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Critiques de Mikhaïl Boulgakov (578)
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Le Maître et Marguerite

Lire un roman jugé unanimement chef d'oeuvre, ça met tout un tas de pression sur mes frêles épaules de lectrice. Si t'aimes pas, c'est toi qu'as pas compris, gros naze. Un type qui a couché métaphoriquement ses misères pendant le stalinisme dur, quand ça torturait et zigouillait à tire larigot, forcément que la résonnance ne doit pas être affreuse.



Mais s'y plonger sans ne rien connaître de l'époque, c'est passer à côté de quelque chose. Heureusement les notes de bas de page permettent quelques éclaircissements. Il faut se figurer, se recontextualiser le climat de terreur du totalitarisme soviétique, la peur panique d'être arrêté pour n'être coupable de rien, où la justice n'en a que l'apparence, grotesque pantomime auquel plus personne ne croit depuis bien longtemps.



Mais ne pensez pas lire un bouquin au sinistre plombant, Boulgakov a décidé d'être drôle quitte à être censuré. Un délectable cynisme traverse l'œuvre, on s'oriente dans un univers décapant de burlesque qui n'est pas sans rappeler Les âmes mortes de Gogol. Les hommes y sont souvent des pantins mauvais et décevants, ourlés par leur mesquinerie et leur insignifiante concupiscence. Alors quelle réjouissance n'ai-je ressenti par les corrections infligées par notre équipée satanique à tous ces soiffards infatués de leur pouvoir en carton pâte ! Heureusement que ce diable de Woland et ce bon gros chat noir de Béhémoth soufflettent ces gueux à satiété.



Le livre se découpe en plusieurs parties et engage le lecteur à se munir d'une patience certaine. Ça n'est qu'à la moitié du parpaing qu'on entend parler du maître et de sa Marguerite. Gageons qu'une simple et unique lecture est insuffisante si l'on escompte rendre honneur à son auteur. La densité du livre mobilise de la concentration, certes enrégimentée dans du grand-guignolesque, mais non moins exigeante : Boulgarov n'est pas chiche en allusions historiques et culturelles.



Les bifurcations sont nombreuses et nous amènent à excursionner en Judée avec le récit du procurateur Ponce Pilate. La plume se trouve brusquement pénétrée d'une impeccable gravité laquelle contraste fort avec la bouffonnerie du reste du texte situé à Moscou. Déconcertant.
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Morphine

80 pages.

Une plongée tranchante dans la psyché d’un morphinomane.



Le génie de Boulgakov, c’est d’arriver à rendre un texte si court aussi haletant, dévorant et sidérant.



Des mots dans l’urgence, une lecture désespérée et exaltante.
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Le Maître et Marguerite

J'ai été happé par cette histoire. On traverse le temps, on vole au dessus de Moscou. C'est féerique, enchanteur, fou, théâtral.

. Ça ne plaira pas a tout le monde. On adore ou on déteste, cette histoire de diable et d'amour. Le passage en Galilée est absolument magistral.
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Le Maître et Marguerite

Une découverte d'excellence et d'exception.



C'est simple, j'ai rarement lu quoique ce soit avec autant d'avidité et d'extase.



A chaque chapitre, des évènements complètement ubuesques viennent ponctuer une intrigue qui quant à elle transpire à équitablement de cohérence et d'excentrisme. Vous êtes partisan de Camus et trouvez que votre vie n'a aucun sens, qu'elle est absurde ? Lire Le Maître et Marguerite vous aidera certainement à relativiser quant à votre détresse existentielle.



Vous ne pouvez vous empêcher d'habiller votre visage d'un sourire sardonique lorsqu'on vous sert de l'humour noir face aux règles tacites des relations sociales ? Lisez Le Maître et Marguerite pour entériner cette habitude.



