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Critiques de Mikhaïl Boulgakov (576)
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Le Maître et Marguerite

– Où l’on découvre que le livre-culte de l’un ne l’est pas forcément pour l’autre... –



Qu’est-ce qu’un livre-culte ?

C’est celui que vous n’oublierez jamais ?

C’est celui que vous avez le plus conseillé, vanté, offert ?

C’est celui qui vous chamboule, qui vous fait voir le monde autrement, qui vous livre le sens de la vie ?

Le maître et Marguerite ne sera pas ce livre-là pour moi.

J’aurais bien aimé, pourtant : tous ces avis émerveillés, parfois quasi-ésotériques, m’avaient bien appâtée. Je repoussais à plus tard la découverte magnifique, la révélation terrible et inoubliable… Je m’attendais à une œuvre choc, au podium de l’île déserte, au livre d’une vie.

Le maître et Marguerite ne sera pas celui-là.

J’ai aimé le début : l’irruption du diable dans le Moscou de la fin des années 20, et la pagaille que lui et ses acolytes sèment dans la bureaucratie stalinienne, c’était plutôt réjouissant.

La distorsion entre leurs aventures fantastiques et les pesanteurs de la vie quotidienne, j’ai trouvé ça réellement bien vu.

(En fait, ça m’a rappelé une œuvre beaucoup moins connue, qui introduit elle aussi le merveilleux dans le carcan d’une société corsetée, celle de l’Irlande catholique dans Swim-Two-Birds de Flann O'Brien ; beaucoup plus drôle, de fait.)

Mais après ce début alléchant, Le maître et Marguerite part un peu en vrille à mes yeux.

Une fois que tous ces bureaucrates se retrouvent déboussolés et/ou en asile psychiatrique, c’est Marguerite qui devient l’héroïne de l’histoire et qui va vendre son âme au diable pour retrouver son amant écrivain, auteur d’une œuvre sur Ponce-Pilate dont des extraits nous sont fournis. (Victime sacrificielle, elle devra présider un genre de Bal des vampires qui traîne en longueur. L’amant en question n’apparaît vraiment pas assez captivant pour qu’elle accepte de s’emmerder autant.)

Je n’ai certainement pas saisi toute la symbolique, toutes les métaphores dont use Boulgakov, et je le regrette bien.

D’une certaine façon, je le termine en me disant qu’en un autre temps, ce livre-culte de tant de lecteurs me révèlera peut-être un jour son secret…?



Traduction sans reproche de Claude Ligny.

(Par contre, reproche au chat couronné de la couverture : la personne qui l’a choisi n’a visiblement pas lu le livre. Il est NOIR, le chat et il ne porte pas une couronne mais un réchaud à pétrole. Non, pas sur la tête.)
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Coeur de chien

Mes cent premières pages d'un livre en cent mots



Moscou, 1924. C’est l’histoire d’un chien. Pas d’une noble race non, pas un seigneur chasseur ou sauveteur. Nan, c’est l’histoire d’un clébard. Un sale cabot. Du genre à squatter les poubelles pour survivre et à se prendre des coups de tatane à tire-larigot. Un crevard, jusqu’à sa rencontre avec Philippe Philippovitch, éminent docteur. Alors, on s’fait plus d’bile pour Boule. C’est la grande vie moscovite, le choc des classes. Jusqu’à la greffe. Cette histoire, c’est celle d’un changement, d’un bouleversement. D’une révolution. Entre burlesque et fantastique, on rit avec Mikhaïl Boulgakov des transformations sociétales absurdes jusqu’à l’extrême de l’URSS d’alors.





CENT pour 100 numéro 30



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J'ai tué et autres récits

L'édition folio 2 euros comprend trois nouvelles : le Brasier du Khan (1924) L'Ile pourpre (1924) et J'ai tué (1926).



Né à Kiev en 1891 dans une riche famille russe, Boulgakov a d'abord été médecin. Il est mobilisé dans la guerre contre l'Allemagne puis il est enrôlé dans l'armée blanche. Il devient un témoin privilégié de la guerre civile fratricide, des exactions de Petlioura qui le traumatisent, et de la révolution bolchevique qu'il accepte comme un moindre mal, sans jamais perdre sa lucidité. Boulgakov apprend la sévère défaite des Blancs, le 15 février 1920, près de Vladicaucase où il est stationné. Cette nouvelle est pour lui une révélation : la cause des Blancs est irrémédiablement perdue, le monde ancien n'est plus. Il abandonne la médecine et se met à écrire. Tout au long de la décennie, Boulgakov écrit près de deux cents récits publiés dans des revues littéraires ou des journaux. Dès ses débuts, il se distingue par son langage critique, teinté d'une ironie féroce et, très rapidement, la censure s'attaque à ses oeuvres.





