ses interviews, passionnantes et savamment menées. lèvent un pan du voile qui entoure la personnalité et la façon de tourner d'un des plus grands cinéastes du XXe siècle, jamais là où on l'attendait.
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Kubrick

Michel Ciment est davantage un universitaire qu'un critique et c'est à ce titre qu'il plut particulièrement à Kubrick, à l'égal d'Alexander Walker, cet autre exégète du grand cinéaste... au point d'entretenir avec Ciment une relation d'estime et de confiance qui dura de 1971 à 1999 - entre Orange Mécanique et Eyes Wide Shut, dernier opus du visionnaire le plus captif (pour le grand public), le plus secret et le plus réfléchi du septième art.



Au delà, au sein de son livre - en fait trois livres successifs, trois éditions, la seconde enrichie par l'évocation de Full metal Jacket (1987), la dernière dite "définitive", hélas, en 1999 - c'est à une introspection extraordinaire de l'oeuvre toute entière (chaque film vient en liaison ou en négation de ce qui précède comme de sa suite) à laquelle se livre l'auteur; on y trouve aussi des documents photographiques issus des oeuvres qui suivent la même logique.



Voici un livre magistral, LE Livre, de l'avis de tous, qui explore l'univers de l'artiste, sans ascendant ni descendant, sorte de météorite qui a traversé le ciel du cinéma contemporain.... A lire et à contempler !
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Kubrick

Ouvrage bien documenté contenant de nombreuses images. Un peu plus de texte aurait été appréciable, afin que ce livre soit complet.
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Kubrick

Quelques semaines voire quelques mois après ma lecture de ce livre, je veux écrire dessus.



Face à un livre d’une telle densité, par où commencer ? En disant que mon désamour du cinéma de Kubrick ne m’a pas contraint à déprécier une monographie à sa gloire. À la première vision, rares sont les films de ce cinéaste à me paraître justes, toujours engoncés dans une voyeuse philosophie essentialiste risible, cadenassés par ses impératifs spectaculaires, désincarnés du fait de son regard macroscopique … Je ne vais pas non plus m’étendre, il s’agit d’un écrit sur le bouquin de Ciment, et non l’œuvre de Kubrick.



Soyons concrets et matérialistes. La mise en page est agréable, les blocs de texte sont aérés par de nombreuses photos, lesquelles sont également illustratives. Voilà, commençons par dire que du fait de l’édition, ce livre est loin d’être indigeste malgré tous les thèmes qu’il charrie. C’est important de commencer par le plus simple, l’impression première, l’induction initiale.



Passons au cœur du sujet. On va relever la seule erreur de jugement grossière : la comparaison entre À bout de souffle et les débuts de Kubrick dans le cinéma. Aucun rapport esthétique et aucune similarité d’impact, on dirait juste un bon mot pour faire réagir, une impensée qui ravira les thuriféraires de Kubrick et fera bondir le reste.



Cela dit, je dois que ce livre est extrêmement bien pensé. En fait, si je devais être plus précis, je dirais que son développement est brillamment pensé. Peu de fois, on perd le fil. Tout est toujours appuyé, concrétisé par des images. Il ne perd jamais de vue son objet.



Et ce qu’il en dit m’a paru très pertinent. Je dois bien dire que, à ma connaissance, il s’agit du seul défenseur de Kubrick suffisamment intéressant pour presque arriver à me faire croire que c’est ne serait-ce qu’un bon cinéaste. Puisque c’est un livre à thèmes, on peut constater que ces films dont il est commun de dire qu’ils sont éclectiques sont en dernière instance assez ressemblants.



On peut regretter un discours à portée uniquement panégyrique (seuls les courts-métrages sont égratignés, et, en même temps, ils sont tellement mauvais que…). Je pense, en particulier, à la critique de Full Metal Jacket, le problème qui semble se poser est le suivant : comment est-il possible d’aimer à la fois ce film et le cinéma ? Non, plus sérieusement : puisque un argument esthétique est réversible, comment ne pas tomber dans des louanges ridicules ? Cette critique induit, a posteriori, cette question en moi. Je n’ai pas la réponse.



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L'Odyssée de 2001

— Ovni cinématographique, "2001" est boudé par les critiques à sa sortie mais devient un succès pour un public conquis par la contre-culture et la singularité du film. Sa portée universelle s’explique par un scénario cryptique, à l’image du monolithe noir extra-terrestre indéchiffrable. Le silence joue un rôle essentiel, accentuant le vide infini et l’angoisse de la mort. La disparition de Franck, provoquée par HAL, l’ordinateur maléfique, est marquée par ce silence, synonyme d’absence de vie. "L’Odyssée" nous transporte dans un espace sans coordonnées : celui de notre propre conscience. Le vaisseau Discovery véhicule une quête de soi dans les limbes.
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L'Odyssée de 2001

Ce court ouvrage édité par Actes Sud est constitué d'une suite d'articles de spécialistes sur le chef d'œuvre de Stanley Kubrick.