Ce n'est pas seulement un livre que nous offre Boulgakov, mais une triple rencontre. D'abord avec un Satan puis un Faust moderne (enfin, autant qu'ils peuvent l'être lors des années 20 soviétiques) et même avec Ponce Pilate. On s'attache d'ailleurs rapidement à tous les personnages amoraux et le reversement et si net qu'on en vient à éprouver de la répugnance pour les figures qui incarnent l'aspect fonctionnel de notre existence.



Il est facile de s'amuser des tours de Satan et de ses acolytes, tous uniques à leur façon et tous dépeint d'une main experte.

Le plus impressionnant, à mon sens, est l'astuce avec laquelle Boulgakov réussit à fournir une ligne directrice assez claire dans l'enchaînement des évènements. Chaque chapitre empruntant au rocambolesque et au plus haut degré de l'imprévisibilité, il aurait été facile de perdre le lecteur.



Ici, ça n'est pas le cas. Notre émerveillement se mêle à celui de Marguerite avec qui nous découvrons tout le potentiel drolatique et mirifique du seigneur des enfers.



En bref, il s'agit d'une histoire tellement dense mais qui semble étonnamment immersive tant la lecture semble fluide.

Instantanément envahis par la frénésie jubilatoire qu'éprouve Satan lorsqu'il se joue du pragmatisme des bureaucrates, on aurait envie, nous aussi, de le suivre en Enfer.
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Morphine

Le début de la nouvelle est très brouillon, quasiment incompréhensible et très difficile à lire. Rares sont les phrases compètes avec sujet, verbe complément et point.



En revanche le sujet traité est interessant. C'est surprenant et ironique qu'un médecin devienne morphinomane.



Un peu déçue, cette nouvelle ne me donne pas envie de continuer à explorer l'univers de Boulgakov et de m'intéresser au reste de la littérature russe.
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Le Maître et Marguerite

Ce roman russe des années 30 est assez original. Fantaisiste et fabuleux, il est néanmoins ancré dans une réalité où le régime soviétique ne semble ni bon ni mauvais. Les personnages secondaires sont peut être mieux dessinés que les principaux, ou avec plus de profondeur psychologique. La première partie est vraiment bien écrite, moins farfelue que la seconde. C'est un roman étrange, sympathique, parfois poétique avec de jolis passages dignes de grands écrivains.
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Morphine

Très courte histoire qui est, en fait, plutôt la publication d'un journal de bord d'un médecin morphinomane. On suit alors la descente dans la dépendance, le déni devant la simple évidence du bien que procure la dose. Puis une certaine impatience, une peur et une violence quant à l'incertitude d'avoir la dose nécessaire, mais toujours en clamant les "points positifs" de la drogue. Et puis voilà, un jour, ça commence à faire mal. A rendre méchant. A rendre agressif, impulsif, à rendre nerveux et dégénéré. Et c'est pire encore lorsqu'on s'en rend compte. La tentative de sevrage n'est pas relatée, parce qu'elle s'éclipse de la mémoire du drogué dès qu'il a à nouveau sa dose. Et puis il y a cette description du manque, ce qu'on ressent réellement, qu'on peut à peine imaginer, que l'écrivain tente malgré tout de nous l'inculquer. La rapidité du processus. Les doses qui grimpent.



Tout est raconté d'un œil plutôt médical, assez détaché mais pourtant qui permet de comprendre comment le médecin tentait de se rassurer, de prouver qu'il a toute sa tête, qu'il gère ses doses. Jusqu'à ce qu'il avoue, après cpup, que non, il ne gère pas. Que ses écrits mentent un peu, selon qu'il ait écrit avant ou après sa dose. Il se repent parfois. Mais au fond, pourquoi résister? C'est cela, la vraie question, à la fin. Pourquoi justifier, cacher, arrêter. C'est intéressant, lu en moins d'une heure, pas vraiment le genre de livre qui transporte.