Dans le Brasier de Khan, le vieux serviteur Jonas Vassilitch doit remplacer la guide officielle, atteinte d'une rage de dents et faire visiter le domaine de Khanskaïa Stavka à un vulgaire groupe de « touristes ». On y trouve des adolescents en costume kaki, des jeunes filles en chemisette de matelot, d'autres en sandalettes. Et puis un nudiste entre deux âges, muni d'un pince-nez. le vieux Jonas fulmine car tous ces gens ne respectent rien. le soir venu, des pas résonnent du côté de la salle de billard…

Cette nouvelle est fameuse. On marche d'abord dans les pas du vieux serviteur, dépassé . Il n'est pas vraiment sympathique. Il est plein de préjugés, il n'a pas évolué d'un iota depuis le Moyen-Age. Il est cruel avec son chien « César » qui n'a pas su défendre le domaine. Et il souhaite la mort de la guide. Les jeunes visiteurs révolutionnaires en tenue militaire sont grossiers, dépenaillés, vulgaires et irrespectueux. le « nudiste » (qui ne l'est pas) représentant de l'extrémisme de gauche est caricaturé. Ainsi que la culture officielle en la personne d' Ertus Alexandre Abromovitch, chargé de relater l'histoire des Tougaï-Beg dans la ligne du marxisme-léninisme. Boulgakov semble regretter l'ancien monde, tout en étant très lucide. Deux solutions : émigrer (comme ses frères, comme Nabokov ) en emportant le souvenir de l'ancien monde intact ou essayer de survivre dans le nouveau.





L'Ile Pourpre est une nouvelle satirique, plus tard transformée en pièce de théâtre qui valut à Boulgakov bien des ennuis. Elle est difficile à déchiffrer sans aide extérieure. Mais avec une deuxième lecture on perçoit bien toute l'ironie du texte.

Elle ressemble dans sa forme à une parodie de la littérature prolétarienne qui utilisait alors des personnages de la littérature européenne pour fabriquer des textes socialistes. La nouvelle est sous-titrée « Roman du cam. Jules Verne, Traduit du français en langue d'Ésope par Mikhaïl A. Boulgakov ». Les noms utilisés pour les lieux, les personnages ainsi que certains événements sont tirés d'oeuvres populaires de Jules Verne (surtout les Enfants du capitaine Grant). Boulgakov décoche des flèches bien aiguisées au colonialisme raciste franco-anglais et à l'hypocrisie occidentale en général. le vaisseau Espérance du célèbre Glenarvan a découvert l'ïle située dans le Pacifique. Grâce aux quelques notes de la traductrice on comprend que L'île pourpre c'est la Russie rouge. Les Efiopiens sont le bon peuple russe (Les Rouges) , Les Nègres blancs sont les représentants de l'autocratie et de l'orthodoxie. Les Nègres de couleur indéterminée surnommés" fieffés" sont les démocrates sociaux. La nouvelle est divisée en trois parties.

1.L'explosion de la montagne qui soufflait le feu. ( le déclenchement de la Révolution). Au pied d'un volcan éteint depuis trois-cents ans, à l'ombre d'un palmier, le souverain Sizi-Bouzi siège dans sa parure d'arêtes de poissons et de boîtes à sardines, avec à ses côtés le grand prêtre ainsi que le chef des armées, Rikki-Tikki-Tavi. Les Efiopiens rouges travaillent à la culture des champs de maïs, à la pêche et à la récolte des oeufs de tortue. Lord Glenavan pose son drapeau sur l'île. Les Efiopiens s'emparent du drapeau pour se faire un pantalon. Et ils se font fouetter par le Lord anglais. Ensuite le Lord, accompagné du Français Ardan et Sizi-Bouzi entrent en pourparlers...après la catastrophe, le « génial »Kiri-Kouki (Alexandre Kerenski) ivogne patenté et Nègre fieffé se présente peinturluré de rouge et déclare « maintenant qu'on est devenu des Efiopiens libres, je vous dis publiquement merci ! le correspondant du Times est enthousiasmé et l'énorme foule qui n'y comprend rien crie Hurrah ! Kiri-Kouki a promis de distribuer à chacun de la vodka, qu'il importait contre du maïs du pays. Cela a entraîné une pénurie de nourriture et des troubles parmi les Efiopiens rouges et, un soir, l'île entière explose. Kiri Kuki s' enfuit et le monde entier est choqué après avoir reçu un télégramme du correspondant du « Times » qui se trouvait sur l'Île Pourpre : « Depuis cinq jours wigwams nègres en feu. Nuée Efiopiens (illisible) Escroc Kiri en fuite...(illisible) ». Et le surlendemain, nouveau message bien lisible envoyé d'un port européen : « PEUPLE EFIOPIEN A DECLENCHE BOUNT GRANDIOSE. ILE EN FEU, EPIDEMIE PESTE. MONTAGNE CADAVRES. ENVOYER AVANCE CINQ CENTS. LE CORRESPONDANT.