Ce film extraordinaire et tellement en avance a profondément bouleversé les codes du film de science fiction en y faisant entrer la dimension philosophique et la métaphysique.

Les articles qui jalonnent cet ouvrage sont parfois hermétiques, bien plus que n'a pu l'être le film lui-même et il est quelquefois difficile de suivre le raisonnement de celui qui l'a écrit.

Néanmoins, il reste un bon ouvrage qui permet aux fans de Kubrick d'en apprendre davantage sur son œuvre et de trouver, pourquoi pas, des explications complémentaires pour éclairer les dernières scènes de 2001.
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La critique de cinéma en France

J'ai déniché tout récemment un beau livre, véritable anthologie de la critique cinéphile, ouvrage épuisé choisi pour l'anniversaire d'un ami, dont je dois évidemment me défaire !!.Avant de m'en séparer, je souhaitais en garder une trace, et je le fais à travers une liste "Ecrivains, critiques de cinéma et cinéphiles avertis !".... et à travers cette chronique.



Comme tout dictionnaire, ce n'est pas une lecture continue, mais de recherche et de lectures piochées au fil des curiosités , envies, et besoins. Pour cette liste , j'ai décortiqué un peu plus avant, cette anthologie fort détaillée, recensant plus de 300 critiques avec des notices bio-bibliographiques. Cet ouvrage par son amplitude temporelle éclaire de façon époustouflante une histoire des idées et des sensibilités vis à vis du 7 ème Art.



Travail collectif, qui débute avec l'apparition de la critique cinématographique à l'orée des années 20 et va jusqu'en 1996. Un historique de la Critique cinématographique, avec, entre autres la grande querelle du Parlant, suivie de 9 essais de critiques réfléchissant à leur rôle de critiques, "Neuf essais: la critique vue par elle-même", prolongée de 45 exercices pratiques (parmi ceux -ci, "Cinéma d'avant-garde" de Desnos, "La caméra stylo" d'Alexandre Astruc, "Casque d'or" de Jacques Sadoul, "Le temps d'aimer et le temps de mourir" de Jean-Luc Godard, Pierrot Le Fou, de Michel Cournot, "les ailes du désir" par Alain Masson, etc)



Pour présenter et travailler mon sujet sur "les écrivains cinéphiles et critiques de cinéma", j'ai utilisé la partie la plus conséquente de l'ouvrage: un répertoire très documenté et fouillé, présentant 312 personnalités, ayant oeuvré des façons les plus variées en tant que "critique de cinéma". J'ai retrouvé ainsi des connaissances un peu oubliées comme le parcours incroyable d'Antonin Artaud, jouant dans le Napoléon d'Abel Gance et autres films, critique, scénariste, metteur en scène, auteur dramatique, tout à la fois !



Nous est proposée une "Bibliographie succinte et commentée des principaux ouvrages et articles de revues consacrés à la critique cinématographique" par Claude Beylie

.. En parcourant très attentivement cette véritable encyclopédie, je découvre avec enthousiasme un nombre très significatif d'écrivains,romanciers comme historiens (Jean Tulard) qui se sont mêlés, passionnés de cinéma et de critiques du 7ème Art.



Cette "Bible pour cinéphiles" a été dirigée par Michel Ciment, et Jacques Zimmer, sous le titre "La critique de cinéma en France" (Ramsay Cinéma, 1997) Captivée par l'Image, que cela soit la photographie ou le cinéma , je me délecte, en rencontrant au fil de cette lecture, Antonin Artaud, Boris Vian, Frédéric Vitoux, Emmanuel Carrère, Claude Michel Cluny, Nelly Kaplan, Roger Vailland, Francis Lacassin (spécialiste de London),Pierre Mac-Orlan, sans omettre l'incontournable, Marcel Pagnol....etc, tous très immergés dans l'histoire de la" pellicule". La littérature et le cinéma , étroitement mêlés...entre les mots et les images,que du Bonheur pour amateurs et passionnés avertis du 7ème art !....



Un léger bémol, j'aurais bien aimé la partie " illustrations" plus abondante...ce qui n'enlève rien à l'excellence de ce dictionnaire fort exhaustif, et unique en la matière !
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Le cinéma en partage. Entretiens avec N. T. B..

On pourrait dire puisque on se pose souvent la question à quoi sert le critique de cinéma, le critique étant un "cinéaste raté", ici, il convient d'admettre que le critique est comme l'engrais pour les plantes, il aide les cinéastes à se trouver, en les faisant réfléchir à leur démarche, il aide à l'épanouissement des films en salle en en défendant la valeur, en fait le cinéma est un écosystème, et en cela il est nécessaire.
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