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Le Maître et Marguerite

Il faut évidemment aimer cette imagination débordante et ce fantastique dément. Car c'est le mot ce livre est tout simplement dément, je n'en démords pas, c'est un voyage et un univers des possibles incroyables, bref vous aurez compris, je suis un fanatique de ce bouquin. 6 étoiles.
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Récits d'un jeune médecin

Récits d'un jeune médecin ou "Les erreurs à ne pas commettre et les prouesses à accomplir lors de votre prise de poste".

Incroyable petit traité de médecine à l'usage des néophytes avertis !



C'est le moins qu'on puisse dire puisqu'au cours de la première nouvelle, notre jeune médecin nouvellement nommé performe :



Une amputation sur une jeune fille tombée dans une broyeuse,

Une trachéotomie sur un bébé atteint de diphtérie,

Une version pour aider une femme à accoucher

( Bien sûr, ces opérations sont toutes réalisées alors que la patiente est à l'agonie.)



Le tout dans un cadre provincial désolé et pittoresque, où les tempêtes de neige accompagnent la neurasthénie qui s'empare peu à peu du médecin.

Ce récit a également l'avantage de mettre en avant le camphre comme LA panacée thérapeutique dans les années 20 en Russie. Notre médecin l'adore, il l'utilise pour... tout ?



Nous assistons aussi à quelques tribulations malheureuses : l'arrachage approximatif d'une dent (oups, il a ôté l'alvéole aussi). En outre, un défaut de communication a également conduit un patient à commettre un presque suicide puisqu'il a pris accidentellement 10 fois la dose de traitement recommandée. S'eut été fâcheux d'y rester, non ?



Concernant le récit suivant : "Morphine", nous découvrons la décrépitude progressive et sinueuse à laquelle est confrontée un autre médecin.



Sinueuse ? Plutôt "perverse". En effet, le déni laisse peu à peu la place à la clairvoyance quant à l'état d'addiction. le géni Boulgakov a excellé à rendre saillant le moment où le toxicomane réalise son état, y consent puis l'embrasse et enfin l'adore. Au cours de la lecture, il est très simple de se laisser happer par la frénésie qui peu à peu consume l'humanité du protagoniste.

Le plus terrifiant est qu'on referme le livre avec un sentiment de satisfaction certain:



Enfin, l'injection malsaine fait son effet et notre curiosité morbide est repue.

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Le Maître et Marguerite

Je sais pas si ce sont les récits enchâssés. Je ne sais pas si c'est la trop grande quantité de digressions philosophiques, politiques, de descriptions qui m'ont perdu mais je n'ai pas réussi à rentrer dans le roman. Mélange de genres, de points de vue, beaucoup de personnages, beaucoup trop de tout.



Bref un classique que je me devais d'attaquer, mais qui m'est tombé des mains une fois fini et dont je ne garderais pas de souvenirs.
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Le Maître et Marguerite

Le roman le Maître et Marguerite, de Boulgakov est une critique du régime soviétique. Boulgakov n'a pas pu publier le livre. C'est sa femme qui s'en est chargée, après la mort de l'écrivain. Je n'ai jamais rien lu de semblable. Plusieurs histoires se mêlent : le Diable et ses acolytes qui, pendant quelques jours, sèment la pagaille dans le Moscou des années 30; une autre, 2000 ans auparavant, raconte la confrontation entre Ponce Pilate et Jésus, et la traîtrise de Judas; une autre décrit l'internement d'un écrivain russe maudit dans un hôpital psychiatrique et enfin l'histoire de Marguerite, qu'on ne peut résumer sans divulgacher. Le roman n'est pas sans humour : les nombreuses facéties des anges déchus accompagnant le Diable, dont le fameux chat noir, mêlent le tragique et le comique dans de multiples situations cocasses. Je recommande la lecture de ce livre qui dénonce l'absurdité du fonctionnement des régimes autoritaires et dictatoriaux par le biais du fantastique et illustre à merveille la liberté de l'écrivain.
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Coeur de chien

Ma première aventure littéraire aux côtés de Boulgakov !

Je n'avais aucun à priori particulier mais j'ai été agréablement surprise par sa plume sarcastique, mordante et par le côté très crû, littéral des dialogues: un peu comme ceux de Céline.