2.L'Île en feu.( La guerre civile).

3. L'île pourpre. (La Russie soviétique).

A la fin fusent sur toutes les stations de radio, le message suivant : ÎLE ÊTRE THEÂTRE BAYRAM PROPORTIONS ÉNORMES STOP DIABLES BOIVENT EAU DE VIE DE COCO !

Après quoi La tour Eiffel reçoit une émission d'éclairs verts…



J'ai tué . La nouvelle la plus simple et la plus directe du recueil. Elle se situe à Kiev pendant la guerre civile, entre 1918 et 1921. « De tous les occupants qui sévirent à Kiev, rappelle la traductrice, les plus cruels à l'encontre des civils furent, selon Bougakov, les séparatistes ukrainiens dont le leader était Simon Petlioura ».

D'après le narrateur, le docteur Iachvine n'avait rien d'un médecin moscovite. Toujours impeccable, raffiné, un peu poseur, fréquentant les théâtres, l'opéra, fervent lecteur...On dirait évidemment Boulgakov. Visiblement traumatisé par un événement survenu le mardi 1er février (1920) le docteur Iachvine avoue qu'il a tué. Et de raconter avec le plus grand calme à ses confrères moscovites les circonstances terribles et tragiques durant lesquelles il a tué délibérément un colonel qu'il était censé soigner.

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Le Maître et Marguerite

« Seigneur, aide-moi à terminer mon roman. » (Michail Boulgakov)



C’est l’histoire d’un roman, écrit par un écrivain russe, dit 'le Maitre', qui vit à Moscou sous le règne de Staline. Ce roman pourrait commencer ainsi : « Les ténèbres venues de la méditerranée avaient recouvert la ville que le procurateur haïssait tant ».

Il se déroule à Yerchalaim au mois de Nisan de l'an 28.

Le procurateur romain de Judée, Ponce-Pilate, est chargé de mettre en procès le juif Yeshoua Ha-Nozri. D’autres personnages : Matthieu Lévy qui, selon Yeshoua lui-même, déforme les propos qu’il tient, Juda de Kairoth et Bar-rabbas, Caïphe le Grand Prêtre du Sanhédrin.

Pilate éprouve une étrange attirance pour Yeshoua qui apparaît comme un illuminé. Il ne veut pas l'exécuter mais n’a d’autres choix .Cependant, après l'exécution, sa seule pensée est d'être pardonné par Yeshoua.

« La Lâcheté n’est-elle pas le plus grand crime qui soit ? »

Le style est ample, les descriptions frappantes. Les scènes baignent dans une mélancolie crépusculaire. Celle de la crucifixion est d’une vision poignante et étrange.

Mais c’est dur d’écrire, de publier et encore plus à cette époque.

L’œuvre du Maitre a été tellement critiquée qu'il a brûlé le manuscrit, puis s'est finalement retrouvé à l'hôpital psychiatrique. Oubliant la belle Marguerite qui était prête à quitter une vie facile pour l’aimer et l’aider.

Heureusement, Satan qui désire le mal mais accomplit le bien, est de passage à Moscou.

Épaulé par son escouade, il s’emploie, avec un dilettantisme jouissif, à ruiner, les fondements de la société soviétique.

On assiste à des scènes dignes des Monty Python, loufoques, le flegme anglais en moins.

Une séance de théâtre qui tourne au désordre le plus complet, des cadavres qui se rendent au bal. Des personnages disparaissent ou se retrouvent en hôpital psychiatrique : à des années-lumière du réalisme socialiste.

Passent à la moulinette : la société soviétique, grotesque, la médiocrité des milieux artistiques, le pouvoir des « bien-pensants ».

Marguerite accepte, en qualité de sorcière, de devenir la reine du bal annuel de Satan.

Et la fin ?

Après avoir conclu cet accord avec succès, elle retrouve le Maître, le manuscrit est reconstitué et, ensemble, ils trouvent un refuge quelque part entre le ciel et l'enfer.

Le chef de la « commission de l’acoustique », devient le « directeur de succursale d’une conserverie de champignons ».

Les services secrets fourniront certainement des explications à tous ces événements étranges.

Bien sur le Livre de Boulgakov est plus subtile que ce que j’ai pu vous présenter pour tenter de le faire lire.

Laissons aux critiques spécialisés la connivence des détails du sexe des anges.

Roman d’une opposition totale à la tutelle d’État sur l’écrivain et la culture, il est aussi d’une construction « diaboliquement » orchestrée.

Un roman foisonnant où le burlesque et le sérieux s’entrecroisent qui ne paraîtra que lors du « dégel ». Mais dans ce monde, on semble ignorer l'existence des ouvriers et des paysans.

Il comprend beaucoup de détails probablement autobiographiques.

Contrairement à d’autres écrivains qui mourront au Goulag, Boulgakov y échappe.

Probablement que l'empire stalinien reposait pour une part, sur la lâcheté des hommes, celle "des hommes ordinaires", et l'auteur ne s'exclut sans doute pas du lot.







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Le roman de monsieur de Molière

Je ne savais pas que Boulgakov avait écrit une biographie de Molière avant que mon fils ne l'étudie au lycée.

Après l'avoir lue, je m'étonne qu'elle ne soit pas plus connue et diffusée car elle est vraiment très intéressante et plaisante à lire.

Retraçant la vie de Molière de sa naissance à sa mort, elle regorge d'anecdotes que je ne connaissais pas et elle se lit comme un roman (je m'interroge d'ailleurs sur le titre, car dans La pléiade, c'est La vie de Monsieur de Molière, et pas Le roman de Monsieur de Molière, et le titre en russe emploie bien le mot Vie).

J'ai beaucoup apprécié le style plein d'humour, avec un narrateur omniscient maniant le second degré avec art.
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Coeur de chien

Lu l'an dernier. Mon tout premier ouvrage de l'auteur russe renommé.

Un récit qui mêle univers fantastique et satire sociale, avec rythme, ironie et perspicacité. Il faut avoir le coeur bien "accrché" parfois ! Une lecture à méditer, mais qui ne laisse certainement pas indifférent.
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Morphine

Il est tentant de laisser son attention, déjà flottante, se diluer dans la parenthèse qui indique une rupture temporelle de quelques mois au coeur du journal de 1917 du docteur Poliakov, dans les espaces laissés en blanc avant et après - ainsi que dans la note de bas de page du traducteur :

"(Manque une vingtaine de pages arrachées du cahier.)*

* La plupart des biographes de Boulgakov estiment que ces pages manquantes ont pu correspondre au réactions horrifiées de l'auteur face aux événements révolutionnaires et au coup d'Etat bolchevik d'octobre 1917, impossibles à publier dix ans plus tard."

Par ailleurs, la partie journal peut rappeler le Journal d'un morphinomane (publié aux éditions Allia).
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Le Maître et Marguerite

Le chef d'oeuvre de Boulgakov, écrit sous la terreur, est un récit burlesque se déroulant à Moscou où ont lieu nombre de faits fantastiques. Ce livre est un peu fastidieux à lire, mais ne manque pas d'intérêts, tant pour connaître la Russie de cette époque, que pour découvrir le style et l'imagination de cet auteur.
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Journal confisqué 1922-1925

Journal confisqué de Mikhaïl Boulgakov

Ce journal intime écrit entre 1921 et 1925 a été confisqué par le Guépéou( successeur de la Tcheka) en 1926 lors d’une perquisition et sera exhumé des archives et publié avec des amputations semble-t-il en 1990. Il s’ouvre sur une lettre à sa mère dans laquelle il expose les difficultés de la vie moscovite pour lui et sa femme. Il y a très peu de travail, mal payé, il fait très froid et ils ont du mal à se chauffer ainsi qu’à manger. D’autre part, tout comme en Allemagne à la même époque, l’inflation est exponentielle et payer son pain requiert des dizaines de millions de roubles, un peu plus chaque jour. Boulgakov écrit des articles dans des journaux, courre la ville pour vendre ses nouvelles, la Garde Blanche ou Les écrits sur les manchettes mais sans succès. Il fait état des rumeurs qui circulent en ville, de la lutte entre les bolchéviques et les fascistes en Allemagne, des rumeurs de guerre. Il sait qu’espérer le retour de la monarchie est illusoire et craint l’évolution de la situation en général et pour lui en particulier car on vient de lui détecter une tumeur. Il rêve d’un appartement plus grand.

Dans ce livre transparaît en permanence le grand questionnement de Boulgakov, «suis je un homme de lettres? » C’est son angoisse. Un récit passionnant bien que souvent interrompu, il n’avait pas toujours la force de continuer a noter ses impressions. Après sa confiscation il n’en reprendra jamais l’écriture.
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Écrits sur des manchettes