C'est une nouvelle satirique qu'on pourrait rapprocher en termes d'humour de ce que propose Gogol. Néanmoins, si l'histoire semble absurde et unique, le sujet qu'elle sert entre les lignes, l'est beaucoup moins.



On est introduit dans le récit par quelques conseils du chien sur la meilleure façon de s'alimenter lorsqu'on est dans la rue.

Côté intrigue : Un scientifique aisé, représentant de la classe supérieure éduquée s'amuse "pour la science" à greffer des morceaux d'être humain sur un chien. Contre toute attente, le chien survit et se transforme progressivement en un être humain de la pire espèce. Il est frustre, égoïste, lâche et ne contrôle pas ses pulsions primaires... mais surtout il fait preuve d'une totale défiance envers son créateur.

Des "qualités" très peu appréciée du régime soviétique. Le docteur n'est pas non plus très en phase avec les pratiques qu'il plébiscite puisqu'il semble revendiquer la propriété individuelle au détriment du bien commun et se prévaut d'utiliser l'humanisme plutôt que la méthode coercitive afin d'amadouer ses subalternes.



Loin d'être experte de l'histoire soviétique, je pense n'avoir pas compris toute l'étendue du message véhiculé par cette nouvelle. J'ai par contre passé un excellent moment avec un texte qui change des écrits mélancoliques et sombres de Dostoïevski ou Tolstoï.

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Le Maître et Marguerite

Le Maitre et Marguerite.



Ou le diable chez les soviétiques.



Ce roman est composé de plusieurs histoires imbriquées, toutes marquées par les actions de Satan et de ses acolytes. Satan est terrible bien sur mais aussi terriblement humain, moqueur et facétieux, face à une société rigidifiée par le régime et ses milices. En sa présence tout se met à dérailler, la maison des écrivains ,une institution dans Moscou, le théâtre des variétés qui devient un lieu de magie noire. La clinique psychiatrique se remplit très vite de gens dépassés par les évènements. .

Un manuscrit de livre dans le livre, ici présent comme un fil rouge. Manuscrit écrit par Le Maitre qui est l'amant de Marguerite, nous fait rencontrer le procurateur Ponce Pilate qui regrette de n'avoir pu finir son dialogue avec Ha-Notzri (le Nazaréen) . Les deux amants sont les vrais héros de ce roman.



Longtemps interdit dans son pays d'origine, ce roman est un de ceux que l'on se doit de lire, en se laissant porter par la facétie de Boulgakov , en pensant aussi que à l'époque de sa parution, c'est une terrible critique du régime soviétique.
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Le Maître et Marguerite

Je ne sais même pas par où commencer pour parler de cette œuvre époustouflante.

Le plus évidemment c'est une satire politique : Le maître et Marguerite, où quand les artistes sont décapités dans le Moscou des années 30.

C'est un livre pop-up : quand on l'ouvre, on roule sur des têtes coupées et sanglantes qui parlent encore, des corps qui ne parlent plus, un chat grossier et incendiaire passionné d'armes à feu, une dame qui s'envole par les fenêtres.

C'est un conte musical : on y croise Berlioz et Stravinsky (j'ai adoré le personnage du médecin, hyper travaillé, bien qu'on ne le croise que brièvement), mais aussi Johann Strauss.

C'est un roman philosophique, on y suit Ponce Pilate et les trois brigands, et tout commence à la remise en question de l'existence de Dieu, et du diable.

Et pourtant il est là, avec sa team diabolique aux multiples noms (Koroviev/Fahoth, le chat Béhémoth, et toute une troupe déjantée (Azazello, Hella...). Ensemble, ils viennent semer la zizanie à Moscou, parmi le milieu des artistes, faisant pleuvoir les devises et les coups, réquisitionnant les appartements, coupant les têtes...