Écrits sur des manchettes de Mikhaïl Boulgakov

Au moment où Boulgakov rédige ces »écrits » il est médecin militaire d’abord à Grozny puis à Vladicaucase dans l’armée de Dénikine, il combat avec les blancs qui sont défaits et il va quitter le Caucase et contracter le typhus. A sa guérison les rouges seront au pouvoir, c’est à ce moment que Boulgakov décide de devenir écrivain et de revenir à Moscou. Le début des « écrits »relate son effarement devant les changements advenus, la ville est en survie, crise du logement, froid et famine. Puis il note des instants, des actions sans continuité, comme pour se souvenir plus tard de ce qui s’est passé, pour ne pas oublier. Passage des Ingouches pendant qu’on lui fait des piqûres de camphre et prise de morphine. Narration des deux mois passés au Lito, journal qui sera vite interdit par le nouveau pouvoir. Il n’y a pas de suite logique dans ces textes, il en ressort un côté expérimental assumé. C’est évidemment très littéraire, Boulgakov convoque tous les écrivains russes classiques de Gogol à Pouchkine en passant par Dostoïevski, Tolstoï et TCHEKHOV ainsi qu’un grand nombre de ses contemporains dont les noms sont moins restés dans les mémoires comme Brioussov, Meyerhold ou Pilniak. À Moscou, Gorki rallié aux bolcheviques. Au Lito il rêve qu’il est Tolstoï ou un de ses héros…



« Les écrits » sont l’entrée en littérature de Boulgakov, entre poésie et théâtre, rêve et réalité, de 1920 à 1923 il tiendra cette sorte de journal halluciné.
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La Garde blanche

La garde blanche de Mikhaïl Boulgakov

Ukraine hiver 1918, Kiev. La famille Tourbine vit les événements au quotidien dans sa maison. Il y a Alexis 28 ans, Nikolka 17 ans et Hélène 24 ans mariée à Thalberg. A l’extérieur il y a les allemands, l’hetman de l’Ukraine et les bolcheviques, les anarchistes. Tout n’est que rumeurs impossible d’avoir des certitudes alors on échafaude on fait des plans et on regrette, pourquoi n’a t’on pas fait ceci ou cela, on critique tout en se sentant impuissant. Et t dehors il fait froid il neige et malgré le poêle en faïence, on gèle alors la vodka et le vin aident à supporter tout en rendant malade. La famille est monarchiste et son ressentiment est tourné vers un certain Petlioura, récemment libéré de prison ainsi qu’envers Trotski. La nuit Alexis rêve du maréchal des logis Naï Tours de la garde blanche qui est au paradis, il y a St Pierre, « un petit vieux bien sérieux ». Et un soir la nouvelle enfle, l’hetman a fui abandonnant l’Ukraine, l’armée est dissoute, les hommes renvoyés dans leurs foyers, c’est la stupéfaction, l’incrédulité et la porte ouverte à Petlioura et ses hommes. On était le 14 décembre et plus personne ne comprenait ce qui se passait. La veille on avait demandé à Naï Tours de tenir avec 150 hommes, il avait réussi à arracher de force 150 paires de bottes fourrées et 150 bonnets en peau de mouton à l’intendance, le général en avait fait une syncope. Mais devant l’avancée des rouges il se replie, enlève ses épaulette, jette ses armes et va se cacher, conseillant à tous de l’imiter. Les Tourbine sont rassemblés autour du poêle discutant les rumeurs, des sénégalais à Odessa, des officiers de logement serbes…



Un livre à forte teneur autobiographique, une écriture fiévreuse, Boulgakov nous met au cœur de cette révolution qui changera la vie de sa famille et celle de millions d’autres.
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Le Maître et Marguerite









BOULGAKOV, écrivain frustré dans son art, dans sa vie, dans son amour .Époque : 1929/ 1939, union soviétique, période stalinienne.

Une société et un pouvoir, donc, proches du « 1984 »de Georges ORWELL. Boulgakov, une créativité maudite et foulée aux pieds par ses contemporains, une structure sociale rigidifiée par la dictature.

Un écrivain qui ira jusqu’à appeler la mort de ses vœux aux abords de la quarantaine , tellement son tourment est grand.

Sa revanche, c’est un magnifique feu d’artifice littéraire : « le Maitre et Marguerite », un message extraordinaire qui nous est parvenu, à travers le temps et l’espace, avec toute sa charge émotionnelle, (pour peu que l’on entrouvre les portes de notre propre émotion).

De nombreux thèmes dans cet ouvrage « Faustien » avant tout. Le démon s’invite et va « bousculer » l’organisation sociale de cette époque. Ce démon parait bien sympathique, secondé par ses aides, l’humour est féroce mais toujours finement ciselé. Les scènes fourmillent de fantastique et de rebondissements.

Un des grands enjeux du roman c’est aussi l’Amour, une femme qui croit au génie de son élu et qui fera tout pour le préserver, pour qu’il écrive jusqu’au bout le Livre de sa vie. C’est elle qui va accepter le pacte avec le diable tout-puissant.

Parmi toutes ces scènes, j’ai particulièrement apprécié le dialogue entre Ponce Pilate et Yeshoua (jésus) .Fabuleux dialogue, entre l’être de pureté , d’innocence et l’être de pouvoir , prisonnier de son pouvoir ,dans l’incapacité de suivre son penchant naturel, la clémence.