Marguerite apparait plus tard dans le roman, elle est amoureuse de celui qu'elle appelle le maître, dont l'œuvre d'une vie est ce roman document sur Ponce Pilate qu'il a brûlé plusieurs fois (j'ai lu que Boulgakov a fait de même avec sa propre œuvre d'une vie puisqu'il a travaillé à son roman pendant plus de 12 ans, et a d'ailleurs commencé par le brûler également). Séparés, elle rencontre le diable Woland et lui demande de lui rendre son cher et tendre en échange de son âme. On assiste à un incroyable bal de damnés au cours duquel Marguerite doit enchaîner les horreurs sans que ça semble trop lui coûter.

Ce roman d'une richesse bien ordonnée qui m'a laissée bouche bée m'a donné une impression de cacophonie harmonieuse. Le registre d'écriture est vraiment théâtral et extrêmement visuel à la lecture, je crois d'ailleurs savoir qu'il a été plusieurs fois mis en scène.

Ce roman a fait l'objet de nombreuses thèses et études il y aurait tant à en dire, j'ai ici décrit les impressions fortes ressenties à la première lecture. Il ira dans ma pile des romans à relire avec un œil probablement plus analytique.
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Morphine

Le début est étrange, voire brouillon. On est directement plongé dans le récit mais sans vraiment l'être. On a d'abord une sorte d'introduction, puis le journal de bord du personnage aux prises avec la morphine. C'est intéressant mais dommage que ça n'a pas été poussé un peu plus loin au niveau du ressenti du drogué. On sent qu'il souffre, qu'il délire, mais ça reste très superficiel.
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Le Maître et Marguerite

J'ai enfin réussi à lire ce livre. Pas sans mal...

J'ai eu beaucoup de difficultés car trop de personnages, trop de bouffonneries et surtout trop de longueurs. Je me suis perdue dans les pages car j'attendais autre chose de ce grand auteur. J'avais du mal à suivre les errances des personnages et il y a même certains passages dont je n'ai pas compris l'utilité dans le récit.

Par contre, j'ai adoré tous les passages avec Ponce Pilate. Mais vraiment adoré ! L'écriture et l'histoire étaient envoutantes et je n'avais pas envie de partir. Si le livre s'était résumé à ça, j'aurais mis 5 étoiles !



Pioche de décembre 2023 choisie par mylena
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Coeur de chien

Quand le transhumanisme se fait interespèce, on se retrouve avec Bouboul, le chien, qui devient Bouboulov, un homme, un vrai ?! Le Pr. Transfiguratov, découvre la manière de créer un homme nouveau alors qu'il cherche un procédé pour rajeunir ses patients, mais il se rend compte qu'il a généré une erreur de la nature ... qui n'évolue que pour régresser ...



En effet, Bouboul le chien, régresse en devenant ... communiste ...



Bouboul, on lui a greffé l'hypophyse et les testicules d'un ivrogne qui avait un petit casier judiciaire alors se comporte-t-il mal parce qu'il agit comme un ivrogne ou parce qu'il se comporte comme un chien ? Après tout, il a toujours un cœur, peut-être une âme, de chien ... Ce n'est donc pas si étonnant s'il ne pense qu'à la boustifaille, et s'il se trouve un travail qui consiste à débarrasser les rues de Moscou des chats errants ...

Mais il se met à l'alcool, aussi Bouboulov prend-t-il de plus en plus les mauvaises habitudes de l'homme, en plus d'avoir celles du chien ...



En tout cas, avant l'opération, c'était un chien très intelligent qui a appris à lire (les mots saucisson et poissonnerie), comme quoi, c'est une brave bête qu'on ramènerait volontiers chez soi et facilement en plus, en l’appâtant avec un bout de saucisson. Par contre, on préférera tous Bouboul à Bouboulov, le chien à l'homme, car c'est le chien le meilleur ami de l'homme, pas l'homme.
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Récits d'un jeune médecin

Il s'agit pour moi du meilleur livre sur la médecine que j'ai lu.

Jeune médecin tout frais moulu de la faculté sans avoir jamais vu un patient, le voila envoyé au fin fond de la Sibérie. Il va se retrouver seul médecin avec deux sages femmes pour s'occuper d'une immense population. Le désarroi et l'impuissance qui l'envahissent face à des cas compliqués qu'il doit traiter seul est tellement réaliste, on sent qu'on est pas dans la fiction mais bien dans du vécu. Même si la situation est quand même extrême, tout médecin se retrouve un jour à devoir prendre une décision sous le regard inquisiteur des infirmières et des patients. Je me suis reconnue plus d'une fois dans ces situations et tout étudiant en médecine devrait lire ce livre pendant ses études.
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Le roman de monsieur de Molière

Une très belle biographie que ce «Roman de Monsieur de Molière» qui est un véritable roman historique. Une vie passionnante et bouleversante: le refus d’être tapissier comme son père, la découverte puis la passion du théâtre, la troupe itinérante en carriole, la misère et la pauvreté, les échecs puis le succès et la gloire… Dans la lumière du Roi Soleil qui aimait à se déguiser voire même à danser dans les fameuses comédies-ballets de cette époque, Molière n’en fût pas moins interdit de représentation à maintes reprises: Les Précieuses Ridicules, Le Tartuffe,…

Molière n’est pas mort sur scène -il s’en fallut de peu-mais à son domicile de la rue de Richelieu à Paris, juste après la quatrième représentation du Malade Imaginaire. Il venait d’avoir 51 ans.

Sa femme Armande devra supplier le roi Louis XIV pour que Molière soit enterré dignement et non jeté à la fosse commune comme l'étaient tous les comédiens de cette époque.

Signe de la place emblématique qu’occupe cet auteur et acteur de génie dans notre culture, le français est aujourd’hui encore couramment désigné par la périphrase « la langue de Molière ».



Un livre profond et riche, tendre et humain, un regard pointu et vif sur la société du XVIIè , sous la plume magistrale de Mikhaïl Boulgakov.

(écrit en 1933 et publié neuf ans après la mort de Staline, en 1962)



J’ai trouvé ce livre dans la superbe boutique de la Comédie Française, place Colette à Paris, jouxtant les jardins du Palais Royal…

[ En effet l’écrivaine Sidonie-Gabrielle Colette native de Bourgogne vécu à Paris pendant de longues années, et les fenêtres de son appartement parisien -où elle mourut le 3 août 1954- donnaient sur ces mêmes jardins. ]
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Morphine

L'écrivain (et médecin) russe Mikhaïl Boulgakov nous met sous perfusion avec cette nouvelle addictive.



“Il serait très bon que les médecins aient la possibilité d'essayer sur eux-mêmes de nombreux médicaments. Ils auraient une tout autre idée de leur mode d'agir”



Ce journal d'un morphinomane nous renseigne sur le fait que les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés. Les soignants eux-mêmes cèdent à la drogue, si facilement accessible, de nos jours le soupçon pèse encore sur les narines de nos étudiants en médecine comme de nos éminents chirurgiens…



L'auteur met en exergue un des ressorts psychologiques les plus déroutants de l'addiction, c'est la facilité avec laquelle on préjuge de nos propres forces, n'avez vous jamais entendu quelqu'un vous dire à propos de la cigarette par exemple “ah mais MOUA j'arrête quand j'veux”… de la même manière, le morphinomane se ment, ment aux autres, toujours demain sera la fin, encore un instant monsieur le bourreau pourrait-on presque l'entendre implorer. Tantôt pris d'un espoir et d'une résolution ferme de pouvoir s'en sortir, tantôt se complaisant dans une situation qu'il ne voudrait quitter pour rien au monde, comme chantait Amy “They tried to make me go to Rehab But I said no, no, no…”



Le lecteur se retrouve pris dans la seringue glaciale d'un talent littéraire total, empreint d'ironie et de suspense, une atmosphère tout à fait séduisante et efficace concourent à l'intensité de cette expérience de lecture.



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