Satire amère contre l’oppression de l’individu, il est toujours surprenant de constater la capacité de nuisance de certains de nos frères humains, surtout lorsqu’ils disposent d’un quelconque pouvoir. Mais l’écrivain, grâce à son œuvre est immortel, contrairement aux malfaisants.

En voici encore une fois la preuve !

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Le Maître et Marguerite

Editions Inculte - Traduction : André Markowicz / Françoise Morvan



La seule question qui vaille est :

À quel moment lirez-vous ce monument ? (si ce n'est pas déjà fait…)

(non, non, lâchez ce machin aux couleurs criardes et plongez vers votre destin… ou ne dîtes plus que vous aimez la littérature… mais la lecture…)



Mais alors : quelle traduction devrez-vous choisir ?

Cette dernière question se pose naturellement dès qu'il s'agit d'aborder l'une de ces pierres blanches que les éditeurs, à tort ou à raison, aiment à « dépoussiérer », surtout quand elles sont libres de droits ( * )… diluant dans la masse mercantile les exemples où une nouvelle traduction est en effet pertinente… Alors que des chefs-d'oeuvre comme « 1984 » ou « Abattoir 5 », parmi quelques autres, ont largement bénéficié d'une nouvelle mouture, leurs versions précédentes souffrant de certaines coquilles, on ne compte plus les exemples où elles ne font que semer la confusion.

Si Babelio n'était pas principalement un site à vocation commerciale ( ne leur jetons pas la pierre, leurs services seraient payant sinon…) il aurait tout intérêt à héberger des comparatifs entre versions ; c'est d'ailleurs à cette occasion — ne sachant quelle traduction choisir du classique de Laurence Sterne, « Tristram Shandy » — que j'ai adhéré : la critique que l'auteur Stéphane Malandrin en a faite ( tristement reléguée en seconde page, mécanisme des « like / copinage » oblige ) s'attache à mettre en parallèle quatre versions, concluant par l'exemple que celle de Léon de Wailly (1842) demeure la plus fidèle à l'original… disponible gratuitement, elle devrait envoyer à la poubelle toutes ses descendantes tarifées…



( * ) ( ce qui n'était pas le cas avec ce livre, ce qui a achevé de dévoiler le jeu d'Actes Sud, clamant à tout vent son intention de « dépoussiérer » la grande littérature russe, avec ces nombreuses nouvelles traductions d'André Markowicz : Dostoïevski, Gogol, Isaac Babel, Tchekhov… surtout quand ça ne leur coûte pas un rond en ayants-droits…

Le traducteur ayant été obligé de s'adresser à un « petit » éditeur pour cette publication non libre de droits… les risques financiers semblant dérisoires pour un tel livre, achevant l'incompréhension face à cette opportuniste, ventrue, et politiquement douteuse maison arlésienne… ) ( / * )



Tout ceci pour en arriver à notre chef-d'oeuvre, dont cette deuxième relecture m'a permis de passer d'une version à l'autre afin d'essayer de vous y faire voir un peu plus clair, vous chanceux qui n'avaient pas encore arpenté ce déchainement de superlatifs fait livre.

La traduction originale par Claude Ligny a été reprise de nombreuses fois ; version de référence, ici au « Livre de Poche - Biblio », du temps de leurs couvertures beiges-grises au graphisme inspiré, âge d'or esthétique de cette collection.

Trêve de bavardages, c'est cette version qui semble la plus indiquée pour apprécier ce mégalithe ; vous la trouverez également chez Robert Laffont ( avec un gros chat angora couronné… pas du meilleur effet ), ou bien encore, pour les masochistes, chez Pocket, et leurs habituelles maquettes et illustrations neurasthéniques ( et selon Nastasia-B, jamais avare d'euphémismes : « assez mauvaise » ).

Toutes ré-imprimées des millions de fois, toujours avec succès.



Car, avec cette traduction du stakhanoviste babélien Markowicz, on a surtout droit à une version faite pour ceux qui ont déjà lu ce roman, au moins deux fois !

En cause : les notes de bas de page ; nombreuses, souvent pertinentes, surtout pour saisir au plus juste la multitude de références à la littérature classique, de Pouchkine à Schiller, de Goethe à Shakespeare, mais beaucoup trop envahissantes pour une première lecture exaltée…

Pis, certaines bafouent carrément le rythme du texte, telle cette toute fin du premier chapitre qui, sous prétexte d'une petite précision se vautrant dans la pédanterie, anticipe en détruisant la transition menant le texte vers l'époque de Ponce Pilate, tout cela pour disserter sur la couleur de sa toge…



Concernant la langue en elle-même, adressez-vous à un russophone… bien que la comparaison entre de nombreux passages plaide pour celle de Ligny… l'autre est peut-être plus fidèle… reste qu'aucun élément d'importance ne marque leur différence ( contrairement à « 1984 » ou bien « Abattoir 5 », justement… ).



Entretemps, Mikhaïl Boulgakov est entré au Panthéon-Gallimard avec la parution de son oeuvre en deux volumes Pléiade, donnant lieu à une autre nouvelle traduction par Françoise Flamant, alors que la collection de Robert Laffont « Bouquins », également du type « oeuvre complète d'importance », s'était contenté d'une révision de l'originale.

Après avoir épluché pas mal de critiques ici et là, aucune trace de ces deux dernières versions ( il nous manque un Malandrin sur ce coup… ), le doute plaidant donc pour la première, de préférence en version non-annotée pour profiter au mieux de toute cette magie…

( en fin de critique, lien vers la couverture de la version à privilégier )



Voilà, contrairement au « 1984 » de Célia Izoard aux éditions Agone — dont on ne cessera de répéter, n'ayant jamais le niveau de décibel d'une grande maison d'édition, l'objective supériorité sur toutes les autres, faisant de cette récente sortie un réel événement — cet Inculte est à réserver aux amoureux de Marguerite et de gros chats farceurs… joli objet, évident cadeau… ne vous étonnez pas si l'on vient vous appeler « Maitre » par la suite…

( encore mieux si c'est « Marguerite », seule à même de donner de vraies leçons de vol sur balai… pas comme Mona, Isabelle ou autre Sandrine…)
Lien : https://www.babelio.com/couv..
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Coeur de chien

Le professeur Transfigouratov n’est pas n’importe quel médecin. C’est une sommité, capable de conserver un appartement de sept pièces dans la Russie soviétique, ce qui relève de l’exploit.



Mais il faut dire qu’il s’est fait une spécialité dans le rajeunissement des gens. Et si les moyens employés sont peu orthodoxes, les résultats sont là, ce qui lui vaut un régime d’exception.



Un soir, il croise un chien des rues, Bouboul.



Il décide de l’adopter et de réaliser sur lui une expérience : lui greffer l’hypophyse d’un homme.



Voilà le postulat de cette histoire complètement loufoque.



Boulgakov signe ici un roman fantastique qui égratigne la réalité de son époque.



La science est utilisée pour satisfaire de bas intérêts. Les patients venus pour être rajeunis n’ayant souvent que des intérêts lubriques à satisfaire. Également, en donnant une voix au chien des rues, le roman montre le côté malsain de ces opérations réalisées sans souci des cobayes utilisés.



Boulgakov illustre aussi l’ironie de cette société de camarades où la corruption permet de ne pas s’astreindre aux contraintes du peuple.



Les hommes du Parti communiste étant, d’ailleurs, de viles personnages comme si le parti n’était qu’un repaire de gens obtus et stupides.



C’est un récit étrange qui m’a moins séduite que Le maître et Marguerite, mais que j’ai trouvé intéressant par l’ironie qui s’en dégage et les attaques menées contre le régime soviétique.
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Le Maître et Marguerite

Cette lecture a été laborieuse d'un car je ne suis jamais rentrée dans l'histoire.



J'ai eu du mal à m'imprégner de l'histoire et de l'époque dans laquelle l'auteur veut nous emmener.



J'ai aussi beaucoup de mal avec les personnages pour les distinguer pour suivre leur parcours . Cette Russie post stalinienne mélangé a du fantastique m'a dérouté.
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Morphine

Morphine de Mikhaïl Boulgakov

Hiver 1917, le docteur Bomgard vient de quitter son travail à Gorielovo un à plus tôt, un district perdu, pour l’hôpital du chef lieu de canton, il en est très heureux et quelques temps plus tard repense avec émotion mais sans regret aux mois qu’il y a passé. Or justement, au même moment il reçoit une lettre, datée du 11 février 1918, de celui qui l’a remplacé, le docteur Poliakov, une lettre aux tonalités dramatiques, il parle d’une »mauvaise, grave »maladie. Bomgard se prépare à partir, il connaissait bien Poliakov, il avait été son condisciple en médecine. Mais le temps qu’il se prépare une infirmière le prévient qu’un homme vient d’arriver en piteux état, il vient de se tirer une ballé dans la tête, c’est Poliakov qui meure quelques instants plus tard. L’infirmière remet alors un cahier à Bomgard, accompagné d’une lettre datée du 13 février 1918, c’est Poliakov qui a consigné l’évolution de son mal au fil des jours.

Bomgard va alors étudier ce qui a amené Poliakov à calmer ses douleurs morales et physiques par des injections de morphine et leur terrible résultat.

Très beau et très court récit plein d’émotions dans une Russie en pleine révolution. Boulgakov a sûrement tiré de ses expériences personnelles des éléments de cette nouvelle, il était médecin( et morphinomane)avant de devenir écrivain.

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Le Maître et Marguerite

Chef d'oeuvre absolu, roman inclassable dont la genèse est aussi passionnante que l'histoire de ce chat endiablé qui s'élance dans les rues de Moscou et sème la pagaille. Et cet intermède si étrange, si inattendu d'un Jérusalem antique, caniculaire. Un livre qui m'a profondément marqué, qui n'a pas pris une ride et qui ne peut pas vous laisser indifférent. Vous l'adorerez ou le détesterez.
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Une séance de spiritisme

Une séance de spiritisme de Mikhaïl Boulgakov

Une dizaine de courtes nouvelles, des feuilletons sur la vie en Russie sous les bolcheviques dans les années 1920/1923.

La complexité des autorisations à obtenir pour aller d’un lieu à un autre, de Vladikavkaz à Tiflis par exemple…

Une séance de spiritisme pendant laquelle Napoléon se manifeste, on lui demande combien de temps les bolchéviques vont rester au pouvoir, puis Socrate apparut,…ainsi que des manteaux gris, la prison n’était pas loin…

L’inflation galopante on gagne deux ou trois milliards par moi, passer chez le barbier coûte vingt millions. Un médecin fait débardeur en plus pour survivre…

Différence entre les Kieviens et les Moscovites…

À Kiev les vieilles femmes vendent ce qui leur reste, il n’y a plus d’argent, beaucoup d’hommes sont morts ou partis à l’étranger…

Souvenir personnel de son arrivée à Moscou, le service d’habitation lui attribue une chambre pour dans deux mois après six heures de queue…

La NEP se met en place à partir de 1921, redémarrage de la production privée après les famines du printemps…

Réunions de quartiers sur l’évolution des travaux sur les voies ferrées, prétexte à des règlements de compte personnels…

Les idéologues envahissent les réunions publiques…

Un chinois devient le meilleur mitrailleur du régiment…

Si certaines de ces très courtes nouvelles ne manquent pas d’humour et de charme, il y a bien plus intéressant à lire chez lui( que j’admire énormément) mais qui, sur ce livre, ne m’a pas emballé.
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Le Maître et Marguerite

Lire un roman jugé unanimement chef d'oeuvre, ça met tout un tas de pression sur mes frêles épaules de lectrice. Si t'aimes pas, c'est toi qu'as pas compris, gros naze. Un type qui a couché métaphoriquement ses misères pendant le stalinisme dur, quand ça torturait et zigouillait à tire larigot, forcément que la résonnance ne doit pas être affreuse.



Mais s'y plonger sans ne rien connaître de l'époque, c'est passer à côté de quelque chose. Heureusement les notes de bas de page permettent quelques éclaircissements. Il faut se figurer, se recontextualiser le climat de terreur du totalitarisme soviétique, la peur panique d'être arrêté pour n'être coupable de rien, où la justice n'en a que l'apparence, grotesque pantomime auquel plus personne ne croit depuis bien longtemps.



Mais ne pensez pas lire un bouquin au sinistre plombant, Boulgakov a décidé d'être drôle quitte à être censuré. Un délectable cynisme traverse l'œuvre, on s'oriente dans un univers décapant de burlesque qui n'est pas sans rappeler Les âmes mortes de Gogol. Les hommes y sont souvent des pantins mauvais et décevants, ourlés par leur mesquinerie et leur insignifiante concupiscence. Alors quelle réjouissance n'ai-je ressenti par les corrections infligées par notre équipée satanique à tous ces soiffards infatués de leur pouvoir en carton pâte ! Heureusement que ce diable de Woland et ce bon gros chat noir de Béhémoth soufflettent ces gueux à satiété.



Le livre se découpe en plusieurs parties et engage le lecteur à se munir d'une patience certaine. Ça n'est qu'à la moitié du parpaing qu'on entend parler du maître et de sa Marguerite. Gageons qu'une simple et unique lecture est insuffisante si l'on escompte rendre honneur à son auteur. La densité du livre mobilise de la concentration, certes enrégimentée dans du grand-guignolesque, mais non moins exigeante : Boulgarov n'est pas chiche en allusions historiques et culturelles.



Les bifurcations sont nombreuses et nous amènent à excursionner en Judée avec le récit du procurateur Ponce Pilate. La plume se trouve brusquement pénétrée d'une impeccable gravité laquelle contraste fort avec la bouffonnerie du reste du texte situé à Moscou. Déconcertant.
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Morphine

80 pages.

Une plongée tranchante dans la psyché d’un morphinomane.



Le génie de Boulgakov, c’est d’arriver à rendre un texte si court aussi haletant, dévorant et sidérant.



Des mots dans l’urgence, une lecture désespérée et exaltante.
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